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Page créée en oct. 2011
Statue de la Vierge écrasant le serpent

À l'emplacement de la cathédrale actuelle, il ne reste rien du premier édifice chrétien, pas plus que de celui du VIe siècle. Au XIe, le monument est incendié, puis reconstruit au cours du siècle suivant, sous l'impulsion de l'évêque Pierre de Confolens ou peut-être de l'évêque Bernard, l'un de ses successeurs. Henri II Plantagenêt met le siège à Saintes en 1174, endommageant l'église. Elle est vraisemblablement restaurée après. De cette époque ne reste que la coupole du croisillon sud. Au cours des XIIIe et XIVe siècles, des aménagements suivirent (chapelles, sacristie, bibliothèque, etc.).
À la fin de la guerre de Cent Ans, les évêques de Saintes (en grande partie issus de la famille Rochechouart) firent construire un vaste édifice en gothique flamboyant. Ils prévoyaient une église-halle à trois vaisseaux (un peu comme la cathédrale Saint-Pierre de Poitiers). Le manque de fonds obligea le diocèse à recourir à la vente d'indulgences pour assurer la suite du chantier. La construction commença, vers 1450, par l'imposant clocher-porche (qui ne reçut pourtant jamais sa flèche). Puis les plans changèrent (sans que l'on sache pourquoi) : on opta pour une église traditionnelle avec une grande nef bordée de deux bas-côtés avec chapelles latérales, le tout contrebuté à l'extérieur par des arcs-boutants.
En 1568, les Protestants saccagèrent l'église (dont le chœur n'était pas encore terminé) : les voûtes de la nef et des bas-côtés s'effondrèrent. La reconstruction se prolongea pendant tout le XVIIe siècle ; néanmoins on choisit de ne pas revenir à l'architecture antérieure : une partie des chapelles du chœur fut abandonnée ; la nef, privée de sa hauteur initiale, ne reçut qu'une charpente en bois.


Vue d'ensemble de la nef. L'église fait près de cent mètres de long.

Pinacles en gothique flamboyant et fenêtre hautes (photo prise dans le cloître)

«««--- À GAUCHE
Le clocher depuis le jardin public (à l'extrême-droite, la voûte du chœur)
Il culmine aux environs de 65 mètres.

La façade principale et la clocher-porche
sous le soleil du soir, plein ouest

L'angélus. En 1095, pour que les prières à la Vierge assurent le succès de la première croisade, le pape Urbain II demande que les cloches des églises de la Chrétienté sonnent le matin et le soir. La croisade terminée, la cathédrale Saint-Pierre de Saintes continue les sonneries et les prières. En 1318, puis à nouveau en 1327, le pape Jean XXII recommande que «cette pieuse coutume établie à Saintes» soit étendue à l'Église Universelle.

À la fin du XVe siècle, Louis XI, qui est venu plusieurs fois à Saintes, demande que, entre les sonneries du matin et du soir, on fasse sonner à midi pour appeler à prier la Vierge. En 1458, le pape Calixte III renouvelle cette prescription pour le soir ; en 1500, Alexandre VI, pour le midi. L'angélus est ainsi parti à la conquête du monde.
Source : panneau affiché sur un pilier de la nef.


Le portail gothique du clocher-porche
Le portail a été restauré en 2002.
Voir un dessin du début du XIXe siècle de la cathédrale et
de la Charente au musée Dupuy-Mestreau de Saintes.

Marmouset sur la façade nord

Marmouset sur la façade nord

Le portail qui s'ouvre sur le clocher porche (photos à gauche et ci-dessous) est regardé comme l'un des plus beaux exemples de gothique tardif dans l'ouest de la France. Les voussures regorgent de sculptures de très bonne facture, aux thèmes traditionnels - bien que parfois mutilées. On y trouve des prophètes, des saints, des anges musiciens, le tout mêlé à des animaux fantastiques, des angelots ou des grotesques.
L'extérieur de l'édifice regorge de gargouilles et de marmousets (voir ci-contre et au-dessus). Le cloître n'a plus que deux galeries. Deux ont disparu aux XVe et XVIe siècles lors de constructions de chapelles dans la nef, puis de modifications.


Une gargouille menaçante sur le portail

Les voussures du portail gothique et leurs sculptures (XVe siècle)

Le cloître et ses arcades

L'une des deux galeries du cloître sur les quatre d'origine (XIIIe-XIVe siècles)

Suite de chapelles latérales dans le bas-côté gauche

La chaire à prêcher de la cathédrale Saint-Pierre

La chaire à prêcher : Personnages en pierre sur le pied de la chaire
 

Les deux bénitiers sont des coquillages géants
rapportés du Pacifique au XIXe siècle

Le bas-côté droit avec la chapelle du Saint-Sacrement sur la gauche

À DROITE ---»»»
Chapelle Larochefoucault-Bayers. Le retable est à l'effigie du Bienheureux Larochefoucault-Bayers

Chapelle rayonnante Sainte-Marie-Madeleine Partie centrale du vitrail dédié
à Marie-Eustelle Harpain («saintaise
de sainte réputation», XIXe siècle)

Chapelle Larochefoucault-Bayers : Bas-relief en marbre sur un mur
Pierre-Louis de la Rochefoucault-Bayers a été victime des massacres de septembre 1792.
Il a été béatifié le 17 octobre 1926. C'est le dernier évêque de Saintes
(l'évêché a été transféré à La Rochelle en 1801).

Vitrail dans la chapelle
rayonnante Larochefoucault-Bayers

Chapelle du Saint-Sacrement
Partie du vitrail principal : La Cène

La chapelle des fonts baptismaux et son baldaquin

Chapelle latérale Saint-Michel
Tableau «L'archange saint Michel terrassant le démon»
(Auteur non spécifié)
Cliquez sur l'image pour voir le tableau en gros plan.

Chapelle des Confessions
Le retable
Le tableau illustre le reniement de saint Pierre

Épitaphe de Charles Guitard
dans la chapelle Saint-Michel
(Voir commentaire ci-dessous)

Chapelle latérale et son retable

Tableau : «Les âmes du Purgatoire implorant la Vierge»
par Louis Sotta (professeur de dessin à Saintes de 1835 à 1855)
Cliquez sur l'image pour voir le tableau en gros plan.
Voir un vitrail sur le même thème à Notre-Dame de Châteauroux.

L'épitaphe. Cet épitaphe rend hommage à Charles Guitard, sénéchal de Saintonge au XVIe siècle. Malgré les difficultés du temps, il géra la province avec compétence, courage et fermeté. Six rois de France approuvèrent son action : François Ier, Henri II, François II, Charles IX, Henri III et Henri IV.
Comblé d'honneurs et d'amis, il fut élu à 68 ans, doyen honoraire de la cathédrale de Saintes. Il se consacra à sa nouvelle et dernière charge avec une grande piété, durant les onze dernières années de sa vie. Il mourut à 79 ans en l'an 1598.
L'épitaphe se termine par un petit quatrain (en grec) qui mérite d'être cité :
«Les biens dont a joui mon heureuse existence,
Mourant, à mes parents je les ai tous laissés !
Et cette tombe, abri de mes membres glacés,
Après tant de richesse est ma seule opulence.»


Tableau dans le transept, «Jésus ressuscitant la fille de Jaïre»
On pourra se reporter à un tableau sur le même thème de
Pierre-Claude-François Delorme à l'église Saint-Roch à Paris.

«««--- À GAUCHE
Tableau «Les âmes du Purgatoire implorant la Vierge» par Louis Sotta
Détail : le visage de la Vierge
LA CHAPELLE NOTRE-DAME-DES VICTOIRES (Chapelle sud du chœur)

La chapelle Notre-Dame-des-Victoires dans le bas-côté sud (XVe siècle)
avec son magnifique retable dédiée à la Vierge et son vitrail du XIXe siècle
On remarquera la série de niches à coquilles du XVIIe siècle au-dessous du vitrail.

Chapelle Notre-Dame-des-Victoires
Le soubassement de l'autel et ses sculptures

Chapelle Notre-Dame-des-Victoires
La voûte en étoiles et sa clé pendante au centre

Le retable de la chapelle Notre-Dame-des-Victoires
L'autel est dû aux frères Arnold (sculpteurs saintais du XIXe siècle)

Chapelle Notre-Dame-des-Victoires, vitrail du XIXe siècle
Cliquez sur le vitrail pour l'afficher en gros plan.

Chapelle Notre-Dame-des-Victoires
Vitrail «Scènes de la vie de la Vierge»

Chapelle Notre-Dame-des-Victoires
Statue de Jeanne d'Arc

Chapelle Notre-Dame-des-Victoires
Vitrail «Scènes de la vie de la Vierge»

Chapelle Notre-Dame-des-Victoires
Statue de la Vierge écrasant le serpent

La nef vue depuis le chœur
Les vitraux de la nef, au second niveau, sont en verre blanc. La cathédrale Saint-Pierre est une église très claire.
LE CHŒUR ET LE TRANSEPT

Le chœur et son baldaquin
Le baldaquin a été commandé à la veille de la Révolution pour l'Abbaye-aux-Dames de Saintes.

Statue de «Notre-Dame-des-Miracles»
dans le transept sud (1954)

Le maître-autel
Il est recouvert de marqueterie de marbres polychromes.

Vitrail dans le transept nord

Tableau 'Rencontre entre Jésus et Jean-Baptiste'

Le transept nord abrite la chapelle du Sacré-Cœur.
La coupole, imitant celle du croisillon sud, date d'une
restauration (jugée maladroite aujourd'hui) du XVIIIe siècle.


CI-DESSUS : Tableau «Jésus au jardin des Oliviers»
(auteur non précisé)
Ce tableau rappelle le chef-d'œuvre d'Eugène Delacroix sur
le même thème à l'église Saint-Paul-Saint-Louis à Paris.
À DROITE ---»»»
Statue de «Notre-Dame-des-Miracles» dans le transept

Tapisserie «Saint Pierre en majesté» réalisée par la communauté chrétienne de l'Abbaye-aux-Dames

Le transept sud est le dernier vestige de la cathédrale du XIIe siècle.

La coupole sur pendentif du transept sud date de 1185

Le croisillon sud du transept. C'est le dernier vestige de la cathédrale du XIIe siècle. Sous le vitrail en verre blanc, on peut voir un grand enfeu (arcade destinée à recevoir un tombeau) datant du XIIIe siècle.
Toujours sous le vitrail, on notera les deux traces bien visibles de reprise en sous-œuvre au XIVe siècle quand on voulut percer une grande bais gothique sur le mur sud.

La coupole du croisillon sud est la partie la plus ancienne de la cathédrale. Elle est contemporaine d'Henri II Plantagenêt. Il y en avait aussi à l'Abbaye-aux-Dames. On ne sait si, avant l'éboulement des voûtes lors du saccage des Protestants en 1568, la cathédrale était couverte de coupoles comme celle d'Angoulême.

CHAPELLE SAINT-JOSEPH DANS LE CROISILLON DROIT DU TRANSEPT

«L'Assomption de la Vierge» dans la chapelle Saint-Joseph.
(Copie de la toile de Nicolas Poussin qui est au Louvre).
Cliquez sur l'image pour voir le tableau en gros plan.

Chapelle Saint-Joseph
Impressionnant retable et ses panneaux ornés d'armoiries
qui entourent un tableau illustrant la naissance de la Vierge
(tableau donné juste au-dessous)
LE DÉAMBULATOIRE ET LES CHAPELLES RAYONNANTES

La voûte du déambulatoire nord et ses arètes
Bien peu de visiteurs d'églises pensent à lever la tête dans les
déambulatoires. C'est pourtant là qu'on trouve un exemple des magnifiques réalisations des architectes des siècles passés.

Vue du déambulatoire sud
et de l'autel dédié à Saint-Antoine-de-Padoue (sur la droite)

Chapelle Saint-Joseph, tableau «La Naissance de la Vierge»

Chapelle axiale des Tourettes
Elle possède un décor italianisant de la première
Renaissance (1519-1521) avec niches et culots.

Tableau dans le déambulatoire
«Saint Roch soigné par l'ange»
(Auteur anonyme)


À DROITE ---»»»
Clé de voûte dédiée à saint Pierre dans le déambulatoire

Chapelle Notre-Dame-des-Victoires
Vitrail «Scènes de la vie de la Vierge», Piéta

Chapelle rayonnante Notre-Dame-de-Lourdes.

Un moine ou un père de l'Église penché sur un livre
(Peinture anonyme)

Chapelle rayonnante Sainte-Thérèse de l'Enfant-Jésus
(Style gothique Renaissance)

Déambulatoire
Statue de saint Jean

Tableau «Saint Pierre ressuscitant une femme à Juppé»
(Auteur anonyme)

Déambulatoire
Statue de saint Louis

Tableau «L'Annonciation»
(Auteur anonyme)

Le miracle de la mule. En 1223, saint Antoine lutte contre les hérétiques. Un hérétique nie que le corps du Christ est présent dans la Sainte Hostie. Antoine présente l'Hostie à une mule affamée. Celle-ci refuse d'y toucher et incline la tête. Pis! elle refuse aussi le foin de l'hérétique... qui abjure. On range ce «miracle» parmi les preuves de la douceur et de la tolérance de saint Antoine.


L'orgue de tribune est dû à Jehan Ourry.
Il date de 1628 et a été restauré entre 1976 et 1985.
Le buffet rococo date du XVIIIe siècle.
À DROITE, L'orgue de tribune : David jouant de la lyre ---»»»
Saint Antoine parle aux poissons ---»»»--»»»
Vitrail dans la chapelle Saint-Antoine-de-Padoue

Le Miracle de la mule
Vitrail des scènes de la vie de saint Antoine-de-Padoue
Chapelle Saint-Antoine-de-Padoue

Voir celui de l'église Saint-Antoine-de-Padoue au Chesnay
Voir le vitrail Renaissance sur saint Antoine de Padoue
à l'église Sainte-Jeanne d'Arc à Rouen.

Vitrail dans la chapelle rayonnante
Sainte-Thérèse de l'Enfant-Jésus
Cliquez sur le vitrail pour l'afficher en gros plan

L'orgue de tribune : l'ange souffleur sur le positif dorsal se dégage
sur un fond de boiseries rococo du XVIIIe siècle.

La nef vue depuis le chœur
Au premier plan, la croisée du transept

Documentation : «À la découverte de Saintes», Éditions patrimoines médias, ISBN : 2-910137-50-3 + Panneaux affichés dans la cathédrale Saint-Pierre
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