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L'église Saint-Godard de Rouen
est inondée du reflet coloré de ses vitraux Renaissance
et XIXe siècle. Édifice moins connu que la cathédrale,
Saint-Ouen
ou Saint-Maclou,
sa verrière recèle néanmoins quelques trésors
comme l'Arbre
de Jessé d'Arnoult de Nimègue ou le vitrail
de la
vie de saint Romain, deux uvres admirées dès
leur installation.
Profitant de la faiblesse de Jean sans Terre, Philippe Auguste s'empara
de la Normandie dès 1204. Il fit construire aussitôt,
sur la colline Bouvreuil, un château fort dont il ne reste
plus que le donjon, connu aujourd'hui sous le nom de Tour
Jeanne d'Arc. L'église Saint-Godard de l'époque
se dressait non loin : elle deviendra la paroisse du pouvoir royal.
Profitant de la présence du château et des officiers
assurant les fonctions administratives, le quartier s'enrichit.
L'église que nous voyons aujourd'hui date essentiellement
des XVe et XVIe siècles. Elle a bien sûr pris la suite
d'édifices antérieurs dont l'un fut détruit
dans un incendie en 1248. Sa tour carrée sur la façade
ouest, de style Renaissance - et d'ailleurs restée inachevée
- est du début du XVIIe siècle. En 1562, Saint-Godard
est mise à sac par les huguenots.
À la Révolution, lors du redécoupage des paroisses,
elle reste église paroissiale. Sous la Terreur, elle est
fermée. Mais, au Concordat, elle n'est plus dans la liste
des paroisses de Rouen. Ses vitraux sont dispersés. Sans
entretien, elle se dégrade rapidement. Elle redevient paroisse
en 1806 grâce à l'action énergique de l'abbé
Chefdeville, mais en tant que succursale de l'église Saint-Romain
seulement. Elle recouvre pleinement son rang en 1829.
Cette page donne un très large aperçu des vitraux
de l'église, notamment ceux du XVIe siècle. L'histoire
des vitraux de Saint-Godard, financés la plupart du temps
par les habitants du quartier Bouvreuil, un quartier aisé,
est donnée plus
bas.
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Vue d'ensemble de l'église Saint-Godard. |
Vue d'ensemble de l'église Saint-Godard avec sa tour Renaissance. |
Portail occidental. |
Sculpture gothique
à base d'animaux, de feuilles
et de fruits dans l'archivolte
du portail occidental. |
Le clocher
de Saint-Godard. Au début du XVIIe siècle,
le clocher de l'église menaçait ruine. La paroisse
adopta alors le projet d'un architecte local, François
La Chausse. Il consistait à ériger une tour
de style classique, avec pilastres et balustrade, sur la vieille
église gothique. Au-dessus, l'architecte avait prévu,
non pas une flèche comme l'écrivent François
Lemoine et Jacques Tanguy dans Rouen aux 100 clochers,
mais une sorte de pyramide qui vraisemblablement n'a jamais
été construite. La tour du projet initial a
été bâtie en 1612. Sources : La
construction des églises paroissiales, du XVe au XVIIIe
siècle. In : Revue d'histoire de l'Église
de France, tome 73, n°190, année 1987 et Dictionnaire
des églises de France, éditions Robert Laffont.
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Vue d'ensemble avec l'aile sud. |
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Une sainte dans sa niche
sur le portail occidental. |
Les armoiries sur la porte en bois de la façade occidentale
sont celles de Louis de Brézé, grand sénéchal
de Normandie et
époux de Diane de Poitiers (la porte a été
restaurée en 1902). |
Le chevet de l'église Saint-Godard avec les grandes verrières
Renaissance. |
«««---
À GAUCHE
Portail latéral sud : la porte gothique reproduit
une succession de vitraux avec lancettes et tympans ! |
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Le portail latéral sud et sa belle porte gothique.
Il donnait autrefois sur le cimetière qui s'étendait
jusqu'à l'église Saint-Laurent (musée Secq
des Tournelles). |
Une sainte dans une niche
du portail occidental. |
Le portail latéral nord. |
Dais sculptés dans l'archivolte
du portail latéral nord. |
«««---
À GAUCHE
La partie supérieure de la porte
gothique reproduit la disposition
des vitraux avec lancettes
et tympans (voir au-dessus) |
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La nef et le bas-côté sud baignent dans la lumière
colorée des vitraux Renaissance et XIXe siècle. |
Vitrail de Saint-Jean-Baptiste.
Atelier Jules-Gaspard Gsell, 1865. |
Architecture.
La suite d'arcades brisées, à moulure
prismatique, qui sépare la nef des bas-côtés
donne à l'église un aspect «temple romain»
très séduisant. Saint-Godard, avec ses trois
vaisseaux voûtés
en berceau, peut être assimilée à une
église halle. Il n'y a aucune chapelle latérale.
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PROCLAMATION
DU DOGME DE L'IMMACULÉE CONCEPTION |
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Vitrail de la Proclamation du dogme de l'Immaculée Conception
Atelier Jules-Gaspard Gsell, 1867. |
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Les vitraux
de Saint-Godard. Ils s'imposent à l'il
dès qu'on entre dans l'édifice puisqu'ils ceinturent
toute la nef et le chur. Contrairement aux églises
rouennaises de Saint-Patrice,
Saint-Romain
et Sainte-Jeanne
d'Arc, Saint-Godard compte actuellement peu de vitraux
Renaissance : quatre en tout. Tous les autres sont du XIXe
siècle. Parmi ces derniers, on en trouve quelques-uns
d'assez originaux comme le vitrail
des Mères ou encore le vitrail
de la Musique. On donne ci-contre un autre vitrail du
XIXe siècle, large et riche, qui mérite d'y
jeter un il : la proclamation du dogme de l'Immaculée
Conception par le pape Pie IX en 1854.
Initialement, les verrières Renaissance de Saint-Godard
dépendent étroitement des reconstructions des
bas-côtés (afin de les élargir) : le bas-côté
au nord, de 1527 à 1529 ; celui au sud en 1534. Peu
de verrières sont restées à la même
place. Des peintres verriers ont d'ailleurs été
payés pour déposer les vitraux et les reposer
dans les nouveaux collatéraux, une fois ceux-ci bâtis.
Ces vitraux ont alors avoisiné de nouvelles créations.
L'Arbre
de Jessé et le vitrail de la
vie de Marie ont ainsi été déposés,
restaurés, puis remontés dans leurs nouveaux
emplacements par un célèbre peintre verrier
du Rouen de l'époque, Michel Bezoche.
La plus grande partie de la verrière initiale de Saint-Godard
date des années 1525-1550. Malheureusement, bien des
vitraux ont disparu. Comme dit plus haut, il nous en reste
quatre, dont le grand Arbre
de Jessé d'Arnoult de Nimègue. Deux
autres vitraux, initialement dans le bas-côté
nord, la Femme adultère (de 1549) et l'histoire de
Job (de 1570) sont aujourd'hui conservés à l'église
Saint-Patrice.
La plupart de ces uvres ont été offertes
par les paroissiens de Saint-Godard.
Les vitraux ont souffert des intempéries et des hommes
: sac de la ville de Rouen par les huguenots en 1562 ; siège
de la ville par les troupes d'Henri IV en 1591 (des canons
sont installés dans le cimetière voisin) ; grêle
en 1682. Mais on sait, par les comptes de la fabrique, que
les restaurations étaient à chaque fois menées
à bien. Il y avait de quoi : l'admiration des contemporains
pour les vitraux de l'église ne faiblissait pas, en
particulier pour leur couleur rouge. On prétendait
que c'étaient les plus beaux de France. Pour vanter
un bon vin, on disait qu'il était de la couleur des
vitres de Saint-Godard. L'Arbre
de Jessé et le vitrail de la
vie de saint Romain étaient les plus admirés.
Pendant la Révolution, l'église souffre peu.
Mais le Concordat de 1802 ne la compte pas comme église
concordataire et elle doit fermer. Ses vitraux sont alors
attribués à Saint-Patrice
et à l'ancienne abbatiale Saint-Ouen
; les baies sont bouchées de plâtre ;
l'édifice est transformé en grange, rapporte
le Corpus Vitrearum. L'opération ne se fit pas
sans perte : des vitraux disparurent dans les magasins de
Saint-Ouen.
En 1806, Saint-Godard est rendue au culte. Les vitraux peuvent
y être remontés. L'Arbre
de Jessé, la
vie de saint Romain et quelques dizaines de panneaux qui
n'avaient pas été réemployés retrouvent
leur place. L'église a néanmois perdu une douzaine
de verrières.
Après des réparations entreprises par You-Renaud
en 1826-1827, il faut attendre l'année 1852 pour voir
la mise en place d'une réelle politique de restauration
et d'enrichissement de la verrière de ---»»»
|
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Vitrail de la Proclamation du dogme de l'Immaculée Conception
par le pape Pie IX en 1854, registre inférieur. |
Sur le thème de la proclamation papale,
voir la verrière de «Pie IX proclamant saint Joseph
patron de l'Église Universelle» à l'église
Saint-Rémi
de Troyes.
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Le bas-côté sud et l'orgue de tribune.
Le vitrail de la Proclamation du dogme de l'Immaculée Conception
se trouve
sur la façade occidentale (à gauche de l'orgue sur la
photo). |
Vitrail de Saint Vincent de Paul, registre supérieur :
Saint Vincent prend la place d'un galérien. |
Vitrail de Saint Charles Borromée, registre supérieur.
Charles Borromée, cardinal de Milan, assiste les victimes de
la peste (vitrail du XIXe siècle) |
Le Christ en croix
sur la poutre de Gloire. |
Chacun des trois vaisseaux est couvert d'une voûte en bois plâtré,
en berceau brisé. Elles sont du XVIIe siècle. |
La nef et ses pittoresques arcades |
Vitrail de saint François d'Assise, registre supérieur
(XIXe siècle). |
Vitrail de Marie Madeleine, registre inférieur (XIXe
siècle). |
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Vitrail du Baptême de Clovis avec sainte Jeanne d'Arc,
saint Rémi et saint Louis (XIXe siècle). |
Vitrail XIXe siècle : Jésus s'écarte
de la foule sur la barque (partiel). |
Chemin de Croix
Jésus tombe sous le poids de la croix.
uvre de Philippe Zacharie, 1903 (?) |
Vitrail de la Conversion de Saint Paul, registre inférieur
(XIXe siècle). |
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Vitrail du Baptême de Clovis
Un démon dans le tympan (XIXe siècle). |
Les
vitraux de Saint-Godard (suite et fin).
---»»» Saint-Godard. En 1852, les
trois baies de l'abside sont les premières à
recevoir des verrières neuves, uvres conjointes
du peintre d'histoire Pierre-Jules Jollivet et
du peintre verrier Pierre-Charles Marquis. Puis
suivent deux verrières des bas-côtés
offertes par la ville de Rouen. L'atelier du peintre
verrier Jules-Gaspard Gsell est alors mis à
contribution : c'est à lui que la ville confie
la restauration, ainsi que la création des pièces
nouvelles. Le dernier vitrail venu enrichir l'église
sera, en 1867, la
proclamation du dogme de l'Immaculée Conception.
Le Corpus Vitrearum nous apprend qu'une partie
en a été présentée à
l'Exposition universelle de Paris la même année.
En 1918, après la percée allemande, les
vitraux Renaissance de Saint-Godard sont déposés.
Ils sont remis en état et remontés en
1921-1922. Nouvelle déposition de ces mêmes
vitraux en 1939 et envoi au donjon de Niort. Quant aux
vitraux du XIXe siècle, tous restés en
place, certains vont beaucoup souffrir des bombardements.
Alors que les vitraux Renaissance sont restaurés
à Niort par Jean-Jacques Gruber, puis reposés
en 1948, les vitraux du XIXe siècle vont attendre
les dernières décennies du XXe pour être
réparés.
Nota : les numéros des baies indiquées
sur les vitraux Renaissance sont ceux du Corpus Vitrearum.
Source : Les vitraux
de Haute-Normandie,
Corpus Vitrearum, CNRS Éditions, 2001.
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VITRAIL DES MÈRES
(XIXe siècle) |
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Le bas-côté sud et sa voûte en berceau.
On voit, sur cette photo, que les vitraux constituent l'ornementation
essentielle de l'église. |
Vitrail des Mères.
Anne et Marie, Sainte Ursule, Blanche de Castille et saint Louis
La Naissance de Marie, Moïse sauvé des eaux |
Vitrail des Mères, registre inférieur :
Sainte Anne donne naissance à la Vierge, à gauche. À
droite : Moïse sauvé des eaux devant une fille de Pharaon
très fière. |
VITRAIL DE LA
MUSIQUE (XIXe siècle) |
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Chemin de Croix, station V :
Simon le Cyrénéen aide Jésus à porter
sa croix. |
Vitrail de la Musique (XIXe siècle), registre du bas.
Sainte Cécile joue de l'orgue devant la Vierge et l'Enfant. |
Vitrail de la musique, XIXe siècle. |
Vitrail de la Procession des reliques de saint Romain.
Dans le registre supérieur, un condamné à
mort est gracié
à l'occasion de la fête de saint Romain. |
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Vitrail de la musique (XIXe siècle), registre du haut.
À gauche, David joue de la lyre. À droite, un
chur d'enfants. |
Retable de style Renaissance
avec bas-relief (moderne) du Sacré-Cur. |
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À DROITE ---»»»
Vitrail du XIXe siècle : Saint Prétextat
assassiné par Frédégonde |
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Saint Prétextat assassiné par un agent de Frédégonde,
reine de Neustrie, le jour de Pâques 586 en plein office.
Vitrail du XIXe siècle, registre du bas. |
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LE CHUR
DE L'ÉGLISE SAINT-GODARD |
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L'abside et sa verrière de 1852 (cartons de Jollivet,
verrière exécutée par Marquis).
De gauche à droite : vie de saint Godard ; Gloire du
Christ ; vie de saint Laurent. |
À DROITE ---»»»
VITRAIL DE LA GLOIRE DU CHRIST, carton de Pierre-Jules
Jollivet, peintre verrier Pierre-Charles Marquis (1852). |
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Vitrail central de l'abside : la Gloire du Christ, 1852.
Cette scène rappelle les triomphes païens, chers
à l'esprit de la Renaissance. |
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Peinture murale dans le chur par Le Hénaff, XIXe
siècle :
Le Christ transmet le sacerdoce à ses disciples. |
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Le chur liturgique entouré d'arcades et d'une ceinture
de vitraux Renaissance
et XIXe siècle dégage une exceptionnelle sensation de
beauté.
L'omniprésence des vitraux rappelle l'atmosphère des
églises de Troyes, comme Sainte-Madeleine
ou Saint-Nicolas. |
Vitrail de saint Laurent dans le chur.
Carton de P.-J. Jollivet et peintre verrier P.-C. Marquis. |
Le lutrin dans le chur. |
Vitrail de saint Godard et du Concile d'Orléans de 511,
registre du haut.
Saint Godard sacre saint Lô, futur évêque
de Coutances (?) |
Vitrail de saint Laurent, diacre romain (registre médian).
Saint Laurent comparaît devant l'usurpateur Decius, assassin
de l'empereur (chrétien) Philippe. |
Mises à part les quatre
verrières Renaissance, les vitraux des trois
baies de l'abside sont les premiers du XIXe siècle
à avoir enrichi l'église Saint-Godard.
Ils sont l'uvre conjointe du peintre d'histoire
Pierre-Jules Jollivet et du peintre verrier Pierre-Charles
Marquis. Installés en 1852, ils seront suivis,
à partir de 1857, de nombreux autres, confiés
presque en totalité à l'atelier de Jules-Gaspard
Gsell. Cette page donne un large extrait des vitraux
XIXe siècle et un exposé de chacun des
vitraux Renaissance.
Source : Les vitraux de Haute-Normandie,
Corpus Vitrearum, CNRS Éditions, 2001.
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LES CHAPELLES
ABSIDIALES ET LEURS VITRAUX RENAISSANCE |
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L'AUTEL
DE LA VIERGE (Absidiale sud) |
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Autel de la Vierge (sud) avec l'Arbre de Jessé d'Arnoult
de Nimègue
Sur la droite, le tombeau du XVIIe siècle avec les deux
priants. |
Vitrail
de l'Arbre de Jessé (1506). L'Arbre
de Jessé de l'église Saint-Godard, uvre
d'Arnoult de Nimègue, n'est pas le plus
bel arbre présenté dans ce site (voir
celui de Sainte-Madeleine
à Troyes
et celui de Saint-Étienne
à Beauvais),
mais c'est sans aucun doute le plus grand. D'une hauteur
de plus de dix mètres, d'une largeur de quatre,
il illumine depuis cinq siècles l'autel de la
Vierge dans l'absidiale sud. Ses couleurs chatoyantes
firent l'admiration des hommes de la Renaissance. Les
historiens sont sûrs de sa paternité puisque
le nom Arnoult figure sur le galon du col d'un
prophète dans le registre inférieur (l'agrandissement
est donné plus
bas).
Le vitrail a été offert par Robert de
la Marre et ses enfants : l'inscription se trouve au
centre du soubassement, dont les autres parties sont
dues à l'atelier Laurent-Gsell en 1863.
Malheureusement pour l'identification des rois, l'auteur
n'a pas inscrit un seul nom des rois de Juda dans le
vitrail. On est donc obligé de se contenter du
minimum : Jessé
est assis au centre du premier registre avec la racine
de l'arbre au-dessus de sa tête ; au-dessus de
lui, David
joue de la lyre ; et encore au-dessus, au centre du
registre supérieur, la Vierge
tient l'Enfant sur son bras. Pour Salomon,
on peut supposer qu'il s'agit du beau roi, tout vêtu
de jaune d'argent, à droite de David, mais ce
n'est qu'une hypothèse. Tous les rois tiennent
un sceptre. Où sont les Manassé, les Roboam,
les Josaphat, les Asa? Mystère.
Au niveau de l'aspect artistique du vitrail, on constate
l'importance de la sanguine dans le dessin des rois,
ainsi que du jaune d'argent pour l'éclat des
costumes (robes ou cuirasses). Si la verrière
est peu restaurée, en revanche la peinture est
très dégradée. On ne peut que regretter
que les visages aient énormément soufferts
de l'usure du temps ou des restaurations. Pas un seul
n'est réellement beau. Celui de la Vierge
est acceptable.
Source : Les vitraux de Haute-Normandie,
Corpus Vitrearum, CNRS Éditions, 2001.
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Statue de la Vierge à l'Enfant.
Autel de la Vierge. |
L'Arbre de Jessé de 1506.
Le roi DAVID jouant de la lyre. |
À DROITE
---»»»
«Esther et Judith» sur l'autel de la
Vierge.
Peinture murale de Le Hénaff, XIXe siècle. |
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Peinture d'un ange en prière par Le Hénaff.
Autel de la Vierge. |
La signature d'Arnoult de Nimègue figure sur
le galon du col d'un prophète dans le registre
inférieur de l'Arbre de Jessé. |
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Les deux priants représentant Charles et Pierre Becdelièvre
sont tournés vers la Vierge à l'Enfant (Autel
de la Vierge). |
Les
priants de marbre blanc (XVIIe siècle).
Celui de gauche, colonel sous Louis XIII, est Charles
Becdelièvre. Celui de droite, Pierre Becdelièvre,
était président de la Chambre des Aydes
de Normandie sous Louis XIV. Il est sculpté ici
en robe avec rabat. À lire les sources, il est
difficile de savoir si le premier est marquis d'Hocqueville
et de Quevilly ou si les titres de marquis se partagent
entre l'un et l'autre : Hocqueville pour Charles, Quevilly
pour Pierre. Ou encore, si les deux portaient les deux
titres de marquis.
Source : Églises de
Rouen d'Edgard Naillon,
éditions Defontaine, 1941.
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L'ARBRE
DE JESSÉ D'ARNOULT DE NIMÈGUE (1506) |
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L'Arbre de Jessé d'Arnoult de Nimègue, 1506 (Baie
4). |
L'Arbre de Jessé, détail : JESSÉ assis.
La racine de l'arbre est représentée
au-dessus de sa tête. |
L'Arbre de Jessé : un prophète.
Sur le galon de son col, on voit la signature :
«SIGN ARN», voir plus haut. |
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Statue de sainte Cécile (absidiole droite).
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La Vierge à l'Enfant dans l'Arbre de Jessé. |
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L'Arbre de Jessé : un roi de Juda
et sa magnifique cuirasse réalisée au jaune d'argent.
Il est dommage que le visage ne soit pas de la même qualité. |
Le roi à côté de David dans le registre
supérieur, SALOMON ? |
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L'Arbre de Jessé : deux rois de Juda dans le registre
supérieur. |
Statue de saint Nicolas
dans l'autel de la Vierge.
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À DROITE ---»»»
L'Arbre de Jessé, un prophète Jérémie
(?) dans le registre inférieur. |
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La luxueuse robe d'un prophète dans le registre inférieur
de l'Arbre. |
«««---
À GAUCHE
L'habit magnifique de ce roi, dessiné au jaune
d'argent, pourrait faire
penser qu'il s'agit de Salomon. Mais il n'y a aucune inscription.
Là encore, le visage est totalement dégradé.
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Vitrail de l'Arbre de Jessé d'Arnoult de Nimègue, partie
basse du registre supérieur.
Au centre, le roi David joue de la lyre. À droite, Salomon
(?) richement vêtu, et trois autre rois de Juda. |
AUTEL SAINT-JOSEPH
(Absidiale nord) |
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L'autel Saint-Joseph et le vitrail de la vie de saint Romain
(vers 1500-1510). |
Fragment d'une apparition à saint Hubert dans le tympan
du vitrail de Saint Romain (vers 1530) . |
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VITRAIL DE LA
VIE SAINT ROMAIN (1540) |
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Saint Romain, aidé d'un condamné à mort, capture
la gargouille.
Vitrail de la vie de saint Romain (vers 1500-1510). |
Vitrail
de la vie de saint Romain. Comme l'Arbre
de Jessé, ce vitrail, de même taille, a été
grandement admiré à son époque. Il a
été offert en 1540 par Richard le Caron. Avec
le phénomène des déposes-reposes, la
disposition primitive (et exacte) n'a pas été
conservée. Dans le quatrième registre (celui
du haut), saint Romain capture la gargouille, aidé
d'un condamné à mort, seule personne de la ville
qui ait accepté de suivre l'évêque dans
cette chasse périlleuse. (La scène est donnée
ci-dessus.) Romain a réussi à passer son étole
autour du cou de la bête. Le condamné peut ainsi
la ramener en ville pour qu'elle y soit brûlée
vive. L'évêque libéra ensuite le condamné
pour le remercier de son courage. L'histoire rapporte alors
que, apprenant ce haut fait dans tous ses détails,
le roi Dagobert permit au chapitre de la cathédrale
de délivrer un criminel tous les ans, le jour de l'Ascension.
Dans son Histoire de Rouen, Henry Decaëns écrit
: «Cette légende, qui ne semble pas antérieure
au XIVe siècle, a sans doute été créée
pour donner un fondement au droit de grâce qu'exerçait
le chapitre et que le Parlement lui contestait.» De
la sorte, du moins, Romain fut choisi comme saint patron de
la ville. Mentionnons en passant que ce droit de grâce
fut sans cesse combattu d'un côté et, de l'autre,
âprement défendu par les Rouennais au cours des
siècles.
Le miracle du saint qui arrête la crue de la Seine (photo
ci-dessous) se trouve dans le troisième registre, tandis
que la scène légendaire où le roi Dagobert
confère au chapitre le privilège de la fierte
(droit de gracier un condamné une fois l'an) est reproduite
dans le deuxième registre (scène donnée
plus bas).
Le Corpus Vitrearum nous apprend que le panneau montrant
Dagobert sur son trône est une création des ateliers
Laurent-Gsell au XIXe siècle. Pour ce faire, les verriers
ont suivi les originaux conservés au département
des Objets d'Art du musée du Louvre.
Enfin, le premier registre, reproduit en grand format ci-après,
illustre deux scènes. Dans celle de gauche, le condamné
absout «lève la fierte», c'est-à-dire
: remercie le chapitre, se repend, promet de s'amender et
d'observer désormais les commandements de Dieu ; il
reçoit un pécule pour repartir du bon pied.
Dans celle de droite, le condamné absout assiste à
une messe d'action de grâce. Notons, nous dit le Corpus
Vitrearum, que les panneaux inférieurs de tout
ce registre trahissent la griffe du XIX siècle dans
maints endroits. On ne sait pas si l'atelier Laurent-Gsell
est l'auteur de ces restaurations.
Le tympan de cette grande verrière n'a rien à
voir avec la vie de saint Romain. Il a été recréé
en 1806 quand le vitrail a repris sa place dans l'église,
alors rouverte au culte. Les restaurateurs ont utilisé
des panneaux divers et des vestiges d'anciennes verrières
de Saint-Godard rendus à l'église. On a ainsi
des fragments de l'histoire de Job et de la légende
de saint Hubert (ci-contre). On y voit aussi le donateur et
ses trois enfants dans un paysage.
Pour le Corpus Vitrearum , la verrière, dans
l'ensemble, est assez bien conservée.
Sources : Les vitraux de Haute-Normandie,
Corpus Vitrearum, CNRS Éditions, 2001 + Histoire
de Rouen d'Henry Decaëns, éditions Jean-Paul
Gisserot.
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Vitrail de la Vie de Saint Romain, 1540 (Baie 3). |
Vitrail de la vie de saint Romain (1540) : saint Romain arrête
la crue de la Seine. |
Le bas-côté nord avec l'autel Saint-Joseph et la grande
verrière de la vie de saint Romain datée de 1540. |
Vitrail de la vie de saint Romain (1540), totalité du registre
inférieur.
À gauche, le condamné absout lève la fierte.
À droite, il assiste à une messe d'action de grâce.
À part dans quelques endroits, la rangée inférieure
porte la marque du XIXe siècle. |
Vitrail de la vie de saint Romain : le roi Dagobert accorde
le privilège de la fierte au chapitre de la cathédrale.
Le panneau de droite (Dagobert sur son trône) est une
création des ateliers Laurent-Gsell au XIXe siècle. |
VITRAIL
DES APPARITIONS DU CHRIST APRÈS SA MORT (vers 1500-1510
et vers 1860-1865) |
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Vitrail des Apparitions évangéliques de Jésus,
registre médian.
De gauche à droite : Noli me tangere, Apparition aux
pèlerins d'Emmaüs, Apparition du Christ aux apôtres.
Le dernier panneau est l'uvre de l'atelier Laurent-Gsell,
vers 1860-1865. |
Vitrail
des Apparitions du Christ après sa mort.
Ce vitrail date de 1500-1510, mais il compte des panneaux
restaurés, voire carrément refaits vers
1860-1865 par l'atelier Laurent-Gsell. Parmi
les panneaux peu touchés par les restaurations,
on note un Noli me tangere, une apparition à
Emmaüs (registre ci-dessus) et une apparition du
Christ à sa mère. Les apparitions du Christ
aux saintes femmes et à saint Pierre réfugié
dans une grotte sont, quant à elles, très
restaurées. De même que l'apparition sur
les bords du lac de Tibériade. Les trois autres
sont de Laurent-Gsell. Cette verrière a été
déplacée et recomposée vers 1860-1865.
Source : Les vitraux de Haute-Normandie,
Corpus Vitrearum, CNRS Éditions, 2001.
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VITRAIL
DE LA VIE DE MARIE (vers 1506 et vers 1860-1865) |
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Vitrail de la vie de Marie, registre médian.
De gauche à droite : Rencontre à la Porte dorée,
Visitation, Naissance de la Vierge. |
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VITRAIL
DES APPARITIONS DU CHRIST APRÈS SA MORT |
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Vitrail des Apparitions évangéliques de Jésus
(vers 1500-1510), Baie 5. |
Vitrail des Apparitions évangéliques de Jésus.
Détail : Apparition sur les bords du lac de Tibériade
(vers 1506).
L'utilisation de bouche-trous est criante sur ce panneau. La
position
de la tête du pêcheur aux manches rouges n'est pas
naturelle.
La tête du Christ a été restaurée. |
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Vitrail de la vie de Marie (vers 1506 et vers 1860-1865), Baie
6. |
Le
vitrail de saint Louis. L'église Saint-Godard
possède un cinquième vitrail ayant une
partie du XVIe siècle. Il est donné ci-contre
: saint Louis se tient entre saint Thomas d'Aquin et
saint Guillaume. Saint Louis, qui porte le collier de
saint Michel et tient le sceptre et la main de justice,
est du premier quart du XVIe siècle. Source :
Les vitraux de Haute-Normandie,
Corpus Vitrearum, CNRS Éditions, 2001.
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Vitrail de la vie de Marie, registre inférieur.
De gauche à droite : Marie est avertie par un ange de
sa mort prochaine ; Annonciation (avec soubassement moderne)
;
Adoration des mages. On notera la présence des deux donateurs
dans le bas du panneau de gauche. |
Le
vitrail de la vie de Marie. Comme le vitrail
des Apparitions
du Christ après sa mort, ce vitrail a été
beaucoup restauré, des têtes ont été
refaites, des bouche-trous utilisés. L'atelier
Laurent-Gsell a entièrement créé
trois des neuf panneaux : la Rencontre à la Porte
dorée, la Visitation (d'après la scène
de l'église de Ferrières-en-Gâtinais)
et la Naissance de la Vierge. Parmi les panneaux qui
nous viennent du XVIe siècle, on trouve une scène
intéressante où un ange avertit Marie
de sa mort prochaine. Les deux donateurs (un homme et
une femme) sont représentés au pied du
lit. La photo ci-dessus donne trois des plus belles
scènes Renaissance de cette verrière.
Source : Les vitraux de Haute-Normandie,
Corpus Vitrearum, CNRS Éditions, 2001.
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Vitrail de saint Thomas d'Aquin, saint Louis et saint Guillaume
d'Auvergne, Baie 15.
(Saint Louis, au centre, est du premier quart du XVIe siècle). |
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La nef et l'orgue de tribune vus depuis le chur.
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À DROITE ---»»»
L'orgue de tribune est un Cavaillé-Coll inauguré
en 1884 par l'organiste et
compositeur Charles-Marie Widor. L'acoustique est réputée
remarquable. |
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Documentation : «Rouen au 100 clochers»
de François Lemoine et Jacques Tanguy, éditions PTC
+ dépliant disponible dans l'église Saint-Godard + Dictionnaire
des églises de France aux éditions Robert Laffont, 1968
+ «Églises de Rouen» d'Edgard Naillon», éditions
Defontaine, 1941
+ «Les vitraux de Haute-Normandie», Corpus Vitrearum,
2001
+ «Histoire de Rouen» d'Henry Decaëns, éditions
Jean-Paul Gisserot
+ «La construction des églises paroissiales, du
XVe au XVIIIe siècle» dans la Revue d'histoire de l'Église
de France, tome 73, n°190, année 1987. |
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