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En 1737, le duc de Penthièvre,
fils du comte de Toulouse, hérite du domaine de Rambouillet.
Il parfait le domaine par des adjonctions heureuses : le Grand Canal
est entouré de deux canaux adjacents ; le parc est enrichi
de la Chaumière
aux coquillages, de l'Ermitage et du Pavillon chinois (disparu
depuis). Le duc se plaît dans ses terres, mais le roi Louis
XVI le presse de les lui vendre. Le souverain réussira à
mettre la main dessus en décembre 1783 contre un paiement
de seize millions de livres. Si Penthièvre s'y plaisait,
ce ne fut pas le cas de Marie-Antoinette. En 1893, la duchesse d'Uzès
rapporte que, la première fois que la reine vint à
Rambouillet, «elle trouva ce lieu si noir et si triste que
Louis XVI, pour lui être agréable, lui promit de faire
construire une laiterie
rappelant le Petit-Trianon.»
Le roi tint parole, mais il semble que la reine n'y soit venue que
pour son inauguration en 1787.
Le parc du château de Rambouillet
comprend une partie dessinée à la française,
une autre conçue selon les normes des jardins anglais et
une troisième qui s'étale, comme une véritable
forêt, de chaque côté du tapis vert qui
prolonge le grand canal.
Le jardin à la française resplendit au pied du château
et s'arrête à l'embarcadère, laissant aux visiteurs
le loisir d'admirer la forêt qui s'élève au-delà
des bassins. Quant à la partie anglaise, elle est très
visitée : les sentiers y serpentent dans la verdure, agrémentés
de ruisseaux, de petits étangs et de canards. C'est là
que l'on découvre la Laiterie
de la Reine et la Chaumière
aux coquillages, deux petits édifices sortis de terre
peu avant la Révolution et qui sont ouverts à la visite.
Si le billet d'entrée donne accès au Château,
à la Laiterie
et à la Chaumière,
il en faut cependant un autre pour visiter la ferme
et la bergerie. Cette
dernière abrite un élevage de moutons mérinos
qui, au XIXe siècle, réussit à rejeter au second
rang le mouton mérinos espagnol. C'est ce que rappelle la
duchesse d'Uzès dans son ouvrage paru en 1893 sur l'histoire
de l'Ancien arrondissement de Rambouillet,
ouvrage cité à plusieurs reprises dans cette page.
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Le château de Rambouillet
vu depuis les jardins à la française. |
Une aile du château de Rambouillet. |
Une aile du château de Rambouillet. |
Le
jardin du château.
Dessiné selon les normes à
la française, il s'étale au sud du bâtiment
car la ville de Rambouillet
jouxte le château au nord. Depuis le XVIIIe siècle,
un étroit embarcadère permet des ballades
en barque sur la vaste pièce d'eau. C'est d'ailleurs
la seule façon d'accéder aux six petites
îles qui l'agrémentent. Cet embarcadère
est toujours en fonction pour les visiteurs friands
de romantisme.
Deux groupes sculptés du XIXe siècle terminent
l'allée centrale (photos ci-dessous et ci-contre)
: la Mort de Procris et la Charité
fraternelle.
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La tour dite de François Ier, détail.
C'est un vestige du premier édifice construit au XIVe
siècle. |
Sculpture devant le grand canal : «la Charité fraternelle».
Julien Édouard Conny, 1865. |
Sculpture devant le grand canal : «la Mort de Procris».
Jean Escoula, 1898. |
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Les jardins à la française du château de Rambouillet
et l'embarcadère.
Les deux canaux qui entourent le canal central ont été
creusés au XVIIIe siècle à l'initiative du propriétaire
des lieux, le duc de Penthièvre. |
Le paysage bucolique de l'embarcadère devant le Grand Canal. |
Le paysage bucolique de l'embarcadère devant le Grand Canal. |
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L'entrée de la Laiterie de la Reine.
On pénètre dans l'enclos de la Laiterie par une
grille encadrée de
deux pavillons circulaires qui ressemblent à des colombiers. |
Le pavillon du gardien.
Au XVIIIe siècle, ce bâtiment était destiné
à la préparation du lait.
En face se trouvait le pavillon (à la même architecture)
consacré au repos.
Ce dernier pavillon sert maintenant pour les expositions. Sa
réouverture est prévue fin 2023. |
Pavillon d'exposition de la Laiterie de la Reine.
Panneau en grisaille de Piat Joseph Sauvage (1744-1818) : l'été. |
La laiterie de la reine : le pavillon central abrite
deux salles.
L'architecture du portail rappelle celle des temples grecs. |
La
Laiterie de la Reine (2/2).
---»» Deux
longs bas-reliefs en marbre ornent les murs de cette
salle.
Ils offrent à l'admiration du visiteur toute
la maîtrise de Pierre Julien, l'un des grands
sculpteurs du XVIIIe siècle avec Houdon, Pajou
et Clodion. Les deux scènes sont liées.
La première, Apollon
gardant le troupeau d'Admète, est la préface
de la seconde : Jupiter
enfant chez les Corybantes. Les mélodies
des Corybantes couvrent à la fois les pleurs
de l'enfant Jupiter et le son de la flûte d'Apollon.
Ce dernier, trop absorbé dans son jeu, ne voit
pas que Mercure va lui dérober le troupeau qu'Admète
lui a confié.
La qualité des bas-reliefs de Pierre Julien est
telle qu'ils ont retenu l'attention des amateurs d'art.
Amaltée et sa chèvre ont quitté
les lieux lors de la Révolution. Hébergés
à Versailles,
puis au Sénat et au Louvre, ils sont finalement
revenus à leur place en... 1953. Entre-temps,
Amaltée a été remplacée
par une Andromède, puis, en 1816, par
une sculpture de Suzanne au bain de Nicolas Beauvallet.
La duchesse d'Uzès en parle en 1893 dans son
ouvrage l'Ancien arrondissement de Rambouillet.
Elle écrit : «La seconde salle, garnie
de jets d'eau, avec une grotte factice et un petit bassin
dans le fond, a conservé une jolie baigneuse
en marbre blanc de Beauvalet, qui avait remplacé
la statue de la Nymphe à la chèvre,
de Julien, qui est maintenant au musée du Louvre.»
La duchesse ne parle pas des deux grandes frises en
marbre de Pierre Julien. Et pour cause : elles n'étaient
plus là ! En effet, le périple des sept
remarquables bas-reliefs de Julien a été
si mouvementé que, une fois partis, ils ont failli
ne jamais retrouver le chemin de la Laiterie. En 1803,
Joséphine, épouse du premier Consul, demande
leur transfert au château de la Malmaison pour
en orner le théâtre et la laiterie. En
1819, son fils, Eugène de Beauharnais, les vend
au banquier britannique Alexander Baring. Les sept pièces
de marbre (qui pèsent en tout neuf tonnes selon
l'ouvrage des éditions du Patrimoine Le domaine
de Rambouillet) se retrouvent dans un château
du Kent.
En 1949, le marchand d'art Georges Wildenstein les rachète
et les envoie à Paris, puis à Genève.
Enfin, en 2003, ils réintègrent le patrimoine
national français et le musée du Louvre
par le biais d'une dation. Le musée les rétrocède
au domaine de Rambouillet.
Dans cet heureux retour, Le domaine de Rambouillet
souligne le rôle majeur joué par Jacques
Chirac, alors président de la République,
et «la pugnacité de Jean-René Gaborit,
conservateur au Louvre». Qu'ils en soient remerciés
ici. Les bas-reliefs ont retrouvé leur place
d'origine lors de la restauration entreprise en 2007.
Seul celui du fronton du portail d'entrée, la
vache et son veau, n'a jamais quitté sa place.
Sources : 1) Le domaine
de Rambouillet, éditions du Patrimoine ; 2) L'Ancien
arrondissement de Rambouillet par la duchesse d'Uzès,
1893, réédité en 1999 par les éditions
du Bastion.
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La
Laiterie de la Reine (1/2).
Protégée par une enceinte grillagée
et gardée en permanence, la Laiterie de la Reine
se compose de trois pavillons : le pavillon
central (qui est l'édifice principal) ; le
logement du gardien (qui servait jadis à la préparation
du lait) et le bâtiment d'exposition (qui offrait
plusieurs salles de repos). C'est dans ce dernier bâtiment
que l'on peut voir les quatre
panneaux en grisaille des saisons sculptés
par Piat Joseph Sauvage (1744-1818). En 1893,
dans son ouvrage sur l'ancien arrondissement de Rambouillet,
la duchesse d'Uzès appelle ce bâtiment
la Chaumière ou le pavillon des Quatre-Saisons.
Bâti par l'architecte Jacques Jean Thévenin
en 1786-1787, la laiterie a été offerte
par Louis XVI à la reine Marie-Antoinette pour
déguster les produits laitiers. Jadis, un jardin
dessiné par Hubert Robert l'agrémentait.
Le pavillon
central comprend une salle
de dégustation et une autre dite de «fraicheur».
Les produits laitiers étaient servis dans de
la vaisselle en porcelaine de Sèvres.
La manufacture royale créa même un service
à cet effet, dessiné par le peintre Jean-Jacques
Lagrenée. Notons qu'aucune pièce de porcelaine
n'est visible dans le pavillon central. Les deux salles
contiennent de magnifiques uvres d'art.
La salle
de dégustation est une petite rotonde à
éclairage zénithal. Les murs sont recouverts
de lambris de marbre blanc veiné. Au centre,
à l'origine, il y avait un bassin circulaire,
et le marbre du carrelage au sol était d'un blanc
uni. Le long des murs, les valets disposaient la vaisselle
sur un court rebord en marbre, soutenu par des consoles.
Le blanc de cette rotonde s'harmonisait ainsi avec la
couleur du lait.
Un mobilier en acajou (qui n'est plus en place depuis
longtemps) assurait le contraste chromatique. Inspiré
de l'art étrusque, c'est l'atelier de l'ébéniste
parisien Georges Jacob qui le réalisa sur des
dessins d'Hubert Robert.
La salle
de dégustation que l'on voit aujourd'hui
est issue d'une restauration (peu heureuse) réalisée
sous le Premier Empire. L'ouvrage Le domaine de Rambouillet
paru aux éditions du Patrimoine n'est pas tendre
avec le résultat : «Le sol aux marbres
de couleurs et la table à l'étoile impériale
incrustée de porphyre sont un véritable
contresens au regard du chromatisme uni d'origine (...)»,
y lit-on.
Cette petite pièce est ornée de quatre
bas-reliefs de Pierre Julien (1731-1804),
sculpteur du Roi et l'un des meilleurs sculpteurs de
son temps. Les bas-reliefs illustrent les métiers
de la ferme : la traite de la vache ; la tonte du mouton
; la distribution de sel aux chèvres ; le barattage
du lait (tous donnés plus bas)
La salle
de fraîcheur est une pièce rectangulaire
terminée par une grotte artificielle où
trône une des plus belles réalisations
du sculpteur Pierre Julien : Amaltée
et la chèvre de Jupiter. La chèvre
est censée s'abreuver dans l'eau, mais le bassin
est toujours à sec pour des raisons de conservation
des uvres d'art (qui sont bel et bien les originaux
de l'artiste). Il est cependant permis d'imaginer l'atmosphère
bucolique qui devait régner dans cette pièce
quand l'eau fusait par des orifices cachés dans
les rochers et qu'elle ruisselait dans la grotte.
---»» Suite 2/2
plus bas.
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Vue de la salle du pavillon d'exposition avec ses panneaux
de Piat Joseph Sauvage. |
Pavillon d'exposition de la Laiterie de la Reine.
Panneau en grisaille de Piat Joseph Sauvage (1744-1818) : l'automne. |
Les
panneaux de Sauvage. Ce ne sont pas des
bas-reliefs. Sauvage excellait dans le trompe-l'il
qui savait imiter à la perfection le marbre,
le bronze ou la terre cuite. Les putti faisaient partie
de ses personnages préférés.
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Pavillon d'exposition de la Laiterie de la Reine
Panneau en grisaille de Piat Joseph Sauvage (1744-1818) : l'hiver. |
La vache et son veau.
Bas-relief de Pierre Julien (1731-1804) au fronton du portail
d'entrée.
Dans le pavillon central, c'est le seul bas-relief à
n'avoir jamais quitté son emplacement. |
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Laiterie de la Reine : la salle de dégustation avec
son dôme à caissons et ses quatre bas-reliefs de Pierre
Julien.
Sol, table centrale, parement de mur et table de pourtour sont en
marbre. |
LA LAITERIE DE LA REINE - QUATRE MÉDAILLONS
DES MÉTIERS DE LA FERME PAR PIERRE JULIEN (1731-1804)
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Salle de dégustation - Bas-relief de Pierre Julien :
La traite de la vache. |
Salle de dégustation - Bas-relief de Pierre Julien :
La tonte des moutons. |
Salle de dégustation - Bas-relief de Pierre Julien :
Le barattage du lait. |
Salle de dégustation - Bas-relief de Pierre Julien :
La distribution du sel aux chèvres. |
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Bas-relief de Pierre Julien dans la salle de fraîcheur : Mère
allaitant son enfant.
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La voûte de la salle de dégustation.
La voûte
de la salle de dégustation apporte un éclairage
zénithal. Les caissons sont ornés de rosaces
constituées de feuilles de chêne et de glands.
L'architecte n'a pas lésiné sur la noblesse
que devait avoir cette salle : cette structure de voûte
en caissons se retrouve, à l'époque, dans des
monuments importants, comme la voûte de la croisée
de la cathédrale
Saint-Pierre de Rennes !
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La Laiterie de la Reine : la salle de fraîcheur avec
sa grotte artificielle et ses deux bas-reliefs.
La naïade Amaltée avec sa chèvre est regardée
comme le chef d'uvre du sculpteur Pierre Julien (1731-1804). |
La naïade Amalthée et la chèvre qui
fut la nourrice de Jupiter (par Pierre Julien, sculpteur du
Roi).
La chèvre veut boire, mais il n'y a plus d'eau ! La conservation
des uvres d'art en marbre est à ce prix. |
La naïade Amalthée, détail.
par Pierre Julien (1731-1804) |
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Salle de fraîcheur : Apollon gardant le troupeau d'Admète.
Bas-relief en marbre de Pierre Julien. |
Salle de fraîcheur : Jupiter enfant chez les Corybantes.
Bas-relief en marbre de Pierre Julien. |
Bas-relief de Pierre Julien : Apollon gardant le troupeau d'Admète,
détail. |
Bas-relief de Pierre Julien : Jupiter enfant chez les Corybantes,
détail. |
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LA CHAUMIÈRE
AUX COQUILLAGES |
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La Grotte des Amants dans le parc du château. |
La Chaumière aux coquillages émerge au milieu de la végétation
du parc du château. |
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La chaumière aux coquillages. |
La chaumière
aux coquillages.
Ce petit pavillon perdu dans la verdure a été
bâti par Jean-Baptiste Paindebled dès
1779 à la demande du duc de Penthièvre, fils
du comte de Toulouse et petit-fils de Louis XIV. Le duc le
destinait à l'agrément de sa bru, la princesse
de Lamballe, elle-même amie intime de la reine Marie-Antoinette.
(À cette époque le domaine est la propriété
des Penthièvre.) L'extérieur, avec son toit
de chaume, imite les bâtisses paysannes du XVIIIe siècle.
Actuellement, après une longue restauration de 2003
à 2009, ce toit, pour des raisons de conservation et
d'étanchéité, est en roseau de Camargue.
Le tout est posé sur une couverture de zinc.
Si le plan de l'édifice est carré, la pièce
est circulaire. Toutes les parois sont recouvertes de coquillages
alliés à de la pâte de verre ou à
des éclats de pierre ou de marbre. La poudre de brique
rouge sert, ça et là, de teinture. On trouve
des coquilles nacrées de Dieppe et d'Eu, des coquilles
de Seine, des moules et des coquillages de la mer des Antilles.
L'ordonnancement reproduit une architecture de pilastres
ioniques séparés par des baies rectangulaires.
Dans chaque baie, une mandorle
accueille un pot à feu. Un ruban
circulaire de «fleurs» assure la liaison avec
la voûte qui est constituée de nacres posées
sur une couche de plâtre.
Le mobilier, conçu au XVIIIe siècle spécialement
pour ce lieu, présente des divans arrondis, des chaises
et des petits guéridons. Il est dû à François
II Foliot, membre d'une grande famille d'ébénistes
français. En 1950, ces meubles que l'on voit recouverts
de tissu vert à étoile d'argent, ont été
restaurés grâce au mécénat d'un
amateur d'art, Arturo Lopez.
Des photos en gros plan sont indispensables pour réaliser
à sa juste mesure le tour de force qu'a pris la construction
de ce parement en coquillages qui aura pris presque un an.
Une demi-douzaine de photos en est donnée ici.
Dans les années 1950, Arturo Lopez a fait réaliser
une copie de ce somptueux décor pour son hôtel
particulier de Neuilly-sur-Seine.
Aujourd'hui, cet hôtel est la propriété
de la ville. Source : Le domaine
de Rambouillet, éditions du Patrimoine.
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La Chaumière aux coquillages : vue générale de
la salle (très exiguë).
Les pilastres sont surmontés de chapiteaux
ioniques.
Les murs sont recouverts de coquillages. Ceux-ci sont associés
à de la pâte de verre et à de la poudre de pierre
ou de marbre. |
Les mandorles des baies sont ornées de pots à
feu. |
Un chapiteau ionique en haut d'un pilastre.
À gauche et à droite du chapiteau, le rouge est
obtenu avec de la poudre de brique. |
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Bouquet de coquillages au-dessus d'un pot à feu. |
Détail en gros plan d'une construction en coquillages. |
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Détail en gros plan du ruban de «fleurs»
qui fait le tour de la salle au-dessus des pilastres et des baies.
Les coquillages sont fixés dans le mur à l'aide d'un
mortier et de petits clous. |
Plafond : détail en gros plan de l'ordonnancement de coquillages
à la base du lustre.
Ce lustre de style Louis XVI est un ajout récent. |
LA FERME NATIONALE
ET LA BERGERIE |
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La ferme nationale : les granges, le colombier et le parc. |
La
ferme nationale.
Bâtie par Jacques Jean Thévenin
en 1785-1786, la ferme de Rambouillet prend place, à
l'époque, dans le courant novateur des fermes
expérimentales. Deux vastes granges sont disposées
symétriquement autour d'un grand colombier central
(photo ci-dessus). Au XVIIIe siècle, elles abritaient
des chevaux, des vaches suisses, des moutons d'Afrique
du Nord, des chèvres angoras et des mouflons.
Aujourd'hui, une partie des locaux a été
aménagée pour accueillir le public et
le personnel administratif.
Source : Le domaine
de Rambouillet, éditions du Patrimoine.
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La ferme de Rambouillet est une vraie ferme avec ses indispensables
vaches. |
La
Bergerie nationale (2/3).
---»» On lit encore sous sa
plume : «Rambouillet
a eu la gloire d'identifier les mérinos avec
le sol et d'acquérir une supériorité
de reproduction en laine, même sur celle d'Espagne,
et, dès 1820 à 1825, ses brebis atteignirent
les prix, excessifs pour l'époque, de sept cents
francs par tête. On cite même un bélier
qui fut vendu trois mille sept cent soixante-dix francs.
Aujourd'hui cette valeur a plus que doublé et
Rambouillet
est le berceau des troupeaux les plus renommés
de France.»
---»» Suite 3/3
ci-dessous.
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La
Bergerie nationale (1/3).
Le bâtiment ne date pas du règne
de Louis XVI, mais du Premier Empire. Construit en 1805
à la demande de Napoléon, c'est un lieu
consacré à l'élevage du mouton
mérinos en France et à son histoire. En
fait, cet élevage a commencé dès
les années 1780.
L'ouvrage de la duchesse d'Uzès, l'Ancien
arrondissement de Rambouillet, dont la publication
remonte à 1893, en donne les détails :
«Louis XVI voulut fonder à Rambouillet
une ferme modèle et il y réussit pleinement
(...). La bergerie, qu'il créa pour la propagation
des moutons dits mérinos, a formé une
race qui est connue sous le nom de mérinos de
Rambouillet.
Ce fut le premier établissement français
destiné à affranchir le pays du tribut
qu'imposait à nos manufactures le commerce des
laines étrangères.
«Les premiers mérinos furent envoyés
d'Espagne par l'intermédiaire de M. de la Vauguyon,
notre ambassadeur à Madrid. Le troupeau était
ainsi constitué : 44 béliers, 334 brebis
et 7 moutons conducteurs. Ces animaux quittèrent
les environs de Ségovie le 15 juin 1786, sous
la conduite de cinq bergers espagnols ; ils arrivèrent
tant bien que mal le 12 octobre à Rambouillet,
et on les plaça provisoirement dans les bâtiments
de la blanchisserie à Moquesouris (...). Ils
y restèrent jusqu'à la Révolution
; on les mit alors à la Faisanderie.»
D'après les indications données par la
duchesse d'Uzès, la Faisanderie doit correspondre
peu ou prou à la bergerie actuelle.
---»» Suite 2/3
plus bas à gauche.
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Les moutons mérinos de la Bergerie nationale.
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La Bergerie
nationale (3/3).
---»» La révolution agricole,
qui transforma la campagne anglaise au XVIIIe siècle,
démarra timidement et tardivement en France. Sous la
Révolution et le Directoire, malgré les incitations
administratives, les paysans français eurent peu recours
aux prairies artificielles ; les méthodes agricoles
furent peu rénovées.
L'élevage aussi suscita l'attention des Pouvoirs publics,
notamment celui des ovins. «À plusieurs reprises,
des animaux de la bergerie nationale de Rambouillet
furent proposés aux éleveurs», écrit
André Goudeau dans son ouvrage Le Département
de l'Eure sous le Directoire. Il ajoute : «Le 15
floréal an IV (4 mai 1796), le ministre de l'Intérieur
Bénézech informait le commissaire d'une vente
publique des animaux d'un "troupeau à laine superfine
de race d'Espagne" puis le 15 prairial an VI (3 juin
1798), les autorités annoncèrent la vente à
Rambouillet
de 150 béliers et brebis de même provenance.
Ces moutons devaient fournir environ 400 myriagrammes (800
à 900 livres) de laine de la tonte de cette année.»
Toujours dans l'Eure, l'administration centrale invita les
éleveurs «à réunir des échantillons,
examiner la qualité des toisons, favoriser l'amélioration
des laines en se procurant des moutons de race espagnole mérinos».
André Goudeau ajoute que ces propositions reçurent
un accueil positif chez certains éleveurs.
Source : Le Département
de l'Eure sous le Directoire par André Goudeau,
Publications des Universités de Rouen et du Havre,
2012.
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Documentation : «Le domaine de Rambouillet»,
éditions du Patrimoine
+ «Canton de Rambouillet», Images du patrimoine, 1983
«L'Ancien arrondissement de Rambouillet» par la duchesse
d'Uzès, paru en 1893, réédité en 1999 par les
éditions du Bastion
+ «Le Département de l'Eure sous le Directoire»
par André Goudeau, PURH, 2012
+ Documents de l'Office de tourisme de Rambouillet
+ Panneaux affichés dans les bâtiments du Parc. |
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