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Sur la ligne de chemin de fer Paris-Versailles,
la gare de Clamart
existe depuis les années 1840. Sa construction a été
suivie d'une hausse de la population dans le quartier. Pourtant,
ce n'est pas avant novembre 1908 qu'une chapelle Saint-Joseph accueille
sa première messe. Deux décennies plus tard, la construction
d'une église est décidée. Elle commence en
1932 par la crypte. La partie supérieure est élevée
en 1937 sur les plans de l''architecte Jacques Peronne. Bâti
dans le cadre des Chantiers
du Cardinal, l'édifice sera consacré par le
cardinal Verdier en décembre 1937. Le clocher sera achevé
en 1939.
L'église Saint-Joseph, en forme de croix grecque, est en
béton. Le parement des parois verticales intérieures
et extérieures est en brique ; la voûte est couverte
d'une charpente. La photo ci-dessous le montre : la maîtrise
du béton au XXe siècle a permis de créer de
vastes espaces sans aucun pilier, ce que les époques passées
ne pouvaient pas faire.
La surface vitrée se présente comme une succession
de claustras fermés par du verre blanc ou jaune, ce qui apporte
une luminosité appréciable. Le chur
est embelli par une ligne de treize claustras dont le noyau central
accueille le Christ
et ceux des côtés, un apôtre.
L'ouvrage Un patrimoine de lumière, 1830-2000 (Éditions
du Patrimoine, 2003) donne un commentaire intéressant sur
la vitrerie des églises parisiennes bâties dans le
cadre des Chantiers
du Cardinal. On lit : «Dans bien des édifices,
les fenêtres indispensables à l'éclairage de
l'église reçoivent des vitraux très simplifiés,
aniconiques et constitués de verres bon marché.»
Ces vitraux sont souvent créés par de simples entreprises
de vitrerie, d'où l'absence de signature. «Leur création,
lit-on encore, se limite à clore les baies avec du verre
cathédral, où le graphisme n'est donné que
par que l'agencement des nuances colorées ou par la forme
des claustras qui leur servent de châssis, comme à
Saint-Joseph de Clamart
(1937) ou à Sainte-Mathilde de Puteaux.»
Dès lors, que faut-il penser de l'information donnée
par une plaque devant l'église selon laquelle les vitraux
de Saint-Joseph ont été réalisés par
l'atelier de Jean Barillet à Clamart
? Cette information, qui n'est pas reprise par la base Mérimée,
demande à être confirmée.
Bien qu'elle soit un édifice plutôt austère,
assez dépouillé, l'église Saint-Joseph bénéfice
d'un contraste brique-bois, éclairé par la prééminence
chromatique jaune de la vitrerie, qui lui confère une impression
de grandiose.
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Vue d'ensemble de l'église Saint-Joseph depuis l'entrée
à l'est.
L'église Saint-Joseph est «occidentée» :
le chur est à
l'ouest. |
L'église Saint-Joseph vue depuis l'avenue Jean-Jaurès.
Contrairement à sa proche voisine, l'église Saint-François-de-Sales,
le financement
a été trouvé pour construire le clocher,
achevé en 1939. |
La façade de l'église Saint-Joseph et son parement
de briques. |
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Statue de saint Joseph avec l'Enfant sur la façade. |
Les
Chantiers du Cardinal.
Après 1918, la région parisienne se peuple
d'une immigration provinciale ou étrangère
venue remplacer les hommes fauchés par la guerre.
L'Église constate que ces gens sont déchristianisés
et s'en inquiète. Il faut évangéliser
la banlieue avec les églises, mais aussi avec
des centres sociaux et scolaires.
La loi de Séparation de l'Église et de
l'État en 1905 a fait diminuer le nombre de prêtres,
mais leur foi et leur souci de sauver les âmes
se sont accrus. En 1901, Mgr Fages avait créé
l'uvre des chapelles de secours. Dans les
années 1920, la population s'accroissant, cette
initiative est insuffisante. C'est pourquoi, Mgr Verdier,
archevêque de Paris depuis 1929, crée à
son tour une uvre catholique pour étendre
le nombre de paroisses dans la Région parisienne.
Cette uvre sera connue sous le nom des Chantiers
du Cardinal.
L'objectif est chiffré : une paroisse ne doit
pas excéder 10 000 habitants tout en couvrant
un cercle d'un kilomètre de rayon.
Un emprunt public est lancé par souscription.
Il connaît un gros succès grâce à
l'appui de revues catholiques. Aidée de la générosité
de nombreux mécènes et des paroisses parisiennes
les plus fortunées, les Chantiers du Cardinal
ouvriront cent dix chantiers en dix ans. Seize sont
situés à Paris intra-muros et trente-six
dans les Hauts-de-Seine. Si quelques-uns agrandissent
des édifices existants, la plupart font surgir
de nouvelles églises de terre.
L'Occupation, puis la reconstruction mettent les Chantiers
en sommeil. Ils reprennent vie dans les années
1950, mais le contexte a changé : le coût
des constructions a été multiplié
par quinze et les prévisions démographiques
prévoient à nouveau une forte augmentation
de la population en région parisienne ! Aujourd'hui,
l'uvre des Chantiers du Cardinal continue.
Sources : 1) Les Chantiers
du Cardinal, Éditions Ouest-France, 2011
; 2) Un patrimoine de lumière, Éditions
du patrimoine, 2003.
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Vue de la nef et du chur. |
Le baptistère. |
Bas-relief dans le côté droit de la nef : Piéta
du sculpteur M. Cousinet. |
L'Éducation de la Vierge de M. Cousinet, détail. |
La nef est éclairée par les claustras des côtés. |
Bas-relief dans la nef : La Sainte Famille par M. Cousinet. |
L'autel de la Sainte Famille sur le côté gauche de la
nef. |
Les côtés sont éclairés par une série
de claustras recevant du verre blanc ou jaune. |
La nef est couverte par une voûte en béton armé
caché par une charpente. |
LE CHUR
ET SES DEUX CHAPELLES ABSIDIALES |
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Le chur de l'église Saint-Joseph. |
Le Christ en croix dans le chœur. |
Saint Thomas dans un claustra du chur. |
Saint Jacques le Mineur dans un claustra du chur. |
Saint Jude dans un claustra du chur. |
La chapelle absidiale gauche est consacrée à la
Vierge. |
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Une série de claustras ornés du Christ et des
apôtres domine le chur.
Ici, saint Jude, saint Thomas et saint Jacques le Mineur. |
La chapelle absidiale droite est consacrée à
saint Joseph. |
Le chur de Saint-Joseph et sa voûte. |
Saint Paul dans
un claustra du chur. ---»»» |
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Saint Joseph, détail. |
Le Christ dans le claustra central du chur. |
Saint Pierre dans un claustra du chur. |
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La nef et l'orgue de tribune vus du bras droit du transept. |
La nef et l'orgue de tribune vus du chur. |
Documentation : «Les Chantiers du Cardinal»,
Éditions Ouest-France, 2011
+«Un patrimoine de lumière», Éditions du
patrimoine, 2003
+ «Les églises de France, Paris et la Seine», Éditions
Letouzey et Anné, 1936
+ Panneau d'information dans l'église. |
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