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Avec plus de 50 000 habitants, la ville
de Clamart, dans la banlieue sud-ouest de Paris, compte trois églises.
Saint-Pierre-Saint-Paul est la plus ancienne. Construite à
la toute fin du XVe siècle, elle est consacrée en 1508. Jugée
bientôt trop petite, elle est agrandie vers l'est et vers
l'ouest dès 1513, puis consacrée une nouvelle fois
en 1523. C'est lors de ces derniers travaux qu'est érigé,
sur le côté nord, un beau portail
en style gothique flamboyant. Ce portail et la base du clocher qui
se dresse à côté sont les seuls éléments
extérieurs du XVIe siècle qui soient parvenus
jusqu'à nous.
Au XVIIe siècle, une sacristie est ajoutée (1634)
; la façade Renaissance, achevée. À la Révolution,
l'édifice subit quelques dommages : les cloches partent à
la fonte, tout comme les étains de la sacristie ; les boiseries
sont ôtées.
Dans la première moitié du XIXe siècle, la
façade, transformée en style toscan, prend son aspect
actuel. Dans la seconde moitié du siècle, les bas-côtés
sont allongés vers l'est et l'ouest. Lors de la guerre de
1870, l'édifice sera détruit partiellement.
Le plan de Saint-Pierre-Saint-Paul est simple : une nef centrale
bordée de bas-côtés. Le tout se termine sur
un transept où vient se coller une abside à trois
pans qui abrite le chur.
Les arcades de la nef sont en arc brisé, surmontées
d'un haut pan nu. Les ogives des voûtes retombent sur des
consoles du
XVIe siècle.
La ville de Clamart
se distingue par un important passé viticole, ce que l'église
rappelle à trois occasions. Ce sont d'abord les bas-reliefs
de pampres qui décorent les chapiteaux des piliers datés
du XVIe siècle. C'est ensuite, dans la chapelle Saint-Vincent,
un morceau de dalle
du XVe siècle, exposé sur le mur, où sont gravés
les termes d'un échange de terres à vigne entre deux seigneurs
locaux. C'est enfin le tympan
d'un vitrail du XIXe siècle (ou du XXe) qui montre saint
Vincent, patron des vignerons, entouré de grappes de raisin. Sous
la Révolution, la ville prendra d'ailleurs le nom de Clamart-le-Vignoble,
en partie pour la distinguer du cimetière de Clamart, dans
le faubourg parisien de Saint-Marcel.
Deux thèmes intéressants s'imposent aux visiteurs
: les chapiteaux-bagues
du début du XVIe siècle qui ornent les piliers de
la nef et ceux des murs gouttereaux. Y sont sculptés des
rinceaux, des pampres, des croix, des têtes d'angelots, ainsi
que divers feuillages.
Le second thème est celui des vitraux, en particulier ceux
qui sont signés. Cette page met l'accent sur cette richesse
de l'église. Les plus anciens vitraux, réalisés
par l'atelier Tiercellin, sont datés des années 1870.
Logés dans les trois grandes baies de l'abside, ils éclairent
le chur. Au
XXe siècle, la vitrerie de l'église va s'enrichir
de la griffe de plusieurs peintres verriers. En 1924, l'atelier
Champigneulle réalise deux magnifiques verrières
de style Art déco en hommage à deux défunts
de la famille Gogue. L'un, Paul Gogue, est tombé en 1918
sur un champ de bataille de l'Aisne. Le vitrail est offert en souvenir
des morts de la guerre dont on n'a jamais retrouvé les corps.
Le second vitrail, en souvenir de sa sur, propose une belle
Jeanne d'Arc
Art déco écoutant ses voix.
Dans les années 1950-60, l'atelier parisien de Max Ingrand
pose quatre vitraux (bas-côtés
et façade
ouest). Enfin, en 2009, le peintre-verrier clamartois Gilles
Audoux crée deux
verrières chatoyantes pour les baies nord et sud du transept.
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Vue d'ensemble de l'église Saint-Pierre-Saint-Paul depuis l'entrée.
Les arcades brisées de la nef sont ornées de chapiteaux-bagues
sculptés de
pampres, de croix, de têtes d'angelots et de rinceaux divers
(voir plus bas). |
La façade de l'église Saint-Pierre-Saint-Paul
est à l'ouest.
La base du clocher date du début du XVIe siècle. |
Vierge à l'Enfant sur le portail nord. |
Statue de saint Pierre sur la façade
1875.
uvre d'Ernest Dame (élève de Duret). |
Statue de saint Paul sur la façade
1875.
uvre de Louis Étienne Marie Albert Lefeuvre (élève
de Dumont). |
Statue de saint Pierre
: pour bénir, saint Pierre salue le bras droit
levé vers le côté droit, c'est-à-dire
à la romaine. |
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Le portail du côté nord date du début du
XVIe siècle.
Il est de style gothique flamboyant.
Les petits
vitraux qui entourent la Vierge à l'Enfant sont de
Max Ingrand. |
Au XIXe siècle, une façade de style toscan a remplacé
la façade Renaissance du début du XVIIe siècle. |
«««---
Côté nord de l'église :
base du clocher et portail en gothique flamboyant.
Ce sont les seuls éléments extérieurs
datés du début du XVIe siècle. |
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Ornementation en gothique flamboyant du portail nord : l'arc en anse
de panier. |
Ornementation en gothique flamboyant du portail nord : le haut du
tympan.
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LA NEF DE SAINT-PIERRE-SAINT-PAUL
ET SES CHAPITEAUX GOTHIQUES |
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La nef et sa suite d'arcades ornées de chapiteaux-bagues. Ici
le côté sud. |
La voûte ogivale est ornée d'une clé
pendante à la travée centrale. |
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CHAPITEAUX-BAGUES
GOTHIQUES SUR LES PILIERS DE LA NEF (XVIe SIÈCLE) |
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«Mort au champ d'honneur»
Vitrail en mémoire d'un solat tombé lors de la
Guerre 14-18.
Atelier Champigneulle, 1924. |
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Vitrail du Souvenir de la Guerre 14-18 (Atelier Champigneulle,
1924).
La base Palissy nomme ce vitrail : «Mort au champ d'honneur». |
Vitrail
du Souvenir de la Guerre 14-18. Le cartouche
ci-dessus rappelle la mémoire d'un soldat dont
on n'a pas retrouvé le corps dans «l'horrible
chaos» qu'étaient les champs de bataille
de la Grande Guerre, balayés par les obus. La
photo du soldat Paul Gogue a été incluse
dans le verre par la méthode d'impression-vitrification.
Voir des explications de ce procédé dans
un vitrail de l'église Saint-Nicolas
de Saint-Nicolas-de-Port, près de Nancy.
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Chemin de croix, station I
Jésus est condamné. |
Chemin de croix, station VII
Jésus tombe pour la deuxième fois. |
Chemin de croix, station X
Jésus est dépouillé de ses vêtements. |
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La nef et l'élévation sud des arcades.
Les travées, qui sont délimitées par les
retombées des voûtes,
reçoivent chacune deux arcades.
«««---
Sainte Jeanne d'Arc écoutant ses voix.
Détail d'un vitrail Art déco de l'atelier
Champigneulle, 1924. |
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Vitrail dans la façade.
Atelier Champigneulle, 1924. Style Art déco.
Vitrail offert en mémoire de Désirée Jeanne
Gogue, épouse Ronna.
Désirée Jeanne était la sur du soldat
Paul Gogue [base Palissy]. |
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Les
deux vitraux Art déco de l'église.
En hommage à deux défunts de la commune
de Clamart,
l'église Saint-Pierre-Saint-Paul possède
deux très beaux vitraux de style Art déco.
Réalisés en 1924 par l'atelier Champigneulle,
ils évoquent la mémoire du soldat Paul-Julien-Jean
Gogue, mort à vingt ans sur un champ de bataille
de l'Aisne, le 17 septembre 1918 et de celle de sa sur
Désirée Jeanne Gogue, épouse
Ronna.
Cette dernière, représentée enfant,
est introduite par ses deux saintes patronnes : sainte
Désirée (qui pose sa main sur la tête
de l'enfant) et sainte Jeanne d'Arc écoutant
ses voix.
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Le bas-côté nord de la nef. |
«««--- Désirée
Jeanne Gogue enfant présentée par sainte
Désirée.
Atelier Champigneulle, 1924. |
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Saint Pierre (XVIIIe siècle).
Sculpture en bois, auteur inconnu. |
Ange tenant un écusson orné des attributs
de saint Pierre et de saint Paul (Max Ingrand). |
Vitrail de Max Ingrand à thème floral dans un bas-côté. |
Ange tenant le blason de Clamart.
Vitrail de l'atelier Max Ingrand. |
Le bas-côté sud et ses arcades du XVIe siècle. |
Tympan du vitrail Art déco de Champigneulle :
«Temple de la sagesse» (litanie de la Vierge) |
Saint Paul (XVIIIe siècle)
Sculpture en bois, auteur inconnu. |
Vitrail dans un bas-côté, détail.
Atelier Champigneulle,
début du XXe siècle. |
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Le Baptême du Christ
Atelier inconnu.
Vitrail à l'emplacement de l'ancien baptistère. |
Tympan du vitrail ci-contre : «Vaisseau spirituel». |
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Désirée Jeanne Gogue présentée par sainte
Désirée.
Atelier Champigneulle, 1924. |
Vue d'ensemble de la nef et de sa succession de piliers du XVIe
siècle. |
Console du XVIe siècle à la retombée d'une
ogive. |
Console du XVIe siècle à la retombée d'une
ogive. |
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LE TRANSEPT ET
SES VITRAUX |
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Transept vu depuis le baptistère (bras sud).
Les fonts baptismaux sont du XVIIIe siècle.
À l'arrière-plan : la chapelle Saint-Vincent. |
Vitrail «élévation» de Gilles Audoux,
2009.
Bras nord du transept. |
Vitrail «baptême» de Gilles Audoux, 2009.
Bras sud du transept (baptistère). |
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Signatures
de Gilles Audoux, peintre-verrier clamartois. |
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Ancien autel de la Vierge consacré en 1866.
Bras nord du transept.
Autel offert par J.B. Châtellier, marchand plâtrier. |
Dans le bras sud du transept, le baptistère est éclairé
par un vitrail de Gilles Audoux réalisé en 2009. |
Saint Vincent et la vigne.
Tympan d'un vitrail dans le bras nord du transept.
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Vitrail dans le bras sud du transept. |
Tympan du vitrail ci-contre à gauche, détail. |
LE CHUR
DE L'ÉGLISE SAINT-PIERRE-SAINT-PAUL |
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Le chur et ses trois vitraux de 1877.
En 1876, une abside à trois pans a remplacé un chevet
plat. |
Le chœur avec le maître-autel et l'autel de messe. |
Clé pendante du chœur. |
Détail d'un vitrail du chœur : Saint Pierre
Atelier Tiercelin, vers 1877. |
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Vitrail dans le chœur : Saint Pierre
Atelier Tiercelin, vers 1877. |
Vitrail central du chœur : Crucifixion
Atelier Tiercelin, vers 1877. |
Vitrail dans le chœur : Saint Paul
Atelier Tiercelin, vers 1877. |
Vitrail central du chœur, détail. |
Texte d'un contrat passé entre deux marchands à
l'occasion
d'un échange de terres viticoles au XVe siècle.
Chapelle Saint-Vincent dans le bras nord du transept. |
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Orgue de tribune du facteur Abbey. |
Saint Pierre et saint Paul.
Vitrail de Max Ingrand dans la façade occidentale (années
1950-60). |
Vue d'ensemble de l'église depuis l'autel de messe. |
Documentation : «Les églises de
France, Paris et la Seine», Éditions Letouzey et Ané,
Paris
+ «Le Patrimoine des communes des Hauts-de-Seine», FLohic
Éditions
+ panneau d'information dans l'église
+ base Palissy. |
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