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Cette page présente les chapelles
du CÔTÉ NORD et les nombreux vitraux du XVIe siècle
qui s'y trouvent. Toutes les chapelles sont fermées par des
grilles, mais les vitraux sont à hauteur d'homme. Le visiteur
peut donc examiner dans de fort bonnes conditions ces uvres
de la Renaissance. La plupart possèdent des compléments
des années 1850, si bien en accord avec le reste qu'il est
très difficile de les repérer. En revanche, les panneaux
entiers créés au XIXe siècle peut se déceler
plus facilement car leur style les trahit.
À quelques exceptions près, l'essentiel de la statuaire
vient du XIXe siècle, notamment les personnages dans les
niches au-dessus des autels et, plus remarquable, une très
touchante sainte
Ursule d'un maître anonyme. En dehors des niches, on trouve
de belles uvres des siècles antérieurs : la
statue Notre-Dame-de-Port
du XIIIe siècle ; la Sainte
Famille du XVIIIe et la Piéta
du XVIe, peut-être due au ciseau du maître de Chaource.
Comme à l'habitude, ces chapelles, qui se tiennent entre
les contreforts, ont été fondées par les princes
ou par de riches familles de la ville. Elles reflètent la
vie de Saint-Nicolas-de-Port et de son pèlerinage.
L'ordre de présentation suivi dans cette page est celui du
visiteur qui parcourt l'église depuis l'entrée occidentale.
Les numéros de vitraux, qui suivent l'attribution du Corpus
Vitrearum, vont donc en décroissant.
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En page
1 : l'architecture de l'église, son ornementation
et les vitraux modernes + texte sur les vitraux.
En page
2 : le chur, les vitraux de l'abside et des absidioles,
les verrières
des bas-cotés et de la façade
ouest.
En page
4 : les chapelles sud et leurs verrières.
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LES CHAPELLES
LATÉRALES NORD ET LEURS VITRAUX |
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Chapelle Sainte-Marguerite et chapelle Notre-Dame des Victoires dans
le bas-côté nord.
Sur la gauche, le vitrail
des Berman. |
Les vitraux
des chapelles.
Au XVIe siècle, toutes les baies des chapelles reçurent
des vitraux colorés : d'abord celles du chur
vers 1508-1511, puis celles de la nef vers 1511-1520 (voir
plan).
En tout, cent quatre panneaux répartis dans quinze
baies. En 1635, ils subirent la violence de la soldatesque
et les ravages du feu. Néanmoins la dégradation
y fut moins destructrice que dans les grandes fenêtres.
Pour réparer, les moines optèrent pour le minimum
: verre blanc losangé à la place des panneaux
détruits ; fragments de panneaux non réparables
utilisés comme bouche-trous dans les autres. La Révolution
n'y touchera pas.
Vinrent l'année 1847 et le duo de restaurateurs : le
verrier Napoléon Rives et le cartonnier Désiré
Laurent. S'ils mirent en désordre les vitraux des
grandes fenêtres à cause d'un programme totalement
décousu, ils se fixèrent un objectif respectueux
du passé pour les chapelles (dont nombre de verrières
avaient été conservées) : rétablir
l'état antérieur à l'incendie de 1635.
Cette fois, pas de regroupements intempestifs, mais enlèvement
des bouche-trous, restitution des éléments perdus
par recréation des panneaux détruits et création
de verrières entières pour combler les baies
disparues. Tout ceci en respectant l'unité de style
du XVIe siècle. Les restaurateurs remplirent leur contrat,
mais déplacèrent de nombreux vitraux anciens.
En 1893, toutes les chapelles avaient reçu des vitraux
historiés. De grands noms du vitrail participèrent
à l'aventure, dont l'entreprise Champigneulle et les
ateliers Höner et Hartfort de Nancy.
Lors des deux conflits mondiaux, tous les vitraux du XVIe
siècle furent mis à l'abri selon le principe
élargi suivant : dès qu'une baie possédait
un bout de vitrail du XVIe siècle, toute la verrière
était déposée. La première guerre
mondiale épargna l'église, mais pas la seconde.
En 1940, des tirs d'artillerie détruisirent une partie
de l'élévation sud, soufflant la plupart des
verrières du XIXe siècle restées en place
(car non classées par les Monuments historiques).
Des vitraux contemporains, comme ceux de la chapelle
Saint-Nicolas, ont remplacé certains des vitraux
détruits, mais quelques chapelles, que ce soit dans
la nef ou le chur,
ont encore du verre blanc losangé.
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La construction de l'église
s'étale sur deux campagnes et la largeur des baies
des chapelles en est le reflet : deux lancettes par baie dans
le chur
; trois lancettes par baie dans la nef. Seule exception :
les baies 22
et 24
de la nef, qui n'en ont que deux. C'est à l'évidence
le résultat de la déviation
de six degrés dans l'axe de l'église. La
chapelle sud Saint-Pierre-Fourier,
qui abrite les baies 22
et 24,
sert en quelque sorte de pivot (voir plan)
pour assurer cette déviation.
À l'heure actuelle, on voit dans les chapelles : des
vitraux du XVIe siècle installés lors de la
construction de l'église, complétés par
des vitraux du XIXe ; le vitrail des Berman,
également du XVIe, mais d'origine extérieure
; et deux verrières du XXe.
Au XVIe siècle, le programme iconographique des vitraux
a été laissé libre. Et les donateurs
ont pu passer commande à de multiples ateliers. Il
n'y a donc aucune unité formelle. On voit ainsi deux
saint Georges, deux sainte Catherine et deux scènes
de l'Annonciation. Michel Hérold, pour le Corpus
Vitrearum, rappelle que, à Saint-Nicolas, cette
iconographie s'inscrit totalement dans la tradition de la
fin du Moyen Âge et qu'elle est peu savante. Des saints
comme Georges, Nicolas, Claude et Martin, des saintes comme
Catherine et Barbe «comptent parmi les saints les plus
vénérés au XVe siècle et au début
du XVIe siècle», écrit-il. De même
la Vierge est surreprésentée, au contraire du
Christ qui est rare. Enfin, il n'y a pas de trace de saints
locaux.
Les donateurs sont souvent des marchands qui se contentent
de faire apposer leurs armoiries ou, plus fréquemment,
s'ils ne sont pas nobles, leur seing manuel.
Qui sont les auteurs de ces verrières ? La variété
des ateliers et la dispersion des vitraux entraînée
par l'histoire tragique de l'église en rendent difficile
la réponse. Les historiens doivent travailler par comparaison
et rapprochement de styles. Certaines verrières sont
attribuées à un atelier lorrain anonyme ; d'autres
sortent peut-être d'un atelier de Nuremberg ; quant
à l'atelier de Valentin Bousch, même si son uvre
est importante dans les chapelles, elle demeure mutilée
et dispersée.
Source : «Les vitraux de Saint-Nicolas-de-Port»,
Corpus Vitrearum, Michel Hérold, 1993.
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CHAPELLE
NORD SIMON-MOYCET |
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Le gisant de Simon Moycet est l'uvre du sculpteur Victor
Huel.
La chapelle est sous la tour nord. |
Chapelle
Simon-Moycet. C'est au dynamisme et à
l'entregent de ce prélat que l'on doit l'édification
assez rapide du chur
de l'église à la fin du XVe siècle
et au début du XVIe. L'ouvrage édité
par l'Association Connaissance et Renaissance de
la basilique nous apprend la genèse de cette
chapelle.
En 1890, on remplaça le pavé de la nef
et l'on en profita pour faire des fouilles à
l'emplacement de l'ancien autel patronal. On découvrit
alors un cercueil de bois que l'on attribua au peintre
nancéien Claude Charles (1661-1747) et un autre,
en pierre : celui de Simon Moycet. On les transporta
près de la tour nord dans la chapelle Saint-Michel
(ancienne chapelle baptismale et actuelle chapelle Simon-Moycet).
En 1893, cette chapelle fut enrichie d'un monument en
l'honneur du prélat avec son gisant ciselé
par le sculpteur nancéien Victor Huel.
Un vitrail de l'atelier Steinheil vint l'éclairer.
Il représentait saint Nicolas bénissant
Simon Moycet qui lui offrait son église, devant
René II agenouillé. Ce vitrail fut détruit
en juin 1940.
Source : «La basilique
de saint Nicolas en Lorraine», Association Connaissance
et Renaissance de la basilique de Saint Nicolas de Port,
1979.
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CHAPELLE
NORD SAINTE-MARGUERITE |
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Baie 27 : Saint Jude Thaddée, détail.
Second quart du XVIe siècle. |
Baie
27. Dans les années 1850, quand Napoléon
Rives et Désiré Laurent restaurent les
vitraux du XVIe siècle des chapelles, la baie
27 n'abrite que du verre blanc. Pour le remplacer par
des panneaux figurés, ils vont composer une uvre
à la manière du XVIe siècle en
y incorporant quelques pièces anciennes. C'est
la présence des ces pièces qui vaudra
à toute la verrière de la baie d'être
mise à l'abri en 1939 et d'échapper au
bombardement de juin 1940.
On portera un il intéressé sur le
tympan peu banal de cette baie. Le remplage ayant été
détruit (totalement ou partiellement, on ne sait),
les restaurateurs en ont dessiné un dans les
vitraux insérés dans l'armature de métal
qui remplace la pierre.
Seuls quelques éléments de l'apôtre
saint Jude Thaddée sont du XVIe siècle.
C'est le cas du chef. Malheureusement, le visage est
traversé par deux plombs de casse insérés
pour tenir une pièce de restauration. Le saint
Thaddée est daté du second quart du XVIe
siècle.
Dans les deux autres lancettes, la sainte Marguerite
et la jeune femme (est-ce Jeanne d'Arc?) priant devant
une statue sont des créations du XIXe siècle.
On remarquera les trois belles grisailles de saint Marc,
saint Jean et saint Luc dans des hauts de lancettes
qui sont, comme le tympan, dessinés en trompe-l'il.
Source : «Les vitraux de
Saint-Nicolas-de-Port», Corpus Vitrearum, Michel
Hérold, 1993.
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Baie 27 : Saint Marc et son lion dans un haut de lancette.
(Grisaille du XIXe siècle). |
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CHAPELLE
NORD SAINTE-MARGUERITE |
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La
chapelle Sainte-Marguerite est pratiquement
vide. Elle date de la seconde époque de la construction,
ce qui se voit à son ouverture sur la nef : deux
arcs en plein cintre dont la partie centrale s'arrête
sur un pendentif orné d'un ange qui tient un
écu. Cette chapelle abrite le fameux vitrail
des Berman, une famille de riches marchands de Saint-Nicolas-de-Port
dont l'histoire est résumée plus
bas.
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Chapelle nord Sainte-Marguerite avec ses deux vitraux Renaissance
retouchés partiellement au XIXe siècle. |
CHAPELLE
NORD SAINTE-MARGUERITE - BAIE 27 |
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Verrière de la baie 27 dans la chapelle Sainte-Marguerite
(composition de 1850).
Détail peu banal : le remplage du tympan est dessiné
dans les vitraux. |
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««---
Baie 27: Saint Jude Thaddée.
Second quart du XVIe siècle. |
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Baie 27 : Jeanne d'Arc (?) en prière.
Création des années 1850. |
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Baie
27. Est-ce Jeanne d'Arc en prière?
La présence d'une jeune fille, que l'on peut
facilement assimiler à Jeanne d'Arc, interpelle
les historiens depuis la fin du XIXe siècle.
L'auteur du carton n'ayant laissé aucune explication,
ils en sont réduits à des supputations.
L'orante n'a pas d'auréole : Jeanne n'a été
béatifiée qu'en 1909 et déclarée
sainte par Benoît XV en 1920. S'il s'agit bien
de la Pucelle, cette absence d'auréole est logique.
L'orante porte quelques bijoux : les d'Arc, famille
de notables, n'étaient pas pauvres et possédaient
même des domestiques.
L'orante n'est pas accompagnée de moutons. Jeanne
n'a jamais été bergère. Le cartonnier
le savait-il ?
La statue devant l'orante peut être attribuée
à sainte Marguerite ou à saint Michel
(deux des voix entendues par Jeanne).
Enfin, quel est le monument sur la droite ? Ce n'est
pas la cathédrale
de Reims, pas plus que celle
de Toul. Est-ce une reproduction imaginaire de l'église
Saint-Nicolas vers 1430, donc celle qui a précédé
l'édifice actuel ? Si l'on en croit l'histoire,
Jeanne d'Arc serait venue prier dans cette église
en se rendant de Vaucouleurs à Chinon. Mais à
l'époque, c'était une église de
style roman. Alors que conclure ?
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CHAPELLE NORD
SAINTE-MARGUERITE - BAIE 25 |
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Verrière des Bermand dans la baie 25 de la chapelle Sainte-Marguerite.
Au second registre, les panneaux du centre et de droite sont
entièrement modernes.
Le tympan, dans sa totalité, est du XVIe siècle. |
Baie 25 : Les Vertus (XVIe siècle).
Scène de gauche du second registre.
Ce panneau a vraisemblablement été coupé
afin d'être inséré dans la lancette. |
Baie 25 : Soufflet dans le tympan
Grisaille rousse couplée avec du jaune d'argent.
Vers 1544. |
Baie 25 : Sirène dans le panneau des armoiries.
Vers 1544. |
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Baie 25 : Isabellion Sabvoye (madame Bermand) en prière.
On remarquera ses doigts qui sont dessinés d'une
manière affreuse et le long rosaire dont
la croix terminale repose sur le sol. |
Baie 25 : Faune tenant une corne
dans le panneau des armoiries.
Vers 1544. |
«««---
Baie 25 : Madame Berman
Atelier inconnu.
Vers 1544. |
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Baie
25 (3/3). ---»» Le panneau de
droite montre deux
donatrices : l'épouse de Hanus Bermand, Isabellion
Sabvoye, est en prière avec l'une de ses
filles. Les orantes et leur très riche arrière-plan
architectural sont anciens, mis à part le bas
de la robe brune de l'épouse. Comme chez les
donateurs, Michel Hérold fait remarquer que cette
scène a dû être coupée à
droite et à gauche car le système d'arcades
paraît mutilé.
Seul le panneau
de gauche du registre supérieur est du XVIe
siècle. Le cartonnier s'est inspiré assez
librement des gravures du maître liégeois
Lambert Suavius et l'on a même prétendu
que les femmes en longue robe étaient des sibylles.
Pourtant aucun de leurs attributs n'est visible. Dans
ce panneau
du XVIe siècle, ces femmes sont dessinées
l'une de trois-quarts, l'autre de dos. La troisième
est au trois-quarts cachée par le pilier central.
Elles sont debout entre trois pilastres où sont
appliquées des figures au corps engainé.
Au niveau du style, les grandes arcades du registre
inférieur sont italianisantes. En revanche, l'ornementation
(termes, ferronnerie, corps engainé des femmes),
telle qu'elle apparaît dans le panneau des «sibylles»
de la lancette de gauche, est typique d'un style international
qui s'implantait à l'époque en Europe
occidentale, notamment en Italie, en France et dans
les Flandres. Ces différences de style font rejeter
toute idée d'homogénéité
dans cette verrière, et la présence de
modèles tirés des gravures de Lambert
Suavius situe sa création au plus tôt en
1544.
À la suite de Michel Hérold, on peut remettre
aussi en question le voisinage du premier et du second
registre : le style des arcades, les niches et les proportions
sont différents.
Enfin, le visiteur qui dispose d'une paire de jumelles
pourra distinguer dans les mouchettes du tympan un autre
exemple de ce fameux style international qui se répandait
partout : femmes au torse nu avec un corps engainé
ou non, poitrine en pommes, statues en forme de termes.
Un exemple en est donné ci-contre, un autre plus
haut.
À quel atelier Hanus Bermand a-t-il commandé
cette verrière ? Compte tenu de l'étendue
de ses relations commerciales en Lorraine, en France
et dans l'Empire, il est impossible de répondre.
Et qui sont les peintres ? On peut simplement assurer
qu'ils étaient plusieurs. En effet, Michel Hérold
attire l'attention sur la différence colossale
de qualité entre le visage d'Isabellion Sabvoye
et la maladresse manifeste de la peinture de ses doigts
(voir plus
haut le portrait en pied de cette femme).
Sources : 1) «Les vitraux
de Saint-Nicolas-de-Port», Corpus Vitrearum,
Michel Hérold, 1993 ; 2) «La Lorraine des Marchands
à Saint-Nicolas-de-Port», Olile Kammerer-Schweyer,
Association Connaissance et Renaissance de la Basilique
de Saint Nicolas de Port, 1985.
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Les
Bermand. Aux XVe et XVIe siècle, les
Bermand (ou Berman) étaient une famille de riches marchands
de Saint-Nicolas-de-Port versés dans le commerce des
draps, des métaux, du verre, en particulier des miroirs.
On les classerait aujourd'hui comme des super-grossistes
gérant leurs vastes entrepôts et assurant
le transport des marchandises jusque chez leurs clients.
Respectés, connus, spéculant à
l'occasion sur le cours des devises, ils acquirent,
comme les familles Go et Chavenel de la même ville,
une place incontournable dans le commerce lorrain. Pour
les ateliers des verriers, ils apparaissaient comme
des fournisseurs obligés. Dans son ouvrage de
fond, La Lorraine des Marchands à Saint-Nicolas-de-Port
(1985), l'historienne Odile Kammerer-Schweyer écrit
: «Les peintres verriers en quête de matériau,
savaient à quel marchand s'adresser et sollicitaient
Berman.»
Fournisseurs des princes et de leurs armées,
et, à ce titre, devenus de véritables
marchands internationaux, les Berman tissèrent
leur toile dans toute la Lorraine par les affaires et
les mariages. Odile Kammerer-Schweyer emploie d''ailleurs
à leur propos le terme de «clan»,
un clan propriétaire de dix-huit hôtels
à Saint-Nicolas-de-Port vers le milieu du XVIe
siècle. «Tout le centre de Saint-Nicolas,
écrit-elle, ressemblait à une véritable
colonie Berman» centrée autour de la halle,
le lieu des échanges marchands de la ville. Un
certain luxe était évidemment de mise
dans les maisons des marchands. «En pierres de
taille et couvertes de tuiles ces maisons s'ouvraient
à la lumière de toutes leurs fenêtres
de verre (ou verrières) alors que l'ordinaire
utilisait le papier huilé» [Odile Kammerer-Schweyer].
Comme les grandes entreprises actuelles qui embauchent
des avocats pour leur service juridique, les Berman
avaient leurs propres hommes de loi pour gérer
les litiges. À Francfort, Lyon ou Anvers, ils
ne géraient pas leur commerce, comme leurs concurrents,
par des fondés de pouvoir missionnés pour
l'occasion, mais par des membres de leur clan implantés
sur place.
Hanus Bermand a été anobli par Charles Quint en 1544.
Même chose quelque mois plus tard pour ces fils,
Jean et Antoine. Dans la baie 25, le registre inférieur
de la lancette centrale (qui est du XVIe siècle) montre
un ours debout : cet animal figurait sur le blason de
la famille. En 1549, ils reçurent du duc de Lorraine
l'anoblissement ducal et modifièrent leur blason.
L'ours tenait désormais dans sa patte droite
un miroir d'argent. En 1597, la famille fut même
«naturalisée» par Henri IV, roi de
France.
En dépit d'importantes propriétés,
les Bermand furent peu intéressés par
les revenus fonciers et immobiliers. Leur fortune découlait
avant tout du commerce. Toutefois, à partir des
années 1550, la seconde épouse de Hanus
Berman, Jennon Thiriet (qui fut veuve en 1550), réorienta
les revenus davantage vers le foncier.
Intéressés par la construction de l'église et sa décoration,
les Bermand ont ainsi offert le plomb pour couvrir la
tour sud et fondé la chapelle Saint-Quirin, aujourd'hui
chapelle Notre-Dame
des Victoires.
Source : «La Lorraine
des Marchands à Saint-Nicolas-de-Port»,
Olile Kammerer-Schweyer, Association Connaissance
et Renaissance de la Basilique de Saint Nicolas de Port,
1985.
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Baie 25 : La famille Bermand.
Seul le jeune fils au côté de son père est
du XVIe siècle.
Les quatre autres personnages sont des créations du XIXe
siècle. |
Baie
25 (1/3). Sur les plans historique et artistique
la baie 25, dite «vitrail des Bermand» est l'une
des plus intéressantes de l'église. La verrière
est en grisaille de bruns. Lors de sa création,
elle n'était pas destinée à l'église, mais certainement
à une galerie ou à une chapelle, propriété
de la famille Bermand. On ignore ce qui la fit transporter
à Saint-Nicolas. Serait-ce à la suite du saccage
de l'édifice et de son incendie en 1635 ?
La verrière a connu beaucoup de retouches et d'ajouts.
Seules la scène de gauche du second registre (donnée
ci-contre) et les deux donatrices dans le registre du
bas à droite (données ci-dessous)
sont du XVIe siècle. Pis, le changement de localisation
a certainement sapé l'uvre initiale. Michel
Hérold fait remarquer que, dans la scène
architecturale de gauche, il devait y avoir davantage
d'arcades parce qu'on voit des marques de coupes. Il
a donc fallu amputer le panneau d'origine. Et pourtant
les lancettes de cette baie sont les plus larges que
l'on trouve dans les chapelles (soit 62 centimètres).
Constat très voisin pour le tympan : soufflet
et mouchettes sont du XVIe siècle. Cependant,
les anomalies de montage, tout comme l'échelle
pratiquée pour les personnages indiquent que
les éléments de ce tympan peuvent venir
d'une autre verrière. Ils seraient donc indépendants
des scènes des lancettes.
Au second registre, la scène centrale et celle
de droite sont de magnifiques pastiches réalisés
par les restaurateurs de 1848. Ils sont si bien conçus
qu'ils font croire à une unité originelle,
mais ce n'est qu'une illusion. En fait, on n'en sait
rien. En revanche, la disposition globale du registre
inférieur paraît cohérente. Deux
groupes de donateurs entourent le décor héraldique
du panneau central, dans une composition où les
parties anciennes sont nombreuses. ---»»
Suite
2/3
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Baie 25 : Madame Bermand et l'une de ses filles en prière. |
Baie
25 (2/3). Dans le panneau
de gauche de ce registre, Hanus Bermand est
peint avec trois de ses fils et l'une de ses filles.
Seul le jeune fils qui se tient à sa droite est
du XVIe siècle. Tous les autres, avec l'arrière-plan,
sont des créations du XIXe siècle, y compris
la tête du père. Notons que Michel Hérold
détecte la présence d'un autre fils devant
son père «dont seuls [sic] sont conservées
les jambes». Ce fils paraît très
difficile à trouver...
Toujours dans le premier registre, le panneau central
présente un médaillon
à encadrement de cuir découpé.
Disposé entre deux sirènes
et deux faunes
tenant une corne, il possède deux blasons (modernes)
qui imitent ceux des villes de Berne et de Bâle.
Explication : jusqu'en 1899 on croyait à tort
que ces cités, qui avaient des troupes engagées
à la bataille de Nancy
de 1477, avaient financé la verrière ;
d'autre part l'ours est l'emblème de Bâle,
comme il est celui des Bermand. Pour cette raison, il
y a deux ours dessinés dans la partie supérieure
du médaillon et qui se tiennent de part et d'autre
d'un grotesque à fleurs. ---»» Suite
3/3
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Baie 25 : Armoiries de la famille Bermand, vers 1544. |
Baie 25 : Mouchette dans le tympan.
Grisaille rousse couplée avec du jaune d'argent, vers
1544. |
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CHAPELLE NORD
NOTRE-DAME DES VICTOIRES |
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Chapelle Notre-Dame des Victoires.
Comme toutes les chapelles de la nef, les arcades sont en plein
cintre
avec des nervures prismatiques et un pendentif au centre.
La statue
d'un évêque est logée dans la niche
au-dessus du pendentif. |
Vierge à l'Enfant du XIXe siècle
sur l'autel de la chapelle. |
Baie 23 : Un ange dans l'Assomption. |
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Baie 23 : L'Assomption de Valentin Bousch.
Vers 1514-1520.
Malgré quelques petits bouche-trous,
la totalité de la lancette est ancien. |
Baie 23 : L'Assomption, détail.
Atelier de Valentin Bousch, vers 1514-1520.
La tête de l'ange de droite est un bouche-trou.
Son expression ne correspond pas vraiment à l'atmosphère
de la scène. |
Baie 23
(2/3). ---»» La lancette
centrale illustre le Miracle
des mains coupées lors des Funérailles.
La Légende dorée de Jacques de
Voragine (XIIIe siècle) raconte longuement les
épisodes qui ont accompagné la Mort de
la Vierge. Le Christ, réapparu aux apôtres,
leur a donné pour mission de porter le corps
de sa mère dans la vallée de Josaphat.
Lors de son transfert, les Juifs accourent pour se venger
de «celui qui a troublé notre race»
en s'en prenant au cercueil. Le prince des prêtres
veut s'en approcher pour le jeter à terre. «Mais
aussitôt ses deux mains se desséchèrent
et restèrent attachées au cercueil, pendant
que les anges, cachés dans les nuées,
aveuglaient tous les autres Juifs» [Voragine].
Le prince des prêtres ne put récupérer
ses mains qu'en proclamant : «Je crois que Jésus
est le fils de Dieu et que voici sa sainte mère».
Dans le vitrail, le prince des prêtres est remplacé
par trois soldats qui portent une armure typique du
début du XVIe siècle. Le soldat
du premier plan voit ses mains restées collées
au cercueil. Un autre, de profil, écartant les
apôtres, se tient à ses côtés.
Le troisième, grimaçant, se tient derrière
le cercueil qu'il essaie de faire tomber. Contrairement
à la peinture de Valentin Bousch, la tradition
iconographique reste en général fidèle
à la Légende dorée et bannit
les soldats de cette scène. C'est le prêtre
juif Jéphonias qui endosse le rôle du méchant
avec ses mains coupées.
À l'arrière-plan, une troupe de soldats
emmène un homme dont les mains sont garrottées.
La présence de cette saynète n'a pas trouvé
de réponse logique. Est-ce l'arrestation de Jésus
au jardin des Oliviers ? Si oui, que vient-elle faire
dans ce contexte ? Le cartonnier a-t-il introduit cette
scène annexe pour ne pas inonder son arrière-plan
de rochers et de végétation ? Il
faut reconnaître qu'elle apporte un certain équilibre
à la scène principale.
Quoi qu'il en soit, selon Michel Hérold, elle
permet d'authentifier l'auteur de la verrière
puisque le monogramme V.B. de Valentin Bousch
figure sur le drapeau rouge tenu par le porte-étendard
de cette petite troupe de soldats. ---»»
Suite
3/3
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Le
monogramme V.B. ---»»» L'historien
Michel Hérold voit dans le drapeau rouge ci-contre,
tenu par un soldat dans l'arrière-plan de la
lancette centrale, le monogramme V.B.
de Valentin Bousch «en lettres cursives bien calligraphiées».
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La
chapelle Notre-Dame des Victoires, autrefois
dédiée à saint Quirin, est meublée
d'un beau tombeau néo-gothique du XIXe siècle,
très riche en statuettes. La belle Vierge
à l'Enfant , dont l'auteur n'est pas connu,
s'inscrit aussi dans ce style classique dont les églises
regorgent.
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CHAPELLE
NORD NOTRE-DAME DES VICTOIRES - BAIE 23 |
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Verrière de baie 23 dans la chapelle Notre-Dame des Victoires.
C'est la verrière la mieux conservée parmi toutes
celles des chapelles.
Atelier de Valentin Bousch, vers 1514-1520.
Le décor floral du tympan est moderne. |
Baie
23 (1/3). Cette baie, comme toutes celles
de la nef, contient sur trois lancettes. Si on lui ajoute
les trois scènes de la baie
21 dans la même chapelle, on obtient six scènes
de la Vie de la Vierge. Les trois scènes mariales
de la baie 23 illustrent les scènes traditionnelles
finales : la Mort
de la Vierge, les
Funérailles avec le Miracle des mains coupées,
et l'Assomption
(donnée ci-contre).
Ces trois lancettes sont les mieux conservées
parmi toutes celles des chapelles. Placées dans
le bon ordre et très peu restaurées, elles
forment une suite logique. Il n'y a aucune trace de
donateurs. Or on note quelques remplacements de parties
manquantes dans les soubassements. Aurait-on détruit
les blasons ?
Les panneaux anciens de cette baie ont été
exécutés dans l'atelier de Valentin
Bousch vers 1514-1520.
La scène de la Mort
de la Vierge se déroule dans une salle au
sol dallé et au mur tapissé d'un beau
damas rouge. Couchée sur un lit couvert d'un
drap rouge, la Vierge est entourée des douze
apôtres (saint Paul a remplacé Judas).
Tous ne se recueillent pas en priant. L'un, assis au
premier plan, feuillette un livre ; un autre passe un
linge sur le front de la Vierge et un troisième,
à gauche, l'asperge en remuant un goupillon.
Tout à droite, saint Pierre (on peut penser que
c'est lui) se tient près de la mourante et lui
tient l'avant-bras. Voir la scène donnée
en gros plan plus
bas. ---»» Suite
2/3
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Soubassement de l'autel de la chapelle Notre-Dame des Victoires,
détail.
XIXe siècle. |
Baie 23 : Un ange en prière soutient les pieds de la
Vierge dans l'Assomption.
Il regarde un paysage en camaïeu de bleus.
Atelier de Valentin Bousch, vers 1514-1520. |
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Baie 23 : Les Funérailles et le Miracle des mains coupées.
Atelier de Valentin Bousch, vers 1514-1520. |
Baie
23 (3/3). ---»» La scène
de l'Assomption
est plus classique. Au-dessus d'un beau soubassement
de type Renaissance, la Vierge, peinte avec une longue
chevelure blonde, s'élève dans les nuées,
soutenue par des anges. Dans le haut de lancette, complétant
la scène, deux anges, un genou à terre,
tiennent une couronne.
On pourra remarquer le beau paysage
en camaïeu de bleus sous les pieds de la Vierge.
Il opère comme une magnifique et astucieuse prolongation
de la robe bleue de Marie dont le vêtement devient
ainsi une somptueuse robe de cérémonie.
Si le décor floral du tympan est moderne
(vers 1850), les deux personnages des losanges viennent
de l'atelier de Valentin Bousch. Le premier est
un saint
vêtu d'un beau costume doublé d'hermine.
Un faucon est posé sur sa main gauche. Il est
difficile de l'authentifier parce que trois personnages
répondent à ces critères de chasseur
: saint Julien l'Hospitalier, saint Gengoult et saint
Gorgon (qui était le saint patron du prieuré
voisin de Varangéville).
Le second est un saint évêque.
Sources : 1) «Les vitraux
de Saint-Nicolas-de-Port», Corpus Vitrearum,
Michel Hérold, 1993 ; 2) La Légende dorée
de Jacques de Voragine, éditions Diane de Selliers.
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Baie 23 : Les Funérailles, scène de l'arrière-plan.
Est-ce l'arrestation de Jésus ?
Au premier plan de la photo, le troisième soldat, casqué,
essaie de faire tomber le cercueil.
Atelier de Valentin Bousch, vers 1514-1520. |
Baie 23, les Funérailles de la Vierge : le soldat aux
mains coupées.
Atelier de Valentin Bousch, vers 1514-1520. |
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Baie 23, tympan : un saint avec un faucon.
Est-ce saint Gorgon ?
Est-ce saint Gengoult ?
Atelier de Valentin Bousch.
Vers 1514-1520. |
Statue d'un évêque dans sa niche
au-dessus de la chapelle
Notre-Dame des Victoires. |
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Baie 23 : La Mort de la Vierge, détail.
Atelier de Valentin Bousch, vers 1514-1520. |
Baie 23 : La Mort de la Vierge.
Atelier de Valentin Bousch, vers 1514-1520. |
CHAPELLE
NOTRE-DAME DES VICTOIRES - BAIE 21 |
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Baie 21 : L'Entrée de Marie au Temple.
Atelier de Valentin Bousch, vers 1514-1520. |
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CHAPELLE
NORD NOTRE-DAME DES VICTOIRES - BAIE 21 |
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Verrière de la baie 21 dans la chapelle Notre-Dame
des Victoires.
Présentation de Marie au Temple, Visitation et
Adoration des mages.
Les lancettes centrale et de droite sont modernes.
Dans le tympan, seuls les personnages sont anciens. |
Baie 21 : L'Adoration des mages (Balthazard et Gaspard).
Vers 1850. |
Baie 21 : La
Visitation ---»»»
(en présence de Joseph et de Zacharie)
Vers 1850. |
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Baie 21 : L'Adoration des mages.
Vers 1850. |
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Baie 21, l'Entrée de Marie au Temple : Les parents de
Marie.
Au premier plan : Aanne et Joachim.
Atelier de Valentin Bousch, vers 1514-1520. |
«««---
Baie 21 : Thoras vus par la tranche.dans la première
travée du temple. |
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Baie 21 : L'Entrée de Marie au Temple.
Atelier de Valentin Bousch, vers 1514-1520.
Dans le bâtiment à gauche, la porte cochère
et la fenêtre sont modernes. |
Baie
21 (2/2). ---»» Deux mouchettes
du tympan abritent une Annonciation
attribuée elle aussi à l'atelier du maître
strasbourgeois. Les damas du fond, bleu et vert, sont
toutefois modernes. Dans le soufflet du haut, Dieu
le Père est peint dans une scène pittoresque
: en bénissant, un rayon lumineux qui contient
une colombe s'échappe de sa main.
L'intérêt du vitrail réside aussi
dans les trois magnifiques têtes de lancettes
sorties aussi de l'atelier de Valentin Bousch,
dont deux sont données ci-dessous. On y voit
des branches entrelacées, sur un fond de damas
bleu ou rouge, riches de feuilles charnues ou de fleurs.
Source : «Les vitraux de
Saint-Nicolas-de-Port», Corpus Vitrearum, Michel
Hérold, 1993.
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Baie
21 (1/2). Cette baie et la baie
23, toutes deux à trois lancettes, constituaient
une suite de six scènes de la vie de la Vierge,
exécutée vers 1514-1520.
Les lancettes de la Visitation
et de l'Adoration
des mages sont des ajouts réalisés
par Napoléon Rives et Désiré Laurent
vers 1850 pour remplacer les deux scènes anciennes
perdues et dont on ignore les thèmes. Il est
curieux de voir l'historienne Suzanne Braun, dans son
ouvrage Lorraine gothique (Faton, 2013) attribuer
ces lancettes au XVIe siècle. Pourtant le style
ne laisse planer aucun doute.
L'intérêt de la verrière réside
dans la magnifique lancette d'origine, celle de la
Présentation de Marie au Temple exécutée
par l'atelier du maître strasbourgeois Valentin
Bousch dans les années 1514-1520. Cette scène
est extrêmement riche, tant dans l'architecture
intérieure du Temple que dans les personnages
présents au premier plan. Le grand-prêtre,
vieillard à la longue barbe, accueille Marie
en haut des marches. Le peintre a dessiné l'intérieur
d'une véritable église gothique. L'arc
en plein cintre, surmonté d'angelots, du premier
plan se prolonge par une nef voûtée d'ogives.
Les baies sont vitrées de losanges de verre blanc.
On voit à droite, dans la première travée,
une armoire aux thoras.
Pour les six personnages du premier plan, Michel Hérold
souligne que Valentin Bousch s'est inspiré
du décor de la Rencontre d'Anne et Joachim à
la Porte Dorée,(voir l'encadré à
l'église Sainte-Jeanne
d'Arc de Rouen)
gravée sur bois par Albrecht Dürer en 1504.
La magnifique tête de Joachim (donnée plus
bas) est une grisaille exécutée sur
un verre bleu pâle. Anne, en robe bleue, se tourne
vers son époux. Père et mère ne
regardent pas leur fille accueillie par le grand-prêtre
comme si, pour eux, Marie était déjà
sortie de leur vie. ----»»» Suite
2/2
|
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Baie 21, l'Entrée de Marie au Temple : le grand-prêtre. |
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Baie 21 : Haut de lancette exécuté dans l'atelier
de Valentin Bousch. |
Baie 21 : l'ornementation du «tablier»
du grand-prêtre.
Baie 21, détail
---»»»
Joachim dans la Présentation de Marie.
Son visage exprime l'assurance du patriache conscient
d'avoir accompli son devoir. |
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Baie 21 : Haut de lancette exécuté dans l'atelier
de Valentin Bousch. |
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Baie 21 : L'ange de l'Annonciation dans le tympan.
Atelier de Valentin Bousch, vers 1514-1520. |
Baie 21 : Le Père céleste dans le tympan.
Atelier de Valentin Bousch, vers 1514-1520. |
Baie 21 : La Vierge de l'Annonciation dans le tympan.
Atelier de Valentin Bousch, vers 1514-1520. |
Baie 21 : Le berger et son chien créés à la grisaille.
Vers 1850. |
L'autel de la chapelle Notre-Dame des Victoires. |
CHAPELLE NORD
SAINTE-ANNE ou CHAPELLE D'ANJOU |
|
Groupe de L'Éducation de la Vierge sur l'autel
de la chapelle Sainte-Anne. |
Baie 19 : L'archange Gabriel.
La tête et la tunique de l'archange
sont datées de 1510. |
Baie 19 : La prise d'épée de sainte Barbe.
Vers 1510. |
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CHAPELLE
NORD SAINTE-ANNE - BAIE 19 |
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Verrière de la baie 19 dans la chapelle Sainte-Anne. |
«««---
Baie 19 : L'archange Gabriel.
Le tiers supérieur est daté de 1510.
Le reste est moderne.
Attribué à un atelier lorrain anonyme. |
|
Baie 19 : Sainte Barbe.
La totalité de cette scène est datée de
1510,
à part l'arrière-plan azur qui est moderne.
Attribué à un atelier non déterminé. |
Baie
19 (2/2) ---»» Globalement,
les deux tiers inférieurs des trois personnages
sont des créations de 1850. En revanche, têtes
et tuniques de l'archange et de sainte Barbe sont datées
vers 1510. Même chose pour le visage de la Vierge,
la colombe du Saint-Esprit et le décor de la
moitié supérieure de la lancette centrale.
L'historien Michel Hérold attribue les panneaux
de l'Annonciation
à un atelier lorrain anonyme. Sainte Barbe est
associée à ses deux attributs traditionnels
: la tour où elle fut enfermée et l'épée
de son supplice.
Source : «Les vitraux de
Saint-Nicolas-de-Port», Corpus Vitrearum, Michel
Hérold, 1993.
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La
chapelle Sainte-Anne a été
construite et décorée aux frais de la
maison d'Anjou au début du XVIe siècle
(cette hypothèse est toutefois rejetée
par l'historien Michel Hérold, voir le commentaire
de la baie 17).
La décoration ornementale des deux arcs qui la
ferment est la plus intéressante de l'église
(voir plus
bas). De part et d'autre d'une statue de sainte
Claire dans sa niche, on voit en effet quatre personnages
grotesques : un homme nu qui s'enfuit sur la droite
; un bossu à quatre pattes sur la gauche ; et
entre les deux, un nain agenouillé et un paysan
qui dort la tête contre un bâton.
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Le retable de la chapelle Sainte-Anne et le vitrail de la
baie 17. |
Baie
19 (1/2). La moitié de la verrière
se caractérise par un large tympan dans un imposant
remplage. Le dessin qui le meuble évoque les
armes d'Anjou (puisque c'est la maison d'Anjou qui a
financé la chapelle). Tympan et hauts de lancettes
montrent un beau semis de fleurs de lys d'or sur un
champ d'azur bordé de gueules (c'est-à-dire,
selon l'héraldique, entouré d'une bordure
rouge). L'inscription ANIO (pour ANJOU)
figure dans chacune des têtes de lancettes. À
part une mouchette, toute cette partie de la baie est
ancienne.
Les scènes figurées des lancettes illustrent
une Annonciation
et, sur la droite, une sainte Barbe. Elles ont été
placées dans cette baie vers 1879. Initialement,
les scènes de l'Annonciation (qui forment un
tout) se trouvaient dans une baie à deux lancettes.
---»» Suite
2/2.
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Le voûtement de la chapelle Sainte-Anne avec ses liernes
et ses tiercerons (comme dans toutes les chapelles).
Des écus ornent les clés de voûte. |
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Ornementation des arcades de la chapelle Sainte-Anne : statue
de sainte Claire dans sa niche et grotesques. |
CHAPELLE
NORD SAINTE-ANNE - BAIE 17 |
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Verrière de la baie 17 dans la chapelle Sainte-Anne.
Parties anciennes vers 1510-1520. |
Baie 17 : Saint Adrien avec épée et enclume.
Attribué à l'«atelier troyen»,
vers 1510-1520.
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Baie 17 : Armoiries de la maison de Lorraine
Il s'agit peut-être de celles du duc Antoine, marquis
de Pont
ou celles de son fils et successeur, François,
né en 1517.
Atelier de Valentin Bousch, après 1514. |
Baie 17 : Saint Adrien, détail.
Attribué à l'«atelier troyen»,
vers 1510-1520.
L'auréole ? Ce sont les deux fragments d'arcs
de cercle au-dessus du chapeau.
|
Baie 17 (2/2).
---»» Autre constatation : comme ce
panneau ne se trouvait pas dans cette baie à
l'origine, le fait qu'il surmonte un soubassement
du XVIe siècle aux armes de la maison d'Anjou
n'apporte aucune aide. Et un marchand surnommé
«d'Anjou» a-t-il un rapport avec la
maison d'Anjou ? En revanche, on peut affirmer
que la présence d'une épée
(objet hautement symbolique à cette époque)
fait exclure l'attribution de ce personnage à
un marchand, même anobli. C'est pourquoi
on retiendra le choix de Michel Hérold
: il s'agit bien de saint
Adrien de Nicomédie, officier romain,
martyr vers l'an 303, souvent représenté
en costume militaire avec une cuirasse. Il est
peint ici avec ses attributs, à savoir
une épée et une enclume. Quant à
l'auréole qui n'est pas bien visible, on
peut avancer qu'on en voit deux fragments juste
au-dessus de la toque rouge. Enfin, pour donner
encore plus de poids à son choix, Michel
Hérold estime qu'il y avait un panneau
inférieur qui complétait le personnage
et où devait se tenir un lion, le troisième
attribut de saint Adrien.
Sources : 1) «Les
vitraux de Saint-Nicolas-de-Port», Corpus Vitrearum,
Michel Hérold, 1993 ; 2) «La basilique de saint
Nicolas en Lorraine», Association Connaissance
et Renaissance de la Basilique de Saint Nicolas
de Port, 1979 ; 3) «La
Lorraine des Marchands à Saint-Nicolas-de-Port»,
Olile Kammerer-Schweyer, Association Connaissance
et Renaissance de la Basilique de Saint Nicolas
de Port, 1985.
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Baie 19 : La Vierge de l'Annonciation et la colombe du
Saint-Esprit.
Attribué à un atelier lorrain anonyme, vers
1510.. |
CHAPELLE
NORD SAINTE-ANNE - BAIE 17 |
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Baie 17 (1/2). Dans son ouvrage pour le
Corpus Vitrearum, l'historien du vitrail
Michel Hérold remet en cause l'attribution
traditionnelle des baies 17
et 19
de la chapelle Sainte-Anne à la maison
d'Anjou. À propos de la baie 17,
il écrit : «Ce ne sont pas (...)
les éléments d'une verrière
offerte par l'un des ducs de Lorraine de la famille
d'Anjou, comme le pensent tous ceux qui ont décrit
cette baie. Nicolas d'Anjou est mort en 1473 et
son père le roi René en 1480, c'est-à-dire
avant la construction de l'église actuelle.»
Qu'en est-il alors de la présence, dans
les tympans et les hauts de lancettes, des armes
d'Anjou (semis de lys d'or sur fond d'azur) et
des phylactères avec l'inscription ANIO
? Les historiens n'ont pas de réponse bien
arrêtée.
Les parties anciennes de la baie
17 datent des années 1510-1520. Ce
qui n'empêche pas les scènes figurées
de venir d'une autre baie, en l'occurrence la
28 dont les lancettes ne reçoivent actuellement
qu'un semis de fleurs de lys moderne. La baie
17 affiche deux donateurs de part et d'autre d'un
saint Adrien (donné ci-contre) qui, lui
aussi, a interpellé les spécialistes.
À gauche, le donateur, Fiacre
Fériet, un riche marchand de Saint-Nicolas-de-Port,
est en prière. Son père Nicolas
a été anobli en 1520 par lettres
patentes du duc Antoine de Lorraine. Les armes
des Fériet figurent d'ailleurs dans l'écu
situé sous les mains de l'orant. La quasi-totalité
du personnage est en fait une création
des années 1850. La tête est totalement
moderne. On remarque que ce marchand n'est pas
accompagné de son saint patron. Michel
Hérold souligne que ce type de portrait
en buste est apparu dans les vitraux à
la fin du XVe siècle.
Au-dessous, dans le soubassement se trouve un
grand blason aux armes de la famille de Lorraine.
Il a réalisé presque en totalité
(il y a très peu de restaurations) par
l'atelier de Valentin Bousch après
1514. Ce sont les armoiries des années
1500 à 1540 environ, probablement celles
du duc François, né en 1517. Sa
taille surdimensionnée par rapport au panneau
qui l'abrite indique que ce blason vient d'une
autre baie plus grande, peut-être la baie
219 de la façade occidentale.
Dans la lancette de droite se trouve la donatrice
et épouse de Fiacre Fériet, elle
aussi les mains jointes en direction de l'autel
de la chapelle. Il s'agit de Jennon
Thiriet, fille de Nicolas Thiriet, un marchand
de Neufchâteau. Ses armoiries l'accompagnent
dans un écu losangé au-dessous de
ses mains. Le visage initial ayant été
brisé, c'est d'abord la tête d'un
vieillard barbu qui a pris sa place en guise de
bouche-trou. À la fin du XIXe siècle,
à l'occasion du transfert de la lancette
dans la baie
17, le baron Albert de Fériet, descendant
du marchand, demanda le remplacement de cette
tête par un visage plus conforme à
celui de la donatrice. Il choisit celui de sa
sur défunte, une certaine madame
Gargan. Étant peintre, le baron dessina
lui-même le carton que l'atelier Höner
de Nancy
se chargea de traduire en vitrail (ainsi que les
mains comme on peut le constater).
Néanmoins, les traits du visage créent
le doute : l'atelier n'a-t-il pas utilisé
un portrait photographique ? La technique de l'époque
l'autorisait et la photo garantissait la fidélité
du visage. Dans l'ouvrage Un patrimoine de
lumière 1830-2000, paru au éditions
du Patrimoine en 2003, l'historienne Martine Callias
Bey précise que le verre était imprimé
par la photo en positif, la cuisson assurant la
vitrification et la durabilité. Elle ne
parle pas de la colorisation, mais on peut penser
qu'elle était assurée par le peintre
verrier. Elle ajoute cette appréciation
: «L'individualisation inattendue de certains
visages, au sein d'une foule de personnages idéalisés,
permet de repérer l'utilisation d'un portrait
photographique, dont la présence ajoute
une note pittoresque à la scène
et transpose un événement passé
dans la contemporanéité.»
On ne saurait mieux dire : la clarté et
la précision de ce visage
féminin jurent de manière «pittoresque»
avec le reste de la verrière ! Martine
Callias Bey termine par une remarque pertinente
qui s'applique assez bien ici : «Les intrus
regardent en général le spectateur
et semblent indifférents à la scène
à laquelle ils participent.»
Jennon Thiriet était-elle bien l'épouse
de Fiacre Fériet ? Dans son ouvrage
La Lorraine des Marchands à Saint-Nicolas-de-Port
(1985), l'historienne Odile Kammerer-Schweyer
nous apprend que cette femme a épousé
Hanus Bermand en 1549. C'était le second
mariage de Bermand après le décès
de sa première épouse, Isabellion
Sabvoye, en 1548. Hanus décédera
en 1550 et laissera Jennon, une femme pingre et
dure, à la tête du clan pour gérer
les finances. Elle-même s'éteindra
en 1558. Pour que les parties de l'histoire s'enchaînent
sans heurt, il faut que Jennon ait perdu son (premier)
époux, Fiacre Fériet, avant 1549.
Ce qui est possible puisque les grandes familles
de marchands de Saint-Nicolas-de-Port pratiquaient
une sorte d'endogamie, mais Odile Kammerer-Schweyer
n'en dit rien.
Dans ce panneau, y avait-il vraiment une donatrice ?
Car un détail retient l'attention : les
vêtements de «Jennon Thiriet»
sont ceux d'un homme. Quant aux armes de la ville
de Saint-Nicolas-de-Port, dans le soubassement,
elles sont une création aux alentours de
1890.
Au centre, le personnage en cape rouge, armé
d'une épée et tenant une enclume,
a lui aussi semé le doute. La question
est d'autant plus captivante que la quasi-totalité
de ce panneau est datée de 1510-1520 et
qu'elle est attribuée, par Michel Hérold,
à l'«atelier troyen». Est-ce
saint Adrien ? Est-ce Jean Sourdeaulx, dit «d'Anjou»,
riche marchand de la ville ? D'autres hypothèses
ont été avancées depuis plus
d'un siècle, comme celle qui y voit Nicolas
d'Anjou, petit-fils du duc René II. L'absence
d'une auréole bien visible autorise toutes
les hypothèses. Il y a de plus, sur la
toque rouge, une enseigne avec trois petites fleurs
de lys. Serge Saulnier, dans l'ouvrage de l'association
locale Connaissance et Renaissance de la basilique,
fait remarquer que ces enseignes étaient
très à la mode au XVIe siècle.
--»»» Suite
2/2
|
|
. |
Baie 17 : La donatrice Jennon Fériet,
épouse du marchand Fiacre Fériet.
Ses traits sont ceux de la sur défunte
du baron Albert de Fériet.
Visage réalisé par l'atelier Höner
de Nancy
sur un carton du baron de Fériet (fin du
XIXe siècle). |
Voir
à la cathédrale
du Havre des visages peut-être obtenus
par photographie sur un vitrail XIXe de la visite
d'Henri IV en 1603. |
|
Baie 17 : Armoiries de Saint-Nicolas-de-Port.
XIXe siècle. |
«««---
À GAUCHE
Baie 17 : Le donateur Fiacre Fériet.
Devant lui, un écu portant les armoiries
de sa maison anoblie par le duc Antoine en
1520.
Panneau en grande majorité moderne |
|
Baie 17 : La donatrice Jennon Fériet
(fin du XIXe siècle), détail.
Est-ce une photo imprimée
dans le verre, puis colorée ? |
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|
CHAPELLE
NORD SAINT-MICHEL |
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La
chapelle Saint-Michel se trouve dans
un bas-côté du chur.
Elle date donc de la première époque
de construction, ce qui se reconnaît dans
le pilier qui sépare les deux arcades.
L'autel du XIXe siècle reçoit, dans
des niches, les trois archanges Gabriel, Michel
et Raphaël. Outre une traditionnelle statue
de saint Nicolas ressuscitant trois enfants, on
peut voir un groupe sculpté de la Sainte
Famille daté du XVIIIe siècle
et un bas-relief du début du XVIIe, illustrant
une scène
célèbre de l'Ancien Testament
quand Judith vient de trancher la tête d'Holopherne.
|
|
Les archanges Gabriel, Michel et Raphaël dans leurs
niches (XIXe siècle) dans le retable de la chapelle
Saint-Michel. |
Baie
15 (1/2). Elle mêle des éléments
du premier quart du XVIe siècle au milieu
de panneaux modernes réalisés en
complément, vers 1850, par Napoléon
Rives et Désiré Laurent.
Seul le tympan semble à sa place d'origine.
Le reste a vu sa cohérence bousculée
lors de sa repose après le dernier conflit
mondial. Ce qui se voit bien à la coupure
de la mitre du saint évêque et à
la petite taille de sainte Catherine qui jure
avec le reste.
À gauche, saint Charles Borromée
est entièrement moderne. Seule une partie
de son haut de lancette est ancien, partie que
l'on peut attribuer, par comparaison de style
avec les hauts
de lancettes de la baie 21, à l'atelier
de Valentin Bousch.
--»» Suite
2/2
|
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Baie 15 : Saint Charles Borromée, détail.
Panneau entièrement moderne (vers 1850). |
Baie 15 : Sainte Catherine, détail.
La tête et la couronne de la sainte sont du premier quart
du XVIe siècle. |
Vierge de l'Assomption,
XVIIIe siècle. |
Baie
15 (2/2).
---»» Le saint évêque,
au centre, doit retenir davantage l'attention. Tout
le panneau supérieur de la lancette est du XVIe
siècle (panneau donné ci-dessous). Son
style le fait attribuer à l'«atelier troyen»
que l'historien Michel Hérold repère en
étudiant les verrières anciennes de l'église.
Toutefois, la très belle tête en camaïeu
de bruns et la mitre ornée de pierreries sont
attribuées à l'atelier de Valentin
Bousch. Il s'agit donc d'un bouche-trou. On remarquera
aussi la très jolie tête à la grisaille
de sainte Catherine dans la lancette de droite (donnée
ci-dessus). Tout le reste de cette lancette est moderne.
|
Les deux mouchettes du tympan
offrent deux beaux personnages travaillés à
la grisaille et au jaune d'argent : un saint
Jean-Baptiste qui tient un agneau crucifère
et un saint
Nicolas qui tient, dans la main droite, trois bourses,
symboles des dots offertes aux trois pucelles de la
légende (voir la page de l'église Saint-Étienne
d'Arcis-sur-Aube). Enfin, l'oculus
du tympan présente, du XVIe siècle, une
Vierge couronnée (qui fait la moue !) et un Père
céleste barbu.
Source : «Les vitraux de
Saint-Nicolas-de-Port», Corpus Vitrearum, Michel
Hérold, 1993.
|
|
Baie 15 : Saint évêque.
Premier quart du XVIe siècle.
Si le panneau est attribué à l'«atelier
troyen», la tête (qui est
un bouche-trou) est l'uvre de l'atelier de Valentin Bousch. |
Baie 15 : Saint évêque, détail.
Premier quart du XVIe siècle.
La tête et la mitre sont l'uvre de l'atelier de
Valentin Bousch. |
CHAPELLE
NORD SAINT-MICHEL - BAIE 15 - MOUCHETTES ET OCULUS DU
TYMPAN |
|
Baie 15 : Saint Jean-Baptiste et l'agneau
Grisaille et jaune d'argent.
Premier quart du XVIe siècle.
Le muret du bas est moderne.
|
Baie 15 : Le Couronnement de la Vierge dans le tympan.
La tête de la Vierge et le visage du Père céleste
à gauche
sont du premier quart du XVIe siècle,
tout comme le manteau du Christ à droite (mais sa tête
est moderne).
|
Baie 15 : Saint Nicolas
Grisaille et jaune d'argent.
Premier quart du XVIe siècle.
Le muret du bas est moderne. |
«Judith et Holopherne», bas-relief du début
du XVIIe siècle. |
Groupe sculpté de la Sainte Famille, XVIIIe siècle. |
CHAPELLE
NORD SAINT-MICHEL - BAIE 13 |
|
Verrière de la baie 13 dans la chapelle Saint-Michel.
Éducation de la Vierge, Vierge à l'Enfant et saint
Roch.
La lancette de gauche est moderne, tout comme les panneaux inférieurs
des lancettes du centre et de la droite. |
Baie 13 : Saint Roch.
Panneau du bas et bras gauche du saint sont du XIXe.
La Vierge à
l'Enfant ---»»»
Voir en page
1 les commentaires sur l'atelier
troyen évoqué par Michel Hérold. |
|
Baie
13. La Vierge à l'Enfant de
la lancette centrale, tout comme la Crucifixion
dans l'oculus du tympan sont vraisemblablement
à leur place primitive. L'Éducation
de la Vierge dans la lancette de gauche est une
création de 1850, tout comme les panneaux
du bas dans les deux autres lancettes.
La présence de saint Roch dans cette baie
vient d'une mauvaise réaffectation des
lancettes après la dépose de 1939.
Sont attribués au premier quart du XVIe
siècle : la Vierge à l'Enfant du
centre (sans la partie inférieure où
son pied écrase le serpent) ; la partie
supérieure du saint Roch, y compris la
tête de l'ange qui montre le bubon du saint
; la Crucifixion dans le tympan. Cette belle Crucifixion
qui mêle la résignation de la Vierge
et les larmes de sainte Madeleine est donnée
en gros plan plus
bas. L'arrière-plan en camaïeu
de bleus évoque un château (dont
la partie droite est peut-être du XIXe siècle).
Source : «Les vitraux
de St-Nicolas-de-Port», Corpus Vitrearum,
Michel Hérold, 1993.
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Baie 13 : La Vierge foule le serpent.
Attribué à l'«atelier troyen».
Premier quart du XVIe siècle. |
Baie 13 : Saint Roch, détail.
Atelier non déterminé.
Premier quart du XVIe siècle.
Baie 13 : La Crucifixion
dans le tympan ---»»»
Attribué à l'«atelier troyen»,
vers 1510-1520. |
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Baie 13 : L'ange qui touche le bubon de saint Roch, détail.
Atelier non déterminé.
Premier quart du XVIe siècle. |
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Baie 13 : La Crucifixion, détail.
La totalité du dessin est du XVIe siècle, sauf la partie
du Christ sous la barlotière qui est moderne.
Attribué à l'«atelier troyen», Vers 1510-1520 |
CHAPELLE
NORD SAINT-ROCH - BAIE 9 |
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Chapelle Saint-Roch-Saint-Sébastien au-dessous
du grand orgue.
À gauche, la baie 11 est partiellement cachée
par l'escalier qui mène à l'orgue. |
Baie 9 (1/2).
Cette baie se trouve au-dessous du grand
orgue que l'on atteint, depuis la chapelle
Saint-Roch, par la porte située à
gauche dans la photo ci-dessus. La grande
statue de saint Nicolas que l'on voit devant
le pilier central est datée du XVIIIe
siècle. Quant à l'aigle grandeur
nature entre les deux arcs, il a été
créé pour l'installation du
nouvel orgue en 1994.
Dans la verrière, seuls les personnages
du bas sont du XVIe siècle, notamment
les têtes. La totalité des
dais remonte aux années 1850. Dans
la lancette de gauche se tient Henri
de Bamberg (1002-1024) avec les attributs
impériaux (sceptre et couronne fermée).
Un petit lion assis se trouve à sa
droite. On a pu identifier ce saint avec
Charlemagne, mais les dessins sur le manteau
font rejeter cette hypothèse. ---»»
Suite 2/2
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Baie 9 : Lionceau d'or qui accompagne
le saint évêque non identifié.
(Époque Renaissance? ) |
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Statue de sainte Ursule.
La flèche est en général l'attribut
de cette sainte. |
Baie
9 (2/2). ---»» Le
saint évêque sur la droite
ne porte pas d'attributs permettant de l'identifier.
Michel Hérold, pour le Corpus
Vitrearum, attribue ces deux personnages
à un atelier «allemand»,
peut-être de Nuremberg et les date
aux alentours de 1510.
Source : «Les
vitraux de Saint-Nicolas-de-Port», Corpus
Vitrearum, Michel Hérold, 1993.
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CHAPELLE
NORD SAINT-ROCH - BAIE 11 |
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Baie 11 : Personnage tenant un phylactère vierge.
Vers 1850. |
Baie
11. Cette baie, qui est partiellement
cachée par l'escalier à vis qui
conduit au grand orgue, contient trois mouchettes
figurées, dont deux avec un personnage.
Le plus grand d'entre eux est donné ci-dessus.
C'est un homme barbu, à l'air concentré
et au manteau ample. La teinte de son chapeau
à bords relevés fait penser au jaune
d'argent.
Il tient un phylactère vierge, mais ce
n'est pas un saint.
De son absence dans le volume du Corpus Vitrearum
consacré aux vitraux de l'église,
on peut déduire que ces mouchettes sont
des créations du XIXe siècle qui
ont échappé au bombardement de juin
1940.
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Baie 9 dans la chapelle Saint-Roch-Saint-Sébastien.
Le tympan et la totalité des dais sont modernes. |
Statue de saint Pierre, fin du XVIIe-début du XVIIIe
siècle. |
Baie 9 : Saint évêque
non identifié ---»»»
Attribué à un atelier «allemand»
(peut-être Nuremberg)
Vers 1510.
Le haut du manteau est moderne.
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Baie 9 : Saint Henri de Bamberg, détail.
Attribué à un atelier «allemand»
(peut-être de Nuremberg), vers 1510. |
Baie 9 : Sainte Philomène sur son lit de mort.
Grisaille dans le tympan,
Vers 1850.
Statue de saint
Nicolas devant la chapelle ---»»»
Bois stuqué et peint du XVIIIe siècle.
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CHAPELLE
NORD NOTRE-DAME-DE-PITIÉ |
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Chapelle Notre-Dame de Pitié (à gauche) et chapelle
des Reliques (à droite). |
Vierge de Pitié du XVIe siècle.
C'est la plus belle sculpture de l'église Saint-Nicolas.
Peut-on l'attribuer au Maître de Chaource ? |
Statue de saint Étienne
Vers 1520-1530. |
Statue de saint Louis au-dessus des arcades
de la chapelle Notre-Dame de Pitié. |
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Ci-dessus : Groupe de la Déploration,
parfois attribué au Maître de Chaource.
Église SAINT-JEAN-AU-MARCHÉ.
à TROYES
«««---
La célèbre SAINTE MARTHE
du maître de Chaource
à l'église SAINTE-MADELEINE
à TROYES. |
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Chapelle
Notre-Dame-de-Pitié. À
part le bel Ecce Homo dans la niche donnée
à droite, le principal intérêt
de cette chapelle aux vitraux en verre blanc est
la Piéta du XVIe siècle.
Cette uvre très émouvante
a été créée par un
sculpteur troyen anonyme à une époque
où la ville de Troyes
inondait la Champagne de ses chefs-d'uvre.
Les deux chapelles proches de l'absidiole nord
(photo ci-dessus) sont éclairées
par deux baies à deux lancettes chacune
qui reçoivent du verre blanc. Au XIX siècle,
ces chapelles abritaient des verrières
figurées, créées par des
ateliers de l'époque. Elles étaient
venues remplacer sur le tard les vitraux disparus
lors de l'incendie de 1635.
On sait que la chapelle Notre-Dame de Pitié
avait reçu en 1856 des vitraux représentant
saint Joseph, sainte Berthe, sainte Élisabeth
de Hongrie et saint Charles Borromée. Tout
a été détruit par les explosions
du 18 juin 1940.
Source : «La basilique
de saint Nicolas en Lorraine», Association
Connaissance et Renaissance de la Basilique de
Saint Nicolas de Port, 1979.
Est-il possible d'attribuer la Piéta de
cette chapelle au maître de Chaource,
c'est-à-dire à l'auteur anonyme
de la Mise au Tombeau de l'église de Chaource
dans l'Aube (église non donnée dans
ce site) et de la sainte
Marthe de l'église Sainte-Madeleine
à Troyes
(dont le visage est donné en
bas à gauche) ?
Pour répondre à la question, on
peut cette Piéta du groupe sculpté
de la Déploration exposé
à l'église Saint-Jean-au-Marché
à Troyes.
(qui est reproduit ci-dessous à gauche)
et que certains auteurs attribuent au maître
de Chaource.
En effet, plusieurs traits rapprochent les deux
uvres : la position allongée du Christ
mort est très voisine dans les deux sculptures
; la Vierge tient la main gauche de son fils dans
le même mouvement de résignation
et de tristesse contenue ; enfin, les visages
des deux Marie (donnés ci-dessous) manifestent
une identité quasi parfaite dans l'expression
de la douleur, même si des grosses larmes
ont été ciselées sur les
joues de la Piéta de Saint-Nicolas-de-Port.
On peut rajouter un quatrième trait, peut-être
encore plus frappant : l'étroite similitude
des capuches.
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Vierge de Pitié, XVIe siècle, détail.
Piéta de Saint-Nicolas-de-Port. |
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Ecce Homo dans le retable
de la chapelle Notre-Dame de Pitié. |
Vierge de Pitié dans la Déploration.
XVIe siècle.
Église SAINT-JEAN-AU-MARCHÉ
à TROYES. |
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Documentation
: «Congrès archéologique de France, Nancy et Verdun»,
1933, article d'André Philippe sur la basilique Saint-Nicolas
(avec les notes de Pierre Marot pour l'historique)
+ «Congrès archéologique de France, Nancy et Lorraine
méridionale», 2006, article de Pierre Sesmat sur la basilique
Saint-Nicolas
+ «La basilique de saint Nicolas en Lorraine», Association
Connaissance et Renaissance de la Basilique de Saint Nicolas de Port,
1979
+ «La Lorraine des Marchands à Saint-Nicolas-de-Port»,
Odile Kammerer-Schweyer, Association Connaissance et Renaissance de
la Basilique de Saint Nicolas de Port, 1985
+ «Lorraine gothique» de Marie-Claire Burnand, éditions
Picard, 1989
+ «Lorraine gothique» de Suzanne Braun, éditions
Faton, 2013
+ «Les vitraux de Lorraine et d'Alsace», Corpus Vitrearum,
1994
+ «Les vitraux de Saint-Nicolas-de-Port», Corpus Vitrearum,
Michel Hérold, 1993
+ «Le vitrail en Lorraine du XIIe au XXe siècle»,
Éditions Serpenoise, Centre culturel des Prémontrés,
1983
+ Brochure «Découvrir la basilique de Saint-Nicolas-de-Port»,
Association Connaissance et Renaissance de la Basilique de Saint Nicolas
de Port, 2008
+ Dictionnaire iconographique des saints, Les éditions de l'Armateur,
1999 par Bertrand Berthod et Élisabeth Hardouin-Fugier.
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