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Au XIIIe siècle, Marnes est un
hameau de Saint-Cloud. Au XVIIIe, il devient un lieu de résidence
agréable. On y voit Louis le Tellier (1668-1701), Chamillart
(1652-1721), ministre de Louis XIV, John Law, qui revend, après
sa banqueroute, le domaine qu'il y possède. Enfin, Louis
XVI acquiert le château de Marnes en 1778.
Érigée en 1203, la première église du
hameau est dédiée à saint Éloi et saint
Sébastien. Remaniée à plusieurs reprises, la
Révolution la fait raser en 1793.
Sous l'Empire et tout au long du XIXe siècle, Marnes redevient
un lieu de villégiature privilégié. Napoléon
III occupe le château de Villeneuve-l'Étang dont les
terres ont été rattachées à Marnes en
1702. Niché au milieu des forêts et des parcs, le village
est surnommé la Coquette. Le 12 janvier 1859, un décret
signé de l'Empereur officialise ce surnom. On parlera dorénavant
de Marnes-la-Coquette. Des noms célèbres viennent
y habiter ou y habitent toujours : Louis Pasteur, Maurice Chevalier,
Jean Marais, Danielle Darrieux, Hugues Auffray, Johnny Hallyday,
etc.
La construction de l'église actuelle, en 1860, est entièrement
financée par la liste civile de l'Empereur Napoléon
III. L'architecte Jean-Jacques Clerget (1808-1877) choisit la simplicité
: un vaisseau allongé terminé par une abside en cul-de-four.
La décoration intérieure, qui représente des
tentures en trompe-l'il, date de 1927. Des statues élevées
sur les côtés viennent rompre l'uniformité de
l'élévation.
Enfin, en 1909, des familles marnoises offrent des vitraux à
l'église. Ils seront réalisés par l'atelier
chartrain de Charles Lorin dans le style traditionnel d'avant-1914.
Deux d'entre eux mettent l'accent sur le culte du Sacré-Cur
alors en vogue. Cette page en donne le plus grand nombre.
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Vue d'ensemble de l'église Sainte-Eugénie depuis l'entrée.
C'est un vaisseau très simple terrminé par une abside
en cul-de-four. |
L'église Sainte-Eugénie à Marnes-la-Coquette. |
Les
vitraux de l'église Sainte-Eugénie.
Créés en 1909 par l'atelier chartrain de Charles Lorin,
les vitraux sont l'illustration de l'ultramontanisme
vainqueur du gallicanisme, une victoire encore renforcée
par la loi de Séparation de l'Église et de l'État de
1905.
Le culte du Sacré-Cur s'est répandu en France
dans la seconde moitié du XIXe siècle. Ici, deux vitraux
l'illustrent : l'Apparition
du Sacré-Cur à Marguerite-Marie Alacoque
à Paray-le-Monial au XVIIe siècle et le Sacré-Cur
montrant son cur dans le vitrail axial.
La dédicace de l'église à sainte Eugénie a bien sûr été choisie en l'honneur de l'impératrice, épouse
de Napoléon III. Curieusement, la nef de l'église
n'abrite aucun vitrail du martyre de la sainte. D'après l'hagiographie, Eugénie est une vierge martyrisée
à Rome en 257 sous l'empereur Valérien.
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Dédicace et bénédiction de l'église, le 25 août 1861. |
Un
petit point d'orthographe.
«CETTE ÉGLISE... A ÉTÉ BÉNITE PAR...»
Le verbe bénir possède deux participes passés : béni et bénit.
Bénit s'emploie dans le cadre religieux pour désigner le fait que la personne, le monument
ou l 'objet ont été bénis. On écrit ainsi : de l'eau bénite, c'est-à-dire de l'eau qui a été bénie. Autrement
dit, bénit correspond à l'état, béni à l'action.
Dans la plaque commémorative de 1861 ci-dessus, la bonne
orthographe consiste à écrire : «CETTE ÉGLISE...
A ÉTÉ BÉNIE PAR P.A.M CARRON,...»
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Le baptistère.
Il est éclairé par le vitrail du Retour
du fils prodigue.
Ce thème est un symbole du baptême : la miséricorde
de
Dieu envers le pécheur repentant, permet à ce dernier
d'être accueilli dans la communauté chrétienne. |
Chemin de croix, station VIII
Jésus console les filles de Jérusalem. |
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Les Fonts baptismaux (XIXe siècle)
sont en pierre artificielle.
Le support est orné de deux chérubins situés de part
et d'autre de deux feuilles d'acanthe.
La cuve est ornée de godrons. |
«Laissez venir à moi les petits enfants»
Atelier Charles Lorin, Chartres, 1909.
Don de la famille J.H. Jansen.
Voir la scène centrale en gros plan plus
bas. |
«««---Saint
Louis portant la couronne d'épines.
Art sulpicien, XIXe siècle. |
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Chemin de croix, station XIII
Jésus est descendu de la croix.
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Le côté nord de la nef vu depuis l'entrée. |
«Laissez venir à moi les petits enfants», partie centrale.
Atelier Charles Lorin, Chartres, 1909. |
Jeanne d'Arc entendant ses voix, partie centrale.
Atelier Charles Lorin, Chartres, 1909. |
Le côté sud de la nef et le chœur. |
Marguerite-Marie Alacoque et le Sacré-Cœur
Vitrail offert par la marquise de Campero.
Atelier Charles Lorin, Chartres, 1909. |
Vierge à l'Enfant près du chœur.
Art sulpicien, XIXe siècle. |
Donatrice.
Le vitrail ci-dessus représente Marguerite-Marie
Alacoque, religieuse à Paray-le-Monial au XVIIe siècle,
devant le Sacré-Cur. Il a été
offert en 1909 par la marquise de Campero.
L'ouvrage Un patrimoine de lumière 1830-2000
paru aux éditions du Patrimoine rappelle que «sous
l'Ancien Régime, de nombreux seigneurs frappaient de
leurs armoiries les verrières des chapelles castrales.»
Cette pratique s'est poursuivie au XIXe siècle : Louis-Philippe
et la reine Marie-Amélie font porter les armes des Orléans
sur les vitraux qu'ils offrent à l'église Saint-Romain
de Sèvres. «Quelques particuliers, ajoute
l'ouvrage, perpétuent cette tradition en plaçant
leurs armoiries au bas des compositions qu'ils offrent.»
Les auteurs donnent en exemple la marquise de Campero
à Marnes-la-Coquette. Il s'agit du vitrail de
Marguerite-Marie devant le Sacré-Cur.
Étrangement, aucune armoirie n'est visible sur
la verrière...
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L'Annonciation
Partie centrale du vitrail.
Atelier Charles Lorin, Chartres, 1909. |
La femme adultère.
Auteur inconnu, 4e quart du XIXe siècle.
Ce tableau est une copie inversée du tableau de Nicolas Poussin conservé
au Louvre (source : base Palissy). |
Jeanne d'Arc. |
Saint Denis, partie centrale du vitrail
Atelier Charles Lorin, Chartres, 1909. |
L'Éducation de saint Louis, partie centrale du vitrail
Atelier Charles Lorin, Chartres, 1909. |
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La Cène (d'après Poussin).
Auteur inconnu, 4e quart du XIXe siècle. |
Le Retour du Fils prodigue
Atelier Charles Lorin, Chartres, 1909. |
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L'Éducation de saint Louis
Atelier Charles Lorin, Chartres, 1909.
«««---
Christ en croix
au-dessus du banc d'uvre,
détail. |
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Le côté nord de la nef vu depuis le chœur.
Le grand tableau au mur (L'Immaculée Conception) est une copie
du 4e quart du XIXe siècle de la toile de Murillo Bartolome
Esteban, |
Saint Fiacre, partie centrale
Atelier Charles Lorin, Chartres, 1909
Don des Jardiniers de la ville. |
Le chœur et sa voûte en cul-de-four. |
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«Laissez venir à moi les petits enfants»
Détail de la partie centrale avec son paysage peint.
Atelier Charles Lorin, Chartres, 1909. |
L'orgue de tribune. |
L'ambon est orné des statues de saint Jean et saint Luc.
Vitrail du Sacré-Cœur
dans le chœur ---»»»
Atelier Charles Lorin, Chartres, 1909. |
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Vue d'ensemble de la nef depuis le chœur. |
Documentation : «Le Patrimoine des Communes
des Hauts-de-Seine», Éditions Flohic, 1994
+ «Un patrimoine de lumière 1830-2000», Éditions
du Patrimoine, 2003
+ panneaux affichés dans l'église
+ base Palissy. |
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