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Page créée en juin 2021
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«Jeanne d'Arc à Saint-Romain», détail

Sur son clocher et dans son entrée, on lit que l'église Saint-Romain a été fondée en 675 par le roi Dagobert II. Cependant, les historiens n'en ont aucune preuve. Dans la réalité, ce lieu entre deux coteaux, au milieu des marais, abritait, depuis l'époque romaine, un petit port sur une rivière du nom de Savara. D'où la dédicace future à saint Romain, patron des mariniers. Ce port était utilisé pour le convoyage vers la Seine des pierres extraites des carrières avoisinantes. Il devait donc y avoir quelque part un petit édifice pour le culte sans que l'on sache où. On sait que, vers l'an 560, l'évêque saint Germain (voir vitraux plus bas) y fit une tournée pastorale. Quel est le rôle de Dagobert II dans l'érection éventuelle d'une nouvelle église? C'est un mystère. Quoi qu'il en soit, l'édifice et tout le village ont dû subir le saccage des Normands au IXe siècle. L'église sera rebâtie au XIe en style roman à l'endroit où s'élève l'édifice actuel.
De cette première construction médiévale, il nous reste quelques éléments sur le côté nord : la base du clocher roman et plusieurs voûtes du bas-côté. Au début du XVIe siècle, l'édifice est agrandi vers l'ouest de plusieurs travées. Sous Louis XV, en raison de la présence de la Manufacture royale de porcelaine, l'église devient Paroisse royale. Pour accueillir tous les fidèles, sa partie orientale est agrandie d'une abside semi-circulaire dont l'axe n'est pas dans l'alignement exact de la nef. Au cours de son histoire, Saint-Romain a vu ses fondations et sa structure même sapées par l'humidité. Les abbés n'ont cessé de réclamer de l'aide pour restaurer un édifice si délabré et malsain que les Sévriens hésitaient à le fréquenter. En 1788, le clocher, menaçant ruine, est démoli. Il ne sera jamais reconstruit. Aujourd'hui, c'est un simple campanile que le remplace.
À la Révolution, l'église devient temple de la Raison. L'atmosphère dans la petite ville est assez survoltée, ce que la proximité de Paris explique sûrement. De 1807 à 1850, les demandes de restauration s'enchaînent. En 1859, Napoléon III lui-même est sollicité. Plutôt que de restaurer, c'est un projet de nouvelle église érigée non loin qui est élaboré ; des fonds sont prévus. Mais la guerre de 1870 en empêche la concrétisation. Au début du XXe siècle, l'entrée de l'église est modifiée : un nouveau porche et tribune pour l'orgue avec tourelle d'accès extérieure. Mais l'humidité frappe toujours. Pour un clerc, être nommé à la cure de Sèvres n'est pas un honneur. De plus, les Sévriens, travaillant presque tous à Paris, ne fréquentent pas l'église. En 1989, des fouilles sont entreprises par la Société d'Archéologie et d'Histoire de Sèvres dans le sol de l'église. On découvrira des pierres tombales, des corps inhumés là depuis des siècles et quelques pièces de monnaie dont la plus ancienne remonte à 1461. On mettra aussi à jour un étroit escalier du XIIe siècle, jusque-là caché. Enfin, en 2017-2019, d'importants travaux de restauration et de consolidation seront entrepris.
Quand on visite l'ouest parisien, il est bon de connaître l'église Saint-Romain. Outre le charme de ses vieilles pierres, l'édifice est riche de vitraux du XIXe siècle qui sont des marqueurs de la renaissance du vitrail français à cette époque. Trois ont été réalisés par la Manufacture de porcelaine de Sèvres, mais l'essentiel vient de l'atelier de François Fialex, un verrier formé à la Manufacture.

Saint Philippe, vitrail dans l'abside, détail
Vue d'ensemble de la nef quand on entre dans l'église
Vue d'ensemble de la nef quand on entre dans l'église.
Le chœur est très légèrement décalé vers la gauche.
Est-ce un rappel de la position de la tête du Christ sur la croix au moment de sa mort ?
Le côté sud de l'église
Le côté sud de l'église et ses contreforts du XIIIe siècle.
La tourelle sur la façade a été bâtie en 1904 pour accéder à la tribune de l'orgue.
L'inscription «675-1893» sur le clocher est folklorique
L'inscription «675-1893»
sur le clocher est folklorique.

Une origine en 675 ? L'année 675 qui figure sur le clocher de l'église n'est rattachée à aucun fait historique. Elle a été inscrite sous l'autorité du curé Antoine Brazillier à l'occasion des travaux effectués dans son église en 1893. Ce prélat était visiblement persuadé que Saint-Romain avait été fondée en 675, sous le règne de Dagobert II, un roi de la dynastie mérovingienne, grand fondateur d'églises et, plus tard, canonisé. En réalité, il n'en est rien. Aucun élément archéologique ne l'atteste. En 1894, la Commission des Antiquités et Arts de Seine et Oise a qualifié l'inscription «675-1893» de pure hérésie archéologique, mais n'a pu réussir à la faire supprimer. Certes, en 1989, des fouilles ont mis à jour des tessons et des poteries à deux mètres de profondeur sous l'église, sans que les archéologues sachent à quel siècle les raccrocher : époque gallo-romaine ou mérovingienne ?
À l'époque de Dagobert II, quand le christianisme s'efforçait encore d'éradiquer les tout derniers vestiges du paganisme, un centre d'activité humaine ne pouvait se concevoir sans un lieu de culte chrétien (au minimum un baptistère ou une chapelle), mais rien ne prouve qu'il s'élevait à cet endroit. Les première traces de l'église actuelle datent du XIIIe siècle.
Source : «L'église Saint-Romain de Sèvres», livret édité par la paroisse, 2009.

La dédicace à saint Romain, patron des mariniers. Elle date de 1504 et s'explique par la géographie. L'église était jusque-là dédicacée à saint Jean-Baptiste.
Le village de Sèvres (anciennement Savara) était à l'origine une zone assez marécageuse, traversée par une petite rivière, le Ru de Marivel, qui prenait sa source près de Porchefontaine, un quartier actuel de Versailles. Étangs et marais se rencontraient partout. «L'eau venait aussi des étangs de Chaville et des Bruyères, ainsi que des étangs de Ville d'Avray, avant qu'ils ne soient détournés vers le château de St-Cloud au XVIIe siècle», lit-on dans le livret édité par la paroisse. Dans cette petite vallée entre deux coteaux de l'ouest parisien, l'eau se déversait dans des fontaines, des puits, des abreuvoirs, des lavoirs. L'eau permettait aussi d'actionner des moulins. D'où la présence d'industries prospères : tanneries, brasseries et surtout blanchisseries.
Les Romains, grands bâtisseurs, exploitèrent les nombreuses carrières de la contrée utilisant le Ru pour le transport. Plus tard, la rivière fut aménagée et l'on put naviguer depuis la Seine jusqu'au port, situé devant le parvis de l'église.
Y avait-il danger à naviguer sur le Ru ? Fallait-il un saint protecteur pour écarter les périls ? On croira plutôt que la dédicace à saint Romain était toute symbolique et voulait rappeler l'importance, pour le village, du transport par voie d'eau et celle de ses acteurs.
Source : «L'église Saint-Romain de Sèvres», livret édité par la paroisse, 2009.

La façade (XIXe siècle) de l'église
La façade de l'église a été refaite à la toute fin du XIXe siècle.
Le côté sud de l'église et ses contreforts du XIIIe  siècle
Le chevet et la sacristie.
Statue de saint Romain sur le pignon
La statue de saint Romain sur le pignon est datée de 1901.
La barque qu'il tient dans la main, rappelle
que Romain est le saint patron des mariniers.
Élévations sud et le bas-côté sud
L'élévation sud et le bas-côté sud. La hauteur sous voûte est de 14 mètres.
Cette partie de l'église remonte au XVIe siècle.
Plan de l'église Saint-Romain
Plan de l'église Saint-Romain.

Architecture intérieure. L'église Saint-Romain accuse, en interne, 45 mètres de long sur 15 mètres de large avec une hauteur sous voûte de 14 mètres. Malgré sa petite taille, elle regorge de richesses architecturales, mêlant le roman et le gothique.
La nef s'étale sur cinq travées. Le chœur occupait jadis le centre de la 5e travée. En 1765, il a été déplacé dans une abside construite lors de travaux d'agrandissement.
La moitié orientale de l'édifice est datée du XIIIe siècle, mais il y subsiste encore une partie du XIIe siècle, de style roman, en aplomb du clocher (partie noire dans le dessin ci-contre). C'est là que, en 1989, des travaux ont dégagé un escalier très étroit desservant le clocher. Cet escalier demeure l'un des points les plus pittoresques de l'édifice. Dans cette partie de l'église, le visiteur, en levant la tête, apercevra des clés de voûte avec têtes humaines, des nervures d'ogives dont la variété signe l'évolution artistique au fil des siècles, des voûtes peintes de rinceaux polychromes. Sur le mur gouttereau du clocher, il verra une console du XIIe siècle avec deux angelots tenant un écu... C'est le monde grisant des vieilles pierres avec leur histoire et leurs transformations.
Les trois premières travées (partie occidentale) remontent au XVIe siècle. On y voit des piles cylindriques, des arcades en plein cintre rappelant l'art roman et tombant en pénétration sur les piles, des bas-côtés avec des arcades en tiers-point rappelant le style gothique. Le tout est voûté d'ogives et dégage une atmosphère médiévale. On pourrait croire déambuler, très agréablement, dans un édifice très ancien.
L'église a subi une importante restauration de 2017 à 2019, portant notamment sur la 5e travée et l'abside. Les arcades qui séparent la nef des deux chapelles, minées par les fissures, étaient renforcées d'impressionnants étais de bois. La restauration a bien mis en lumière l'opposition entre le monde médiéval de la nef et l'aspect de style classique de l'abside.

«Angelus custos» (L'Ange gardien)
«Angelus custos (L'Ange gardien) dans le bas-côté nord.
Ce vitrail a été commandé en 1840
par la reine Amélie à la Manufacture de Sèvres.
Le dessin central est d'Henri Decaisne.

Les vitraux de Saint-Romain datent du XIXe siècle. Trois sont des créations de l'atelier de peinture sur verre de la Manufacture de Sèvres : «l'Ange gardien» donné ci-contre est une commande de la reine Amélie en 1840 ; les deux vitraux de l'abside montrant saint Louis et saint Philippe, offerts par Louis-Philippe, ont été installés en 1839 et 1847. Endommagé lors d'un orage, le vitrail de saint Louis a été refait par le verrier parisien Philippe Giot en 1928.
Les fenêtres de la chapelle de la Vierge et de la chapelle Saint-Joseph reçoivent deux verrières dites légendaires réalisées par l'atelier François Fialex à Mayet, près du Mans : une Vie de saint Jean-Baptiste (vitrail de 1843) et une Vie de la Vierge (vitrail de 1846). Dans les Hauts-de-Seine, Saint-Romain est la seule église qui conserve des verrières figurées du XIXe siècle antérieures à 1850.
François Fialex (1818-1886) a été formé à la Manufacture de Sèvres qu'il a quittée en 1840. --»» 2/2

Jeanne d'Arc à Sèvres ? (1/2)
Le tableau de Paul-Hippolyte Flandrin, qui possédait une maison et un atelier à Sèvres, pourrait laisser croire à la venue de cette icône de l'Histoire de France dans ce petit village à l'ouest de Paris. Mais, selon les historiens, il n'en est rien. Historiquement, on sait que l'armée du roi Charles VII partit de Reims avec Jeanne d'Arc en août 1429. Les troupes se dirigèrent vers Paris via Château-Thierry, Provins et Compiègne. À l'assaut des murailles de la capitale, Jeanne reçut un trait d'arbalète dans la cuisse. Puis elle fit retraite vers Compiègne en passant par l'est de Paris. À quelle occasion Jeanne d'Arc aurait-elle pu passer par Sèvres ?
Les archives de cette époque permettent de suivre son itinéraire jour après jour et on n'y trouve aucune trace de ville ou de village du sud-ouest parisien. Cette région était de plus très fortement tenue par les Anglais à cause du pont de Saint-Cloud. C'était, en aval de Paris, le seul pont pour traverser la Seine et donc pour communiquer avec la Normandie.
Cette croyance de la venue de Jeanne d'Arc à Sèvres vient du clergé local. Une série de notes écrite au XIXe siècle par l'abbé Bainvel fut reprise en 1899 par l'abbé Lefèbvre dans une parution hebdomadaire du diocèse de Versailles. Elle affirmait, tout à fait dogmatiquement, que Jeanne était passée par Sèvres en 1429. Avec sa troupe, elle aurait attaqué un poste anglais installé ---»» 2/2

Le baptistère
Le baptistère est dominé par l'Ecce homo de O'Hara de Nieuverkerke.
«Jeanne d'Arc à Saint–Romain», tableau de Paul–Hippolyte Flandrin, 1901
«Jeanne d'Arc à Saint-Romain», 1901.
Tableau de Paul-Hippolyte Flandrin (1856-1921).

Jeanne d'Arc à Sèvres ? (2/2)
---»» à flanc de coteau. Beaucoup d'Anglais seraient morts, dont leur chef, un dénommé Bossey. Le reste se serait enfui. Après la bataille, Jeanne serait allée prier à l'église pour remercier Dieu de cette victoire. Par la suite, Bossey aurait donné son nom au lieu-dit de la Croix-Bosset, un quartier de Sèvres qui existe toujours. L'abbé Bainvel rapporte dans ses notes que des ossements humains d'hommes ont été trouvés à maintes reprises, lors de travaux de jardinage ou de voirie, dans le lieu de Croix-Bosset. Il pourrait donc s'agir des restes de soldats anglais...
Cette histoire branlante ne tient que par la ressemblance factice des noms. Une histoire comme le XIXe siècle savait en inventer... En réalité , le nom de Croix-Bosset viendrait plutôt de «Croix boissée», c'est-à-dire une croix ornée de buis. En effet, «(...) le jour des Rameaux, on ornait de couronnes de buis bénit le calvaire des cimetières et les croix des carrefours», lit-on dans le livret édité par la paroisse.
Quoi qu'il soit, dans les années 1900, mettant à profit un legs de deux mille francs pour l'acquisition d'un tableau religieux, la fabrique de Saint-Romain acheta cette toile et son sujet si équivoque au peintre Paul-Hippolyte Flandrin.
Dernier détail intéressant : d'après les témoignages de ses descendants, Flandrin se serait inspiré des visages des membres de sa famille pour peindre les figures des personnages.
Source : «L'église Saint-Romain de Sèvres», livret édité par la paroisse, 2009.

«Ecce homo», bas–relief d'O'Hara de Nieuverkerke, 1849
Bas-relief «Ecce homo»
Œuvre d'O'Hara de Nieuverkerke, 1849.
Le bas-côté nord aboutit à la chapelle Saint-Joseph
Le bas-côté nord aboutit à la chapelle Saint-Joseph.
Chemin de croix, IVe station
Chemin de croix, IVe station.
Porcelaine de Sèvres, 1873.
«Le Baptême du Christ», haut–relief de Louis–Simon Boižot
«Le Baptême du Christ»
Haut-relief attribué à Louis-Simon Boizot.
Chemin de croix, IIIe station
Chemin de croix, IIIe station
Porcelaine de Sèvres, 1873.
La pile qui soutient le clocher dans le bas-côté nord
La partie ouest du bas-côté nord est la plus ancienne
de l'église (XIIe et XIIIe siècles).
La pile massive à section à moitié carrée est née de la
consolidation intervenue en 1688 pour soutenir le clocher.
Pierre tombale de Henry de Livres, détail
Pierre tombale de Henry de Livres
(mort en 1539), détail.
«La Descente de croix», bas–relief en plâtre d'Henri–Victor Roguier ()
«La Descente de croix»
Bas-relief en plâtre attribué à Henri-Victor Roguier.
Liste (partielle) des bienfaiteurs de l'église
Liste des bienfaiteurs de l'église, détail.

Voir plus haut ce qu'il faut penser
de la référence à l'année 675.
«Jeanne d'Arc à Saint–Romain», tableau de Paul–Hippolyte Flandrin, détail
«Jeanne d'Arc à Saint-Romain», détail.
Tableau de Paul-Hippolyte Flandrin.
La nef et le bas-côté sud vus depuis l'avant-nef sud
La nef et le bas-côté sud vus depuis l'avant-nef sud.

Le Baptême du Christ.
Pendant longtemps, cette œuvre a été attribuée au sculpteur Henri-Victor Roguier (1758-1841), élève de Louis-Simon Boizot et attaché à la Manufacture de Sèvres. À l'occasion de récents travaux de restauration, lit-on dans une note affichée dans la nef, les spécialistes ont pu l'attribuer à son véritable auteur : Louis-Simon Boizot (1743-1809) qui fut chef de l'atelier des sculptures à la Manufacture de Sèvres et qui eut donc Roguier parmi ses élèves.
Cette attribution à Boizot est néanmoins un peu étonnante. Cet artiste était franc-maçon et détournait son art de tout sujet lié à la religion chrétienne et à la Bible.
On lui doit maintes pièces illustrant les mythes gréco-romains (Diane, Vénus, Apollon, Cybèle, etc.). On lui doit aussi une très attachante Marie-Antoinette présentant le dauphin (avec une reine de France à la poitrine dénudée comme les déesses). Bien des attributions à cet artiste ne sont pas certaines par manque de documents formels. Lui attribuer un haut-relief sur le Baptême du Christ doit être fait avec précaution.
Voir un encadré sur Boizot à l'exposition de porcelaine de Sèvres donnée au musée des Beaux Arts de Troyes.

Le Père céleste dans «Le Baptême du  Christ» de Louis-Simon Boizot
Le Père céleste dans «Le Baptême du Christ»
attribué à Louis-Simon Boizot (1758-1809).
Le bas-côté nord et l'escalier médiéval
Le bas-côté nord et l'escalier médiéval.
Deux anges tiennent un écusson dans une console du bas–côté nord
Deux anges tiennent un écusson dans
une console romane du bas-côté nord (XIIe siècle).

L'escalier du clocher. La photo ci-contre montre l'endroit le plus ancien de l'église (quatrième travée). Le mur gouttereau et son escalier datent du XIIe siècle. L'arcade en plein cintre signe le style roman (associé à une belle console d'un écusson tenu par deux anges), tandis que l'arcade qui la précède (au premier plan) est en tiers point, donc de style gothique. Sur la droite, la grosse pile de section carrée qui soutient le clocher, remonte au Moyen Âge, mais elle a été refaite au XVIIe siècle.
L'escalier est resté longtemps caché. En 1989, en cognant sur le pilier du mur gouttereau, on s'est aperçu que le bruit résonnait creux. Décision fut prise d'ouvrir le pilier... et l'on découvrit alors cet escalier du XIIe siècle qui mène aux cloches. La première marche se situe environ à 1,50 mètre de hauteur et on ne sait pas comment on l'atteignait. Y avait-il, devant, un petit escalier de bois ?

«Hoc est corpus meum»
«Hoc est corpus meum»
Vitrail dans le bas-côté nord, 1846.
Atelier de François Fialex à Mayet.
«Ecce Agnus Dei»
«Ecce Agnus Dei»
Atelier de François Fialex à Mayet, 1846, détail.
Pierre tombale de Henry de Livres
Pierre tombale de Henry de Livres
(mort en 1539).
Demi-pierre tombale de «Hue de Sèvres»
(mort en 1339) ---»»»
Les inscriptions ont été effacées car
cette pierre a servi de pavement dans la nef
à un endroit très passant, contrairement à celle d'Henry de Livres qui était posée près d'un mur.

Pierres tombales. Les fouilles entreprises en 1989 dans le sous-sol de la nef ont montré que l'église Saint-Romain était une véritable nécropole ! Des centaines de corps y ont été ensevelis du Moyen Âge à la Révolution, dont plus de 120 au XVIIIe siècle. Sur une superficie aussi réduite, pas de place pour les cercueils : sauf exception, les corps étaient enfouis à même la terre, en creusant un nouveau trou et, s'il le fallait, en repoussant les ossements qui gênaient... Qui enterrait-on là? Tout le monde : les curés de la paroisse, des nobles, des notables, des domestiques (jardinier, femme de chambre), bourgeois, meuniers, marchands de vins, épiciers, etc. On a néanmoins retrouvé deux pierres tombales : l'une, entière, de Henry de Livres, mort en 1539 et l'autre, brisée, de Hue de Sèvres, écuyer mort en 1339. Ces pierres sont exposées dans l'église.
Source : «L'église Saint-Romain de Sèvres», livret édité par la paroisse, 2009.

Pierre tombale de Hue de Sèvres
LES VITRAUX ET L'ORIGINE LÉGENDAIRE DE L'ÉGLISE SAINT-ROMAIN
Le Transfert des reliques de saint Romain
Le Transfert des reliques de saint Romain de Blaye en 1504.
Vitrail du XIXe siècle dans le bas-côté sud.
Atelier inconnu.
Saint Germain guérit une jeune fille
Saint Germain guérit une jeune fille aveugle.
Détail d'un vitrail du XIXe siècle dans le bas-côté sud.
Saint Dagobert II fonde l'église de Sèvres
Saint Dagobert II fonde l'église de Sèvres.
Détail d'un vitrail du XIXe siècle dans le bas-côté sud.

La légende sévrienne dans les vitraux. Trois vitraux de l'église, datés du XIXe siècle, relatent la légende attachée à l'église. Quel édifice cultuel y avait-il au VIIe siècle dans ce petit village? Au moins une chapelle car l'évêque Germain y vint en tournée pastorale et délivra une aveugle possédée du démon. Celui-ci empêchait la jeune fille, dénommée Magneflède, de rentrer dans l'église. Germain fit et refit le signe de la croix sur le front de la possédée jusqu'à ce que le démon s'en aille. Une autre légende veut que Dagobert II ait fondé l'église en 675, mais il n'en existe aucune preuve. L'épisode est néanmoins illustré dans un vitrail du bas-côté sud.
L'église Saint-Romain a-t-elle reçu des reliques de saint Romain de Blaye en 1504 comme l'illustre le vitrail du XIXe siècle ci-contre? Aucun document ne l'atteste. Mais, autrefois à Sèvres, le 22 mai était la fête de la Translation des reliques. En revanche, en 1790, lorsque la Révolution fit fermer l'abbaye de Saint-Denis, l'abbé Gandolphe, curé de Sèvres, réclama et obtint des reliques de Romain de Blaye. Le transfert se fit en grandes pompes avec la Garde Nationale. Ces reliques seront brûlées sous la Terreur, le 29 janvier 1794.

L'élévation nord vue à travers une arcade du côté sud
L'élévation nord vue à travers une arcade du côté sud.
La zone sombre dans le bas-côté correspond à l'escalier du XIIe siècle
mis au jour lors de travaux de 1989.
La voûte de la nef vue avec un grand angle
La voûte de la nef
depuis la tribune occidentale jusqu'à l'abside.
La vue est obtenue avec un grand angle.
Sculpture d'une tête de femme sur une clé d'ogive
Têtes de femme et d'homme sur la clé d'ogive
de la quatrièmre travée (XIIIe siècle).
Sculpture d'une tête d'homme sur une clé d'ogive

L'humidité de l'église.
L'étroite vallée du Ru de Marivel étant parsemée d'étangs et de marais, l'humidité a toujours posé un problème au village de Sèvres et à son église. En 1756, la Manufacture royale de porcelaine déménagea à Sèvres dans les bâtiments qui sont actuellement ceux du Centre International d'Études Pédagogiques (photo ci-contre). La paroisse du village devint Paroisse Royale. En conséquence, le roi Louis XV prêta une oreille attentive aux doléances que les Sévriens adressèrent à ses services.
En 1765, le curé de Saint-Romain adressa un rapport au sieur Bertin, contrôleur général des finances, et y souligna deux problèmes : l'humidité qui est «affreuse» ; ensuite la superficie de l'église devenue trop petite à la suite de l'augmentation de la population.
Dans ce rapport, l'humidité est illustrée par des détails aussi précis qu'amusants : les hosties du tabernacle se corrompent d'un jour à l'autre malgré les précautions prises ; le pain qui va servir à l'Élévation et qui reste sur l'autel pendant les trois quarts d'heure que dure le prêche (!) devient comme «un linge mouillé» ; quand vient l'Élévation, l'hostie tombe et s'enroule sur le doigt du célébrant, le jetant dans un grand embarras. Enfin, le clou est pour la fin : «Cette humidité est si affreuse qu'on a vu des crapauds se promener autour des marches de l'autel.»
L'église était trop petite. Selon le rapport, elle pouvait contenir au plus sept cents personnes, mais, «dans la dernière quinzaine de Pâques, peut-on y lire, il y eut entre onze cens et douze cens paroissiens».
Enfin, la supplique était accompagnée d'un plan, dressé par un architecte expert, qui remédiait à tous ces défauts. Louis XV s'y montra sensible et accorda trois mille livres. On put ainsi prolonger le chœur par une abside de style néo-classique et reculer la grille qui le fermait. Tout l'espace de la travée au niveau des chapelles des bas-côtés fut ainsi libéré pour les fidèles.
Source : «L'église Saint-Romain de Sèvres», livret édité par la paroisse, 2009.

La nef vue depuis le chœur
Le Centre International d'Études Pédagogiques au bout de l'avenue Camille Sée à Sèvres.
Ce bâtiment abritait autrefois la Manufacture de porcelaine.
Un projet de reconstruction prévoyait, en 1868, d'élever la nouvelle église Saint-Romain
à l'endroit même de l'avenue Camille Sée.
«L'Adoration des mages» de Jean Restout, 1718
«L'Adoration des mages» de Jean Restout, 1718.
Tableau vraisemblablement offert à l'église par la reine Marie Leczinska en 1847.

La reconstruction de l'église Saint-Romain (2/2).
---»» Le projet consistait à bâtir l'édifice sur l'actuelle avenue Camille Sée, c'est-à-dire juste en face de l'entrée principale de ce qui est maintenant le Centre International d'Études Pédagogiques. À l'époque, ce grand bâtiment abritait la Manufacture de porcelaine. On y aurait adjoint à gauche et à droite différents bâtiments (presbytère, vicariat, crèche, asile, écoles et orphelinat). Toutes ces constructions auraient pris la place d'un vaste espace de verdure (qui existe toujours). Les services de l'Empereur assuraient les fonds : Napoléon III apportait 200 000 francs pris sur sa liste civile ; le Ministère des Cultes engageait une subvention d'un même montant ; enfin, la ville aurait le droit d'augmenter l'octroi, ce qui devait apporter 300 000 francs.
Le projet ne se fit pas. Est-ce à cause de la guerre contre la Prusse en 1870 ? Il est néanmoins vraisemblable que les fonds qu'on avait eu le temps de récolter ont été utilisés pour des travaux de réfection de Saint-Romain. À commencer par la réparation des nombreux vitraux cassés par des éclats d'obus lors du siège de Paris.
Source : «L'église Saint-Romain de Sèvres», livret édité par la paroisse en 2009.

À DROITE ---»»
Depuis l'époque de Louis XIV, la Grande Rue à Sèvres est au niveau
des toitures de l'église Saint-Romain. D'où l'idée grandiose,
dans les années 1860, de bâtir une nouvelle nef au niveau
de la route, l'ancienne étant transformée en crypte...

La reconstruction de l'église Saint-Romain (1/2).
Dans la première moitié du XIXe siècle, l'église de Sèvres, dévorée par une humidité pernicieuse, s'approchait dangereusement de l'état de ruine. Aucune réparation majeure n'avait été entreprise depuis 1740. Au sud et à l'ouest, les maisons surplombaient l'édifice, ce qui le privait d'air et de soleil. L'eau menaçait partout. Le chevet voisinait avec une fontaine, et un fossé entourait partiellement les murs gouttereaux. Mal entretenu, celui-ci débordait pendant les périodes de grandes pluies, provoquant l'inondation du caveau sous le chœur. Les fondations se délabraient, les fissures se multipliaient, d'où un risque fatal d'écartement des voûtes. Les charpentes du clocher ne valaient pas mieux. Comme elles menaçaient de s'effondrer, on avait cessé de sonner les cloches. Le sol de la nef n'était plus qu'un mélange de terre, de restes de corps qu'on y avait inhumés et de morceaux de briques qui en constituaient autrefois le revêtement.
En toute saison, l'air qu'on respirait dans l'église était fétide, malsain ; un froid permanent y régnait. En 1859, dans une lettre à l'empereur Napoléon III, le curé Bainvel rappelait une des causes de ces calamités : «Les grands travaux entrepris par Louis XIV pour le percement de la route de Paris à Versailles ont mis l'église à 10 mètres environ au dessous du sol, sur lequel elle fut primitivement construite. Il en résulte que les eaux l'inondent de toute part et la rendent d'une insalubrité irrémédiable.»
Cet état de pourrissement faisait fuir les fidèles : ils s'étaient mis à fréquenter les églises des communes voisines. Certains Sévriens en oubliaient carrément la pratique religieuse. Pis, les enfants qui suivaient le catéchisme dans l'église subissaient de plein fouet ce froid vicié et les maladies afférentes. L'abbé Bainvel écrit ainsi : «Cette année encore [1859] nous avons eu à pleurer la mort de trois pauvres enfants du pays, frappés en pleine église des affections auxquelles ils ont succombé.»
Il était donc urgent de consolider l'édifice et de l'assainir. L'abbé Bainvel, qui servit à la cure de 1832 à 1871, en appela dès 1851 à son évêque à Versailles, puis, la même année, au maire de Sèvres et au Conseil municipal. Tout le monde était d'accord sur les travaux, mais il fallait trouver des fonds. En désespoir de cause, le maire et le curé n'eurent d'autre solution que de s'adresser directement à l'empereur Napoléon III. Ce qu'ils firent en 1859. L'Empereur y répondit favorablement et convoqua les intéressés en août 1860 au château de Saint-Cloud.
Jusque-là, des architectes, consultés dans les années 1807 à 1850, avaient dressé de nombreux devis qui sont d'ailleurs conservés dans les archives de la ville. Mais, avec l'appel à l'Empereur, les travaux prirent une autre dimension car les historiens ont découvert, dans ces mêmes archives, des projets de reconstruction de l'édifice.
Ainsi, dans un rapport daté de 1867, deux possibilités se dégagent : convertir l'église en crypte et bâtir au-dessus, au niveau de la route, une nouvelle nef soutenue par des piliers de fonte ; ou bien transformer la nef en transept d'un nouvel édifice à construire en direction du sud, ce qui aurait orienté l'église du nord au sud et non plus de l'est vers l'ouest. Chacun de ces projets exigeait des travaux colossaux. On fit mieux. Un rapport d'août 1868 s'oriente vers la construction en bonne et due forme d'une nouvelle église dans un autre endroit. --»» Suite 2/2 à gauche.

Saint-Romain vue de la Grande Rue
«Scènes de la Vie de la Vierge»
«Scènes de la Vie de la Vierge»
Vitrail de l'atelier François Fialex à Mayet, 1846.
Le bas-côté sud donne sur la chapelle de la Vierge
Le bas-côté sud donne sur la chapelle de la Vierge.

«Joseph vendu par ses frères», détail ---»»»
Bas-relief en plâtre d'Henri-Victor Roguier dans le bas-côté nord.

Chapelle de la Vierge à l'extrémité du bas–côté sud
Chapelle de la Vierge à l'extrémité du bas-côté sud.
La Vierge dans la chapelle de la Vierge
La Vierge dans la chapelle de la Vierge.

Les vitraux de Saint-Romain (2/2).
---»» L'architecte départemental de la Sarthe, mécontent de la restauration des vitraux de la cathédrale du Mans par la Manufacture de Choisy-le-Roi, s'adressa à Alexandre Brongniart qui dirigeait la manufacture de Sèvres. Celui-ci lui envoya François Fialex, peintre de bordures, qui créa peu après son propre atelier à Mayet, au sud du Mans.
Le reproche adressé à la Manufacture de Choisy-le-Roi était de créer un contraste excessif entre l'ornementation et les personnages. Mais on finit par faire le même reproche à Fialex...
Les ateliers de peinture sur verre de Choisy-le-Roi et de Sèvres formèrent des verriers comme Gsell, Oudinot, Gérente et Fialex... qui avaient fini par ouvrir leurs propres ateliers. La fermeture des ateliers de peinture sur verre de Choisy-le-Roi en 1848 et de Sèvres en 1854 permit à ces verriers d'accroître la clientèle de leurs ateliers, leur assurant une viabilité de plusieurs dizaines d'années.
À Saint-Romain, les vitraux du bas-côté nord, consacrés à l'Eucharistie, sont aussi de François Fialex. Quant à ceux du bas-côté sud, ils ne portent pas de signature.
Sources : 1) «L'église Saint-Romain de Sèvres», livret édité par la paroisse, 2009 ; 2) «Un patrimoine de lumière, 1820-2000», Éditions du Patrimoine, 2003.

Chapelle Saint–Joseph à l'extrémité du bas–côté nord
Chapelle Saint-Joseph à l'extrémité du bas-côté nord
avec son vitrail de la Vie de saint Jean-Baptiste.
«Joseph vendu par ses frères», partiel
«Les Noces de Cana»
«Les Noces de Cana», Atelier François Fialex, 1846.
«La Nativité de Jésus»
«La Nativité de Jésus», Atelier François Fialex, 1846.

«Piéta»
«Piéta», Atelier François Fialex, 1846.

Architectures.
Tout le charme archéologique de l'église transparaît dans cette vue à droite des quatrième et troisième travées sud. La quatrième travée remonte au XIIIe siècle, la seconde au XVIe.
À partir de l'arcade, on voit que la colonne cylindrique au centre laisse la place à une colonne semi-engagée qui s'élève jusqu'à la voûte. Mais le plus intéressant, ce sont les intrados de ces arcades. Au XIIIe siècle (partie gauche de la photo), l'intrados possède deux tores séparés par une large arête plate, ce qui montre une recherche artistique certaine. L'ensemble rentre en pénétration dans la pile.
En revanche, l'intrados du XVIe siècle, sur la droite, a l'aspect d'une grosse moulure assez vulgaire, comme on le voit d'ailleurs dans toutes les arcades de la partie occidentale de l'église, partie entièrement datée du XVIe siècle. La photo, donnée plus haut, du côté sud de la nef le montre clairement.
Visiblement, la fabrique n'a pas voulu faire de dépenses inutiles. Peut-être se concentrait-on alors sur l'agrandissement de la nef qui devait demeurer l'objectif principal.



QUATRE PANNEAUX
DES SCÈNES DE LA VIE DE LA VIERGE
ATELIER FRANÇOIS FIALEX
1846.
Arcades du XIIIe siècle et du XVIe siècle dans la nef
Arcades du XIIIe siècle et du XVIe siècle dans la nef.
«La Naissance de la Vierge»
«La Naissance de la Vierge», atelier François Fialex à Mayet, 1846.
L'élévation nord avec la pile qui soutient le clocher et les colonnettes du XIIe siècle
Quatrième travée : l'élévation nord avec la pile qui soutient
le clocher et les colonnettes du XIIe siècle.
«Ecce Agnus Dei»
«Ecce Agnus Dei» (Vie de saint Jean-Baptiste).
«Hérodiade demande la tête de Jean–Baptiste»
Hérodiade demande la tête de Jean-Baptiste
Vitrail de la Vie de saint Jean-Baptiste.
La voûte de la chapelle Saint-Joseph est peinte de rinceaux
La voûte de la chapelle Saint-Joseph
est peinte de rinceaux polychromés.
Mouluration du XVIe siècle dans une ogive du bas–côté nord
Mouluration du XIIIe siècle
dans les nervures d'une ogive du bas-côté nord.

Curiosités intérieures. La photo à gauche montre l'élévation nord de la quatrième travée, l'une des plus anciennes de l'église puisqu'elle remonte aux XIIe et XIIIe siècles, et donc l'une des plus intéressantes sur le plan historique. La pile massive, initialement cylindrique, a été renforcée en 1688 pour soutenir le clocher jugé en mauvais état à cette époque. Dans la partie haute de cette élévation, l'arcade sépare le clocher de la nef. On y voit des colonnettes jumelées qui s'élèvent sur une petite longueur. Elles sont datées du XIIe siècle et ont été mises au jour lors des travaux de 1989.
À ce sujet, une question se pose aux archéologues. Aujourd'hui, le clocher n'est visible qu'au nord (voir photo plus haut), mais ses éléments architecturaux sont semblables sur les quatre faces (et donc cachés sur trois d'entre elles). La toiture était-elle donc plus basse jadis pour dégager le clocher sur les quatre points cardinaux? Si c'était bien le cas, il serait permis de penser que l'église était plus petite que celle d'aujourd'hui et limitée à la moitié venant du XIIIe siècle, c'est-à-dire la partie orientale.
C'est aussi lors des travaux de 1989 qu'on a découvert que la voûte de la chapelle de la Vierge et celle de la chapelle Saint-Joseph étaient peintes d'une série de rinceaux colorés. L'ensemble a été dégagé par une artiste spécialisée. Mais aucune trace de dessin n'a été trouvée sur les voûtes des bas-côtés. Enfin, les deux photos d'ogive ci-dessus montrent l'évolution de la forme des nervures au cours des XIIe et XIIIe siècles.
Source : «L'église Saint-Romain de Sèvres», livret édité par la paroisse, 2009.

Vitrail de la Vie de saint Jean-Baptiste
Vitrail de la Vie de saint Jean-Baptiste.
Atelier de François Fialex à Mayet, 1843.

«Jean-Baptiste en prison» ---»»»
(Vie de saint Jean-Baptiste)
«Appel à la conversion»
«Appel à la conversion»
(Vie de saint Jean-Baptiste)
«Jean-Baptiste en prison»
LE CHŒUR DE L'ÉGLISE SAINT-ROMAIN ET SON ABSIDE DU XVIIIe SIÈCLE
Le chœur de l'église Saint-Romain
Le chœur de l'église Saint-Romain et les chapelles des bas-côtés.
L'abside de style néo-classique date du règne de Louis XV.
Le chœur a été entièrement restauré dans les années 2017-2019.

L'abside est à cinq fenêtres. Les deux situées au nord et au sud reçoivent du verre
blanc orné d'une bordure colorée, ce qui assure une bonne luminosité au chœur. ---»»»

Vitrail du chœur : «Saint Louis»
Saint Louis
Signé : «Philippe Giot (Atelier Giot et Lobin, 1928»).
Vitrail dans l'abside.
La croix axiale dans l'abside
La croix axiale dans l'abside.
Aucune information n'a été trouvée sur
l'atelier qui a réalisé ce vitrail.
Vitrail du chœur : «Saint Philippe»
Saint Philippe
Vitrail dans l'abside.
Manufacture de Sèvres, carton d'Achille Devéria, 1839.
La croix axiale dans l'abside, détail
La croix axiale dans l'abside,
détail.
Le chœur de Saint-Romain
Le chœur de Saint-Romain après les travaux de restauration de 2017-2019.
La rose occidentale
La rose de la façade occidentale est due à François Fialex (1846).

La rose de la façade. Elle appartient à la catégorie des verrières dites ornementales. La production de ce type d'ouvrages était facilitée par la répétition de leur décor qui permettait à l'atelier créateur de mettre en place un travail quasi industriel. D'où une diminution importante du coût. Pour une même surface, une verrière dite légendaire, c'est-à-dire avec une scène historique, coûtait en moyenne quatre fois plus cher. Ce type de vitrail (ici, un décor végétal) a commencé à sortir des ateliers français en 1837, notamment celui de Maréchal de Metz.
Ces verrières, disposées dans les parties hautes des églises, apportaient une lumière diffuse qui facilitait la méditation et la prière. Le clergé voulait en finir avec le verre blanc du XVIIIe siècle qui inondait les nefs d'une lumière crue. L'expérience montrait en effet que l'atmosphère créée ainsi gênait la dévotion.
D'après le recensement des années 1990, la rose de Saint-Romain est le premier vitrail décoratif posé en Île-de-France. Comme bien d'autres vitraux de l'église, il a été réalisé par l'atelier de François Fialex à Mayet, au sud du Mans, en 1846.
Source : Le vitrail religieux par Martine Callias Bey dans «Un patrimoine de lumière, 1820-2000», Éditions du Patrimoine, 2003.

Les trois vitraux du chœur au sein d'une ornementation restaurée en 2019
Les trois vitraux du chœur au sein de l'ornementation restaurée en 2019.
Le chœur et les bas–côtés vus de la chapelle de la Vierge (photo prise en grand angle)
Le chœur et les bas-côtés vus de la chapelle de la Vierge.
(Photo prise en grand angle.)
La voûte du chœur est en berceau
La voûte du chœur est en berceau depuis les années 1760.

Sous Louis XV, les travaux entrepris dans l'église n'ont pas seulement ajouté l'abside, ils ont aussi transformé la voûte ogivale du chœur, datée du XIIIe siècle, en une voûte à berceau ouverte de deux fenêtres à pénétration.

Vue axionométrique échorchée de l'église Saint-Romain
Vue axionométrique échorchée de l'église Saint-Romain.
Dessin de S. Rey de 1991 affiché durant les travaux de restauration de 2017-2019.
La nef vue depuis le chœur
La nef vue depuis le chœur.
L'orgue de tribune de Saint-Romain est un instrument électronique offert par un généreux donateur.
Les anciennes orgues, installées en 1904, étant irrécupérables, ont été démontées en 1989.

Documentation : «L'église Saint-Romain de Sèvres», livret édité par la paroisse, 2009
+ panneaux présents dans l'église
+ Panneaux affichés lors de la restauration de 2017-2019
+ Dictionnaire des églises de France, éditions Robert Laffont, 1968.
+ «Un patrimoine de lumière, 1820-2000», Éditions du Patrimoine, 2003.
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