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La collégiale de Saint-Yrieix-la-Perche
est un édifice à la fois roman et gothique, qui donne
quelques clés pour éclaircir le difficile passage
d'un style à l'autre. Tout commence avec le futur saint Yrieix
(Aredius en latin) qui, en 572, lègue le domaine foncier
d'Attane à une communauté religieuse. Les moines vont
dépendre, d'une manière assez lâche, de la collégiale
de Saint-Martin de Tours.
Et ceci jusqu'à la Révolution (qui détruira
Saint-Martin). Le premier oratoire de la communauté était
dédié à saint Hilaire. Nous n'en savons pas
grand-chose, à part qu'il possédait un grand clocher-porche,
toujours visible en tant que partie occidentale du monument actuel.
L'édifice, de style roman, datait d'avant le XIIe siècle.
Vers la fin du XIIe, les chanoines décidèrent de bâtir
une nouvelle église. La raison en est inconnue. Était-ce
la rivalité avec l'abbatiale de Solignac qui poussait le
collège à construire plus grand (voir l'encadré
développé à propos du transept) ? Toujours
est-il que les reliques de saint Yrieix furent transférées
dans l'église en 1180, année qui reste une date charnière
dans la construction. Quel était l'état exact du monument
à cette époque? C'est un mystère.
La chapelle
nord et le sanctuaire
sont les parties les plus anciennes de la collégiale actuelle.
Furent ensuite ajoutés le transept
et la nef, une
nef qui vint buter sur le clocher-porche occidental préexistant.
On ajouta ensuite la chapelle
sud. Au XIVe siècle, le chevet plat fut remplacé
par une abside
octogonale.
Au niveau architectural, la collégiale Saint-Yrieix laisse
éclater une intéressante dissymétrie entre
les élévations nord et sud de la nef (voir encadré),
ainsi qu'un raccordement atypique entre la croisée et la
partie nord du transept (voir encadré).
Sous la Révolution, l'édifice ne subit aucun dommage.
Il est classé Monument historique en 1841.
Dans les années 1870-1880, l'architecte Paul Abadie défigure
l'aspect extérieur de la collégiale en coiffant de
simili-créneaux tous les contreforts, ainsi qu'en modifiant
la toiture. Curieusement, à la collégiale
du Dorat (toujours dans le Limousin), ce même XIXe siècle
fit l'opération inverse en supprimant tout le système
défensif médiéval du XVe siècle.
La collégiale Saint-Yrieix s'inscrit à la jonction
du roman et du gothique. Conséquence : ses vitraux, plus
larges qu'à l'époque romane, permettent d'éclairer
la nef dans de bonnes conditions. Pour l'abside, l'atelier toulousain
de Louis-Victor Gesta confectionna une série de verrières
à grands personnages dans la seconde moitié du XIXe
siècle. À part un vitrail
dédié au Sacré-Cur dans la chapelle
sud, les fenêtres de la nef reçoivent une vitrerie
à petits carreaux bruns très simple.
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Vue d'ensemble de la nef et du chur. |
La collégiale vue du côté nord (fin du XIIe siècle,
début du XIIIe siècle).
Le clocher, assez trapu, est de style limousin. Il est à rapprocher
de celui de la collégiale Saint-Pierre
au Dorat. |
La tour du Plô à côté de l'église. |
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La tour
du Plô (qui signifie tour de la place) est
le plus ancien monument civil de Saint-Yrieix-la-Perche. Bâtie
au XIIIe siècle, d'une hauteur de 20 mètres,
elle symbolise l'autorité du vicomte de Limoges sur
la ville. Ses murs ont deux mètres d'épaisseur.
Elle est divisée en quatre niveaux. Le rez-de-chaussée
a probablement servi de prison jadis.
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La façade du croisillon sud du transept
et son portail gothique.
Les créneaux au sommet des contreforts sont
un ajout malheureux du XIXe siècle. |
Christ en majesté au-dessus du portail gothique de la
façade sud,
XIIe siècle.
Le Christ bénit de sa main droite.
Sur le socle, on peut lire : «Hic e vera remissio». |
Les deux étages supérieurs du clocher roman. |
Le
clocher de la collégiale, écrit
Claude Andrault-Schmitt dans son article du Congrès
archéologique de France en 2014, est «un
témoignage indiscutable de l'existence d'une
église antérieure à 1181»
(voir image
plus haut). Contrairement à celui du Dorat,
il est peu intégré à l'édifice.
Ce qui conduit à penser que son soubassement
(c'est-à-dire le rez-de-chaussée) constituait
jadis la première travée d'une ancienne
nef.
La partie supérieure du clocher (photo ci-dessus)
contient un étage orné de fines arcatures
trilobées tout à fait originales. Sur
la photo, deux colonnettes manquent à cet étage,
mais les trilobes, qui subsistent, dessinent un profilé
très gracieux. Enfin, au dernier étage,
deux fenêtres en tiers-point, coupées en
deux baies, éclairent chacune des quatre faces.
On notera l'absence de modillons sur le clocher :
l'influence du gothique se fait déjà sentir.
Sources : Congrès archéologiques
de France à
Limoges (1921) et en Haute-Vienne (2014).
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Le portail gothique de la façade sud comprend de nombreuses
voussures.
Les chapiteaux qui reçoivent les voussures sont ornés
de crochets assez érodés. |
Statue de sainte Barbe
dans la niche
d'un mur de la ville
de Saint-Yrieix-la-Perche. |
Retombées des voussures sur le côté ouest
: alignements de crochets formés par des palmettes sous
un unique tailloir. |
Détail des vantaux du portail de la façade sud. |
Porte romane sur le côté nord. |
La façade occidentale vue du sud-ouest. |
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Le chevet et ses contreforts saillants munis de larmiers. |
Le portail occidental est de style roman limousin
(présence de deux voussures
limousines). |
«««---
Sur le chevet, les créneaux datent du XIXe
siècle. Les gargouilles, au sommet des contreforts,
sont très dégradées. |
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LA NEF ROMANE
DE LA COLLÉGIALE SAINT-YRIEIX |
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Élévations sud de la collégiale (fin du XIIe,
début du XIIIe siècle).
Le croisillon sud du transept rejoint la croisée par un pan
coupé construit d'une manière rigoureuse. Voir l'encadré
plus bas.
On remarquera le grand oculus sur la voûte de la croisée
du transept. Un clocher central avait manifestement été
prévu lors de la construction. |
Architecture.
La nef se compose de deux travées larges de 15,25
mètres. La voûte
est quadripartite. Chaque travée est ornée
d'une suite de trois arcatures en tiers-point, On voit
sur la photo ci-dessus une seule arcature reposant sur
une colonnette. Sur la photo ci-contre, qui illustre
l'élévation nord, les arcatures ne reposent
que sur des culots. Explication : les colonnes ont simplement
été interrompues pour établir des
autels latéraux dans la nef. Les piles séparant
les deux travées ont une découpe originale
: elles possèdent «trois colonnes engagées,
celle du milieu étant coupée à
mi-hauteur et placée en encorbellement sur une
console décorée d'un masque humain»
[Deshoulières]. Au-dessus de l'arcature, une
corniche soutenue par des modillons introduit une coursière
qui permet de circuler. Ajoutons que la majorité
des modillons a été refaite au XIXe siècle.
Le point le plus remarquable de la nef est la différence
importante entre l'élévation nord et celle
du sud, mettant en relief la dissymétrie de la
nef . Au nord, la pile qui sépare les travées
(photo ci-contre) peut être regardée comme
un contrefort intérieur. Sa grande largeur permet
d'ouvrir un passage au niveau du bas-côté.
Au niveau de la voûte qui est au-dessus, on observe
un élégant berceau transversal qui ne
peut pas être confondu avec un formeret car il
ne fait pas corps avec le mur gouttereau. En revanche,
au sud (photo ci-dessous), «les trois colonnes
séparatives des travées sont directement
engagées dans le mur et le pseudo-formeret est
moins large» [Deshoulières]. Cette différence
est bien nette dans le plan ci-dessous où l'on
voit d'ailleurs le tracé d'un contrefort extérieur
au sud. Comment expliquer cette différence? François
Deshoulières soumet quelques idées. A-t-on
utilisé d'anciens murs au côté nord?
C'est probable car l'épaisseur de l'élévation
nord n'est pas uniforme. L'architecte s'est-il refusé
à encombrer, par des contreforts extérieurs,
le cloître qui se trouvait derrière l'élévation
nord de la nef? C'est possible aussi. Précisons
que l'habitude est de mettre le cloître au sud,
mais ici la déclivité du terrain au sud
et le voisinage des remparts l'ont rejeté au
nord. Pour Claude Andrault-Schmitt (Congrès
archéologique de France tenu en Haute-Vienne
en 2014), cette dissymétrie est tout simplement
inexplicable (!) Quoi qu'il en soit, on aboutit ainsi
à deux très belles travées «gothiques»
en ce sens que, si l'on ôtait les murs gouttereaux,
la voûte serait entièrement retenue par
les piliers.
Sources : Congrès archéologiques
de France (Limoges, 1921 & Haute-Vienne, 2014).
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Plan de la collégiale (l'ouest est en bas). |
Les contreforts internes de l'élévation sud sont
peu saillants.
Il n'y a pas de passage au niveau du bas-côté. |
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MODILLON ET DEUX CULOTS AVEC MASQUE
HUMAIN DANS L'ÉLÉVATION NORD.
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Contrairement aux élévations du côté
sud, les élévations du côté nord
font apparaître des contreforts saillants. |
La voûte de la nef ne possède aucun lierne.
Les clés de voûte (travées 1 & 2) sont
assez banales (ci-dessous). |
Clé de voûte de la 1ère travée. |
Clé de voûte de la 2e travée. |
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La coursière et son passage dans l'élévation
de la nef. |
Arcatures de la nef avec colonnettes, culots et, au centre, les trois
colonnes séparatives des deux travées. |
«Un
goût barbare». Dans l'article sur la
collégiale Saint-Yrieix pour le Congrès archéologique
de France tenu à Limoges en 1921, l'historien René
Fage rapporte une information croustillante tirée des
Archives de la Haute-Vienne. Nous sommes sous la Convention
en l'an III de la République. Le Directoire du Département
adresse un rapport au comité des Travaux Publics de
la Convention. On peut y lire : «Nous ne connaissons,
dans les six districts qui composent le département,
aucun monument public digne de
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fixer l'attention. Les quatre ci-devant
églises collégiales situées dans les
chefs-lieux des districts de Saint-Yrieix, de Saint-Léonard,
du Dorat
et de Saint-Junien, sont des colosses gothiques érigés
sous le règne de Dagobert et de Clotaire, dans un goût
plus ou moins barbare.» René Fage ajoute malicieusement
que «ces quatre églises sont, avec la cathédrale
de Limoges et l'abbatiale de Solignac, les plus admirables
monuments de la Haute-Vienne.»
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LA CROISÉE
ET LE TRANSEPT |
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La croisée, le croisillon nord du transept et la nef.
À l'ouest, l'arcature de la croisée et celle du croisillon
retombent au même niveau.
Ainsi, l'arc du croisillon est désaxé par rapport à
une ligne est-ouest. |
Chapiteaux sur le pilier nord-est de la croisée. |
Chapiteaux sur le pilier sud-est de la croisée. |
Chapiteau à séries de fougères sur le pilier nord-est
de la chapelle nord. |
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La croisée
et le transept. Il suffit de regarder le plan
pour constater une bizarrerie dans la construction du transept
: les deux croisillons sont moins larges que la croisée.
Sans réelle certitude, les historiens avancent que
ce transept a été construit après le
sanctuaire, mais avant la nef. Il est probable que l'on a
utilisé une partie des murs préexistants. Le
raccordement du côté ouest, c'est-à-dire
du côté de la nef, ne présente aucune
particularité architecturale. En revanche, à
l'est, c'est-à-dire côté sanctuaire et
chapelles, le raccordement mérite que l'on s'y attarde
un peu car il est très différent au nord et
au sud. Au sud, le système est assez simple : un mur
oblique, semblable à un pan coupé, s'en va rejoindre
la ligne du transept. Cette disposition est bien visible dans
la grande photo ci-dessus.
Au nord, l'architecture paraît plus compliquée.
En effet, un pan de mur en très large saillie surgit
de la chapelle nord et envahit la croisée. Ce qui est
bien net dans la photo ci-dessous.
60 centimètres séparent l'imposante pile nord-est
de la croisée de ce pan de mur (voir plan
et photo ci-dessous à gauche). La jonction entre la
croisée nord et le croisillon nord se matérialise,
de la sorte, par deux grandes arcades complètement
dissymétriques. La naissance de ces deux arcades est
bien distincte à l'est (photo ci-dessous à
gauche) alors que, à l'ouest, elles retombent sensiblement
au même niveau (voir photo ci-dessus à
gauche). C'est parce qu'elles retombent sensiblement au même
niveau à l'ouest, c'est-à-dire à moins
de 60 centimètres l'une de l'autre, que l'arc du croisillon
est légèrement désaxé par rapport
à une ligne est-ouest.
La voûte de la croisée possède un gros
oculus destiné au passage d'une cloche. C'est le signe
évident qu'un clocher central était prévu
à l'origine. D'ailleurs la puissance des piles de la
croisée, qui possèdent chacune onze colonnes
engagées et un pilastre pour soutenir la retombée
des nervures, anticipe cette charge supplémentaire.
Dans son article pour le Congrès archéologique
de France tenu à Limoges en 1921, René Fage
a trouvé dans les combles la trace de travaux inachevés.
Il a découvert la souche d'un mur à huit pans
qui «dessine la base d'une tour octogonale».
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Si ce fameux clocher central n'a
pas été réalisé, ajoute-t-il,
«c'est parce que les dimensions du carré du transept
rendaient l'entreprise téméraire.» On
en conclura que la croisée était trop vaste
pour assurer la sécurité de la construction
et que l'épaisseur des piles avait été
jugée insuffisante. Ou s'agit-il, plus simplement,
d'un banal manque de fonds?
Cependant, sans aller dans le sens de René Fage, l'historien
Claude Andrault-Schmitt, lors du Congrès archéologique
de France tenu en Haute-Vienne en 2014, rappelle que la
collégiale de Saint-Yrieix-la-Perche, au XIIe siècle,
était en conflit quasi permanent avec l'abbatiale de
Solignac. Les deux établissements, qui étaient
les plus riches du diocèse, se disputaient les mêmes
territoires. Vers 1147, le doyen de Saint-Yrieix avait été
excommunié par l'évêque de Limoges pour
avoir «commis des usurpations au détriment de
l'abbé de Solignac» [Fage]. À la fin du
XIIe siècle et au début du XIIIe, l'heure était
à la surenchère : il fallait faire plus grand
et plus beau que le concurrent. Solignac possédait
des coupoles. Les cathédrales d'Angoulême et
de Périgueux, antérieures à Solignac,
en avaient aussi. Les clercs ont pu être tentés
par ce schéma architectural qui en imposait. Enfin,
la collégiale de Saint-Martin de Tours
(détruite sous le Directoire), dont dépendait
Saint-Yrieix, venait d'être rénovée (vers
1175). Une suite de voûte d'ogives bombées illuminait
la nef. Raison de plus pour voir grand.
La dissymétrie entre les croisillons se note aussi
au niveau de l'éclairage. Au nord, une seule fenêtre,
au cintre brisé, domine l'autel de la Vierge. Cette
fenêtre n'est d'ailleurs pas alignée avec l'axe
du formeret au-dessus (voir photo).
Au sud, un triplet de fenêtres épouse religieusement
le dessin de l'arcature qui la domine (voir photo plus
bas).
Source : Congrès archéologiques
de France (Limoges, 1921 & Haute-Vienne, 2014).
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Pilier de la chapelle nord et pilier nord-est de la croisée.
60 centimètres séparent l'imposante pile de la croisée
nord-est du pan de mur qui délimite la chapelle nord. |
Le chur et le transept sud |
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Vitrail du Sacré-Cur
dans la chapelle sud ---»»»
Atelier inconnu. La date indiquée dans le cartouche est
: «2 février 1914» |
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Colonnette et son culot
dans le transept nord |
Culot dans le transept nord |
Culot dans le transept nord |
Culot dans le transept nord |
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LES CHAPELLES
DU TRANSEPT |
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La chapelle sud date du XIIIe siècle.
Ses nervures de voûte et ses colonnettes terminées
par des consoles
la font remonter à une date postérieure à
celle du nord. |
À DROITE ---»»»
Vitrail de la chapelle sud, 1914, détail |
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DEUX CULOTS DANS LA CHAPELLE SUD
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Les
chapelles nord et sud s'étendent de
chaque côté du chur. Longues, voûtées
d'ogives, elles se terminent par un mur plat. Ces deux
chapelles datent du XIIIe siècle. Toutefois,
celle du nord, de plus vaste dimension, semble plus
ancienne que l'autre. Elle possède des fenêtres
en plein cintre et un cordon feuillagé qui s'allonge
sous sa voûte à la retombée des
formerets (voir photo en bas à gauche). L'architecture
de la chapelle sud est postérieure : les nervures
descendent sur de fines colonnettes reposant sur des
consoles.
L'historien René Fage indique que, vers 1875,
l'architecte Paul Abadie (qui a construit le Sacré-Cur
à Paris) a aménagé une sacristie
dans la partie orientale de la chapelle nord, après
la démolition de l'ancien chapitre. Pour ce faire,
il a créé une voûte basse «d'un
assez malheureux effet» [Fage]. Cette sacristie
existait encore en 1921. Elle a été supprimée
depuis.
De son côté, l'historien Claude Andrault-Schmitt
se demande si cette chapelle nord n'avait pas été
prévue à l'origine pour recevoir un étage
voûté à usage de chartrier. «(...)
Elle aurait eu alors un aspect et une fonction de "tour
de chanoines", anticipant des formules plus tardives»
[Andrault-Schmitt].
Source : Congrès archéologiques
de France (Limoges, 1921 & Haute-Vienne, 2014).
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La chapelle nord remonte au XIIIe siècle.
La sacristie construite par l'architecte Paul Abadie au XIXe
siècle,
dans sa partie orientale, a été détruite. |
Ferronnerie de la clôture de l'autel dans la chapelle
sud. |
Ferronnerie de la clôture de l'autel, détail. |
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L'autel de la chapelle sud. |
Un paysage champêtre dans le vitrail de la chapelle sud
(1914) . |
Statue de saint-Jean-Baptiste. |
Le retable de la chapelle sud est en bois doré,
XVIIe - XVIIIe siècle ? |
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LE CHUR
ET L'ABSIDE DE LA COLLÉGIALE SAINT-YRIEIX |
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Le chur de la collégiale Saint-Yrieix est éclairé
par une verrière de l'atelier Claude-Victor Gesta de Toulouse
(2e moitié du XIXe siècle).
Le chur est l'espace le plus ancien de la collégiale. |
Le sanctuaire et la voûte de la première travée.
On remarque que la voûte est nettement bombée. |
Le chur
et l'abside de Saint-Yrieix.
Avec le porche à l'ouest, le chur est la partie
la plus ancienne de la collégiale (XIIe siècle).
À l'origine, il se terminait par un chevet plat. L'abside
polygonale qui a pris sa place remonte probablement au XIVe
siècle. Contrairement aux voûtes de la nef et
de la croisée, la voûte du chur comprend
des liernes. Elle est nettement bombée : la clé
de la voûte culmine à 19,50 m, soit 3 mètres
plus haut que la clé des arcs. On en a une bonne idée
dans la photo ci-contre. En revanche, dans la photo ci-dessous,
on voit que le lourd formeret de cette travée ne fait
pas corps avec le mur de la chapelle latérale (ici,
celle du sud). Il y a donc eu un laps de temps notable entre
les deux constructions. Il se peut que les piliers du chur,
eux-mêmes, aient été dressés après
l'élévation des chapelles latérales au
cours de modifications intervenues au XIIIe siècle.
L'historien Claude Andrault-Schmitt est interloqué
par les formes de cette travée du chur quand
on la rapproche d'autres structures du premier gothique angevin.
Son attention est attirée par la coursière,
montée en encorbellement, qui n'a pas pour but ici
d'amincir le mur. En général, on note la présence
d'une coursière dans la croisée ou les bras
de transept, mais «rarement dans une partie orientale
dépourvue d'abside ou d'absidiole». (Rappelons
que l'abside de Saint-Yrieix ne date que du XIVe siècle.)
L'historien ajoute qu'«un mur à coursière
est normalement adapté à un vaisseau unique,
non à une juxtaposition qui l'aveugle. Le sanctuaire
était certes directement éclairé à
l'origine, mais seulement au sud, où l'on voit encore
la trace d'une vaste baie.»
Si l'on prend en compte la sculpture présente (les
modillons et les métopes qui les séparent),
on arrive à la conclusion que cette sculpture romane
et la voûte ne sont pas de la même époque.
On a donc, dans le chur de Saint-Yrieix, une voûte
gothique avec liernes et des élévations romanes.
Source : Congrès archéologiques
de France (Limoges, 1921 & Haute-Vienne, 2014).
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Les travées du sanctuaire du côté sud montrent
une coursière en encorbellement. |
Saint Jacques le Majeur et saint Sylvestre
Atelier Louis-Victor Gesta, Toulouse, 2e moitié du XIXe
siècle. |
Chapiteau roman dans le chur. |
Sainte Marguerite dans un vitrail de l'atelier de L.-V. Gesta |
Piéta (XVIIe ou XVIIIe siècle). |
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Saint Yrieix et saint Martin
Atelier L.-V. Gesta, Toulouse
2r moitié du XIXe siècle. |
Le chef reliquaire de saint Yriex
Copie de l'original du XIIIe siècle.
Orfèvrerie sur une âme sculptée en bois.
TRÉSOR DE LA COLLÉGIALE |
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Le chur et son élévation sud. |
L'orgue Cavaillé-Coll, dans le chevet, date de
1880. |
Sainte Christine
atelier L.-V. Gesta, XIXe siècle |
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Saint Jacques le Majeur
atelier L.-V. Gesta, XIXe siècle |
Sainte Rose
atelier L.-V. Gesta, XIXe siècle. |
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Châsse dite de sainte Germaine, Cuivre, XIIIe siècle. |
Saint Louis, atelier L.-V. Gesta, Toulouse. |
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Vue d'ensemble de la nef depuis le chevet. |
Documentation : Congrès archéologique
de France, Session tenue à Limoges en 1921, article sur la
collégiale de René Fage et François Deshoulières
+ Congrès archéologique de France, Session tenue en
Haute-Vienne en 2014, article sur la collégiale de Claude Andrault-Schmitt |
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