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Jusqu'à la Révolution la
ville d'Arras
possédait une très vaste cathédrale, Notre-Dame-en-Cité,
commencée au XIe siècle. Transformée en magasin
à munitions et à fourrage en 1793, puis vendue, elle
était bien délabrée quand les notables de la
ville demandèrent des subsides à Napoléon Ier,
de passage à Arras,
pour la restaurer. L'empereur refusa en prétextant qu'Arras
avait déjà Saint-Vaast... La reconstruction de la
très ancienne abbaye Saint-Vaast, en style classique, commença
vers le milieu du XVIIIe siècle, avec l'intervention du grand
architecte parisien Contant d'Ivry. A la Révolution, l'église
abbatiale n'est pas terminée. Qu'importe, tout devient bien
national.
Avec le Concordat de 1803, Arras
devient évêché et le nouvel évêque,
Mgr de la Tour d'Auvergne, se fait attribuer par l'Empereur, comme
cathédrale, la belle abbatiale toujours en construction.
L'évêque se démène pour faire avancer
les travaux, profitant de la venue de Charles X. Enfin, en 1833,
l'édifice est achevé avec sa décoration intérieure.
Le plan prévoyait un clocher de 78 m. Il ne sera jamais construit.
Mgr de la Tour d'Auvergne était très fier de son monument,
une «production toute moderne, mais riche de l'élégance,
de la grâce et de l'harmonie de la Grèce antique (...)».
La première guerre mondiale va massacrer le monument. Les
bombardements allemands commencent dès octobre 1914. A la
fin de guerre, il ne reste quasiment que le bâti. La cathédrale
est reconstruite à l'identique dans les années 20
et rouverte en 1934. Aux dires des témoins, elle n'a rien
perdu de sa splendeur initiale.
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Vue générale de la cathédrale Saint-Vaast. |
La
cathédrale Saint-Vaast. Dès l'entrée,
on est frappé par le style de l'édifice : c'est
le classicisme français de la seconde moitié
du XVIIIe siècle avec son retour vers les lignes pures
de l'Antiquité. L'architecte Contant d'Ivry y a laissé
sa marque. L'édifice dégage une impression de
grandeur et de majesté : 116 m de long avec un transept
de 56 m, la coupole à la travée du transept
monte à 38 m.
Saint-Vaast est l'église d'une abbaye : le chur
est vaste car on doit pouvoir y
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accueillir tous les moines pour
les offices. A noter que la largeur du transept (28m) est
la même que celle de la nef et du chur.
La très grande majorité des vitraux est en verre
blanc, ce qui garantit à la cathédrale un maximum
de lumière.
Rappel : saint Vaast est l'évêque qui
a assuré la formation religieuse de Clovis avant son
baptême.
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La façade occidentale ou portail des Grands Passés. |
Le côté nord et son architecture classique émerge
parmi les arbres du jardin de l'ancienne abbaye.
Sur la façade occidentale, on observe l'ordre corinthien
au premier niveau, l'ordre composite
au deuxième. Un terrain trop humide ne permit pas d'élever
la tour prévue à l'origine. |
La façade nord |
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A la jonction de la nef et des bras du transept,
les «pots à feu» assurent le contrebutement. |
Vue de la nef et de la chaire à prêcher.
On aperçoit la statue de saint Grégoire de Tours dans
le bas-côté droit. |
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CI-DESSUS, la chaire à
prêcher. Cette sculpture est due à l'artiste
Marcel Gaumont (qui a aussi réalisé la cuve
des fonts baptismaux). Elle est en pierre Comblanchien.
Comblanchien est une commune de Côte d'Or, célèbre
pour ses carrières de pierres de calcaire compact,
de teinte beige et à la dureté comparable à
celle du marbre. Cette pierre est très utilisée
pour les ouvrages d'art.
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A GAUCHE, le déambulatoire nord, éclairé
par une série d'oculi. Les rideaux, que l'on voit à
droite, sont ceux de la chapelle Saint-Louis (voir plus bas).
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Le chur de Saint-Vaast.
Au milieu, trône le très bel autel dû au sculpteur
Saupique. |
Les Colombes |
La Transfiguration |
L'agneau |
Les trois agneaux |
Le
maître-autel de Saupique
L'autel de la cathédrale est
constitué d'une large table de granit noir du Labrador posée
sur trois piliers de bronze doré.
L'artiste a enrichi les piliers de sculptures s'inspirant de l'art
chrétien primitif
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Il y a peu de tableaux «classiques» exposés dans
l'église.
On donne au-dessus une «Nativité» visible dans
la nef.
En revanche, le transept est enrichi de très belles toiles,
comme celle donnée à droite réalisée par
Ch. Hollart ---»»» |
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L'ermite Saint-Vaast représenté avec un chien
dans un vitrail du transept. |
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Le bras nord (ou droit) du transept et ses deux grandes toiles. L'une
de Ch. Hollart, l'autre de H. Marret.
Elles illustrent deux épisodes de la vie de Saint-Vaast. |
L'autel du Calvaire dans le bras nord du transept.
uvre de Bouchard (1875-1960) en pierre Comblanchien. |
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Le bras sud du transept avec son tapis de Charles Aimable de la Tour
d'Auvergne (manufactures d'Aubusson, XIXe siècle).
«««--- A GAUCHE, toile de H. Marret (1949) commémorant
le bicentenaire de saint Benoît Joseph Labre (bras nord du transept). |
Vue partielle de la maquette de ville d'Arras en 1716, visible au
Musée
des Beaux-Arts d'Arras
Le bâtiment central est l'ancienne abbatiale Saint-Vaast. L'actuelle
cathédrale a pris sa place. |
Tableau du Christ en majesté
dans la nef. |
CHÂSSES
ET RELIQUAIRES DANS LE TRANSEPT |
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Dans le bras sud sont en permanence exposés six très
belles châsses et reliquaires.
Ces uvres proviennent de l'ancienne abbaye Saint-Vaast et de
l'ancienne cathédrale.
A DROITE, châsse Saint Jacques le Majeur ---»»» |
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Ci-dessus, châsse de saint Vindicien.
«««--- A GAUCHE, reliquaire de saint Aubert. |
Châsse de saint Vaast. |
Les Fonts baptismaux.
La cuve est un bloc de marbre sculpté par Marcel Gaumont ---»»»
grand prix de Rome, dans la pierre Comblanchien.
Le thème est celui du baptême de Jésus par Jean-Baptiste. |
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LES STATUES DE
L'ÉGLISE SAINTE-GENEVIÈVE A PARIS |
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Le bas-côté nord et ses statues de marbre. |
La nef
de la cathédrale Saint-Vaast est riche de
huit statues de saints en marbre de la deuxième moitié
du XIXe siècle. Ces uvres d'art donnent un cachet
artistique que l'on trouve assez rarement dans un édifice
religieux.
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A l'origine ces statues ont été
créées pour l'église Sainte-Geneviève
à Paris. En 1885, quand Sainte-Geneviève devint
le Panthéon et perdit sa vocation religieuse, l'État
les proposa à la cathédrale d'Arras.
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Saint Denis |
Saint Rémi |
Saint Grégoire de Tours |
Saint Éloi |
Saint Bernard |
Saint Germain et sainte Geneviève |
Saint Martin |
Saint Jean de Matha |
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La chapelle de la Vierge et son côté nord. |
Vitrail de saint Vaast. |
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Vierge à l'Enfant au-dessus de l'autel
uvre en marbre de J.P. Cortot (1787-1843). |
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Monument funéraire de Mgr Parisis
en marbre blanc réalisé par Léon Cugnot,
élève d'Émile Thomas. uvre exécutée
quelques années après celle de Mgr de la Tour
d'Auvergne.
Le prélat est censé regarder la Vierge dans
un geste de remerciement... ce qui ne correspond guère
à son regard féroce ! Sans rien savoir du caractère
de ce prélat, on peut néanmoins dire que le
sculpteur Léon Cugnot ne l'a pas raté...
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Monument de Mgr de la Tour d'Auvergne
en marbre blanc par Émile Thomas (1817-1882), élève
de James Pradier. Ce monument est né de la volonté
de Mgr Parisis d'honorer celui qui avait tant fait pour l'achèvement
de la cathédrale. Le visage du prélat (paraît-il
très ressemblant) le montre dans un état de
béatitude en face de la Vierge.
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Fresque de la coupole de la chapelle de la Vierge.
Peinte par Marret, elle date de 1933. La fresque rassemble des épisodes
de la Vie de la Vierge et rappelle que la
cathédrale Saint-Vaast est dédiée à Notre-Dame-de-l'Assomption.
Cliquez sur l'image pour l'afficher en gros plan. |
Fresque de la coupole (détail).
Du Ciel, la Vierge poursuit sa mission sur la terre.
Cliquez sur l'image pour l'afficher en gros plan. |
LES AUTRES CHAPELLES
DU DÉAMBULATOIRE |
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Ancienne
chapelle Saint-Charles |
CI-DESSUS, gisant de Philippe de Caverel,
abbé de Saint-Vaast. uvre sculptée entre
1640 et 1660.
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«««--- A GAUCHE, Statues
de Philippe de Torcy, gouverneur d'Arras et de Suzanne d'Humières,
son épouse. uvres de la deuxième moitié
du XVIIe siècle.
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Piéta en céramique (XVIIe ou XVIIIe siècles).
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Tête de Christ du calvaire d'Arras.
Cette uvre exposée dans la chapelle du déambulatoire
est une copie de l'original gardé au Trésor
de la cathédrale
(1ère moitié du XVIIIe siècle). |
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La nef et le maître-autel vus du chur.
L'orgue de tribune, de la maison Roethinger, date de l'entre-deux
guerres.
Arrivé à Arras en 1939 en pièces détachées,
il a été stocké dans des endroits humides pendant
la guerre.
Enfin assemblé entre 1950 et 1962, l'instrument n'a jamais
pu rendre ce qu'on attendait de lui.
Sur la photo, on voit qu'une partie est en restauration. |
Documentation : «La Cathédrale
d'Arras, une architecture monastique du XVIIIe siècle»
(Le Joyel d'Arras Ed.), |
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