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Page créée en 2011
Vierge à l'Enfant dans la chapelle de la Vierge

Jusqu'à la Révolution la ville d'Arras possédait une très vaste cathédrale, Notre-Dame-en-Cité, commencée au XIe siècle. Transformée en magasin à munitions et à fourrage en 1793, puis vendue, elle était bien délabrée quand les notables de la ville demandèrent des subsides à Napoléon Ier, de passage à Arras, pour la restaurer. L'empereur refusa en prétextant qu'Arras avait déjà Saint-Vaast... La reconstruction de la très ancienne abbaye Saint-Vaast, en style classique, commença vers le milieu du XVIIIe siècle, avec l'intervention du grand architecte parisien Contant d'Ivry. A la Révolution, l'église abbatiale n'est pas terminée. Qu'importe, tout devient bien national.
Avec le Concordat de 1803, Arras devient évêché et le nouvel évêque, Mgr de la Tour d'Auvergne, se fait attribuer par l'Empereur, comme cathédrale, la belle abbatiale toujours en construction. L'évêque se démène pour faire avancer les travaux, profitant de la venue de Charles X. Enfin, en 1833, l'édifice est achevé avec sa décoration intérieure. Le plan prévoyait un clocher de 78 m. Il ne sera jamais construit. Mgr de la Tour d'Auvergne était très fier de son monument, une «production toute moderne, mais riche de l'élégance, de la grâce et de l'harmonie de la Grèce antique (...)».
La première guerre mondiale va massacrer le monument. Les bombardements allemands commencent dès octobre 1914. A la fin de guerre, il ne reste quasiment que le bâti. La cathédrale est reconstruite à l'identique dans les années 20 et rouverte en 1934. Aux dires des témoins, elle n'a rien perdu de sa splendeur initiale.

La nef et le chœur de Saint-Vaast
Vue générale de la cathédrale Saint-Vaast.

La cathédrale Saint-Vaast. Dès l'entrée, on est frappé par le style de l'édifice : c'est le classicisme français de la seconde moitié du XVIIIe siècle avec son retour vers les lignes pures de l'Antiquité. L'architecte Contant d'Ivry y a laissé sa marque. L'édifice dégage une impression de grandeur et de majesté : 116 m de long avec un transept de 56 m, la coupole à la travée du transept monte à 38 m.
Saint-Vaast est l'église d'une abbaye : le chœur est vaste car on doit pouvoir y

accueillir tous les moines pour les offices. A noter que la largeur du transept (28m) est la même que celle de la nef et du chœur.
La très grande majorité des vitraux est en verre blanc, ce qui garantit à la cathédrale un maximum de lumière.
Rappel : saint Vaast est l'évêque qui a assuré la formation religieuse de Clovis avant son baptême.

La façade occidentale
La façade occidentale ou portail des Grands Passés.
Le côté nord
Le côté nord et son architecture classique émerge
parmi les arbres du jardin de l'ancienne abbaye.
Sur la façade occidentale, on observe l'ordre corinthien au premier niveau, l'ordre composite
au deuxième. Un terrain trop humide ne permit pas d'élever la tour prévue à l'origine.
La façade nord
La façade nord
Jonction de la nef et du transept
A la jonction de la nef et des bras du transept,
les «pots à feu» assurent le contrebutement.
La nef et la chaire
Vue de la nef et de la chaire à prêcher.
On aperçoit la statue de saint Grégoire de Tours dans le bas-côté droit.
Le déambulatoire nord La sculpture de la chaire à prêcher

CI-DESSUS, la chaire à prêcher. Cette sculpture est due à l'artiste Marcel Gaumont (qui a aussi réalisé la cuve des fonts baptismaux). Elle est en pierre Comblanchien.
Comblanchien est une commune de Côte d'Or, célèbre pour ses carrières de pierres de calcaire compact, de teinte beige et à la dureté comparable à celle du marbre. Cette pierre est très utilisée pour les ouvrages d'art.

«««--- A GAUCHE, le déambulatoire nord, éclairé par une série d'oculi. Les rideaux, que l'on voit à droite, sont ceux de la chapelle Saint-Louis (voir plus bas).

Le chœur de Saint-Vaast
Le chœur de Saint-Vaast.
Au milieu, trône le très bel autel dû au sculpteur Saupique.
L'autel de Saupique, les colombes
Les Colombes
L'autel de Saupique,  le panneau de la Transfiguration
La Transfiguration
L'autel de Saupique,  l'agneau
L'agneau
L'autel de Saupique,  les trois agneaux
Les trois agneaux
Le maître-autel de Saupique

L'autel de la cathédrale est constitué d'une large table de granit noir du Labrador posée sur trois piliers de bronze doré.
L'artiste a enrichi les piliers de sculptures s'inspirant de l'art chrétien primitif
Tableau dans la nef, "La Nativité"
Il y a peu de tableaux «classiques» exposés dans l'église.
On donne au-dessus une «Nativité» visible dans la nef.

En revanche, le transept est enrichi de très belles toiles,
comme celle donnée à droite réalisée par Ch. Hollart ---»»»
Toile de Marret dans le transept Vitrail de saint Vaast dans le transept
L'ermite Saint-Vaast représenté avec un chien
dans un vitrail du transept.
LE TRANSEPT
Le bras nord du transept
Le bras nord (ou droit) du transept et ses deux grandes toiles. L'une de Ch. Hollart, l'autre de H. Marret.
Elles illustrent deux épisodes de la vie de Saint-Vaast.
L'autel du Calvaire dans le bras nord du transept
L'autel du Calvaire dans le bras nord du transept.
Œuvre de Bouchard (1875-1960) en pierre Comblanchien.
Toile de Marret dans le bras nord du transept
Le bras sud du transept et la tapisserie d'Aubusson
Le bras sud du transept avec son tapis de Charles Aimable de la Tour d'Auvergne (manufactures d'Aubusson, XIXe siècle).
«««--- A GAUCHE, toile de H. Marret (1949) commémorant
le bicentenaire de saint Benoît Joseph Labre (bras nord du transept).
L'ancienne abbatiale Saint-Vaast à Arras
Vue partielle de la maquette de ville d'Arras en 1716, visible au Musée des Beaux-Arts d'Arras
Le bâtiment central est l'ancienne abbatiale Saint-Vaast. L'actuelle cathédrale a pris sa place.
Tableau dans la nef "Christ en majesté"
Tableau du Christ en majesté
dans la nef.
CHÂSSES ET RELIQUAIRES DANS LE TRANSEPT
Les reliquaires
Dans le bras sud sont en permanence exposés six très belles châsses et reliquaires.
Ces œuvres proviennent de l'ancienne abbaye Saint-Vaast et de l'ancienne cathédrale.
A DROITE, châsse Saint Jacques le Majeur ---»»»
Châsse de saint Jacques le Majeur
Reliquaire de saint Aubert Châsse de saint Vindicien
Ci-dessus, châsse de saint Vindicien.

«««--- A GAUCHE, reliquaire de saint Aubert.
Châsse de saint Vaast
Châsse de saint Vaast.
Les Fonts baptismaux dans le transept
Les Fonts baptismaux.

La cuve est un bloc de marbre sculpté par Marcel Gaumont ---»»»
grand prix de Rome, dans la pierre Comblanchien.
Le thème est celui du baptême de Jésus par Jean-Baptiste.
La cuve des Fonts baptismaux
LES STATUES DE L'ÉGLISE SAINTE-GENEVIÈVE A PARIS
Les statues dans la nef
Le bas-côté nord et ses statues de marbre.

La nef de la cathédrale Saint-Vaast est riche de huit statues de saints en marbre de la deuxième moitié du XIXe siècle. Ces œuvres d'art donnent un cachet artistique que l'on trouve assez rarement dans un édifice religieux.

A l'origine ces statues ont été créées pour l'église Sainte-Geneviève à Paris. En 1885, quand Sainte-Geneviève devint le Panthéon et perdit sa vocation religieuse, l'État les proposa à la cathédrale d'Arras.

Saint Denis
Saint Denis
Saint Rémi
Saint Rémi
Saint Grégoire de Tours
Saint Grégoire de Tours
Saint Eloi
Saint Éloi
Saint Bernard
Saint Bernard
Saint Germain et sainte Geneviève
Saint Germain et sainte Geneviève
Saint Martin
Saint Martin
Saint Jean de Matha
Saint Jean de Matha
LA CHAPELLE DE LA VIERGE
La chapelle de la Vierge
La chapelle de la Vierge et son côté nord.
Vitrail de saint Vaast dans la chapelle de la Vierge
Vitrail de saint Vaast.
Monument funéraire de Mgr Parisis Vierge à l'Enfant réalisée par Cortot
Vierge à l'Enfant au-dessus de l'autel
Œuvre en marbre de J.P. Cortot (1787-1843).
Monument funéraire de Mgr de la Tour d'Auvergne
Monument funéraire de Mgr Parisis

Monument funéraire de Mgr Parisis en marbre blanc réalisé par Léon Cugnot, élève d'Émile Thomas. Œuvre exécutée quelques années après celle de Mgr de la Tour d'Auvergne.
Le prélat est censé regarder la Vierge dans un geste de remerciement... ce qui ne correspond guère à son regard féroce ! Sans rien savoir du caractère de ce prélat, on peut néanmoins dire que le sculpteur Léon Cugnot ne l'a pas raté...

Monument de Mgr de la Tour d'Auvergne en marbre blanc par Émile Thomas (1817-1882), élève de James Pradier. Ce monument est né de la volonté de Mgr Parisis d'honorer celui qui avait tant fait pour l'achèvement de la cathédrale. Le visage du prélat (paraît-il très ressemblant) le montre dans un état de béatitude en face de la Vierge.

Monument funéraire de Mgr de la Tour d'Auvergne
La fresque de la coupole
Fresque de la coupole de la chapelle de la Vierge.
Peinte par Marret, elle date de 1933. La fresque rassemble des épisodes de la Vie de la Vierge et rappelle que la
cathédrale Saint-Vaast est dédiée à Notre-Dame-de-l'Assomption. Cliquez sur l'image pour l'afficher en gros plan.
La fresque de la coupole (détail)
Fresque de la coupole (détail).
Du Ciel, la Vierge poursuit sa mission sur la terre.
Cliquez sur l'image pour l'afficher en gros plan.
LES AUTRES CHAPELLES DU DÉAMBULATOIRE
Statues de Philippe de Torcy et de Suzanne d'Humières Gisant de Philippe de Caverel
Ancienne chapelle Saint-Charles

CI-DESSUS, gisant de Philippe de Caverel, abbé de Saint-Vaast. Œuvre sculptée entre 1640 et 1660.

«««--- A GAUCHE, Statues de Philippe de Torcy, gouverneur d'Arras et de Suzanne d'Humières, son épouse. Œuvres de la deuxième moitié du XVIIe siècle.


Christ de pitié en bois d'un artiste local.
Jésus attend d'être mis en croix.

Une magnifique représentation du visage du Christ de pitié
On y lit tout le désespoir du supplicié et un appel au Père Céleste.

CI-DESSOUS :
Gisant de Mgr Julien, évêque d'Arras dans le transept sud.
Œuvre de Saupique.

Piéta en céramique
Piéta en céramique (XVIIe ou XVIIIe siècles).
Tête de Christ du calvaire d'Arras
Tête de Christ du calvaire d'Arras.
Cette œuvre exposée dans la chapelle du déambulatoire
est une copie de l'original gardé au Trésor de la cathédrale
(1ère moitié du XVIIIe siècle).
Ancienne chapelle Saint-Louis
Ancienne chapelle Saint-Louis dans le déambulatoire nord.
Tableau dans la nef
Tableau exposé dans la nef (Le Martyre de saint Pierre ?)
Ancienne chapelle Saint-Jérôme, retable
Ancienne chapelle Saint-Jérôme,
Retable du XVIIe siècle.
On remarque la présence d'anges de chaque côté du tabernacle.
Ils représentent la Foi et l'Espérance.
Ancienne chapelle Saint-Louis, retable

«««---A GAUCHE

Ancienne chapelle Saint-Louis

Autel et retable (XVIIe siècle)

CI-DESSOUS

Ancienne chapelle Saint-Jérôme

Gisant de Jean Sarrazin, abbé de Saint-Vaast et l'une des gloires du monastère.
Au XVIe siècle, ce fils d'aubergiste devint archevêque de Cambrai et Prince du Saint-Empire.

La nef et le maître-autel vus du chœur
La nef et le maître-autel vus du chœur.
L'orgue de tribune, de la maison Roethinger, date de l'entre-deux guerres.
Arrivé à Arras en 1939 en pièces détachées, il a été stocké dans des endroits humides pendant la guerre.
Enfin assemblé entre 1950 et 1962, l'instrument n'a jamais pu rendre ce qu'on attendait de lui.
Sur la photo, on voit qu'une partie est en restauration.

Documentation : «La Cathédrale d'Arras, une architecture monastique du XVIIIe siècle» (Le Joyel d'Arras Ed.),
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