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L'église Saint-Étienne
d'Ars-en-Ré fait preuve d'originalité en présentant
une église romane et une église gothique imbriquées.
Au XIe siècle, une petite chapelle romane fut construite,
puis agrandie au XIIe et transformée en gothique au XVe.
Pour se défendre des attaques des pillards venus de la mer,
le village édifia très tôt, autour de son église,
une enceinte fortifiée à la manière d'un château
fort. Celle-ci fut démantelée au XVIIIe siècle.
Sous la Révolution, Saint-Étienne devint Temple de la Réunion
et de la Raison. C'est sous ses voûtes gothiques que se tenaient
les séances de la société populaire des Amis
de la Liberté et de l'Egalité. Elle fut rendue au
culte en 1802.
L'église Saint-Étienne d'Ars est connue par ses cartes postales
et son clocher de 40m blanc et noir qui sert d'amer aux marins,
mais c'est aussi l'église d'une petite commune classée
parmi les plus beaux villages de France.
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Vue d'ensemble de l'abside et des autels : une abside centrale et
deux absides latérales qui datent de la construction de l'église
gothique au XVe siècle.
Les trois autels sur les absides datent du XVIIIe siècle. Au
premier plan, l'autel moderne est celui qui sert pour les offices. |

Au premier plan, la partie romane de Saint-Étienne et son portail
roman. |

Saint-Étienne d'Ars-en-Ré possède un portail roman de
très belle facture.
Malheureusement, il ne reste quasiment rien des sculptures sur les
voussures. |

L'imbrication de deux églises romane et gothique rend un plan
général indispensable. La partie romane est en haut,
la partie gothique en bas.
On voit que le transept roman a été réutilisé
comme narthex de l'église
gothique tandis que l'abside de l'église romane était
détruite.
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Vue générale de l'église Saint-Étienne d'Ars
avec son monument au morts.
La partie romane des XIe et XIIe siècles est à gauche
et au centre de la photo (avec le bras sud du transept).
Toute la partie de droite (partiellement cachée par le bras
sud du transept) correspond à l'église gothique du XVe
siècle.
On aperçoit, sur la droite, le bras sud du transept gothique.
Ainsi Saint-Étienne d'Ars a deux transepts! |

Nef romane du XIe siècle.
Elle possède deux travées et n'est éclairée
que par quatre petites fenêtres.
On remarquera la blancheur des murs comme, d'ailleurs, partout dans
l'église.
Cette blancheur omniprésente rappelle une règle de l'Ile-de-Ré
: les murs
externes des habitations doivent obligatoirement être de couleur
blanche. |

Chapelle des Fonts baptismaux fermée par une balustrade en
chêne. C'est le bras gauche du transept roman. |
La clé de voûte de la croisée d'ogives de la nef
romane comporte une décoration pittoresque : un visage de bonhomme
souriant
ou grimaçant.
Dans la photo de gauche,
cette clé de voûte est masquée par le lampadaire
suspendu. |
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L'enceinte de l'église Saint-Étienne
d'Ars-en-Ré
Au XIe siècle, l'église n'est qu'un édifice
rectangulaire (la nef romane actuelle). Au XIIe, l'abbaye
de Saint-Michel en l'Herm (en Vendée) reprend possession
de ses îles d'Ars et de Loix (dans l'actuelle Ile-de-Ré).
On peut penser qu'une première tranche de modifications
eut lieu à cette époque. Au XVe siècle,
sous la pression d'une population croissante, l'église
s'agrandit d'une partie gothique qui démultiplie
sa surface.
Cependant, comme l'abbaye des Châteliers
sur la commune de la Flotte-en-Ré, ces petits villages
insulaires demeuraient des proies tentantes pour les pillards
venus de la mer. Aussi les habitants d'Ars construisirent-ils
une enceinte fortifiée autour de leur église.
Hautes murailles protégées, à l'extérieur,
par une douve et s'appuyant sur un mur intérieur
épais. Le tout percé de trois portes bien
défendues. C'était un véritable château fort
dominé par une tour carrée de treize mètres
de hauteur, elle-même coiffée d'un dôme
aplati. |
De là il était facile d'observer la mer
et de repérer tous les navires. Entre les murailles
et l'édifice cultuel se trouvait un large terrain
à découvert où s'entraînaient
les hommes chargés de la défense. Il est
d'ailleurs possible que le nom d'Ars vienne du latin Arx
qui signifie «citadelle».
Le péril venu de la mer ne disparut vraiment qu'au
XVIIIe siècle. L'enceinte fut alors démantelée
petit à petit. Vers 1760, on utilisa des pierres
du mur pour paver des allées de l'église.
Sous la Terreur, en février 1794, l'ensemble de
la muraille fut démolie et l'on combla la douve
qui en protégeait l'accès. D'une manière
générale, le terrain fut remblayé
et arasé pour faciliter les exercices de la Garde
Nationale. C'est ainsi qu'on explique l'exhaussement du
niveau de la place de l'église et, par suite, l'enfouissement
du bâtiment cultuel. En effet, en étant sur
la place Carnot d'Ars, il faut descendre six marches,
devant le portail roman, pour accéder à
l'église. |
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Vue générale de l'église gothique
Photo prise au niveau de la troisième travée sur les
quatre que compte la nef. A gauche, la chaire à prêcher
date du premier quart du XVIIe siècle. |

Chapelle latérale de la Vierge
Le tableau illustre Notre-Dame du Rosaire |

Chapelle latérale Saint-Nicolas.
Les voûtes gothiques blanches et très bombées
ressemblent à de vrais parachutes. |

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Vue de l'église Saint-Étienne depuis l'abside centrale.
Le maître-autel qui sert aux offices est entouré de stalles.
A GAUCHE, le maître-autel, dédié à Saint-Étienne,
de l'abside centrale, Il date du XVIIIe siècle.
Le tableau illustre le martyre de saint Etienne (lapidation). |

Sculpture en pierre d'un chérubin
dans l'abside centrale |
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La chaire à
prêcher de Saint-Étienne d'Ars, en noyer, est donnée
par la base Palissy comme étant du 1er quart du XVIIe
siècle.
Elle est supportée par une très belle tête
sculptée évoquant Samson.
La partie inférieure de son abat-voix cache une colombe. |
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Chapelle du Sacré-Cur dans le bras sud du transept gothique
Cette chapelle a été construite en 1654. À la Révolution
elle est transformée en poudrière, puis restaurée
en 1824.
Elle était autrefois la chapelle des Marins, à la suite
de deux naufrages survenus en 1852.
Deux ex votos en portent témoignage : une maquette, «la
Reine des Anges» (brick ponté à deux mâts),
réalisée par un marin d'Ars en 1854 et une peinture
à l'huile, «la Lucile», où l'on voit un
trois-mâts
goélette anglais porter secours à un chasse-marée
français bien secoué par la tempête. |
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Piéta en bois peint
dans une chapelle latérale |

Table de communion. L'église Saint-Étienne possède
encore, sur toute la longueur de son abside,
cet objet de rareté - en bois! - que l'on ne trouve plus
que dans les vieilles églises.
La photo montre la partie centrale de cette table, sculptée
dans le chêne, sur une seule face.
Cette sculpture remonte au XVIe siècle. Les parties droite
et gauche de la table de communion
(visibles sur d'autres photos dans cette page) sont en noyer
et de date plus récente. |
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Vue générale des trois autels de l'abside derrière
les imposants piliers ronds de la nef
Il s'en dégage une beauté certaine comme en dégage
aussi l'aspect pittoresque du village d'Ars-en-Ré, l'un des
plus beaux villages de France. |
Source : Panneaux d'information exposés
dans l'église Saint-Étienne |
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