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L'église Saint-Porchaire de Poitiers
fait partie des rares églises à double-nef, comme
celle de Saint-Sauveur
à Caen. Elle est issue d'une église primitive carolingienne
du IXe siècle dont il ne reste qu'un mur de façade
et la crypte. Dans la seconde moitié du XIe siècle,
adossé à ce mur, on construisit un superbe clocher
roman. Puis l'église elle-même fut reconstruite de
1509 à 1520.
L'église présente deux nefs gothiques côte-à-côte
: l'une, au nord, construite pour les paroissiens ; l'autre, au
sud, pour les moines desservant l'église. Rien ne les sépare
si ce n'est trois piliers cylindriques.
Un des autels possède un retable baroque tout à fait
remarquable. De la sorte, l'église Saint-Porchaire de Poitiers
présente à elle seule une évolution de l'art
religieux sur sept siècles : carolingien, roman, gothique
et baroque!
Porchaire était l'abbé de la communauté de
saint Hilaire à la fin du VIe siècle. À sa
mort, il fut enterré dans un endroit tout proche de l'église
actuelle. Sa tombe devint un lieu de vénération. À
la fin du IXe siècle, ses restes furent transportés
dans une crypte au-dessous d'un sanctuaire que l'on venait de construire
(à l'endroit de l'église actuelle).
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Vue des deux nefs en entrant dans l'église |
Architecture.
Les colonnes qui séparent les nefs n'ont pas de chapiteaux
: les nervures de la voûte sortent directement des colonnes
(art gothique finissant) ce qui offre un effet de légèreté
très agréable dans cet espace réduit
(allure dite en palmier). Le magnifique déambulatoire
de l'église Saint-Séverin
à Paris présente un effet similaire et décuplé
puisqu'on le compare habituellement à une forêt
de palmiers.
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Chapiteau sculpté des colonnes du porche
On y voit des lions, des oiseaux. Sur la colonne de droite,
Daniel est
dans la fosse aux lions. Il est sauvé par la main de
Dieu. |
Chapiteau sculpté des colonnes du porche |
Un des deux vitraux latéraux (réalisés
en 1912 dans un ton grisaille) exposant des symboles liturgiques.
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Vue d'ensemble des deux autels.
À gauche, l'autel majeur (celui des paroissiens). À
droite, l'autel de la Vierge dans la nef des moines. |
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Symboles liturgiques
dans les vitraux |
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Vue de la nef et du côté gauche avec ses chapelles
latérales
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À DROITE, Chapelle
latérale du Sacré Cur ---»»»
Le Sacré Cur est entouré de la statue de
sainte Radegonde (à gauche) et de sainte Thérèse
de Lisieux (à droite).
Ces chapelles latérales très peu profondes ont
été rajoutées vers le milieu du XVIe siècle |
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Vitrail
des évangélistes : Marc et son lion (l'animal du désert,
là où commence la prédication) et Matthieu
avec un homme ailé (car Matthieu commence son évangile
par le rappel de la généalogie du Christ) |
Vitrail
des évangélistes : Luc et le taureau (animal du sacrifice),
Jean et l'aigle
(les versets de Jean transportent le lecteur vers les hauteurs divines). |
Les vitraux
de Saint-Porchaire ont été réalisés
en 1912 par Henri Carot (1850-1919).
En privilégiant une tonalité en grisaille, l'artiste
est resté fidèle au goût de la fin du
XVe siècle (le chur a été achevé
en 1520). Dans la nef, D. Carot a réalisé quatre
vitraux latéraux représentant les quatre Évangélistes.
On remarque que les visages sont blancs, ce qui leur donne
l'apparence de statues de marbre. Chaque évangéliste
tient une banderole
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(appelée phylactère)
où sont écrits les premiers mots de son évangile.
Il est intéressant de voir que les vitraux sont dissymétriques
: celui de Luc et Jean (ci-dessus) est plus grand que l'autre
(présence d'architecture sous leurs pieds). Le plus
grand vitrail se trouve dans la nef des moines (au sud).
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L'autel majeur dans la nef nord dédiée au culte des
paroissiens.
Le magnifique retable est de style baroque. Au premier plan, l'autel
servant au culte face au fidèle.
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Vitrail de l'autel majeur : le
Christ ressuscité apparaît à Marie-Madeleine
qui apporte des aromates pour embaumer le corps.
Marie-Madeleine porte une robe et un manteau. On remarque
des fourrures qui bordent les manches de la robe. C'est
conforme aux vêtements des dames de la fin du
XVe siècle.
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L'autel du premier plan est orné des quatre Évangélistes
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La Vierge portant l'Enfant
(bois polychrome du XVIIe siècle) |
Le retable baroque de l'autel majeur
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Vitrail de la Nativité de l'autel de la Vierge
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L'autel de la Vierge (nef des moines). A gauche, statue de saint
Porchaire, à droite celle de saint Hilaire.
Le vitrail de la Nativité surplombe l'autel.
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Le vitrail
de la Nativité retient l'intérêt.
Henri Carot s'est inspiré d'un tableau de Barth Zeiblom,
un peintre de la seconde moitié du XVe siècle.
Saint Joseph y est vêtu d'un costume bourgeois, commun
à l'époque. Il a une bourse à la ceinture
et sa main gauche tient une bougie. L'Enfant Jésus
est posé à terre. En effet, ce n'est qu'au XVIe
siècle qu'on prendra l'habitude de le représenter
sur de la paille.
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Devant le vitrail se tient la statue
de la Vierge portant l'Enfant
en bois polychrome du XVIIe siècle (voir ci-dessus
à gauche). Le contraste est saisissant entre le visage
de la Vierge qui semble complètement dépitée
par le spectacle des hommes, et l'attitude de l'Enfant qui
montre le ciel pour lui redonner espoir.
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La nef sud dédiée au culte des moines. Au fond l'autel
de la Vierge.
À DROITE, chapelle latérale sud, saint Joseph est entouré
du curé d'Ars et de saint Antoine de Padoue ---»»» |
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Vue des deux nefs depuis l'autel majeur (celui de la nef des paroissiens)
La chaire à prêcher, sur la droite, date du XVIIe siècle.
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Documentation : feuillets disponibles dans
l'église
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