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Page créée en 2011
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Sainte Radegonde dans un vitrail de l'abside

L'église Sainte-Radegonde à Poitiers est l'héritière d'anciens sanctuaires construits à cet endroit pour abriter le tombeau de la sainte (ancienne épouse du roi franc Clothaire Ier). Radegonde consacra la seconde partie de sa vie à la prière et aux pauvres dans son monastère de Sainte-Croix. L'église possède des aspects romans et gothiques bien distincts et sa crypte abrite le sarcophage de la reine Radegonde. La partie romane (chœur et tour-clocher) est très ancienne (fin du XIe siècle). Il en exhale un charme «vieilles pierres» très attrayant. La nef remonte au début du XIIIe siècle. Son aspect architectural est assez simple ; elle n'a ni transept, ni collatéral.
Flâner dans le déambulatoire de Sainte-Radegonde, c'est se projeter neuf siècles dans le passé. Même si les restaurations des fresques au XIXe siècle n'ont pas toujours été très heureuses, vous serez captivé par l'atmosphère envoûtante de recueillement que dégage cette église.

La nef et le choeur de Sainte-Radegonde
Vue générale de la nef et du chœur de Sainte-Radegonde à Poitiers. Il n'y a ni transept, ni collatéraux.
Le chœur roman est surélevé à cause de la crypte au-dessous. La nef est en style gothique du début du XIIIe siècle.
L'aspect extérieur de Sainte-Radegonde
Le côté nord de Sainte-Radegonde avec sa nef gothique
La flèche qui surplombe le chevet roman (sur la gauche) a été rajoutée à une époque postérieure.
Le portail gothique du clocher-porche roman
Tympan et voussures en gothique flamboyant sur le clocher-porche roman.
C'est un enrichissement apporté à la fin du XVe siècle. Les statues sont modernes.
Vitrail de Sainte-Radegonde
Vitrail de Sainte-Radegonde dans l'abside (XIXe siècle).
Le clocher-porche roman
Le clocher-porche de Sainte-Radegonde.

Le très beau clocher-porche de Sainte-Radegonde date de la fin du XIe siècle, sauf la porte, en gothique, qui a été réaménagée au XVe. L'étage des cloches est à plan carré ; le dernier étage est octogonal et le toit est à pans coupés : ce sont là des caractéristiques de clochers romans. Ce clocher-porche rappelle celui de l'église Saint-Porchaire, également à Poitiers.

Le chœur roman. Les fresques (de l'époque gothique) ont été retouchées au XIXe siècle. Les chapiteaux qui surmontent les piliers sont principalement ornés de motifs végétaux ou de lions. Les voûtes du chœur sont en plein cintre, conformément au premier âge du style roman.

Le choeur et ses élévations romanes
Le chœur roman et ses élévations du côté sud.
Elévations du côté nord dans la nef
Elévations gothiques dans la nef.

Les vitraux sont daté de la seconde moitié du XIIIe siècle et du XIVe siècle. Cliquez dessus pour les afficher en gros plan.Au-dessus des arcades, une rangée d'une centaine de modillons orne la coursière de circulation. Les voûtes très bombées sont de type domical et relèvent du style gothique Plantagenêt.

A propos des vitraux, on notera que, au cours des âges, leurs médaillons ont été démontés et remontés à plusieurs reprises. C'est pourquoi il est difficile de les interpréter.

Vitrail du XIIIe siècle
Très beau vitrail du XIIIe siècle
au niveau de la première travée

Cliquez sur l'image pour l'afficher en gros plan.
Modillon sous la coursière de circulation
Modillon à tête d'homme rieur dans la nef
Le choeur et le maître-autel de Sainte-Radegonde
Vitrail de la vide de sainte Radegonde
Vitrail sur la vie de la reine Radegonde
(fin XIIIe siècle et XIVe siècle)
Cliquez sur l'image pour afficher la totalité du vitrail.

A DROITE -----»»»
Le maître-autel de l'église Sainte-Radegonde
au milieu du chœur roman

Le déambulatoire
Le déambulatoire et la chapelle axiale de la Vierge.
Modillon sous la coursière de circulation
Modillon à tête d'homme grimaçant dans la nef.
Vitrail de la vide de sainte Radegonde
Vitrail sur la vie de Radegonde (XIIIe-XIVe).

Radegonde reçoit une relique de la Vraie Croix (celle de la Crucifixion) envoyée par l'empereur de Constantinople. Le monastère pour femmes qu'elle a créé devient alors l'abbaye Sainte-Croix. Cliquez sur l'image pour afficher la totalité du vitrail.

La chapelle axiale de la Vierge
La chapelle axiale de la Vierge date de la fin du XIe siècle.
Cliquez sur le vitrail.
La crypte avec le sarcophage de sainte Radegonde
La crypte de Sainte-Radegonde, qui abrite le sarcophage de la reine,
a subi beaucoup de modifications depuis le XIe siècle.
Ex-voto
«MERCI POUR LE MIEUX OBTENU
DEMANDONS ENTIÈRE GUÉRISON»

Ex-voto. Cet ex-voto extraordinaire se trouve derrière la statue de la sainte, en haut et sur la gauche.
Sans aucun doute, un client mécontent du service et qui en exige plus pour ses prières...

Modillon sous la coursière
de circulation dans la nef ---»»»

Modillon sous la coursière de circulation

Hippolyte Taine à Sainte-Radegonde. On peut lire dans les Carnets de Voyage de cet historien le récit de son passage à Poitiers vers 1863-1865 et celui de la visite qu'il fit au tombeau de sainte Radegonde. On en donne ici quelques extraits.
Rappelons que ces notes ont été écrites dans un premier jet, presque toujours sans correction ni rature. Au niveau de la ponctuation, on notera l'abus du point-virgule, mais c'était une façon assez courante d'écrire au XIXe siècle.
«On compte par an trois cent mille personnes qui viennent à la châsse de sainte Radegonde ; quand vient la fête de la sainte, en août, les pèlerins sont si nombreux et en général si pauvres qu'ils couchent dans une sorte de camp hors de la ville. J'ai vu le tombeau : il est dans une jolie église gothique du XIIe siècle déjà fortement enfoncée en terre. À toutes les portes et dans toutes les rues avoisinantes foisonnent des femmes qui courent sur vous et vous persécutent, avec de petites médailles de cinq sous, de dix sous et quantité de cierges ; sur le seuil, de vieux mendiants implorent la charité d'une voix chevrotante et lamentable. En vingt minutes, j'ai vu une douzaine de personnes entrer, gens du peuple, demi-bourgeois, tous avec un ou plusieurs petits cierges ; les plus riches ne se sont pas contentés de cela ; ils sont allés dans un magasin latéral faire provision d'un assortiment de cierges plus complet.
Il y a deux reliques et l'empreinte du pied de Jésus-Christ apparaissant à la sainte [le Pas-de-Dieu, voir plus bas] ; les deux statues sont coloriées ; quantité de sous ou pièces de deux sous jetés à travers la grille ; tous les matins, dit-on, on jette quelques sous pour amorcer. Au fond de l'église est la crypte ; très basse, très obscure, une vraie nuit d'un noir terrible et lugubre, sous une voûte écrasée, percée de lourdes baies cintrées ; on tâtonne des mains, on pose le pied sans savoir où, dans les ténèbres de cette

Statue de sainte Radegonde dans la crypte

humidité sépulcrale. Le tombeau est une pesante pierre creusée, exhaussée au-dessus du sol, sombre et brune, marbrée de reliefs barbares ; il est presque invisible tant il est rejeté dans la noirceur par la profusion et le contraste des cierges toujours brûlant ; des ex-voto, des portions de poupées, des membres de cire sont plantés entre les cierges ; la fumée chaude monte en rampant sur les voûtes ; l'épaisse odeur de la cire se mêle à l'odeur de cave. C'est vraiment un spectacle du Moyen Âge : ce flamboiement violent au fond d'une sorte de puits, au-dessus des os d'une morte, est une vision de Dante ; il y a de quoi remuer les nerfs dans le silence tragique de cette obscurité terrible ; c'est la fosse mystique d'une sainte qui, du milieu de la pourriture et des vers, voit dans son cachot de terre gluante entrer le rayonnement éblouissant du Sauveur. (...) Mme B... qui a conduit ses enfants aux stations de la semaine sainte, en a ramené un malade, avec des crises de nerfs. Quand j'étais à Poitiers, une paysanne ayant approché son œil d'une fente du sépulcre y vit le ciel ouvert et Jésus-Christ dans sa gloire. Cela fit miracle. Dernièrement on y a conduit une lépreuse ; elle y est restée une heure pendant la messe, rampant sous la châsse avec des cris épouvantables. Elle était entrée en sueur et il y fait froid comme dans un caveau ; elle en est sortie guérie et est morte trois jours après. Un médecin qui la visita, attribua la guérison, puis la mort, à une réaction trop forte ; mais le miracle n'en a pas été moins authentique, et l'incrédulité du docteur lui a fait beaucoup de tort.»
Source : «Par nos villes et nos campagnes, Carnets de voyage» Hippolyte Taine, éditions Libretto.


«««--- La statue de sainte Radegonde (XVIIe siècle)
est l'œuvre du sculpteur Nicolas Legendre.
La crypte de Sainte-Radegonde
La crypte de Sainte-Radegonde
La Crucifixion, tableau du XVIIe siècle dans la nef
Tableau de la Crucifixion dans la nef.
(XVIIe siècle)

A DROITE, tableau du XVIIe siècle dans la nef (thème indéterminé)
Tableau du XVIIe siècle dans la nef
Vitrail sur fond de grisaille
Un extrait de vitrail - assez surprenant - dans la nef
(Vitrail des miracles de sainte Radegonde?)
Par son fond en grisaille, ce vitrail daterait du XIVe siècle.
Vitrail sur la vie de sainte Radegonde
Vitrail de la vie de sainte Radegonde (fin XIIIe).
Enfeu, le "Pas-de-Dieu"
L'enfeu du «Pas-de-Dieu».

Le «Pas-de-Dieu».
Il date du XVIIe siècle. Un an avant sa mort, Radegonde a une vision du Christ. Celui-ci lui annonce qu'il l'accueillera bientôt au Paradis. Au passage, il laisse la trace de son pied dans la pierre.

Sculpture de tête de roi dans la chapelle Sainte-Madeleine

Chapelle Ste-Madeleine.
De style Plantagenêt, elle date du début du XIIIe siècle. De grands tableaux historiques sur la vie de sainte Radegonde y sont exposés. On y voit aussi de nombreux bustes de rois et de reines. Ci-contre, un roi sculpté en cul-de-lampe.

Le "Pas-de-Dieu"
Le «Pas-de-Dieu» dans l'enfeu.
Chapelle Sainte-Madeleine
La chapelle Sainte-Madeleine (côté sud de la nef).
La nef et le buffet d'orgue vus du choeur
La nef et son buffet d'orgue (moderne) vus du chœur.

Source : Panneaux d'information historique exposés dans l'église
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