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L'église du Cur-Immaculé-de-Marie
dans le 16e arrondissement de Paris est une église espagnole
de style néogothique. Sa forme est traditionnelle : c'est
celle de la croix latine avec nef, transept saillant et une abside
plate. Le chur, la nef et le transept sont ornés de
grandes peintures illustrant les thèmes du Nouveau Testament
ou glorifiant les saints et saintes d'Espagne. Comme toujours dans
les édifices religieux de culture ibérique, les statues
sont d'un réalisme absolu, avec des vêtements aux coloris
très travaillés (voir la Vierge
et saint François-Xavier
plus bas). On notera aussi le grand nombre de vitraux historiés
ou dédiés à la Vierge ou aux saints de l'Église
espagnole.
Il n'a pas été possible de trouver de documentation
sur cette église : son origine, sa construction, son ancienneté.
Néanmoins, on pourrait la dater de la fin du XIXe siècle
ou du début du XXe. Quant à son propriétaire,
il est probable que ce soit l'État espagnol ou l'Église
d'Espagne.
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Vue d'ensemble de la nef |
Un petit
mot d'architecture. La nef, scandée d'arcades
en plein cintre, compte deux niveaux d'élévation.
Les fresques latérales les séparent de manière
très heureuse en apportant une touche de couleur au
milieu de la blancheur de la pierre. Ces fresques sont accompagnées
en haut et en bas d'une corniche peu saillante qui rehausse
leur contenu coloré et attire le regard. Le tout contraste
élégamment avec des piliers engagés qui
se
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hissent sans entraves jusqu'à
la naissance de la voûte d'ogives, renforcée
d'arcs doubleaux (voir la dernière
photo de cette page). La sobriété des formes
et des décorations donne un résultat très
convaincant. Ajoutons que, par temps clair, les fenêtres
du deuxième niveau assurent une assez bonne luminosité
à la nef.
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La façade néogothique de l'église |
L'église espagnole du 16e arr. de Paris affiche clairement
sa nationalité. |
Vitrail dans la nef |
L'Église
d'Espagne au XVIe siècle. En Europe, les
débuts du XVIe siècle marque la fin du gothique.
À cette époque, l'Espagne commence à
se tailler un empire qui sera mondial. L'Église espagnole,
très puissante, est soumise au monarque. Elle gère
la vie intellectuelle par le biais des universités
(Salamanque, Alcalá) ; les collèges des Jésuites
vont suivre dans la seconde moitié du siècle.
Sa moralité s'améliore grâce aux réformes
du cardinal Cisneros. En revanche, la tolérance des
Rois Catholiques disparaît. En 1492, les juifs ont dû
choisir entre la conversion et l'exil. En 1502, c'est au tour
des musulmans de Grenade ; en 1525, de ceux d'Aragon. Les
juifs convertis deviennent les «conversos» et
parviennent à s'intégrer, tandis que les seconds
- appelés les «morisques» - restent suspects
aux yeux du reste de la population. Quant aux protestants,
ils ont eu à peine le temps de souffler : les petits
groupes de réformés à Valladolid et à
Séville disparurent sous le coup des autodafés
de 1559 et 1560. La pensée d'Erasme subit aussi les
foudres de l'Église espagnole. En 1537, le Saint-Office
interdit ses ouvrages dans la langue castillane et les «purifie»
dans la langue latine.
Néanmoins, l'Église d'Espagne du XVIe siècle
reste «grande» : Ignace de Loyola fonde l'ordre
des Jésuites ; théologie et mysticisme brillent
de fortes personnalités (Vitoria, Molina, Soto, sainte
Thérèse d'Avila, saint Jean de la Croix, etc.).
Source : Encyclopædia Universalis, article «Espagne».
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Le chur est enrichi de peintures murales rappelant les grandes
figures du christianisme espagnol
La peinture du haut illustre la Vierge en majesté parmi les
moines qui ont marqué l'Histoire de l'Espagne
«««--- À GAUCHE, Vitrail dans le transept
: un hommage aux nations converties |
Partie gauche du chur
Hommage aux évêques, moines et moniales béatifiés
de l'Église espagnole |
Partie centrale du chur
La statue de la Vierge est d'un grand réalisme.
On pourra la comparer avec celle de Notre-Dame-de-Fatima
dans le XIXe arrondissement de Paris, confiée à la communauté
portugaise. |
Partie droite du chur
Hommage aux évêques, moines et moniales béatifiés
de l'Église espagnole |
Peinture de la partie haute du chur :
la Vierge en majesté, portée par deux anges, trône
parmi les moines qui ont marqué l'Histoire de l'Espagne
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Vitrail dans le transept
Un hommage aux nations converties |
Le chur
Le mur de côté est percé - de manière fort
peu banale - d'une triple baie dans la pierre.
Cette innovation apporte une très belle touche médiévale. |
Croisillon gauche du transept avec ses vitraux historiés |
Autel de saint François-Xavier
Croisillon droit du transept |
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Autel du Sacré-Cur
Croisillon gauche du transept
«««--- À GAUCHE, Vitrail dédié
au Sacré-Cur
Les donateurs figurent dans la partie basse. |
La statue de saint François-Xavier, plus vraie que nature,
n'est pas dénuée d'intérêt ni de
charme dans un pays comme
la France où la tradition religieuse les veut plus dépouillées.
«««--- À GAUCHE, Hommage à l'Église
espagnole
dans ce vitrail du transept |
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Saint François-Xavier |
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Peinture
murale dans la nef : les Rois Mages
Vitrail dans le transept : Vierge en majesté
---»»»--»» |
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Peinture murale dans la nef
Le Père Céleste chasse Adam et Ève du Paradis |
Vitrail dans le transept |
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Bas-côté droit |
La nef et l'orgue de tribune vus depuis le croisillon gauche du transept |
Vitrail dans la nef |
Documentation : Rien n'a pu être trouvé
sur cette église. Pour l'historique sur l'Église d'Espagne
au XVIe siècle : Encyclopædia Universalis, article «Espagne» |
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