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L'église Notre-Dame-de-la-Compassion
est née d'un drame : la mort accidentelle du prince héritier,
le duc Ferdinand-Philippe d'Orléans en 1842, à l'âge
de 32 ans. La même année, la reine Amélie fait
ériger une chapelle commémorative en l'honneur de
son fils disparu, à l'endroit où le drame s'est produit,
sur la route de Neuilly. L'architecte Pierre-Bernard Lefranc
est chargé de sa construction (sur les plans de Pierre-François
Fontaine). Consacrée en 1843, la chapelle est dédiée
à saint Ferdinand de Castille et à Notre-Dame de la
Compassion (que l'on implore pour les morts brutales).
En 1970, pour la construction du palais des Congrès, la Chapelle
Royale Saint-Ferdinand est déplacée pierre par pierre
à son emplacement actuel, porte des Ternes. Enfin, en 1993,
le sanctuaire est érigé en paroisse par l'archevêché
de Paris sous le vocable de Notre-Dame-de-la-Compassion (nom choisi
par Louis-Philippe dès 1843).
L'architecte s'est inspiré du mausolée de Galla Placidia
à Ravenne. En réalité le style adopté
est très éclectique. On y trouve des éléments
byzantins, romans, gothiques, classiques et Renaissance. L'édifice
est également intéressant pour ses vitraux réalisés
par la Manufacture royale de Sèvres
sur des cartons
d'Ingres (qui était un ami du prince héritier).
Ils sont consacrés aux saints patrons de la famille royale
d'Orléans. Cette page les reproduit en très grande
partie.
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Vue d'ensemble de l'église.
Elle se réduit à une petite nef, un transept et un chur.
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La chapelle.
Le peintre Ary Scheffer (1795-1858), qui était très
lié avec le défunt, reçut la mission
de choisir le ton artistique du décor. Il le voulut
sobre pour mettre en évidence les sculptures (Piéta
et cénotaphe) ainsi que les vitraux. Certains historiens
voient dans la chapelle Saint-Ferdinand un manifeste politique
de la Monarchie de Juillet. Il n'en reste pas moins que cet
édifice constitue un très bon exemple de l'esthétique
romantique dite du «juste milieu», une tendance
artistique qui allait bientôt décliner.
On se reportera avec intérêt à la Chapelle
Royale Saint-Louis à Dreux où repose le
prince héritier Ferdinand-Philippe (1810-1842) à
côté de son épouse la princesse Hélène
de Mecklembourg-Schwerin, duchesse d'Orléans (1814-1858).
Cliquez ici
pour voir les gisants de la nécropole royale.
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Séparés par la religion,
les deux époux ne reposent pas dans la même chapelle
: il est catholique, elle est protestante.
L'autre intérêt de découvrir la nécropole
royale est de constater la similarité des vitraux entre
les deux édifices. Ils ont tous été réalisés
par la Manufacture de Sèvres
et trois sont identiques : saint Philippe, sainte Amélie
et saint Ferdinand (pour ce dernier, la couleur de la tunique
a changé). Précisons que la chapelle royale
Saint-Ferdinand est postérieure à la nécropole
royale de Dreux.
Cliquez ici
pour afficher le vitrail de la nef de la nécropole
où l'on voit ces trois vitraux.
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L'église Notre-Dame-de-la-Compassion est engloutie par
les
immeubles de la porte des Ternes. |
À DROITE ---»»»
La façade et son arc byzantin, place du général
Koenig à la porte des Ternes (17e).
Le style général de la chapelle est inclassable. |
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L'accident
du prince héritier d'Orléans.
On sait peu de choses sur l'accident qui a coûté
la vie au fils aîné du roi Louis-Philippe,
le 13 juillet 1842. Venant du Palais des Tuileries,
la calèche du prince passait à la Porte
Maillot et allait vraisemblablement s'engager dans l'actuelle
rue de Chartres, à Neuilly. Sans doute pour gagner
le palais de Neuilly, résidence préférée
de la famille régnante. Le prince venait saluer
sa mère, la reine Amélie, avant de gagner
Saint-Omer pour inspecter les troupes. Les chevaux s'emballèrent
et il fut éjecté de sa calèche
qui était un véhicule découvert.
Porté mourant dans la maison d'un épicier,
il expira dans l'après-midi. La maison fut rachetée
par le roi au mois d'août. À son emplacement,
on érigea la chapelle commémorative. Le
prince est enterré à la chapelle
royale de Dreux. Voir le gisant en cliquant ici.
Le livre de la RMN cité en source apporte une
précision intéressante sur l'accident.
Dans une brochure anonyme de 1843, portant sur la description
de la chapelle Saint-Ferdinand et de la chapelle
de Dreux, on apprend qu'il y avait des travaux de
fortifications autour de Paris (c'est-à-dire
sur le boulevard des Maréchaux actuel) et que
la route, rendue dangereuse, était jonchée
de grosses pierres. Par malchance, le prince Ferdinand
n'avait trouvé aux Tuileries qu'une voiture découverte,
peut-être parce que les autres étaient
parties pour Saint-Omer où il y avait des manuvres.
Quand il était en uniforme (ce qui était
le cas ce jour-là), Ferdinand-Philippe veillait
toujours à monter dans des véhicules mieux
protégés et donc plus discrets. Les chevaux
s'étant emballés, comment l'accident s'est-il
passé? On ne sait. Le prince fut-il proprement
éjecté de sa voiture compte tenu des secousses
d'une calèche qui roule sur un mauvais chemin
à une vitesse proche du galop? Ou bien a-t-il
voulu sauter de la voiture pour échapper au danger
(version retenue par la brochure anonyme)? Quoi qu'il
en soit, il est vraisemblable qu'il s'est fracassé
la tête sur l'une de ces grosses pierres qui encombraient
le chemin. L'histoire rapporte que l'accident eut lieu
à 11h 30 du matin et que le prince expira à
16h 30 dans la maison toute proche d'un modeste épicier.
Le prince, qui avait pris part à la Révolution
de 1830, était très populaire. Que se
serait-il passé dans l'histoire de France sans
cet accident? En 1848, après l'abdication de
son père, serait-il monté sur le trône?
Y aurait-il même eu une révolution? La
France serait-elle toujours une monarchie? Alfred de
Musset a embrassé l'ampleur du problème
dans un mot magistral : «Une heure a détourné
tout un siècle».
Source : Ingres. Les
cartons de vitraux des collections du Louvre
de Jacques Foucart, RMN 2002, article : «La série
de Saint-Ferdinand».
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Le chur et sa voûte de la chapelle commémorative
rappellent le style gothique pour le haut et le style roman
pour le bas (avec sa série d'arcades). Le mobilier est
de style classique. |
«««---
À GAUCHE
Les chapiteaux à feuillages rappellent le style
gothique. |
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Vitraux dans la nef : Saint François d'Assise, sainte Adélaïde
et l'Archange Raphaël.
Manufacture de Sèvres,
cartons de Jean-Auguste-Dominique Ingres.
L'archange Raphaël avec ses bras levés vers le Ciel et
son léger drapé blanc a été très
admiré à l'époque. |
Clés de voûte de style Renaissance
dans le chur. |
Le chur de Notre-Dame-de-la-Compassion et sa Piéta exécutée
par de Triqueti.
La Piéta est entourée d'un vitrail représentant
saint Philippe (qui prend les traits du roi Louis-Philippe Ier)
et d'un autre représentant sainte Amélie, la sainte
patronne de la mère du défunt, la reine Marie-Amélie. |
Saint Philippe, apôtre.
Carton de Jean-Auguste-Dominique Ingres (1780-1867)
Voir le vitrail de saint
Philippe à la Chapelle Royale
Saint-Louis à Dreux. |
Piéta de Notre-Dame-de-la-Compassion exécutée
par Henri-Joseph de Triquetti (1804-1874).
Statue en marbre blanc réalisée sur les dessins du peintre
Ary Scheffer. |
Sainte Amélie, reine.
Carton de Jean-Auguste-Dominique Ingres (1780-1867)
Voir le vitrail de sainte
Amélie à la Chapelle Royale
Saint-Louis à Dreux. |
Vitrail en forme de rosace : l'Espérance. |
Piéta de Notre-Dame-de-la-Compassion, détail.
Henri-Joseph de Triquetti (1804-1874).
«««--- À GAUCHE : les rosaces constituent
la contribution gothique à l'édifice.
Carton de Jean-Auguste-Dominique Ingres (1780-1867) . |
Saint Ferdinand, roi.
Voir le vitrail de saint
Ferdinand à la Chapelle Royale
Saint-Louis à Dreux.
Le visage de saint Ferdinand porte les traits du
prince Ferdinand-Philippe d'Orléans (voir le gisant
à la Chapelle royale de Dreux). |
Vitrail en forme de rosace : la Foi. |
Le chur, la croisée et le croisillon droit du transept
où trône le cénotaphe de de Triqueti.
C'est le peintre Ary Scheffer (1795-1858) qui a été
chargé du ton artistique de la chapelle. |
Les
cartons de Jean-Auguste-Dominique Ingres.
Les historiens sont très bien renseignés
sur l'histoire des vitraux de la chapelle Saint-Ferdinand
(comme sur ceux de la chapelle
royale des Orléans à Dreux). Tous
les cartons de Saint-Ferdinand ont été
réalisés par le peintre Jean-Auguste-Dominique
Ingres (1780-1867) à la demande expresse du roi
Louis-Philippe qui a voulu honorer la grande amitié
cultivée entre son fils défunt et le peintre.
Pour la construction de la chapelle et la création
des cartons, tout se fit avec rapidité, mais
non sans concertation, tous voulant plaire à
un roi aimé, plongé dans un deuil douloureux.
Les vitraux seraient réalisés par la Manufacture
royale de Sèvres
qui était, à cette époque, sous
la direction d'Alexandre Brongniart. Ingres reçut
commande de douze cartons, chacun devant représenter
un saint ou une sainte dont le prénom rappelait
les membres de la famille royale. Les cartons feront
2,10 m de haut sur 92 cm de large : ils seront donc
en taille réelle et les vitraux seront de la
même dimension.
Ingres, très honoré, se mit au travail
aussitôt et rendit compte régulièrement
de l'avancée de ses travaux à Brongniart.
Dès qu'un carton était terminé,
il était porté à la Manufacture
royale qui réalisait le vitrail sans délai.
L'équipe de peintres de Sèvres
était placée sous la direction du très
compétent Louis Robert. Le roi, qui voulait que
tout fut fini (chapelle et vitraux) pour le 13 juillet
1843, premier anniversaire de la mort de son fils, était
tenu au courant de l'ensemble des travaux. On sait que
c'est lui en personne qui a décidé de
la dimension et de la forme (cintrée) des vitraux.
À ces douze cartons, il faut ajouter trois rosaces
(pour le transept et la façade de l'entrée)
où figureront les trois vertus théologales
: la Foi, l'Espérance et la Charité. Le
tout de la main d'Ingres. Les choses ne traînent
pas : dès le 8 septembre, Sèvres
dispose de trois cartons et commence la peinture. La
collaboration entre la Manufacture et le peintre est
très étroite : échanges de lettres,
visites d'Ingres à Sèvres.
--»»
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Vitrail à trois lancettes à l'entrée de
la chapelle :
Saint Clément, sainte Rosalie et saint Antoine de Padoue.
Carton de Jean-Auguste-Dominique Ingres (1780-1867). |
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L'archange Raphaël, détail.
Carton de Jean-Auguste-Dominique Ingres (1780-1867). |
--»» La liste
des saints retenue changea à plusieurs reprises.
Saint Ferdinand avait même été oublié
au début ! Il fut un moment question de retirer
Charles pour mettre Ferdinand. Finalement, les deux
personnages figureront dans la chapelle. On fit appel
aux sommités parisiennes en iconographie des
saints pour s'assurer de l'orthographe latine des figures
choisies. Le 15 octobre 1842, tous les cartons (du moins
ceux prévus à cette date) étaient
faits, et neuf vitraux déjà réalisés.
Ingres avait travaillé d'arrache-pied. Fin octobre,
le roi vint à Sèvres
et trouva que les vitraux étaient «trop
peu montés de ton, trop transparents» [lettre
de Brongniart au comte de Montalivet, intendant général
de la Liste civile]. Mais, comme Ingres les trouvait
fort beaux et très réussis, le roi céda
devant l'«opinion d'art» du peintre. Toutefois,
Brongniart s'engagea à revoir la trop grande
transparence de certaines draperies.
Après de nouvelles modifications dans la liste
des saints et le passage de douze à quatorze,
Ingres travaillait encore sur Ferdinand, Raphaël
et Charles fin 1842 - début 1843. Il plaça
la tête du prince défunt dans le vitrail
de Ferdinand (certainement avec l'accord du roi). Janvier
1843 : la liste des saints est enfin arrêtée
; le roi a fait connaître ses ultimes décisions.
À Sèvres, on s'enquiert à présent
de la taille des quatorze châssis qui doivent
être tous égaux.
En plus d'une rétribution de 15 000 francs pour
les dix-sept cartons (quatorze saints et trois vertus
théologales), Ingres reçut, en mars 1843,
un cadeau du roi en reconnaissance de son art et de
son zèle : une coupe et deux vases de porcelaine,
avec bouquets et couronnes de fleurs, réalisées
par la Manufacture royale de Sèvres.
Valeur globale : 1495 francs de l'époque. Un
cadeau effectivement royal !
La chapelle fut bénie le 11 juillet, même
si, d'après les sources, les derniers vitraux
ne furent posés que le 13. Ce même 13 juillet,
la famille royale était à la chapelle
des Orléans à Dreux,
où le prince était enterré. Au
niveau juridique, la chapelle entrait dans le patrimoine
du Domaine privé du roi. Au niveau canonique,
l'archevêque de Paris, Mgr Affre, confirma le
6 juillet sa destination cultuelle. La chapelle, qui
devint paroisse en 1993, est donc toujours aujourd'hui
la propriété de la famille d'Orléans.
Le roi décida de la faire ouvrir au public à
partir du 19 août 1843, pendant trois heures chaque
jour. Les Parisiens purent ainsi admirer les vitraux
réalisés sur les cartons d'Ingres, ce
qui pour la réputation du peintre fut une aubaine,
car seuls quatre de ses tableaux étaient visibles
à Paris.
Source : Ingres. Les
cartons de vitraux des collections du Louvre de
Jacques Foucart, RMN 2002, article : «La série
de Saint-Ferdinand».
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Saint Charles Borromée. |
Sainte Adélaïde, reine. |
Sainte Rosalie, vierge. |
Saint Ferdinand, roi. |
Saint Antoine de Padoue et l'Enfant Jésus, détail.
Carton de Jean-Auguste-Dominique Ingres (1780-1867). |
La
polémique sur les vitraux de la chapelle Saint-Ferdinand
et les cartons d'Ingres.
Les cartons d'Ingres sont visibles au Louvre. Trois
sont reproduits ci-dessous. Quand on les compare aux
vitraux de la chapelle, on voit une très grosse
différence. Les dessins des cartons sont admirables
et portent la griffe d'un maître, mais les couleurs
portées aux vêtements des personnages paraissent,
quant à elles, assez fades, presque délavées,
pâles comme peuvent l'être les teintes d'une
aquarelle. On sait pourtant aujourd'hui qu'Ingres a
utilisé de la peinture à l'huile sur une
toile très fine (ce qui rend d'ailleurs les cartons
très fragiles). Aussi, sans attendre, la critique
tomba-t-elle à bras raccourci sur le peintre
quand les cartons furent exposés au musée
du Luxembourg en 1847. Louis Clément de Ris,
dans L'Artiste, reproche à Ingres d'être
un peintre négatif, c'est-à-dire un peintre
qui ne comprend pas la couleur. Dans L'Ami de la
Religion, la même année, un autre critique
loue le dessin du Raphaël,
mais en attaque d'autres : l'épaule droite de
La Charité
est «disloquée», le torse démesuré
de saint
Ferdinand est campé sur des jambes trop courtes,
saint
François d'Assise a un aspect squelettique,
etc. Mais Ingres était habitué à
ce genre de reproches - au demeurant un peu spécieux
(tous les corps humains ne sont pas identiques). L'article
tire aussi à boulets rouges sur le fait d'avoir
donné les visages de la famille royale aux saints
représentés. Une telle audace est regardée
comme une profanation, une réminiscence du «paganisme
qui divinisait les empereurs de leur vivant» [cité
par Jacques Foucart]. Et par-dessus tout, le reproche
suprême porté à Ingres est de s'être
éloigné de l'art médiéval,
le seul art vraiment chrétien. On ne voit pas
le souffle divin dans les cartons de Saint-Ferdinand
! Les tons en sont faibles, sans rapport à ce
qu'il faut à une église. D'un point de
vue plus pratique, notre auteur, qui s'en prend à
la technique du vitrail de la manufacture, privilégie
les assemblages savants des verriers médiévaux,
des assemblages qui tiennent par un réseau de
plombs et qui mettent en relief les couleurs. Il rejette
les «grandes surfaces» plébiscitées
par les verriers dès le XVIe siècle et
qui sont justement utilisées par Sèvres
(voir l'article
à la chapelle de Dreux). Suite ci-dessous.
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La
polémique (suite). Jacques Foucart,
avec force érudition, montre que les critiques
de l'époque n'ont rien compris. La collaboration
entre Ingres et les peintres de la Manufacture s'est
faite en parfaite harmonie car Ingres n'a jamais cherché
à imposer son art. En relevant les inscriptions
que le peintre a écrites sur les cartons, on
comprend le secret de la coopération : Ingres
a peint les cartons exprès avec des couleurs
un peu fades pour laisser le champ libre aux professionnels
de Sèvres.
Opter dès l'abord pour des tons bien affirmés
sur ses dessins (ce que les vitraux possèdent)
aurait signifié casser le travail des peintres
verriers. Ainsi Jacques Foucart cite une inscription
d'Ingres sur le carton de Saint-Charles, comme quoi
le peintre «laisse à l'artiste [de Sèvres]
le soin de donner le vif éclat de couleur consacré
au caractère du vitrail selon le parti d'effet
indiqué par les cartons.» En fait, Ingres
indique «les grandes tendances de la couleur et
les endroits où colorer» [Foucart]. Par
exemple, il avait été prévu - assez
rapidement à l'origine - que les personnages
seraient peints sur un fond bleu clair. Le fond des
cartons est de couleur crème. Ingres laisse tout
simplement les spécialistes de Sèvres
exercer leur art du vitrail et mettre en pratique leurs
connaissances - que lui-même ne possède
pas.
Venant régulièrement à la Manufacture
voir l'avancement des vitraux, le peintre s'en montra
toujours satisfait. À voir le Raphaël
donné ci-dessus en gros plan, on comprend pourquoi.
L'archange, dans l'expression de son visage et l'aspect
rendu à sa peau par le peintre de Sèvres,
y est tout simplement magnifique. Le Saint
Ferdinand roi est, lui aussi, somptueux. Mais, à
l'égard de ce dernier vitrail, Jacques Foucart
nous apprend que, dans les années 1950-60, la
chapelle était dans un état de quasi-abandon
et que des clochards y avaient élu domicile.
Pour y entrer, ils avaient brisé le vitrail de
saint Ferdinand... qui a peut-être été
refait partiellement depuis lors.
Sources : Ingres. Les
cartons de vitraux des collections du Louvre de
Jacques Foucart, RMN 2002, articles : «Cartons
et vitraux» et «Considérations générales
sur les séries de Saint-Ferdinand et de Dreux».
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Saint Henri, empereur.
Carton de Jean-Dominique Ingres (1780-1867).
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Carton de sainte Adélaïde, reine
Par Ingres
MUSÉE DU LOUVRE |
Carton de saint Ferdinand, roi
Par Ingres
MUSÉE DU LOUVRE |
La salle Ingres, au deuxième étage, expose les
cartons de la chapelle réalisés par le peintre.
La verrière du plafond inonde malheureusement les cartons
de reflets.
MUSÉE DU LOUVRE |
Carton de sainte Amélie
Par Ingres
MUSÉE DU LOUVRE |
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Sainte Hélène, impératrice.
Carton de Jean-Auguste-Dominique Ingres (1780-1867). |
Le cénotaphe exécuté par Henri-Joseph de Triquetti
(1804-1874). |
Le cénotaphe
de Triquetti. L'uvre, réalisé
sur les dessins d'Ary Scheffer, est en marbre de Carrare.
Le prince est allongé, vêtu de son uniforme d'officier
général. C'est ainsi que les membres de la famille
royale l'ont découvert, dans la maison d'un modeste
épicier de la porte Maillot, quelques heures avant
de rendre l'âme.
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L'ange de la Résignation,
qui veille sur le mourant, a été exécuté
par la princesse Marie d'Orléans (1813-1839), sur
du défunt. Le bas-relief représente le Génie
de la France pleurant son prince.
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Saint Louis, roi.
Carton de Jean-Auguste-Dominique Ingres (1780-1867) |
Le cénotaphe d'Henri-Joseph de Triquetti
L'Ange de la Résignation (derrière) a été
sculpté par la sur du défunt,
la princesse Marie d'Orléans. |
Saint Henri, empereur.
Carton de Jean-Dominique Ingres (1780-1867). |
Vitrail en forme de rosace : la Charité (partie centrale). |
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Armoiries sculptées dans la pierre.
«««--- À GAUCHE
Le visage de Ferdinand-Philippe d'Orléans dans le cénotaphe. |
Vue de la nef depuis le chur.
Au centre, la rosace d'Ingres illustrant la Foi. |
Documentation : «Paris d'église
en église» (Massin éditeur), ISBN :978-2-7072-0583-4
+ ouvrage «Ingres. Les cartons de vitraux des collections du
Louvre» de Jacques Foucart, RMN 2002, ISBN : 2-7118-4460-9 |
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