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En 1897, les Pères Barnabites,
dont l'ordre a son siège à Milan, font édifier
une chapelle dans le village de Monceau, près de leur couvent.
La chapelle, uvre néoromane de l'architecte Eugène
Homberg (1848-1925) est dédiée à saint
Paul de Monceau. En 1903, la congrégation est expulsée,
le couvent fermé, tout comme la chapelle. En 1907, l'église
est rendue au culte. Son saint patron devient saint Charles Borromée
(1538-1584), archevêque de Milan, prélat modèle
et acteur infatigable de la Contre-Réforme. La chapelle était
dédiée à saint Paul de Monceau, l'église
le sera à saint Charles de Monceau. La paroisse du même
nom est créée en octobre 1907. L'édifice est
agrandi de 1908 à 1912. À cette occasion, le nouvel
architecte, Christian Labouret, élève une nouvelle
façade néoromane. Aujourd'hui, l'église est
engoncée entre les immeubles. La façade donne sur
la rue Legendre, dans le 17e arrondissement. Le côté
droit est visible depuis une rue adjacente, le reste, notamment
le chevet, reste invisible aux passants.
Le transept de l'église, très peu saillant, accueille
deux belles chapelles ornées de peintures murales. Les vitraux
ont été réalisés par l'atelier Fernand
Rosey au début du XXe siècle dans le style du
XIIIe. La vie du saint patron de la paroisse est illustrée
dans les vitraux du déambulatoire. Le Chemin
de croix mérite d'être mentionné. Il est
constitué d'imposants bas-reliefs en pierre de près
de quatre-vingts cm de côté. Comme dans tout univers
roman ou néoroman, les vitraux de la nef, perchés
dans le deuxième niveau de l'élévation, sont
assez opaques et l'église est sombre.
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Vue d'ensemble de la nef et du chur de l'église Saint-Charles-de-Monceau
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La façade néoromane de l'église, rue Legendre
(Paris, 17e). |
Fenêtres néoromanes en plein cintre
dans le haut de la façade. |
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Vitrail de la vie de saint François de Sales. Tous les vitraux
de la nef sont constitués de trois lancettes.
Fernand Rosey, début du XXe siècle. |
Les
vitraux de Fernand Rosey. L'église
Saint-Charles-de-Monceau possède une belle collection
de vitraux du début du XIXe siècle, relatant
la vie de saints et de saintes. Dans l'abside, ils relatent
la vie de Jésus. Le style retenu par le peintre
verrier, Fernand Rosey, est celui du XIIIe siècle.
Les ateliers de vitraux du XIXe et du début du
XXe étaient passés maîtres dans
l'art du pastiche. On fera néanmoins une constatation
d'ordre chronologique : représenter la vie de
saint Vincent de Paul ou de saint François de
Sales, grandes figures du catholicisme de la Contre-Réforme,
dans un style propre au XIIIe siècle peut paraître
anachronique. À l'évidence, c'est privilégier
l'art pour l'art, c'est choisir un style artistique,
sans aucun respect pour la logique historique. Il est
vrai que, portée par l'élan des Lassus
et des Viollet-le-Duc, la fièvre créatrice
de la deuxième moitié du XIXe siècle
s'est beaucoup autorisée.
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L'Agneau pascal
Atelier Fernand Rosey, début du XXe siècle. |
Statue du Sacré-Cur, détail |
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Élévations droites de la nef avec l'autel Saint-Joseph.
Fidèle à la tradition romane, sans l'éclairage
électrique, l'église Saint-Charles serait plongée
dans l'obscurité.
À titre d'exemple, voir l'église romane de Talant,
près de Dijon. |
Chapelle de la Vierge dans l'étroit transept gauche
La peinture murale représente des anges qui célèbrent
l'Enfant-Jésus (auteur inconnu). |
Notre-Dame de la Providence
Marbre de J. Merculiano, 1913. |
Notre-Dame de la Providence, détail
Marbre de J. Merculiano, 1913. |
«««---À
GAUCHE
Peinture murale de la chapelle de la Vierge :
Anges musiciens |
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Vitrail de la vie de saint François de Sales
Lancette centrale
Atelier Fernand Rosey, début du XXe siècle. |
Sainte Rita
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Statue de sainte Jeanne d'Arc
dans le bas-côté |
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Peinture murale de la chapelle de la Vierge, détail |
Chemin de Croix
Jésus rencontre sa mère |
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Vitrail de la vie de sainte Jeanne d'Arc
Atelier Fernand Rosey, début du XXe siècle.
Les trois lancettes ont été rapprochées
pour les besoins de la page.
«««---
À GAUCHE
Vitrail de la vie de sainte Jeanne d'Arc
Jeanne sur les remparts d'Orléans
Atelier Fernand Rosey, début du XXe siècle.
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Vitrail de la vie de sainte Jeanne d'Arc
Le voyage vers Vaucouleurs
Atelier Fernand Rosey, début du XXe siècle. |
Vitrail de la vie de sainte Jeanne d'Arc
Jeanne à Chinon devant le dauphin
Atelier Fernand Rosey, début du XXe siècle. |
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La chapelle du Sacré-Cur dans le bas-côté
gauche.
On remarquera les deux grands bas-reliefs en pierre qui illustrent
deux stations du Chemin de croix. |
Saint Ludovicus Rex
Virail signé Georges Claude, 1910 |
Saint Ludovicus Rex, détail
Atelier Georges Claude, 1910. |
Le Repos pendant la fuite en Égypte
Détail
par Juliette Dubufé-Wehrlé, 1909. |
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Ludovicus
Rex. Le premier vitrail droit dans la nef
est malheureusement toujours assombri par les bâtiments
qui jouxtent l'église, si bien qu'on n'y distingue
rien. Il faut avoir recours aux moyens informatiques
pour l'éclaircir et découvrir le beau
dessin qu'il renferme. Contrairement aux vitraux dans
la nef, dans l'abside et le déambulatoire, ce
vitrail de 1910 est l'uvre du peintre verrier
Georges Claude. Il affiche un saint Louis paré
d'un luxueux manteau à fleurs de lys et présentant
la couronne d'épines.
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Chapelle Saint-Joseph dans le «transept» droit.
Elle est ornée d'un bel autel en marbre et d'une statue
de Joseph dans une niche néogothique.
La peinture murale «Le Repos pendant la fuite en Égypte»
est l'uvre de Juliette Dubufé-Wehrlé, 1909. |
Peinture murale de la chapelle de la Vierge :
Les anges adorant l'Enfant Jésus |
Saint
Martin. Tous ceux qui s'intéressent
à l'art sacré connaissent l'anecdote
du jeune Martin qui partage son manteau avec un
pauvre homme nu aperçu au bord de la route.
La Légende dorée de Jacques
de Voragine raconte évidemment, dans la
«biographie» de saint Martin, une
vie truffée de miracles, d'anges dans le
ciel et de tentations du démon. Laissons-là
ces contes pour peintres et romanciers et intéressons-nous
plutôt à un épisode amusant
survenu à Tours, soixante-quatre ans après
la mort du saint (c'est du moins ce que rapporte
Jacques de Voragine). L'épisode concerne
la rouerie de certains mendiants et montre bien
que l'époque médiévale, même
si elle mettait un point d'honneur à leur
venir en aide, ne se faisait pas non plus d'illusions
sur la mentalité de bien d'entre eux. À
Tours, donc, une procession qui porte le corps
de saint Martin dans sa nouvelle église,
doit cheminer dans la ville. C'est là aussi
que vivent deux compagnons, l'un aveugle, l'autre
paralytique. Et les deux s'entraident pour mendier
: l'aveugle porte le paralytique, et ce dernier
guide l'aveugle. De la sorte, ils apitoient les
passants et leur sébile se remplit d'oboles
nombreuses. Mais saint Martin a la réputation
de guérir facilement les malades auprès
de qui il passe. Même depuis son cercueil
évidemment. Nos deux filous se mettent
à trembler : si Martin les guérit,
leur petit commerce juteux tombera à l'eau.
Ils décident donc de s'enfuir et de se
réfugier dans une rue où, dans leur
idée, la procession ne passera jamais.
Et Jacques de Voragine termine l'histoire : «Et,
pendant qu'ils fuyaient, ils rencontrèrent
le corps de saint Martin, qui les guérit
tous les deux. Tant il est vrai que Dieu accorde
ses bienfaits à ceux-là même
qui ne les demandent pas !»
Source : La Légende dorée
de Jacques de Voragine, éditions Diane
de Selliers, traduction Theodor de Wyzewa.
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«Le Repos pendant la fuite en Égypte», détail
Peinture murale par Juliette Dubufé-Wehrlé, 1909. |
Jésus est mis au tombeau
Plâtre mural dans la chapelle Saint-Joseph.
Auteur anonyme. |
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Vitrail de la vie de saint Bernard
L'Appel à la croisade.
Atelier Fernand Rosey, début du XXe siècle.
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Vitrail de la vie de saint Bernard
Bernard en adoration devant l'Enfant.
Atelier Fernand Rosey, début du XXe siècle.
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Vitrail de la vie de saint Vincent de Paul
Atelier Fernand Rosey, début du XXe siècle.
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Vitrail de la vie de saint Vincent de Paul
Atelier Fernand Rosey, début du XXe siècle. |
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Vitrail de la vie de saint Vincent de Paul
Atelier Fernand Rosey, début du XXe siècle. |
La chapelle Saint-Joseph est ornée d'un très bel autel
en marbre
de la fin du XIXe siècle. |
Le côté gauche de la nef et ses chapelles latérales.
L'architecte a appliqué, au niveau des chapelles latérales,
le principe de base de l'art roman : les arcades dans les arcades. |
La chaire à prêcher
Fin XIXe siècle. |
Le déambulatoire est orné de vitraux illustrant
la vie de saint Charles Borromée. |
Vitrail de la vie de saint Charles Borromée
dans le déambulatoire. |
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La verrière du chur illustre la vie de Jésus.
Autour des vitraux, la pierre est ornée de dessins.
On reconnaît dans le vitrail central un Arbre de Jessé
simplifié (à la manière du XIIIe siècle). |
Le chur et les vitraux du déambulatoire.
À gauche, sur le pilier, statue de sainte Moriotie. |
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«««--- DEUX VITRAUX
DES SCÈNES DE LA VIE DE JÉSUS ---»»»
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«««---
Transfiguration, Entrée dans Jérusalem, Cène
Gethsémani, Arrestation de Jésus, Comparution
devant le grand prêtre Caïphe ---»»» |
Atelier Fernand Rosey, début
du XXe siècle. |
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Vitrail des scènes de la vie de Jésus.
La Fuite en Égypte et le roi Hérode.
Atelier Fernand Rosey, début du XXe siècle. |
L'ange sur le gable central
de l'orgue de tribune. |
L'orgue de tribune est un Puget de 1909, révisé pour
la dernière fois en 1998. |
Vitrail sur la façade de l'église
Le Pélican nourrit ses petits de sa propre chair.
Atelier Fernand Rosey, début du XXe siècle. |
La nef et l'orgue de tribune vus du chur. |
Documentation : Paris, d'église en
église, édition Massin + La Légende dorée
de Jacques de Voragine, éditions Diane de Selliers. |
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