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En 1180, des frères hospitaliers
de Saint-Jacques d'Altopascio (i.e. de Haut-Pas) en Toscane, s'installent
au sud de Paris. L'hôpital qu'ils ont fait construire hébergent
les pauvres, soignent les malades. La chapelle accueille les pèlerins.
En 1572, Catherine de Médicis y installe les Bénédictins
de Saint-Magloire ; l'hôpital devient couvent. En 1620, ils
sont remplacés par le séminaire des Oratoriens du
père de Bérulle. Une petite église, accolée
au couvent, est érigée en 1584 pour les paroissiens.
En 1630, avec le soutien de Gaston d'Orléans, frère
de Louis XIII, l'église est prolongée d'un long chur.
Mais le quartier est pauvre, la construction, lente. Néanmoins,
la proximité de Port-Royal-des-Champs crée des liens
étroits entre le monastère et l'église. Saint-Jacques
devient l'un des centres du jansénisme.
En 1675, grâce à la générosité
de la duchesse de Longueville, les travaux reprennent sous la direction
de l'architecte Daniel Gittard (1625-1686). Ils sont achevés
en 1684. Quelques années plus tard, on y ajoute la chapelle
de la Vierge.
En 1793, l'église est pillée. En 1797, elle devient
Temple de la Bienfaisance, puis est rendue au culte catholique en
1803.
Quand on y entre, l'église Saint-Jacques du Haut-Pas, tout
en longueur, ne donne pas l'impression d'une grande richesse artistique.
On y trouve néanmoins des uvres intéressantes
(tableaux dans la chapelle Saint-Pierre dus au mécénat)
et une superbe chapelle de la Vierge décorée en 1868
par Auguste-Barthélémy Glaize (1807-1893).
Il y a très peu de vitraux historiés ou à personnages.
La plupart sont en verre blanc, ce qui apporte beaucoup de lumière.
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Vue d'ensemble de la nef depuis le milieu du vaisseau central.
L'église Saint-Jacques-du-Haut-Pas possède un aspect
assez austère. Son style est dit «janséniste». |
Vue d'ensemble de l'église.
Au XVIIe siècle, les plans de l'architecte Daniel Guittard
prévoyaient deux tours. Une seule, dédoublée,
a été construite.
La façade, de style classique, est dotée d'un
fronton
supporté par quatre colonnes doriques. |
La chaire à prêcher, de style Louis XIV, date de
1677.
Elle est ornée de consoles et de pots-à-feu. |
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Vue de la nef depuis le maître-autel à la croisée
du transept.
L'autel a été créé par Léon
Zack (1971).
C'est un coffre de chêne martelé de plomb, surmonté
d'une table en marbre rose. |
Statue de saint Jacques Le Majeur
en pèlerin.
Statue de pierre du XVe siècle. |
Toile : «Jésus et les petits enfants» du
baron François Gérard (1770-1837).
Chapelle Saint-Pierre.
Cliquez sur l'image pour l'afficher en gros plan. |
Chapelle des Morts dans le bas-côté droit. |
«Saint Magloire, évêque de Dol»
Huile sur toile d'Eugène Goyet (1798-1846)
dans le déambulatoire. |
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L'histoire
de l'église Saint-Jacques-du-Haut-Pas commence
au XIIe siècle. En 1180, des frères hospitaliers
de Saint-Jacques d'Altopascio (i.e. de Haut-Pas), venus de
Toscane, s'installent au sud de l'enceinte de Paris : le faubourg
Saint-Jacques. Ils font construire un hôpital et une
chapelle, hébergent les pauvres, soignent les malades
et accueillent les pèlerins (la chapelle est sur le
chemin de Saint-Jacques de Compostelle). Saint Louis va bientôt
fonder la «Commanderie Saint-Jacques du Haut-Pas»,
chaîne d'hôpitaux situés sur le chemin
de Compostelle.
En 1459, le pape Pie II supprime l'ordre des frères
hospitaliers. Néanmoins quelques frères restent
dans les lieux. En 1572, Catherine de Médicis y installe
les Bénédictins de Saint-Magloire ; l'hôpital
devient couvent. En 1620, les Bénédictins sont
remplacés par le séminaire des Oratoriens du
père de Bérulle. C'est le premier séminaire
de France que l'on appelle «séminaire de Saint-Magloire».
Jean de la Fontaine y séjourne comme novice. Comme
les frères ne veulent plus voir les fidèles
dans leur chapelle, une petite église, accolée
au couvent, est érigée en 1584 pour les paroissiens.
En 1630, Gaston d'Orléans, frère de Louis XIII,
s'implique dans la construction : le mur du fond est abattu,
l'église est prolongée d'un long chur
(qui sera bientôt appelé la «petite nef»).
Mais le quartier est pauvre, les finances sont maigres : la
voûte ne sera pas construite en style gothique. La construction
est lente, des ouvriers viennent y travailler gratuitement
une journée par semaine. En 1633, l'église devient
paroisse par arrêt du Parlement ; elle est dédiée
à saint Jacques le Mineur et à saint Philippe.
Cependant Port-Royal-des-Champs est tout près.
Les liens entre le monastère et l'église sont
étroits. Saint-Jacques devient l'un des centres du
jansénisme. En 1643, l'abbé de Saint-Cyran,
maître spirituel de Port-Royal est enterré dans
le chur de Saint-Jacques.
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Enfin, sous Louis XIV, la duchesse
de Longueville, sur du Grand Condé et amie de
Port-Royal, apporte son soutien et sa générosité.
En 1675, les travaux peuvent reprendre sous la direction de
l'architecte Daniel Gittard (1625-1686) qui a construit
le chur de Saint-Sulpice.
Gittard dessine le plan de la façade avec deux tours,
mais une seule sera bâtie, dédoublée.
Les travaux sont achevés en 1684.
Quelques années plus tard est ajoutée la chapelle
de la Vierge sur les plans de Libéral Bruant (1635-1697),
architecte des Invalides et de la Salpêtrière.
La vie de la paroisse sera marquée par la présence
de Jean-Denis Cochin, curé pendant près
de vingt-cinq ans (1756-1780). Dévoué aux pauvres,
il fonde en 1780 un hospice dans le faubourg Saint-Jacques,
en face de l'Observatoire. Le bâtiment prend le nom
d'hôpital Saint-Jacques-Saint-Philippe-du-Haut-Pas.
Le curé s'éteint 1783. Après la Révolution,
il devient l'hôpital Cochin, son nom actuel.
En 1793, l'église est pillée. En 1795, la Convention
l'affecte au culte catholique. En 1797, la loi décrète
que tous les cultes qui le demandent auront accès aux
églises. Ainsi, on attribue son chur aux théophilantropes
et sa nef aux catholiques. Elle devient Temple de la Bienfaisance.
En 1803, elle est rendue au culte catholique.
Au XIXe siècle, l'effort est mis sur l'embellissement
de l'église. En 1868, la chapelle de la Vierge est
décorée par Auguste-Barthélemy Glaize
(1807-1893), élève de Deveria.
Le mécénat privé n'est pas en reste :
la famille Baudicour, présente dans le quartier depuis
le XVIIe siècle, offre un maître-autel (actuellement
dans le bas-côté nord) et l'embellissement de
la chapelle Saint-Pierre (vitrail et tableaux). Au XXe siècle,
Léon Zack (1892-1980) crée un nouvel autel à
la croisée du transept.
Source : Documents affichés
dans l'église.
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Chapelle rayonnante avec vitrail «La Cène» et boiserie
«La Vierge apparaissant à saint Jacques» (école
auvergnate du XVIIe siècle). |
Chapelle Saint-Pierre avec vitrail et tableaux
dus au mécénat de la famille Baudicour (XIXe siècle). |
Chapelle Saint-Pierre
Toile anonyme : «La Charité» (partiel). |
Chapelle Saint-Pierre
Toile anonyme : «La Foi» (partiel). |
Vitrail «Jésus remet la clé du Paradis à
saint Pierre»
Chapelle Saint Pierre.
Cliquez sur le vitrail pour l'afficher en gros plan. |
Toile de Jean Restout (1692-1768) «Le Repentir de saint Pierre»
Chapelle Saint-Pierre
Cliquez sur l'image pour l'afficher en gros plan. |
Vitrail central de l'abside
«Le Christ bénissant»
uvre d'Eugène Oudinot (1827-1189). |
Cette vue de la nef de biais permet d'apprécier, sur la droite,
la longueur du chur, encore appelé la «petite nef». |
Vitrail de l'abside : «Saint Pierre»
uvre d'Eugène Oudinot (1827-1189). |
La croisée du transept avec son orgue de chur.
L'autel a été créé par Léon Zack
(1971).
Le Christ en croix, uvre en bronze, est de Léon Zack
et de sa fille Irène. |
«La Mise au tombeau», toile de Christophe Thomas Degeorge
(1786-1854), partiel.
dans le bras droit du transept.
Cliquez sur l'image pour afficher le tableau dans sa totalité. |
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Vue d'ensemble du chur.
Les vitraux de l'abside ont été créés
par Eugène Oudinot (1827-1889). |
«La Visitation»
Toile du XIXe siècle. |
Vitrail : «La Cène» dans une chapelle rayonnante.
Cliquez sur le vitrail pour l'afficher en gros plan. |
«La Visitation», toile attribuée à Jacques
Blanchard (1600-1638)
dans le déambulatoire
Cliquez sur l'image pour l'afficher en gros plan. |
Le sanctuaire et l'autel de messe. |
«La Visitation» (XIXe siècle) : Détail sur
Marie et Élisabeth. |
«L'Annonciation»
Toile d'un des frères Le Nain (XVIIe siècle).
Cliquez sur l'image pour l'afficher en gros plan. |
Vitrail de l'abside : «Saint Jacques»
uvre d'Eugène Oudinot (1827-1189).
Cliquez sur l'image pour l'afficher en gros plan. |
«Le Martyre de sainte Félicité»
Toile de Sébastien Bourdon (1616-1671)
dans le bas-côté gauche.
Cliquez sur l'image pour l'afficher en gros plan. |
«Jésus-Christ guérit la belle-mère de saint
Pierre» . |
La «petite nef» avec son côté droit et ses
uvres d'art. |
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«««--- Chapelle Saint-Pierre
Toile : «Jésus-Christ guérit la belle-mère
de saint Pierre» de Denys Calvaert (1540-1619).
Cliquez sur l'image pour l'afficher en gros plan.
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Vitrail dans l'abside : «Saint
Philippe» par Eugène Oudinot (1827-1189) ---»»»
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Vue d'ensemble de la chapelle de la Vierge. |
L'autel de la Vierge.
La chapelle de la Vierge a été
construite sur les plans de Libéral Bruant (1635-1697),
architecte des bâtiments du Roi.
Les fresques de la voûte ont été peintes
par Auguste Glaize en 1868.
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Vitrail de l'abside : «Saint Paul»
uvre d'Eugène Oudinot. |
Chapelle de la Vierge.
La voûte a été peinte en 1868 par Auguste-Barthélemy
Glaize. |
«Le Mariage de la Vierge», toile du XIXe siècle
(déambulatoire). |
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Chapelle de la Vierge.
Partie droite de la voûte et ses peintures d'anges portant
les litanies de la Vierge. Peintre Auguste-Barthélemy
Glaize, 1868. |
Chapelle de la Vierge
Groupe sculpté de la Vierge à l'Enfant
écrasant le serpent (plâtre, anonyme, XIXe siècle) |
Chapelle de la Vierge
Groupe sculpté de la Vierge à l'Enfant, détail. |
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L'ORGUE DE TRIBUNE
DU XVIIe SIÈCLE |
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L'orgue de tribune (XVIIe-XVIIIe siècles). |
Buffet de l'orgue de tribune, détail.
Instruments de musique sur la boiserie du «positif dorsal».
L'orgue de tribune est dû à Kern (1971).
Le buffet d'orgue remonte à l'école française
des XVIIe et XVIIIe siècles.
On y distingue les attributs de l'orgue classique : le grand orgue
et le «positif dorsal». |
Boiserie au sommet du grand orgue |
L'orgue de tribune.
Ornementations couronnant le «positif dorsal» |
Vue d'ensemble de la nef
depuis l'autel du chur. |
L'orgue de tribune
Boiserie au sommet du grand orgue. |
L'Oratoire (chapelle annexe). |
Documentation : «Paris d'église
en église», Massin éditeur
+ Documents affichés dans l'église. |
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