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Au cur du quinzième arrondissement
de Paris, l'église Saint-Jean-Baptiste-de-Grenelle est voisine
de celle de Saint-Lambert-de-Vaugirard.
Au début du XIXe siècle, l'édifice qui a précédé
l'église actuelle de Saint-Lambert se révéla
trop petit au vu de l'accroissement de la population dans le quartier.
Un nouveau lieu de culte fut donc édifié non loin,
entre 1828 et 1831. Ce fut Saint-Jean-Baptiste-de-Grenelle, construit
sur les plans de l'architecte Léonard Bontat. On se
situait dans la plaine de Grenelle et le donateur du terrain se
prénommait Léonard-Jean-Baptiste, d'où la dédicace
de l'église.
Le style de l'église reprend celui des basiliques romaines,
à la mode sous la Restauration. En 1924, puis en 1930, des
agrandissements furent réalisés dans le cadre des
Chantiers du Cardinal, dont une chapelle sous le chur.
L'église Saint-Jean-Baptiste est ornée de quatre peintures
murales : dans le transept, à la voûte de la croisée
et à l'arc de la chapelle axiale. Malheureusement il est
assez difficile de les admirer dans de bonnes conditions parce que
l'intérieur est sombre : toutes les fenêtres présentent
des vitraux jaunes assez opaques, signés Janiaud, placés
en 1930. La couleur jaune, qui se répand dans la nef, se
veut le symbole de la Résurrection. Il n'empêche. Le
manque de lumière (même par grand beau temps) obscurcit
sensiblement la peinture de la voûte, et presque complètement
les deux peintures du transept. Néanmoins, cette page donne
quelques gros plans de deux des peintures murales.
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Vue d'ensemble de la nef et du chur de l'église Saint-Jean-Baptiste-de-Grenelle |
L'architecture
de l'église rappelle de loin celle des basiliques romaines
: nef scandée d'arcades en plein cintre, piliers circulaires
surmontés d'un tailloir assez fin. La voûte en
berceau est percée de lunettes. Enfin, on remarquera
la corniche saillante qui ceinture l'église et qui
sépare nettement les deux niveaux de l'élévation,
cassant ainsi la hauteur. La photo ci-dessus a été
éclarcie : en réalité, les vitraux à
forte dominante jaune opaque laissent passer peu de lumière.
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Vue extérieur de l'église |
Sculpture de saint Jean-Baptiste sur la façade
«««--- L'entrée de l'église
se compose de trois
arcades séparées par des colonnes doriques. |
L'élévation gauche de la nef montre un édifice
à forte dominante jaune. L'opacité de la peinture
sur les
vitraux atténue fortement le passage de la lumière.
Compte tenu du beau temps quand la photo a été
prise,
une peinture moins épaisse aurait gommé la couleur
jaune des vitraux sur l'image. |
Chapelle Saint-Jean-Baptiste dans l'avant-nef
et ses vitraux modernes (atelier inconnu) |
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Le visage de la Vierge dans la Piéta
de Gustave Dermigny, 1955
«««--- À GAUCHE
Peinture murale Le Baptême de Jésus
dans la chapelle Saint-Jean-Baptiste |
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Le côté droit de l'église accueille des logements |
La très belle flèche du clocher rappelle
certaines illustrations de la tour de Babel. |
Vitrail moderne dans la chapelle Saint-Jean-Baptiste
Cette chapelle est l'ancienne chapelle des fonts baptismaux.
Dans la partie haute du vitrail, l'artiste a fait figurer une
amphore qui
remplit d'eau une cuve baptismale. L'atelier qui a créé
les deux
vitraux modernes de cette chapelle n'est pas connu. |
Piéta en bois de tilleul de Gustave Dermigny, 1955 |
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La Vierge dans le Calvaire de Gustave Dermigny |
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Le bas-côté droit est également voûté en berceau.
Au fond, la chapelle Saint-Jean-Baptiste
On notera l'atmosphère assez sombre qui règne (et le
soleil brille à l'extérieur). |
À DROITE ---»»»
Calvaire en bois de tilleul
de Gustave Dermigny, 1955 |
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Vitrail dans la chapelle Saint-Jean-Baptiste, partie
centrale. Le maître-verrier a représenté
une
chandelle et une colombe accompagnées
de la légende «Egot Te Baptizo»
(Années 1950, atelier inconnu). |
Chemin de croix, 6e station
Véronique essuie la face de Jésus |
Chemin de croix, 8e station
Jésus console les filles de Jérusalem |
Vitraux du chur
avec un médaillon de saint Joseph (ou de saint
Vincent de Paul) et du Sacré-Cur (ci-dessous)
(Atelier Janiaud, Paris, 1930) |
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Le Christ en croix dans le Calvaire en bois
de tilleul de Gustave Dermigny, 1955 |
Saint Jean dans le Calvaire en bois
de tilleul de Gustave Dermigny, 1955 |
Vitrail standard de la nef. Ce type de vitrail assez opaque
empêche l'essentiel
de la lumière du jour de passer, rendant l'église
sombre (atelier parisien Janiaud). |
La nef vue depuis le croisillon gauche
La couleur jaune règne en maîtresse dans l'église. |
La chaire à prêcher |
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Vitrail Art déco symbolisant l'Eucharistie
(atelier inconnu, années 1950). |
«««---
À GAUCHE
Type de vitrail du chur (atelier Janiaud,
Paris, 1930). Ici médaillon de saint Jean
? |
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Vitraux.
Dans le chur, le dessin géométrique
jaune des vitraux est enrichi, dans sa partie
supérieure, d'un médaillon dédié
au Sacré-Cur, à la Vierge,
à un saint ou à une sainte. Vitraux
créés par l'atelier parisien Janiaud
(années 1930). Ces vitraux sont aussi opaques
que ceux de la nef, qui n'ont pas de médaillon.
Enfin, un atelier non référencé
a créé deux vitraux dans le style
Art déco avec des bandes rouges
sur fond mauve, consacrés à l'Eucharistie
(détail ci-contre) et à sainte Thérèse
de l'Enfant-Jésus (donné plus
bas).
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LA COUPOLE À
LA CROISÉE DU TRANSEPT |
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La coupole à la croisée du transept est ornée
d'une peinture à l'huile représentant saint Jean-Baptiste
accueilli au ciel par le Christ (Henri Nozais, 1929) |
Les peintures
murales de l'église. En 1928, lors de l'agrandissement
de Saint-Jean-Baptiste-de-Grenelle, le chanoine Touzé,
futur directeur des Chantiers du Cardinal, confie l'embellissement
de l'édifice au peintre Henri Nozais. Celui-ci
utilise une peinture à l'huile supportée par
un épais enduit hydrofuge pour les décors de
la coupole, du chur et du transept. Ces peintures illustrent
des épisodes de la vie de Jean-Baptiste : l'Agneau
mystique, la Naissance de Jean-Baptiste, sa Prédication,
sa Montée au ciel et, enfin, Salomé portant
à sa mère le chef du Précurseur. Ces
peintures datent des années 1928 et 1930. (Source
: article de Martine Chenebaux-Sautory : «Le décor
mural, de
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l'enthousiasme au murmure»
dans l'ouvrage Églises parisiennes du XXe siècle,
Action artistique de la Ville de Paris, 1996)
Compte tenu du peu de lumière dans la nef, (la chapelle
axiale mise à part parce qu'elle est la plupart du
temps éclairée à l'électricité),
il est difficile d'avoir un aperçu satisfaisant de
ces grandes peintures. Celles qui se trouvent sur les arcs
des croisillons du transept sont plongées dans une
pénombre intense.
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Vitrail Art déco dans le chur
Médaillon de sainte Thérèse de l'Enfant-Jésus |
Abraham et son fils Isaac (peintre Henri Nozais)
Pendentif de la coupole, année 1929 |
Sainte Jeanne d'Arc (Atelier Janiaud, Paris)
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L'Immaculée Conception (Atelier Janiaud, Paris) |
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Le croisillon droit du transept
La peinture sur l'arc du croisillon est difficilement visible
sans lumière électrique.
L'image ci-dessus a été éclaircie. |
Saint Joseph (peintre Henri Nozais)
Pendentif de la coupole, année 1929 |
«««---
À GAUCHE
Moïse tenant les Tables de la Loi (peintre Henri Nozais)
Pendentif de la coupole, année 1929 |
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Le chur vu depuis le croisillon droit du transept. Dans l'absidiole
droite, la chapelle Sainte-Anne |
Vierge à l'Enfant
Chapelle Sainte-Anne
Sculpture sur bois, contemporaine |
Le chur de l'église Saint-Jean-Baptiste-de-Grenelle
L'abside, éclairée par de la lumière artificielle,
laisse voir deux des peintures murales d'Henri Nozais, datées
de l'année 1928 :
«l'Agneau mystique» dans le cul-de-four et «La Prédication
de Jean-Baptiste sur les bords du Jourdain et l'entrée du Christ
dans la vie publique» dans l'éventail. |
«La Prédication de Jean-Baptiste sur les bords
du Jourdain et l'entrée du Christ dans la vie publique»,
détail
Partie gauche : Jean-Baptiste montre du doigt le Christ qui
arrive sur la droite (Henri Nozais, 1928) . |
La voûte en cul-de-four de l'abside : «l'Agneau mystique»
(Henri Nozais, 1928) |
Maître-autel en marbre
Selon la tradition, cet autel a été exécuté
avec des fragments d'un ancien autel de la cathédrale
Notre-Dame,
lui-même construit sur ordre de Louis XIV. Le roi Soleil
voulait en effet honorer le vu de son père (10
février 1638),
consacrant son royaume à la Vierge pour la remercier
de lui avoir donné un fils. |
L'orgue de tribune est moderne (Haerpfer, 1988), modifié
par Fossaet en 2003-2004. |
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«La Prédication de Jean-Baptiste sur les bords
du Jourdain
et l'entrée du Christ dans la vie publique», détail
Ci-dessus, le Christ que Jean-Baptiste désigne du doigt
(Henri Nozais, 1928) |
Le Christ en croix dans la chapelle axiale
uvre contemporaine |
Médaillon d'un vitrail du chur
(Atelier Janiaud, Paris, 1930)
Les parents de sainte Thérèse de l'Enfant-Jésus
(?)
On lit au-dessus du médaillon la citation :
«On obtient [du Christ] tout autant qu'on espère» |
Statue en bois de la Vierge à l'Enfant
Chapelle Sainte-Anne |
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Saint Jean
Médaillon d'un vitrail du chur (Atelier Jeniaud, Paris,
1930) |
Saint Léon
Médaillon d'un vitrail du chur (Atelier Jeniaud, Paris,
1930) |
Un saint évêque
Médaillon d'un vitrail du chur (Atelier Jeniaud, Paris,
1930) |
La nef et l'orgue de tribune vus du chur
(L'image a été éclaircie.) |
Documentation : «Paris d'église
en église» (Massin éditeur), ISBN :978-2-7072-0583-4
+ «Églises parisiennes du XXe siècle», Action
artistique de la Ville de Paris, ISBN 2-905-118-87-3 |
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