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Le quartier du XVe arrondissement de
Paris où s'élève l'église Saint-Jean-Baptiste-de-la-Salle,
près du métro Pasteur, a vu construire l'hôpital
Necker en 1802 et l'Institut Pasteur en 1888. Ces deux établissements
ont été à la base du développement démographique
du quartier. Beaux immeubles et habitations populaires se sont multipliés,
rendant nécessaire la construction d'un lieu de culte. Celle-ci
est confiée à l'architecte Édouard Jacquemin.
L'église, bâtie entre 1908 et 1910, est l'une des toutes
premières érigées après la Séparation
de l'Église et de l'État (1905). Voir note
plus bas. Jean-Baptiste de La Salle avait fondé, non loin,
l'Institut des Frères des écoles chrétiennes
en 1699. C'est en son honneur qu'on lui dédicaça la
nouvelle église.
Le style du bâtiment, intérieur et extérieur,
possède un vague côté roman, mais il ne se rattache
en fait à aucune école. La nef est scandée
d'arcades en anse de panier, ce qui est assez rare, tandis que les
bas-côtés sont couverts de voûtes d'arêtes.
La voûte de la nef est en berceau. Son blanc immaculé
fait ressortir, sur l'arc triomphal, une belle mosaïque
créée par Marcel Imbs (1882-1935) et terminée
par Jean Gaudin en 1935, après la mort du premier. La mosaïque
décrit la mission éducative des Frères des
écoles chrétiennes, une institution qui a révolutionné
l'enseignement dans les premières décennies du XVIIIe
siècle. Enfin, le bas-côté droit est orné
de quatre belles verrières portant sur la vie de Jean-Baptiste
de La Salle (atelier Charles Champigneulle, 1910-1912). Deux autres
verrières sur le même thème ont été
détruites par un incendie et remplacées par des vitraux
modernes à motifs géométriques.
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Vue d'ensemble de l'église Saint-Jean-Baptiste-de-La-Salle. |
L'église Saint-Jean-Baptiste-de-la-Salle
vue de la rue du Docteur-Roux. |
Statue de saint Jean-Baptiste-de-la-Salle
devant le porche de l'église. C'est une copie de celle
de César Auréli à la basilique Saint-Pierre
de Rome. |
L'élévation droite dans la nef rappelle vaguement le
style roman, mais reste anachronique.
Les arcades en anse de panier, qui bordent les bas-côtés,
ne se voient pas fréquemment. |
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Un petit jardin secret : la cour derrière l'église. |
Architecture.
Parmi les historiens de l'art sacré et des églises,
l'année 1905 est souvent citée comme une
date charnière. C'est l'année de la Séparation
de l'Église et de l'État? En architecture,
c'est l'année où l'épiscopat se
retrouve seul face aux projets de construction, sans
la tutelle d'un ministère.
L'église Saint-Jean-Baptiste-de-la-Salle, construite
entre avril 1908 et juin 1910, possède un style
indéfinissable. Si son clocher-porche rappelle
celui de Saint-Pierre-de-Montrouge,
édifice romano-byzantin bâti entre 1863
et 1870, on ne peut pas qualifier Saint-Jean-Baptiste
de roman pour autant : intérieur et extérieur
sont tout à fait hétéroclites.
Cette église sert ainsi d'exemple à l'historien
Simon Texier pour illustrer une période de tâtonnements
qui semble le reflet des «hésitations ou
du manque d'imagination d'un Archevêché
fraîchement promu maître d'ouvrage».
Simon Texier ne voit pas l'année 1905 comme une
véritable rupture, mais comme la cheville autour
de laquelle s'articule la transition architecturale
de 1900-1914. Il faudra en fait attendre 1930 et le
début des Chantiers du Cardinal pour que l'architecture
religieuse parisienne connaisse une véritable
renaissance.
Source : «Les matériaux
ou les parures du béton» de Simon Texier,
in Églises parisiennes du XXe siècle,
ouvrage édité par l'Action Artistique
de la ville de Paris.
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Statue en pierre de saint Joseph, détail. |
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Statue de saint Joseph portant un rabot
Art populaire? |
Vitrail du baptême de saint Jean-Baptiste de La Salle
Atelier Charles Champigneulle, 1910. |
Statue de sainte Anne et de Marie
Art populaire? |
Le bas-côté gauche est double, contrairement au bas-côté
droit. |
Mosaïque dans le bas-côté gauche, XXe siècle. |
Vitrail de la première communion de Jean-Baptiste
de La Salle, détail - Atelier Champigneulle, 1911. |
Statue de Notre-Dame de Metz.
Art populaire ? |
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Vitrail de la première communion de saint Jean-Baptiste de la
Salle
Atelier Charles Champigneulle, 1911. |
«Tobie rendant la vue à son père»
Tableau du XVIIe siècle, peintre anonyme. |
Le bas-côté gauche et le monument aux morts. |
Piéta dans le bas-côté gauche : la Vierge
et le Christ mort.
Monument aux mort de Saint-Jean-Baptiste-de-La-Salle, art populaire
? |
«««---
Vitrail de la Première messe de Saint Jean-Baptiste de
La Salle.
Atelier Charles Champigneulle, 1911. |
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La nef et le bas-côté gauche. |
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Vitraux à motifs géométriques, XXe siècle. |
Saint Jean-Baptiste de La Salle dans le narthex.
Art populaire ? |
Vitrail de la Mort de saint Jean-Baptiste de La Salle.
Atelier Charles Champigneulle, 1912. |
Statue de sainte Jeanne d'Arc.
Art populaire ? |
LE CHUR
DE L'ÉGLISE SAINT-JEAN-BAPTISTE-DE-LA-SALLE |
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Le chur de l'église Saint-Jean-Baptiste-de-la-Salle est
très éclectique.
La voûte en cul-de-four qui surplombe le maître-autel
a été laissée nue. |
Vitrail de sainte Geneviève
Atelier Charles Champigneulle. |
Vitrail de la Canonisation de Jean-Baptiste de La Salle par
le pape Léon XIII en 1900.
Atelier Charles Champigneulle, 1911. |
À DROITE ---»»»
Le maître-autel de l'église est l'uvre
de Le Louët.
Il est orné de deux bas-reliefs invoquant la vigne
et la vendange. |
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Bas-relief du maître-autel |
Bas-relief du maître-autel. |
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La mosaïque de l'arc triomphal est une uvre de Marcel Imbs
(1882-1935), achevée par Jean Gaudin en 1935. |
La mosaïque
de l'arc triomphal est dédiée à
la gloire du Christ et à celle de Jean-Baptiste de
La Salle. uvre de Marcel Imbs (1882-1935), elle a été
achevée par Jean Gaudin en 1935 après la mort
de Marcel Imbs.
La mosaïque illustre l'uvre éducative des
Frères des écoles chrétiennes : vers
le Christ au centre se pressent, depuis la droite, les enfants
de tous les pays, grands bénéficiaires de l'uvre
du prélat. Sont agenouillés : Jean-Baptiste
de La Salle qui tient son livre «La conduite des écoles
chrétiennes» et Marie-Madeleine Postel,
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fondatrice, dans la Manche, de
la branche féminine des Frères, dite Surs
des écoles chrétiennes. Au registre inférieur
(non représenté dans la vue au-dessus, voir
la photo
générale de la nef de l'église en haut
de la page), est représenté, à droite,
la liste des grandes villes où étaient implantées
les institutions des écoles chrétiennes (voir
également la photo
du chur) et, sur la gauche, les quatre évangélistes
tenant des rouleaux rappelant le message du Christ (voir ci-dessous
à droite).
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Vitrail du baptême de saint Jean-Baptiste de la Salle; détail.
Atelier Charles Champigneulle, 1910. |
La mosaïque de Marcel Imbs (1882-1935).
Sur la droite, sainte Marie-Madeleine Postel, fondatrice
de la branche féminine des Écoles chrétiennes. |
La mosaïque de Marcel Imbs (1882-1935)
Les quatre évangélistes tiennent les rouleaux
qui relatent le message de Jésus.
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Vitrail de la Canonisation de Jean-Baptiste de La Salle.
Ici, le pape Léon XIII qui a canonisé le fondateur
des Écoles chrétiennes.
Atelier Charles Champigneulle, 1911. |
La chapelle Sainte-Geneviève. |
Vitraux à motifs géométriques. |
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La mosaïque de Marcel Imbs (1882-1935), détail. |
Le Christ en croix
de la chapelle Ste-Geneviève. |
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À DROITE ---»»»
La mosaïque de Marcel Imbs (1882-1935), détail. |
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L'orgue de tribune est dû au facteur Merklin (milieu du
XIXe siècle). |
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Sainte Cécile sur le positif
de l'orgue de tribune. |
Un ange tenant un phylactère
sur le positif de l'orgue de tribune. |
Vitrail du baptême de saint Jean-Baptiste de La Salle.
Atelier Charles Champigneulle, 1910. |
La nef et l'orgue de tribune vus du chur. |
Documentation : «Paris d'église
en église» (Massin éditeur), ISBN :978-2-7072-0583-4
+ «Églises parisiennes du XXe siècle», Action
artistique de la Ville de Paris, ISBN 2-905-118-87-3 |
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