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          |  | L'église Notre-Dame de l'Assomption 
              se situe dans le quartier nord de Meudon, 
              un quartier appelé «Bellevue» d'après 
              le propre mot de Louis XV venu visiter le château que la marquise 
              de Pompadour, vers 1750, s'y était fait construire. Mais 
              Bellevue, c'est également un sinistre souvenir : c'est là 
              qu'un terrible accident de chemin de fer, en 1842, coûta la 
              vie à des dizaines de voyageurs, dont le marin et explorateur 
              français Jules Dumont d'Urville.La Révolution ruine le château de Bellevue. Au XIXe siècle, 
              de coquettes maisons sont bâties dans le parc par la bourgeoisie 
              aisée parisienne. L'église Saint-Martin 
              étant assez loin, la municipalité de Meudon 
              autorise en 1844 la création d'une chapelle afin d'assurer 
              le culte localement. Un terrain est acheté à la société 
              des Chemins de Fer de la rive gauche (ce qui explique que l'église 
              soit tout à côté de la gare de Bellevue) et 
              une souscription est ouverte. La construction, placée sous 
              la direction de l'architecte E. Vigoureux, est terminée en 1846. 
              La chapelle ne possède ni clocher, ni chapelles latérales. 
              Par un décret de 1857, l'Empereur Napoléon III l'érige 
              en chapelle de secours : le culte y sera célébré 
              sous la direction du curé de Meudon 
              ; la gestion sera assurée par la fabrique de l'église 
              Saint-Martin.
 En 1860, les habitants de Bellevue demandent l'agrandissement de 
              leur chapelle, ce que refuse la municipalité (sans doute 
              sur pression du curé qui ne souhaite pas que la chapelle 
              devienne paroisse, échappant à ses prérogatives). 
              Après maints palabres, le bâtiment sera finalement 
              agrandi. Un transept avec deux chapelles latérales, puis 
              un clocher seront ajoutés. Le site Web de la paroisse donne 
              l'information suivante : la querelle est remontée au ministre 
              des Cultes et jusqu'à l’Empereur lui-même ; en mai 
              1861, ce dernier signe un décret autorisant l'extension. Les travaux 
              seront achevés en 1872. L'histoire raconte que le maire s'est 
              finalement réconcilié avec les habitants du quartier 
              Bellevue...
 Notre-Dame de l'Assomption présente toujours son aspect du 
              XIXe siècle. C'est une petite église de style éclectique 
              avec une belle voûte lambrissée et un chemin 
              de croix dû à une artiste de l'Église réformée 
              de Meudon.
 L'église pourra néanmoins intéresser les amateurs 
              de vitraux. Le chur est en effet orné d'une petite 
              rose de 1846, créée par la Manufacture royale de Sèvres, 
              illustrant la Vierge 
              à l'Enfant. D'autre part, Job et Michel Guevel ont réalisé, 
              au début des années 1980, sept verrières originales 
              en dalle 
              de verre, un matériau très prisé à 
              cette époque.
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          |  La nef et le chur de l'église Notre-Dame de l'Assomption.
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          |  La façade de l'église Notre-Dame. Les consoles portaient 
            deux statues, retirées en 1982.
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          |  Le chur de l'église et le côté sud.
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          |  Le baptistère dans le côté sud.
 La cuve baptismale, tirée d'un chêne de Meudon en 1993,
 est l'uvre d'A.D.Roppert, sculpteur meudonnais.
 Derrière, la tapisserie, de 1992, est une création de 
            17 paroissiennes. Elle représente la foule
 des baptisés qui émerge des eaux.
 
 
 |  «Le Christ aux outrages»
 Panneau peint attribué à Van Hemmessen (XVIe siècle).
 |  L'orgue de tribune est un Aristide Cavaillé-Coll de 1887.
 Il a été restauré en 1975 et 1992.
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          | 
               
                | Le chemin 
                    de croix de l'église date de l'année 
                    2008. Il a été réalisé par une 
                    artiste de l'Église réformée de Meudon 
                    : Marie-Laure de la Rochefordière. Sa base est un cercle sur 
                    une croix. Cinq exemples en sont donnés ci-dessous.Le visage du Christ est représenté en forme 
                    de mandorle. L'artiste écrit à son sujet : «Elle 
                    signifie l’union de la terre et du ciel, des mondes inférieurs 
                    et supérieurs. Elle convient, ainsi à l’encadrement des humains 
                    sanctifiés. C’est pour ces raisons spirituelles et esthétiques 
                    que je présente le visage du Christ dans une mandorle.»
 Source : Présentation 
                    du chemin de croix par Marie-Laure de la Rochefordière sur 
                    le site de la paroisse.
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          |  Chemin de croix, station I :
 Jésus est condamné à mort.
 |  Chemin de croix, station II :
 Jésus est chargé de sa croix.
 |  Chemin de croix, station IV :
 Jésus rencontre sa mère.
 |  Chemin de croix, station V :
 Simon de Cyrène aide Jésus à porter sa croix.
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          |  Chemin de croix, station XII :
 Jésus meurt sur la croix.
 
 Le chemin de croix a été créé en 2008 
            par
 Marie-Laure de la Rochefordière
 de l'Église réformée de Meudon.
 |  Le côté nord et ses vitraux en dalle de verre, dont un 
            oculus.
 
 La chapelle de la Vierge dans le bras nord du transept. ---»»
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                | MOBILIER ET VITRAUX 
                  DU CHUR |  |   
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                | 
                     
                      |  L'ambon du chur est orné du Tétramorphe.
 |  L'ornementation du maître-autel représente 
                        la Trinité créatrice.
 uvre de D. Kaeppelin.
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                | 
                     
                      |  Vitrail de saint Adolphe, patron du donateur du vitrail.
 Atelier Noël Lavergne, Paris 1887.
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                      |  Vitrail de la Vierge à l'Enfant, détail.
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                      |  Sainte Clotilde et saint Adolphe sont peints sur un semis 
                        d'oiseaux en camaïeu de bleus.
 Atelier Noël Lavergne, 1887.
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                      |  Vitrail de la Vierge à l'Enfant.
 Manufacture royale de Sèvres, 
                        1846.
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                | 
                     
                      | Le 
                          vitrail «La Vierge à l'Enfant» de 
                          la Manufacture de Sèvres. En 2003, dans l'ouvrage Un patrimoine de lumière, 
                          1830-2000, Nicole Blondel, alors conservateur général 
                          honoraire du patrimoine, donne une information intéressante 
                          sur les vitraux créés par la Manufacture 
                          de Sèvres 
                          au XIXe siècle.
 Les cartons de Sèvres 
                          étaient réalisés par des artistes 
                          célèbres (comme Jean-Dominique Ingres 
                          pour les verrières de Notre-Dame 
                          de la Compassion à Paris, 17e) et la réalisation 
                          des vitraux, mise au point par l'atelier sévrien, 
                          était complexe. Le prix était donc élevé. 
                          Alexandre Brongnart, directeur de la Manufacture, accepta 
                          un procédé quasi industriel pour en diminuer 
                          le coût : l'impression par transfert pour la réalisation 
                          des bordures.
 C'est ce qui a été fait pour la petite 
                          rose du chur de Notre-Dame de l'Assomption (la 
                          Vierge à l'Enfant donnée ci-dessus) dont 
                          la bordure a été dessinée par Hyacinthe 
                          Régnier.
 «Le procédé, écrit Nicole 
                          Blondel, consistait à transférer les motifs 
                          colorés à l'aide d'épreuves imprimées 
                          à partir de plaques de cuivre gravées 
                          au burin et enduites de couleurs vitrifiables.» 
                          Elle ajoute que cette invention est due aux Anglais 
                          «qui ornent leurs faïences fines de cette 
                          façon standardisée à partir de 
                          la fin du XVIIIe siècle.» La Manufacture 
                          royale de Sèvres 
                          utilisera pour la première fois ce procédé 
                          vers 1806.
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                |  Le Tétramorphe décore l'ambon.
 |   
                |  Vitrail de sainte Clotilde, patronne de la donatrice.
 Atelier Noël Lavergne, Paris 1887.
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                |  Vitrail de la Vierge à l'Enfant, détail.
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          | 
               
                | LES VITRAUX EN 
                  DALLE DE VERRE DE JOB ET MICHEL GUEVEL |  |   
          | 
               
                |  Vitrail en dalle de verre.
 
  Ce matériau pose de gros problèmes
 de conservation (voir le texte ci-contre).
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                |  Statue de la Vierge à l'Enfant, détail.
 |   
                | 
                     
                      | QUATRE VITRAUX EN 
                        DALLE DE VERRE ---»»» |  |   
                |  Statue de saint Antoine de Padoue
 avec l'Enfant-Jésus, détail.
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                | 
                     
                      | La 
                          dalle de verre. Les sept vitraux non figuratifs 
                          en dalle de verre des maîtres verriers Job et Michel 
                          Guevel ont été posés de 1981 à 1983. Six sont installés 
                          dans des fenêtres en plein cintre, le septième 
                          est un grand 
                          oculus dans le bras nord du transept. Leurs auteurs 
                          les ont associés aux symboles chrétiens 
                          que sont la Création et les sacrements.Dans l'ouvrage Un patrimoine de lumière, 1830-2000, 
                          l'historienne Laurence de Finance précise, à 
                          propos des dalles de verre, que, dans l'architecture 
                          religieuse des années 1960, celles-ci sont plutôt 
                          utilisées pour les verrières monumentales, 
                          notamment sur les façades, ouvrant ainsi l'église 
                          sur le monde, conformément aux principes de Vatican 
                          II. L'église Stella 
                          Matutina à Saint-Cloud 
                          (92) offre un exemple de cette ouverture sur le monde, 
                          bien que la verrière de la façade ne soit 
                          pas en dalle de verre.
 L'avis du peintre Alfred Manessier (rapporté 
                          par Laurence de Finance) est assez pertinent sur ce 
                          matériau. Pour cet artiste, la dalle de verre 
                          ne peut pas prendre place dans une fenêtre de 
                          style gothique ou Renaissance car, par son aspect, elle 
                          alourdit, alors que, dans ces deux styles d'architecture, 
                          le vitrail doit alléger. La dalle de verre, reconnaît-il, 
                          a pour elle des qualités d'insonorisation et 
                          de solidité que n'a pas le vitrail traditionnel. 
                          En revanche, ce dernier a un atout bien connu qui fait 
                          tout son charme : il filtre la lumière en la 
                          coloriant et diffuse ainsi un tapis de couleurs. Il 
                          est clair que les exemples de dalles de verre présentés 
                          à gauche et ci-dessous ne permettent de distribuer 
                          qu'une lumière diffuse.
 Les baies de l'église Notre-Dame de l'Assomption 
                          sont de style néo-roman, creusées dans 
                          de solides cloisons murales : elles échappent 
                          ainsi au premier reproche d'Alfred Manessier. En revanche, 
                          conformément à son propos, les dalles 
                          de verre sont très solides. Elles sont d'ailleurs 
                          en relief. Deux photos données à droite 
                          présentent des plans rapprochés : on y 
                          voit le doigt d'une main apposé contre le matériau 
                          pour bien en montrer l'aspect en trois dimensions.
 La dalle de verre a-t-elle 
                          un avenir ? En 2018, dans l'ouvrage Les 
                          défis du vitrail contemporain (SilvanaEditoriale), 
                          Claudine Loisel, docteur en chimie et ingénieur 
                          de recherche pour les Monuments historiques, se montre 
                          perplexe sur les capacités de conservation de 
                          ce matériau auquel elle prédit un avenir 
                          assez sombre. Son poids et sa structure lui fermant 
                          le débouché des édifices anciens 
                          protégés au titre des Monuments historiques, 
                          son usage se perpétue aujourd'hui à l'international.
 Mais, reconnaît-elle, la dalle de verre n'a plus 
                          la faveur du public, que ce soit pour l'esthétisme 
                          ou la technique. «Beaucoup de problèmes 
                          de conservation apparaissent, écrit-elle, liés 
                          à la mise en uvre du béton, des 
                          armatures en fer qui rouillent et des dalles en verre, 
                          mal recuites ou de composition chimique instable, qui 
                          se feuillètent et perdent toute consistance.»
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                |   |   |  | 
               
                |  Vitrail en dalle de verre : le relief est bien visible.
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                |  Vitrail en dalle de verre : le doigt indique le relief.
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                |  Statue de la Vierge à l'Enfant (Art populaire).
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                |  Vitrail en dalle de verre : le doigt indique le relief.
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                |  Vitrail en dalle de verre : le relief est bien visible.
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          |  La nef et l'orgue de tribune vus du chur.
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          | Documentation : Site Internet de la paroisse
 + «Un patrimoine de lumière, 1830-2000», MONUM, 
            Éditions du patrimoline, 2003.
 + «Dictionnaire des monuments d'Ile-de-France», éditions 
            Hervas, 2001.
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