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L'église Saint-Martin est la plus
ancienne des trois églises de Meudon.
Un premier édifice, déjà dédié
à saint Martin, est mentionné dès le XIIIe
siècle. Les historiens de la ville relatent que François
Rabelais a été le curé de cette paroisse de
1550 à 1552, mais aucune preuve de sa présence à
Meudon
n'a jamais été apportée. En vertu du principe
de la commende, un curé pouvait percevoir les produits de
sa cure sans jamais y résider.
Il fallut presque un siècle au bourg de Meudon
pour sortir de la torpeur créée par la guerre de Cent
Ans (1337-1453) et affermir ses finances. La suzeraineté
sur Meudon
faisait l'objet d'une rivalité entre l'abbaye de Saint-Germain
des Prés et la duchesse d'Étampes. C'est pourtant
sans rien leur demander que la fabrique de Saint-Martin et les paroissiens
décidèrent, en 1540, de reconstruire l'église
en style gothique, plus vaste, plus lumineuse.
On commença par le chur,
rebâti sur deux travées droites et une abside à
trois pans. Les guerres de Religion, qui se traduisirent par l'incursion
de bandes armées dans le bourg, asséchèrent
les finances. Les travaux furent interrompus ; le projet d'église
gothique fut abandonné ; la nef resta en l'état.
Un siècle plus tard, la dégradation de la nef imposa
des travaux, mais les moyens firent défaut. Mais, en 1679,
le château de Meudon
devint propriété du marquis de Louvois, le puissant
ministre de Louis XIV. Les paroissiens, concrétisant à
leur niveau les règles du gallicanisme, décidèrent
de se placer sous sa protection. Et, en 1682, les travaux purent
reprendre. Après la mort de Louvois (1691), sa veuve revendit
le domaine à la Couronne en 1705. Il devint la propriété
privée du Grand Dauphin qui fit, lui aussi, bénéficier
la paroisse de sa protection et de ses prébendes.
Dans l'église, on reconstruisit entièrement les bas-côtés
(murs gouttereaux, piliers, baies, contreforts) et on les couvrit
d'une voûte d'arêtes. La charpente de la nef et son
toit, jugés en bon état, ne furent pas touchés,
mais la nef fut couverte d'une voûte d'ogives, comme l'était
déjà le chur.
La sobriété de l'architecture de la nef rappelle que
l'époque est au classicisme : pilastres plats ; chapiteaux
sans sculpture (photo ci-dessous). Les clés
de voûte des bas-côtés (reproduites de manière
identique dans les deux bas-côtés) portent le blason
des bienfaiteurs : Sanguin ; Servien ; Le Tellier ; le Grand Dauphin.
La femme de Louvois, Anne Souvré, sera, elle aussi, mise
à l'honneur : la chapelle nord, consacrée à
saint Jean, le sera désormais à sainte Anne.
Pour une raison inconnue des historiens, le Grand Dauphin fit supprimer
en 1709 la flèche d'ardoise qui dominait le clocher. La nouvelle
façade,
construite devant l'ancienne, va suivre les règles du classicisme.
Elle se dresse selon deux ordres architecturaux : toscan et ionique.
Au XVIIIe siècle, l'accent est mis sur l'ornementation intérieure
(tableaux et statues) ; les élévations du chur
et les piles de la nef sont ornés de boiseries.
À la Révolution, l'église est saccagée
(décembre 1793). Les vitraux sont détruits, de même
que les tableaux et les statues que les révolutionnaires
peuvent trouver. Les uvres cachées par les paroissiens
réapparaîtront en 1802, une fois le Concordat signé.
Les vitraux sont remplacés vers 1900 par des verrières,
toujours en place, créées par l'atelier rémois
Haussaire. Néanmoins, quatre d'entre eux, situés dans
les bas-côtés, sont détruits par les bombardements
des années 1940. Les verrières du chur, qui
représentaient les mystères du Rosaire, ont entièrement
été soufflées à la suite de ces mêmes
bombardements. L'année 1940 verra toutefois la création
d'un Chemin de
croix constitué de grandes fresques dues au peintre mexicain
Angel Zarraga (1886-1946), établi à Meudon
depuis 1935.
L'année 1968 sera aussi source de dépouillement, cette
fois orchestré par le curé : retrait de tous les tableaux
et des statuettes ; badigeon uni sur les murs ; démolition
de la grille de 1719 qui fermait le sanctuaire et qui servait de
table de communion ; casse de tous les autels qui ornaient les chapelles
latérales depuis le XVIIIe siècle ; suppression des
stalles et du banc d'uvre. Les pièces intéressantes
se trouvent maintenant au musée
d'Art et d'Histoire de Meudon.
L'église Saint-Martin a été classée
monument historique en 1996.
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La nef et le chur de l'église Saint-Martin à Meudon.
Les boiseries autour des piliers ont été posées
en 1759. |
La façade de l'église, de style classique, possède
deux ordres : toscan et ionique, |
Le chevet et son clocher massif.
Avant 1709, le clocher était prolongé par une flèche
d'ardoise. |
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«Vue prise sur les hauteurs de Meudon»
Jean-Baptiste Langlacé (1786-1864) - 1818, huile sur toile.
Le clocher de l'église émerge des toits des maisons,
ce qui n'est plus le cas aujourd'hui. |
Tourelle d'escalier au sud
avec son cadran solaire
et sa mention «XVIe siècle».
Par cet escalier, le carillonneur accédait à la
pièce située au milieu du clocher et où
pendaient les cordes qui permettaient de
mettre les cloches en action. |
La ville de Meudon et le sud de Paris vus depuis l'esplanade de l'Observatoire.
Le clocher de l'église Saint-Martin (flèche jaune au
centre de la photo) est maintenant noyé dans les immeubles. |
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La nef et le bas-côté sud avec la chaire à prêcher
(datée des années 1750).
Les pilastres qui s'élèvent le long des piliers sont
typiques du style classique. |
Dans la nef, des pilastres très sobres montent
jusqu'à la retombée des ogives.
C'est déjà une marque de classicisme. |
Toute la voûte du vaisseau central (nef et chur)
est de type ogival. |
Le baptistère. |
«Le Baptême du Christ»
Vitrail de l'atelier Haussaire, Reims, autour de 1900. |
Comme le bas-côté nord, le bas-côté sud
est voûté d'arêtes.
Les boiseries qui entourent les piliers sont là pour cacher
leur dissymétrie :
Au sud (photo ci-dessus), les piliers sont de section rectangulaire.
Au nord, leur section est circulaire. |
Plan de l'église Saint-Martin.
Le chur de l'église est à l'est. |
«Saint Martin donnant une partie de sa cape»
Vitrail de l'atelier Haussaire.
Reims, autour de 1900. |
ÉCUSSONS
ARMORIÉS SUR LES CLÉS DE VOÛTE DES
BAS-CÔTÉS.
Ils représentent les bienfaiteurs de l'église
à partir de 1682. |
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Lion issant des Servien
(issant : moitié supérieure seule visible). |
Dauphin et fleurs de lys
du Grand Dauphin. |
Les trois tritons des Le Tellier ont
été repris dans les armoiries de Chaville,
commune du département 92 toute proche. |
Merlettes de la famille Sanguin.
Sous Charles VII, Guillaume Sanguin,
valet de chambre du roi, achète
le domaine de Meudon. |
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Chemin de croix, station III :
«Sainte Véronique essuie la face de Jésus»
Fresque d'Angel Zarraga, mai-août 1940.
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Architecture
intérieure (1/3).
Le vaisseau central de l'église est assez étroit,
souvent plongé dans la pénombre. L'élévation
de la nef est à deux niveaux. Une série
d'arcades en plein cintre, construites à partir
de 1682, sépare la nef des bas-côtés.
Cette nef n'a rien de vraiment remarquable. Pourtant
le visiteur curieux peut se poser une question de logique
architecturale : pourquoi la voûte de la nef est-elle
de style ogival, donc typiquement gothique, alors que
la façade est de type classique ? L'église
Notre-Dame
à Versailles,
bâtie à la même époque par
Jules Hardouin-Mansart, est, quant à elle, tout
entière de style classique (façade, élévations
intérieures, voûte en berceau creusée
de profondes lunettes). L'uniformité stylistique
y a été respectée. Alors pourquoi
cette juxtaposition de style à Saint-Martin ?
L'historienne Hélène Rousteau-Chambon
a traité cet intéressant problème
dans sa thèse de doctorat soutenue en 1997. Son
ouvrage Le gothique des Temps modernes (Picard,
2003), résume les hypothèses qu'elle a
formulées pour expliquer cette juxtaposition.
Remarquons d'abord que l'élévation de
la nef et celle des bas-côtés relèvent
de l'art «classique» qu'Hélène
Rousteau-Chambon appelle, en se projetant au XVIIe siècle,
l'«art moderne». Sur les élévations,
de sobres pilastres s'élèvent jusqu'à
des chapiteaux (qui ne sont que de simples parallélépipèdes)
d'où partent les ogives ou les arcs-doubleaux.
L'église Notre-Dame
à Versailles
présente le même calque architectural,
à cette exception que les faces des pilastres
et des chapiteaux sont cannelées.
Hélène Rousteau-Chambon explique la présence
de voûtes d'ogives au sein d'ensembles «classiques»
par des arguments de différente nature. Le premier
relève du métier d'architecte lui-même
: les maîtres maçons, dont le savoir passait
souvent de père en fils, avaient l'habitude de
construire des voûtes gothiques. Ils en maîtrisaient
toutes les arcanes. Le deuxième argument découle
du premier : on trouvait plus facilement des maîtres
maçons experts en voûtes gothiques qu'en
voûtes en berceau renforcées d'arcs doubleaux,
voire creusées de profondes lunettes (comme à
Notre-Dame
à Versailles
érigée par l'architecte du roi, Jules
Hardouin-Mansart, qui n'était pas le premier
venu). ---»» Suite 2/3
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Le bas-côté nord, voûté d'arêtes,
et les fresques du chemin de croix créées par
Angel Zarraga en 1940. |
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Chemin de croix, station XIII :
«Jésus est descendu de la croix et remis à
sa mère»
Fresque d'Angel Zarraga
Mai-août 1940. |
Chemin de croix, station X :
«Jésus est dépouillé de ses vêtements»
Fresque d'Angel Zarraga,
Mai-août 1940. |
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«Saint François-Xavier prêchant»
Vitrail de l'atelier Haussaire.
Reims, autour de 1900. |
«Scène de l'Apocalypse de Jean»
Gaston Fredouille (1913-1963).
Peinture murale dans la chapelle Sainte-Anne
(chapelle nord du chur). |
«Saint Germain et saint Loup avec sainte Geneviève»
Vitrail de l'atelier Haussaire.
Reims, 1901. |
Le bas-côté nord et les chapelles nord du chur
Au second plan : les voûtes ogivales des chapelles nord du chur. |
Le côté nord : voûtes ogivales dans les chapelles
du chur ;
voûtes d'arêtes dans le bas-côté. |
Clés de voûte
dans les chapelles nord du chur
(XVIe siècle) |
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«Le pape Léon le Grand devant les Huns»
Vitrail de l'atelier Haussaire.
Reims, autour de 1900. |
«Décollation de saint Denys»
Vitrail de l'atelier Haussaire.
Reims, autour de 1900. |
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Notre-Dame du Oui, détail.
Statue d'Auguste Larène, 1960. |
La statue de Notre-Dame
du Oui a été offerte à
l'église Saint-Martin à la suite
de l'étonnement de sur Emmanuelle,
en 1996, de ne voir aucune statue de la Vierge
dans l'église alors qu'elle avait un bouquet
de muguet à lui offrir !
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«La Voix de Dieu dans l'orage»
Vitrail de Gaston Fredouille (1913-1963). |
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«Entrée de Marie au Temple»
Vitrail de l'atelier Haussaire, Reims, autour de 1900. |
Architecture
intérieure (2/3).
---»» Quelle conséquence
sur les coûts ? «La structure même
de la voûte, répond l'historienne,
permettait de faire des économies et ces
constructions ou reconstructions aisées
revenaient moins cher en main d'uvre. En
effet, la voûte d'ogives étant légère,
peu de matériaux étaient donc nécessaires
à sa mise en uvre et un contrebutement
de structure légère suffisait. De
plus, toujours grâce à cette délicatesse
de couvrement, les supports intérieurs,
colonnes et pilastres, pouvaient être sveltes,
et, par conséquent, nécessitaient,
eux aussi, peu de matériaux.»
D'où également une rapidité
de construction.
Le troisième argument est d'ordre religieux
: il ne fallait pas casser l'atmosphère
de prière à laquelle les fidèles
étaient habitués depuis au moins
trois siècles. Prier dans une église,
c'était être agenouillé sous
une voûte d'ogives, et pas sous une autre.
Le temps avait créé une tradition
qu'il fallait respecter. Et n'allons pas croire
que le fidèle ne s'apercevait de rien !
Le même phénomène se reproduit
de nos jours : l'atmosphère dégagée
par une église en béton est bien
loin de la sensation de calme et de plénitude
ressentie dans un déambulatoire médiéval,
qu'il soit gigantesque comme à la cathédrale
de Bourges ou plus restreint comme à
l'église Saint-Pierre
de Dreux.
---»» Suite 3/3
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Les chapelles sud du chur sont voûtées d'arêtes.
«««---
«Saint Nicolas sauve trois enfants»
Vitrail de l'atelier Haussaire, Reims, autour de 1900. |
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«Le martyre de saint Laurent»
Vitrail de l'atelier Haussaire, Reims, autour de 1900. |
«Les Béatitudes»
Peinture murale de Gaston Fredouille (1913-1963) dans la chapelle
Notre-Dame. |
«L'Abjuration d'Henri IV en la basilique de Saint-Denis, le
25 juillet 1593»
Attribué à Nicolas Bollery (1560-1630). Non daté,
huile sur toile.
Ce tableau, auparavant dans l'église, est maintenant
au musée
d'Art et d'Histoire de Meudon. |
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Architecture
intérieure (3/3).
---»» Les voûtes d'arêtes des
bas-côtés de Saint-Martin ont été
construites à la même époque. Bien
que plus difficile à réaliser que l'ogival,
ce type de voûtement était, lui aussi,
bien maîtrisé par les maîtres maçons.
Et il s'apparentait à l'ogive.
Pour justifier la juxtaposition des styles, Hélène
Rousteau-Chambon avance un quatrième argument
: le poids de la tradition avait fini par lier, de façon
presque indissociable, le style gothique et la majesté
d'une église. Honorer Dieu, c'était faire
du gothique, c'était prier dans du gothique.
Ce qui avait aussi l'avantage de distinguer fortement
un lieu de culte d'une maison.
Enfin, un dernier argument, et non des moindres, est
proposé. Au cours des guerres de Religion, les
huguenots avaient saccagé bien des églises
gothiques. Les reconstruire dans le style d'avant,
c'était, pour l'Église, signifier à
la communauté sa volonté d'effacer de
la mémoire collective les événements
tragiques qu'elle venait de traverser. Rétablir
les choses comme avant, respecter la tradition, faire
comme si rien ne s'était passé étaient
la meilleure de façon d'évacuer des consciences
l'opposition huguenote à la Foi, une opposition
reléguée au rang de non-événement.
De plus, le Concile de Trente (1545-1563) avait réaffirmé
la force de la liturgie catholique et défendu
la Tradition. «Il fallait alors souligner contre
les protestants, écrit Hélène Rousteau-Chambon,
que l'Église catholique ne constituait pas une
Église nouvelle mais se situait dans la continuité
historique. Utiliser des formes traditionnelles permettait
de souligner, dans l'espace, cette tradition.»
Dans cet objectif, quoi de mieux qu'un cadre architectural
qui ne change pas ?
Pourquoi la façade est-elle de style classique
? Parce que l'Église doit demeurer liée
à son époque, celle qui suit le Concile
de Trente, celle de la Contre-Réforme et du classicisme.
En revanche, une fois qu'il a franchi le seuil de l'église,
le fidèle doit retrouver un environnement habituel
avec son architecture et son atmosphère traditionnelle
de prière. Il n'y a là aucun mauvais goût
et nulle offense envers la foi. Hélène
Rousteau-Chambon le précise : l'intérieur
et l'extérieur d'une église sont regardés
par le clergé comme deux parties bien distinctes
qui peuvent tout à fait s'opposer dans leur style
et leur architecture.
Source : Le gothique
des Temps modernes d'Hélène Rousteau-Chambon,
éditions Picard, 2003.
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La nef et le bas-côté sud. |
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LE CHUR
DE L'ÉGLISE SAINT-MARTIN |
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Le retable du chur. |
La
voûte du chur (1/2). Il faut
s'arrêter sur cette voûte un peu bizarre
et qui est loin d'être élégante.
Les photos données ci-dessous exposent le problème.
Le côté sud possède trois départs
d'arcs-doubleaux avortés et une portion de quatrième
départ décalé, alors que le côté
nord présente, sur deux arcades, une architecture
beaucoup plus propre. Que s'est-il passé ?
En 1540, quand la fabrique a décidé de
reconstruire le chur, il est vraisemblable que
l'option choisie était une voûte en berceau
tenue par trois arcs-doubleaux. L'option a été
modifiée en cours de route. Y a-t-il eu un changement
de maître maçon ? A-t-on réalisé
que la voûte en berceau ferait moins noble et
surtout serait un peu moins élevée qu'une
voûte ogivale ? Y a-t-il eu des pressions de la
part de certains paroissiens pour défendre l'ogive,
vrai symbole de l'art chrétien et de la méditation
silencieuse ?
Hypothèse plus probable encore : y a-t-il eu
un problème de raccord avec l'abside gothique
à trois pans comme la portion de départ
avorté et décalé en profondeur
semble le montrer ? On ne sait pas. ---»»
Suite 2/2
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Le bas des élévations nord et sud du chur
sont recouvertes de boiseries. |
Le Christ en croix dans la peinture du retable du chur.
uvre de Gaston Fredouille (1913-1963). |
Vitrail à dessin géométrique
dans le chur, détail.
Ces vitraux ont remplacé la
verrière des mystères du Rosaire
détruite dans les années 1940. |
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Élévation nord du chur avec ses deux arcades. |
Clé de voûte Renaissance
dans le chur. |
Les chapiteaux gothiques
du chur contiennent déjà
un petit aspect Renaissance
(vers 1540). |
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Élévation sud du chur avec ses boiseries
et ses départs d'arcs doubleaux avortés. |
Élévation sud du chur (ci-dessus et à
droite) : départs
d'arcs doubleaux avortés et départ d'ogives fantaisiste. |
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La
voûte du chur (2/2). ---»»
Toujours est-il que, pour réaliser une voûte
ogivale, le maître maçon, a dû élaborer,
au sud, des départs d'ogives fantaisistes ou
assez grossiers. C'est ce que montrent les deux photos
ci-dessus. On ne peut pas dire que ces profilés
soient élégants.
En face, le côté nord présente l'option
définitive choisie par la fabrique : deux arcades
en plein cintre, aux contours moulurés, et une
retombée d'ogives sur un chapiteau gothique de
type floral.
On pourra voir à l'église Saint-Germain
de Fontenay-le-Fleury, dans le département voisin
des Yvelines, le problème inverse (qui date de
la même époque) : des départs d'ogives
avortés remplacés par une voûte
en berceau surbaissé.
Remarquons que les deux chapelles latérales du
chur, au nord, sont aussi voûtées
d'ogives, alors que, un siècle plus tard, le
bas-côté
sera couvert d'une voûte d'arêtes.
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La voûte ogivale du chur.
En haut de la photo : les deux arcs-doubleaux côte à
côte
marquent la césure (peu élégante) entre
le chur et la nef.
La voûte du chur est plus élevée que
celle de la nef. |
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L'ORGUE DE TRIBUNE
DE L'ÉGLISE SAINT-MARTIN |
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L'orgue de tribune.
Le buffet d'orgue, de style gothique, date de 1864.
L'orgue a été restauré à plusieurs reprises.
Marcel Dupré a inauguré l'instrument en 1947, après
une restauration.
Bas-reliefs sur le garde-corps
de la tribune d'orgue ---»»»
En haut : sainte Cécile, détail
En bas : symboles liturgiques. |
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Bas-relief sur le garde-corps
de la tribune d'orgue.
Armoiries d'un bienfaiteur de l'église ? |
Vitrail derrière l'orgue de tribune : Jeanne d'Arc.
Atelier Haussaire, Reims, autour de 1900. |
Bas-relief sur le garde-corps de la
tribune d'orgue. : symboles liturgiques. |
La nef et l'orgue de tribune vus depuis le chur. |
Documentation : «Meudon, église
Saint-Martin», bulletin n° 238 édité par Les
Amis de Meudon, octobre 2007
+ «Dictionnaire des monuments d'Île-de-France»,
éditions Hervas, 2001
+ «Le gothique des Temps modernes» d'Hélène
Rousteau-Chambon, éditions Picard, 2003. |
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