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La petite église Saint-Pierre
du Mont-Dol a été construite à la fin du XIIe
siècle. Elle en conserve les murs de la nef et les grandes
arcades. Au XVe siècle, le chur est totalement rebâti.
L'arc triomphal qui devait séparer la nef du chur est
supprimé. Les fenêtres hautes du côté
nord sont bouchées. C'est à cette époque que
l'on décore la nef d'une série de scènes
polychromes illustrant la Passion. Vers la fin du XVe siècle,
on choisit un nouveau thème, celui du Jugement dernier (voir
l'encadré).
Au XVIe siècle, on construit la tour au-dessus du portail
occidental. Lors de la Révolution, l'église ne semble
pas avoir souffert car le Mont-Dol est une terre chouan. En particulier,
les armoiries de l'évêque de Dol, Charles d'Espinay
(1558-1591), sur la tour, ne sont pas martelées.
Au XIXe siècle, agrandissements et restaurations se succèdent
: chur à chevet droit rebâti en 1823, ajout de
portes latérales au sud, réfection des bas-côtés,
fenêtres rectangulaires remplacées par des fenêtres
ogivales. Enfin, en 1867, on débouche les fenêtres
hautes du côté nord, ce qui va malheureusement détruire
les peintures murales qui y sont apposées. Le Malouin Théophile
Busnel en fait une série de dessins. Les peintures, jugées
en très mauvaise état, sont recouvertes d'un enduit.
En 1873, on rehausse le clocher d'un étage. En 1897, l'intérieur
de l'église est restauré (ajout de colonnettes et
de chapiteaux aux piliers, mise en place de stalles). Une nouvelle
sacristie est bâtie sur le côté nord.
En 1945, on redécouvre les fresques des XIIe et XVe siècles.
Mais leur restauration est remise à des jours meilleurs.
Elles finiront par être classées parmi les Monuments
historiques en 1971. En 1972, les peintures murales donnent enfin
lieu à une restauration en bonne et due forme. Elles constituent
le joyau artistique de l'église Saint-Pierre.
Si vous passez à Dol-de-Bretagne, ne manquez pas de vous
rendre au Mont-Dol. Ce n'est pas loin et un agréable chemin
y conduit. S'il fait beau, vous aurez le plaisir de découvrir,
depuis le sommet de la butte, le Mont-Saint-Michel qui se dresse
au-dessus de la mer, à vingt kilomètres au nord-est
(voir photo plus bas).
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Vue d'ensemble de la nef et du chur de l'église Saint-Pierre.
La voûte en bois, voûtée en berceau, date du XVIIe
siècle. Elle a récemment été restaurée
(comme celles des deux bas-côtés).
On remarque les peintures sur les murs (XVe siècle) et les
décorations sur les intrados
des arcades (qui remonteraient aux années 1200), décorations
bien visibles sur le côté sud. |
Le Mont-Dol
Vue d'ensemble du Mont en arrivant depuis Dol-de-Bretagne. |
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Le chevet de l'église Saint-Pierre.
Le bâtiment le plus à l'est est une ancienne sacristie. |
À DROITE ---»»»
Les armoiries de Mgr Charles d'Espinay (1558-1591) se
situent
au-dessus de la fenêtre trilobée de la tour.
Elles n'ont pas été martelées
à la Révolution malgré la décision
du Conseil municipal d'août 1794. |
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À GAUCHE
Porte latérale sud construite en 1864.
L'autre porte, au sud près du clocher, a été
construite à la même époque. |
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Vue d'ensemble du côté sud. Les deux portes latérales
datent de 1864.
La grande fenêtre (avec remplage) est du XIVe siècle.
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Portail occidental
de l'église Saint-Pierre (XIIe siècle) ---»»» |
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La tour du XVIe siècle et son clocher, refait en 1974. |
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Chapelle de l'Espérance et tour Notre-Dame (bénie en
1857). |
Le Moulin du Tertre, construit en 1842, est inscrit aux Monuments
historiques. |
Statue de sainte Anne et de Marie
Chapelle de l'Espérance |
Par temps clair, depuis le sommet du Mont-Dol,
on peut apercevoir le Mont Saint-Michel à 20 kilomètres. |
Statue de sainte Anne et de Marie
sur la Tour Notre-Dame. |
Vitrail de la chapelle de l'Espérance
«À Notre-Dame de l'Espérance
les Pèlerins de la Grande Guerre»
Atelier Lorin 1921. |
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À GAUCHE
Le chemin de terre sur la
droite est celui que les
touristes empruntent
pour se rendre à pied
de Dol-de-Bretagne
jusqu'au Mont-Dol. |
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À GAUCHE
Vue au téléobjectif
(et derrière une
rangée de peupliers)
de la cathédrale
Saint-Samson
à Dol-de-Bretagne.
depuis le Mont-Dol. |
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RETOUR SUR L'ÉGLISE
SAINT-PIERRE DU MONT-DOL |
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Élévations du côté sud.
Les peintures murales du côté sud sont les mieux conservés. |
Deux chapiteaux à thème floral
de la fin du XIIe siècle. |
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Reste d'une frise décorative ocre et rouge sur fond blanc créée
lors de la construction de l'église vers 1200).
C'est aussi à l'origine de l'église que remontent les
ornementations sur les intrados des arcades de la nef (voir la photo
du haut). |
L'Entrée du Christ à Jérusalem et, à droite,
la Trahison de Judas (peintures murales du XVe siècle). |
L'Entrée du Christ à Jérusalem
Détail : Le Christ sur son âne. |
Peinture murale : Le Lavement des pieds, détail.
Il s'agit peut-être de saint Pierre qui, dans un premier
temps,
s'oppose à ce que Jésus lui lave les pieds (son
bras droit est levé). |
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L'Entrée du Christ à Jérusalem
Détail : deux hommes étendent un vêtement
au sol pour lui rendre hommage. |
Saint Pierre
Vitrail mis en place en 1904. |
L'Entrée du Christ à Jérusalem
Détail : Zachée offre un rameau d'olivier
pour rendre hommage au Christ. |
Le Livre de vie, vitrail de 1904. |
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Peinture murale : L'Arrestation de Jésus, détail. |
Peinture murale : La Mise au tombeau. |
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Peinture murale : La Mise au tombeau
Détail : Joseph d'Arimathie.
Le bas-côté sud vu depuis la chapelle du Rosaire (au
sud) ---»»» |
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Peinture murale : La Résurrection.
On voit, au centre, Jésus sortir de son tombeau, tandis
qu'un soldat romain, à droite, s'enfuit, effrayé.
Sur la gauche, deux autres soldats romains dorment. |
Les
peintures murales de l'église Saint-Pierre.
Restaurées dans les années 1970, ces magnifiques
peintures de la Passion du Christ sont évidemment
l'élément artistique majeur de l'église
Saint-Pierre. Seules sont données ici les mieux
conservées. Les couleurs et le contraste ont
été accentués.
Datées de la seconde moitié du XVe siècle
et exécutées en technique mixte (fresque
et détrempe), ces scènes étaient
au nombre de 21. Il nous en reste 11, à peu près
lisibles. Elles représentent : L'Entrée
à Jérusalem, la Trahison de Judas, la
Cène, le Lavement de pieds, l'Agonie au jardin
des Oliviers, l'Arrestation de Jésus, la Mise
au tombeau, la Résurrection, la Descente aux
limbes, l'Apparition à Marie-Madeleine et l'Apparition
aux pèlerins d'Emmaüs.
Sur le mur nord, à l'est, les peintures ont disparu.
D'après les historiens, et au vu de la place
disponible, six panneaux ont été effacés
du fait de la réouverture des baies, autrefois
bouchées. À ces six, on y ajoute deux
autres panneaux : celui qui ornait l'arc triomphal,
aujourd'hui disparu, et qui séparait la nef et
le chur, et le premier panneau du mur sud. En
comparant le cycle encore visible avec les cycles conservés
dans d'autres églises, on peut se faire une idée
des dix scènes disparues.
La Crucifixion, scène obligatoire, devait être
à l'est, c'est-à-dire sur l'arc triomphal.
La première scène visible sur le mur sud
étant la Mise au tombeau, l'espace libre qui
la sépare de l'arc triomphal ne peut être
qu'une Déposition de croix. Deux scènes
manquantes sont ainsi certaines. En revanche, sur le
mur nord, l'indécision est de mise. Les historiens
listent au minimum douze scènes qui, classiquement,
prennent place entre l'arrestation de Jésus et
la Mise au tombeau. Citons brièvement : comparaison
devant Caïphe, devant Pilate, outrages, flagellation,
Ecce Homo, lavement de mains, portement de croix, Jésus
dépouillé de ses vêtements, crucifiement,
etc. Les historiens remarquent avec subtilité
que Judas est représenté dans trois des
scènes visibles : la Trahison de Judas, la Cène
et l'Arrestation de Jésus. Il paraît normal
alors de montrer la punition du traître. C'est
pourquoi on peut penser qu'une scène illustrait
le remords et la pendaison de Judas.
En fin de cycle, on peut admirer une scène de
l'enfer,
peinte postérieurement au cycle de la Passion.
Elle occupe la place de deux scènes du cycle.
Selon les spécialistes, il pouvait s'agir de
l'Apparition du Christ aux apôtres réunis
huit jours après la Résurrection, et enfin
d'une scène illustrant l'Ascension.
Source : panneaux affichés
dans l'église Saint-Pierre.
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Peinture murale : La Descente aux limbes.
Voir le tableau «Jésus descendant aux limbes» de P.-F. Delorme
et les explica-
tions sur cet événement à l'église
Notre-Dame-de-la-Croix-Ménilmontant
à Paris. |
Peinture murale : La Descente aux limbes, détail.
Jésus tend la main vers les Justes afin qu'ils puissent
entrer au Paradis. |
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Peinture murale : L'Apparition à Marie-Madeleine. |
Peinture murale : L'Apparition à Marie-Madeleine, détail.
Dans la pénombre du matin, Marie-Madeleine, qui a du mal à
voir, prend Jésus pour le jardinier.
Elle veut le toucher, mais il répond : «Ne me touche
pas» (Noli me tangere). |
Peinture murale : L'enfer (fin du XVe siècle).
Sur la gauche (en dehors de la photo), se tenait la gueule d'un Leviathan,
dont il ne reste plus que la langue. |
Peinture murale : L'Enfer, détail.
Au premier plan, un démon à deux cornes jette
un damné dans le puits de l'abîme.
Dans l'arbre, des damnés pendent par les pieds ou par le cou.
À l'extrême gauche, en bas, on aperçoit la langue
du Léviathan (c'est
tout ce qu'il reste de ce montre qui symbolise l'entrée des
enfers). |
L'enfer.
Cette peinture, créée postérieurement
(fin du XVe siècle) au cycle de la Passion, prend la
place de deux scènes de ce même cycle. Elle est
malheureusement peu lisible. Des diables transportent des
damnés (voir ci-contre) ou s'amusent à les faire
souffrir sur des instruments de torture. Le Léviathan,
sur la gauche, et sa gueule où tout ce petit monde
doit s'engouffrer, n'est plus visible, mise à part
sa langue. L'enfer appartenait à un nouveau
programme qui incluait obligatoirement un Jugement dernier.
Habituellement, un Christ-Juge, souvent secondé par
l'archange Michel, trônait au milieu des réprouvés
sur sa gauche et des élus sur sa droite. Ce cycle de
fin du monde aurait occupé les trois premières
través du mur sud. Il est clair que ce nouveau programme,
très moralisateur, mettait l'accent sur la punition
des méchants. On aurait eu, de la sorte, un cycle beaucoup
plus profond que le précédent, exposant de l'est
vers l'ouest : le Christ sur la croix, le Christ ressuscité
et, enfin, le Christ Juge suprême de la fin des temps.
Source : panneaux affichés
dans l'église Saint-Pierre.
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LES RETABLES DU
MAÎTRE-AUTEL ET DES BAS-CÔTÉS |
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LE RETABLE DU MAÎTRE-AUTEL
Seconde moitié du XVIIe siècle. |
Les
retables de l'église Saint-Pierre.
Ils sont de la seconde moitié du XVIIe siècle
et de facture classique. Le retable du maître-autel
suit les instructions données par Charles de
Borromée au XVIe sur l'agencement des retables.
On y voit trois parties, séparées par
des groupes de colonnes. Les à-côtés
sont en retrait par rapport au corps central. Construit
en bois sur deux niveaux, l'ensemble paraît très
équilibré. Le tableau central et les statues
lui donnent même un aspect vivant. Les retables
des chapelles latérales sont plus simples, mais
restent néanmoins classiques dans leur esprit.
Le XIXe siècle viendra casser ce bel ordonnancement
en créant des retables néo-gothiques d'un
seul niveau sur toute leur hauteur.
Source : L'église
du Mont-Dol par J.-J.
Chartier.
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Présentation de Jésus au temple
Peinture centrale du retable du maître-autel. |
Saint Paul
dans le retable du maître-autel. |
L'Archange Michel terrassant le démon.
Partie haute du retable du maître-autel.
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Saint Pierre, détail
dans le retable du maître-autel. |
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La Cène dans le soubassement du maître-autel.
Tableau de la seconde moitié du XVIIe siècle attribué
aux moines du Mont-Saint-Michel. |
Les stalles du chur sont de la 2e moitié
du XIXe siècle.
Elles sont ornées de très beaux animaux
fabuleux sur leurs accoudoirs. |
LE RETABLE DE LA CHAPELLE SAINT-ÉTIENNE
avec statues de saint Jean-Baptiste et de sainte Apolline
sur le côté nord.
Seconde moitié du XVIIe siècle. |
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Animal fabuleux sur un accoudoir de stalle (XIXe siècle). |
Animal fabuleux sur un accoudoir de stalle (XIXe siècle). |
Tableau central du retable de l'autel Saint-Étienne.
Fin du XIXe, début du XXe. École de Maurice
Denis ? |
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Jésus et les petits enfants
Fin du XIXe, début du XXe. École de Maurice Denis
?
Peinture dans le soubassement du retable de la chapelle Saint-Étienne. |
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Saint Jean-Baptiste
Vitrail mis en place en 1904. |
L'archange Saint Michel
Statue du XVIIe siècle. |
Animal fabuleux sur un accoudoir de stalle
XIXe siècle. |
L'Éducation de Marie
XIXe siècle
Statue dans la chapelle Saint-Étienne |
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Le chur et la chapelle du Rosaire (au sud).
Au dessus de l'arcade, la peinture de la Mise
au tombeau. |
Saint Isidore et saint Gilles
Vitrail mis en place en 1904. |
La Donation du Rosaire (tableau du XIXe siècle)
dans le retable de la chapelle sud. |
Retable du ROSAIRE
: Statue d'une Vierge à l'Enfant (XIXe siècle)
et ornementation ---»»» |
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LE RETABLE DU ROSAIRE
2e moitié du XVIIe siècle
dans la chapelle sud. |
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La Visitation
Tableau de la seconde moitié du XVIIe siècle dans le
soubassement du retable de la chapelle du Rosaire. |
Saint Louis, détail d'un vitrail
installé en 1904. |
Vue d'ensemble de l'église Saint-Pierre depuis le chur. |
Documentation : «L'église du Mont-Dol»
de J.-J. Chartier
+ Panneaux affichés dans l'église. |
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