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Page 1
: Extérieur,
narthex,
nef,
vitraux
et chapelles
latérales ;
Page 2
: Croisée du transept, bras
nord, bras
sud, chur
et déambulatoire
;
Page 3 : Trésor et retable
anversois. |
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LE TRÉSOR
DE LA CATHÉDRALE SAINT-PIERRE DE RENNES |
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Retable flamand :
La Vierge de la Dormition entourée par les apôtres, détail. |
1 - LE TRÉSOR
: LES OBJETS DU CULTE |
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La salle de présentation du trésor dans l'ancienne
sacristie nord. |
Le
trésor (objets du culte) de la cathédrale
Saint-Pierre (1/2).
La Révolution n'a pas été tendre
avec le trésor des églises. La plupart
des objets de culte qu'ils conservaient ont disparu.
Ils ont été volés, vendus ou encore
fondus quand ils présentaient une grande quantité
d'or ou d'argent. Malheureusement, il y eut peu de vols
de précaution (c'est-à-dire qu'un paroissien
«vole» un objet du trésor, le cache
chez lui sans rien dire à personne et attend
des jours meilleurs pour le rendre au clergé).
Rennes
ne fait pas exception. La quasi-totalité du trésor
de la cathédrale Saint-Pierre vient d'achats
ou de dons de fidèles à la toute fin du
XVIIIe siècle et au XIXe.
Curieusement, dans l'ouvrage La Cathédrale
Saint-Pierre de Rennes (PUR, 2021), Cécile
Oulhen écrit que la fonte des métaux et
autres confiscations dues à la Révolution
sont moins responsables de la disparition du trésor
ancien de la cathédrale que la reconstruction
de l'édifice à partir de la fin du XVIIIe
siècle. On ne perçoit pas la logique de
ce raisonnement. En quoi la reconstruction d'un édifice
religieux empêcherait-elle de conserver les pièces
du trésor dans un endroit sûr ?... La cause
invoquée manque d'explications.
À Rennes,
outre les dons et legs de pièces liturgiques
de l'Ancien régime, les évêques
du XIXe siècle ont imprimé leur goût
personnel dans les achats de ciboires, ostensoirs, croix
de procession, vêtements et autres. Parmi eux,
Mgr
Brossays Saint-Marc, qui fut évêque
de Rennes de 1841 à 1878, se distingue tout particulièrement.
Initiateur du décor qui transforme la cathédrale
en basilique romaine, il a voulu doter le trésor
d'«une orfèvrerie raffinée et fastueuse,
véritable mise en abyme du décor qu'il
commande pour l'édifice», écrit
Cécile Oulhen.
Cette page donne quelques exemples des très beaux
objets exposés. La salle, dûment protégée
et sécurisée, a été inaugurée
en 2019.
La pièce qui paraît être la plus
ancienne est un «Baiser
de paix» représentant le Christ crucifié
entre la Vierge et saint Jean, daté de la seconde
moitié du XVIe siècle (donné ci-dessous).
Jadis, cet objet était présenté
au baiser des fidèles à la sortie de la
messe.
---»» Suite 2/2
plus bas.
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Croix de procession, 1611-1612, détail,
Thomas Quin, Nantes. |
Croix de procession, 1859,
Charles Eugène Trioullier, Paris. |
Tunique de cérémonie. |
Nimbe crucifère pour une statue
Vers 1890-1900.
Armand-Calliat et fils, Lyon. |
Baiser de Paix
Seconde moitié du XVIe siècle. |
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Vitrine d'objets liturgiques. |
Ostensoir, vers 1890-1900
Armand-Calliat et fils, Lyon. |
Pyxide chrismatoire
Paris, 3e quart du XVIIe siècle. |
La salle de présentation du trésor dans l'ancienne
sacristie nord. |
Calice en or massif
offert à Mgr Brossays Saint-Marc
par le pape Pie IX à l'occasion
d'un séjour du prélat à Rome.
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Chasuble de Mgr Brossays Saint-Marc.
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Le
trésor (objets du culte) de la cathédrale
Saint-Pierre (2/2).
---»» L'objet le plus chargé de l'ultramontanisme
cher à Mgr
Brossays Saint-Marc est un calice en or massif et
sa patène. L'ensemble a été offert
à l'archevêque par le pape Pie IX lors
d'un séjour du prélat à Rome. L'élément
à relever est industriel : le décor qui
orne son pied est «réalisé à
l'aide d'une technique italienne peu connue en France,
une micromosaïque composée de tesselles
très fines», écrit Cécile
Oulhen.
Le XIXe siècle a vu le progrès industriel
modifier considérablement le travail des orfèvres.
La mise au point de techniques nouvelles a permis la
production en série, donc à moindre coût,
d'objets liturgiques incrustés ou pas de matières
précieuses. Les ateliers de Paris et de Lyon
acquirent un quasi-monopole de cette production qui
profitait du renouveau religieux. En province, on trouvait
surtout des revendeurs. Rennes,
toutefois, possédait une exception avec l'atelier
Évellin qui fut à la fois fabricant et
revendeur.
Pour se dégager de la norme, ces ateliers de
production adaptaient les modèles de série
aux spécificités des commandes de prestige
passées par les prélats, parmi lesquels
se trouvait Mgr
Brossays Saint-Marc.
Source : La cathédrale
Saint-Pierre de Rennes,
Presses Universitaires de Rennes, 2021, article de Cécile
Oulhen.
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2 - LE TRÉSOR
: LE RETABLE ANVERSOIS (année 1520) |
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Dans la salle du trésor, le retable est protégé
par une grille.
Vers 1520. |
Le
retable anversois de la cathédrale Saint-Pierre
(1/2).
Aux XVe et XVIe siècles, les villes de Bruxelles,
Malines et Anvers abritaient de grands ateliers spécialisés
dans la création de retables en bois doré
et peint.
Le retable du trésor de la cathédrale
de Rennes
répond aux caractéristiques de cette production
: une caisse, constituée de trois parties verticales,
repose sur une prédelle. Des volets (disparus,
mais on sait qu'ils représentaient des scènes
de la Bible) fixés sur les côtés
étaient ouverts ou fermés selon le calendrier
liturgique. L'ensemble était facilement démontable
pour le transport.
Ces petits bijoux de sculpture étaient placés
dans le chur des églises ou dans des chapelles
latérales. Ils servaient à la dévotion
des commanditaires et des fidèles. Dans l'ouvrage
La cathédrale Saint-Pierre de Rennes,
Cécile Oulhen indique que le bois utilisé
par les artisans était un «chêne
à croissance lente de très bonne qualité,
sans défaut, provenant des régions bordant
la mer Baltique.» Pour la date de création
du retable de Rennes,
la dendrochronologie donne une période autour
de l'année 1520. L'aspect du monument
correspond tout à fait à la pratique stylistique
de ce temps.
L'atelier anversois qui a créé cette magnifique
pièce n'a pas été identifié.
Mieux encore, Cécile Oulhen écrit que
«le style des personnages n'a pas d'équivalent
connu, ce qui laisse à penser qu'il est issu
d'un atelier dont on ne conserve pas d'autres uvres.»
On pourra observer dans les photos proposées
ici la qualité du travail des sculpteurs et le
soin apporté aux détails. À cet
égard, le visage fier et amusé de la femme
qui maintient l'Enfant Jésus dans la Circoncision
la fait ressembler à une poupée de porcelaine.
Celui de saint
Jean portant un calice, dans la Dormition,
montre une grande maîtrise du ciseau. Cécile
Oulhen n'hésite pas à parler d'«uvre
magistrale».
---»» Suite 2/2
plus bas à droite.
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La Vierge de l'Assomption portée par quatre anges, détail. |
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Au sommet de l'arbre de Jessé, la Vierge tenant l'Enfant repose
sur un croissant de lune. |
Les rois de l'Arbre de Jessé, détail.
Vers 1520. |
LE RETABLE
ANVERSOIS : LA DORMITION |
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La Vierge de la Dormition entourée par les apôtres, détail. |
La Vierge de la Dormition entourée par les apôtres, détail.
Vers 1520. |
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Dormition : un apôtre (Saint Pierre?) au pied du lit de
la Vierge. |
Dormition : saint Jean. |
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LE RETABLE ANVERSOIS
: LA CIRCONCISION |
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Vue d'ensemble de la Circoncision.
L'Enfant-Jésus, tenu par le grand-prêtre, est entouré
de huit femmes somptueusement chamarrées. |
La Circoncision, détail. |
LE RETABLE ANVERSOIS
: LA PRÉSENTATION AU TEMPLE |
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Vue d'ensemble de la Présentation au temple. |
La Présentation au temple, détail. |
LE RETABLE ANVERSOIS
: LA NATIVITÉ |
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LE RETABLE ANVERSOIS
: L'ADORATION DES MAGES |
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Vue d'ensemble de la Nativité.
Deux personnages de ce compartiment ont été volés
en 1975. |
Vue d'ensemble de l'Adoration des mages. |
LE RETABLE ANVERSOIS
: LE MARIAGE D'ANNE ET DE JOACHIM |
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LE RETABLE ANVERSOIS
: LES PROPHÈTES |
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Vue d'ensemble du Mariage d'Anne et de Joachim. |
Le Mariage d'Anne et de Joachim, détail. |
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Les Prophètes, détail. |
Les Prophètes, détail. |
Les
prophètes.
Situées au centre du deuxième niveau du
retable, les deux paires de prophètes ci-dessus
encadraient un Jessé endormi qui a disparu.
Au début des années 1940, un Jessé
assis, peut-être la pièce manquante de
ce retable, avait été repéré
dans une église de Chambourcy. Malheureusement,
cette pièce a été volée
en 1949.
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Documentation : «La cathédrale
Saint-Pierre de Rennes», éditions des Presses Universitaires
de Rennes, 2021
+ Panneaux affichés dans la cathédrale. |
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