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Une première église Notre-Dame,
de style Renaissance, a été bâtie à Épernay
entre 1520 et 1550. Détériorée au fil du temps,
elle s'écroula partiellement en 1824, fut restaurée
entre 1826 et 1833 et s'écroula à nouveau en 1892.
Tout ce qu'il en reste est le
portail Saint-Martin, visible aujourd'hui sur une place de la
ville. La municipalité décida la construction d'une
nouvelle église Notre-Dame, tandis que l'ancienne était
démolie en 1909. Le nouvel édifice, de 73 mètres
de long, eut pour architecte Paul Selmersheim (1840-1916) qui s'inspira
de l'église gothique de Braine dans l'Aisne. Cette construction
commença en 1898, s'arrêta en 1905, et reprit enfin
de 1910 à 1915. Lors de l'offensive allemande de juillet
1918, des obus firent s'écrouler une partie de la voûte
et endommagèrent la façade. Les réparations
s'étalèrent de 1922 à 1925.
Dès 1915, l'édifice se vit enrichi des vitraux
Renaissance de l'ancienne église. Eux aussi subirent le coup
des bombardements de 1918. Ce qu'il en resta fut entreposé
chez le peintre verrier Soccard à Paris, mais son atelier
prit feu, réduisant encore la part des vitraux d'origine.
Ceux-ci sont néanmoins visibles dans le chur
et les chapelles
absidiales, quoi qu'on y trouve aussi des copies et des pastiches.
À noter le bel Arbre
de Jessé dans une chapelle latérale que nous supposerons
être de la Renaissance, en l'absence d'information contraire,
et la verrière des «Noces
de Pélagie», histoire tirée de la
vie de «saint Thomas, apôtre» dans la Légende
dorée.
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La nef et le chur de l'église Notre-Dame à Épernay. |

Vue d'ensemble de l'église Notre-Dame à Épernay. |

Culot à tête de moniale
sur la façade. |

Culot à tête d'homme barbu
sur la façade. |
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Le portail Saint-Martin,
dernier vestige de l'ancienne église d'Épernay
Style Renaissance, XVIe siècle. |

Bas-relief «La Vierge adorée par les anges»
(début du XXe siècle)
Fronton du portail principal. |

Le chevet de l'église
et ses chapelles latérales et absidiales. |

Statue de la Vierge sur la façade
fin du XIXe - début du XXe siècle. |
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LA NEF, SES VITRAUX
ET SES CHAPITEAUX SCULPTÉS |
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La nef et son côté droit vu depuis l'avant-nef.
Le deuxième niveau de l'élévation de l'église
est parcouru, sans interruption, par un triforium.
Celui-ci est fermé, sauf dans l'abside où il est scandé
d'oculi comme on peut le voir à gauche sur la photo. |

Rose de la façade (début du XXe siècle)
Scènes de la vie de sainte Thérèse d'Avila. |

Chapiteau sur un pilier de la nef
Feuilles représentant une tête d'homme. |

Chapiteau sur un pilier de la nef
Griffon dans un décor floral. |

Chapiteau sur un pilier de la nef
Tête de taureau dans un décor floral. |

Rose des scènes de la vie de sainte Thérèse d'Avila
(partie centrale), début du XXe siècle. |

Le bas-côté droit vu du transept. |

Chapiteau sur un pilier de la nef
Feuilles représentant une tête d'homme. |

Chapiteau sur un pilier de la nef
Tête d'homme cornu dans un décor floral. |

Élévations droites vues depuis le chur
Le troisième niveau de l'élévation
reçoit des baies avec des vitraux en verre blanc.
L'église profite ainsi d'une grande luminosité. |

Statue d'une Vierge à l'Enfant
Elle est datée de la fin du Moyen Âge [base Palissy]. |
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Page Renaissance portant un écusson
Oculus de la nef. Fin du XIXe - début du XXe siècle. |
La
statue de Notre-Dame donnée à
gauche possède une histoire. Elle remonterait
au XIIe ou au XIIIe siècle et pourrait être
la statue originale qui trônait au portail nord
de la cathédrale de Paris jusqu'au XIXe siècle.
Lors de l'importante restauration de cette cathédrale
entreprise par l'architecte Viollet-le-Duc, elle aurait
été retirée de son emplacement
à cause de son état très dégradé
et remplacée par une copie plus petite. Elle
réapparaît on ne sait comment dans le presbytère
d'Épernay à l'époque où
l'on construit la nouvelle église Notre-Dame.
L'architecte est-il à l'origine de ce sauvetage
inespéré? On l'ignore.
Source : livret de visite
de l'église Notre-Dame.
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Page Renaissance portant un écusson
Oculus de la nef
Fin du XIXe - début du XXe siècle. |
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«La Conversion de la pécheresse»
École italienne, premier quart du XVIIe siècle [base Palissy]
(L'identification de cette toile est incertaine.)
Le site Web du diocèse indique qu'il s'agit d'une copie d'époque
d'Andréa Vaccaro et datée du XVIIIe siècle. |

Vitrail dans le transept, 1912
Saint Berchaire, saint Rémi et saint Alpain. |

Statue de saint Christophe
portant l'Enfant. |

«Laissez venir à moi les petits enfants», tableau anonyme (qui aurait
besoin d'être restauré). |

Les fonts baptismaux. |

Vitrail daté de 1912 siècle dans le transept
Sainte Colette, sainte Jeanne d'Arc et sainte Jeanne de Chantal
(détail)
Ce vitrail n'est pas ce que le premier quart du XXe siècle
a produit de mieux... |

Monument funéraire avec gisant d'un homme, détail. |

Vitrail «Scènes de la vie de saint Luc», fin XIXe
- début du XXe siècle
Saint Luc, patron des peintres, peint le portrait de la Vierge
et de l'Enfant. |
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Élévations gauches dans la nef avec sa suite de chapiteaux sculptés
et ses oculi. |

Monument funéraire avec gisant. |

«Scènes de la vie de saint Éloi»
Vitrail de la fin du XIXe siècle - début
du XXe siècle. |
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«Scènes de la vie de saint Luc»
Fin du XIXe siècle - début du XXe siècle.
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L'ARBRE DE JESSÉ
(ÉPOQUE RENAISSANCE) |
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La chapelle de l'Arbre de Jessé est située dans
le bas-côté gauche. |

Le rois DAVID et sa lyre et le roi de Juda JORAM. |

Deux rois de Juda. |

Le roi de Juda ASA et sa belle tunique en jaune d'argent. |

Le bas-côté droit avec la statue du curé d'Ars
Au fond, l'autel absidial de Saint-Vincent de Paul. |
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«Sainte Geneviève» de Lesueur
Deuxième quart du XVIIIe siècle [base Palissy]. |

L'absidiole gauche et ses deux chapelles. |

Statue de Jeanne d'Arc
(Copie de la sculpture de Marie d'Orléans). |

Statue de saint Vincent de Paul
portant l'Enfant Jésus. |
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«La Naissance de la Vierge»
Première moitié du XVIe siècle
Chapelle du Sacré Cur. |

Statue de saint Antoine de Padoue
avec l'Enfant Jésus. |

Bas-relief «La Mort de Louis XIII»
Autel de la chapelle Saint-Vincent de Paul
Fin du XIXe siècle. |
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Chapelle du Sacré Cur (fin du XIXe siècle)
et ses vitraux Renaissance relatifs à la vie de la Vierge |

«La Naissance de la Vierge», détail : Les
donateurs
Première moitié du XVIe siècle. |
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Chapelle absidiale droite Saint-Vincent de Paul. |

«Scènes de la vie de saint Vincent, martyr»
Pastiche fin XIXe siècle de l'époque Renaissance. |
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«La Naissance de la Vierge»
Registre du haut du vitrail
Première moitié du XVIe siècle. |

Chapelle absidiale gauche de Saint-Joseph
et ses vitraux Renaissance sur la vie de saint Augustin. |

Vitrail de la Création en son entier
Copie du vitrail de la première
moitié du XVIe siècle. |

Vitrail de saint Rémi. |
«««---
À GAUCHE
Vitrail dans la chapelle Saint-Joseph
Scène de la vie de saint Augustin, détail
Première moitié du XVIe siècle
Cet ensemble de vitraux dédiés à
la vie de saint Augustin
est loin d'égaler les meilleures créations
de l'époque. |
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Bas-relief «Saint Vincent de Paul
et sainte Jeanne de Chantal»
sur l'autel de la chapelle Saint-Vincent de Paul
Fin du XIXe siècle. |

Vitrail de la Création (Le Père Céleste
avec Adam et Ève)
Copie du vitrail de la première moitié du XVIe
siècle. |

«Notre-Dame au Rosaire»
Toile anonyme, XVIIIe siècle ? |

«Scènes de la vie de saint Vincent, martyr»
Pastiche fin XIXe siècle de l'époque Renaissance. |
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LE VITRAIL DES
VICAIRES ET L'ART DU PASTICHE AUX XIXe ET XXe SIÈCLES |
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«Le vitrail des vicaires»
réalisé par Edmond Soccard
entre 1922 et 1925. |

«La Rencontre à la Porte Dorée»
Première moitié du XVIe siècle. |

Le Grand prêtre refuse l'offrande d'Anne et de Joachim
parce qu'ils n'ont pas d'enfant.
Vitrail de la première moitié du XVIe siècle. |
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Le vitrail
de la Crucifixion a été appelé
«vitrail des vicaires»
au XXe siècle. Ce surnom se réfère
aux messages inscrits sur les phylactères qui
entourent la croix : «ce n'est pas pour vous que
vous construisez des nids, oiseaux», «ce
n'est pas pour vous que vous faites du miel, abeilles».
Tout comme le vicaire ne travaille pas pour lui, mais
pour le curé dont il est l'adjoint.
Ce vitrail de la Crucifixion semble sorti tout droit
de l'époque Renaissance. On y trouve les figures
en jaune d'argent, un beau paysage bleuté, le
travail à la grisaille, sans compter le riche
réseau de plombs de casse. Et pourtant, c'est
une copie réalisée entre 1922 et 1925
par le peintre verrier Edmond Soccard.
Reprenons le fil de l'histoire. L'ancienne église
d'Épernay reçut à la Renaissance
une riche verrière créée par les
artistes troyens. De démolition en reconstruction,
ces verrières furent replacées dans l'actuelle
église Notre-Dame en 1915. En 1918, elles sont
sérieusement endommagées par les bombardements.
Le fils, Pierre, de l'architecte de l'église
Paul Selmersheim (1840-1916) ---»»
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«Le vitrail des vicaires», détail. |

Vitrail des Litanies de la Vierge (vitrail central du chur)
Première moitié du XVIe siècle. |
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«Le vitrail des vicaires», détail : Le panneau des laboureurs. |
---»» les confie
alors à son beau-frère Edmond Soccard
(1869-1934). C'est un très bon peintre verrier
qui travaille dans le XIIIe arrondissement de Paris,
malheureusement dans des locaux en bois. C'est là
qu'il stocke les vitraux d'Épernay. En octobre
1920, un incendie éclate dans son atelier, détruisant
les caisses contenant les verrières. Avec ceux
d'Épernay, des vitraux provenant de la cathédrale
d'Amiens et de l'église de Balham dans les
Ardennes sont également perdus. On ne récupère
que quelques débris dans les décombres.
Heureusement Soccard avait pris des photos. C'est grâce
à elles qu'il a pu refaire, avec un réel
talent, ce vitrail de la Crucifixion. On a, par ce fait
divers malheureux, un aperçu de l'extraordinaire
savoir-faire des peintres verriers de la fin du XIXe
siècle et du début du XXe dans le pastiche
des vitraux du Moyen Âge et de la Renaissance.
Savoir-faire qui rend parfois bien difficile l'authentification
des vitraux d'époque.
À la suite de cet incendie, le ministère
de l'Instruction publique et des Beaux-Arts imposa des
conditions draconiennes dans les ateliers des peintres
verriers avant de leur confier des vitraux en dépôt
: incombustibilité des locaux, chambre forte
pour le stockage, prise de vue dès leur arrivée
dans les lieux et assurance.
Source : «Vitrail,
Peinture de lumière», Éditions Lieux
Dits.
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Saints Joachim et Anne
Vitrail dans le chur
Première moitié du XVIe siècle. |

«La Rencontre à la Porte Dorée»
et «La Naissance de la Vierge»
Première moitié du XVIe siècle. |

«La Sainte Famille»
Première moitié du XVIe siècle. |
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LE TRANSEPT, LE
CHUR ET L'ABSIDE DE L'ÉGLISE NOTRE-DAME |
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Le transept et son autel de messe, placé là après
Vatican II
On voit que le triforium n'est pas interrompu par le transept. |

Le chœur et l'abside l'église Notre-Dame
La voûte a été partiellement détruite
par les bombardements en 1917. |
À DROITE ---»»»
La Naissance de la Vierge
Première moitié du XVIe siècle
Vitrail dans le chur. |
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L'orgue dans le transept droit. |
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Statue de sainte Thérèse. |

Scènes de la vie de Marie
(Nativité et Sainte Famille)
Vitrail dans le chur.
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Statue d'une Vierge à l'Enfant
(Copie de la Vierge gothique
du musée de Cluny).
À DROITE ---»»»
«Le Massacre des Innocents»
Détail, 1ère moitié du XVIe siècle. |
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Saint Jacques le Majeur et saint Pierre
Vitrail dans l'abside (vers 1925). |
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Le chœur et ses vitraux Renaissance. |

L'abside (triforium et troisième niveau de l'élévation)
reçoit des vitraux du début du XXe siècle.
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Vierge à l'Enfant, détail
(Copie d'une statue de Cluny). |

L'autel du Saint Sacrement dans le chœur
Marbre de la Feuderie à Jeumont dans le Nord. |
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LE VITRAIL DES
NOCES DE PÉLAGIE (ÉPOQUE RENAISSANCE) |
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«Les Noces de Pélagie» (vers 1533)
Saint Thomas et Abbanes arrivent à la cour du roi, père
de Pélagie. |

«La Bénédiction de la Vierge»
Vitrail dans l'abside (vers 1925). |

«Marie immaculée»
Tableau dans la nef. |

«Marie est promise au monde»
Tableau dans la nef. |
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«Les Noces de Pélagie» (vers 1533) : saint Thomas regarde le Ciel
pendant le repas. |

«Les Noces de Pélagie» (vers 1533) : Le sommelier est dévoré
par un lion. |

Le sermon sur la montagne et la Résurrection de Lazare.
Vitrail de la chapelle des fonts baptismaux, première
moitié du XVIe siècle. |

«La Résurrection de Lazare», panneau central.
Vitrail de la chapelle des fonts baptismaux, première
moitié du XVIe siècle. |
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«Les
Noces de Pélagie» : c'est un
sujet assez rare dans l'iconographie chrétienne
et dans les vitraux. Le thème est expliqué
dans la vie de «saint Thomas, apôtre»
de la Légende dorée de Jacques
de Voragine.
Sur invitation du Seigneur, saint Thomas part en Inde
construire un palais pour le roi de ce pays, Gondofer.
Il est accompagné du prévôt du roi,
Abbanes. En route, ils s'arrêtent dans une ville
où un roi célèbre les noces de
sa fille, Pélagie. Toute la ville doit y prendre
part, y compris nos deux voyageurs. Mais Thomas, plongé
dans ses pensées, ne mange rien et regarde vers
le Ciel (panneau ci-dessus). Le sommelier, irrité,
le soufflette (panneau ci-dessous). Alors Thomas s'exclame
: «Mieux vaut pour toi que tu sois puni sur-le-champ
d'une peine passagère, et que dans la vie future
ton acte te soit pardonné.» Et il déclare
que, avant qu'il se lève de table, la main du
sommelier sera apportée ici par des chiens. Le
sommelier sort puiser de l'eau, mais un lion l'attaque
et le tue (panneau ci-contre). Des chiens déchirent
son corps et l'un d'entre eux apporte la main coupable
dans la salle du festin. Jacques de Voragine ajoute
que saint Augustin blâme cette histoire et la
déclare apocryphe parce qu'elle représente
une vengeance.
Ce vitrail, daté de 1533, est parfois présenté
sous le titre des Noces de Pélagie, fille
du roi Gunduforus. Mais, dans la Légende
dorée, le roi qui invite toute sa ville aux
noces de sa fille Pélagie n'a pas de nom. Alors
que Gondofer est le nom donné au roi de l'Inde
chez qui se rendent saint Thomas et Abbanes.
Source : La Légende
dorée de Jacques
de Voragine, éditions Diane de Selliers, traduction
de Theodor de Wyzewa (les propos de Thomas sont tirés
de la traduction).
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«Les Noces de Pélagie» (vers 1533) : le sommelier soufflette
saint Thomas. |

Le grand orgue Cavaillé-Coll dans le transept. |

«Le Sermon sur la montagne»
Vitrail dans la chapelle des fonts baptismaux, détail.
Première moitié du XVIe siècle. |
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La nef vue depuis le chur. |
Documentation : Livret de visite disponible
dans l'église
+ «Vitrail, peinture de lumière» aux éditions
Lieux Dits
+ base Palissy + site Web du diocèse |
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