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L'histoire de l'église Saint-Pierre
remonterait au IVe siècle. C'était une construction
très modeste en forme de crypte ou de baptistère.
À la fin de ce siècle et après le rôle
de bâtisseur de son évêque Hilaire, Besançon
possédait une cathédrale et trois églises paroissiales.
De par son ancienneté et sa position centrale avec sa place
communale, Saint-Pierre était la plus importante. En l'an
406, les Vandales ravagent la cité. En 451, ce sont les Huns
d'Attila. À la fin du VIe siècle, l'évêque
Nicet relève la ville de ses ruines, en particulier l'église
Saint-Pierre, où il décide d'être inhumé.
Un évêque aussi compétent, saint Prothade, lui
succède. Au IXe siècle, Saint-Pierre prend le titre
d'abbaye. Au XIe siècle, l'archevêque Hugues le Grand
favorise les restaurations. Il redonne du lustre à l'église
en la gratifiant de bénéfices et d'un mobilier précieux.
Au XIIIe siècle, elle est placée sous le patronage
de deux grandes familles de la ville et les chapellenies se multiplient.
En 1701, la petite église Saint-Pierre menace ruine. En 1732,
(notamment grâce à un don de Louis XV de 60 000 livres),
on posa la première pierre d'un nouvel édifice, en
arrière sur la place. Mais les plans suscitèrent des
conflits et les travaux s'arrêtèrent. Le culte reprit
à l'ancienne église... qui fut l'objet d'éboulements
partiels en 1770. On revint alors à la nouvelle église
laissée en plan. L'architecte bisontin Alexandre Bertrand
dressa un nouveau projet et l'édifice fut achevé en
1784.
Sous la Révolution, Saint-Pierre fut désignée
comme église constitutionnelle, puis servie au culte de l'Être
Suprême. Trouvant que l'acoustique n'y était pas bonne,
le représentant du peuple, Lejeune, finit par la délaisser
au profit de l'église Saint-François-Xavier. Saint-Pierre
devint alors un entrepôt pour les céréales.
En 1809, les travaux de décoration purent reprendre. Les
deux autels latéraux entourant le chur furent achevés
en 1815, peu avant la visite du comte d'Artois. Enfin, en 1897,
pour rectifier l'alignement de la rue, le bras
nord du transept fut habilement tronqué.
Saint-Pierre a été classée monument historique
en 1942. L'église fut restaurée en 1950. Les vitraux
actuels, de style Louis XIV, datent de cette époque. Ils
sont de petite taille et peu nombreux, ce qui rend l'église
assez sombre.
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Vue d'ensemble de la nef de l'église Saint-Pierre
De par son petit nombre de fenêtres, Saint-Pierre est une église
assez sombre. La photo ci-dessus a été éclaircie. |
L'église Saint-Pierre et son clocher blanc au milieu
des maisons bisontines |
Chaire à prêcher d'époque Louis XV
Derrière, l'autel latéral nord de saint Ferréol et saint
Ferjeux |
Décorations peintes sur la cuve de la chaire à prêcher
(XVIIIe siècle)
On voit ici les deux vertus théologales de la Foi et
de l'Espérance |
La voûte à la croisée du transept
On reconnaît la clé de voûte reproduite à
droite.
Les piliers sont surmontés de chapiteaux corinthiens. |
À DROITE ---»»»
Tableau moderne «Saint Antoine de Padoue portant
l'Enfant»
(auteur inconnu) |
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LE TRANSEPT ET
SES DEUX CHAPELLES |
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Vue de l'architecture des croisillons du transept
Ici, le croisillon nord et son groupe sculpté de la Vierge.
Le petit nombre de fenêtres laissant passer
la lumière fait aisément comprendre pourquoi
l'église Saint-Pierre est sombre. |
Groupe sculpté de la Vierge avec l'Enfant-Jésus
et saint Jean-Baptiste (croisillon nord)
uvre créée en 1843 par Jean-Baptiste Clésinger. |
Le croisillon nord du transept avec autel, groupe sculpté,
tableaux et statues
À la suite des travaux de 1897, le bras nord fut tronqué.
On voit nettement que sa courbure, ci-dessus, a été
arasée
contrairement à celle du bras sud, donné ci-dessous. |
«Saint Prothade implorant la protection du Seigneur pour
sa Cité»
Tableau du XVIIIe siècle |
Tableau «La Cène»
Vraisemblablement du XVIIIe siècle |
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Le croisillon sud et la Vierge de Pitié du sculpteur
Luc Breton, 1787 |
La Piéta de Luc Breton, 1787
dans le croisillon sud du transept |
Statue en bois doré d'une sainte
Croisillon nord du transept |
Le visage de Marie dirigé vers le ciel
dans la Piéta de Luc Breton |
Le groupe de la Vierge
de Pitié sculptée en
1787 dans une pierre de Tonnerre par Luc Breton
peut susciter la controverse. Dans son article
du Congrès archéologique de 1960,
l'archéologue René Tournier écrit,
en citant l'historienne Lucie Cornillot : «Ce
groupe porte bien la marque de son époque
: "Le groupement pyramidal, le contraste
des mouvements, le drame du geste", mais
il n'émeut pas.»
On peut ne pas être d'accord et juger par
exemple que le visage de Marie, donné en
gros plan à gauche, est extrêmement
expressif. On y lit clairement la marque d'un
profond désespoir, presque accentué
par une certaine crispation dans les traits. Mais
ce désespoir cède la place à
l'appel au Créateur, seul secours dans
l'épreuve, qui est résolument présent
dans les yeux de la Vierge regardant vers le Ciel.
Quand elle est vue de près, cette uvre
émeut bel et bien.
L'église du Sacré-Cur,
à Besançon, possède une
copie
de cette Piéta. Sur le plan régional,
on pourra admirer une autre Vierge de pitié
en gros plan, plus douloureuse encore, à
l'église Saint-Just
d'Arbois (auteur inconnu).
Source : «Congrès archéologique
de Franche-Comté, 1960», article
sur l'église Saint-Pierre par René
Tournier.
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Bas-relief avec un saint évêque
Scène non reconnue
XVIIIe siècle
Croisillon sud du transept |
Bas-relief avec saint Dominique recevant le rosaire
XVIIIe siècle
Croisillon sud du transept |
«La Résurrection de Lazare»
Tableau de Martin de Vos, XVIe siècle (chapelle latérale nord) |
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Autel latéral nord dédié à saint Ferréol
et saint Ferjeux |
Saint Ferréol céphalophore tenant sa tête
Autel latéral nord (XVIIIe siècle?) |
Saint Ferjeux céphalophore tenant sa tête
Autel latéral nord (XVIIIe siècle?) |
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Le couronnement du retable
au-dessus de l'autel latéral nord (XVIIIe siècle) |
Chapelle latérale nord dédiée à saint Pierre
Cette photo donne un meilleur aperçu du type
de vitraux, style XVIIIe siècle, qui a été
mis
en place dans les années 1950. |
Tableau «La Naissance de la Vierge», auteur inconnu,
XVIIIe siècle? |
Saint
Ferréol et saint Ferjeux étaient
deux frères. Ils arrivent à Besançon
en 180, année de la mort de Marc-Aurèle,
et commencent leur prédication pour combattre
le paganisme. Ils font rapidement beaucoup d'adeptes.
Sous le règne de Marc-Aurèle, la persécution
contre les chrétiens ne faiblit pas (saint Blandine
est martyrisée à Lyon en 177). Les sources
indiquent que, sous Commode, qui succéde à
son père, les chrétiens purent bénéficient
d'une certaine tolérance. À Besançon,
Ferréol et Ferjeux choisissent un lieu de prière
à quelques kilomètres du centre-ville
et y établissent un oratoire. C'est là
que s'élève actuellement la basilique
Saint-Ferjeux. La prédication des deux frères,
que le pouvoir romain ne menace pas, aboutit à
une multiplication des conversions. Le même phénomène
se produit dans tout l'Empire. En 192, Commode est assassiné.
Pertinax lui succède quelques mois. Après
une année de guerre civile, Septime Sévère
s'impose comme le nouvel empereur. Au cours des années
qui suivent, les rapports arrivent à Rome : le
christianisme se répand partout, menaçant
la stabilité de l'Empire (refus de sacrifier
aux dieux et de prêter serment à l'empereur).
En 202, Septime Sévère fait publier un
édit interdisant de se faire chrétien
et de propager la nouvelle religion. La rigueur contre
le christianisme frappe alors dans tout l'Empire. Ferréol
et Ferjeux continuent néanmoins leur tâche,
mais plus discrètement. Ils apprennent que leur
maître saint Irénée a été
martyrisé à Lyon en 208. En 212, ils sont
dénoncés et arrêtés. On ne
sait pas exactement comment et où ils furent
martyrisés et mis à mort. Était-ce
dans les arènes de Besançon?
Source : «Le vieux Besançon religieux»
du chanoine Antoine Monnot, 1956.
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Chemin de croix «Jésus tombe sous le poids de la croix»
Chemin de croix gravé par Albert Descaris, 1951 |
Chemin de croix «Jésus rencontre sa mère»
Chemin de croix gravé par Albert Descaris, 1951 |
Chemin de croix «Jésus est cloué sur la croix»
Chemin de croix gravé par Albert Descaris, 1951 |
LE CHUR
DE L'ÉGLISE SAINT-PIERRE |
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Le chur avec, à gauche, l'autel latéral nord dédié
à saint Ferréol et saint Ferjeux |
Le chur de Saint-Pierre n'échappe pas lui non plus à
la pénombre.
Les cinq fenêtres du second niveau ne suffisent pas à
l'éclairer.
La décoration du chur date du Premier Empire.
Elle est due à l'architecte de Besançon, Denis
Lapret. |
La Gloire dans le chur représente saint Pierre et la Religion
Dessin de Dominique Paillot et sculpture de Pierre Lapret
Début du XIXe siècle |
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Bas-reliefs de saint Jean et saint Luc dans le chur
uvres sculptées par Pierre Lapret en 1809. |
Le maître-autel
Les boiseries viennent d'églises désaffectées
sous la Révolution. |
Confessionnal du XVIIIe siècle |
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L'orgue de tribune a été installé par François
Callinet entre 1809 et 1811, dans le buffet actuel XVIIIe siècle)
et repris en 1834 et 1875. Il a été restauré
au XXe siècle par la maison Alfred Kern et Fils de Strasbourg. |
Statue en bois doré de saint Paul
Croisillon nord du transept |
La nef et l'orgue de tribune vus depuis l'autel latéral nord |
Documentation : «Congrès archéologique
de Franche-Comté, 1960», article de René Tournier
: «L'église Saint-Pierre de Besançon»
+ «Le vieux Besançon religieux» du chanoine Antoine
Monnot, 1956. |
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