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Une première collégiale
dédiée à sainte Madeleine a été
érigée à Besançon au XIe siècle,
dans le quartier dit «du Battant». Sa charpente en bois
fut emportée par un incendie en 1221. L'église fut
lentement restaurée, sa voûte reconstruite en pierre
sur croisées d'ogives. En dépit des remaniements successifs
et des restaurations au cours des siècles, le bâtiment
se fragilisa. L'abside s'effondra en 1640 ; en 1665 ce furent les
voûtes des cinq premières travées de la nef
qui s'écroulèrent. Un examen des piles mit en évidence
des carences architecturales ; les dommages s'aggravèrent
encore. Malgré des réparations en 1736, il fut décidé
d'abandonner l'édifice et d'en construire un nouveau.
À cette fin, on recueillit les souscriptions dès 1739.
L'architecte bisontin Nicolas Nicole, qui venait d'achever
la chapelle Notre-Dame
du Refuge, fut choisi par les chanoines pour en dresser les
plans. La première pierre fut posée en mai 1746. Mais
la France était en pleine guerre de Succession d'Autriche
et les ressources manquaient, manque aggravé encore par la
guerre de Sept Ans et ses suites. La construction s'étala
donc sur plusieurs décennies. On dut même lever un
impôt spécial sur les paroissiens pendant seize ans.
En 1766, l'église est enfin bénie, mas la façade
n'a toujours pas de tours. Pendant la Révolution, le bâtiment
sert de lieu de réunion pour les clubs, puis de magasin à
fourrage. Rendue au culte en 1795, l'église est consacrée
par l'archevêque de Besançon en 1865, tandis que les
tours sont achevées en 1830.
Au XVIIIe siècle, le chapitre s'était promis de faire
une église belle et solide qui se distinguât entre
toutes celles de l'Europe. Il faut reconnaître que l'église
Sainte-Madeleine possède un cachet artistique particulièrement
séduisant. Sa largeur, ses doubles piles cannelées,
sa remarquable voûte enrichie d'une coupole
à la croisée du transept, lui donnent une impression
de légèreté surprenante. Nicolas Nicole y a
d'ailleurs réalisé quelques prouesses architecturales. Malheureusement l'église est
desservie par un petit nombre de fenêtres, ce qui la rend
sombre en l'absence de soleil. Les historiens de Sainte-Madeleine
ont d'ailleurs regretté que l'abside ne possède aucune
ouverture. À l'heure actuelle, on peut y admirer une belle
collection de tableaux anciens, dont beaucoup sont reproduits dans
cette page.
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Vue d'ensemble de la nef de l'église Sainte-Madeleine
et son étonnant contraste de couleurs entre la suite de colonnes
et la voûte (quand elle est éclairée). |
Architecture.
L'église Sainte-Madeleine mesure 66 mètres de
long et 33 mètres 50 de large. Sa superficie est importante
: 2200 mètres carrés environ. La voûte
culmine à 19 mètres de hauteur. La hauteur sous
voûte est la même pour la nef et les bas-côtés,
de sorte que Sainte-Madeleine peut être considérée
comme une église-halle. Le visiteur ne peut qu'être
frappé (quand les lumières jaunes éclairent
la voûte!) par le contraste des couleurs : dans la nef,
la succession des doubles colonnes cannelées, à
l'entablement ionique, semble à peine soutenir la voûte
crème clair. Au contraire, c'est la voûte qui
plane comme un nuage au-dessus de l'architecture. Voir en
bas de page la nef sans les lumières. L'effet est
différent.
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Sans les lumières artificielles,
la série d'oculi au dessin moderne, au deuxième
niveau de l'élévation, ne suffit pas à
éclairer l'édifice. Les chapelles des bas-côtés
possèdent chacune un vitrail rectangulaire de taille
respectable, mais l'architecte Nicole a prévu de fermer
partiellement leur ouverture sur les bas-côtés.
Une photographie donnée plus
bas, montrant deux de ces chapelles, fait bien apparaître
le double pilier massif, enrichi de deux pilastres, qui empêche
la lumière de pénétrer convenablement
dans la nef.
L'église a été classée parmi les
monuments historiques en 1930.
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L'église Sainte-Madeleine vue depuis le fort Chaudanne
Le Doubs, caché par les bâtiments, coule le long de la
ligne des arbres, en avant de l'église. |
Vue de Sainte-Madeleine depuis le pont Battant
L'écartement des tours donne une bonne idée de la largeur
de la nef. |
Statue de Jésus enseignant à Marie Madeleine
sur la façade, XVIIIe siècle |
La façade de l'église Sainte-Madeleine était
une
nouveauté architecturale en Comté au XVIIIe siècle. |
Statue de Marie-Madeleine
sur la façade, XVIIIe siècle |
Les élévations de la nef sont marquées par le
bel élancement des colonnes doubles à entablement
ionique. |
«La Charité de saint Jean-François de Sales»
Tableau d'Étienne Baudot, 1667
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«Le Christ au jardin des Oliviers»
Plâtre de Georges-Philippe Clésinger, deuxième quart
du XIXe siècle |
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Vitrail moderne dans un oculus de la nef |
«La Crucifixion», tableau attribué Franz Pourbus le Jeune
Peinture sur bois, début du XVIIe siècle |
Dans les chapelles latérales,
on peut admirer des plâtres
(qualifiés de «grandiloquents» par
l'historien René Tournier) reproduisant des scènes
de la Passion. Ils sont l'uvre du sculpteur bisontin
Georges-Philippe Clésinger et ont été
réalisés entre 1825 et 1831. Cette page
en reproduit trois.
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Suite de chapelles latérales
On voit que les chapelles sont à moitié fermées
par le double pilier massif, enrichi
de pilastres en décrochement. La lumière des vitraux
a du mal à éclairer la nef. |
«Le Christ tombe sous le poids de la croix»
Plâtre de Georges-Philippe Clésinger, deuxième quart du XIXe
siècle |
«La Résurrection»
Plâtre de Georges-Philippe Clésinger, deuxième quart du XIXe
siècle |
Élévations nord dans la nef au niveau du transept avec la chaire à
prêcher
On voit aisément le choix de l'architecte Nicolas Nicole :
les quatre doubles piliers qui
entourent le transept marient chacun une pile ronde et une pile carrée,
le tout étant
cannelé (architecture très visible derrière la
chaire à prêcher). |
LA CHAIRE À PRÊCHER
ET LE CHEMIN DE CROIX
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Chemin de croix, huitième station
«Jésus console les filles de Jérusalem» |
«La Visitation»
Joseph-Étienne Baudot, troisième quart du XVIIe siècle |
La chaire à prêcher,
de style Louis XVI, a été sculptée
par Antoine Munier. Sa cuve, de forme ovoïde, est
décorée de cinq médaillons. On
y voit saint Paul, la Foi, un pape et deux évêques.
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L'ange à la trompette de la bonne nouvelle
au-dessus de l'abat-son de la chaire à prêcher |
Un évêque dans un panneau de la cuve
de la chaire à prêcher
XVIIIe siècle |
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La chaire à prêcher de style Louis XVI
a été sculptée par Antoine Munier (XVIIIe siècle) |
La chaire à prêcher : un pape et un évêque sur la cuve |
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La chaire à prêcher : saint Paul et la Foi représentés
sur la cuve (XVIIIe siècle) |
Chemin de croix, dixième station
« Jésus est dépouillé de ses vêtements» |
«La Présentation de la Vierge au temple», auteur inconnu, XVIIe siècle |
La chaire à prêcher : un pape avec sa tiare sur la cuve
XVIIIe siècle
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«Sainte Famille au raisin»
par Quellinus Jan-Erasmus, Anvers 1672 |
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La voûte de la nef en perspective |
La voûte de la nef et la coupole à la croisée du transept
La contemplation de la voûte (quand elle est éclairée)
est à elle seule un spectacle. |
La voûte
de Sainte-Madeleine possède une très
belle coupole sur pendentifs
à la croisée du transept. Elle est éclairée
par quatre ils-de-buf (quand les vitraux ne sont
pas obstrués...). Les pendentifs sont décorés
(voir photo ci-dessous) des tables de la Loi, du Christ et
des objets de la Passion, ou encore des ornementations papales.
La coupole elle-même est embellie de quatre écussons
représentant les quatre évangélistes.
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La coupole à la croisée du transept comprend quatre écussons
représentant les quatre évangélistes. |
Toute la grâce des doubles piliers qui s'élancent
vers la voûte rejaillit dans cette photo. |
Les statues céphalophores de saint Ferréol et saint
Ferjeux entourent le buste de Melchisédec. |
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Buste de Melchisédech, XIIIe siècle
Ce buste est la partie restante d'une statue
qui ornait le portail de la première église. |
Saint Jean et l'aigle
Écusson dans la coupole |
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Saint Marc et le lion
Écusson dans la coupole |
Saint Luc et le taureau
Écusson dans la coupole |
La
Madeleine pendant la Révolution.
L'église Sainte-Madeleine, durant la Révolution,
subit le sort de bien des églises de France.
Le chanoine Monnot nous en livre quelques détails.
Tout ce qui avait un peu de valeur fut emporté
ou démoli. Ce qui était construit en bois
fut vendu comme bois de chauffage à un boulanger
de Charmont : les stalles du chur, la chaire,
les confessionnaux, les petits autels et même
le buffet de l'orgue. En novembre 1792, les offices
canoniaux furent supprimés et le chapitre collégial
fut interdit. Un prêtre assermenté fut
nommé curé par les Révolutionnaires.
Au début de 1794, la Terreur fait fermer toutes
les églises. Sainte-Madeleine devient un lieu
de réunion pour les clubs de la ville. C'est
là que le futur académicien Charles Nodier
(1780-1844), âgé de quatorze ans, prononce
un discours du haut de la chaire. Mais Robespierre est
tombé depuis quarante-huit heures, la fureur
révolutionnaire va s'apaiser et les clubs vont
être fermés. L'église va alors servir
de magasin à fourrage. En février 1795,
elle est rendue au culte constitutionnel. Un prêtre
assermenté est nommé curé, qui
est remplacé en 1802 par le futur évêque
constitutionnel du Doubs, l'abbé Demandre. Celui-ci
mit à profit le crédit dont il bénéficiait
auprès des pouvoirs publics pour récupérer
tout ce qu'on pouvait retrouver du mobilier disparu.
Source : «Le vieux Besançon religieux»
du chanoine Antoine Monnot, Imprimerie de l'Est, 1956.
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LE TRANSEPT, SES AUTELS ET
SES TABLEAUX
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Le chur et le transept de l'église Sainte-Madeleine donnent
une impression de gigantisme.
Tout cela est conforme à l'idée que l'on se fait de
l'église quand on voit, au loin, ses deux tours très
espacées sur la façade (voir
plus haut).
L'autel de Saint-Vernier dans le transept sud (où l'on voit
la toile du martyre du saint) est l'uvre d'Alexandre Bertrand
et date de 1784. |
Vitrail contemporain dans le transept |
«Le Martyre de saint Ferréol et saint Ferjeux»
par Antoine Borel, 1825
Détail : le bourreau |
Vitrail contemporain dans le transept |
Statue de saint Benoît
(Art populaire) |
«Saint Joseph et l'Enfant-Jésus»
par Claude-Adrien Richard
XVIIe siècle |
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«Le Martyre de saint Ferréol et saint Ferjeux»
par Antoine Borel, 1825 |
Le
chapitre de la première Sainte-Madeleine.
C'est l'archevêque Hugues le Grand
qui fit ériger la collégiale Sainte-Madeleine
au XIe siècle. Pour sa gestion, celle-ci disposa
d'un chapitre de vingt-quatre chanoines, qui purent
endosser un costume spécial par autorisation
du pape Eugène IV (première moitié
du XVe siècle). Le doyen du chapitre de la Madeleine
était aussi le trésorier de la cathédrale
Saint-Jean. L'un de ces chanoines a laissé
une marque dans l'Histoire : Jean Beaupère.
En 1431, il était chanoine de la cathédrale
Saint-Jean. En 1443, il fut nommé trésorier
du chapitre de cette même cathédrale et
donc, automatiquement, devint doyen de la Madeleine.
Jean Beaupère fut le premier assesseur de l'évêque
Cauchon pendant le procès de Jeanne d'Arc.
Dans son ouvrage, le chanoine Monnot nous apprend qu'il
présida plusieurs fois les débats et posa
des questions à Jeanne, dont celle-ci : «Croyez-vous
être en état de grâce?» Après
le procès, Jean Beaupère revint à
Besançon et reprit ses fonctions.
Source : «Le vieux Besançon religieux»
du chanoine Antoine Monnot, Imprimerie de l'Est, 1956.
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«Saint Claude ressuscitant un enfant»
par Dullin (frère Balthazard dans la base Palissy), 1739 |
Les
écoles à la Madeleine. Dès
la création de la collégiale, Hugues le
Grand voulut établir des écoles dans le
quartier populeux du Battant. Le recteur, qui en avait
la direction, était nommé par le chapitre.
Les enfants y étudiaient les Saintes Écritures
et les sciences profanes (astronomie, arithmétique,
géométrie, musique et poésie).
Ils se partageaient en internes et externes, les internes
étant hébergés dans une des maisons
canoniales voisines de l'église. L'externat accueillait
gratuitement tous les jeunes garçons de la ville.
Parmi les externes, les plus jeunes servaient au service
divin comme chanteurs. À l'office, ils prenaient
place dans le chur, revêtus d'un costume
qui rappelait celui des chanoines. Les écoles
de la cathédrale
Saint-Jean et de l'église Saint-Étienne
appliquaient le même prirncipe. Vers le milieu
du XVe siècle, on rajouta les arts libéraux
à l'enseignement. C'est vers cette époque
aussi que les trois écoles furent réunies
en un seul établissement qui reçut le
nom d'École générale. La
fusion fut demandée par le gouverneur de la ville
et autorisée par le pape Nicolas V vers 1463.
Source : «Le vieux Besançon religieux»
du chanoine Antoine Monnot, Imprimerie de l'Est, 1956.
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«Ravissement ou Apothéose de sainte Philomène»
par Joseph-Ferdinand Lancrenon, 1841 |
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«Le Martyre de saint Vernier»
par Francis Joudain, 1788 |
Le croisillon droit du transept |
«Le Martyre de saint Crépin et saint Crépinien»
par François Guérin, 1657 |
«Saint Claude ressuscitant un enfant»
par Dullin (frère Balthazard dans la base Palissy), 1739
Détail : la mère de l'enfant |
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LES CHAPELLES ABSIDIALES
ET LEURS TABLEAUX
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Notre-Dame des Cordeliers (XVIe siècle)
Bois polychrome |
«L'Assomption de la Vierge»
par Alexandre Chazerand, 1791 |
Le bas-côté nord et la chapelle absidiale de la Vierge
Devant la toile de l'autel se tient la statue de la Vierge des Cordeliers. |
La statue de la Vierge
des Cordeliers, sur l'autel de l'absidiole nord,
date du XVIe siècle et vient du couvent des Cordeliers.
Celui-ci fut en fonction de 1224 à 1791. La statue,
quant à elle, est à Sainte-Madeleine depuis
décembre 1901.
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L'absidiole sud et le tableau de sainte Madeleine aux pieds
de Jésus |
Vitrail contemporain
«Ave Maria» |
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«Assomption
de la
Vierge»
détail
«««--- |
«Sainte Marie-Madeleine d'après Philippe de Champaigne»
Détail : Marie-Madeleine caressant les pieds de Jésus
Si la copie est exacte, on constate que Philippe de Champaigne
n'a pas oublié les larmes de tendresse qui coulent
des yeux de la sainte.
«««--- Vitrail contemporain : «Saint
Joseph» |
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«Sainte Marie-Madeleine d'après Philippe de Champaigne»
Copie réalisée au XIXe siècle |
«La Vierge aux saints»
par Claude Rately, 1636 |
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LE CHUR ET LA MADELEINE
DE L'ABSIDE
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Le chur et la chapelle absidiale nord avec la Vierge des Cordeliers
La peinture en trompe-l'il que l'on voit sur l'élévation
à la droite du maître-autel est l'uvre du peintre
italien Caldelli (troisième quart du XVIIIe siècle).
Une peinture identique se trouve en face, sur le côté
gauche. La peinture au-dessus du maître-autel a été
installée au XIXe siècle. |
Le maître-autel est dû à Perron et date de 1834.
Les peintures en trompe-l'il de part et d'autre du chur
sont l'uvre du
peintre italien Caldelli (troisième quart du XVIIIe siècle).
La peinture au-dessus du maître-autel a été
installée au XIXe siècle. |
Sainte Madeleine au pied de la Croix |
La présence de
sainte Madeleine seule, en position agenouillée
devant la Croix (qui demeure invisible), dans une vue
partielle de la Crucifixion, est surprenante dans une
abside. Dans ce lieu particulier qui domine le maître-autel,
on a plutôt l'habitude de voir une Vierge en gloire
ou une Vierge à l'Enfant souriant vers un saint
ou une sainte en adoration, ou toute autre scène
mêlant deux personnages comme à l'église
Saint-Pierre,
au centre de Besançon.
Ce décor en stuc, à l'exception certainement
de sainte Madeleine, est très probablement du
XIXe siècle. Aucune documentation n'a pu être
trouvée sur cet ornement qui reste néanmoins
très beau.
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La peinture murale de l'abside représente la Cène. Son
auteur est inconnu.
Cette peinture, installée au XIXe siècle, cache
une uvre du peintre italien Caldelli (3e quart du XVIIIe
siècle). |
Ange en prière sur le maître-autel |
Ange en prière sur le maître-autel |
Sainte Madeleine au pied de la Croix dans le décor de
l'abside |
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Le chur vu de la gauche avec le transept et la chapelle absidiale
de la Vierge |
L'ORGUE DE TRIBUNE DU XIXe
SIÈCLE
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L'orgue de tribune de Claude-Ignace Callinet, deuxième quart
du XIXe siècle |
La Vierge au sommet de la tourelle centrale
de l'orgue de tribune.
Les traces de déjections que l'on voit sur la robe
montrent que les pigeons ont trouvé des passages
dans les maçonneries des murs... |
Ange souffleur sur une tourelle de l'orgue de tribune |
La qualité des boiseries de l'orgue de tribune vaut bien un
cliché en gros plan (XIXe siècle).
Chacune des cinq tourelles repose sur un culot sculpté d'angelots. |
«Saint Charles Borromée communiant les pestiférés de Milan»
Auteur inconnu, XVIIe siècle |
Élévations dans la nef avec l'orgue de tribune
le point intéressant de cette photo est la voûte qui
soutient l'orgue de tribune :
Le premier pilier (à gauche) n'a aucun élément
situé sous la voûte. Celle-ci est
bien d'un seul jet sur toute la largeur de la nef. Une belle prouesse
architecturale. |
Les prouesses
de Nicolas Nicole. On sait que, pour dresser les
plans de Sainte-Madeleine, l'architecte Nicole a tiré
une partie de son inspiration de l'église Saint-Sulpice
à Paris. Et l'église Sainte-Madeleine peut être
regardée comme son chef d'uvre. Le chanoine Monnot
écrit : «Les architectes admirent la solidité
de toutes les parties de l'édifice, la fermeté
des profils et la perfection de l'appareillage.» L'historien
René Tournier souligne l'ingéniosité
de l'architecte «qui a demandé à la pierre
le maximum de résistance». Le meilleur exemple
est celui de la voûte qui supporte l'orgue de tribune.
Il est difficile de le voir sur les photos, mais cette voûte
franchit d'un seul jet toute la largeur de la nef et pas seulement
celle de l'espace au-dessous du buffet. Il n'y a aucun pilier
sous la voûte. Celle-ci est tenue latéralement
: d'une part, du côté de la
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façade et d'autre part,
par les deux grands piliers qui marquent le début de
la première travée. L'architecte a construit
«un savant appareillage de claveaux qui se contrebutent
en deux points pour équilibrer les poussées.»
L'histoire raconte qu'une fois la construction terminée,
lorsque les ouvriers durent retirer tous les coffrages, ils
eurent peur que cette voûte ne s'effondrât sur
eux. Nicole, malade, se fit alors transporter dans son fauteuil
sous la tribune et y resta, pour les rassurer, jusqu'au retrait
du dernier étai.
Sources : «Le vieux Besançon religieux»
du chanoine Antoine Monnot, Imprimerie de l'Est, 1956 ; «Congrès
archéologique de France, Franche-Comté 1960»,
article de René Tournier sur l'église Sainte-Madeleine
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La nef et l'orgue de tribune vus depuis le chur |
Vue générale de la nef de l'église Sainte-Madeleine
Quand la voûte n'est pas éclairée, l'église
a une tout autre allure...
Compte tenu de l'orientation de l'église (le chur est
au sud-ouest), on voit par les vitraux de gauche (qui sont au sud)
que le soleil brille à l'extérieur. Néanmoins
l'abside est dans la pénombre car il n'y a là aucune
fenêtre. |
Documentation :«Le vieux Besançon
religieux» du chanoine Antoine Monnot, Imprimerie de l'Est,
1956
+ «Congrès archéologique de France, Franche-Comté
1960», article de René Tournier sur l'église Sainte-Madeleine
+ base Palissy |
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