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La construction de la collégiale
Saint-Hippolyte a commencé en 1415. C'est la même année
que sainte Colette créait, non loin, le monastère
des Clarisses. Le fondateur de l'église est un bourgeois
de Poligny, Jean Chousat, devenu «gouverneur des finances»
des ducs de Bourgogne. (Il possède sa statue dans le chur.)
À sa demande, le pape Eugène IV érige l'église
en «collégiale insigne». À la mort de
Jean Chousat, le clocher est à peine commencé. La
générosité de l'évêque de Tournay,
Jean Chevrot, permit d'en achever la construction (aux alentours
de 1450).
Malheureusement, la ville de Poligny va subir les affres de la guerre
de Dix Ans (1635-1644), épisode meurtrier et sanglant
qui a opposé la France de Richelieu à la Maison d'Autriche
et que les historiens appellent la «période française»
de la guerre de Trente Ans (1618-1648). La Franche-Comté,
que Richelieu veut conquérir, est mise à sac par les
Français et leurs alliés, les princes protestants
allemands. Bien des petites villes et des villages sont détruits,
brûlés, les habitants massacrés. La province
va perdre 60% de sa population (morts ou exilés). C'est lors
de cet épisode tragique que la ville de Poligny et sa collégiale
sont livrées aux flammes. Tous les vitraux d'origine de Saint-Hippolyte
sont brisés.
Au niveau de l'architecture, l'intérieur de la collégiale
est assez sobre. Arcades simples, colonnettes assez chiches montant
jusqu'à la naissance des voûtes, pas de chapiteau.
L'intérêt de l'église réside dans sa
magnifique collection de statues bourguignonnes du XVe siècle
créées par les meilleurs sculpteurs du temps (Claus
de Werve, Jean de la Huerta, etc.). On pourra admirer entre autres
une superbe Vierge
du fondateur de Claus De Werve dans l'absidiole sud.
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Vue d'ensemble de la nef de la collégiale Saint-Hippolyte
La poutre de gloire date de la première moitié du XVe
siècle, la chaire à prêcher du XVIIIe siècle. |
Le portail principal, très dépouillé, offre
deux belles uvres : la Vierge à l'Enfant de Jean
de la Huerta et le bas-relief du martyre de saint Hippolyte |
Vierge à l'Enfant
Atelier de Jean de la Huerta, milieu du XVe siècle |
Piéta de la fin du XVe siècle au-dessus de la porte sud |
Le porche, devant le portail principal, a été
ajouté au XVIIe siècle |
Bas-relief au-dessus du portail principal : «Le Martyre de saint
Hippolyte» |
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Vue extérieure, XVe siècle. Le dôme du clocher,
qui remplace
une flèche tombée en 1638, date du XVIIe siècle. |
L'entrée sud porte encore les marques
du gothique flamboyant |
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Vue de la collégiale depuis le chevet |
Vierge à l'Enfant en albâtre
École de Brou, XVIe siècle
(Chapelle du Saint Sacrement) |
Statue de Saint Étienne lisant
Fin du XVe ou premier tiers du XVIe siècle
Albâtre, restes de polychromie |
La statuaire
bourguignonne en Franche-Comté. Au XVe siècle,
plusieurs Polignois occupent des postes de haut rang à
la cour des ducs de Bourgogne. C'est le cas de Jean Chousat,
«gouverneur des finances» des ducs. Ils sont donc
bien placés pour solliciter les artistes les plus en
vue de la cour afin que ceux-ci travaillent pour eux et leur
ville. Ces artistes vont ainsi embellir les monuments que
la générosité - ou le goût de la
gloire - des bourgeois de Poligny vont les amener à
faire construire. Le grand Claus Sluter (mort à Dijon
en 1406) ne participera pas à cette «campagne»
artistique. En revanche, son neveu, Claus De Werve, de même
que Jean de la Huerta, vont créer quelques chefs d'uvre.
Source : panneau dans la nef.
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Le bas-côté sud avec, à droite, la chapelle du Saint Rosaire
et la statue de Thomas de Plaine
Au fond à gauche dans l'absidiole, la chapelle du fondateur |
Statue de saint Blaise
Albâtre polychromé du XVe siècle |
Les ornements
perdus de l'église. Jean Chousat et sa femme
Blanche Guillet ne furent pas les seuls à consacrer
une partie de leurs biens à l'édification de
l'église Saint-Hippolyte de Poligny. On note aussi
le chancelier Jean de Thoisy, évêque de Tournai,
et Nicolas Rolin qui lui succéda dans sa charge. Ces
deux très hauts fonctionnaires de l'administration
ducale étaient originaires d'Autun. En 1429, Jean Chousat
et son épouse avaient d'ailleurs financé l'installation
d'un doyen et de douze chanoines.
En 1448, une nouvelle donation accrut le prestige de l'église.
Un prélat d'origine polinoise, Jean Chevrot, qui avait
déjà fait élever une chapelle dédiée
à la Vierge et à saint Antoine et desservie
par trois chapelains, ajouta le financement d'un chantre expert
en l'art de musique pour apprendre et instruire quatre enfants.
De plus, dans son testament de 1458, Chevrot donna, pour la
décoration du chur, trois tapisseries des Sibylles
et un «tapis des VII sacrements de la Sainte Église»
[cité par Pierre Quarré].
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Près de deux siècles
plus tard, la guerre de Trente Ans s'abattit sur la ville.
En 1638, les troupes françaises pillèrent l'église
et la brûlèrent. Écoutons Pierre Quarré
: «Il ne reste malheureusement aucun des ornements liturgiques,
chapes d'or à images, avec orfrois garnis de perles,
croix reliquaires, châsses, paix, calices, statuettes
d'argent doré, donnés par Jean Chevrot et dont
l'inventaire de 1477 permet de mesurer le nombre et la richesse.
La plupart des uvres d'art qui faisaient parure à
l'église depuis le XVe siècle et rehaussaient
l'éclat des cérémonies disparurent, lorsque
l'église fut pillée et brûlée,
le 29 juin 1638, par les troupes françaises qui, sous
le commandement du duc de Longueville, s'emparèrent
de la ville de Poligny.» La seule richesse qui reste
de l'église est sa collection de statues du XVe siècle.
Source : «Congrès archéologique
de France, 118e session, 1960, Franche-Comté»,
article «La Collégiale Saint-Hippolyte de Poligny
et ses statues» par Pierre Quarré.
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LES CHAPELLES
LATÉRALES SUD |
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Bas-côté sud : trois chapelles avec leurs priants
(Thomas de Plaine à gauche, Pierre de Versey au centre,
et, caché dans la dernière chapelle à droite,
Jean Chevrot) |
Priant de Jean Chevrot, évêque de Tournay
XVe siècle
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«Scènes de la vie de saint Joseph» dans la
chapelle Saint-Joseph
Vitrail du XIXe siècle |
Chapelle latérale sud Saint-François-Xavier
Priant de Pierre de Versey, polinois, évêque
d'Amiens, XVe siècle
Vision ô combien féérique! Notre
évêque a toute l'apparence d'un petit
lutin! |
Vitrail du XIXe siècle : Réception à Poligny
du corps de sainte Colette
Les restes de la sainte ont été offerts
à la collégiale, au XVIIIe siècle,
par Louise de France, abbesse de Saint-Denis et
fille de Louis XV. |
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Statue de Vierge à l'Enfant
XVe siècle |
Clé de voûte
dans une chapelle latérale |
Statue de sainte Catherine
Albâtre polychromé du XVe siècle |
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Priant de Pierre de Versey, polinois, évêque
d'Amiens
Il était également le neveu de Jacques
Coytier,
polinois, médecin de Louis XI.
Pierre, traces de polychromie et de dorures, XVe
siècle |
Vierge à l'Enfant en albâtre
École de Brou, XVIe siècle
Détail |
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Priant de Jean Chevrot, évêque de Tournay, XVe siècle
(Chapelle Saint-Joseph, dite de Tournay)
C'est grâce à sa générosité
que le clocher put être construit. |
Clé de voûte dans une chapelle latérale
XVe siècle |
Clé de voûte avec deux anges tenant un écusson
Chapelle du Saint-Sacrement , XVe siècle |
Vitrail «Scènes de la vie de sainte Joseph»
Détail, XIXe siècle |
Tableau «Saint-François Xavier»
Chapelle Saint-François d'Assise
Ce tableau ressemble étrangement au «Saint
François-Xavier mourant sur le côte de Chine»
de Claude Perrin et daté
de 1709, visible dans l'église Saint-Just
à Arbois. |
Réception à Poligny du corps de sainte Colette
Détail d'un vitrail du XIXe siècle |
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«Résurrection d'une religieuse par sainte Colette»
Vitrail de L. Bégule, Lyon, 1892 |
Chapelle latérale sud du Saint Rosaire avec le priant de Thomas
de Plaine |
Statue de Thomas de Plaine, président au Parlement de
Bourgogne
Plâtre d'Antoine le Moiturier
Copie d'une statue de la première moitié du XVe siècle
au Louvre
(Chapelle du Saint Rosaire) |
Statue de sainte Barbe
Pierre polychrome du XVe siècle
(Chapelle du Saint Rosaire) |
Scènes de la vie de sainte Colette
Vitrail du XIXe siècle |
Chemin de croix, station VII
«Jésus tombe pour la seconde fois»
Détail, le visage de Jésus (XXe siècle) |
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Statue de sainte Anne et Marie
XVe siècle |
Chemin de croix
Station III
«Jésus tombe sous le poids de la croix » (XXe
siècle) |
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«La Confrérie du Saint-Sacrement de Poligny»
Vitrail du XIXe siècle, partie centrale
Tous les ordres de la société sont représentés
: hommes de foi, hommes de Loi, aristocrates et gens du peuple. |
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Vitrail de la «Confrérie du Saint-Sacrement de Poligny
1247-1896»
XIXe siècle |
La chapelle du fondateur
Le fondateur de l'église, Jean Chousat, est enterré
au pied de l'autel. |
La Vierge du fondateur par Claus De Werve, 1429
dans la chapelle du fondateur
On ne peut être qu'en admiration devant le travail des
plissés du manteau. |
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--»» précieux,
sa merveilleuse technique et son matériau rare
pour s'ouvrir à un univers d'uvres monumentales,
propres à saisir les esprits. Le duché
de Bourgogne, au XVe siècle, est un État
puissant et riche. Il intègre la Belgique actuelle,
une partie de la Hollande et l'est de la France. L'autonomie
de ses villes marchandes est la source de sa prospérité.
Vers la fin du XVe siècle, cet édifice
s'écroule. Par mariage, les possessions hollandaises
rejoignent l'Empire : c'est la fin de la première
période de splendeur pour les cités marchandes
comme Bruges ou Gand. Quant au duché, après
une guerre, Louis XI l'annexe à son royaume.
Source : «L'art au XVe siècle»,
éditions Hazan.
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«L'Assomption», tableau attribué à Jordaëns (XVIIe siècle)
dans la chapelle du fondateur |
«L'apothéose de saint Hippolyte» (?), auteur inconnu, XVIIe
siècle |
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LA NEF : LA POUTRE
DE GLOIRE DU XVe SIÈCLE ET LA CHAIRE À PRÊCHER
DU XVIIIe SIÈCLE |
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La poutre de gloire, en bois polychrome, date de la première
moitié du XVe siècle
La Vierge de la poutre de gloire ---»»» |
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Scènes de la vie de sainte Colette, XIXe siècle
«Entrevue avec saint Vincent Ferrier» |
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La cuve de la chaire à prêcher et ses panneaux sculptés en
bois polychrome
«««--- Vue d'ensemble de la chaire à prêcher, XVIIIe
siècle |
L'ange souffleur sur l'abat-son
de la chaire à prêcher
Cet ange souffleur, qui ne repose sur l'abat-son
que d'un seul pied tandis que l'autre paraît en
mouvement, fait montre d'un grand dynamisme
dans son attitude.
La chaire à prêcher vient de
l'église
du couvent des Jacobins. |
LES CHAPELLES
LATÉRALES NORD |
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Le bas-côté nord et ses chapelles latérales. Au fond, la chapelle
du Saint-Sacrement |
Retable de la Passion en bois sculpté polychrome, XVe siècle
(Chapelle nord près de l'entrée de l'église) |
Retable de la Passion, XVe siècle
Panneau : Jésus porte sa croix |
Piéta de 1615 provenant du couvent des Capucins
(Chapelle nord près de l'entrée) |
Retable de la Passion, XVe siècle
Panneau : La mise au tombeau |
«Scènes de la vie de la Vierge», XIXe siècle
La Présentation de Marie au temple |
Statue de sainte Anne et de Marie
École de Brou, XVIe siècle
(Chapelle du Saint-Sacrement) |
Statue de saint Nicolas
XVIIe siècle
(Chapelle du Saint-Sacrement)
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Le retable de la chapelle Saint-Vernier
Saint Vernier est le patron des vignerons. |
«La Vierge au Rosaire»
Tableau de J.M. Combette, 2e quart du XIXe siècle
(Chapelle du Saint Rosaire) |
Statue de saint Bon, albâtre du XVe siècle
(partiel) |
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Vitrail des scènes de la vie de la Vierge, XIXe
siècle
Détail : La Présentation de Marie au temple
(partiel) |
Chapelle du Saint-Sacrement
Le retable est de style Louis XVI.
Il est encadré de deux belles statues : saint
Léonard à gauche
et saint Nicolas à droite. |
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Statue de saint Jacques le Majeur
Jean de la Huerta, XVe siècle |
Saint Aligius, évêque
Vitrail du XIXe sècle |
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Statue de saint Léonard
Attribuée à Claus De Werve
Premier tiers du XVe siècle
Saint Léonard est le patron des prisonniers.
«««--- À GAUCHE
Un angelot sur le retable
de la chapelle Notre-Dame (XVIIIe siècle) |
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Vitrail des scènes de la vie de la Vierge
XIXe siècle |
«La Vierge au rosaire»
Tableau de J.M. Combette, deuxième quart du XIXe siècle
Détail : la Vierge et l'Enfant |
Vitrail des scènes de la vie de la Vierge
Détail : La Crucifixion (XIXe siècle) |
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Chapelle Notre-Dame, retable du XVIIIe siècle
Les statues sont des XIXe et XXe siècles. |
Peinture murale (XIXe ou XXe siècle)
dans la chapelle Notre-Dame |
Apparition du Sacré Cœur à
Marguerite-Marie Alacoque
Vitrail du XIXe siècle |
Statue de saint Jean-Baptiste
par Jean de la Huerta, XVe siècle |
Vitrail de l'apparition du Sacré-Cœur à Marguerite-Marie Alacoque,
détails |
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Statue de saint Paul
Premier tiers du XVe siècle
Plâtre, copie d'après l'original qui est au
Metropolitan Museum New York |
LE CHUR,
LES STALLES DU XVIIe SIÈCLE, LES BOISERIES DU XIXe SIÈCLE |
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Vue générale du chur de la collégiale Saint-Hippolyte
Quatre belles statues du XVe siècle ornent le chur entre
les trois baies vitrées : Jean Chousat, la Vierge à
l'Enfant, saint Jean et saint André |
La Vierge
Vitrail du XIXe siècle dans le chur de l'église |
Statue de Jean Chousat ( 1433) , XVe siècle
JEAN CHOUSAT, fondateur de l'église, était gouverneur
des finances des ducs de Bourgogne. |
Saint Jean
Vitrail du XIXe siècle dans le chur de l'église |
Statue de Vierge à l'Enfant
dans le chur, XVe siècle |
La statue
de Jean Chousat dans le chur. Cette statue,
donnée ci-dessus, pose problème. Depuis quand
un notable, ayant certes uvré à l'édification
de l'église, peut-il se permettre de se faire représenter
dans une statue en pied, qui plus est dans le chur de
l'église et en pendant de saint Jean? Dans son article
du Congrès archéologique, Pierre Quarré
apporte des réponses. Une historienne, Mlle Jalabert,
écrivit en 1947 que c'était par pure vanité
que le receveur du duc de Bourgogne s'était fait représenter
en chasseur, la chasse au faucon étant un signe de
noblesse. Vanité toujours le fait de mettre sa statue
dans le chur, en pendant de l'évangéliste
saint Jean, son patron.
Le raisonnement paraît un peu court. Pierre Quarré
fait remarquer que, en Bourgogne, les membres des familles
ducales, qu'ils soient capétiens ou valois, ne se sont
jamais autorisé pareille vanité. Quand ils sont
en pied, c'est à l'extérieur des églises,
sur le piédroit des portails. Quand c'est à
l'intérieur, «les clercs comme les laïcs
ne sont jamais debout, mais agenouillés, ou bien couchés
sur leurs tombeaux.» C'est pourquoi, à la suite
de l'archéologue Louis Réau, Pierre Quarré
pose la question : cette statue n'est-elle
|
pas tout simplement celle de saint
Thibault sous les traits de Jean Chousat? Le culte de
ce saint s'était développé en Bourgogne
; son iconographie était celle d'un jeune chevalier
partant pour la chasse, faucon au poing, à pied ou
à cheval. La ville de Poligny possède d'ailleurs
une autre statue de ce saint. L'hypothèse est séduisante.
En effet, pourquoi Jean Chousat, qui avait tenu les comptes
de la recette générale des ducs Philippe le
Hardi et Jean sans Peur, se serait-il fait représenter
dans une attitude et des vêtements qui ne correspondaient
pas à ses fonctions? Pierre Quarré envisage
aussi comme très vraisemblable le fait que Chousat,
de par justement ses fonctions, se soit adressé à
Claus de Werve, neveu et continuateur de Sluter pour sculpter
un saint Thibault sous ses propres traits.
Source : «Congrès archéologique
de France, 118e session, 1960, Franche-Comté»,
article «La Collégiale Saint-Hippolyte de Poligny
et ses statues» par Pierre Quarré.
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«Le Martyre de saint Laurent»
Tableau d'A. Richard, deuxième quart du XVIIIe siècle |
«Le Martyre de saint Hippolyte»
Tableau du XVIIe siècle (auteur inconnu) |
Le maître-autel de l'église et les boiseries du XIXe
siècle
Le maître-autel en marbre date du XVIIIe siècle. Il accompagnait
l'imposant retable de l'église du couvent des Jacobins.
Les stalles, que l'on voit dans le fond, sont du XVIIe siècle. |
Le tabernacle est orné d'un beau bas-relief
du XVIIe siècle |
Saint Pierre et sa clé
Statue du XIXe siècle dans le chur |
Saint Jacques le Majeur
Statue du XIXe siècle
dans le chur |
Saint André et sa croix
Statue du XIXe siècle dans le chur |
Vierge à l'Enfant
Statue du XIXe siècle dans le chur |
Les boiseries du chur (XIXe siècle) et leurs statues
Statue de saint Jean l'Evangéliste dans le chur attribuée
à Claus De Werve, XVe siècle---»»» |
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L'orgue de tribune est un Cavaillé-Coll de 1859
Le buffet de l'orgue provient de Carcassonne. Il date de 1687. |
À DROITE
---»»»
Peinture murale près de l'orgue : Saint Christophe porte l'Enfant-Jésus |
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Le soubassement et la tribune de l'orgue |
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Boiseries du XVIIe siècle sur le soubassement
de l'orgue de tribune |
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La nef et l'orgue de tribune vus du chœur
La belle chaire à prêcher date du XVIIIe siècle. |
Documentation : Brochure «Collégiale
Saint-Hippolyte, Poligny» disponible dans la nef
+ «Congrès archéologique de France, 118e session,
1960, Franche-Comté», article «La Collégiale
Saint-Hippolyte de Poligny et ses statues» par Pierre Quarré. |
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