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             La Chapelle Royale du château de Versailles 
              est sans aucun doute le plus bel édifice de la ville. Elle n'a été 
              achevée qu'en 1710, cinq ans avant la mort du roi soleil. La chapelle 
              actuelle est la cinquième du château, les précédentes n'ayant été 
              bâties qu'à titre provisoire. Celle que fréquenta le plus Louis 
              XIV est la quatrième (de 1682 à 1710). 
              Cette cinquième chapelle, bien que critiquée au XVIIIe siècle 
              (voir  plus bas), 
              est considérée aujourd'hui comme un chef d'œuvre de l'art sacré. 
              Elle a été construite sur les plans de Jules Hardouin-Mansart 
              (1646-1708) à l'emplacement d'un corps de logis, dans l'aile sud 
              du château. Supervisant tous les aspects de la construction, y compris 
              les bas-reliefs, le brillant architecte assura la direction du chantier 
              jusqu'à sa mort en mai 1708. Robert de Cotte prit la suite, 
              mais, dans les faits, c'est Louis XIV en personne qui assura alors 
              le rôle de maître d'œuvre, surveillant l'ensemble du projet de très 
              près. À tous les niveaux, la chapelle porte sa griffe. Les 
              chroniqueurs de la Cour se sont fait maintes fois l'écho de l'inflexible 
              volonté du souverain, en dépit des réticences de son entourage, 
              de mener à bien ce chantier hors norme. 
              L'historien Alexandre Maral, dans son maître-ouvrage sur la 
              chapelle, voit dans cet édifice le quatrième élément d'une suite 
              de chantiers architecturaux du Grand Règne qui expriment l'essence 
              même de la politique de Louis XIV en matière de religion. Cette 
              suite commence avec les Invalides et se poursuit avec la cathédrale 
              de Paris et la cathédrale 
              d'Orléans. La chapelle en est le point d'orgue et doit «exalter 
              la vertu de religion comme principe de gouvernement.» Après son 
              achèvement, le souverain la confia en desserte perpétuelle aux pères 
              lazaristes. Elle perdit son rôle cultuel en 1899. 
              Pour les visiteurs, le malheur veut qu'elle soit la plupart du temps 
              inaccessible. Seules les doubles portes des vestibules haut et bas 
              sont ouvertes : on peut voir, mais on ne peut pas entrer ! 
              La Conservation du Château profite souvent de ce lieu chargé d'histoire 
              pour organiser des manifestations musicales. Dans la photo ci-dessous, 
              on voit que le chœur est préparé pour la venue d'un orchestre de 
              chambre. 
              La Révolution de 1789 a martelé les emblèmes royaux et pillé le 
              mobilier, mais s'en est tenu là (voir plus 
              bas). Il n'y a pas eu de casse architecturale. Certes, depuis 
              l'origine, la nef a perdu son lanternon (en 1765) ; sa chaire à 
              prêcher, jadis dressée au quatrième pilier nord, a été vendue aux 
              enchères en 1795, tout comme les sept confessionnaux des bas-côtés. 
              Mais, dans l'ensemble, l'édifice nous est arrivé presque intact. 
              Au XIXe siècle, la chapelle royale a connu deux grandes périodes 
              de restauration : d'abord, sous Louis XVIII qui voulait se réinstaller 
              au château, puis sous la IIIe République. La dernière restauration, 
              toute récente, date des années 2017-2021. Elle s'est d'ailleurs 
              traduite par un emmaillotage artistique de l'ensemble du bâtiment. 
              Dans son ouvrage Versailles après les rois, l'historien Franck 
              Ferrand rapporte quelques épisodes concernant la chapelle royale 
              dignes d'être relevés. Après la Révolution, le Directoire fut une 
              époque de fêtes. À Versailles, 
              la chapelle, devenue temple civique, leur servit souvent de cadre, 
              tout comme l'Opéra de Gabriel, construit au XVIIIe siècle. 
              En 1870, après la chute du Second Empire et l'invasion prussienne, 
              Versailles 
              devint la capitale de fortune de la Prusse. De confession protestante, 
              l'occupant exigea d'avoir son propre lieu de culte. Il fallait donc 
              lui céder une église paroissiale et en faire un temple. Mais le 
              clergé de l'église Notre-Dame 
              s'y opposa avec ténacité. Conséquence : l'office dominical de la 
              Cour de Prusse se tint dans la chapelle royale. «Qui eût dit, se 
              demande Franck Ferrand, qu'à près de deux siècles d'écart, dans 
              un concours très versaillais de courtisans et de grands officiers, 
              des "huguenots" se réuniraient, pour prier, dans le sanctuaire de 
              leur plus grand persécuteur?» 
              La revanche arriva le 3 juillet 1919. Pour fêter la victoire, le 
              conservateur du château, Pierre de Nolhac, fit donner un grand Te 
              Deum dans une chapelle pleine à craquer. 
              Retour de bâton en 1940 : l'armée allemande entre à Versailles 
              le 14 juin. L'armistice est signé le 22. Dûment encadrés, des milliers 
              de soldats du Reich viennent, jour après jour, visiter le 
              château. Des dignitaires nazis arrivent aussi, comme Joseph Goebbels 
              le 1er juillet. À la fin septembre, l'orchestre philharmonique de 
              Berlin, en tournée, joue dans la chapelle royale. Durant l'Occupation, 
              Versailles, 
              auréolée de sa gloire passée, sera un véritable lieu de repos 
              pour les soldats allemands. En juin 1944, l'aviation américaine 
              bombardera la ville et ses environs, mais évitera le domaine. 
              Cette page a profité de l'ouverture exceptionnelle de la chapelle 
              en octobre 2021. Son but est d'en montrer tous les décors (du moins 
              ceux qui sont visibles depuis le rez-de-chaussée) en multipliant 
              les photos, notamment en grand angle. Les textes mettent largement 
              à profit l'ouvrage d'Alexandre Maral sur la chapelle, paru aux éditions 
              Arthéna en 2021. 
              La rigueur historique oblige à rappeler que, à l'époque où l'on 
              payait, parfois cher, les peintres et les sculpteurs pour élever 
              un édifice à la gloire du roi, les paysans français mouraient de 
              faim par dizaines de milliers dans les campagnes. Lors du terrible 
              hiver de 1709, la Seine gela à Paris et des loups rentrèrent dans 
              la capitale. 
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            La chapelle royale vue de la porte du vestibule 
            bas. 
            Comme on le voit ici, l'édifice est souvent utilisé 
            pour organiser des manifestations musicales.  | 
         
         
            
            Le château de Versailles depuis la place d'Armes au crépuscule. | 
         
         
           
            
               
                  
                  La chapelle royale depuis la cour du château. | 
               
               
                 
                  
                     
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                         L'Architecture extérieure (2/2). 
                          ---»» Les couples d'angelots qui surmontent les fenêtres 
                          hautes doivent aussi retenir l'attention. Là encore, 
                          les meilleurs sculpteurs ornemanistes furent mis à contribution 
                          par la maîtrise d'œuvre. Jules Hardouin-Mansart, protégé 
                          de Louis XIV, fut tout à la fois maître d'œuvre rigoureux, 
                          contrôleur et inspecteur. 
                          D'après les nombreux témoignages qui nous sont parvenus, 
                          bien des artistes, après avoir soumis leur premier projet, 
                          durent le reprendre et l'adapter. Ainsi le sculpteur 
                          Jean-Melchior Raon vit son esquisse en plâtre 
                          de deux enfants se tenant autour d'un vase de fleurs 
                          refusée. Motif : la statue de saint Grégoire le Grand 
                          allait se dresser presque au-dessus et il fallait un 
                          décor en rapport avec ce père de l'Église ! Raon 
                          plaça ses anges de part et d'autre d'une «thiarre, 
                          roulleaux de papiers, cornet et plume»... et son 
                          projet fut accepté (voir photo 
                          plus bas). 
                          Mansart n'avait pas toujours les idées bien arrêtées 
                          et Louis XIV, qui suivait le chantier de très près, 
                          pouvait aussi donner son avis. Un avis qui faisait évidemment 
                          force de loi. Ainsi, le sculpteur Lapierre révèle, dans 
                          son mémoire sur les Vertus du vestibule haut, qu'il 
                          a travaillé à trois modèles successifs : des enfants, 
                          des adolescents et enfin des figures féminines. Alexandre 
                          Maral en conclut que «là encore, le travail du 
                          sculpteur reflète, voire accompagne, les hésitations 
                          de la maîtrise d'uvre dans l'évolution du 
                          projet.» Source : La 
                          chapelle royale de Versailles par Alexandre Maral, 
                          éditions Arthéna, 2021. 
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                         L'Architecture extérieure (1/2). 
                          Elle brille par sa conception logique et sa recherche 
                          systématique de la beauté. La chapelle royale est de 
                          forme rectangulaire à deux niveaux et se termine à l'est 
                          par une abside semi-circulaire. Ce monde majestueux 
                          de pilastres, de bas-reliefs, de statues est surmonté 
                          d'une toiture élancée qui domine l'ensemble du château. 
                          Deux groupes de trois 
                          anges en plomb, conçus par Guillaume Coustou 
                          et Pierre Lepautre, remplacent le lanternon d'origine 
                          et coiffent l'édifice à ses extrémités. À l'est, 
                          ils tiennent une couronne et s'ébattent sous une grande 
                          croix. À l'ouest, 
                          ils soutiennent un palmier. 
                          Les statues qui scandent la balustrade constituent l'élément 
                          le plus remarquable de l'appareil extérieur. Les plus 
                          belles, les plus travaillées se dressent sur le côté 
                          sud et sur le chevet. Ciselées par les meilleurs sculpteurs 
                          (ceux qui sont situés en haut de la hiérarchie académique 
                          comme Guillaume Coustou, Pierre Lepautre 
                          ou Corneille Van Clève), elles resplendissent, 
                          par beau temps, sous le soleil (voir photo plus 
                          bas). Bien souvent, les visiteurs, impatients de 
                          rentrer dans les bâtiments, ne les remarquent 
                          pas. L'art français de la sculpture du début du XVIIIe 
                          siècle s'y étale pourtant dans toute sa magnificence. 
                          Au chevet, on trouve les quatre évangélistes (Luc, 
                          Marc, Matthieu 
                          et Jean) ; au sud, des apôtres (André, Paul, Pierre) 
                          et les Pères de l'église (Jérôme, Augustin, Grégoire 
                          le Grand et Ambroise). 
                          Les statues du nord, toujours dans l'ombre et moins 
                          visibles, échappent parfois aussi à l'attention des 
                          visiteurs les plus assidus car c'est de l'intérieur 
                          du château qu'on les aperçoit. Il faut 
                          regarder par la fenêtre de l'allée qui prolonge 
                          le vestibule 
                          bas quand on s'éloigne de l'entrée de la chapelle 
                          royale. C'est également vrai au premier étage en s'éloignant 
                          du vestibule haut. Ainsi, au-dessus de la chapelle de 
                          la Vierge (hors 
                          uvre nord de la chapelle royale), on peut 
                          voir les vertus 
                          théologales : la Foi, la Religion, la Justice 
                          et la Charité 
                          et d'autres apôtres. Ces uvres furent confiées 
                          à des artistes non académiciens comme Jean de Lapierre 
                          ou Sébastien Slodtz. Leur niveau artistique est 
                          clairement inférieur à celui déployé au sud par les 
                          académiciens. Sur un plan général, en dépit d'un contrôle 
                          rigoureux exercé par Jules Hardouin-Mansart, «le 
                          chantier des statues de la balustrade extérieure, constate 
                          Alexandre Maral, permit aux différents sculpteurs d'exprimer 
                          avec une certaine liberté leurs qualités artistiques 
                          propres.» 
                          ---»» Suite 2/2 
                          à gauche. 
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                  Saint Basile et saint Athanase par Jean Poultier 
                  Côté nord 
                  (pierre de Tonnerre, 1708). | 
                  
                  Saint Paul par Claude Poirier 
                  Côté sud 
                  (pierre de Tonnerre, 1707). | 
               
             
           | 
         
         
           
              
            Vue d'ensemble de la statuaire de la balustrade sud. 
            De gauche à droite : saint André, saint Paul, saint Pierre, saint 
            Jérôme, saint Augustin, saint Grégoire le Grand et saint Ambroise. | 
         
         
            
            Le chevet de la chapelle donne sur la rue. 
              
            Voir plus bas 
            d'autres exemples de couples d'anges sur les arcades. | 
            
            Fenêtre basse surmontée de son couple d'anges 
            portant une tiare 
            (Jean-Melchior Raon, 1707-1708). | 
            
            Les anges en plomb doré au sommet de la coupole du chevet. 
            uvre de Guillaume Coustou et Pierre Lepautre. | 
         
         
           
            
               
                 
                    
                  Tympan d'un vitrail de la chapelle. 
                  Les vitraux de la chapelle royale suivent la pratique de l'époque 
                  : verre blanc et franges colorées. 
                  La totalité du circuit porteur est en fer. 
                  Les fleurs de lys dans les franges des vitraux datent du XIXe 
                  siècle. ---»»» | 
                  
                 | 
                  
                  Saint Grégoire le Grand et saint Ambroise par Pierre Lepautre 
                  (Matériau : pierre de Tonnerre, 1708) . | 
               
             
           | 
         
         
            
            Élévation nord de la chapelle royale avec les chapelles nord hors 
            œuvre. 
            Les véhicules sont garés dans la cour basse (ancienne cour des Cuisines). 
            La cour basse est située en sous-sol par rapport à la rue. | 
            
            Trois anges autour d'un palmier. 
            uvre en plomb doré de Guillaume Coustou et Pierre Lepautre 
            sur le faîte de la toiture ouest (1707.) | 
            
            Saint Pierre et les clés du Paradis 
            Statue de Claude Poirier. 
            Matériau : pierre de Tonnerre, 1707. | 
         
         
            
            Côté nord : Statues des vertus théologales sur la balustrade 
            qui surplombe la chapelle latérale de la Vierge. 
            Au centre : la Justice, la Charité et la Foi. 
            De profil à gauche : la Religion. De profil à droite : saint Simon. | 
            
            Côté nord : La Charité par Robert le Lorrain 
            Matériau : pierre de Tonnerre, 1707. | 
         
         
           
            
               
                  
                  Trophée sur la façade sud. 
                  C'est le seul trophée extérieur 
                  de la chapelle. | 
                 
                  
                     
                      | COUPLES D'ANGES 
                        DANS LES BAS-RELIEFS AU-DESSUS DES ARCADES | 
                     
                   
                 | 
                 
                  
                     
                      |  
                         Le 
                          XVIIIe siècle contre la chapelle (1/2). 
                          Au XVIIIe siècle, des auteurs, Voltaire en tête, 
                          ont critiqué le bâtiment à tout va. Leurs arguments 
                          font aujourd'hui un peu sourire car la chapelle royale 
                          est unanimement regardée par les historiens comme un 
                          chef-d'uvre de l'art sacré à l'époque classique. 
                          En 1721, l'un des premiers contempteurs, l'architecte 
                          Delamair, lui adressait une multitude de reproches : 
                          absence de façade occidentale ; absence de symétrie 
                          ; trop grande hauteur ; voûte trop divisée ; autel 
                          trop petit ; orgue mal placé et excès de sculptures ! 
                          Pour y remédier, il proposait d'ouvrir l'arcade axiale, 
                          de placer l'autel au centre de la nef, de rehausser 
                          d'or la peinture de la voûte, et enfin d'enrichir 
                          l'ensemble par un revêtement de marbre. 
                          D'autres analyses similaires allaient suivre. 
                          En 1746, l'avocat André Clapasson, devant la société 
                          royale des Beaux-Arts de Lyon, critiqua l'élévation 
                          éxagérée du bâtiment et surtout la disproportion 
                          de hauteur entre les arcades du rez-de-chaussée et les 
                          piles cannelées de l'étage. Bref, que le second niveau 
                          écrasait le premier par sa hauteur. On pourra objecter 
                          que, debout dans la nef et les yeux levés vers les peintures 
                          des voûtes, les visiteurs ne remarquent rien. Mais c'est 
                          peut-être dû à l'impossibilité de prendre du recul. 
                          De façon plus étonnante pour nos yeux modernes, 
                          Clapasson dénonçait aussi un contraste trop accentué 
                          entre la blancheur des pierres et la polychromie des 
                          voûtes. Un reproche vraiment étrange car c'est précisément 
                          dans ce contraste que repose une grande part de la beauté 
                          intérieure de l'édifice... Notre avocat proposait donc 
                          d'apporter des touches dorées dans les cannelures des 
                          colonnes du second niveau ainsi qu'aux extrémités des 
                          feuillages des chapiteaux corinthiens qui les surmontent. 
                          Il fallait en quelque sorte, au moyen d'un crescendo 
                          de coloris, éviter à l'œil le «choc» de la polychromie 
                          de la voûte... Enfin, dernier reproche, il y avait trop 
                          de sculptures et elles manquaient de saillie. Autrement 
                          dit, les bas-reliefs étaient trop «bas»...  
                          Dans son Architecture françoise parue 
                          en 1756, le critique Blondel reprochait à l'abside semi-circulaire 
                          «qui nous vient des Goths» (cité par A. 
                          Maral) d'entraîner une répartition irrégulière 
                          des colonnes et des plates-bandes du chevet. L'uniformité 
                          des autels latéraux ne lui plaisait pas davantage. Il 
                          jugeait même leur monotonie «inexcusable». 
                          Bizarrement, notre érudit n'a pas pensé qu'une suite 
                          d'autels hétérogènes aurait pu entraîner un reproche 
                          inverse bien plus lourd. 
                          Plus loin, on retrouve dans son Architecture 
                          la critique déjà vue sur la hauteur de l'étage de la 
                          tribune. Celle de la voûte ne lui sied pas non plus. 
                          Idem pour l'autel mal placé et pour la tribune de la 
                          Musique qui gagnerait à être ailleurs. Enfin, la toiture 
                          était trop pentue, trop visible, trop chargée. 
                          Mais, dans le même temps, des voix contraires s'élevaient 
                          pour célébrer la chapelle royale et la rattacher à l'héritage 
                          de l'architecture chrétienne de l'Antiquité et à son 
                          alliance heureuse avec le style gothique. Une analyse 
                          artistique que la façade orientale du Louvre, elle aussi 
                          de Jules Hardouin-Mansart, avait déjà suscitée. 
                          ---»»» Suite 2/2 ci-dessous. 
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                  Anges musiciens 
                  Offrement, pierre 1707-1708.  | 
               
               
                  
                  Anges portant une mitre, attribut de saint Basile 
                  Jean Dedieu, pierre 1707-1708. | 
               
               
                  
                  Anges portant les attributs de l'Évangile 
                  Philibert Vigier, pierre 1707-1708. | 
               
             
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                   Le XVIIIe 
                    siècle contre la chapelle (2/2). 
                     ---»» Le XVIIIe siècle n'en a pas 
                    fini de nous étonner avec ses critiques un peu folles. En 
                    1755, un certain père Laugier, jésuite de son état, dans son 
                    Essai sur l'architecture, voyait dans l'existence même 
                    du rez-de-chaussée le principal défaut de l'édifice. Il proposait 
                    donc de poser un plancher depuis la tribune du roi jusqu'à 
                    l'orgue ! En 1765, pis que Clapasson, il en vint critiquer 
                    la polychromie de la voûte qui faisait ressortir, en 
                    mauvaise part, la blancheur de la partie basse : «(...) 
                    cette blancheur qui tranche fortement rembrunit, efface, tue 
                    les couleurs les plus vives du tableau» (cité par A. 
                    Maral). Là encore, une opinion bien étrange : on aurait pensé 
                    que c'était le contraire... Citons l'intéressante suite du 
                    texte du père Laugier : «les yeux, éblouis par 
                    la blancheur de la pierre, ne voient dans les peintures de 
                    la voûte que des ombres et des bruns qu'ils ont peine 
                    à démêler. Cette voûte, où devrait être 
                    le plus grand jour et qui est éclairée par un grand nombre 
                    de lunettes, paraît sans éclat : c'est, sur l'horizon 
                    le plus serein, le ciel le plus ténébreux. Des oppositions 
                    de cette espèce ne peuvent se concilier, l'accord est banni, 
                    l'harmonie cesse». Le père Laugier parle de l'éblouissement 
                    des yeux. N'aurait-il pas visité la chapelle en plein été 
                    quand les rayons du soleil profitent des vitraux de verre 
                    blanc au sud pour inonder l'édifice de leur éclat ? 
                    On peut voir, dans quelques photos de cette page, pourtant 
                    prises en octobre, la luminosité apportée par les rayons du 
                    soleil. 
                 | 
                 
                   Les critiques se répandirent aussi 
                    au XIXe et au XXe siècle. En 1904, c'est carrément le conservateur 
                    du château, André Pératé, qui osa une comparaison avec 
                    la place Saint-Pierre à Rome en accusant les statues de la 
                    balustrade d'être du «mauvais Bernin». Un 
                    autre critique ne vit dans ces statues que des figures aux 
                    draperies ronflantes gesticulant sur la balustrade... 
                    Quand la critique n'a d'autre but que de critiquer, il est 
                    normal que tout y passe et les couples d'anges extérieurs, 
                    au-dessus des arcades de la nef, reçurent aussi leur 
                    volée de bois vert. On y vit un art superficiel, de la tendresse, 
                    de la grâce, mais aucune valeur profonde ; on y décela 
                    le «goût de plaire plus que d'instruire» 
                    (cité par A. Maral). 
                    L'époque contemporaine n'est pas en reste. Citons, pour terminer, 
                    la critique de Michèle Baulieu en 1982 dans son ouvrage sur 
                    Robert le Lorrain aux éditions Arthéna (toujours cité 
                    par Alexandre Maral). Notre auteur reproche à la chapelle 
                    un manque d'ampleur dans l'exécution et dans l'éparpillement 
                    du décor, un décor qui est «trop étroitement limité 
                    par un désir exclusif d'allusions». 
                    S'il a la chance de visiter la chapelle, le lecteur se fera 
                    son idée...  
                    Source : La chapelle royale 
                    de Versailles par Alexandre Maral, éditions Arthéna, 
                    2021. 
                 | 
               
             
           | 
         
         
            
            Sur la gauche, la chapelle domine l'aile nord du château. Au 
            centre, le grand corps abrite la galerie des Glaces. | 
         
         
            
            L'entrée de la chapelle dans le VESTIBULE BAS. 
            À proprement parler, la chapelle royale n'a pas de façade 
            à l'ouest. | 
            
            Saint Luc et saint Matthieu sur la balustrade du chevet 
            par Corneille Van Clève (pierre de Tonnerre 1707). | 
         
         
           
            
               
                  
                  Louis XIV franchissant le Rhin par Nicolas et Guillaume Coustou. 
                  Cette œuvre était destinée à orner la cheminée du salon de la 
                  Guerre. 
                  Elle a été placée dans le vestibule bas sous le règne de Louis-Philippe. 
                 | 
                 
                  
                     
                      |  
                         Les 
                          dégradations de la Révolution et le retour au culte 
                          (1/3). 
                          Le mobilier de la chapelle fut dispersé à partir d'octobre 
                          1789. On commença par des pièces d'argenterie qui rejoignirent 
                          la chapelle des Tuileries. En octobre 1793, des ornements 
                          ainsi que le «trône de l'ordre du ci-devant Saint-Esprit» 
                          furent dégalonnés pour en récupérer l'or, l'argent et 
                          le cuivre. Puis arrivèrent les ventes aux enchères. 
                          De décembre 1793 à août 1794, le marteau des commissaires-priseurs 
                          ne chôma pas. D'abord le linge et les petits ornements, 
                          puis les portes battantes auxquelles il faut probablement 
                          rajouter la tribune amovible du roi ; puis le lutrin, 
                          le tabernacle, la chaire à prêcher. On sait que cette 
                          dernière était en bois de chêne peint, sculpté et doré. 
                          Suivirent des petites tribunes, des tabourets, des consoles, 
                          les stalles et les sept confessionnaux. 
                          L'orgue 
                          et son buffet faillirent connaître un sort semblable. 
                          Heureusement, un certain Jean-Louis Bêche, membre de 
                          la Commission des arts de Seine-et-Oise et le facteur 
                          d'orgue Somer, tous deux chargés en mai 1795 de rédiger 
                          un procès-verbal d'estimation, mirent en avant le caractère 
                          irremplaçable de l'instrument qui était le «reflet d'un 
                          moment d'excellence de la facture d'orgue» [Maral]. 
                          Un autre rapport du même Bêche prenait la défense des 
                          principales orgues dressées dans les églises de Versailles. 
                          Bêche compare la vente des orgues à un vandalisme d'État 
                          contraire aux intérêts de la République. Vendre l'orgue, 
                          c'est menacer de faire disparaître les organistes et 
                          leur talent si rare, d'anéantir l'industrie des facteurs 
                          d'orgues qui n'auraient d'autre issue que d'aller vendre 
                          leur talent à l'étranger. Enfin, dernier argument, souvent 
                          évoqué par tous ceux qui défendaient les orgues de leur 
                          église à la même époque : l'instrument pouvait servir 
                          lors de la célébration des fêtes nationales. 
                          Dès 1793, les instances révolutionnaires du département 
                          donnèrent l'ordre de supprimer les emblèmes royaux de 
                          la chapelle, c'est-à-dire les couronnes, les fleurs 
                          de lys, les chiffres de saint Louis, les armes de France 
                          et tout autre symbole qui pouvait rappeler les «tyrans». 
                          On commença par le plus simple : les emblèmes sur les 
                          portes des vestibules haut et bas. 
                          Peu après, le reste suivit. De manière systématique 
                          et méticuleuse. Les nouveaux maîtres avaient pour objectif 
                          de transformer le château en un musée ouvert au public, 
                          et ceci dès 1794. Qu'ils fussent en pierre ou en bois, 
                          dans la nef, dans le narthex, les bas-côtés ou le déambulatoire, 
                          les insignes de la royauté disparurent. On fit même 
                          un sort aux boîtiers des serrures ! Toutefois, 
                          près du buffet 
                          d'orgue et dans la chapelle 
                          Saint-Louis, un petit nombre de fleurs de lys, toujours 
                          visible, échappa à la purge. 
                          Sur la balustrade, les statues des Pères de l'Église 
                          subirent aussi la vindicte antireligieuse des révolutionnaires 
                          : un dénommé Pierre-Claude Boichard fut chargé de supprimer 
                          leurs mitres ! Même la couronne du roi 
                          David sur le buffet 
                          d'orgue fut jugée comme une offense à la République ! 
                          Boichard la remplaça par un bout de chevelure supplémentaire. 
                          ---»» Suite 2/3 
                       | 
                     
                   
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            Façade de l'aile nord du château devant la chapelle. | 
           
            
               
                  
                  Fronton de la façade occidentale. | 
               
               
                  
                  Fronton de la façade occidentale : la FOI et la RELIGION 
                  par Guillaume Coustou (1707). | 
               
             
           | 
         
         
            
            La nef et le côté nord vus en grand angle. 
            La TRIBUNE DU ROI se trouve à l'étage devant la façade occidentale, 
            c'est-à-dire dans la partie gauche de la photographie.  | 
         
         
           
            
               
                |  
                   L'architecture 
                    intérieure. La chapelle royale est un joyau architectural 
                    de l'époque classique qui porte l'empreinte du génie de Jules-Hardouin 
                    Mansart. Fidèle au plan des chapelles palatines, l'édifice 
                    est à deux niveaux, surmontés d'une voûte à lunettes. Il frappe 
                    par son harmonie, que ce soit dans les formes, les proportions 
                    ou dans l'intelligente répartition chromatique. De plus, l'importante 
                    masse de verres blancs aux fenêtres lui assure une grande 
                    luminosité. 
                    L'ensemble est de forme rectangulaire et se termine par une 
                    abside, bouchée à l'étage par un orgue 
                    à cinq tourelles. Le rez-de-chaussée accueille une suite d'arcades 
                    en plein cintre surbaissées soutenues par des piles oblongues. 
                    Les reliefs qui recouvrent la surface de ces piles sont mis 
                    en valeur par un entablement mince et peu saillant situé à 
                    la retombée des arcs. Cet entablement coupe agréablement la 
                    hauteur. 
                    L'étage est scandé de hautes piles cannelées, terminées par 
                    des chapiteaux 
                    corinthiens dont la forme a été spécialement créée pour 
                    la chapelle. En levant les yeux vers l'étage, l'œil du visiteur 
                    est immédiatement attiré par les peintures des plafonds, sans 
                    parfois se douter que ce choix de grandes plates-bandes était 
                    un pari architectural audacieux. 
                    L'étage est celui de la tribune du roi. C'est là que, tous 
                    les matins, Louis XIV, sortant de ses appartements, entrait 
                    dans la chapelle depuis le vestibule haut pour assister à 
                    la messe avec toute la Cour. Autour de lui prenaient place 
                    les membres de sa famille, tandis que les princes du sang 
                    et les principaux dignitaires de la Cour occupaient les tribunes 
                    latérales. Les autres fidèles se tenaient debout au rez-de-chaussée, 
                    tournés vers le roi, le dos à l'autel. 
                    Les bas-côtés 
                    sont voûtés par une suite de magnifiques bas-reliefs de pierre, 
                    tandis que le sol reçoit un somptueux dallage de marbre blanc, 
                    ocre et noir. Source : La 
                    chapelle royale de Versailles par Alexandre Maral, éditions 
                    Arthéna, 2021. 
                 | 
               
             
           | 
            
            Le dallage de marbre de la nef vu du chur. 
            Ce dallage a été amplement restauré au XIXe siècle. | 
         
         
           
            
               
                | LES BAS-RELIEFS 
                  DU PREMIER NIVEAU | 
               
             
           | 
         
         
            
            Élévations sud vers le chur. 
            Il n'y a guère de parement vertical qui ne porte pas un bas-relief. 
            Dans la partie supérieure de la photo, on remarquera les couples d'anges 
            (tous différents) au-dessus des fenêtres des tribunes. | 
         
         
           
            
              
                 
                  
                     
                        | 
                     
                     
                       
                        
                           
                            |  
                               Les 
                                bas-reliefs de la nef. 
                                En général, quand il est pris par la beauté des 
                                décors à la voûte et aux plafonds des tribunes, 
                                le visiteur ne pense pas à regarder attentivement 
                                les nombreux bas-reliefs ornant les arcades et 
                                les piles au rez-de-chaussée. Pas plus qu'il ne 
                                pointe l'œil vers les trophées que l'on trouve 
                                un peu partout. La première réaction peut être 
                                de penser que tout est identique et qu'il est 
                                donc inutile de les regarder, mais c'est une erreur. 
                                En réalité, tout est différent, tout a été soigneusement 
                                étudié par la maîtrise d'œuvre et tout symbolise 
                                quelque chose. 
                                Les dizaines de bas-reliefs (intérieurs et extérieurs) 
                                incluses dans le projet artistique exigeaient 
                                un nombre important d'artistes. On peut les partager 
                                en deux groupes : les sculpteurs académiques et 
                                les ornemanistes. Ces derniers, plus proches des 
                                pratiques artisanales, contribuèrent au renouvellement 
                                des formes et des styles. Mais ils ne reçurent 
                                pas les commandes des reliefs situés aux places 
                                d'honneur, c'est-à-dire proches du sanctuaire. 
                                Les reliefs donnés en exemple ici sont ceux du 
                                rez-de-chaussée. Ils illustrent le thème de la 
                                Passion du Christ et font le tour de la 
                                nef. Dans les écoinçons, un ange représente, de 
                                manière allégorique, une étape du Chemin de croix 
                                tandis qu'un relief explicatif orne le pilier 
                                au-dessous. 
                                La plupart du temps, la maîtrise d'œuvre confiait 
                                au même sculpteur le relief de l'écoinçon et celui 
                                du pilier associé, ce qui assurait une unité d'exécution. 
                                On donne ci-dessous la Descente de croix 
                                par Claude Poirier et la Résurrection par 
                                Nicolas Coustou, deux œuvres datées de 1709 tout 
                                près du maître-autel. 
                                Ci-dessous : l'Ecce Homo de Simon 
                                Mazières et le Portement de croix de Jean-Louis 
                                Lemoyne. Un trophée entier illustre l'Entrée 
                                de Jésus à Jérusalem et deux extraits donnent 
                                La Prédication du Christ et Le Christ 
                                chassant les marchands du temple. Ce deux 
                                derniers thèmes qui ne font pas partie de la Passion 
                                sont situés dans le narthex. 
                                Source : La 
                                chapelle royale de Versailles par Alexandre 
                                Maral, éditions Arthéna, 2021.  
                             | 
                           
                         
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                            «««--- 
                              À GAUCHE 
                              Deux bas-reliefs dans les écoinçons 
                              près du sanctuaire : 
                              la Descente de croix (Claude Poirier, 1709) 
                              et la Résurrection (Nicolas Coustou, 1709). | 
                           
                         
                       | 
                     
                     
                        
                        Bas-relief sur un pilier de la nef : La Prédication 
                        du Christ 
                        par Jean de Lapierre (vers 1708-1710) | 
                     
                   
                 | 
               
             
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                  Écoinçon occidental : Ecce Homo 
                  (Simon Mazière, 1709). | 
               
               
                  
                  Attributs de l'Ancien Testament 
                  (Nicolas Coustou, 1709) | 
               
             
           | 
           
            
               
                  
                  Écoinçon sud : le Portement de croix 
                  (Jean-Louis Lemoyne, 1708). | 
               
               
                  
                  Le Christ chassant les marchands du temple 
                  (Nicolas Monthéan et Jean Voirot, 1708-1709) 
                  Détail d'un bas-relief en pierre dans le narthex. | 
               
             
           | 
            
            Entrée de Jésus à Jérusalem 
            (Nicolas Monthéan et Jean Voirot, 1708-1709) 
            Bas-relief en pierrre dans le narthex. | 
         
         
          |  
            
           | 
         
         
            
            Bas-côté sud en direction du chevet. 
            Dans les bas-reliefs, toutes les fleurs de lys ont été bûchées 
            à la Révolution. 
            Le XIXe siècle a réparé les dégradations en introduisant des thèmes 
            végétaux.  | 
            
            Autel de sainte Adélaïde dans le bas-côté sud. 
            Mis à part l'autel 
            Saint-Louis, tous les autels des bas-côtés ont cet aspect. | 
         
         
            
            Sainte Adélaïde quittant saint Odilon 
            Bas-relief en bronze de LAMBERT-SIGISBERT ADAM (vers 1737-1742) 
            Autel de sainte Adélaïde. | 
         
         
           
            
               
                  
                  Le Martyre de sainte Victoire 
                  Bas-relief en plâtre de NICOLAS-SéBASTIEN ADAM (vers 1737-1743) 
                  Autel de sainte Victoire. | 
               
               
                  
                  L'Assomption par LOUIS BOULLOGNE 
                  Huile sur enduit dans la coupole de la chapelle de la Vierge 
                  (1708-1710) 
                  La chapelle de la Vierge se situe au-dessus de la chapelle Saint-Louis. 
                   | 
               
               
                 
                  
                     
                      |  
                         Les 
                          dégradations de la Révolution et le retour au culte 
                          (2/3). 
                          ---»» Suppression ne signifiait pas saccage 
                          car, en février 1795, on pensa faire de la chapelle 
                          un local du conservatoire de musique. Il fallait donc 
                          en préserver la qualité artistique. En fait, après grattage, 
                          les surfaces furent partagées en deux groupes : celles 
                          qui resteraient planes et unies, quelquefois enrichies 
                          d'un fleuron quadrilobé et celles qui recevraient un 
                          nouveau décor. 
                          Dans le déambulatoire et les bas-côtés, les ornements 
                          détruits furent remplacés par des motifs floraux, symbolisant 
                          parfois les saisons, ou par des rosaces plus ou moins 
                          vastes. C'est ce que l'on voit actuellement. Quant aux 
                          endroits privés de leur mobilier (chaire, stalles, confessionnaux), 
                          les hommes de l'«art» chargés de la purge y procédèrent 
                          à un nettoyage en règle comme pour faire croire que 
                          ce mobilier n'avait jamais existé. Là où il le fallait, 
                          on badigeonna même quelques raccords de peinture, notamment 
                          sur les portes et sur des panneaux du buffet 
                          d'orgue. 
                          De la sorte, en mars 1797, le château de Versailles, 
                          devenu musée spécial de l'École française, pouvait intégrer 
                          l'ex-chapelle royale au circuit de visite des Grands 
                          Appartements. 
                          Après les Cent jours, la chapelle fut bénie le 5 septembre 
                          1815. Cette cérémonie était indispensable pour 
                          redonner à l'édifice son rôle cultuel. 
                          En 1816, on démarra une importante restauration qui 
                          prit fin en avril 1820. On en connaît le détail. À l'extérieur : 
                          reprise des parements usés ; travaux d'étanchéité ; 
                          intervention sur les plombs de la toiture, sur les têtes 
                          d'anges érodées ; restauration totale des verrières. 
                          À l'intérieur : nettoyage de la grande voûte et 
                          comblement des fissures ; reprise de toutes les 
                          dorures et repeintures diverses. Ainsi Simon Moench 
                          repeignit entièrement les médaillons 
                          des évangélistes, les parties en faux marbre, les 
                          ciels dans les Apothéoses 
                          des tribunes et le ciel de l'Assomption 
                          dans la chapelle de la Vierge. Les emblèmes royaux furent 
                          rétablis à la voûte du déambulatoire 
                          et au-dessus de la tribune du roi. ---»» 
                          Suite 3/3 
                       | 
                     
                   
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                         Les 
                          autels. Seuls ceux du rez-de-chaussée sont 
                          visibles, même quand la nef est accessible au public, 
                          Il faut distinguer entre l'autel Saint-Louis situé dans 
                          la chapelle du même nom (donnée ci-dessous) et qui se 
                          prolonge à l'étage par la chapelle de la Vierge et les 
                          autels qui scandent les bas-côtés. Ces autels, dits 
                          secondaires, répondent à un modèle identique. Ils se 
                          composent d'un soubassement de marbre surmonté d'un 
                          bas-relief, lui-même couronné de deux angelots autour 
                          d'une croix. L'autel 
                          de sainte Adélaïde plus haut en donne un bon aperçu. 
                          Pour le malheur des photographes, les grandes verrières 
                          en verre blanc qui surplombent ces autels offrent un 
                          magnifique contre-jour ! Sous Louis XVIII, tous 
                          les vitraux qui demandaient une restauration ont été 
                          refaits. On respecta évidemment leur aspect, typique 
                          du XVIIIe siècle : du verre blanc dans le corps 
                          central afin d'assurer le maximum de lumière, l'ensemble 
                          étant bordé d'une frange de fleurs de lys. Visible à 
                          tous les étages, cette vitrerie de verre blanc assure 
                          une grande luminosité dans la nef. 
                          En 1846, un projet, resté sans suite, ambitionna 
                          de remplacer la vitrerie par des vitraux de couleur. 
                          Au rez-de-chaussée, seule la chapelle de saint Louis 
                          rompt cette ordonnance. Le bas-relief en plâtre Saint 
                          Louis servant les pauvres à table est niché 
                          dans le soubassement tandis qu'un tableau à la gloire 
                          du saint domine l'autel : Saint 
                          Louis priant pour les blessés et les faisant assister 
                          après une bataille. Quelle est cette bataille ? 
                          Alexandre Maral énumère trois réponses données au XVIIIe 
                          siècle. Selon Piganiol de la Force, auteur d'une description 
                          de la chapelle en 1711, il s'agit d'une victoire (sans 
                          plus de précision). Selon un mémoire pour l'histoire 
                          de la peinture paru en 1730, il s'agit de la victoire 
                          de Damiette ; enfin, selon Dezallier d'Argenville en 
                          1745 dans un autre ouvrage de description, ce n'est 
                          autre que la défaite de la Mansurah. 
                          En 1710, les bas-reliefs des autels secondaires étaient 
                          en plâtre. En 1713 et 1714, le peintre Bailly les recouvrit 
                          d'un badigeon imitant le bonze. Les versions définitives 
                          ne furent pas installées avant 1747. Seul le Martyre 
                          de sainte Victoire est toujours en plâtre. 
                          Source : La chapelle 
                          royale de Versailles par Alexandre Maral, éditions 
                          Arthéna, 2021. 
                       | 
                     
                   
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                      |  
                                
                          «««--- Chapelle de la Vierge 
                          La chapelle de la Vierge se situe au-dessus de la chapelle 
                          Saint-Louis. 
                          Elle est inaccessible au public comme tout l'étage de 
                          la tribune du roi. 
                       | 
                     
                   
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                  Chapelle Saint-Louis sur le côté nord. | 
               
             
           | 
         
         
            
            «Saint Louis servant les pauvres à table» 
            Bas-relief en bronze de SÉBASTIEN-ANTOINE et PAUL-AMBROISE 
            SLODTZ (vers 1737-1746) 
            Autel de la chapelle Saint-Louis. | 
         
         
           
            
               
                  
                  «Le Martyre de saint Philippe» (Autel de saint Philippe) 
                  Bas-relief en bronze de FRANÇOIS LADATTE et de SÉBASTIEN-ANTOINE 
                  ou PAUL-AMBROISE SLODTZ 
                  (vers 1737-1746). | 
               
               
                  
                  «Saint Charles Borromée demandant à Dieu la cessation 
                  de la peste à Milan» (Autel de saint Charles) 
                  Bas-relief en bronze d'EDME BOUCHARDON (vers 1737-1744). | 
               
               
                  
                  «Le Martyre de sainte Victoire» 
                  Bas-relief en bronze de NICOLAS-SÉBASTIEN ADAM (bvers 
                  1737-1743), détail. | 
               
             
           | 
           
            
               
                 
                    
                  «Saint Louis priant pour les blessés et les faisant assister 
                  après une bataille» 
                  par JEAN JOUVENET, huile sur toile (1709-1710). | 
               
               
                 
                  
                     
                      |  
                         Les 
                          dégradations de la Révolution et le retour au culte 
                          (3/3). 
                          ---»» Les portes ouvrant sur les vestibules, 
                          qui avaient disparu, furent refaites. Si l'on ajoute 
                          les restaurations de toute nature sur les autels, les 
                          toiles, les bronzes, la grande Gloire, les marbres au 
                          sol, etc., on peut dire que, en avril 1820, la chapelle 
                          revêtait un aspect - royal - présentable. Une nouvelle 
                          bénédiction, plus solennelle cette fois, clôtura les 
                          travaux. 
                          D'autres restaurations mineures sur les peintures et 
                          les marbres furent entreprises après cette date. Et 
                          un nouveau mobilier vint enrichir la chapelle tout au 
                          long du siècle. 
                          Après la loi de Séparation de l'Église et de l'État 
                          de 1905, ce mobilier fut soumis à un inventaire partiel. 
                          Des documents du XIXe siècle montrent qu'il y avait 
                          des grands lustres qui descendaient de la voûte, diverses 
                          lampes et de nombreux prie-Dieu. À l'heure actuelle, 
                          ce qui en reste est relégué dans la sacristie ou dans 
                          les réserves de mobilier du musée. Quant au petit mobilier, 
                          il a disparu ou il a été donné ou transféré. Source 
                          : La chapelle royale de Versailles 
                          par Alexandre Maral, éditions Arthéna, 2021. 
                       | 
                     
                   
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                | LES VOÛTES 
                  PEINTES DU SECOND NIVEAU | 
               
             
           | 
         
         
           
            
               
                  
                  Les tribunes sud et leurs voûtes peintes. | 
               
               
                  
                  Apothéose de saint Jude 
                  LOUIS BOULLOGNE, huile sur enduit, 1708-1710. | 
               
               
                 
                  
                     
                      |  
                          
                          Les voûtes peintes des tribunes (2/2). 
                          ---»»   Le choix de ces illusions 
                          artistiques que sont les Apothéoses (thème non biblique) 
                          libéra les peintres des obligations des quadri riportati. 
                          Ils conçurent de fins cadres dorés enrichis de coquilles 
                          aux angles, mais s'autorisèrent souvent à les recouvrir 
                          de nuées. On en voit un exemple frappant sur l'Apothéose 
                          de saint Jude donnée ci-dessus : un nuage noir 
                          fait disparaître le bas du cadre peint. 
                          Bon Boullogne peignit les plafonds du côté nord avec 
                          les saints André, Philippe, Simon, 
                          Matthias et Thomas ainsi que ceux du chevet à l'aplomb 
                          de l'orgue : le Concert d'anges chantant le Domine 
                          salvum fac Regem donné plus bas ainsi que les apothéoses 
                          de saint Pierre et saint Paul. Son frère Louis prit 
                          en charge les peintures des cinq plafonds de la tribune 
                          sud avec les saints Jacques le Majeur, Jacques le Mineur, 
                          Barthélemy, 
                          Jude 
                          et Barnabé. 
                          On peut regretter que les deux principaux apôtres (Pierre 
                          et Paul) 
                          soient rejetés dans la courbure du chevet. Certes, ils 
                          sont à la place d'honneur, c'est-à-dire au-dessus du 
                          maître-autel, 
                          mais, pour le visiteur qui déambule au rez-de-chaussée, 
                          ils sont moins visibles que ceux situés au nord et au 
                          sud. 
                          Source : La chapelle 
                          royale de Versailles par Alexandre Maral, éditions 
                          Arthéna, 2021. 
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                  Apothéose de saint Jacques le Majeur 
                  LOUIS BOULLOGNE, huile sur enduit, 1708-1710. | 
               
               
                 
                  
                     
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                          Les voûtes peintes des tribunes (1/2). 
                          Ce sont les frères Bon et Louis Boullogne 
                          qui furent choisis par la maîtrise d'œuvre pour peindre 
                          les petites voûtes nord et sud du second niveau de la 
                          chapelle. Ces deux artistes avaient déjà été mis à contribution 
                          pour les peintures de la chapelle royale antérieure, 
                          édifiée en 1682, puis avaient participé au chantier 
                          des Invalides. 
                          Le thème initial pour le plafond des tribunes devait 
                          être les Miracles du Christ, mais le choix se porta 
                          finalement sur les Apothéoses des apôtres. Ce 
                          choix garantissait des scènes homogènes sous un fond 
                          de ciel bleu qui prolongeait intelligemment le ciel 
                          de la Gloire divine de Jean Jouvenet. Alexandre Maral 
                          décrit cet effet comme une «dilatation» de la partie 
                          centrale de la grande voûte. 
                          Des érudits ont fait remarquer que le thème des Miracles 
                          aurait contraint les artistes à suivre les lois rigoureuses 
                          de l'art post-Renaissance qui régissaient la peinture 
                          de scènes tirées de la Bible ou de la mythologie gréco-romaine. 
                          C'est-à-dire à opter pour des quadri riportati, 
                          des «tableaux rapportés». 
                          Selon cette règle, sur une voûte unifiée (par exemple 
                          une voûte en berceau), l'artiste devait concevoir une 
                          suite ininterrompue de scènes peintes entourées de cadres 
                          pastiches bien voyants et bien délimités. L'objectif 
                          était d'imiter les tableaux de chevalet. Nos yeux contemporains 
                          y verraient sans doute une surcharge nuisant à la beauté 
                          de l'ensemble, mais cette pratique post-Renaissance 
                          correspondait aux goûts de l'époque. 
                          À la chapelle royale, si l'on ajoute aux nervures barlongues 
                          qui scandent le plafond des tribunes les frises de pierre 
                          oblongues, on obtient en quelque sorte les cadres des 
                          tableaux : ce type de plafond ne correspond pas 
                          à une voûte unie de quinze mètres de long. Y appliquer 
                          la règle des cadres pastiches, dessinés de manière très 
                          apparente pour séparer les scènes, n'avait donc pas 
                          d'intérêt. 
                          Mais, dans ce cas, les lois de l'art post-Renaissance 
                          imposaient de changer le thème peint et donc de dire 
                          adieu à la Bible. Pas de quadri riportati, donc 
                          pas de scènes testamentaires ou mythologiques ! 
                             ---»» Suite 2/2 
                       | 
                     
                   
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                  Apothéose de saint Thomas 
                  BON BOULLOGNE 
                  Huile sur enduit, 1708-1710. | 
               
             
           | 
         
         
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            Apothéose de saint Barnabé 
            LOUIS BOULLOGNE, huile sur enduit, 1708-1710, détail. 
             
             
            
               
                «««--- Voûte des tribunes 
                   
                  Apothéoses de saint Barthélemy et de saint Jude 
                  LOUIS BOULLOGNE, huiles sur enduit, 1708-1710. | 
               
             
             | 
         
         
            
            Apothéose de saint Simon 
            BON BOULLOGNE, huile sur enduit, 1708-1710. | 
            
            Apothéose de saint Barthélemy 
            LOUIS BOULLOGNE, huile sur enduit, 1708-1710. | 
         
         
           
            
               
                | LE MAÎTRE-AUTEL 
                  ET LA GLOIRE DE LA CHAPELLE ROYALE | 
               
             
           | 
         
         
            
            Le maître-autel de la chapelle et sa grande Gloire. 
            Là encore, toutes les parois verticales reçoivent un bas-relief. | 
         
         
           
            
               
                |  
                   Le maître-autel 
                    et son retable (1/2). Ces deux éléments sont l'aboutissement 
                    d'une dizaine de projets. Les premiers, de moindre ambition, 
                    n'occupaient pas la totalité de l'arcade axiale. Les seconds 
                    donnaient au retable plus d'ampleur et bouchaient complètement 
                    cette même arcade. On y proposait un thème très classique 
                    : une Résurrection, une Déploration ou une Nativité. 
                    Trois d'entre ces projets y inséraient une Gloire angélique. 
                    C'est finalement ce dernier thème qui sera retenu et mis en 
                    œuvre en 1709. 
                    La Déploration du Christ mort ne fut pas abandonnée 
                    pour autant. La maîtrise d'œuvre commanda à Corneille Van 
                    Clève un bas-relief en bronze sur ce sujet pour le soubassement 
                    d'un maître-autel en marbre.   --»» Suite 
                    2/2 à droite 
                 | 
               
             
           | 
            
            La Déploration du Christ mort 
            Bas-relief en bronze de CORNEILLE VAN CLÈVE (1709-1710). | 
         
         
            
            La grande Gloire en bronze du maître-autel. 
             
            Détail de la Gloire avec un ange adorateur   ---»»» | 
           
            
               
                 
                  
                     
                      |  
                         Le 
                          maître-autel et son retable (2/2). 
                          ---»» Ce thème de la Déploration 
                          vient en fait clore le cycle de la Passion inscrit dans 
                          les bas-reliefs des piliers de la chapelle. 
                          Dans le retable, la grande Gloire, coulée dans le bronze, 
                          met à la place d'honneur la Trinité sous la forme traditionnelle 
                          du triangle portant le tétragramme divin. La Trinité 
                          est entourée d'anges adorateurs enrichis de têtes de 
                          chérubins sortant des nuées. Van Clève cisela trois 
                          grands anges en ronde bosse qui prirent place dans le 
                          prolongement des angles du triangle trinitaire. 
                          Qui a conçu et dessiné l'ensemble du maître-autel ? 
                          Les historiens n'ont pas de certitude, mais il semble 
                          qu'Antoine-François Vassé (1681-1736) y soit 
                          pour une bonne part. 
                          Source : La chapelle 
                          royale de Versailles par Alexandre Maral, 2021. 
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            La Déploration du Christ mort 
            Bas-relief en bronze de Corneille Van Clève (1709-1710), détail. | 
         
         
           
            
               
                | L'ORGUE DE LA 
                  CHAPELLE ROYALE | 
               
             
           | 
         
         
            
            L'élévation nord et l'abside vues en grand angle. | 
         
         
           
            
               
                 
                  
                     
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                         L'orgue 
                          de la chapelle (1/2). Placé à l'abside, l'orgue 
                          de la chapelle occulte complètement la grande baie centrale. 
                          Par la présence importante de dorures, l'instrument 
                          apparaît - de façon très élégante - comme la continuité 
                          verticale du maître-autel 
                          et de sa grande Gloire. L'or flamboyant des ornementations 
                          crée un agréable contraste avec le blanc de la pierre. 
                          L'instrument possède cinq tourelles. Malheureusement, 
                          comme le montre la photo ci-contre, les deux piliers 
                          cannelés qui se dressent devant lui empêchent d'en apprécier 
                          toute la beauté. 
                          Dès août 1708, le sculpteur Bertrand façonna 
                          un modèle en cire du buffet de l'orgue et c'est vraisemblablement 
                          à lui que revient la paternité du buffet actuel. Le 
                          menuisier Marteau créa la structure en bois que Jules 
                          Degoullons et ses associés ornèrent de motifs, bien 
                          sûr validés par la maîtrise d'œuvre. 
                          L'ornementation actuelle est l'aboutissement d'une série 
                          de projets qui multipliaient les trophées, les feuilles 
                          d'acanthe, les têtes de chérubins et les renommées. 
                          On y trouvait aussi des anges musiciens sur les tourelles 
                          et, dans un cartouche, le roi 
                          David jouant de la lyre. 
                          Dans la version définitive, les anges musiciens firent 
                          place aux fleurs de lys du modèle créé pour l'occasion 
                          par le sculpteur Monthéan. Au cul-de-lampe des tourelles 
                          latérales, des têtes d'angelots furent préférées aux 
                          motifs végétaux initiaux. Enfin, au soubassement, deux 
                          Victoires entourèrent les Armes 
                          de France au-dessus d'un cadre accueillant un bas-relief 
                          du roi 
                          David jouant de la lyre. Ce cadre fait office de 
                          porte qu'il faut ouvrir pour faire apparaître les claviers. 
                          Il ne fait aucun doute que Louis XIV, maître d'ouvrage, 
                          a choisi lui-même certains motifs. Ainsi le roi 
                          David a été préféré à sainte Cécile et, sur les 
                          tourelles, les fleurs de lys ont remplacé les anges 
                          musiciens. Enfin, les deux Victoires encadrant les Armes 
                          de France font pendant au bas-relief 
                          similaire au-dessus de la tribune du roi. ---»» 
                          Suite 2/2 
                       | 
                     
                   
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                  Les trois peintures de BON BOULLOGNE au-dessus de l'orgue. | 
               
               
                  
                  Apothéose de saint Paul au-dessus de l'orgue. 
                  BON BOULLOGNE 
                  Huile sur enduit, 1708-1710. | 
               
             
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                  L'orgue de tribune. 
                  Le buffet d'orgue en bois doré date de 1708-1710. | 
               
               
                 
                  
                     
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                          L'orgue 
                          de la chapelle (2/2).  ---»»  L'instrument 
                          lui-même est l'œuvre des deux facteurs Clicquot 
                          et Tribuot. Les documents qui nous restent de 
                          cette époque rendent impossible le partage des tâches 
                          entre les deux. On sait simplement qu'en 1710 une brouille 
                          les opposa et que Clicquot s'efforça d'apparaître comme 
                          le principal auteur de l'orgue de la chapelle. 
                          Source : La chapelle 
                          royale de Versailles par Alexandre Maral, éditions 
                          Arthéna, 2021.  
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                  Armes de France portées par des Victoires 
                  Détail du buffet d'orgue (1708-1710).  | 
               
             
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                  Le roi David jouant de la lyre 
                  Détail du buffet d'orgue. | 
                  
                  Anges chantant le «Domine, salvum fac Regem» 
                  BON BOULLOGNE, huile sur enduit, 1708-1710. | 
               
             
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            Voûte de l'abside : La Résurrection du Christ. 
            CHARLES DE LA FOSSE, huile sur enduit (1708-1710). | 
         
         
           
            
               
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                   La voûte 
                    de l'abside. En septembre 1706, Louis XIV décida 
                    que le peintre Charles de La Fosse, déjà auteur de 
                    la Coupole supérieure des Invalides, serait chargé de la décoration 
                    de l'ensemble de la voûte de la chapelle royale. Mais il fallut 
                    se rendre à l'évidence : un unique artiste, de plus âgé de 
                    soixante-dix ans, ne pourrait jamais venir à bout de cette 
                    tâche dans le temps imparti. La maîtrise d'œuvre décida donc 
                    de partager le travail entre trois peintres. Néanmoins, selon 
                    les sources connues, La Fosse avait fourni en 1707 les modèles 
                    pour toute la voûte : un Christ glorieux dans la partie 
                    centrale ; l'Apothéose de saint Louis sur le voutain 
                    occidental et une Résurrection dans le cul-de-four 
                    de l'abside. Passer d'un peintre à trois entraîna la modification 
                    des thèmes et seule la Résurrection subsista. 
                    Techniquement, aux Invalides, La Fosse avait utilisé le procédé 
                    de la fresque avec des reprises à la détrempe. Cependant, 
                    à Versailles, 
                    la technique, plus sûre, de l'huile sur enduit avait déjà 
                    été largement employée pour peindre les voûtes des salons 
                    et des chambres. La mort de Mansart, protecteur de La Fosse, 
                    en mai 1708, conduisit à retenir ce dernier procédé pour l'ensemble 
                    de la voûte. On ne sait si La Fosse en fut satisfait... Toujours 
                    est-il qu'il fut chargé de peindre avec ce procédé la Résurrection 
                    à l'abside. Situé à l'aplomb du maître-autel, 
                    cet emplacement était à la fois le plus glorieux et le plus 
                    visible. 
                 | 
                 
                   La composition de La Fosse paraît 
                    assez étrange. Elle laisse apparaître de grands espaces vides 
                    bleutés et une myriade d'anges. À cette aune, on pourrait 
                    aisément la prendre pour une Ascension. Cependant la 
                    présence, sur la gauche, du Sépulcre ouvert, surmonté de rochers, 
                    et celle, dans la partie basse, des corps terrassés des gardes 
                    romains rappellent qu'il s'agit bien là d'une illustration 
                    de l'événement fondateur de la religion chrétienne. 
                    Il est probable que Charles de La Fosse a voulu reprendre 
                    une partie du programme de 1707 qu'il avait proposé et que 
                    la maîtrise d'œuvre avait abandonné : un Christ glorieux 
                    au centre de la voûte de la nef. Quoi qu'il en soit, réunir 
                    les thèmes de la Résurrection et de l'Ascension 
                    dans une unique peinture n'était pas courant. L'Église 
                    avait-elle donné son accord ? C'est vraisemblable car 
                    il faut voir dans cette audace picturale, comme le fait remarquer 
                    Alexandre Maral, le fruit d'une réflexion certaine sur l'essence 
                    de la foi chrétienne et sur les événements surnaturels qui 
                    la sous-tendent. 
                    Source : La chapelle royale 
                    de Versailles par Alexandre Maral, éditions Arthéna, 
                    2021. 
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            Voûte de l'abside : La Résurrection du Christ 
            CHARLES DE LA FOSSE, huile sur enduit (1708-1710), détail. | 
         
         
           
            
               
                 
                  
                     
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                         Les 
                          chapiteaux. Même s'ils ressemblent à bien 
                          des éléments de sculpture connus, les chapiteaux de 
                          la chapelle ont fait l'objet d'une élaboration très 
                          soignée. Dès l'origine du projet, le choix se porta, 
                          pour l'intérieur, sur le style corinthien. Le même choix 
                          fut retenu pour l'extérieur un peu plus tard. C'est 
                          le sculpteur Noël Jouvenet qui fut chargé par 
                          Mansart, à partir de juin 1699, de définir, puis de 
                          créer les dizaines de chapiteaux qui seraient hissés 
                          sur les colonnes et les pilastres. Jouvenet s'adjoignit 
                          une équipe de sept sculpteurs et d'un mouleur. Ces artistes 
                          mirent plus d'un an à concevoir le modèle définitif 
                          du chapiteau corinthien. Choisir la feuille d'acanthe 
                          comme élément constitutif n'était pas tout, il fallait 
                          encore composer un ensemble qui allierait beauté et 
                          noblesse. 
                          Les vingt-huit chapiteaux extérieurs, exécutés à partir 
                          de 1706, reçurent un dessin plus simple. On en donne 
                          un exemple ci-contre. 
                          La photo ci-contre montre deux chapiteaux de colonnes 
                          et un chapiteau à six faces de forme complexe. Ces ensembles 
                          complexes sont au nombre de quatre. On les trouve de 
                          part et d'autre du chevet et de la tribune du roi. Les 
                          chapiteaux «furent réalisés avec soin, beaucoup de temps, 
                          écrit Alexandre Maral, et les paiements furent relativement 
                          élevés au regard des autres éléments sculptés de la 
                          chapelle.» 
                          Source : La chapelle 
                          royale de Versailles par Alexandre Maral, éditions 
                          Arthéna, 2021. 
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                  La voûte de la nef et les voûtes des tribunes vues 
                  en grand angle.  | 
               
               
                 
                  
                     
                      | Les deux niveaux de 
                        l'élévation au sud ---»»» | 
                     
                   
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                  Chapiteaux corinthiens près du chevet. | 
               
               
                  
                  Chapiteaux corinthiens sur l'élévation nord extérieure. | 
               
               
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            La voûte de la nef et les voûtes des tribunes vues en 
            grand angle. | 
         
         
           
            
               
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                   Historique 
                    de la peinture des voûtes. 
                    D'après les documents d'époque qui nous sont restés, les plans 
                    initiaux de la chapelle royale prévoyaient une suite d'arcs-doubleaux 
                    à la grande voûte, ce qui créait autant de compartiments séparés 
                    recevant chacun une composition peinte distincte. En revanche, 
                    la voûte de l'abside et celle de la tribune du roi étaient, 
                    dès l'origine, prévues unifiées (ce qu'elles sont toujours), 
                    autorisant la présence d'une grande peinture ininterrompue. 
                    Au cours de l'élaboration du projet, la grande voûte va perdre 
                    ses arcs-doubleaux au profit d'une surface centrale unifiée 
                    pouvant accueillir elle-aussi la peinture d'un sujet unique. 
                    Avant 1707 (sans que la date soit plus précise), on proposa, 
                    pour l'ensemble de la chapelle royale, une thématique centrée 
                    sur le «Fils de Dieu incarné pour le salut de tous les hommes», 
                    et ceci depuis la Nativité jusqu'à l'Ascension. On avait donc 
                    une Annonciation et une Nativité dans la chapelle 
                    basse hors œuvre au nord (photo ci-contre) ; les principaux 
                    Miracles du Christ aux plafonds des tribunes et aux 
                    autels secondaires des bas-côtés ; une Crucifixion 
                    au premier étage de la chapelle nord hors œuvre (photo ci-contre) 
                    ; une Résurrection à l'abside ; une Ascension 
                    à la voûte de la tribune du roi ; et enfin, dans la partie 
                    centrale de la grande voûte, Jésus-Christ dans sa gloire 
                    avec le Père éternel et le Saint-Esprit, accompagnés de la 
                    Vierge, des anges, des évangélistes, des apôtres, des Pères 
                    de l'Église et d'autres saints. 
                    En 1707, dans un second projet, ces choix furent modifiés. 
                    Des thèmes changèrent de place, d'autres furent supprimés. 
                    C'est à cette occasion qu'on abandonna les Miracles du 
                    Christ au plafond des tribunes au profit des Apothéoses 
                    des apôtres (voir la question des quadri riportati 
                    plus 
                    haut. L'Apothéose de saint Louis faisait son apparition 
                    au-dessus de la tribune du roi. Autre nouveauté iconographique 
                    : les anges portant les instruments de la Passion devaient 
                    être peints à la coupole de la chapelle basse hors œuvre. 
                    Alexandre Maral décèle dans ces nouveautés l'influence du 
                    chantier des Invalides. 
                    Il faut reconnaître que cette association un peu disparate 
                    de thèmes laissait peu de place à la logique iconographique. 
                    Aussi la maîtrise d'œuvre se lança-t-elle, au cours des années 
                    1707-1708, dans une réflexion d'ensemble pour établir un projet 
                    plus satisfaisant. De ce fait, les peintres, en attente des 
                    choix définitifs, ne purent entrer en activité qu'au cours 
                    de l'année 1709. 
                    Finalement, on renonça complètement aux épisodes de la Vie 
                    du Christ pour privilégier une grande représentation trinitaire 
                    : dans la partie centrale de la grande voûte serait peint 
                    le Père céleste dans sa gloire ; à l'abside, on étofferait 
                    le choix initial en représentant le Christ dans la réunion 
                    audacieuse d'une Résurrection et d'une Ascension ; 
                    et la voûte de la tribune du roi achèverait le cycle trinitaire 
                    avec une Descente de l'Esprit-Saint sur la Vierge et les 
                    apôtres lors de la Pentecôte. De leur côté, les plafonds 
                    des tribunes conserveraient leurs Apothéoses. 
                    La liaison iconographique, parfaitement établie cette fois, 
                    fut toutefois rompue pour les deux chapelles nord hors œuvre 
                    : un Saint Louis ornerait celle du bas et la 
                    Vierge dans son Assomption celle du haut. 
                    Source : La chapelle royale 
                    de Versailles par Alexandre Maral, éditions Arthéna, 
                    2021. 
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            Les chapelles nord hors œuvre. 
            En haut, la chapelle de la Vierge. En bas, la chapelle Saint-Louis. | 
         
         
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            Dieu le Père dans sa gloire 
            ANTOINE COYPEL, huile sur enduit (1708-1710), détail. 
             
            
               
                | «««--- 
                  La voûte de la nef vue depuis l'entrée. | 
               
             
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            Dieu le Père dans sa gloire 
            ANTOINE COYPEL, huile sur enduit (1708-1710), partie centrale. | 
         
         
           
              
            Les chérubins en adoration dans la voûte d'ANTOINE COYPEL. | 
         
         
           
            
               
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                   La hiérarchie 
                    céleste du Pseudo-Denys l'Aréopagite. 
                    Cette célèbre hiérarchie a été établie aux alentours de l'an 
                    500 par un auteur qui reste assez mystérieux (puisque certains 
                    auteurs antiques le voient avec saint Paul devant l'Aréopage 
                    d'Athènes...). Pour veiller au service de Dieu, mais aussi 
                    gérer le monde d'En-bas, le pseudo-Denys crée neuf catégories 
                    d'êtres célestes regroupées en trois ordres. Le premier 
                    ordre, le plus proche de la divinité, comprend les séraphins, 
                    les chérubins et les trônes. En bas de 
                    la hiérarchie, les archanges et les anges ont 
                    en charge la gestion des mortels. Dans l'extrait de la voûte 
                    donné juste au-dessus, Antoine Coypel a vraisemblablement 
                    peint des chérubins en adoration. 
                 | 
                 
                   Comme l'écrit le Pseudo-Denys, 
                    «tout nom donné aux intelligences célestes est le signe 
                    des propriétés divines qui les caractérisent.» Ainsi, selon 
                    les hébraïsants, les séraphins se distinguent 
                    par leur attrait perpétuel pour le divin, leur capacité, grâce 
                    au feu qui les dévore, à revivifier les natures subalternes 
                    ainsi que par leur propriété à recevoir et communiquer la 
                    lumière. 
                    Les chérubins sont appelés «à connaître 
                    et admirer Dieu, à contempler la lumière dans son éclat originel 
                    et la beauté incréée dans ses plus splendides rayonnements». 
                    À leur tour, ils répandent sur les essences inférieures les 
                    dons qu'ils ont reçus. Enfin, les trônes, 
                    affranchis des «humiliantes passions de la terre» 
                    et unis au Très-Haut, reçoivent l'esprit divin et le 
                    portent en eux.  
                    Source : La hiérarchie céleste 
                    du Pseudo-Denys l'Aréopagite. 
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                  Dieu le Père dans sa gloire 
                  ANTOINE COYPEL, huile sur enduit (1708-1710), détail. | 
               
               
                 
                  
                     
                      |  
                         La 
                          grande voûte d'Antoine Coypel (1/3). 
                          Jules Hardouin-Mansart n'appréciait pas Coypel. Aussi 
                          le peintre avait-il été tenu à l'écart du chantier des 
                          Invalides. Ce n'est qu'après la mort de Mansart, en 
                          mai 1708, que Coypel fut sollicité pour la voûte de 
                          la chapelle royale. Une lettre de son protecteur, le 
                          duc d'Orléans, nous apprend indirectement qu'il fut 
                          nommé à cette charge par le marquis d'Antin, directeur 
                          des Bâtiments du roi, une nomination évidemment approuvée 
                          par Louis XIV. On est ici aux alentours de juillet 1708. 
                          Dès le départ, la forme géométrique de la voûte découragea 
                          l'artiste. Comment gérer le problème de la «défectuosité 
                          des voussures», comme l'écrit son fils qui fut aussi 
                          son biographe ? Sans oublier que ces voussures 
                          n'avaient entre elles que six pieds d'espace. Copyel 
                          devait s'attaquer à «une voûte très étroite et très 
                          longue, écrit Alexandre Maral, recoupée par les dix 
                          lunettes des fenêtres hautes.» Cependant, l'artiste 
                          releva le défi et commença le travail au printemps 1709. 
                          Philippe, duc d'Orléans et frère du roi, l'encouragea 
                          en visitant souvent le chantier. 
                          Coypel n'avait pas d'autre solution que de recourir 
                          à l'illusionnisme. Il conçut «un édifice imaginaire 
                          de marbre et d'or» [Maral] qui devait en imposer aux 
                          visiteurs, même quand ils ne pouvaient observer la voûte 
                          que depuis le vestibule 
                          bas. 
                          L'artiste régla de somptueuse façon le problème posé 
                          par les dix lunettes. Décrivons ses choix tels qu'ils 
                          se présentent à nos yeux. 
                          Par construction, une lunette est accolée à une fenêtre 
                          haute. En quelque sorte, cette fenêtre délimite la lunette 
                          sur l'un de ses côtés. À l'opposé de cette fenêtre, 
                          Coypel choisit de fermer la lunette par une arcade pastiche 
                          épousant l'arête de la lunette. (Passez la souris sur 
                          le menu ci-dessous pour faire apparaître les indications.) 
                          Aux dix lunettes correspondent évidemment douze pendentifs. 
                          Dans le dessin de Coypel, ces pendentifs deviennent 
                          les piliers des arcades pastiches. 
                          Ce point étant réglé, comment orner les écoinçons entre 
                          les arcades ? Coypel y fait figurer «des coquilles 
                          servant d'écrins à des cassolettes d'encens» [Maral]. 
                          Ces coquilles peuvent d'ailleurs être totalement ou 
                          en partie cachées par des anges (comme on le voit dans 
                          la partie centrale de la voûte). Enfin, il faut relier 
                          au centre les deux suites d'arcades pastiches nord et 
                          sud. Ce sera fait par des médaillons au centre de la 
                          voûte, qui pourront, là encore, être partiellement 
                          masqués par des anges. 
                          Reste la paroi verticale qui jouxte les fenêtres (et 
                          qui est en grande partie cachée dans la photo ci-dessous). 
                          Coypel y peint la continuation de la longue guirlande 
                          de fleurs qui fait le tour de la voûte. ---»» 
                          Suite 2/3. 
                       | 
                     
                   
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                      LES FIGURES BIBLIQUES 
                        D'ANTOINE COYPEL 
                        sur les piliers feints. 
                        Huiles sur enduit (1708-1710). | 
                     
                   
                 | 
               
               
                 
                  
                     
                        
                        Le prophète MALACHIE 
                          
                        «VENIET AD TEMPLUM SUUM DOMINATOR» 
                          
                        Le Seigneur entrera dans son temple  | 
                     
                     
                        
                        Le prophète AGGÉE 
                          
                        «ET VENIET DESIDERATUS CUNCTIS GENTIBUS» 
                          
                        Et va venir le Désiré de toutes les nations. | 
                     
                   
                 | 
                 
                  
                     
                       
                          
                        LE ROI DAVID 
                          
                        «DE FRUCTU VENTRIS TUI PONAM 
                        SUPER SEDEM TUAM» 
                          
                        C’est du fruit qui sortira de toi 
                        que j’établirai succession sur ton trône. | 
                     
                     
                        
                        Le prophète JOËL 
                          
                         «EFFUNDAM SPIRITUM MEUM 
                        SUPER OMNEM CARNEM» 
                          
                        Je répandrai mon Esprit sur toute chaire. | 
                     
                   
                 | 
               
             
           | 
         
         
             
             | 
         
         
            
            Dieu le Père dans sa gloire par ANTOINE COYPEL et les trois médaillons 
            au nord. | 
         
         
           
            
               
                 
                  
                     
                      LES QUATRE ÉVANGÉLISTES 
                        PAR ANTOINE COYPEL 
                        CAMAÏEUX OCRES 
                        Huiles sur enduit (1708-1710) 
                         - Quatri riportati - | 
                     
                   
                 | 
               
               
                  
                  Saint Marc et son lion. | 
               
               
                  
                  Saint Jean l'Évangéliste et son aigle. | 
               
               
                  
                  Saint Matthieu et l'ange. | 
               
               
                  
                  Saint Luc et son taureau. | 
               
             
           | 
           
            
               
                  
                  La grande voûte d'ANTOINE COYPEL et la Résurrection de 
                  CHARLES DE LA FOSSE. 
                  C'est la partie de la voûte qu'on peut voir depuis l'entrée 
                  quand les portes sont ouvertes. | 
               
               
                  
                  Élévation sud de la nef vue en grand angle. | 
               
               
                 
                  
                     
                      |  
                         La 
                          grande voûte d'Antoine Coypel (2/3). ---»»» 
                          L'espace central est occupé par le Père céleste dans 
                          sa gloire, peint entièrement en blanc selon la vision 
                          du prophète Daniel, et entouré de myriades d'anges de 
                          différente taille et de coloris variés. Les deux trouées 
                          qui entourent cet espace sont occupées par des anges 
                          qui portent les instruments de la Passion. Le ciel bleu 
                          y est nettement visible : il produit une très agréable 
                          impression de profondeur et donne l'illusion que les 
                          anges descendent du ciel. 
                          Il reste maintenant à combler l'espace aux deux extrémités 
                          est et ouest. Coypel choisit d'y peindre deux scènes 
                          en camaïeu ocre, interrompant ainsi le ciel bleu et 
                          liant sa voûte à celles de Jouvenet et de La Fosse par 
                          une zone assez sombre et sans contraste. Par son choix, 
                          il met en valeur l'ouvrage de ses confrères qui ont 
                          mis, eux aussi, le ciel au centre de leurs peintures 
                          : l'œil de l'observateur est en effet invité adroitement 
                          à se diriger vers les peintures voisines ! Les 
                          camaïeux, assez originaux, sont traités en quadri 
                          riportati, c'est-à-dire que les cadres qui entourent 
                          les scènes sont parfaitement définis et presque sans 
                          aucun manque. Au-dessus de la tribune où se tenait Louis 
                          XIV, Coypel a représenté un saint 
                          Louis en prière. Vers l'abside, c'est un Charlemagne 
                          offrant sa couronne. 
                          Notons en passant la curieuse posture de saint Louis 
                          qui a l'air complètement avachi sur son prie-Dieu ! 
                          Mais peut-être était-ce, à l'époque, l'expression d'une 
                          piété profonde... 
                          Redisons-le : ces deux camaïeux ocres peints aux extrémités 
                          ne frappent pas l'œil du visiteur, même par grand beau 
                          temps. Ils apparaissent presque comme des scènes un 
                          peu fades. Ce qui pourrait confirmer indirectement une 
                          volonté de Coypel, non rapportée par les historiens, 
                          de ne pas porter ombrage à la scène de la Résurrection 
                          de Charles de La Fosse à l'abside et à celle de la La 
                          Descente du Saint-Esprit sur la Vierge et les apôtres 
                          de Jean Jouvenet au-dessus de la tribune du roi. Coypel 
                          avait-il reçu des instructions en ce sens ? On 
                          ne sait. 
                          Pour remplir l'intérieur légèrement courbé des dix lunettes, 
                          Coypel y niche les quatre évangélistes et leurs attributs, 
                          là encore en camaïeu ocre, dans des quadri riportati. 
                          Ils sont tous donnés dans cette page. Les six autres 
                          sont des médaillons décoratifs. ---»»» 
                          Suite 3/3. 
                       | 
                     
                   
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                  Dieu le Père dans sa gloire par ANTOINE COYPEL. 
                  On remarque les deux quadri riportati aux extrémités 
                  de la voûte : Charlemagne en bas ; saint Louis (renversé) 
                  en haut. | 
               
               
                 
                  
                     
                      |  
                         La 
                          grande voûte d'Antoine Coypel (3/3). ---»»» 
                          Dernier espace à peindre : la partie basse des pendentifs 
                          avant qu'ils ne rejoignent, en s'évasant, le centre 
                          de la voûte. Trois exemples en sont donnés ci-contre. 
                          Coypel y fait figurer, entre ses piliers feints (ou 
                          pastiches), des grandes figures bibliques, principalement 
                          des patriarches et des prophètes. À ces figures l'artiste 
                          donne la meilleure part car elles empiètent sans ménagement 
                          sur le tracé des piliers. Des médaillons abritant des 
                          citations tirées des Écritures les surplombent. Alexandre 
                          Maral fait remarquer que le programme de 1707, consacré 
                          au Christ glorieux, n'a pas été oublié : les 
                          quatre médaillons qui entourent le Père céleste rappellent 
                          la promesse du Messie et sa venue. Une demi-douzaine 
                          de ces figures bibliques est donnée dans cette page. 
                          On pourra remarquer qu'elles sont toutes peintes à la 
                          manière de Michel-Ange : pleines de muscles et 
                          d'autorité ! 
                          La voûte d'Antoine Coypel est un véritable chef-d'œuvre 
                          marqué par la vivacité de l'ensemble de ses personnages. 
                          Les astucieux camaïeux ocres sur les côtés rejettent 
                          toute la lumière vers le centre, là où se tient le Père 
                          céleste dans sa gloire. 
                          La peinture fut achevée à l'automne 1709 (avant le terrible 
                          hiver qui allait suivre). Louis XIV la découvrit depuis 
                          la tribune royale à l'étage. Bien sûr, il fut impressionné 
                          par sa richesse et sa noblesse. Cependant, selon la 
                          biographie du peintre écrite en 1745 par son 
                          fils Charles-Antoine, il trouva les personnages trop 
                          grands. Le bruit s'en répandit aussitôt à la Cour, mais 
                          fut coupé net dès le lendemain. Charles-Antoine Coypel 
                          raconte en effet que Louis XIV, apercevant le peintre 
                          à son petit couvert, le fit approcher et lui dit : «Les 
                          figures de votre beau plafond m'avaient paru trop fortes, 
                          mais ma critique n'était pas juste, vous avez dû travailler 
                          pour deux points de vue. J'ai examiné votre ouvrage 
                          du bas de ma chapelle et je suis convenu que vous eussiez 
                          mal fait de tenir ces figures plus petites. Ce morceau 
                          est beau et plus on le regarde attentivement, plus il 
                          vous fait honneur.» 
                          Source : La chapelle 
                          royale de Versailles par Alexandre Maral, éditions 
                          Arthéna, 2021. 
                       | 
                     
                   
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                      LES FIGURES BIBLIQUES 
                        D'ANTOINE COYPEL 
                        sur les piliers feints. 
                        Huiles sur enduit (1708-1710). | 
                     
                   
                 | 
               
               
                  
                  Le prophète Daniel. | 
               
               
                  
                  Le prophète Jérémie. | 
               
               
                  
                  Le prophète Isaïe. | 
               
             
           | 
         
         
           
            
               
                  
                  Les anges porteurs des instruments de la Passion 
                  dans une trouée de la voûte d'ANTOINE COYPEL. | 
                  
                  Saint Louis en prière 
                  Peinture en camaïeu ocre au-dessus du maître-autel. | 
               
               
                  
                  Charlemagne offrant sa couronne 
                  Peinture en camaïeu ocre au-dessus de la tribune du roi. 
                 | 
               
             
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                | LA VOÛTE 
                  OCCIDENTALE DE JEAN JOUVENET | 
               
             
           | 
         
         
            
            L'élévation occidentale et sa voûte peinte. 
            Quand une barrière empêche le visiteur de rentrer dans la chapelle, 
            toute cette partie n'est évidemment pas visible. | 
         
         
            
            Voûte de la tribune royale : La Descente de l'Esprit-Saint sur 
            la Vierge et les apôtres 
            JEAN JOUVENET, huile sur enduit (1708-1710). | 
         
         
            
            La Descente de l'Esprit-Saint sur la Vierge et les apôtres par JEAN 
            JOUVENET 
            Détail : saint Jean et la Vierge. | 
         
         
            | 
           
            
               
                 
                  
                     
                      ««--- La 
                        Descente de l'Esprit-Saint sur la Vierge et les apôtres 
                        par JEAN JOUVENET, partie sud. | 
                     
                   
                 | 
               
               
                  
                  La Descente de l'Esprit-Saint sur la Vierge et les apôtres 
                  par JEAN JOUVENET, partie nord, détail. | 
               
             
           | 
         
         
            
            La Descente de l'Esprit-Saint sur la Vierge et les apôtres 
            par JEAN JOUVENET 
            Partie sud, détail. | 
           
            
               
                 
                  
                     
                      |  
                         La 
                          Descente de l'Esprit-Saint sur la Vierge et les apôtres. 
                          La voûte occidentale de la chapelle, celle de la tribune 
                          du roi, fut confiée au pinceau de Jean Jouvenet. 
                          C'est en effet à cette tribune que Louis XIV prenait 
                          place pour les offices. En bas dans la nef, les courtisans 
                          lui faisaient face, le dos tourné au maître-autel. Le 
                          thème de l'Ascension préalablement retenu avait 
                          été remplacé par une Pentecôte, vraisemblablement 
                          pour ne pas faire double emploi avec le dessin de Charles 
                          de La Fosse à l'abside. Ce nouveau thème était vraiment 
                          bien choisi. Quoi de plus flatteur pour un souverain 
                          assoiffé de gloire que de se voir associé aux personnages 
                          du Nouveau Testament sur qui descend le Saint-Esprit 
                          quarante jours après l'Ascension ! 
                          Jean Jouvenet a réussi à donner l'illusion d'un espace 
                          pictural commun à la voûte de la nef et à sa propre 
                          composition. En dépit d'un style différent de celui 
                          d'Antoine Coypel à la voûte, le visiteur ne remarque 
                          aucune rupture entre les œuvres des deux artistes. 
                          Il est clair que Jouvenet a refusé de suivre les règles 
                          de la quadratura, c'est-à-dire de représenter 
                          des éléments architectoniques en trompe-l'œil comme 
                          l'a fait Coypel. Sa colombe irradiante dans l'espace 
                          cintré et ses anges en oblique sur les côtés, sans aucun 
                          ajout de voutains ou de médaillons, font contraste avec 
                          la peinture sophistiquée de Coypel. On peut même 
                          dire qu'ils reposent l'œil de l'observateur et évitent 
                          la surcharge.  
                          Source : La chapelle 
                          royale de Versailles par Alexandre Maral, éditions 
                          Arthéna, 2021.  
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                  Bas-relief de deux anges tenant un écusson avec les Armes de 
                  France 
                  au-dessus de la porte de la tribune royale. | 
               
             
           | 
         
         
            
            Voûte de la tribune royale : La Descente de l'Esprit-Saint sur 
            la Vierge et les apôtres 
            JEAN JOUVENET, huile sur enduit (1708-1710), détail. 
            La restauration récente de la chapelle (2017-2021) n'a pas réparé 
            les imperfections de la partie basse de cette peinture. | 
         
         
            
            La nef et l'élévation occidentale vues du chur. | 
         
         
           
             
            Documentation : «La Chapelle Royale de 
            Versailles» par Alexandre Marral, éditions Arthéna 2021 
            + «Versailles, Château, Domaine, Collections, le Guide 
            officiel», publications du château de Versailles 
            + «Versailles après les rois» par Frank Ferrand, éditions 
            Perrin, collection Tempus, 2012. | 
         
         
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