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L'origine de la cathédrale Saint-Maclou
de Pontoise remonte au milieu du XIIe siècle (il en reste
le transept et le chevet). En 1309, une forte tempête abat
le clocher de la croisée et détruit les dernières
travées de la nef. La guerre de Cent Ans et l'occupation
anglaise n'épargnent pas non plus l'édifice. Cependant,
dès 1450, les riches confréries de la ville autorisent
le démarrage de travaux : l'église est restaurée
et s'agrandit à l'ouest de deux travées. On construit
la façade en gothique flamboyant. Le début du XVIe
siècle amorce le renouveau économique du Vexin et
l'irruption de l'art Renaissance. Le bas-côté nord
est démoli et remplacé par un double collatéral
avec sa ceinture de chapelles (dont la chapelle de la Passion).
Les pilliers de ce bas-côté s'ornent de chapiteaux
au style italianisant. Une porte Renaissance est ajoutée
sur un côté de la façade tandis que le bas-côté
sud s'enrichit, lui aussi, de chapelles.
Au XVIIIe siècle, la prédominance de l'art classique
fait disparaître des éléments romans et gothiques
(chapiteaux, tympan, certains vitraux). A la Révolution,
le sanctuaire sert de salle de réunions, puis est rendu au
culte avec le Concordat de 1802. En 1852, l'église est classée
Monument Historique et bénéficie de restaurations
mineures. A la fin du XIXe sont ajoutées quelques très
belles verrières. Enfin, en 1955, Max Ingrand refait les
vitraux de l'abside, détruits en juin 1940.
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Vue générale de la nef et du chur de Saint-Maclou
Les épaisses colonnes qui séparent la nef des bas-côtés
datent des travaux de restauration et de consolidation du XVIe siècle. |
La cathédrale vue depuis le jardin du musée Pissarro |
Architecture.
La façade de la cathédrale Saint-Maclou juxtapose
deux styles d'architecture : le gothique flamboyant et le
style Renaissance (photo de droite). Les deux portails principaux
sont en gothique : arcades en arc brisé, voussures
peuplées d'animaux et de feuillages, gâble à
soufflets et mouchettes, rosace. Le portail de droite (ajouté
au XVIe siècle) est en style Renaissance : arcade cintrée,
colonne corinthienne, frise sculptée à l'antique.
A noter que toutes les statues de la façade ont été
brisées.
Le chevet de Saint-Maclou (photo ci-dessous) marque la liaison
entre l'art roman finissant et le début du gothique
(milieu du XIIe siècle).
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La façade gothique flamboyant et Renaissance de la cathédrale |
Le chevet de la cathédrale Saint-Maclou a conservé son
architecture romane |
Le nef avec les élévations du côté sud.
Cette photo donne une bonne idée de l'atmosphère de
la cathédrale. C'est une église
assez sombre que les gros piliers - très sobres - de la nef
marquent de leur empreinte. |
Vitrail central de l'abside dû à Max Ingrand.
Cliquez sur le vitrail pour afficher la totalité
de la verrière du chur.
Les vitraux initiaux de l'abside
ont été détruits en juin 1940. |
La nef avec ses deux dernières travées (ajoutées
au XVIe siècle).
Le buffet d'orgue date du XVIIIe. |
La pénombre permanente de
l'église Saint-Maclou est due à la très
riche verrière (XVIe, XIXe et XXe siècles).
En fait la lumière ne pénètre vraiment
que par les petits vitraux en verre blanc du deuxième
niveau de l'élévation.
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Chapiteau italianisant dans le double collatéral |
Chapiteau italianisant dans le double collatéral |
Chapiteau italianisant dans le double collatéral |
Les chapiteaux.
Les trois photos ci-dessus donnent un exemple des chapiteaux
italianisants sur les piliers du double collatéral
nord édifié au XVIe siècle après
destruction du collatéral médiéval.
On ne trouve plus de scènes relatives à l'Ancien
ou au Nouveau Testament, mais des sculptures allégoriques
à base de têtes d'hommes, d'animaux fabuleux,
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grotesques, béliers ailés,
chimères, putti porteurs de guirlandes, etc. C'est
la marque de la première Renaissance.
A noter le couronnement mouluré de ces chapiteaux (appelé
tailloir) - selon certains historiens, il y en a même
deux. Cette tradition vient de Byzance. Elle a été
reprise à Florence dès le XVe siècle.
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Le double collatéral nord du XVIe siècle. Les chapelles
sont à gauche (non visibles sur la photo).
Remarquez la suite de chapiteaux italianisants sur les piliers.
L'aspect foncé de l'image est fidèle à la pénombre
du lieu.
A DROITE -----»»»
Vue du collatéral sud et des chapelles latérales. Les
chapelles ont été construites au XVIe siècle.
Elles présentent non seulement de très beaux vitraux,
mais aussi un nombre important de tableaux
qui viennent des nombreux établissements religieux installés
à Pontoise. |
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Vue du chur et des premières travées de la nef
Le retable baroque est du XVIIe siècle. |
Déambulatoire du XIIe siècle. Entrée nord.
Chapiteau roman sur le pilier de droite |
Chapelle latérale nord Sainte-Barbe (baptistère)
Vitrail de la 1ère moitié du XVIe siècle (le
haut), restauré au XIXe (le bas)
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Sculpture de grotesque dans le collatéral sud |
Sculpture d'un ouvrier et son fils (collatéral sud)
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Trois chapelles du bas-côté sud et leur verrière
XIXe siècle
A gauche, vitrail des scènes de la vie de la Vierge, au centre
le vu de Pontoise, à droite, le vu de saint Louis
Cliquez sur les vitraux pour les afficher en gros plan. |
Vitrail du vu de saint Louis
Cliquez sur l'image pour l'afficher en gros plan. |
Le vu
de saint Louis. Nous sommes en 1244. Louis IX se
trouve à l'abbaye de Maubuisson, malade. Il promet
de partir en croisade s'il guérit. On trouve autour
de lui l'évêque de Paris (qui lui donne la croix
d'Outre-Mer), sa mère Blanche de Castille, sa femme
Marguerite de Provence, sur Guillemette, la première
abbesse de l'abbaye, et des religieuses de Notre-Dame-la-Royale
de Maubuisson.
Au second plan du vitrail, on remarquera les murs de Pontoise
et de Saint-Maclou.
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Tableau de Ludovic Piette (1826-1878)
«Le marché aux légumes, Pontoise, place du petit
Martroy, 1876»
Huile sur toile, Pontoise, musée
Pissarro
A DROITE ------»»»
Vitrail de la première moitié du XVIe siècle
: «Suzanne et les vieillards»
dans la chapelle Saint-Eustache (collatéral nord)
Cliquez sur le vitrail pour l'afficher en gros plan |
Un des nombreux tableaux présentés dans l'église
«Guérison d'un infirme à la piscine de Bezatha» |
«L'Ascension»
Vitrail du XIXe siècle
dans la chapelle de la Passion |
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Suzanne
et les vieillards. Suzanne est une femme mariée
au juif Joakim de Babylone, réputée belle et
pieuse. Un jour qu'il fait chaud, elle est seule dans son
jardin et prend un bain, nue, dans le bassin après
avoir renvoyé ses servantes. Mais elle n'a pas vu qu'elle
était épiée par deux vieillards cachés
derrière un arbre, qui convoitent cette belle jeune
femme depuis longtemps. Ces deux vieillards sont les juges
du Tribunal religieux. En quelque sorte, ils représentent
la Loi.
Ils surprennent Suzanne dans son bain et, sans honte, lui
proposent le marché suivant : elle se donne à
eux à l'instant ou bien ils diront qu'elle était
avec un jeune homme qui s'est enfui - eux-mêmes étant
trop faibles pour l'arrêter. L'adultère étant
puni de mort, le sort de Suzanne serait scellé. Pourtant
la jeune femme, toute à sa piété, refuse.
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Le lendemain, dans la maison de
Joakim, les deux calomniateurs rendent compte et accusent
- selon leur sinistre plan. Suzanne est condamnée et
se prépare à mourir. C'est alors qu'intervient
un jeune garçon, Daniel, qui se propose de confondre
les deux vieillards. Il les interroge séparément
pour savoir quel était le type d'arbre sous lequel
se trouvaient la jeune femme et son amant. Les réponses
étant différentes, la vérité éclate.
Suzanne est libérée et les deux vieillards sont
condamnés à mort par lapidation. Cette histoire
- qui a grandement inspiré les peintres et les sculpteurs
- a été le point de départ de la carrière
(tout en sagesse) du prophète Daniel.
(Livre de Daniel, textes apocryphes)
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Le retable baroque XVIIe siècle du chur de la cathédrale
Saint-Maclou
A gauche, statue de saint Maclou, à droite de saint Mellon |
Autel de la Vierge dans la chapelle de la Vierge
On remarquera les tableaux à droite et à gauche. |
Buffet d'orgue à atlantes du XVIIIe siècle
A DROITE ------»»»
Vitrail du vu de Pontoise (fin XIXe siècle) dans une
chapelle latérale sud
Voir le commentaire ci-dessous |
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Le vu
de Pontoise. Nous sommes en 1638. Une foule importante
sort de la cathédrale Saint-Maclou et se dirige vers
l'église Notre-Dame, située un peu en contrebas
dans la ville. Une épidémie de peste s'est déclarée
et on implore la Vierge - en ce 28 août 1638 - de l'arrêter.
Il y a là 145 personnages ecclésiastiques :
tous les prêtres des églises de Pontoise, les
moines et moniales des monastères (abbaye de
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Saint-Martin, couvent des Cordeliers),
ainsi que les représentants des confréries (orfèvres,
bouchers, boulangers, musiciens, jardiniers, etc.) et le peuple
de Pontoise qui s'est joint à la procession. Tous s'en
vont implorer la Vierge Miraculeuse et prier au milieu des
malades et des mourants. Le vitrail extrêmement coloré
et vivant est composé avec l'il du maître
verrier Edouard-Amédée Didron en 1887.
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Somptueux retable de la chapelle Saint-Louis |
Retable de la chapelle du Souvenir. Bas-côté nord |
LA CHAPELLE DE LA PASSION
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Vue d'ensemble de la Mise au tombeau et la Résurrection
Le vitrail du fond est de la fin du XIXe siècle.
Cliquez sur l'image pour la voir en gros plan. Cliquez sur le vitrail. |
Un soldat romain affolé par la Résurrection
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Vitrail «Le Portement» vers 1545
L'art
du vitrail au XVIe siècle atteint ici son
apogée : les couleurs sont réparties tantôt
en masse, tantôt par petites touches ce qui donne une
grande luminosité, typique du vitrail du XVIe ; emploi
du jaune d'argent (plus visible dans le vitrail de la Crucifixion),
rendu de la perspective. Voir la galerie
des vitraux+.
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La chapelle
de la Passion est l'endroit à ne pas manquer
si vous visitez la cathédrale Saint-Maclou. Elle a
été terminée en 1545 avec les travaux
sur le bas-côté nord. Elle présente une
magnifique Mise au tombeau (attribuée à
Nicolas Leprince), datée vers 1550 et se rattache à
la période maniériste de la Renaissance. Au-dessus
se trouve une scène «colorée» de
la Résurrection. Enfin la chapelle présente
quatre vitraux dont deux sont de la première moitié
du XVIe siècle : le Portement (ci-contre) et
la Crucifixion. Les deux autres sont du XIXe, dont
l'Ascension.
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Partie gauche de la sculpture : les Saintes Femmes s'en vont au tombeau.
Voir les Mises au tombeau de la cathédrale Saint-Etienne,
de Bourges, de la collégiale Saint-Denis
à Amboise et de Notre-Dame-la-Grande
à Poitiers |
La splendide Mise au tombeau (attribuée au sculpteur Nicolas
Leprince), vers 1550. Cliquez sur l'image. |
Documentation : «La cathédrale
SAINT-MACLOU» de Denise Pichon, brochure disponible à
l'Office de tourisme de Pontoise + panneaux affichés dans l'église |
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