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Page créée en nov. 2020
Faïences d'Argonne

En 1482, le duc de Lorraine René II fonde le couvent des Cordeliers et de son église Saint-François des Cordeliers. Au XVIe siècle, le duc Charles III agrandit le couvent et y fait construire une brasserie. Enfin le dernier duc de la famille de Lorraine, François III, devenu grand-duc de Toscane et époux de la future impératrice d'Autriche Marie-Thérèse, fait ajouter une nouvelle aile en 1739.
Contrairement à l'église des Cordeliers qui est pillée et saccagée sous la Révolution, le couvent se sort sans dommages de cette période de troubles. Mais, comme dans tous les couvents de France, les religieux ont été chassés. Les bâtiments sont cédés à la ville de Nancy en 1807 qui les affectera à des usages commerciaux et scolaires. À la fin du XIXe siècle, après d'amples transformations, ils accueilleront l'École supérieure de filles. Celle-ci quittera les locaux en 1973 et l'ancien couvent sera aménagé pour devenir une section du Musée Lorrain, consacrée aux Arts et Traditions populaires. Elle ouvrira en 1981.
Seule une aile du musée a gardé sa charpente et ses baies anciennes. Les autres parties de l'ancien couvent ne sont pas antérieures au XVIIIe siècle. Cependant, la disposition des ailes autour des trois cours a été respectée.
Cette page propose quelques vues des nombreuses salles du musée où la Conservation a recréé des intérieurs lorrains des XVIIIe et XIXe siècles, essentiellement des chambres et des cuisines avec armoires, buffets, alcôves, fours, vaisseliers, faïences, instruments de cuisine, etc. Les anciens couloirs du couvent accueillent des vitrines avec carreaux de céramique, ferronnerie ou instruments d'agriculture. Dans une aile proche de l'église attenante se dresse un monument à la mémoire du célèbre graveur lorrain Jacque Callot.
Quelques tableaux de peintres régionaux sont suspendus aux murs. On note aussi la présence de pierres tombales et de statues de saints d'époques diverses. En général, la visite de ce musée s'accompagne de celle de l'église des Cordeliers et de la chapelle ducale, toutes proches.

Sainte Marthe, fin du XVIe siècle
Salle «Autour du lait»
Salle «Autour du lait».
Le vaisselier, en bois de merisier, vient de Fraize dans les Vosges (début du XIXe siècle).
Sur les étagères : des faïences de l'Argonne.
La cour intérieure de l'ancien couvent
Une des trois cours intérieures de l'ancien couvent.
Pierres tombales sur le mur d'un couloir de l'ancien couvent
Pierres tombales sur le mur d'un couloir de l'ancien couvent.
Pierre tombale d'une dame noble
Pierre tombale d'une dame noble
Dame Claude de Hason († 1595).
Pierre tombale d'une dame noble
Pierre tombale d'une dame noble
Dame Marguerite de Nouroy († 1595).
Couloir du couvent avec son plafond en poutres de bois
Couloir du couvent avec son plafond en poutres de bois.
Piéta, XVe siècle ?
Piéta, XVe siècle ?

Jacques Callot (1592-1635). Le monument à Jacques Callot, créé en 1830, est l'œuvre du sculpteur Lépy. Il prend la suite d'un monument antérieur, partiellement détruit en 1751 quand un pan de mur du cloître s'effondra, écrasant mortellement huit religieux sous les décombres. À la Révolution, ce qui restait de ce premier monument fut brisé. Il se composait d'un cénotaphe et, au-dessus, d'un retable. Surplombant l'ensemble, un fronton triangulaire accueillait un médaillon peint représentant le graveur. Le monument avait été commandé à un sculpteur de la famille Drouin, peut-être Siméon.
L'œuvre de Lépy est une réplique simplifiée de la précédente. Le médaillon est sculpté en bas-relief, accompagné des armoiries de la famille Callot. Au-dessus, un petit génie ailé tient le médaillon dans sa main droite, tandis que sa main gauche brandit «une branche d'hyssope ou de cyprès, symbole de la douleur», lit-on dans le panneau affiché à côté.
Né à Nancy en 1592, Jacques Callot est le fils du héraut d'armes du duc de Lorraine Charles III. Par son père, il est mis très tôt en contact avec les artistes qui gravitent à la cour ducale. Il n'a pas vingt ans quand il part pour Rome. Là, il travaille dans l'atelier du graveur Philippe Thomassin et y réalise ses premières œuvres. De 1612 à 1621, il réside à Florence. Son duc, Cosme de Medicis a d'ailleurs épousé la fille de Charles III de Lorraine. En 1621, il retourne à Nancy et se marie. Il est désormais un artiste reconnu. Invité aux Pays-Bas, il revient à Nancy pour y graver l'un de ses chefs-d'œuvre, le Siège de Breda. Entre 1629 et 1631, il séjourne trois fois à Paris. Louis XIII lui commande deux grandes compositions : Le Siège de la Rochelle et Le Siège de Saint-Martin-de-Ré.
Mais la guerre de Trente Ans rattrape la Lorraine ; son duc, Charles IV, s'est rangé dans le camp des Impériaux, adversaires de la France. En 1632, Louis XIII envahit la Lorraine. Nancy est assiégée l'année suivante : on compte sur la famine pour amener la cité à raison. Ce qui arrive vite en effet : le traité de Charmes, qui entérine la capitulation de la Lorraine, est signé le 20 septembre 1633. Outre de nombreuses gravures à sujet religieux, Jacques Callot honorera tous ces malheurs de son art en réalisant ses célèbres gravures sur les Misères de la guerre. Il meurt en mars 1635 en nous laissant plus de neuf cents planches. Le Musée Lorrain en conserve près de trois cents.
Jacques Callot était un fervent patriote lorrain. Dans l'ouvrage Nancy, 1000 ans d'Histoire, l'historienne Françoise Boquillon raconte que, après le siège victorieux de Nancy, salué dans tout le royaume, Louis XIII aurait demandé à l'artiste de graver le siège de la capitale lorraine comme il l'avait fait pour le siège de La Rochelle. Rejetant l'offre, Callot aurait eu cette fière réponse : «Plutôt me couper le pouce que de céder». Le souverain se tourna alors vers un autre graveur, Melchior Tavernier. Plus tard, c'est l'artiste Jean Picart qui réalisera une série de gravures illustrant l'événement et la gloire des armées royales, dont La Réduction de la ville de Nancy où l'on voit le duc Charles IV agenouillé devant Louis XIII.
Sources : 1) panneau dans le musée ; 2) Nancy de A à Z, éditions Alan Sutton ; 3) Nancy, 1000 ans d'Histoire, Éditions Place Stanislas.

Couloir de l'ancien couvent aménagé avec meubles et statues
Couloir de l'ancien couvent aménagé avec meubles et statues.
Une porte et son entablement du XVIIe siècle
Une porte et son entablement du XVIIe siècle.
Statue de Joseph tenant l'Enfant
Statue de Joseph tenant l'Enfant.
Médaillon dans l'entablement au-dessus d'une porte
Médaillon dans l'entablement au-dessus d'une porte.
Salle avec alcôve et vaisselier de la région de Lunéville
Salle avec alcôve et vaisselier de la région de Lunéville.
Double alcôve en chêne avec placard central (région de Lunéville)
Double alcôve en chêne avec placard central (région de Lunéville).

Dans le pays de la Meuse et en Argonne, le mobilier était souvent de grande taille (armoires, dressoirs, buffets, etc.).
Le Monument de Jacques Callot érigé en 1830
Le Monument de Jacques Callot, par le sculpteur Lépy, érigé en 1830.
Salle avec mobilier lorrain
Salle avec mobilier lorrain.
Plat au décor d'oiseaux
Plat au décor d'oiseaux
Manufacture de Lunéville ou des envirorns de Lunéville.
Vers 1800-1815, faïence, décor de petit feu.
Grand buffet lorrain
Grand buffet lorrain.
Faïence de l'Argonne Salle avec mobilier lorrain
Salle avec mobilier lorrain.

««»--- Faïence de l'Argonne
Assiettes à thème animalier.
Salle avec mobilier lorrain et grand vaisselier
Salle avec mobilier lorrain et grand vaisselier.
Cuisine avec buffet
Cuisine avec buffet.
Cuisine de la vallée de la Seille, XVIIIe siècle
Cuisine de la vallée de la Seille, XVIIIe siècle
La cuisine est la salle pièce chauffée. Elle est située au centre du logement et n'a pas de fenêtre.
Grand buffet lorrain
Grand buffet lorrain.
«L'impasse du faubourg à Fénétrange» d'Alfred Renaudin (1866–1944)
«L'impasse du faubourg à Fénétrange»
Alfred Renaudin (1866-1944)
Huile sur toile, 1937.
«Scierie dans la vallée de Taintrux» d'Henri Rovel (1849–1926)
«Scierie dans la vallée de Taintrux»
Henri Rovel (1849-1926)
Huile sur toile, vers 1900

Les Vosges sont une région de forêts. Jusqu'à l'époque contemporaine,
il y avait beaucoup de scieries le long de ses cours d'eau.
Elles ont quasiment toutes été fermées depuis, et certaines
ont été classées Monuments historiques.
Vtrines de céramiques
Vitrine de céramiques.
Carreau plat : Allégorie de la Rhétorique
Carreau plat : Allégorie de la Rhétorique
Céramique, 1550-1600.
Carreau plat : Hébreux ramenant la grappe de raisin de la Terre promise
Carreau plat : Hébreux ramenant la grappe de raisin de la Terre promise
Céramique, XVIIIe siècle.
Carreau plat : Électeur palatin
Carreau plat : Électeur palatin
Céramique XVIe siècle.
Carreau plat : Allégorie de l'Architecture
Carreau plat : Allégorie de l'Architecture
Céramique, 1550-1600.
Céramiques : Le Christ, saint Philippe, saint Matthieu, saint André et saint Thomas
Céramiques : Le Christ, saint Philippe, saint Matthieu, saint André et saint Thomas.
Carreau plat : saint Jean l'évangéliste
Carreau plat : saint Jean l'Évangéliste
Céramique du XVIIIe siècle.
Un couloir de l'ancien couvent
Un couloir de l'ancien couvent.
Salle du boulanger-pâtissier
Salle du boulanger-pâtissier.
Le four à pain est sur la droite. Au premier plan : des moules à gaufres en fonte.
Tableau : Scène folklorique avec un taureau portant un enfant avant que l'animal ne soit assommé
Salle avec charette pour le travail des champs
L'atelier du menuisier
«««---Tableau : Scène folklorique avec un taureau
portant un enfant avant que l'animal ne soit assommé.
«Araignée» avec moules à gâteaux
«Araignée» avec moules à gâteaux
dans la la salle du boulanger-pâtissier.
«««---Salle avec charette pour le travail des champs.
«Le moulin de Liverdun» d'Henri Louyot
«Le moulin de Liverdun» d'Henri Louyot
Huile sur toile, vers 1900.
«««--- L'atelier du menuisier.
Saint Laurent, statue polychrome du XVe siècle
Sainte Marguerie et son dragon
Sainte Marguerie et son dragon.

«««--- Saint Laurent.
Statue polychrome du XVe siècle.
Sainte Marthe, bois polychrome, fin du XVIe siècle (Confins de Lorraine-Champagne)
Sainte Marthe.
Bois polychrome, fin du XVIe siècle
(Confins de Lorraine-Champagne).
Saint Georges à cheval terrassant le dragon, bois polychrome, XVIIe  siècle
Saint Georges à cheval terrassant le dragon.
Bois polychrome, XVIIe siècle.
Saint Éloi, Lorraine, XVIIIe siècle
Saint Éloi
Lorraine, XVIIIe siècle.
Saint Guérin (invoqué pour la protection des animaux), vient de Saint–Dié
Saint Guérin (invoqué pour la protection des animaux), origine : Saint-Dié.
Saint Sébastien, bois, art populaire, XVIIe siècle ?
Saint Sébastien
Bois, art populaire, XVIIe siècle ?
Saint Blaize, bois polychrome, XVIIe siècle ?
Saint Blaize,
Bois polychrome, XVIIe siècle ?
Saint Éloi battant le fer (époque non précisée)
Saint Éloi battant le fer (époque non précisée).
Une taque (utilisée pour reproduire des objets en fonte)
Une taque (utilisée pour reproduire des objets en fonte)

Sainte Marthe ---»»»
Bbois polychrome, fin du XVIe siècle, détail.
Sainte Marthe, bois polychrome, fin du XVIe siècle, détail

Documentation : panneaux affichés dans le musée
+ «Nancy, 1000 ans d'Histoire», Éditions Place Stanislas
+ «Nancy de A à Z», éditions Alan Sutton.
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