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En 1482, le duc de Lorraine René
II fonde le couvent des Cordeliers et de son église Saint-François
des Cordeliers. Au XVIe siècle, le duc Charles III agrandit
le couvent et y fait construire une brasserie. Enfin le dernier
duc de la famille de Lorraine, François III, devenu grand-duc
de Toscane et époux de la future impératrice d'Autriche
Marie-Thérèse, fait ajouter une nouvelle aile en 1739.
Contrairement à l'église des Cordeliers
qui est pillée et saccagée sous la Révolution,
le couvent se sort sans dommages de cette période de troubles.
Mais, comme dans tous les couvents de France, les religieux ont
été chassés. Les bâtiments sont cédés
à la ville de Nancy
en 1807 qui les affectera à des usages commerciaux et scolaires.
À la fin du XIXe siècle, après d'amples transformations,
ils accueilleront l'École supérieure de filles. Celle-ci
quittera les locaux en 1973 et l'ancien couvent sera aménagé
pour devenir une section du Musée
Lorrain, consacrée aux Arts et Traditions populaires.
Elle ouvrira en 1981.
Seule une aile du musée a gardé sa charpente et ses
baies anciennes. Les autres parties de l'ancien couvent ne sont
pas antérieures au XVIIIe siècle. Cependant, la disposition
des ailes autour des trois cours a été respectée.
Cette page propose quelques vues des nombreuses salles du musée
où la Conservation a recréé des intérieurs
lorrains des XVIIIe et XIXe siècles, essentiellement des
chambres et des cuisines avec armoires, buffets, alcôves,
fours, vaisseliers, faïences, instruments de cuisine, etc.
Les anciens couloirs du couvent accueillent des vitrines avec carreaux
de céramique, ferronnerie ou instruments d'agriculture. Dans
une aile proche de l'église
attenante se dresse un monument à la mémoire du célèbre
graveur lorrain Jacque
Callot.
Quelques tableaux
de peintres régionaux sont suspendus aux murs. On note aussi
la présence de pierres
tombales et de statues
de saints d'époques diverses. En général,
la visite de ce musée s'accompagne de celle de l'église
des Cordeliers
et de la chapelle
ducale, toutes proches.
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Salle «Autour du lait».
Le vaisselier, en bois de merisier, vient de Fraize dans les Vosges
(début du XIXe siècle).
Sur les étagères : des faïences de l'Argonne. |
Une des trois cours intérieures de l'ancien couvent. |
Pierres tombales sur le mur d'un couloir de l'ancien couvent. |
Pierre tombale d'une dame noble
Dame Claude de Hason ( 1595). |
Pierre tombale d'une dame noble
Dame Marguerite de Nouroy ( 1595). |
Couloir du couvent avec son plafond en poutres de bois. |
Piéta, XVe siècle ? |
Jacques
Callot (1592-1635). Le monument à Jacques
Callot, créé en 1830, est l'uvre du sculpteur
Lépy. Il prend la suite d'un monument antérieur,
partiellement détruit en 1751 quand un pan de mur du
cloître s'effondra, écrasant mortellement huit
religieux sous les décombres. À la Révolution,
ce qui restait de ce premier monument fut brisé. Il
se composait d'un cénotaphe et, au-dessus, d'un retable.
Surplombant l'ensemble, un fronton triangulaire accueillait
un médaillon peint représentant le graveur.
Le monument avait été commandé à
un sculpteur de la famille Drouin, peut-être Siméon.
L'uvre de Lépy est une réplique simplifiée
de la précédente. Le médaillon est sculpté
en bas-relief, accompagné des armoiries de la famille
Callot. Au-dessus, un petit génie ailé tient
le médaillon dans sa main droite, tandis que sa main
gauche brandit «une branche d'hyssope ou de cyprès,
symbole de la douleur», lit-on dans le panneau affiché
à côté.
Né à Nancy en 1592, Jacques Callot est le fils
du héraut d'armes du duc de Lorraine Charles III. Par
son père, il est mis très tôt en contact
avec les artistes qui gravitent à la cour ducale. Il
n'a pas vingt ans quand il part pour Rome. Là, il travaille
dans l'atelier du graveur Philippe Thomassin et y réalise
ses premières uvres. De 1612 à 1621, il
réside à Florence. Son duc, Cosme de Medicis
a d'ailleurs épousé la fille de Charles III
de Lorraine. En 1621, il retourne à Nancy
et se marie. Il est désormais un artiste reconnu. Invité
aux Pays-Bas, il revient à Nancy
pour y graver l'un de ses chefs-d'uvre, le Siège
de Breda. Entre 1629 et 1631, il séjourne trois
fois à Paris. Louis XIII lui commande deux grandes
compositions : Le Siège de la Rochelle et Le
Siège de Saint-Martin-de-Ré.
Mais la guerre de Trente Ans rattrape la Lorraine ; son duc,
Charles IV, s'est rangé dans le camp des Impériaux,
adversaires de la France. En 1632, Louis XIII envahit la Lorraine.
Nancy est assiégée l'année suivante :
on compte sur la famine pour amener la cité à
raison. Ce qui arrive vite en effet : le traité de
Charmes, qui entérine la capitulation de la Lorraine,
est signé le 20 septembre 1633. Outre de nombreuses
gravures à sujet religieux, Jacques Callot honorera
tous ces malheurs de son art en réalisant ses célèbres
gravures sur les Misères de la guerre. Il meurt
en mars 1635 en nous laissant plus de neuf cents planches.
Le Musée
Lorrain en conserve près de trois cents.
Jacques Callot était un fervent patriote lorrain. Dans
l'ouvrage Nancy, 1000 ans d'Histoire, l'historienne
Françoise Boquillon raconte que, après le siège
victorieux de Nancy,
salué dans tout le royaume, Louis XIII aurait demandé
à l'artiste de graver le siège de la capitale
lorraine comme il l'avait fait pour le siège de La
Rochelle. Rejetant l'offre, Callot aurait eu cette fière
réponse : «Plutôt me couper le pouce que
de céder». Le souverain se tourna alors vers
un autre graveur, Melchior Tavernier. Plus tard, c'est l'artiste
Jean Picart qui réalisera une série de gravures
illustrant l'événement et la gloire des armées
royales, dont La Réduction de la ville de Nancy
où l'on voit le duc Charles IV agenouillé devant
Louis XIII.
Sources : 1) panneau dans le
musée ; 2) Nancy de A à Z, éditions
Alan Sutton ; 3) Nancy, 1000 ans d'Histoire, Éditions
Place Stanislas.
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Couloir de l'ancien couvent aménagé avec
meubles et statues. |
Une porte et son entablement du XVIIe siècle. |
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Statue de Joseph tenant l'Enfant. |
Médaillon dans l'entablement au-dessus d'une porte. |
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Salle avec alcôve et vaisselier de la région de
Lunéville. |
Double alcôve en chêne avec placard central (région
de Lunéville).
Dans le pays de la
Meuse et en Argonne, le mobilier était souvent
de grande taille (armoires, dressoirs, buffets, etc.). |
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Le Monument de Jacques Callot, par le sculpteur Lépy,
érigé en 1830. |
Salle avec mobilier lorrain. |
Plat au décor d'oiseaux
Manufacture de Lunéville ou des envirorns de Lunéville.
Vers 1800-1815, faïence, décor de petit feu. |
Grand buffet lorrain. |
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Salle avec mobilier lorrain.
««»--- Faïence de l'Argonne
Assiettes à thème animalier.
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Salle avec mobilier lorrain et grand vaisselier. |
Cuisine avec buffet. |
Cuisine de la vallée de la Seille, XVIIIe siècle
La cuisine est la salle pièce chauffée. Elle est
située au centre du logement et n'a pas de fenêtre. |
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Grand buffet lorrain. |
«L'impasse du faubourg à Fénétrange»
Alfred Renaudin (1866-1944)
Huile sur toile, 1937. |
«Scierie dans la vallée de Taintrux»
Henri Rovel (1849-1926)
Huile sur toile, vers 1900
Les Vosges sont une
région de forêts. Jusqu'à l'époque
contemporaine,
il y avait beaucoup de scieries le long de ses cours d'eau.
Elles ont quasiment toutes été fermées
depuis, et certaines
ont été classées Monuments historiques. |
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Vitrine de céramiques. |
Carreau plat : Allégorie de la Rhétorique
Céramique, 1550-1600. |
Carreau plat : Hébreux ramenant la grappe de raisin de la Terre
promise
Céramique, XVIIIe siècle. |
Carreau plat : Électeur palatin
Céramique XVIe siècle. |
Carreau plat : Allégorie de l'Architecture
Céramique, 1550-1600. |
Céramiques : Le Christ, saint Philippe, saint Matthieu, saint
André et saint Thomas. |
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Carreau plat : saint Jean l'Évangéliste
Céramique du XVIIIe siècle. |
Un couloir de l'ancien couvent. |
Salle du boulanger-pâtissier.
Le four à pain est sur la droite. Au premier plan : des moules
à gaufres en fonte. |
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«««---Tableau
: Scène folklorique avec un taureau
portant un enfant avant que l'animal ne soit assommé. |
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«Araignée» avec moules à gâteaux
dans la la salle du boulanger-pâtissier. |
«««---Salle
avec charette pour le travail des champs. |
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«Le moulin de Liverdun» d'Henri Louyot
Huile sur toile, vers 1900. |
«««---
L'atelier du menuisier. |
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Sainte Marguerie et son dragon.
«««--- Saint Laurent.
Statue polychrome du XVe siècle. |
Sainte Marthe.
Bois polychrome, fin du XVIe siècle
(Confins de Lorraine-Champagne). |
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Saint Georges à cheval terrassant le dragon.
Bois polychrome, XVIIe siècle. |
Saint Éloi
Lorraine, XVIIIe siècle. |
Saint Guérin (invoqué pour la protection des animaux),
origine : Saint-Dié. |
Saint Sébastien
Bois, art populaire, XVIIe siècle ? |
Saint Blaize,
Bois polychrome, XVIIe siècle ? |
Saint Éloi battant le fer (époque non précisée). |
Une taque (utilisée pour reproduire des objets en fonte)
Sainte Marthe ---»»»
Bbois polychrome, fin du XVIe siècle, détail. |
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Documentation : panneaux affichés dans
le musée
+ «Nancy, 1000 ans d'Histoire», Éditions
Place Stanislas
+ «Nancy de A à Z», éditions Alan Sutton. |
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