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Le musée lorrain de Nancy
est composé de trois parties : le musée historique
lorrain proprement dit, qui est l'objet de cette page, la chapelle
des Cordeliers
et, enfin, le musée
des Arts et Traditions Populaires.
Le Musée historique lorrain a été créé
en 1850 quand le souci de la sauvegarde du patrimoine envahissait
les esprits cultivés, à commencer par Victor Hugo.
Il est hébergé depuis cette époque dans l'aile
médiévale de l'ancien palais des ducs de Lorraine.
En 1837, l'aile nord lui fut adjointe. Ce palais eut à subir
les épreuves douloureuses qui frappèrent la Lorraine
au cours des siècles. Un encadré
en fait le récit plus bas.
Les collections du musée couvrent l'évolution de la
Lorraine, de la Préhistoire au XXIe siècle. Des salles
dédiées exposent les découvertes des récentes
fouilles archéologiques,
le monde gallo-romain,
les uvres d'art du Moyen
Âge avec leurs sculptures religieuses et funéraires,
les uvres de la Renaissance avec les toiles de Georges
de La Tour. Mais Nancy,
c'est surtout le duc
Stanislas et son impact sur l'art lorrain depuis sa Cour de
Lunéville.
La faïence lorraine
au XVIIIe siècle est abondamment représentée,
tout comme les miniatures
en terre de Lorraine (photo ci-dessous).
Il est généralement connu que, au décès
de Stanislas Leszczynski (qui survint en 1766), la Lorraine devait
revenir à la France. Mais l'on sait moins qu'elle était
en fait gérée par des administrateurs français
depuis l'intronisation du duc - qui se trouvait de ce fait privé
de tout pouvoir politique. Louis XV confia la gestion de sa future
province au marquis de La Galaizière qui fut créé
chancelier par Stanislas en 1737. Une grande toile
de François-André Vincent rappelle cet épisode
historique. Cette uvre est accompagnée, dans cette
page, d'un long encadré
rappelant les contraintes et les règles, venues de France,
qui frappèrent la Lorraine au XVIIIe siècle et qui
suscitèrent une franche opposition.
Terminons en disant que le musée lorrain de Nancy
est l'un des plus riches musées historiques de France. Puisse
cette page, concentrée sur l'histoire de la Lorraine, donner
aux touristes l'envie d'aller le visiter !
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Une salle consacrée aux uvres en faïence. |
L'EXTÉRIEUR
DU PALAIS ET SA COUR INTÉRIEURE |
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Partie supérieure de la porterie sur la Grande Rue avec ses
balcons en encorbellement.
On y voit un assemblage de styles gothique flamboyant et Renaissance
avec ses génies et ses coquilles. |
Bas-relief au dessus de la porte Masco, à gauche de la Porterie
(XVIe siècle). |
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Culs-de lampe Renaissance
sous les balcons
en encorbellement dans la Grande Rue. |
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Histoire
du palais ducal (1/4). Les bâtiments
du XVIe siècle ont disparu aux trois-quarts.
Seule l'aile ouest subsiste, avec quelques transformations
toutefois.
Un premier édifice, trois cents mètres
plus loin, existait dès le XIe siècle.
Détruit au XIIIe, il fut remplacé par
un nouveau, à l'emplacement du palais actuel.
On ne sait pas grand-chose de cet édifice, à
part qu'il eut à subir les conséquences
des guerres de Bourgogne et du siège mis devant
Nancy
par Charles le Téméraire dans les années
1476 et 1477. Après la victoire contre la Bourgogne,
la Lorraine devint une contrée puissante, alliée
de la France. Le duc René II (1473-1508) fit
reconstruire le palais en 1501 au même endroit
que le précédent. C'était un très
vaste bâtiment avec trois cours internes, deux
jardins à la française et un jeu de paume.
L'ensemble s'appuyait, à l'est, sur les fortifications
de la ville (actuellement Parc de la Pépinière).
L'aile et la Porterie qui longent aujourd'hui la Grande
Rue ne donnent qu'une petite idée de cette architecture,
dévoilée par une gravure de Deruet du
milieu du XVIIIe siècle (voir ci-dessous).
René II s'éteignit en 1508. Les travaux
se poursuivirent avec son successeur, le duc Antoine
(1508-1544). En 1525, l'essentiel était achevé
(ailes, grands escaliers, toitures, cour d'honneur).
L'entrée du château se faisait par la Porterie,
construite en 1511-1512, et très inspirée
de celle du château de Blois
(Antoine avait passé une partie de son enfance
à la Cour de Louis XII). --»» Suite
2/4
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Détruite à la Révolution, la statue équestre
du duc Antoine a été refaite en 1851 par le
sculpteur Giorné Viard.
La première statue équestre avait été
sculptée par Mansuy Gauvain au début du XVIe
siècle.
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Le palais ducal au temps de Charles IV, 1ère moitié
du XVIIe siècle (gravure de Deruet). |
Une grille du XVIIIe siècle ferme l'entrée du
palais ducal qui donne sur la rue Jacquot.
Sur la droite,le bâtiment de l'aile nord qui date de l'époque
du duc Léopold. |
Cour intérieure du palais ducal avec son bâtiment
du XVIe siècle et sa galerie voûtée.
Au-dessus des arcades se trouve la galerie des Cerfs, de 55
mètres de longueur.
C'est l'une des rares galeries princières d'Europe à
avoir gardé ses proportions d'origine. |
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Bas-reliefs de type
Renaissance avec grotesques sur les piles de la galerie
voûtée. |
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Le
palais ducal (2/4).
---»» Son petit-fils Charles III (1545-1608)
mit à profit une longue période de paix
pour embellir, moderniser et transformer. Les historiens
parlent du beau XVIe siècle. Ce fut le
cas en Lorraine.
Tout changea sous Charles IV avec la guerre de Trente
Ans (1618-1648) et les déprédations de
la soldatesque. La France de Richelieu occupa le duché
; la famille ducale s'enfuit ; le gouverneur français
s'installa au palais. Avec Louis XIV, les déboires
de la Lorraine continuèrent et la dégradation
des bâtiments s'accentua. Quand le duc Léopold
(1690-1729) regagna Nancy
après la paix de Ryswick de 1697, il vit des
fenêtres et des planchers arrachés, des
toits percés. Opposé au style gothique
et décidé à faire reconstruire
la demeure de ses ancêtres, Léopold fit
appel à Jules Hardouin-Mansart. L'architecte
de Louis XIV dessina en 1700 les plans d'un palais digne
d'un État redevenu indépendant.
La guerre de Succession d'Espagne (1702-1714) gela le
chantier avant même qu'il n'eût commencé.
On eut juste le temps de détruire ce qu'il fallait
- dont le jeu de paume - pour prendre les mesures du
futur édifice... La paix revenue, la famille
ducale s'était agrandie et il fallut revoir les
plans. C'est Germain Boffrand, l'architecte en
chef du duché et élève de Hardouin-Mansart,
qui s'attela à la tâche. Transformations
et destructions furent profondes. Le secteur nord-ouest
fut quasiment renouvelé : l'aile qui longe la
Grande Rue reçut un étage supplémentaire.
Léopold pouvait se rassurer : ses enfants, à
qui il destinait ces bâtiments, avaient de quoi
se loger. --»» Suite
3/4
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Cour intérieure du musée avec la tour de l'Horloge.
Au fond, l'église des Cordeliers. |
Le voûtement de la galerie (XVIe siècle).
On remarquera les bas-reliefs Renaissance sur les piliers. |
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Les bâtiments du musée. |
Le palais
ducal (3/4).
---»» Pour lui-même, Léopold
fit construire au sud ce qu'on appela le «nouveau Louvre»,
un projet grandiose qui entraîna la destruction d'une
bonne partie du vieux palais et du chur de la collégiale
Saint-Georges. De l'ancien édifice des XVe et XVIe
siècle ne subsistait plus que l'aile sur la Grande
Rue avec sa Porterie. Commencés en 1717, les travaux
ne furent en fait jamais achevés car le duc finit par
se désintéresser de son palais et de sa capitale.
Il préféra vivre dans ses châteaux, notamment
celui de Lunéville.
La famille ducale ne revint jamais habiter Nancy.
En 1737, Stanislas devint duc de Lorraine et s'installa à
Lunéville.
Deux ans plus tard, il céda la totalité du palais
à la ville. Celle-ci ne voulut conserver que les parties
anciennes: d'une part, l'aile bordant la Grande Rue avec la
Porterie et la tour de l'Horloge ; d'autre part, la partie
nord érigée sous Léopold. Tout le reste
fut détruit, dont le «nouveau Louvre» (qui
n'était d'ailleurs pas achevé) et la nef de
la collégiale Saint-Georges qui disparut ainsi complètement.
L'édifice fut transformé en caserne de gendarmerie
avec grenier à foin et local pour les pompes à
incendie. Sur l'emplacement du «nouveau Louvre»,
on construisit en 1745 le palais de l'Intendance.
La Révolution ne changea rien, mais elle détruisit
la statue du duc Antoine dans la Porterie. Dans les années
1840, le besoin de sauvegarde du patrimoine s'imposa peu à
peu dans les consciences. La Société d'Archéologie
lorraine, nouvellement fondée, fit pression pour qu'on
engageât une restauration sérieuse du palais.
En 1850, le Musée lorrain était créé.
--»» Suite
4/4
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Le palais
ducal (4/4).
---»» L'architecte Émile Boeswillwald
fut chargé de la restauration de la partie médiévale.
C'était là qu'on avait prévu d'exposer
les collections. La statue du duc Antoine fut refaite en 1851.
En 1871, un incendie ravagea une bonne partie des bâtiments,
dont l'aile déjà restaurée. Boeswillwald
reprit ses travaux et Prosper Morey, l'architecte de la ville,
remania la partie nord. C'est ainsi que l'on aboutit à
la physionomie actuelle. La partie nord fut donnée
au musée en 1937.
Nous ne voyons plus que moins d'un quart du palais médiéval.
L'historienne Francine Roze, pour le Congrès archéologique
de France en 2006, souligne néanmoins son importance
: «Ses vestiges représentent cependant l'exemple
le plus éclatant de l'architecture lorraine du début
du XVIe siècle : un art venu de France, ponctué
d'italianismes de seconde main plaqués sur une structure
essentiellement gothique. Ils constituent donc un témoignage
particulièrement éloquent des influences, des
nouveautés et des archaïsmes qui se conjuguèrent
en Lorraine à cette époque.»
Sources: 1) «Congrès
archéologique de France, Nancy & Lorraine méridionale»,
2006, article de Francine Roze ; 2) «Congrès
archéologique de France, Nancy et Verdun», 1934,
article de Pierre Marot.
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Décoration gothique et Renaissance dans une voussure de la
Porterie. |
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Une salle consacrée aux uvres du Moyen Âge. |
Statue de saint Epvre
Meurthe-et-Moselle, fin du XVIe siècle.
Bois sculpté polychrome.
Ancienne église Saint-Epvre à Nancy. |
Le Christ au jardin des Oliviers.
Groupe sculpté en calcaire polychrome.
Lorraine, troisième quart du XVIe siècle. |
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Porte médiévale «Domus Dei». |
Le Christ au jardin des Oliviers.
Détail : saint Pierre. |
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Vierge à l'Enfant
Lorraine, atelier de Toul,
vers 1340.
Calcaire, traces de polychromie. |
«La Nativité»
Groupe sculpté attribué à Jean Crocq
(actif entre 1487-1511).
Lorraine, vers 1500
Calcaire polychrome.
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Christ au roseau
Lorraine, 2e moitié du XVIe siècle. Calcaire
anciennement polychrome. |
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Christ
au roseau. Cette uvre est une saisie
révolutionnaire des années 1792-1793.
Elle a d'abord été exposée dans
l'ancienne chapelle de la Visitation qui fut le premier
musée de Nancy.
La façon dont le mouvement du Christ est représenté
ainsi que les détails de l'anatomie montrent
que la statue a été réalisée
par un artiste de premier plan. Il s'agit très
certainement d'un sculpteur lorrain influencé
par les artistes florentins du XVIe siècle. La
statue se trouvait initialement dans l'église
des Cordeliers.
Trop exposée à l'humidité, elle
a rejoint les musées de Nancy.
Source : panneau dans le
musée.
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Retable de la Déploration.
Lorraine, première moitié du XVIe siècle,
albâtre polychrome. |
Christ au roseau, détail.
Lorraine 2e moitié du XVIe siècle. |
Retable de la Déploration, détail.
Saint Jean soutient la Vierge évanouie.
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Retable
de la Déploration. Au vu des
copies réalisées, lit-on sur la
notice du musée, il est certain que ce
magnifique haut-relief daté de la première
moitié du XVIe siècle a été
très admiré à la Renaissance.
Il ne nous en reste plus que deux fragments. Sur
l'un, saint Jean soutient la Vierge qui tombe
évanouie, tandis que Marie-Madeleine, à
genoux, embrasse le pied de la croix, aujourd'hui
disparue. Sur l'autre, les soldats romains regardent
le Crucifié en le défiant, sous
les yeux d'un vieil homme scandalisé qui
doit être Joseph d'Arimathie.
L'artiste qui a réalisé cette uvre
était de première force. Il est
donc possible que ce soit une commande ducale
«peut-être pour le décor de
la collégiale Saint-Georges détruite
vers 1750-1755 qui jouxtait le Palais Ducal et
où étaient inhumés les ducs
de Lorraine et leur famille jusqu'au duc René
II», précise la note du musée.
Tout au long du XVIe siècle, les artistes
lorrains ont produit beaucoup de hauts et bas-reliefs
en albâtre, mais peu subsistent aujourd'hui.
Source : panneau
dans le musée.
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Salle consacrée au Moyen Âge avec ses peintures
murales.
La porte gothique et son tympan tréflé sont datés
du premier quart du XIVe siècle. |
Salle
du Moyen Âge. Cette salle propose sur
ses murs des fragments de fresque qui proviennent de
l'ancienne église Saint-Epvre. On y voit notamment
des scènes (assez peu lisibles) illustrant la
Nativité. Au XIXe siècle, avant de démolir
l'église Saint-Epvre, on a dégagé
le badigeon qui les recouvrait. Puis les fresques ont
été transportées pierre par pierre
au musée lorrain. Une restauration a été
entreprise en 1865 par Charles Cournault (1814-1904)
qui était à la fois peintre et le conservateur
du musée.
On donne plus bas une intéressante scène
où des anges semblent lire une partition musicale.
Est-ce un chant pour célébrer la naissance
de Jésus ?
La belle porte gothique (photo ci-dessus) possède
un tympan tréflé qui abrite une Vierge
à l'Enfant entourée de deux anges. Cette
porte vient de la chapelle de la Commanderie des Templiers
de Libdo à Toul.
Elle est datée du premier quart du XIVe siècle.
Source : panneau dans le
musée.
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«««--- À
GAUCHE
Retable du Couronnement de la Vierge
et des douze apôtres.
Lorraine, vers 1530.
Calcaire polychrome.
Provient de Badonviller (54).
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Salle médiévale réaménagée
avec cheminée et statues. |
Retable du Couronnement de la
Vierge
et des douze apôtres. ---»»»
Détail central.
Lorraine, vers 1530.
Calcaire polychrome.
Provient de Badonviller (54).
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Rondel : «La Crucifixion»
Lorraine, quatrième quart du XVe siècle-premier
quart du XVIe. |
Les
rondels sont des petits médaillons
réalisés dans une seule pièce de
verre. On les trouve généralement en jaune
d'argent ou en camaïeu de gris. Rares dans les
églises, on les trouve plutôt au domicile
des particuliers ou dans les châteaux.
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Rondel : «Sainte Catherine d'Alexandrie»
Lorraine, première moitié du XVIe siècle. |
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LES SALLES DE
LA RENAISSANCE AU XVIe SIÈCLE |
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Une salle consacrée au XVe siècle avec la statue équestre
du duc Charles III. |
Statue
équestre de Charles III. Cette statue de
bronze a été exécutée par les
frères Chaligny, fondeurs, à la demande du duc
Henri II de Lorraine (1608-1624). Son père, Charles
III, avait dirigé le duché de 1545 à
1608. Les fondeurs s'inspirèrent de la statue de Cosme
Ier Médicis érigée à Florence
et datée de 1608. La statue du duc de Lorraine devait
se dresser Place du marché à Nancy,
mais le projet ne fut jamais achevé. L'uvre présentée
dans le musée est une épreuve en bronze, évidemment
de taille bien inférieure à celle prévue
pour la statue finale.
Quant au socle, il est en bois peint et doré. Il porte
les chiffres du duc Léopold de Lorraine (1690-1729)
et s'inspire de celui qui porte la statue équestre
de Louis XIV réalisée par François Girardon
(1628-1715). Source : panneau
dans le musée.
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«La Mort de Charles le Téméraire devant Nancy»
Charles Houry (1823-1898)
Huile sur toile, 1852. |
«La Déploration du Christ mort»
François Nicolas de Bar
Huile sur toile, XVIIe siècle. |
«La Découverte du corps de saint Alexis»
Toile attribuée à Georges de La Tour (1593-1652).
Huile sur toile, vers 1648. |
«Le souffleur à la pipe»
Georges de La Tour (1593-1652).
Huile sur toile, XVIIe siècle. |
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«La Femme à la puce»
Georges de La Tour (1593-1652).
Huile sur toile, vers 1638. |
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«La Tentation de saint Antoine», eau-forte de 1635.
Jacques Callot (1592-1635). |
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«La Déploration du Christ mort», détail.
François Nicolas de Bar. Huile sur toile, XVIIe siècle. |
«««--- «Saint
François Xavier donnant le baptême aux
Indiens»
du peintre lorrain Jean Leclerc (1587-1633).
Huile sur toile, vers 1620-1625.
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«Le Joueur de vielle»
Georges de La Tour (1593-1652).
Huile sur toile, XVIIe siècle. |
La
Tentation de saint Antoine.
Cette eau-forte rehaussée de burin
est dite de troisième état. Elle date
de 1635, c'est-à-dire vers la fin de la vie de
l'artiste. Jacques Callot réalisa deux versions
de cette scène. La première a été
gravée à Florence en 1517. La seconde
connaîtra plusieurs retouches (ou états).
Cette scène magnifique est considérée
comme l'un des chefs-d'uvre de Jacques Callot.
On y remarque l'influence des peintres flamands Pieter
Bruegel et Jérôme Bosch, sans oublier celle
d'Antonio Tempesta.
Source : panneau dans le
musée.
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LES SALLES DU
DUCHÉ DE STANISLAS, DE LA RÉVOLUTION ET DE L'EMPIRE |
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Une salle consacrée au XVIIIe siècle. |
«Portrait en pied de Léopold Ier, duc de
Lorraine»
Nicolas Dupuy (Pont-à-Mousson 1650-Lunéville 1711).
Huile sur toile, vers 1703. |
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«Élisabeth-Charlotte d'Orléans (1676-1744»
à l'âge de 22 ans. |
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«Élisabeth-Charlotte d'Orléans, duchesse
de Lorraine»
(1676-1744)
par Pierre Gobert (1662-1744).
Huile sur toile, premier quart du XVIIIe siècle. |
Élisabeth-Charlotte
d'Orléans est la fille de Monsieur,
frère de Louis XIV, et de la princesse
Palatine, sa seconde épouse. Née
en 1676 et mariée au duc Léopold
de Lorraine en 1698, elle aura quatorze enfants
donc quatre atteindront l'âge adulte. Parmi
eux, on compte François-Étienne,
futur empereur du Saint Empire Romain germanique
et époux de l'impératrice Marie-Thérèse
d'Autriche. Le mariage d'Élisabeth-Charlotte
en 1698 scelle la réconcilliation entre
la France et la Lorraine.
En 1737, après les Préliminaires
de Vienne qui mettent un terme à la
guerre de Succession de Pologne, elle quitte Lunéville
pour Commercy où elle décède
en 1744. Elle est inhumée à l'église
des Cordeliers
de Nancy.
Le musée lorrain possède deux toiles
de la duchesse, toutes deux réalisées
par Pierre Gobert, l'une à l'époque
de son mariage (1698), l'autre des années
plus tard puisqu'elle est accompagnée d'un
de ses enfants. Les deux tableaux sont donnés
ici.
Source : panneau
dans le musée.
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««---
«Élisabeth-Charlotte d'Orléans
(1676-1744»
Toile attribuée à Pierre Gobert
(1662-1744).
Huile sur toile, vers 1698
(année du mariage de la princesse).
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«Portrait en pied de Marie Leszczynska», détail.
par François Stiémart (1680-1740) |
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«Le bastion des Michottes»
Jean-Baptiste Claudot (1733-1805)
Huile sur toile, vers 1801.
Cette scène s'intègre dans le cadre des travaux
de démolition des fortifications
de Nancy et des bastions de la ville à partir de 1774.
Voir le pendant de ce tableau : la vue de la Place
de Grève, plus bas. |
Buste de l'abbé Henri-Ignace Chaumont de La Galaizière
par Luc-François Breton (1731-1800)
Marbre blanc. |
Buste d'Étienne-François de Stainville,
duc de Choiseul
(1719-1785)
par Du Pont (1703-1786). |
L'abbé
de La Galaizière était
l'un des frères du chancelier François-Martin
Chaumont de La Galaizière. Il était
docteur en théologie et grand vicaire de
Toul.
Louis XV lui donna en commende plusieurs abbayes
lorraines. De son côté, Stanislas
lui attribua l'abbaye bénédictine
de Saint-Avold.
Source : panneau
dans le musée.
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Le
duc de Choiseul, né en Lorraine,
fut nommé secrétaire d'État
aux Affaires étrangères, puis ministre
de la Guerre et de la Marine de 1758 à
1770. Il occupait donc ce poste quand la Lorraine
fut réunie à la France en 1766 (année
de la mort du duc Stanislas).
Source : panneau
dans le musée.
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«Le bastion des Michottes», détail.
Jean-Baptiste Claudot (1733-1805) |
«Le Château de Lunéville, Vue du Rocher»
André Joly (1706-1781)
Huile sur toile, vers 1760. |
«L'Été», terre cuite
attribuée à Jacob-Sigisbert Adam (1670-1747).
Première moitié du XVIIIe siècle. |
Meuble des martyrs de Trèves
Marquetterie, cire, bronze.
Trèves vers 1759. |
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«Esquisse pour la coupole de Sainte-Glossinde à
Metz»
par Jean Girardet (1709-1778).
Huile sur toile, deuxième moitié du XVIIIe siècle. |
«Esquisse
pour la coupole de Sainte-Glossinde à Metz».
Cette toile interpelle les historiens d'art.
Est-ce un modello pour présenter aux commanditaires
le projet du peintre pour la coupole de la chapelle
Sainte-Glossinde ou, inversement, est-ce un riccordo,
c'est-à-dire une toile réalisée
pour se souvenir de la fresque qu'il a peinte pour le
plafond de la chapelle ?
Source : panneau dans le
musée.
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«Prométhée», terre cuite, 1735
Nicolas-Sébastien Adam (1705-1778).
Cette uvre, admirable de dynamisme, est l'un des morceaux
d'agrément présentés par le sculpteur à
l'Académie royale de peinture et de sculpture. |
«Portrait de Marie-Thérèse, impératrice»
attribué à Martin Mytems (1695-1770).
Huile sur toile, XVIIIe siècle. |
«Louis XV, roi de France»
Atelier de Louis-Michel Van Loo (1707-1771).
Huile sur toile.
Le roi est représenté en costume d'apparat, décoré
de l'ordre
du Saint-Esprit. Il tient à la main un bâton fleurdelisé. |
«Portrait de Stanislas Leszczynski»
Atelier de Jean Girardet (1709-1778).
Huile sur toile, vers 1750.
Jean Girardet réalisa plusieurs portraits du duc de Lorraine.
Il est ici
représenté en armure, portant le cordon de l'ordre
du Saint-Esprit. |
«Neptune» terre cuite
attribuée à Jacob-Sigisbert Adam (1670-1747)
Première moitié du XVIIIe siècle. |
««---
«Le Château de Lunéville, Vue du
Rocher» Cette toile assez étonnante
est une vue latérale du château de Lunéville.
On y voit le Rocher, vaste théâtre sorti
de l'imagination du duc Stanislas. Quatre-vingt-six
automates, mus par la propulsion hydraulique, s'y déployaient
sur 250 mètres de long et reconstituaient des
scènes de la vie campagnarde.
Source : panneau dans le
musée.
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«Portrait de Marie-Thérèse, impératrice»,
détail.
Toile attribuée à Martin Mytems (1695-1770). |
Les
martyrs de Trèves. Le magnifique meuble
ci-contre est daté des alentours de l'année
1759. Il a été conçu pour abriter
des petites scènes de personnages et de décors
en cire qui illustrent le martyre des chrétiens
de Trèves.
Au IIIe siècle, sous le règne de l'empereur
Dioclétien, Palmitius et ses compagnons subirent
le martyre lors de ce qu'on appelle la Grande persécution.
Ici, les personnages de cire sont copieusement torturés
dans des scènes qui versent allégrement
dans le sordide (voir la scène ci-dessous).
Source : panneau dans le
musée.
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«Catherine Opalinska», épouse de Stanislas.
Anonyme, huile sur toile, vers 1740. |
Vitrine de pots en faïence. |
«Paysage de fantaisie avec
ruines antiques» ---»»»
Jean-Baptiste Claudot (1733-1805)
Huile sur toile.
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Meuble des martyrs de Trèves, détail des scènes
de martyre.
Vers 1759. |
«««---
Catherine Opalinska (1680-1747) épousa
Stanislas Leszczynski en 1698. Le couple eut deux filles
: Anne, née en 1699, mourut à l'âge
de 18 ans ; Marie, née en 1703. Sur la toile,
la duchesse a une quarantaine d'années. Regrettant
la Pologne, elle vécut à la Cour de Lunéville,
de manière assez dévote, sans jamais s'adapter
à la vie lorraine.
Source : panneau dans le
musée.
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«François-Martin Chaumont de La Galaizière créé
chancelier de Lorraine et du Barrois par le roi Stanislas»
François-André Vincent (1746-1816). Huile sur toile,
1778. |
Urne en faïence marbrée
Manufacture de Gérardmer.
Vers 1800-1810. |
«La
Galaizière créé chancelier de Lorraine
et du Barrois par Stanislas» (1/4).
Ce tableau illustre l'événement qui fit
entrer sur la scène lorraine celui qui allait
la gérer pendant trente ans : le marquis de La
Galaizière.
Il faut rappeler les faits historiques. En 1709, Stanislas
Leszczynski était déchu de son titre de
roi de Pologne et mena une vie d'errance. En 1725, le
mariage de sa fille avec Louis XV le remit en scène.
Lorsqu'Auguste II, roi de Pologne, s'éteignit,
Stanislas revendiqua à nouveau la couronne de
son ancien royaume. Élu en 1733, il ne tarda
pas à être évincé du pouvoir
par Auguste de Saxe qui était soutenu par la
Russie et l'Autriche. Stanislas, de son côté
était naturellement soutenu par la France. Pour
venger l'affront fait à son beau-père,
Louis XV déclara la guerre à l'Autriche
en octobre 1733. Dans la foulée, les troupes
royales pénétrèrent dans les duchés.
Nancy
fut occupée.
Toutefois, la guerre fut courte. Les Préliminaires
de Vienne mirent en branle la mécanique d'échanges
qui allait aboutir à un accord global. En février
1736, le duc de Lorraine, François III, fils
du duc Léopold, épousait Marie-Thérèse,
future impératrice d'Autriche. À Nancy,
la liesse fut générale. Elle ne dura pas
longtemps. François III renonçait aux
duchés de Lorraine et de Bar et recevait, en
compensation, le grand-duché de Toscane. Lorraine
et Bar étaient donnés en viager à
Stanislas Leszczynski. À sa mort (qui surviendra
en 1766), les duchés devaient revenir à
la France. Stanislas abandonnait les revenus des duchés
et leur gestion, mais recevait de Louis XV une copieuse
liste civile.
Selon le journal tenu par un libraire de Nancy
(source citée par l'historienne Françoise
Boquillon dans l'ouvrage Nancy, 1000 ans d'Histoire),
les Nancéiens, en apprenant les termes du traité,
furent consternés. Il y eut pis : quand ils virent
le duc François faire vider les résidences
ducales pour tout emporter avec lui à Florence
(meubles, tapisseries, livres, archives, etc.), ils
se sentirent humiliés.
---»» Suite ci-dessous.
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«La Galaizière créé chancelier de
Lorraine et du Barrois par Stanislas», détail.
François-André Vincent (1746-1816). |
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«Jupiter», terre cuite.
Nicolas-Sébastien Adam (1705-1778). |
«La
Galaizière créé chancelier de Lorraine
et du Barrois par Stanislas» (2/4).
---»» Tandis que, depuis Metz, le
duc de Belle-Isle conservait la haute main sur les affaires
militaires des duchés (et sur l'urbanisme de
sa ville), le marquis de La Galaizière (1697-1783)
s'en venait coiffer l'administration, la justice, la
police et les finances des duchés, s'emparant
ainsi des rouages qui devaient assurer, dans de bonnes
conditions, leur futur transfert à la France.
Stanislas, qui avait fui la Pologne, s'était
réfugié à Königsberg. Il partit
pour Versailles et signa, en septembre 1735, la convention
de Meudon qui rendait officiels le partage des responsabilités
dans les duchés ainsi que leur prochain destin.
Mars 1737. En Lorraine, la passation des pouvoirs ne
se déroula pas dans la meilleure humeur. Le discours
du premier président de la Cour souveraine et
celui du procureur général «témoignèrent
bien sûr du respect obligé envers les nouveaux
maîtres, écrit Françoise Boquillon,
mais ils exprimèrent aussi le profond attachement
à l'ancienne dynastie.» Monseigneur Bégon,
évêque de Toul,
célébra un office en l'église Saint-Sébastien,
en présence du marquis de La Galaizière.
On y chanta un Te Deum. Ensuite, le nouveau chancelier
se rendit au palais ducal pour recevoir l'hommage des
différents corps constitués. «Banquet,
concert, feu d'artifice terminèrent ces festivités,
boudées par bien des Nancéiens»,
ajoute Françoise Boquillon.
Stanislas, de son côté, arriva en Lorraine
le 3 avril suivant. Venant de Versailles,
il ne s'arrêta pas à Nancy
et gagna directement Lunéville.
Le 8 août, au château de la Malgrange, près
de Nancy,
il reçut les membres de la Cour souveraine et
de la chambre des comptes. Et, enfin, entra à
Nancy
le 9, où il ne resta que quelques heures. Stanislas
ne manifesta jamais que peu d'intérêt pour
sa capitale. En 1739, il céda même à
la ville tous les bâtiments du domaine ducal qui
s'y trouvaient (palais, Louvre de Boffrand, opéra,
etc.). Les Nancéiens avaient vraiment le sentiment
d'être abandonnés.
Le rattachement de la Lorraine à la France se
produisait au XVIIIe siècle. On n'était
plus au XVe, ni même au XVIe siècle quand
les nouveaux souverains d'une contrée s'engageaient
à respecter les lois et les coutumes de leurs
nouveaux fiefs. Ainsi, au traité de Troyes
de 1420, qui donnait la France des Valois à un
roi anglais, tous les us et coutumes français
devaient être respectés. Ainsi, en 1580,
lorsque le duc d'Albe, au nom de l'Espagne, s'empara
du Portugal, la nouvelle administration espagnole respecta
les lois portugaises. Mais, en 1737, en Lorraine, changement
d'époque et changement de principe ! Si les cadres
de l'administration ducale furent laissés en
place, «rapidement, écrit Françoise
Boquillon, la France chercha à imposer ses lois
au mépris des coutumes et des lois lorraines.»
Ce qui suscita une résistance parfois sévère
de tous les Lorrains, à tous les échelons
de la société.
Dès 1737, la France instaura la peine des
galères pour les malfaiteurs, y compris les
braconniers et les contrebandiers. En 1738, c'est la
mise en place d'une nouvelle maréchaussée
avec des droits de juridiction étendus qui déchaîna
les passions : la possibilité d'appel à
la Cour souveraine - droit lorrain traditionnel - était
supprimée au grand dam des conseillers qui protestèrent
en vain. En 1741, établissement d'une milice
comme dans toute la France. Sans oublier la corvée
royale pour l'entretien des chemins. La coupe des humiliations
était pleine. En 1744 éclatait la guerre
de Succession d'Autriche. Louis XV ordonna une levée de troupes dans son royaume et, bien sûr aussi, en Lorraine.
Mais, pour les Lorrains, cela signifiait aller combattre
les soldats de l'ancien duc François III et de
Marie-Thérèse ! Cette fois, la coupe débordait : des hommes quittèrent la Lorraine ou se marièrent
à la hâte car seuls les célibataires
pouvaient être enrôlés. Rappelons
que, à cette époque, la Lorraine n'était
pas intégrée à la France et qu'elle
demeurait - en théorie - un duché indépendant
! ---»»
Suite ci-dessous.
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«La
Galaizière créé chancelier de Lorraine
et du Barrois par Stanislas» (3/4).
---»» La guerre de Succession d'Autriche
se termina en 1748 avec un déficit des finances
béant qu'il fallait combler. Le contrôleur
général, Machault d'Arnouville, créa
un nouvel impôt, le vingtième, assis
sur toutes les formes de revenu et qui frappait toutes
les classes sociales sans exception. En décembre,
la France étendit cet impôt à la
Lorraine. S'ensuivirent de vives protestations de la
Cour souveraine et de la chambre des comptes car, quoi
qu'il advînt de cette charge, le pays n'en profiterait
pas ! Tout fut en vain. Et l'impôt fut perçu
par un personnel rattaché directement au chancelier
de La Galaizière.
Comme suite aux provocations anglaises de 1755, Louis
XV déclara la guerre à l'Angleterre en
1756, déclenchant ainsi la guerre de Sept Ans
(1756-1763). D'où la création d'un second
vingtième dès 1757. C'était
un million de livres à sortir de la poche des
Lorrains ! La protestation véhémente
de la Cour souveraine n'aboutit à rien. Les conseillers
les plus virulents furent exilés et même
destitués, alors qu'ils étaient, de par
leur statut, inamovibles. En réaction, les membres
de la Cour souveraine refusèrent de siéger,
gelant l'exercice de la justice. L'opposition était
massive car, derrière ses conseillers, c'était
toute la Lorraine qui faisait bloc et qui rejetait l'administration
du chancelier de La Galaizière et ses abus de
pouvoir. L'intégration était loin d'être
une réussite... Louis XV dut intervenir en personne.
Des représentants lorrains vinrent à Versailles
où les discussions aboutirent à un compromis
: les deux vingtièmes se traduisirent
par une levée d'un million deux cent cinquante
mille livres et les conseillers exilés furent
rappelés dans leurs fonctions.
Curieusement, l'intégration avait réussi
sur un point que le chancelier n'avait sûrement
pas prévu : celui de l'opposition au Pouvoir
central ! Par ses protestations, la Cour souveraine
de Lorraine en était venue à faire corps
avec tous les Parlements de France dans leur opposition
à l'absolutisme et leur exigence de disposer
du droit de consentir à l'impôt...
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«Paysage de fantaisie avec ruines antiques»
Jean-Baptiste Claudot (1733-1805).
Huile sur toile. |
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Le grand tableau de François-André Vincent, qui
célèbre un événement
si important dans l'Histoire de la Lorraine, est accroché
bien en évidence
dans les salles du XVIIIe siècle du musée. |
«La
Galaizière créé chancelier de Lorraine
et du Barrois par Stanislas» (4/4).
---»» En dépit de toutes ces
protestations et ces rancurs, les cinquante années
qui précédèrent 1789 effacèrent
bien des traits propres à l'époque ducale.
Vint la Révolution qui, par sa remise en cause
de l'ordre établi et ses bouleversements sociaux,
resserra les liens de la Lorraine avec la France.
Revenons au tableau. L'hommage du marquis de La Galaizière
et nouveau chancelier de Lorraine à l'ex-roi
et nouveau duc Stanislas, tel que le montre la toile,
se déroula le 18 janvier 1737 au château
de Meudon. La Galaizière place ses mains dans
celles du duc en signe d'allégeance.
Le tableau, daté de 1778, a été
commandé par le chancelier une quarantaine d'années
après les faits, pour son château de Mareil-le-Guyon.
C'est le peintre parisien François-André
Vincent (1746-1816), membre agréé
de l'Académie Royale de peinture et de sculpture,
qui fut chargé d'illustrer ce moment historique.
Ajoutons un détail intéressant : à
cette époque, Vincent était le professeur
d'Adélaïde Labille-Guiard (1749-1803), qui
sera, quelques années plus tard, la grande rivale
féminine d'Élisabeth Vigée-Lebrun
(1755-1842), elle-même portraitiste attitrée
de la reine Marie-Antoinette. De son côté,
par son réseau étendu et surtout ses portraits
des filles de Louis XV (Adélaïde et Victoire), Labille-Guiard se vit coiffée
du titre de «premier peintre de Mesdames». Vincent
et Labille-Guillard se marièrent en 1800.
Sources : 1) «Nancy,
1000 ans d'Histoire», éditions Place Stanislas
; 2) «La Lorraine des origines à nos jours»,
éditions Ouest-France ; 3) «Adélaïde
Labille-Guiard, artist in the age of Revolution»
de Laura Auricchio, Getty Publications ; 4) panneau
du tableau dans le musée.
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«Vue de la Place de Grève et du Cours de la liberté»
Jean-Baptiste Claudot (1733-1805)
Huile sur toile, 1801.
Voir l'encadré sur Jean-Baptiste Claudot au musée
Au
Fil du Papier à Pont-à-Mousson. |
«Le Château de la Malgrange, vue du jardin des Goulottes»
attribué à André Joly (1706-après
1781)
Huile sur toile. |
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«««--
«Vue de la Place de Grève et du
Cours de la liberté». Ce tableau,
pendant du Bastion
des Michottes, illustre les travaux qui ont suivi
la décision de démolir les fortifications
de Nancy
ainsi que les bastions de la ville (Michottes, Salm
et Danemark) à partir de 1774. Nous sommes là
en 1801. La Place de Grève et le Cours de la
Liberté sont les actuels Place Carnot et Cours
Léopold. Durant la Révolution, la guillotine
se dressait à l'endroit précis où
se regroupent les saltimbanques au premier plan. Fermant
la perspective sur la ville, la porte Désilles
occupe le centre de l'arrière-plan. Au-delà,
les coteaux de Boudonville clôturent l'espace.
Le peintre a respecté avec beaucoup d'exactitude
l'urbanisme nancéien du début du XIXe
siècle. La colonne romaine du premier plan sert
de porte-lanterne. Sombre et accrochant l'il,
elle a sûrement été rajoutée
pour accentuer la profondeur de la perspective.
Source : panneau dans le
musée.
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«Vue de la Place de Grève et du Cours de la liberté»,
détail.
Jean-Baptiste Claudot (1733-1805). |
«««--
«Le Château de la Malgrange, Vue
du jardin des Goulottes».
Quand Stanislas prit possession du domaine, une résidence
inachevée, qui datait du duc Léopold (1690-1729),
s'y trouvait déjà. Il la fit raser et
confia à l'architecte Emmanuel Héré
le soin d'en créer une nouvelle. Stanislas est
resté dans l'Histoire comme un grand bâtisseur
et le château de la Malgrange fut l'une des premières
constructions qu'il fit ériger.
«La façade des appartements ducaux fut
recouverte de carreaux de faïence bleus et blancs
évoquant les pays méditerranéens
et l'Orient», lit-on sur le panneau du musée.
Le jardin à la française dit «des
Goulottes» était coupé en deux par
une allée de cascatelles et de jets d'eau. De
chaque côté, gazon et ruisseaux étaient
harmonieusement dessinés.
Ce château, à la périphérie
de Nancy,
était la résidence du duc quand il venait
dans sa capitale. Il y accueillait ses hôtes dans
un cadre qu'il voulait simple. Il n'en reste plus aujourd'hui
que le bâtiment des communs qui abrite le collège
de la Malgrange. Sources : 1)
Panneau dans le musée ; 2) «Nancy, 1000
ans d'Histoire», éditions Place Stanislas.
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«Vue de Nancy depuis Beauregard»
Jean-Baptiste Claudot (1733-1805)
Huile sur toile.
Ce genre de perspective met bien en évidence combien les clochers
des églises
réalisaient une véritable coiffe des villes de France
avant la Révolution.
Voir l'encadré sur Jean-Baptiste Claudot au musée Au
Fil du Papier à Pont-à-Mousson. |
«Vallée de la Moselle»
Claude Jacquart (1686-1736)
Huile sur toile, 1726. |
«Le Château de Commercy»
Anonyme, École Lorraine.
Huile sur toile, XVIIIe siècle.
Le duc Stanislas hérita
du château de Commercy en 1744, à la mort de
la veuve de Léopold, Élisabeth-Charlotte
d'Orléans, fille de Monsieur, frère de Louis
XIV. C'est à Stanislas que l'on doit l'aménagement
des jardins tels que les montre la toile.
Source : panneau dans le musée.
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Vitrine d'assiettes historiées du XVIIIe siècle et du
début du XIXe. |
Salle des porcelaines et des faïences. |
La céramique
en Lorraine. L'art de la céramique était
connu en Lorraine dès la fin du XVIe siècle,
sans doute apporté par des artisans italiens, mais
sa production restait épisodique. Avec la paix de Ryswick
de 1697 (qui en termine avec la guerre de la Ligue d'Augsburg),
et le retour du duc Léopold à Nancy,
les premières manufactures de faïence sont créées
(Wolly, Clermont, Champigneulles). De 1730 à 1780,
cet artisanat se répand avec des noms bien connus des
amateurs de faïence comme Saint-Clément, les Islettes,
Niderviller, Lunéville
ou Épinal.
Longwy et Sarreguemines apparaîtront plus tard : à
la Révolution pour le premier ; sous le Directoire
pour le second. Ces deux centres se développeront surtout
dans la seconde moitié du XIXe siècle et au
XXe. Avec la manufacture de Toul-Bellevue,
ils produiront de la faïence fine industrielle et artistique.
Rappelons que la faïence fine, appelée à
ses débuts, porcelaine opaque ou demi-porcelaine, avait
pour but de créer des objets presque aussi beaux que
ceux en porcelaine, pour un coût bien moindre. Les Anglais
étaient passés maîtres dans cet art. Après
des décennies de recherche, la France rattrapa son
retard vers 1849.
Le musée lorrain possède plus de 3600 uvres
en faïence, souvent acquises par legs. C'est aussi à
la société d'Histoire de la Lorraine et du musée
lorrain que l'on doit cette belle collection dont quelques
éléments sont présentés ici.
Source : panneau dans le musée.
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«C'est la consigne»
Plat en faïence de petit feu.
Lorraine, Manufacture des Islettes (?), vers 1830-1835. |
«Excelmans à Vetinger»
Plat en faïence de petit feu.
Lorraine, Manufacture des Islettes (?), vers 1825-1830. |
«Histoire du maréchal des Logis-Gillet :
la délivrance»
Plat en faïence de petit feu, Manufacture des Islettes.
Début du XIXe siècle. |
Plat en faïence de petit feu
Lorraine, Manufacture de Saint-Clément (?)
Islettes (?), vers 1820. |
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Buste de Charles-Alexandre de Lorraine (1712-1780)
Paul-Louis Cyfflé (1724-1806).
Manufacture de Lunéville,
vers 1744-1745.
Terre de Lorraine. |
Buste de Marie-Anne, archiduchesse d'Autriche et épouse
de
Charles-Alexandre de Lorraine.
Paul-Louis Cyfflé (1724-1806), Manufacture de Lunéville,
vers 1744-45. Terre de Lorraine. |
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«Léda et le cygne», surtout de table.
Manufacture de Lunéville, vers 1770.
Biscuit de terre de Lorraine. |
«Le dieu Mars»
Biscuit de porcelaine
Manufacture de Niderviller
Fin du XVIIIe siècle. |
«L'amour mettant une corde à son arc»,
Marbre de Charles Gabriel Sauvage
dit Lemire (1741-1827).
1814. |
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Charles-Alexandre de Lorraine (1712-1780)
Paul-Louis Cyfflé (1724-1806).
Manufacture de Lunéville. Terre de Lorraine. |
«Léda et le cygne», surtout de table,
détail. |
«Stanislas, duc de Lorraine (1677-1766)»
d'après Paul-Louis Cyfflé. Terre de Lorraine,
vers 1778. |
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LES SALLES DE
LA PRÉHISTOIRE AUX MÉROVINGIENS |
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Une salle de pierres sculptées du monde gallo-romain.
Groupe
du Cavalier ---»»» Ce groupe
a été trouvé en 42 morceaux dans une
citerne (!) à Grand, dans les Vosges, à la fin
du XIXe siècle. Le conservateur du musée lorrain
de l'époque, Lucien Wiener (1828-1909), a pu le reconstituer.
Daté de l'époque gallo-romaine, il représente
un cavalier surdimensionné par rapport à sa
monture. Avec une couronne de laurier sur son front, il tient
à la main un élément qui a disparu. Les
pattes avant du cheval semblent vouloir écraser un
génie ailé qui tient un foudre. Faut-il voir
dans ce groupe un triomphe de la lumière sur les ténèbres
comme le suggère le panneau associé à
cette uvre ? Source : panneau
dans le musée.
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Groupe du Cavalier
Calcaire, époque gallo-romaine.
Provient de la ville de Grand dans les Vosges. |
Une salle d'exposition de la période préhistorique. |
Maquette d'une ferme de l'âge du bronze (vers 1100-1050
avant J.-C.) |
Une
ferme de l'âge du bronze. Dans les
années 1980, la construction d'une grande surface
à Frouard, en Meurthe-et-Moselle, a mis à
jour des structures archéologiques qui vont du
néolithique moyen à la période
gallo-romaine. La Direction des antiquités de
Lorraine a pris en charge les fouilles en 1986-1987.
On y a découvert une petite exploitation rurale
qui comptait un bâtiment à trois nefs,
un four dit «polynésien», une fosse
d'extraction d'argile, un petit bâti en forme
de fer à cheval et des greniers.
Source : panneau dans le
musée.
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Bacchus, époque gallo-romaine.
Alliage cuivreux. |
Maquette d'une maison du Haut Moyen Âge. |
Maison
du Haut Moyen Âge. Cette maison se
caractérise par une architecture sur poteaux
plantés. Mise à jour à Frouard,
en Meurthe-et-Moselle, elle maison dispose d'une superficie
de 6,50 mètres sur 4,50 mètres. Le porche
d'entrée est au sud-est. Le foyer, à même
le sol, est placé au centre de l'unique pièce.
Source : panneau dans le
musée.
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Mosaïque au dauphin. |
Mosaïque
au dauphin.
Ces fragments de mosaïque ont été mis au
jour dans l'ancienne villa gallo-romaine de Bralleville en
Meurthe-et-Moselle, située dans la vallée du
Madon. Les éléments retrouvés conduisent
les archéologues à penser que la structure s'articulait
autour d'un médaillon circulaire inscrit dans un carré.
On peut voir un extrait du carré et du cercle dans
la partie basse de la photographie ci-contre.
La couche de démolition et le sol qui recouvrent ces
restes de mosaïque sont datés de la fin du 1er
siècle ou du début du IIe siècle de notre
ère.
Source : panneau dans le musée.
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Documentation : «Musée lorrain,
55 uvres, guide rapide du visiteur», 1998
+ «Nancy, 1000 ans d'Histoire», éditions Place
Stanislas
+ «La Lorraine des origines à nos jours», éditions
Ouest-France
+ «Adélaïde Labille-Guiard, artist in the age of
Revolution» de Laura Auricchio, Getty Publications
+ «Congrès archéologique de France, Nancy et Verdun»,
1934, article de Pierre Marot sur le palais ducal
+ «Congrès archéologique de France, Nancy &
Lorraine méridionale», 2006, article de Francine Roze
sur le palais ducal
+ «Lorraine gothique» de Marie-Claire Burnand, éditions
Picard
+ panneaux dans le musée. |
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