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Page créée en janv. 2021
«L'Apothéose de saint Sigisbert» par Lejeune (1776)

À la fin du XVIe siècle, le duc de Lorraine, Charles III, voulait voir Nancy érigée en évêché, à l'égal de Metz, Toul et Verdun. Pressé par l'objection du roi Henri IV, possesseur de ce qu'on appelait alors les Trois-Évêchés, le pape Clément VIII refusa. En compensation, il proposa, en 1602, la création d'une primatiale. Le premier primat fut le cardinal Charles de Lorraine, fils du duc. Mais il n'y avait pas d'église rattachée. Il fallait donc en élever une que Charles III, pour glorifier ce titre honorifique de primat, voulait somptueuse. Plus que les plans de l'édifice ou le financement de la construction, c'est le choix du bon emplacement qui fut laborieux. Le duc se décida d'abord pour le cœur de la Ville-Neuve, près de la place du Marché. On y bâtit une église «provisionnelle» qui fut achevée en 1603. Mais l'endroit se révéla vite bruyant, peu commode et manquait de place pour la construction future des maisons canoniales. On connaît l'avenir : c'est à cet endroit qu'on éleva en 1720 l'église Saint-Sébastien.
En 1606, Charles III changea l'emplacement de la future primatiale : le bâtiment serait élevé sur un vaste terrain à l'est de la Ville-Neuve, le chœur dirigé vers l'est, selon les canons de la liturgie. La première pierre fut posée en juillet 1607. Par manque de moyens, la construction s'interrompit rapidement et ne reprit qu'en 1610. Mais, après la mort du premier primat, son successeur, Antoine de Lenoncourt, décida de modifier l'orientation du chœur : il serait au sud. Ce changement voulait sans doute assurer à l'entrée, située au nord, un cadre extérieur plus majestueux : celui de l'actuelle rue Saint-Georges. La première primatiale provisoire ayant été vendue, il en fallait une deuxième. On construisit donc un bâtiment à la hâte, à l'arrière du chantier : une église simple à une seule nef. En 1609, les chanoines quittèrent la première primatiale «provisionnelle» pour la seconde. C'était du provisoire, l'édifice final, qu'on promettait somptueux, commençait à sortir de terre... En réalité, les chanoines restèrent dans cette seconde église provisoire pendant cent trente-trois ans ! Les malheurs du XVIIe siècle frappèrent la Lorraine : guerre de Trente Ans (1618-1648), occupation par la France de 1633 à 1661, puis de 1670 à 1698. Évidemment le chantier fut abandonné.
En 1697, le traité de Ryswick mit fin à la guerre de la Ligue d'Augsburg et Léopold, duc de Lorraine, retrouva son fief. La construction de la primatiale repartit de zéro, ce qu'on avait bâti au début du XVIIe siècle n'étant plus que ruine. Soucieux de l'éclat artistique de son duché, Léopold fit appel à l'architecte italien Giovanni Betto qui présenta un projet, de style classique, inspiré de l'église romaine San Andrea della Valle. Le chantier démarra en 1703. Deux ans plus tard, le duc se mit en tête de demander l'avis du grand architecte de Louis XIV, Jules Hardouin-Mansart (1646-1708). Celui-ci agrandit le projet de Betto, lui donnant plus d'ampleur, et ajouta l'érection d'un dôme gigantesque à la croisée du transept. Léopold donna son accord. Vraisemblablement par manque de ressources, le dôme fut remplacé par une coupole ornée d'une fresque. Mais, sans dôme, la façade était informe. On adopta alors la proposition d'un horloger de la ville qui prévoyait l'élévation d'un troisième ordre architectural entre les deux tours.
Les travaux extérieurs ne furent achevés qu'en 1736. Restait à terminer la décoration intérieure. Il revint au duc Stanislas Leszczynski d'en assurer l'entreprise. En 1742, la première messe fut enfin célébrée.
La primatiale deviendra cathédrale en 1777. L'édifice est placé sous le signe de la Vierge et de saint Sigisbert, patron de la ville. On n'y voit aucun vitrail historié, pas même coloré. Les fenêtres ne reçoivent que du verre blanc, ce qui assure une grande luminosité. Néanmoins, les œuvres d'art abondent (tableaux, statues, reliquaires, autels). La plus imposante est sans conteste la très belle Gloire céleste peinte par Claude Jacquart dans les années 1720.

Statue de Notre-Dame de Bonne Nouvelle, XVe siècle
Vue d'ensemble de la cathédrale depuis l'avant-nef.
Vue d'ensemble de la cathédrale depuis l'avant-nef.
Il n'y a aucun vitrail dans l'édifice. Toutes les fenêtres reçoivent du verre blanc, d'où la grande luminosité de la nef et du transept.
La façade est de style classique à trois niveaux d'architecture.
La façade est de style classique à trois niveaux d'architecture.

La façade est l'élément architectural de la cathédrale qui a le plus suscité l'intérêt des historiens. Elle se compose de trois ordres : corinthien dans sa partie inférieure, composite pour les deux supérieures. Un entablement à corniche saillante les sépare les uns des autres. La partie centrale est délimitée par un jeu de colonnes doubles, contrastant avec les simples pilastres qui s'élèvent sous les tours. À l'origine, les deux niches devaient recevoir une Annonciation (la Vierge et l'ange Gabriel). Selon Françoise Boquillon dans son ouvrage sur la cathédrale, le projet ne vit jamais le jour et ce n'est qu'en 1866 qu'on y a placé une statue de Sigisbert, saint patron de la ville de Nancy et une autre de saint Mansuy, premier évêque de Toul. Selon Pierre Marot, dans son article pour le Congrès archéologique de France de 1933, les deux statues, bien en place cette fois, ont été cassées à la Révolution. et remplacées au XIXe siècle.
L'élément central du troisième niveau a suscité bien des tracas. Pour l'historien Pierre Marot, il est «du plus mauvais effet». Ce qui est un jugement sévère. Rappelons les faits. La construction avait démarré depuis deux ans quand le duc Léopold, en 1705, demanda l'avis de l'Académie d'architecture de Paris, présidée alors par le grand architecte de Louis XIV, Jules Hardouin-Mansart. Celui-ci réaménagea les plans de l'architecte italien Giovanni Betto (1640-1722) en les agrandissant et proposa l'élévation d'un dôme gigantesque à la croisée du transept. Ce qui avait l'avantage d'équilibrer visuellement la masse des deux tours latérales prévues sur la façade (des tours dessinées à cette époque sans leur dernier étage de hautes arcades). Ce plan fut accepté par le duc.
Nous sommes à présent en 1719 ; le deuxième niveau de la cathédrale est terminé ; il faut couvrir l'édifice. Mais la masse du dôme pose problème : le sol sera-t-il assez stable ? Consultés, des experts de Nancy et de Lunéville donnent un avis défavorable. L'architecte Germain Boffrand, qui a construit le château de Lunéville et qui travaille sur plusieurs chantiers dans la cité ducale, y est favorable : il faut équilibrer les volumes sur la façade. Néanmoins l'idée est rejetée - et Hardouin-Mansart est mort depuis onze ans... Pour Françoise Boquillon, la cause en est sans doute le manque de ressources financières. Déjà, de 1708 à 1715, les travaux s'étaient arrêtés pour ce motif et n'avaient repris qu'en raison de la mort du primat Charles-Joseph-Ignace, frère du duc Léopold. Ce dernier, en effet, avait laissé la charge de primat vacante afin d'en affecter les revenus à la poursuite du chantier.
On continua donc, de 1723 à 1726, la construction des tours selon les dessins de Boffrand : au-dessus du dernier plan carré, on ajouta une lanterne circulaire à hautes arcades surmontée d'un lanternon (voir ci-contre). Mais, entre elles, se dressait un vide inacceptable qu'il fallait impérativement combler. Le duc réclama des projets. Celui de Boffrand, qui proposait une «piramide», fut refusé (à cause de la complexité ou du coût, on ne sait). Finalement, c'est l'idée d'un horloger de la ville, Joseph-François Barbe, qui fut retenue : un troisième ordre architectural, orné d'une horloge en son centre, surmonté d'un fronton cintré portant les armes de Lorraine entourées de deux aigles. C'est ce que l'on voit aujourd'hui avec cette différence que, après le vandalisme révolutionnaire, les armes, martelées du tympan, ont été remplacées par une simple cuirasse.
Sources : 1) «La cathédrale de Nancy» par Françoise Boquillon, éditions Gérard Louis, 2012 ; 2) «Congrès archéologique de France, Nancy et Verdun, 1933», article de Pierre Marot.

Le tympan de l'élévation centrale était à l'origine dédié aux armes du duc Léopold.
Le tympan de l'élévation centrale accueillait jadis les armes du duc Léopold entourées de deux aigles.
Les armes ont été martelées à la Révolution et remplacées par une simple cuirasse.
Lanternon nord. Le dessin est dû à Germain Boffrand.
Lanterne nord surmontée de son lanternon.
Le dessin est dû à Germain Boffrand (vers 1720).
Saint Sigisbert dans une des deux niches de la façade.
Saint Sigisbert
dans la niche ouest de la façade, 1866.
Il est accompagné de saint Mansuy
dans la niche est.
Saint Sigisbert dans une des deux niches de la façade.
Sculptures au-dessus de la porte centrale en partie martelées à la Révolution.
LA NEF ET SES ANGES
L'élévation nord vers l'orgue de tribune.
Élévation de la nef vers l'orgue de tribune.
L'élévation est à deux niveaux. Des anges embellissent les archivoltes des arcades.

Architecture interne. En entrant dans la cathédrale, le visiteur est surpris par le peu de profondeur de la nef. Elle n'est longue que de trois travées (voir le plan plus bas). La belle coupole de la Gloire céleste, à la croisée du transept, est donc presque sous ses yeux alors qu'il se tient dans l'avant-nef. Celle-ci, en revanche, paraît immense.
L'édifice est de plan basilical. La nef, large de 13,50m, est bordée de bas-côtés ouvrant sur une suite de chapelles latérales, toutes fermées par de hautes grilles du XVIIIe siècle. Sauf exception, ces grilles sont d'époque. Elles sortent des ateliers de ferronnerie de Jean Lamour (1698-1771) et de son élève François Jeanmaire.
L'élévation est à deux niveaux, marquée par l'omniprésence de la courbure en plein cintre (grandes arcades et fenêtres hautes). Où qu'il tourne les yeux, le visiteur a vite fait de remarquer qu'il n'y a aucun vitrail coloré ou historié dans la cathédrale. Il semble bien qu'il n'y en ait jamais eu. D'où la grande luminosité qui y règne, même s'il faut un éclairage supplémentaire pour apprécier les richesses de la peinture de la coupole. Les deux niveaux d'architecture sont séparés par un large entablement surmonté d'une corniche très saillante (photo ci-contre).
Pour atténuer l'effet de froideur que dégage immanquablement le style classique, toutes les archivoltes des arcades sont embellies d'anges portant les symboles de la Vierge en ses litanies (vase, tour de David, bouquet de roses, lys, horloge, couronne, arche d'Alliance, étoile, etc.). Ornant les piles entre les arcades, des pilastres corinthiens s'élèvent jusqu'à l'entablement. Pour enrichir encore un peu la décoration, les doubleaux de la voûte d'arêtes et les intrados des arcades sont ornés de roses.

Haut-relief sur l'écoinçon d'une arcade : un ange tenant  une horloge.
Haut-relief sur l'archivolte d'une arcade : un ange tenant une horloge («Salve horologium...»)
Haut–relief sur l'écoinçon d'une arcade : un ange tenant un ciboire.
Haut-relief sur l'archivolte d'une arcade : un ange tenant un ciboire.
Le bas–côté gauche débouche sur la chapelle absidiale gauche et son tableau de l'Apothéose de saint Sigisbert.
Le bas-côté gauche débouche sur la chapelle absidiale gauche
et son tableau de l'Apothéose de saint Sigisbert.
Architecture à la croisée du transept avec chapiteaux corinthiens et hauts–reliefs d'anges.
Élévation à la croisée du transept avec chapiteaux corinthiens et hauts-reliefs d'anges.
Chemin de croix, station I : Jésus devant Pilate.
Chemin de croix, station I : Jésus devant Pilate.
Le chemin de croix de la cathédrale date du XIXe siècle.
Les scènes en camaïeu gris sur fond de couleur
ont été peintes par Lucien Chauvet.
La voûte de la nef est dite en voûte d'arêtes.
La nef de la cathédrale est voûtée d'arêtes.
Les doubleaux sont décorés de roses.
Plan de la cathédrale Notre-Dame.
Plan de la cathédrale Notre-Dame de l'Annonciation.
La chaire à prêcher.
La chaire à prêcher.
La cuve de la chaire à prêcher avec saint Jean et saint Luc.
La cuve de la chaire à prêcher avec saint Jean et saint Luc.
Aucune documentation n'a été trouvée sur cette chaire à prêcher
que l'on peut dater de la fin du XIXe siècle ou du début du XXe..
LES CHAPELLES DES BAS-CÔTÉS

Les chapelles des bas-côtés.
L'intérêt de ces chapelles repose surtout dans la splendeur des hautes grilles qui en barrent l'accès. Celles des quatre chapelles les plus proches de l'avant-nef ont été réalisées par François Jeanmaire, un élève de Jean Lamour (1698-1771). Ce dernier n'est l'auteur que des grilles des deux chapelles près du chœur. Il les créa de 1751 à 1755, peu avant de réaliser celles de la place Royale, aujourd'hui place Stanislas. C'est l'attribution proposée en 2012 par Françoise Boquillon dans son ouvrage sur la cathédrale. Pierre Marot, en 1933, pour le Congrès archéologique de France, donne les grilles des deux chapelles les plus proches de l'avant-nef à François Jeanmaire et les quatre autres à Jean Lamour. On préférera néanmoins l'attribution la plus récente.
Quand le fronton des grilles portait les armes de prélats ou de têtes couronnées, la rage des révolutionnaires les a bien souvent dégradés. Il en va ainsi de celui de la chapelle Saint-Fiacre donnée ci-dessous. Le fronton portait les armes du cardinal Charles de Lorraine, premier primat de Nancy et dont la dépouille fut d'ailleurs inhumée dans cette chapelle en 1752. Martelé en 1793, le fronton a été restauré en 1804 dans un style beaucoup moins recherché.
Les richesses artistiques de la cathédrale sont en grande majorité visibles derrière ces hautes grilles : toiles de maître, statues, reliquaires, autels. Comme on peut le voir sur les photos, les chapelles sont éclairées par de vastes baies en verre blanc. La grande luminosité qui en résulte produit des effets pervers : les reflets envahissent tout. De fait, il est difficile d'apprécier la beauté des tableaux disposés sur les côtés. Et pour les toiles qui font face au visiteur, le contre-jour est au maximum...

Suite de chapelles latérales sur le côté droit protégées par leurs grilles de Jean Lamour (XVIIIe siècle).
Chapelles latérales sur le côté droit protégées par leurs hautes grilles :
chapelles Saint-Gauzelin, Saint-Jospeh et Saint-Fiacre.
Au premier plan, la grille est de Jean Lamour ; les deux autres sont de son élève François Jeanmaire (années 1750).
Chapelle Saint-Fiacre avec la grille de Jean Lamour réalisée en 1751
Chapelle Saint-Fiacre avec la grille de Jean Lamour réalisée en 1751.
Piéta dans la chapelle Saint-Gauzelin.
Piéta dans la chapelle Saint-Gauzelin.

«««--- Le fronton de la grille portait les armes de Charles de
Lorraine. Martelé à la Révolution, il a été restauré en 1804
sans grande recherche artistique.
Saint Joseph portant l'Enfant dans la chapelle du Saint-Esprit, détail.
Saint Joseph portant l'Enfant, détail.
Chapelle du Saint-Esprit.
Chapelle de Sainte Concorde
Chapelle Sainte-Concorde.
Les reliques de la sainte se trouvent dans le reliquaire posé sur l'autel.
«La Cène», tableau de l'École vénitienne du XVIIe siècle (chapelle Saint–Gauželin).
«La Cène»
École vénitienne du XVIIe siècle (chapelle Saint-Gauzelin).
Piéta dans la chapelle Saint-Gauzelin, détail.
Piéta, détail.
Chapelle Saint-Gauzelin.
Saint Antoine de Padoue nourrissant un pauvre dans la chapelle Saint–Gauželin. Terre cuite du XIXe siècle.
Saint Antoine de Padoue nourrissant un pauvre.
Terre cuite du XIXe siècle (chapelle Saint-Gauzelin).
Suite de chapelles latérales sur le côté gauche protégées par leurs grilles (Jean Lamour, XVIIIe siècle).
Suite de chapelles latérales sur le côté gauche protégées par leurs grilles (Saint-Sigisbert, Sainte-Concorde, Sainte-Famille).
Au premier plan, la grille est de Jean Lamour. Les deux suivantes sont de François Jeanmaire (années 1750).
Chapelle de Saint Sigisbert.
Chapelle de Saint Sigisbert.
On y trouve les fonts baptismaux.
Comment admirer la toile du Baptême du Christ, datée du XVIIe siècle, sur la gauche, quand elle est inondée par les reflets ?
Vierge à l'Enfant dans la chapelle Saint–Gauželin. Pierre polychrome du XVIe siècle.
Vierge à l'Enfant dans la chapelle Saint-Gauzelin.
Pierre polychrome du XVIe siècle.
LE TRANSEPT : LA COUPOLE DE LA GLOIRE CÉLESTE
La nef étant assež courte, on voit très bien la coupole depuis l'avant–nef.
La nef étant assez courte, on voit très bien la coupole depuis l'avant-nef.
Elle fait 15 mètres de diamètre et sa fresque représente la Gloire céleste.
Les pendentifs représentent les quatre Évangélistes
accompagnés de leurs symboles.
La fresque a été restaurée à plusieurs reprises,
la dernière restauration datant de 1974.
La voûte de la croisée est une coupole qui représente la Gloire céleste peinte par Claude Jacquart (1686–1736).
La voûte de la croisée est une coupole qui représente la Gloire céleste peinte par Claude Jacquart (1686-1736).

La coupole de la cathédrale représente une surface de 250 m2 à laquelle il faut rajouter les quatre pendentifs. En 1723, le duc Léopold confia au peintre Claude Jacquart (1686-1736) le soin de décorer l'ensemble ; l'artiste y consacra cinq années de sa vie (1723 à 1727). La coupole illustre la Gloire céleste. Sur un arrière-plan de nuées blanchâtres où s'ébattent les anges, des personnages tirés de l'Ancien et du Nouveau Testament, accompagnent Dieu le Père, le Fils et la colombe du Saint-Esprit. La Vierge Marie y présente saint Sigisbert, patron de la ville de Nancy, ainsi que saint Charles Borromée, patron du premier primat, Charles de Lorraine. À noter que le peintre s'est représenté dans son œuvre : son visage apparait derrière un ange (voir ci-dessous).
Dans son ouvrage sur la cathédrale, l'historienne Françoise Boquillon écrit que la duchesse Élisabeth-Charlotte d'Orléans, épouse du duc Léopold, fut déçue par l'œuvre. Ce qui «provoqua chez le peintre une profonde amertume» et lui fit diminuer le nombre de ses réalisations futures.

La Gloire céleste sur la coupole de la croisée.
La Gloire céleste sur la coupole de la croisée (la fesque fait 15 mètres de diamètre).
Moïse et les tables de la Loi.
Moïse et les tables de la Loi.
Adam et Ève dans la coupole de Claude Jacquart.
Adam et Ève dans la fresque de Claude Jacquart.
Le visage du peintre Claude Jacquart derrière un ange.
Le visage du peintre Claude Jacquart derrière un ange.
Le roi David jouant de la lyre.
Le roi David jouant de la lyre.

La cathédrale Notre-Dame et la Révolution. Depuis la fin du XVIe siècle, Nancy voulait être une cité épiscopale, c'est-à-dire devenir le centre d'un évêché. Mais le refus du roi Henri IV (qui possédait Metz, Toul et Verdun) ajouté à la pression diplomatique qu'il exerça sur le pape Clément VIII avaient gelé la situation. En compensation, le pape proposa, à titre honorifique, la création d'un chapitre primatial. Le primat avait tous les attributs d'un évêque, mais sans l'évêché. Charles III, duc de Lorraine, accepta. La mort du roi Stanislas en 1766 et le rattachement de la Lorraine à la France changèrent totalement le contexte. En 1777, Nancy devint un évêché au même titre que Toul, Metz et Verdun. Le premier évêque fut Mgr de la Tour du Pin-Montauban, qui, privilège insigne, restait primat. La plupart des membres du chapitre épiscopal étaient des nobles, peu à cheval sur les rigueurs de leur charge, mais conscients de leur rang et très chatouilleux sur le respect qu'on leur devait. Ils vivaient dans le monde des privilégiés.
En 1789, la Révolution les ramena sur terre. Le 4 août, la Constituante vota la suppression de la dîme et le rachat des droits seigneuriaux. Conséquence : le chapitre cathédral de Nancy voyait fondre ses revenus. Le rouleau compresseur continua : le 2 novembre, les biens ecclésiastiques devenaient biens nationaux ; les titulaires de bénéfices ne percevraient plus à l'avenir qu'une pension payée par l'État. Tout le Haut-Clergé était frappé, à commencer par l'évêque-primat de Nancy et les chanoines du chapitre. En juin et juillet 1790, la Constituante discuta d'une Constitution civile du clergé. Après le vote final du 12 juillet, l'Église de France put faire les comptes : une cinquantaine de diocèses étaient supprimés ; les évêchés étaient regroupés en dix archevêchés ; curés, évêques et archevêques seraient maintenant élus par les citoyens. De plus, avant d'entrer en fonction, ils devaient prêter serment de fidélité à la nation, au roi et à la Constitution.
Le redécoupage avantagea Nancy au détriment de Toul. Mais c'était bien tout. Ce même mois de juillet 1790, si le roi approuva la Constitution civile, le pape informa secrètement Versailles qu'il la condamnerait. Le 27 novembre tomba la pomme de la discorde : l'obligation de prêter le serment de fidélité à la Constitution était étendue à tous les ecclésiastiques. C'en fut trop pour l'évêque de Nancy, Mgr de la Fare, qui choisit l'exil. Il fut remplacé par un oratorien parisien, le père Lalande, qui accepta le poste par «dévouement patriotique». Le 3 janvier 1791, un décret de la Constituante somma les ecclésiastiques de prêter serment sous vingt-quatre heures. Ce que la plupart des membres du clergé qui étaient députés à l'Assemblée refusèrent de faire. L'Église de France était maintenant coupée en deux : les réfractaires et les jureurs.
Le 1er octobre 1791, la Législative succéda à la Constituante. Le 29 novembre, un décret imposa aux prêtres réfractaires de prêter un serment civique sous peine d'être considérés comme suspects. Vint l'année 1792. Le rythme de la Révolution s'accéléra. Citons notamment : le 10 août, prise des Tuileries et massacre des gardes suisses ; début septembre, massacre des détenus des prisons parisiennes ; le 21, abolition de la royauté. La pression révolutionnaire sur l'Église s'accentua, mais le culte pouvait encore survivre. Toutefois, le 27 mai 1792, un décret de la Législative avait ordonné la déportation des prêtres réfractaires et, le 10 septembre, un autre réquisitionna tous les objets du culte en or et en argent. Le 21 septembre, la Convention succéda à l'Assemblée législative. Le 7 novembre, à la Convention où il venait d'être élu, Mgr Lalande, évêque de Nancy, renonçait à ses vœux et à ses fonctions. Dans la capitale de l'ancien duché, les révolutionnaires laissèrent éclater leur joie. Un drapeau tricolore fut dressé sur l'autel de la cathédrale Notre-Dame, par ailleurs totalement dépouillée de son aspect religieux. Le 20 novembre, 71 prêtres y apportèrent leurs lettres d'ordination. Déposées au centre de l'édifice, on y mit le feu sous les applaudissements des spectateurs. Puis le représentant du peuple, un dénommé Balthazar Faure, se saisit du calice de l'évêque et but à la santé de la République.
Depuis le décret du 27 mai pris par la Législative, la chasse aux prêtres réfractaires était ouverte. Le décret ordonnait leur déportation. Françoise Boquillon écrit : «Comme beaucoup d'autres, cinq membres du chapitre cathédral de Nancy furent arrêtés, puis conduits sur les pontons de Rochefort avant d'être embarqués sur le vaisseau Les deux associés. Un seul parmi eux échappa à la mort.» La cathédrale Notre-Dame devint temple de la Raison. Le culte de l'Être suprême y fut inauguré le 8 juin 1794. La chute du Robespierre ne fit pas disparaître les tensions ; la persécution continua. Le culte put reprendre, mais sous étroite surveillance. Seule la signature du Concordat en 1801 par le pape Pie VII et le premier Consul apaisa la situation.
Sources : 1) «La cathédrale de Nancy» par Françoise Boquillon, éditions Gérard Louis, 2012 ; 2) «Histoire et dictionnaire de la Révolution française, 1789-1799», Robert Laffont, collection Bouquins.

Le Père céleste
Le Père céleste dans la fresque de Claude Jacquart.
Vue partielle de la coupole avec la Vierge et saint Jean-Baptiste
Vue partielle de la coupole avec la Vierge et saint Jean-Baptiste.
La Vierge présente saint Sigisbert, placé sur sa gauche.
Vue partielle de la coupole avec le Père céleste, le Christ, la Colombe du Saint–Esprit et la Vierge
Vue partielle de la coupole avec le Père céleste, le Christ, la colombe du Saint-Esprit et la Vierge.
Pendentif de la coupole avec l'Évangéliste Marc et son lion (le fauve est vu depuis son arrière–train)
Pendentif de la coupole avec l'Évangéliste Marc et son lion
(Cas peu banal : le fauve, de couleur ocre est vu depuis son arrière-train).
Pendentif de la coupole avec l'Évangéliste Jean et son aigle
Pendentif de la coupole avec l'Évangéliste Jean et son aigle.
(Claude Jacquart, années 1720.)
TRANSEPT : LES CROISILLONS ET LEURS CHAPELLES
La chapelle du Sacré-Cœur dans le transept droit
La chapelle du Sacré-Cœur dans le croisillon droit du transept.
L'autel de la chapelle du Sacré-Cœur avec le tableau de Jean  Girardet
L'autel rocaille de la chapelle du Sacré-Cœur avec le tableau de Jean Girardet.
La chapelle Notre-Dame de Bonne-Nouvelle dans le transept gauche
La chapelle Notre-Dame de Bonne Nouvelle dans le transept gauche.

Notre-Dame de Bonne Nouvelle. Cette statue de la Vierge allaitante est datée du XIVe siècle par Françoise Boquillon dans son ouvrage sur la cathédrale de Nancy paru en 2012, mais datée du XVe par Pierre Marot dans son article pour le Congrès archéologique de France de 1933, ainsi que dans la note d'information affichée dans la chapelle. Elle se trouvait à l'origine dans la collégiale Saint-Georges, créée par le duc Raoul en 1339 à côté du palais ducal. Au début du XVIIIe siècle, un projet architectural important, lancé par le duc Léopold, entraîna la destruction de la collégiale. La statue prit alors place, en 1745, dans la cathédrale.
En 1792, la rage révolutionnaire ne l'épargna pas. La statue était sans doute trop lourde pour qu'un paroissien zélé la cachât chez lui comme ce fut le cas à l'abbatiale Saint-Philibert de Tournus pour la statue en bois de Notre-Dame la Brune. Néanmoins, à Nancy, des paroissiens ramassèrent les débris de la statue et les cachèrent. Comme à Tournus, ils ne sortirent de l'ombre qu'à la signature du Concordat et rapportèrent les morceaux au chapitre. La statue de Notre-Dame de Bonne Nouvelle présentait Marie allaitant son enfant. On la restaura au début du XIXe siècle selon les règles d'une pudeur que le passé ignorait : le sein nu de la Vierge fut martelé et remplacé par une tunique ciselée. La tête de l'Enfant-Jésus, qui avait été brisée, fut remise en place selon un axe horizontal. À l'origine, elle était penchée vers le sein nourricier. Source : Note d'information affichée dans la chapelle.

La Vierge allaitant, XIVe siècle dans la chapelle Notre-Dame de Bonne-Nouvelle
La Vierge allaitante, XVe siècle.
Chapelle Notre-Dame de Bonne Nouvelle.
La statue, endommagée à la Révolution, a été restaurée
au début du XIXe siècle.
LE CHŒUR DE LA CATHÉDRALE NOTRE-DAME
Vue d'ensemble du chœur.
Vue d'ensemble du chœur de la cathédrale Notre-Dame.
L'abside, de forme semi-circulaire est divisée en trois panneaux par des pilastres d'ordre corinthien.
Les boiseries du chœur ont été dessinées par Jules Boffrand en 1723 et sculptées par Chauvel, Mesmy et Dieudonné
Les boiseries du chœur ont été dessinées par Jules Boffrand
en 1723 et sculptées par Chauvel, Mesmy et Dieudonné.
«Le Couronnement de saint Sigisbert, roi d'Austrasie (634–656)» par Claude Charles, 1742
«Le Couronnement de saint Sigisbert,
roi d'Austrasie (634-656)»
par Claude Charles, 1742.
La Vierge dite de l'Archiconfrérie ciselée par César  Bagard (1669)
La Vierge dite de l'Archiconfrérie
ciselée par César Bagard (1669).
Elle vient de l'église des Carmes de Nancy, aujourd'hui détruite.
Le chœur ---»»»

Les boiseries entourent complètement le chœur
et le séparent des deux chapelles absidiales.
Le maître-autel est en marbre. Il a été réalisé en 1753
par P. Lannoy, marbrier à Lunéville.
Au fond du chœur, la cathédre du primat est
malheureusement toujours plongée dans la pénombre.
Médaillon de saint Pierre dans la boiserie
Médaillon de saint Pierre
dans les boiseries.
Haut-relief d'anges au-dessus du «temple grec» central
Haut-relief d'anges au-dessus du «temple grec» au centre de l'abside.

Le chœur est entouré de très belles boiseries dessinées par Jules Boffrand en 1723 et sculptées par Chauvel, Mesmy et Dieudonné. Sous la corniche saillante qui les surplombe, elles sont ornées de pilastres corinthiens. Sur les panneaux, on trouve des médaillons du Christ, de la Vierge, des apôtres et de huit autres saints. Les stalles qui les bordent se partagent en deux séries : trente-six stalles hautes et vingt-huit stalles basses. Au centre, au fond de l'abside, légèrement surélevée, se dresse la stalle du primat, couronnée d'un baldaquin. Alignée avec l'autel quand on se tient face au chœur, elle se cache malheureusement dans l'ombre.
L'autel de marbre polychrome a été exécuté en 1753 par P. Lannoy, marbrier à Lunéville. Encadrant le temple grec (voir ci-dessous) qui abrite une Vierge à l'Enfant due au sculpteur César Bagard, deux toiles du peintre Claude Charles (1661-1747) illustrent deux épisodes de la vie de saint Sigisbert, patron de la ville de Nancy. Même si Pierre Marot, dans son article pour le Congrès archéologique de 1933 se montre sévère et qualifie ces toiles de «médiocres productions», il faut rappeler que Claude Charles n'était pas un artiste de petit niveau. Dans son ouvrage sur la cathédrale, l'historienne Françoise Boquillon écrit que, à la cour de Lorraine, il développa une intense activité artistique : «décors de l'opéra et des châteaux ducaux, portraits, scènes mythologique et historiques, compositions religieuses illustrées notamment par les tableaux de la cathédrale consacrés à la vie de saint Sigisbert.»
Sources : 1) «Congrès archéologique de France, Nancy et Verdun, 1933», article de Pierre Marot ; 2) «La cathédrale de Nancy» par Françoise Boquillon, éditions Gérard Louis, 2012.

Le «temple grec» dans l'abside du chœur avec la Vierge dite de l'Archiconfrérie ciselée par César Bagard en 1669
Le «temple grec» dans l'abside du chœur avec la Vierge dite de l'Archiconfrérie ciselée par César Bagard en 1669.
«Saint Sigisbert servant les pauvres» par Claude Charles, 1742
«Saint Sigisbert servant les pauvres»
par Claude Charles, 1742.

L'historien Pierre Marot qualifie ces deux tableaux illustrant l'histoire de saint Sigisbert de «médiocres productions».

Le «temple grec». C'est avec dérision que l'historien Pierre Marot, en 1933, utilise ce terme pour décrire la niche où se trouve la belle statue de 1669 due à César Bagard. À l'origine, c'était la châsse de saint Sigisbert qui se tenait à cet endroit. Les reliques du saint, en tant que protecteur de la ville, avaient été transférées de l'abbaye Saint-Martin-lès-Metz à la cathédrale pour y être exposées à la vénération des fidèles. Les anges de la partie supérieure étaient là pour veiller sur le reliquaire.
Les reliques sont maintenant dans une chapelle latérale. En effet, en 1811, après les saccages de la Révolution, on a installé sous cette arcade un dôme supporté par six colonnes de marbre (le temple grec qualifié de «monument ridicule» par Pierre Marot) pour abriter la Vierge de César Bagard.
À noter que, dans son article pour le Congrès archéologique de France de 2006, l'historien Pierre Simonin parle, lui, d'un tempietto dont le style néo-classique s'oppose au baroque des anges du dessus.

Les boiseries entourent complètement le chœur et le séparent  des deux chapelles absidiales.
La croisée du transept et le chœur.
La croisée du transept et le chœur.
Sur la gauche, l'ombrelle à la fenêtre rappelle que la cathédrale Notre-Dame a reçu
les privilèges d'une basilique romaine en 1867 par décision du pape Pie IX.
LES CHAPELLES ABSIDIALES ET LEURS TABLEAUX
Chapelle absidiale gauche et tableau de l'Apothéose de saint  Sigisbert (Lejeune, 1776).
Chapelle absidiale gauche et tableau de l'Apothéose de saint Sigisbert (Lejeune, 1776).

«L'Apothéose de saint Sigisbert». Sigisbert, fils de Dagobert Ier et mort en 662 ,fut le premier roi d'Austrasie sous le nom de Sigisbert II. Laissant son épouse entrer au monastère, il soulagea la misère des pauvres et soutint l'Église, laissant une grande image de piété. Son corps fut transféré au monastère de Saint-Martin-lès-Metz. En 1552, les troupes du duc de Guise dévastèrent la région, provoquant la fuite des moines. Ceux-ci emportèrent les reliques et trouvèrent refuge au prieuré Notre-Dame de Nancy. En 1603, le prieuré fut vendu à la Congrégation Notre-Dame et les reliques rejoignirent les biens du chapitre primatial. Saint Sigisbert devint alors le second patron de la ville après la Vierge. Il était invoqué en cas de fortes intempéries. Source : «La cathédrale de Nancy» par Françoise Boquillon, éd. Gérard Louis, 2012.

Christ en croix de Ligier Richier, XVIe siècle dans la chapelle absidiale droite.
Christ en croix attribué à Ligier Richier,
XVIe siècle,
Chapelle absidiale droite.
«L'Apothéose de saint Sigisbert», détail.
«L'Apothéose de saint Sigisbert» par Lejeune (1776).
«L'Apothéose de saint Sigisbert» par Lejeune (1776).
Christ en croix de Ligier Richier, détail.
Christ en croix attribué à Ligier Richier,
XVIe siècle, détail.
«««--- «L'Apothéose de saint Sigisbert», détail.
Lejeune, 1776.
Chapelle absidiale droite (dite de la Congrégation).
Chapelle absidiale droite (dite de la Congrégation).
Les boiseries la séparent complètement du chœur.
«La Flagellation du Christ» par un élève de Claude Charles (milieu du XVIIIe siècle).
«La Flagellation du Christ»
par un élève de Claude Charles (milieu du XVIIIe siècle).
«L'Assomption» de Jean Girardet dans la chapelle absidiale droite.
«L'Assomption» de Jean Girardet dans la chapelle absidiale droite.
La Vierge terrassant le serpent, marbre, 1816.
La Vierge terrassant le serpent.
Marbre, 1816.
La Vierge terrassant le serpent, marbre, 1816, détail.
La Vierge terrassant le serpent.
Marbre, 1816, détail.

Statue de la Vierge. Malgré le symbole d'une mère de Dieu terrassant du pied le Mal réprésenté sous la forme d'un serpent, on ne peut qu'être impressionné par la douceur qui se dégage du visage de la Vierge. L'artiste (inconnu) propose ici un fort contraste entre le Bien et le Mal.

L'ORGUE DE TRIBUNE
L'orgue de tribune construit en 1757 par les frères Dupont sur un dessin de l'architecte Jennesson.
L'orgue de tribune construit en 1757 par les frères Joseph et Nicolas Dupont
sur un dessin de l'architecte Jean-Nicolas Jennesson.
Trophée avec des instruments de musique sur une tourelle.
Trophée avec des instruments de musique sur une tourelle.
L'ange souffleur sur la tourelle centrale.
L'ange souffleur sur la tourelle centrale.

L'orgue de tribune. Ce fort bel instrument du XVIIIe siècle occupe toute la largeur de la nef. Le buffet a été dessiné par l'architecte Jean-Nicolas Jennesson. Les sculptures sont l'œuvre de Mesny qui, par ailleurs, a pris une part dans la création des boiseries du chœur. Vanté par les brochures touristiques, le buffet d'orgue de la cathédrale de Nancy rivalise aisèment en beauté avec celui de l'église Saint-Étienne du Mont à Paris. À l'origine, le cartouche du fronton accueillait les armes du chapitre ainsi qu'une Annonciation. Évidemment, les armes n'ont pas survécu à la Révolution. En revanche, l'Annonciation s'y trouve toujours. Elle est assez modeste et il faut une paire de jumelles pour l'apercevoir. Elle est donnée ci-dessous à gauche.
Ce sont les frères Joseph et Nicolas Dupont, facteurs d'orgue à Malzéville (banlieue de Nancy) qui ont conçu l'instrument en 1757, mais pas dans sa totalité parce qu'il sera achevé par Vauthrin, l'un de leurs élèves. Françoise Boquillon, dans son ouvrage sur la cathédrale, indique qu'il a été restauré et augmenté en 1859 et 1861 par Cavaillé-Coll.
La façade comprend sept tourelles (photo ci-dessus), surmontées de trophées composés d'instruments de musique, d'un ange souffleur, ou de sculptures florales. Le positif compte cinq tourelles, elles aussi surmontées d'éléments décoratifs. «Avec 3810 tuyaux et 64 jeux, les grandes orgues de la cathédrale comptent aujourd'hui parmi les plus réputées de France», écrit Françoise Boquillon.
Source : «La cathédrale de Nancy» par Françoise Boquillon, éditions Gérard Louis, 2012.

L'Annonciation sculptée par Mesny dans le cartouche du fronton du buffet
L'Annonciation sculptée par Mesny dans le cartouche du fronton du buffet.
Au-dessous, les armes du chapitre ont été soigneusement retirées à la Révolution.
Détail du buffet de l'orgue de tribune : la décoration des tourelles du positif.
Détail du buffet de l'orgue de tribune : les tourelles du positif.
La nef et l'orgue de tribune vus de la croisée du transept.
La nef et l'orgue de tribune vus de la croisée du transept.

Documentation : Congrès archéologique de France, Nancy et Verdun, 1933, article de Pierre Marot
+ Congrès archéologique de France, Nancy et Lorraine méridionale, 2006, article de Pierre Simonin
+ «La cathédrale de Nancy» par Françoise Boquillon, éditions Gérard Louis, 2012
+ «Nancy, 1000 ans d'Histoire», éditions Place Stanislas
+ «Histoire et dictionnaire de la Révolution française, 1789-1799», Robert Laffont, collection Bouquins
+ brochure sur la cathédrale disponible dans la nef
+ divers panneaux d'information affichés dans la nef.
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