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Rentrer dans l'église Saint-Martin
donne une impression étrange : on se croirait dans un édifice
de la fin du XIXe siècle ! C'est neuf, c'est beau, c'est
propre. Et pourtant, l'édifice est très ancien.
Tout commence au XIIe siècle avec l'ordre des Antonistes,
un ordre religieux hospitalier voué aux soins des victimes
du Mal
des Ardents et du feu de Saint-Antoine. Avant même la
fondation de la ville, les moines font bâtir un hôpital
et une commanderie sur la rive droite de la Moselle. Rive droite
signifiait être dépendant du diocèse de Metz,
alors que la rive gauche où se trouve l'église Saint-Laurent
était rattachée au diocèse de Toul. La brochure
de l'Office de Tourisme indique que Saint-Antoine (première
dédicace de Saint-Martin) a été consacrée
en septembre 1335 par le vicaire général de l'évêque
de Metz. Dans son ouvrage sur les églises gothiques en Lorraine
(Lorraine gothique aux éditions Picard), l'historienne
Marie-Claire Burnand remet en question cette date, pour elle trop
ancienne par rapport au style de l'église. Le visiteur de
Saint-Martin ne pourra pas lui donner tort, tant l'édifice
paraît moderne ! Son style, ajoute-t-elle, est difficile à
dater car il allie le gothique rayonnant (remplage des baies) au
gothique flamboyant (nervures à pénétration).
Toujours est-il que, à la fin du XVe siècle, on travaillait
encore à la façade
de l'église... Avec son portail en retrait sur les deux tours,
son architecte, Jacquemin de Lenoncourt, fit preuve d'originalité.
C'est d'ailleurs lors de cette construction qu'on viendra le trouver
pour bâtir la façade de la cathédrale
de Toul. Saint-Martin reste «l'une des plus remarquables
constructions élevées en France par les Antonistes»,
lit-on dans la brochure de l'Office de tourisme.
L'année 1574 marque un tournant dans l'histoire de l'église.
C'est l'année de prise en charge par les Jésuites
de l'Université de Pont-à-Mousson, fondée deux
ans auparavant par le pape Grégoire XIII. Saint-Martin devient
l'église de l'Université de Lorraine. Les nouveaux
gestionnaires vont imprimer leur marque artistique dans la droite
ligne du Concile de Trente : enlèvement du jubé
pour que les fidèles puissent voir le déroulement
de l'office ; retrait de plusieurs mausolées ; plus tard,
transformation et embellissement du chur.
La Compagnie de Jésus est chassée de France en 1764 ;
la Lorraine intègre le royaume de Louis XV en 1766 ; les
Jésuites quittent la ville en 1768. Ils seront remplacés
par les moines Augustins qui ne toucheront pas à l'édifice
et à sa décoration. La seule marque de leur passage
sera de dédicacer la chapelle Saint-Antoine
à l'un des grands saints lorrains de leur ordre, Pierre Fourier.
En 1777, Saint-Martin devient la chapelle du collège et de
l'École Royale Militaire. En 1784, elle remplace l'église
paroissiale de la rive droite.
On possède peu de sources sur cette église, notamment
sur ses vitraux et leur histoire. Y a-t-il eu des vitraux Renaissance
au XVIe siècle? Mystère. Les vitraux
qu'on pouvait y voir au XIXe ont vraisemblablement sombré
dans les bombardements qui ont accompagné les durs combats
autour de la ville lors des deux conflits mondiaux. Le pont
Gélot, au pied de l'église, est un passage obligé
pour franchir la Moselle dans cette région. La IIIe armée
du général Patton dut batailler pendant quinze jours
avant de le franchir en 1944 car, une fois franchi, aucun obstacle
naturel ne s'oppose à l'entrée dans le département
de la Moselle. Et, depuis juillet 1940, la Moselle, c'était
le Grand Reich...
Les textes de cette page s'inspirent d'une étude de 1844,
réalisée par Victor de Sansonetti, ancien élève
d'Ingres. Bien qu'il se montre parfois très opposé
aux Jésuites et à leur style artistique, il n'en apporte
pas moins une information historique digne d'intérêt,
notamment celle sur l'incendie
de la flèche nord du 3 août 1623 qui a frappé
l'église et conduit à la construction de la chapelle
Saint-Antoine, aujourd'hui chapelle Saint-Pierre
Fourier. L'uvre artistique la plus importante de l'église
est la très belle Mise
au Tombeau, l'une des plus anciennes de la Lorraine (début
du XVe siècle). Elle est abondamment illustrée dans
cette page.
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Vue d'ensemble de l'église Saint-Martin. |
L'église Saint-Martin vue de la rive gauche
de la Moselle avec le pont Gélot. |
Le portail occidental (XVe-XVIe siècles). |
Portail néogothique sur le côté sud.
XIXe siècle. |
Les deux tours de l'église sont de style gothique flamboyant
(XVe siècle).
La hauteur des tours est de 38 mètres. |
La Charité de saint Martin, ronde-bosse d'Aimé de Lemud
au portail du côté sud, XIXe siècle. |
L'abside et le côté sud. |
Le couronnement de la tour sud est en gothique flamboyant. |
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Le tympan du portail occidental avec ses statues du XIXe siècle. |
Architecture
extérieure. L'église Saint-Martin
domine la Moselle de ses deux grandes tours gothiques.
C'est d'ailleurs le décor retenu par la manufacture
de Sèvres pour illustrer le département
de la Meurthe dans son service des Départements
qu'elle créa de 1824 à 1832. L'assiette
de cette vue traditionnelle de Pont-à-Mousson
est donnée plus
bas.
Si la construction de Saint-Martin a commencé
à la fin du XIIe siècle, les tours occidentales
et le portail qu'elles encadrent ont été
achevés au XVe dans le style gothique flamboyant.
L'auteur de la façade est Jacquemin de Lenoncourt,
qui a conçu également la façade
de la
cathédrale de Toul. Ces tours regorgent d'ornementations
flamboyantes au sein d'une conception artistique très
équilibrée. Dans son étude de l'église
Saint-Martin parue en 1844, Victor de Sansonetti nous
en apprend davantage. On sait ainsi que toutes les figures
qui ornaient le portail occidental ont été
détruites en 1791. Les figures actuelles viennent
d'autres monuments ou ont été refaites
au XIXe siècle. Point assez rare : les deux tours
s'avancent en saillie, laissant donc le portail en arrière
(photo plus
haut). D'une hauteur de trente-huit mètres,
elles ne diffèrent que par quelques détails.
Toutes deux sont carrées jusqu'à la corniche
située au niveau du pignon du portail, niveau
qui est aussi celui de la couverture de la nef. La tour
nord passe du carré à l'octogone, tandis
que la tour sud ne conserve que six pans. Rien ne manque
dans ce gothique flamboyant : clochetons, pinacles,
gargouilles, ogives lancéolées. De Sansonetti
nous apprend que les tours étaient jadis surmontées
de flèches en bois «qui pouvaient avoir
vingt mètres de hauteur», recouvertes d'ardoises.
La flèche nord, surmontée d'une croix,
fut détruite par le feu le 3 août 1623
(voir encadré
plus bas). Pour empêcher tout malheur de ce genre
et pour éviter que quelqu'un ne soit blessé
ou tué par sa chute, l'autre flèche fut
abattue en 1790. Plus loin dans sa note, de Sansonetti
réclame des travaux urgents sur la façade
: «le couronnement des tours a été
frappé de la foudre en 1803, elle a fait voler
en éclat les clochetons ; les ornements du portail
sont aussi dégradés ; de nombreuses niches
sont vides de statues, et l'il est affligé
de ces disparitions qui nuisent essentiellement à
l'aspect général de l'édifice.»
Sur le côté sud, le portail néo-gothique
en pierre jaune de Jaumont, est surmonté d'une
belle ronde-bosse illustrant le thème classique
de saint Martin partageant son manteau. Cette uvre
est de l'artiste mussipontain, Aimé de Lemud.
Ce portail a remplacé le précédent,
ouvert par les Jésuites au XVIe siècle.
Sources : 1) Dépliant touristique
sur l'église ; 2) L'Ancienne église
des Antonistes par Victor Sansonetti, Nancy, 1844
; 3) Lorraine gothique de Marie-Claire Burnand,
éditions Picard, 1989.
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Statues du XIXe siècle dans les ébrasements sud
du portail. |
Les voussures dans l'archivolte du portail
sont enrichies de statuettes du XIXe siècle. |
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Gargouille sur la tour sud.
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L'incendie
de la flèche nord du 3 août 1623.
Dans son étude de l'église Saint-Martin
parue en 1844, Victor de Sansonetti joint une longue
note de bas de page détaillant cet incident terrible
et ses conséquences inattendues sur l'architecture
de l'église : la présence de la chapelle
sud dédiée à saint Pierre Fourier,
mais primitivement dédiée à saint
Antoine.
Rappelons que, à la suite de la création
de l'Université de Pont-à-Mousson, les
Jésuites prennent possession de l'église
et de la gestion de la paroisse Saint-Antoine - en lieu
et place des Antonistes. Nous sommes en 1574 et les
nouveaux propriétaires ne vont pas tarder à
transformer l'ornementation de l'église selon
leurs goûts et leurs principes artistiques. Ce
qui est interprété par de Sansonetti,
trois siècles plus tard, comme une agression
envers l'ordre des Antonistes, voire comme un saccage
(retrait de plusieurs mausolées, transfert du
jubé vers le fond de l'église et refonte
de l'ornementation du chur). Déjà,
à l'époque, les rancurs s'accumulaient
contre ces Jésuites qui se croyaient tout permis.
Le commandeur de la Ferté, c'est-à-dire
le responsable de l'ordre, avait réparé,
visiblement par la manière forte, les injures
faites à son ordre religieux. Un procès-verbal
de son zèle vengeur fut dressé en 1603
(sans que l'auteur de l'article nous dévoile
son contenu).
Dans cette note, il est ensuite question d'un père
jésuite, Pierre Sinson, ancien élève
de l'Université de Pont-à-Mousson, entré
dans la Compagnie de Jésus en 1589. Il fut professeur
de philosophie pendant six ans dans cette même
université, puis chargé du ministère
de la prédication. Deux mois après la
publication de ce fameux procès-verbal, le père
Sinson eut une longue conversation nocturne avec une
ombre, ou plutôt un spectre de haute stature.
On ne connaît pas la teneur de ce dialogue, mais,
à partir de ce moment, le père fut frappé
d'un feu secret qui ne le laissa plus en paix. Était-ce
le feu de Saint-Antoine? Toujours est-il que, en guise
de remède, on l'expédia à la Flèche
où, deux ans plus tard, il mourut de ce mal mystérieux
et incurable.
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Évidemment, le bruit
de cet événement se répandit ;
on demandait des détails ; on s'interrogeait
; on pointait du doigt l'endroit dans le cloître
où s'était tenue cette étrange
conversation. Le recteur de l'Université avait
bien rencontré le père Sinson avant son
départ, mais ce dernier lui avait dit qu'il allait
être effrayé par «les choses terribles
et épouvantables qu'il allait lui raconter».
Et on en était resté là... De qui
était cette ombre? Assurément, ce n'était
pas celle d'un jésuite. Les Antonistes étaient
convaincus que c'était celle de l'abbé
de Saint-Chaumont, ancien chef de l'ordre, voire celle
de saint Antoine lui-même qui venait se plaindre
de l'abolition de son culte dans une église qui
lui était auparavant dédiée. Les
Jésuites, de leur côté, y voyaient
l'existence d'un ennemi sournois qui travaillait contre
eux...
Les malheurs qui frappèrent l'Université
de Pont-à-Mousson dans les vingt années
suivantes justifièrent, avec le recul, cet angoissant
pronostic : les bâtiments subirent quatre incendies,
la plus terrible étant celle du 3 août
1623.
Lisons maintenant ce qu'écrit de Sansonetti dans
son récit tiré d'une relation du père
Abram, historien de l'Université et du collège
de la ville de Pont-à-Mousson : «Les P.
Jésuites venaient de célébrer avec
beaucoup de magnificence la fête de la canonisation
de saint Ignace de Loyola [fondateur de l'ordre des
Jésuites] et de saint François Xavier
[par le pape Grégoire XV, le 12 mars 1622]. La
fête avait duré huit jours. Le 3 du mois
d'août, ils étaient allés à
leur maison de campagne en récréation,
mais leur joie fut troublée par un incendie subit
et extraordinaire qui (...) consuma, de haut en bas,
la flèche d'une des tours et le toit du grand
logement que l'abbé Théodore de Saint-Chaumont
avait fait bâtir, et dans lequel les Jésuites
avaient leur bibliothèque. Le feu parut en même
temps en trois endroits différents et assez éloignés
les uns des autres. Pendant l'incendie on vit des corbeaux
monstrueux qui
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Gargouille sur la tour sud. |
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Gargouille sur la tour sud.
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s'élevant de la vigne
qui se trouvait au milieu des bâtiments et volant
autour du feu avec des cris extraordinaires, semblaient
applaudir à l'incendie. Plusieurs personnes dignes
de foi assurèrent qu'elles avaient vu au milieu
des flammes qui embrasaient la tour, un spectre qui
regardait en bas, comme s'il eût été
à une fenêtre. Ce qu'il y eut de plus extraordinaire,
c'est que le même jour, avant que la nouvelle
de cet incendie eut pu parvenir à Metz, on disait
que les Jésuites avaient fait des feux de joie
à l'occasion de la fête ; mais que bientôt
les démons auraient leur tour. À Nancy,
le bruit était public sur ce point, et les enfants
disaient hautement que les deux tours des Jésuites
étaient réduites à une seule. À
Toul, on disait le même jour à deux heures
après-midi, et l'incendie n'eut lieu qu'à
cinq heures du soir, que la maison des Jésuites
était en feu. Les prodiges ne cessèrent
pas quand le feu fut éteint, car pendant la nuit,
au rapport, on vit des flambeaux allumés portés
par une main invisible autour de la maison.»
De Sansonetti poursuit : «Pour terminer, ajoutons
que le P. Abram semble reconnaître lui-même
que saint Antoine n'était pas étranger
à tout cela. Ses confrères en furent tellement
persuadés que, par un devoir de religion, autant
que par un motif d'intérêt, ils prirent
la résolution de rétablir le culte de
saint Antoine dans leur église. Ils firent en
effet construire la chapelle qu'on voit encore aujourd'hui,
et qui est connue sous le nom de chapelle des saintes
reliques, et la fête de saint Antoine fut honorée
tous les ans par une suspension de toutes les études.
Depuis ce temps, aucun accident n'est arrivé
à l'Université. Ainsi s'est trouvé
justifié de nouveau le vieil adage que le cardinal
Baronius rapporte sur l'année 1095 de ses annales
: Que jamais personne n'attaque impunément ce
qui appartient à saint Antoine. Impune nemo
peccat in Antonium.»
Et la note de bas de page se termine par ces mots de
Victor de Sansonetti : «J'ai rapporté ces
faits parce qu'ils donnent une idée de la direction
des esprits à cette époque.» C'est
pour la même raison qu'ils sont rapportés
dans cette page Web...
La chapelle des saintes reliques est l'actuelle chapelle
Saint-Pierre-Fourier, anciennement chapelle Saint-Antoine.
Source : L'Ancienne église
des Antonistes par Victor de Sansonetti, Nancy,
1844.
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Pont-à-Mousson, l'église Saint-Martin et le pont Gélot.
Illustration du département de la Meurthe,
Manufacture
de Sèvres, Collection des Départements
de France, années 1820. |
Le roi David et sa lyre
dans une voussure du portail,
XIXe siècle. |
Vierge à l'Enfant
au-dessus du tympan du portail,
XIXe siècle. |
LA NEF DE L'ÉGLISE
SAINT-MARTIN |
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L'élévation est sur trois niveaux avec un faux triforium
donnant sur les combles. Ici, l'élévation du côté
nord. |
Archétype des vitraux modernes
de la nef. Atelier inconnu. |
Plan de l'église Saint-Martin.
Longueur : 48,3 mètres ; largeur : 18,0 mètres. |
Clé de voûte dans un bas-côté :
Colombe pascale et moines en prière d'action de grâce. |
La chaire à prêcher date de1739. |
Saint Matthieu dans un panneau de la cuve de la chaire (1739). |
La Présentation au Temple
Vitrail moderne près de la chapelle abisidiale de la
Vierge. |
La Célébration de la messe
Vitrail contemporain. Maître verrier inconnu. |
Les
gisants (suite et fin).
---»» du XIIe siècle que Saint-Martin
(alors Saint-Antoine) fut édifiée par
les Antonistes. De Sansonetti ajoute : «Ce prince
s'était toujours montré le zélé
protecteur de nos religieux, leur avait accordé
divers privilèges, et, sans doute, ils se seront
crus obligés de lui témoigner leur reconnaissance
en rendant hommage à sa mémoire, par l'érection
d'un monument surmonté de sa statue. Peut-être
aussi que les restes du comte de Bar auront pu être
pieusement recueillis par les siens et transportés
dans ses états. Il est même présumable
qu'il aura voulu être enseveli dans l'église
enrichie tant de fois par ses bienfaits.»
Victor de Sansonetti nous apprend aussi qu'il y avait
autrefois, dans le chur de l'église, un
remarquable mausolée érigé en mémoire
du commandeur de Saint-Chaumont. Ce haut personnage,
nommé abbé général de l'ordre
des Antonistes en 1495, avait noué des liens
d'amitié avec Charles Quint, François
Ier et les papes Léon X et Clément VII.
Il fut aussi chef du conseil du duc Antoine de Lorraine
et reçut la dignité de commissaire apostolique
contre les hérétiques. Il exerça
ce pouvoir en luttant contre l'hérésie
dans la ville de Metz et mourut à Nancy
en décembre 1527. «Son corps fut transporté
dans l'église de la commanderie de Pont à
Mousson, écrit de Sansonetti, où on lui
éleva un superbe mausolée au milieu du
chur.» Il ajoute que ce monument - avec
d'autres, a disparu «soit par le fait des Jésuites,
soit par les suites de la révolution de 1789.»
Sources : 1) Dépliant touristique
sur l'église ; 2) L'Ancienne église
des Antonistes par Victor Sansonetti, Nancy, 1844.
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Architecture
intérieure. À l'origine, les
deux chapelles latérales n'existaient pas (voir
plan ci-contre). De la sorte, le plan de l'église,
où l'on remarque un transept non saillant, était
très simple. On peut donc présenter l'architecture
intérieure de deux manières : comme une
nef à huit travées (en incluant l'avant-nef)
terminée par un chur et deux absidioles
[choix de Victor de Sansonetti dans son étude
de 1844], ou bien comme une nef à quatre travées,
un transept non saillant, puis un chur à
trois travées terminé par une abside flanquée
de deux absidioles [choix de M.-C. Burnand et choix
traditionnel des historiens]. La volonté de présenter
l'église comme une nef à huit travées
est renforcée par l'identité de l'élévation
entre la nef et les travées du chur, si
bien que l'on ne sait plus trop où s'arrête
la nef et où commence le chur. L'élévation
est à trois niveaux : grandes arcades, faux triforium
et grandes fenêtres. On remarque, comme bien souvent
en Lorraine, que rien ne s'oppose à la montée
des colonnes vers la voûte : il n'y a aucun chapiteau
dans l'église Saint-Martin.
Le mode de jonction de toutes les retombées est
la pénétration, ce qui garantit un aspect
assez aérien à l'édifice. On n'y
note aucune lourdeur. Le triforium est qualifié
de «faux» parce qu'il correspond aux combles
au-dessus des bas-côtés au lieu d'apparaître
comme creusé dans la pierre. Il s'ouvre sur la
nef par une série de quatre arcades regroupées
par travée. Ces arcades ne possèdent pas
non plus d'éléments ornementaux pour les
alourdir.
Les baies des fenêtres hautes laissent une large
place au mur gouttereau. Elles possèdent deux
lancettes à redents, chapeautées par deux
trilobes et un quadrilobe (voir vitrail ci-dessus à
droite), ce qui correspond à un réseau
de type rayonnant. Les baies du chur suivent la
même composition.
La voûte de la nef, sur croisées d'ogives,
est tenue par des doubleaux très aigus, qui reprennent
la finesse de l'ensemble de l'architecture. Les nervures
retombent en pénétration sur les colonnes
semi-engagées qui s'élèvent depuis
le sol sans aucune interruption.
Sources : 1) Lorraine gothique
de Marie-Claire Burnand, éditions Picard, 1989
; 2) L'Ancienne église des Antonistes
par Victor de Sansonetti, ancien élève
d'Ingres, Nancy, 1844.
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Chemin de croix Station III :
Jésus tombe sous le poids de la croix. |
«La Tentation du Christ au désert»
Tableau anonyme ou copie. |
La
chaire à prêcher. Cette
très belle chaire de 1739 pourrait être
qualifiée de made in Pont-à-Mousson.
En effet, elle a été dessinée
par un moine de l'abbaye
des Prémontrés, Thomas Rossi,
puis exécutée par deux sculpteurs
de la ville, Mangin et Chardard-Dupuis. Comme
il est de tradition, les panneaux de la rampe
et de la cuve représentent les évangélistes
et le Bon Pasteur. Un autre panneau représente
les instruments liturgiques. L'abat-son est dominé
par une statue du Christ ressuscité.
Source : dépliant
sur l'église.
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Saint Luc et son taureau dans un panneau de la cuve
de la chaire à prêcher (1739).
Il tient un médaillon avec un portrait car saint
Luc
est le patron des peintres. |
Archétype des vitraux contemporains de la nef et
du transept.
Est-ce la griffe du maître verrier Sylvie Gaudin
? |
Les
gisants. Les deux gisants de l'église
Saint-Martin (photo ci-contre) ont une histoire.
Victor de Sansonetti, «ancien élève
de M. Ingres» nous la donne dans son étude
parue en 1844. Il y avait devant le Sépulcre
une pierre tombale reposant à la fois sur
des colonnes et sur la partie basse de statues
mutilées. Cette pierre cachait deux statues : celle
d'un chevalier et celle d'une femme - des statues
que personne n'avait jamais vues dans l'église,
précise notre auteur.
C'est Victor de Sansonetti lui-même qui
demanda au curé de la paroisse, un certain
Bastien, de disposer, dans l'entrée de
l'église, cette fameuse pierre tombale
sur ses colonnes et de placer dessus les deux
statues. Ces deux gisants se trouvent maintenant,
dans le bas-côté nord, sous un gable
flamboyant, à l'emplacement de l'ancienne
entrée du cloître.
Qui sont-ils ? Sur la statue de femme, les sources
convergent. Il s'agirait de Bonne de Bar,
fille du duc Robert et de Marie de France. Elle
fut l'épouse de Valérian III de
Luxembourg et mourut à Pont-à-Mousson
en 1436. La tête de son gisant est entourée
d'un voile qui retombe sur les épaules.
Pour la statue d'homme, le dépliant touristique
de l'Office de tourisme parle succinctement de
Louis de Mousson, comte de Bar, revêtu
de l'armure du XIIIe siècle. En revanche,
Victor de Sansonetti est plus prolixe. Il constate
d'abord, d'après le costume sculpté,
que le personnage doit être du XIIe siècle
et mort à la guerre. En effet, «il
a la lance au poing, il est couvert de maille
avec la coiffe de fer, telle qu'on la portait
à l'époque, et pour dernière
marque, un lion est à ses pieds.»
Après avoir rejeté la possibilité
que ce soit Louis d'Anjou, marquis du Pont et
second fils du roi René, qui ne vécut
que vingt ans, Victor de Sansonetti retient comme
hautement probable que ce soit Henry, comte
de Bar, «qui vivait à la fin
du onzième siècle et qui mourut
à la bataille de Gaza en 1239» !
«Qui vivait à la fin du douzième
siècle» serait plus conforme à
la longévité humaine...
Rappelons que c'est à la fin --»»
suite à gauche.
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Clé de voûte avec blason. |
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Élévations du côté sud entre
le transept et le chur.
Les jonctions en pénétration jouent un rôle
essentiel
dans la légèreté architecturale de
l'église. |
«L'Annonciation»
Tableau anonyme ou copie. |
Extrait d'un vitrail contemporain, partie haute.
La scène est-elle la mort du roi alaman à
la bataille de Tolbiac en 496 ? |
Extrait d'un vitrail contemporain, partie basse.
La scène représente-t-elle la demande de
baptême de Clovis
après sa victoire à Tolbiac en 496 ? |
Les
vitraux. Ils sont tous modernes, et
connaître le nom des ateliers qui les ont
créés semble tâche impossible
: aucune signature n'est visible. La plupart représentent
des formes géométriques. On remarquera
néanmoins la proximité entre le
vitrail contemporain ci-contre (archétype
des vitraux de la nef) et certains vitraux de
l'église parisienne de Saint-Gervais-Saint-Protais
réalisés par l'atelier de Sylvie
Gaudin au XXe siècle.
L'église Saint-Martin possède quelques
vitraux historiés. Ils illustrent le sacrement
de la messe (voir à gauche) et, peut-être,
la bataille de Tolbiac ainsi que le baptême
de Clovis (donnés ci-dessus). Enfin, le
chur est enrichi de sept
grandes verrières représentant,
dans leur partie centrale, des saints et des saintes.
Leur sont adjoints, dans les parties hautes et
basses, des anges souffleurs, des anges en prière
ou des anges bénissant. La baie axiale
(baie n°0) accueille l'image traditionnelle
de saint
Martin partageant sa tunique.
Dans son étude de 1844, Victor de Sansonetti
nous donne quelques informations sur le passé
de la vitrerie dans l'église. Il écrit
: «Les vitraux de couleur qui existaient
primitivement, ont tous disparu. Le seul qui reste
et qui se trouve au fond du sanctuaire y a été
placé par les Jésuites ; il représente
saint Ignace et saint François Xavier ;
il est très mauvais de style.» Ce
vitrail ayant disparu, il est difficile de porter
un jugement sur cet avis péremptoire. Notons
seulement que l'auteur de l'étude est animé
d'un violent parti pris anti-jésuite. De
Sansonetti indique d'ailleurs que l'on voit encore,
dans beaucoup de fenêtres, (en 1844) le
«T, arme des Antonistes».
Source : L'Ancienne église
des Antonistes par Victor de Sansonetti, ancien
élève d'Ingres, Nancy, 1844.
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Les deux gisants dans leur enfeu. |
Gisants : Louis de Mousson (ou bien Henry, comte de Bar)
et Bonne de Bar. |
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LA CHAPELLE LATÉRALE
NORD SAINT-FRANÇOIS-XAVIER |
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La chapelle Saint-François-Xavier
accueille dans son entrée les fonts baptismaux. |
«Saint François-Xavier donne le baptême à la reine
de Ternate»
Giovanni Battista Gaulli (1639-1709)
dit Le Baccicio. |
La
chapelle Saint-François-Xavier. Elle
a été élevée au XVIIIe siècle
par les Jésuites, en l'honneur du grand missionnaire
que fut François Xavier. Comme on le voit sur
la photo à gauche, elle possède un grand
retable de marbre qui incarne toute l'austérité
du lieu. Sa pièce maîtresse est le tableau
de l'autel dû au Baccicio, de son vrai
nom Giovanni Battista Gaulli (1639-1709), qui s'inscrit
dans la lignée du Bernin et de Pierre de Cortone.
Le tableau représente le baptême de la
reine du Ternate par François Xavier (Ternate
est un territoire des Moluques dans l'Indonésie
actuelle).
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Monument funéraire d'Esther d'Apremont, époque
Renaissance.
L'inscription est entourée des statues
de la Chasteté et de l'Espérance. |
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LA CHAPELLE LATÉRALE
SUD SAINT-PIERRE-FOURIER (ex CHAPELLE SAINT-ANTOINE) |
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La chapelle Saint-Pierre Fourier sans son tableau central. |
Autel de sainte Catherine dans la chapelle Saint-Pierre Fourier. |
Le lanternon de la voûte
de la chapelle Saint-Pierre Fourier. |
La
chapelle Saint-Pierre-Fourier. Précisons
tout de suite que, dans la photo ci-dessus, la
toile du retable est manquante. Cette chapelle
a été construite, selon les sources,
vers 1623-1624 ou en 1629. Les Jésuites,
qui prirent possession de l'église en 1574
et qui ne tardèrent pas à la remanier
selon leurs canons artistiques, érigèrent
cette petite chapelle en réparation à
Saint-Antoine pour avoir fait disparaître
tout ce qui rappelait les Antonistes (voir plus
haut l'encadré sur l'incendie du 3
août 1623). Le style est celui de la Renaissance
tardive, un style rare en Lorraine. La marque
principale en est le contraste entre le marbre
noir des colonnes et la pierre de Sorcy. On note
également la présence d'une belle
voûte à lanternon.
Dans son étude de 1844, Victor de Sansonetti
nous apprend que la dépense, qui s'éleva
à 1500 louis d'or, fut entièrement
réglée par Jean Cheminot, bourgeois
de Pont-à-Mousson. De Sansonetti ajoute
: «Il était conseiller à l'hôtel
de ville et d'une si grande modestie qu'il ne
voulut pas permettre que son nom ni ses armes
parussent dans la chapelle, quoiqu'il y eut choisi
sa sépulture. Il mourut en 1630.»
En 1764, Louis XV chassa la Compagnie de Jésus
de tout son royaume et, en 1766, à la mort
du roi Stanislas, la Lorraine devint française.
À Pont-à-Mousson, les chanoines
réguliers de Saint-Augustin vinrent remplacer
les Jésuites en 1768. Ils modifièrent
la dédicace de la chapelle qu'ils dédièrent
à saint Pierre Fourier (1565-1640), réformateur
de leur ordre, grande figure de la Lorraine et
ancien élève de l'Université
de Pont-à-Mousson.
Sources : 1) Dépliant
touristique sur l'église ; 2) L'Ancienne
église des Antonistes par Victor de
Sansonetti, Nancy, 1844.
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Saint Roc et son chien
à l'entrée de la chapelle Saint-Pierre Fourier,
XVIIe siècle. |
Sainte Catherine par Jean Le Clerc
(années 1630)
dans un médaillon de la chapelle. |
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LA MISE AU TOMBEAU
DU XVe SIÈCLE |
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La Mise au tombeau date du début du XVe siècle.
Elle n'a pas quitté son enfeu depuis sa création au
XVe siècle.
La très belle tête du Christ rappelle l'art de Claus
Sluter ---»»» |
Saint Jean dans la Mise au tombeau. |
Nicodème dans la Mise au tombeau. |
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La mise
au tombeau. L'église Saint-Martin peut s'enorgueillir
d'une magnifique Mise au tombeau, un monument du XVe siècle
qui apparaît très compact dans un enfeu dont
la voûte est enrichie de nombreux angelots.
Cette uvre compte treize personnages, vingt-et-un si
l'on ajoute les angelots. Aux huit personnages traditionnels
(le Christ, Nicodème, Joseph d'Arimathie, Marie, Jean,
Marie-Madeleine et deux saintes femmes), il faut en effet
ajouter deux anges debout, tenant chacun une croix, et les
trois soldats romains du premier plan, représentés
endormis.
Ce sépulcre, sculpté entre 1425 et 1430
pour le tombeau de Baldemar-Johannis de Biebelnheim qui était
commandeur de l'ordre des Antonistes, n'a jamais quitté
le cadre où il se trouve. On lit dans le dépliant
touristique sur l'église que le style reflète
l'influence d'un atelier de Prague, proche des Parler, sculpteurs
du XVe siècle. Cette marque est bien visible au niveau
des drapés, des chevelures, des barbes et des rides.
On dénote aussi l'influence de la Bourgogne et de Claus
Sluter, notamment dans la très belle tête de
Christ, donnée ci-dessus.
Les personnages qui se tiennent debout, ainsi que le Christ
mort, appartiennent au gothique. Seuls les soldats romains
endormis annoncent le style nouveau de la Renaissance et celui
de Ligier Richier.
Sources : 1) Dépliant touristique
sur l'église ; 2) Lorraine
gothique de Marie-Claire Burnand, éditions Picard,
1989.
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«««---
Le Christ et les soldats romains dans la Mise au tombeau.
Le style des soldats romains annoncent la Renaissance. |
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Un soldat romain endormi. |
Soldats romains endormis. |
La Mise au tombeau avec l'ensemble de la voûte peuplée
d'anges. |
Joseph d'Arimathie
devant le Christ mort ---»»»
À sa droite, un ange tient la croix et porte les
clous de la Passion. |
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La Vierge et saint Jean dans la Mise au tombeau. |
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LE CHUR
DE L'ÉGLISE SAINT-MARTIN |
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Le chur de l'église Saint-Martin.
À gauche, la chapelle absidiale Saint-Vincent de Saragosse. |
Le chur.
Lors de la construction de l'église par les Antonistes,
le chur fut laissé avec ses arcades gothiques.
Il en fut de même dans les deux absidioles nord et sud.
Quand les Jésuites arrivèrent en 1574, à
l'occasion de la création de l'Université, ils
eurent en tête d'appliquer leurs principes artistiques
dans ce qui était devenu «leur» édifice
de culte.
Si le jubé fut transféré vers le fond
de la nef, le chur fut complètement transformé.
Cet embellissement (n'en déplaise aux Antonistes) eut
lieu aux XVIIe et XVIIIe siècles. Une décoration
de pierre et de stuc, aménagée du sol jusqu'à
la base des fenêtres, vint recouvrir le bas des arcades
dans le chur et les deux absidioles. Un autel monumental
en marbre fut installé dans le sanctuaire.
La photo ci-dessus montre que le style appliqué par
les Jésuites au XVIIIe siècle est le style
pompadour, un style qui s'est répandu entre 1750
et 1774 et où les excès de la rocaille ont disparu.
Ce style a précédé le style Louis XVI,
plus sobre.
Chaque pan du chur heptagone reçoit un tableau
illustrant la vie de Jésus : Nativité, Adoration
des mages, Présentation au temple, Cène, Résurrection,
Ascension et Pentecôte. Ces tableaux sont attribués
à Claude Charles et Jacques Durant, peintres lorrains
à l'époque du roi Stanislas.
La partie haute du chur ajoute à la beauté
de l'ensemble : six statues de saints et de martyrs jésuites
entourent celles des apôtres Pierre et Paul, situées
de part et d'autre de la baie axiale. Parmi ces grandes figures
de la Compagnie de Jésus, saint Ignace de Loyola et
saint François Xavier sont les plus connus. Les autres
sont plus difficilement identifiables. Entre les statues,
au bas des verrières, se trouvent les châsses
dorées qui contiennent les reliques attribuées
à l'église Saint-Martin au temps des Antonistes.
Une photo donnée plus
bas donne une vue complète de ce très beau
chur.
Dans son étude parue en 1844, Victor de Sansonetti
tire à boulets rouges sur cet aménagement. Il
parle de «restauration à jamais déplorable»
et de «chur complètement dégradé».
Il reproche aux tableaux de cacher «les ogives qui formaient
le pourtour du sanctuaire». Il faut reconnaître
que cette opinion est assez étonnante.
La médisance à l'égard des Jésuites
semblait, à l'époque, si prononcée que
de Sansonetti nous apprend qu'un bruit courait selon lequel
les Antonistes, lors de la construction, auraient prolongé
les bas-côtés autour du chur. Ce qui revient
à créer une sorte de déambulatoire. Les
Jésuites auraient donc cassé ce pourtour et
interrompu les nefs latérales pour construire les chapelles
absidiales ainsi qu'une sacristie. Malgré son opposition
farouche aux choix artistiques des Jésuites, de Sansonetti
doute fortement de cette histoire. Il fait remarquer que l'architecture
du chur et des chapelles est la même, «ce
qui le prouve, c'est un reste
d'armoiries des comtes de Bar qui se trouve à la
voûte de la chapelle gauche, en regardant le chur»,
c'est-à-dire la chapelle Saint-Vincent
de Saragosse. De Sansonetti conclut par cette réflexion
assassine : «Ils [les Jésuites] ne se seraient
pas fait scrupule de construire ces chapelles dans un autre
style» ! La clé
de voûte de la chapelle Saint-Vincent
de Saragosse porte en effet un blason avec les fameuses
armoiries. Cette clé ayant été restaurée
et repeinte, il est maintenant difficile de l'attribuer au
XIIIe ou au XIVe siècle.
Source : L'Ancienne église
des Antonistes par Victor de Sansonetti, Nancy, 1844.
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Statue d'un prélat jésuite dans le chur. |
Statue de saint Paul
à côté de la baie axiale du chur. |
Un saint Jésuite portant l'Enfant-Jésus.
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Un saint jésuite. |
Statue de saint Ignace de Loyola dans le chur. |
Le Couronnement de la Vierge à la clé de voûte
du chur. |
La Cène, détail d'un tableau du chur, XVIIIe siècle. |
«L'Adoration des mages»
Tableau dans le chur, XVIIIe siècle. |
Saint Michel archange et sainte Marguerite
Extrait du vitrail de la baie n°3 dans le chur. |
«L'Ascension»
Tableau dans le chur, XVIIIe siècle. |
Saint Bernard de Clairvaux
Extrait du vitrail de la baie n°6
dans le chur. |
Les statues et les reliquaires dorés ornent le second niveau
du magnifique chur de Saint-Martin. |
«La Pentecôte»
Tableau dans le chur, XVIIIe siècle. |
Saint Sébastien et saint Vincent de Paul
Extrait du vitrail de la baie n°2 dans le chur. |
«La Résurrection», détail.
Tableau dans le chur, XVIIIe siècle. |
Sainte Nicolas et sainte Thérèse de l'Enfant-Jésus.
Extrait du vitrail de la baie n°4 dans le chur. |
Les anges dans la partie
basse
du vitrail de la baie n°0 ---»»» |
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La Charité de saint Martin.
Détail du vitrail de la baie axiale (n°0) dans le
chur. |
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Le chur et l'abside.
Même si les vitraux sont modernes, cette photo donne un
bon aperçu
du travail artistique des Jésuites au XVIIIe siècle
dans l'église Saint-Martin. |
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Le chur, de style pompadour, tel qu'il a été conçu
par les Jésuites.
Le maître-autel, en marbre, date du XVIIIe siècle. |
LES CHAPELLES
ABSIDIALES NORD ET SUD |
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Chapelle absidiale sud de la Vierge. |
John Ingram et saint Pierre Fourrier dans le vitrail de la baie
n°1. |
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Statue de la Vierge à l'Enfant, détail.
Chapelle absidiale sud de la Vierge. |
Chapelle absidiale nord Saint-Vincent de Saragosse.
La décoration en pierre et stuc des chapelles absidiales
datent de l'époque des Jésuites. |
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LE JUBÉ
ET L'ORGUE DE TRIBUNE |
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L'orgue de tribune date de 1704
Le garde-corps de l'ancien jubé a été cassé
pour faire passer le positif. |
La Rose de la façade, détail. |
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La nef et l'orgue de tribune avec l'élévation
nord. |
Le
jubé et l'orgue de tribune.
Le premier orgue de l'église Saint-Martin,
installé par les Antonistes, se dressait en nid
d'hirondelle à la deuxième travée
de la nef. Le grand orgue actuel le remplaça
en 1704. Il a été créé par
le facteur Claude Legros de Metz. L'église Saint-Pierre
à Caen
donne l'exemple d'un orgue moderne installé en
nid d'hirondelle sur un côté de la nef.
Le jubé créé par les Antonistes
se dressait jadis à l'entrée du chur.
Les Jésuites, arrivés en 1574 lors de
la fondation de l'Université, appliquèrent
les décisions du Concile de Trente : on le démonta
afin que le maître-autel fût visible par
les fidèles lors de l'office. Plus tard, il fut
replacé au fond de la nef et servit de tribune
au grand orgue.
Le jubé comprend trois arcs en anse de panier
surmontés d'une corniche garnie de feuilles et
de fruits sculptés. Le tout est coiffé
d'un très élégant garde-corps ajouré.
On voit ci-dessous une vue d'ensemble de ce jubé.
La partie centrale a été cassée
pour faire passer le positif du grand orgue. Le jubé
était orné de seize statues de prophètes,
disparues à la Révolution. Il ne reste
que les socles. Il subsiste néanmoins quatre
petites statues dans les niches entre les arcades (voir
plus
bas). Elles ne sont sûrement pas d'origine
car leur taille ne correspond pas à la hauteur
des niches. Suite plus bas ---»»
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Le jubé, le positif du grand orgue et l'entrée
principale de l'église. |
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L'Ange souffleur sur la tourelle médiane de l'orgue. |
L'ange à l'orgue portatif dans un écoinçon du
jubé.
Les anges entre les arcades datent de la construction
du jubé par les Antonistes (XIVe siècle). |
Détail de l'ornementation Renaissance du jubé
avec l'ange au hautbois.
Les seize statues de prophètes qui ornaient le garde-corps
ont disparu à la Révolution. Il ne reste que les
socles. |
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Le
jubé et l'orgue de tribune (suite et fin).
---»» En revanche, les
quatre anges musiciens au-dessus des arcades sont toujours
présents et bel et bien d'origine. On voit de
gauche à droite : un ange à l'orgue portatif
(ci-contre), un ange au hautbois (ci-dessous), un ange
avec un instrument désigné comme «monocorde
à deux cordes» et, enfin, un ange à
la trompe marine. On retrouve deux autres anges musiciens
(non donnés ici) sur les deux piliers de la première
travée de la nef : ils marquent la position du
jubé lors de sa construction par les Antonistes.
Sources : 1) Pont-à-Mousson,
Cur de Lorraine, Église Saint-Martin,
dépliant de l'Office de Tourisme ; 2) Lorraine
gothique de Marie-Claire Burnand, éditions
Picard, 1989.
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L'ange au hautbois dans les arcades du jubé. |
Statue de saint Marc et son lion
dans les niches entre les arcades. |
Sainte Véronique avec son voile
dans les niches entre les arcades. |
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La nef et l'orgue vus depuis le chur. |
Documentation : «Pont-à-Mousson,
Cur de Lorraine, Église Saint-Martin», brochure
de l'Office de Tourisme
+ «Lorraine gothique» de Marie-Claire Burnand, éditions
Picard, 1989
+ «Dictionnaire des églises de France», éditions
Robert Laffont, 1971
+ «L'Ancienne église des Antonistes» par Victor
de Sansonetti, ancien élève d'Ingres, Nancy, 1844. |
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