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Page créée en nov. 2019
Statue de sainte Anne, XVIe siècle

En Lorraine, Châtel-sur-Moselle est une petite ville, au nord d'Épinal, très riche en Histoire. Les ruines de son ancien et impressionnant château occupent une partie non négligeable de la superficie de la ville. Depuis 1972, des chantiers de fouilles s'y activent. Au niveau religieux, ce château a très tôt possédé une chapelle castrale - qui sera d'ailleurs détruite à l'explosif, avec l'ensemble de la forteresse, sur ordre de Louis XIV durant l'hiver 1670-1671.
La ville, qui était, à l'image du château, protégée par une enceinte scandée de tours (voir la tapisserie de 1580 plus bas), possédait une église dès la seconde moitié du XVe siècle. Sa construction date du règne de Thiébaut IX, comte de Neufchâtel dont le dynamisme sut enrichir la cité. Elle est peut-être due aux largesses du fils de Thiébaut, Antoine, qui était évêque de Toul. Si l'on en croit l'historienne Marie-Claire Burnand dans son ouvrage Lorraine gothique, elle faisait à l'époque office de chapelle castrale ; elle est devenue depuis église paroissiale. On a peu d'informations sur cet édifice religieux. On sait seulement que ses vitraux ont été soufflés lors de bombardements en 1940 et 1944. À présent, il est embelli de vitraux contemporains.
L'architecture de l'église est du style gothique flamboyant de type lorrain. À ce titre, Saint-Laurent fait partie du groupe très riche des églises flamboyantes des Vosges.

Vitrail contemporain de saint Laurent, détail
Vue d'ensemble de la nef et du chœur
La nef et le chœur de l'église Saint-Laurent.
Vue d'ensemble extérieure
Vue d'ensemble extérieure.
Le portail de l'église
Le portail de l'église.
L'abside
L'abside.
L'hélice des piliers du porche
L'hélice des piliers du porche.

La façade. Elle possède un porche assez original. Après avoir monté seize marches, on arrive devant deux portes jumelées, en arc surbaissé. Chacune est surmontée d'un grand arc en accolade garni de fleurons. Le plus curieux est l'étrange hélice qui tient lieu de pilier au centre et sur les côtés (photo en gros plan ci-dessus). Ces piliers sont surmontés d'un pinacle.

LE CHÂTEAU

Le château. Le premier, à la fin du XIe siècle, n'est qu'une construction modeste, bâtie sur un rocher, avec donjon et bâtiments annexes. Il est en la possession d'une branche cadette de la maison de Lorraine, les comtes de Vaudémont. Les fouilles l'ont mis en évidence dès 1979. Il s'étend aux XIIIe et XIVe siècles avec une nouvelle enceinte vers l'est et le sud, une salle de garde et une galerie des Archers. C'est aussi l'époque où Châtel passe aux mains de la puissante famille des Neufchâtel-Bourgogne et connaît une prospérité considérable : la ville contrôle la vallée de la Moselle et le passage vers les salines de la Seille. Elle possède huilerie, moulin, fonderie, teintureries, tanneries et une fabrique de verre à vitrail. Le château domine la ville ; son enceinte est flanquée de douze tours et dotée de deux porteries. Une seconde enceinte (sauf au sud) vient encore le fortifier contre l'artillerie. Châtel sortira vainqueur des deux sièges établis par son ennemi intime, le duc de Lorraine et de Bar. Allié à la Bourgogne, le château servira de base pour les campagnes de Charles le Téméraire dans les années 1460-1470. Il passe dans les mains du duc de Lorraine en 1544. Les armées du roi de France l'assiégeront neuf fois entre 1634 et 1670, année où il sera pris et détruit à l'explosif.
Source : Lorraine gothique de Marie-Claire Burnand, édition Picard.

Maquette de l'ancien château fort
Maquette de l'ancien château.
Il est présenté ici dans son extension maximale.
(Maquette présentée dans la salle d'accueil du chantier archéologique.)
Le clocher de Saint–Laurent avec le chantier archéologique au premier plan
Le clocher de Saint-Laurent
et le chantier archéologique au premier plan.
Les fouilles ont dégagé les soubassements de murs.
Vue d'ensemble
Une vue du chantier archéologique.
Maquette du château
Maquette de l'ancien château.
Toute cette partie a été rasée à l'explosif durant l'hiver 1670-1671.
Vue ancienne du château
Vue ancienne du château sur une tapisserie de 1580.
Il ne faut pas confondre l'église Saint-Laurent, située dans la ville,
avec l'ancienne chapelle castrale située dans l'enceinte du château..
Les ruines du château vues depuis la route
Les ruines de la tour de la Chapelle vues depuis le quai Jean Jaurès.

Les ruines actuelles. Le château ayant été rasé, sur l'ordre de Louis XIV, durant l'hiver 1670-1671, il ne reste d'appréciable que le soubassement de quelques tours, comme la tour de la Chapelle ci-dessus. Tout le reste a été remblayé par les habitants - toujours sur ordre - afin de faire disparaître les vestiges. À présent, pour essayer de faire revivre le passé, il faut tout déblayer. Depuis 1972, des chantiers bénévoles internationaux se sont mis au travail. C'est une tâche colossale tant la forteresse est vaste et possède de parties en sous-sol. L'association du Vieux Châtel s'efforce de dynamiser les fouilles en organisant des ateliers et des stages de formation ainsi qu'en accueillant des classes de patrimoine. La fête des Médiévales en Lorraine se présente comme le point culminant de cette dynamique.

LA NEF DE L'ÉGLISE SAINT-LAURENT
La nef et le bas-côté nord
La nef et le bas-côté nord.
Plan de l'église
Plan de l'église Saint-Laurent.
Christ en croix dans la nef
Christ en croix dans la nef.
Piéta, détail
Le visage de la Vierge dans la Piéta.
Vitrail : Sainte Thérèse de Lisieux
Vitrail : Sainte Thérèse de Lisieux.

Architecture interne. Avec trois travées et un transept non saillant, l'église Saint-Laurent de Châtel-sur-Moselle possède un style très homogène. Sa longueur hors-tout est de 34 mètres. L'élévation est à deux niveaux avec une rangée de petites fenêtres au second niveau qui reçoivent des vitraux à figures géométriques. Dès son entrée, l'observateur remarque qu'il n'y a pas de corniche pour séparer les deux parties de l'élévation, ce qui accroît visuellement la hauteur de la nef. On se reportera à l'église Saints-Calixte-et-Julien de la petite ville voisine de Nomexy pour voir un édifice assez semblable, mais avec une corniche qui coupe en deux l'élévation.
La voûte quadripartite de Saint-Laurent retombe en pénétration dans les piles, selon un mouvement très élégant et à peine perceptible. Il faut vraiment être devant (cf la photo ci-dessus au premier plan) pour voir l'engagement discret des piles de la nef dans l'élévation. Il n'y a aucun chapiteau, la pénétration en palmier est partout de rigueur, dans la nef et les bas-côtés. L'intrados des arcades reste simple, contrairement à celui de l'église de Nomexy qui est riche de plusieurs rouleaux.
Dans l'avant-nef, on remarque la présence de quatre grosses piles, nécessaires pour soutenir le poids du clocher. L'architecte de l'époque a pris soin de les faire déborder sur la nef afin de respecter l'alignement des bas-côtés.
Le chœur de Saint-Laurent est à cinq pans. Il est éclairé par cinq baies embellies de vitraux et séparées par des faisceaux de colonnettes. La voûte du chœur, en étoile, est remarquable. À son sujet, on lit dans une note affichée dans l'église : «C'est l'étoile des Rois Mages, évocation de l'Abbaye de Lieu Croissant ou des Trois Rois, près de l'Isle sur le Doubs, sépulture des sires de Neufchastel.»
Source : 1) Lorraine gothique de Marie-Claire Burnand, édition Picard ; 2) note affichée dans l'église.

Vitrail : La Sainte Famille, détail
Vitrail : La Sainte Famille, détail.
Statue de sainte Anne
Statue de sainte Anne (XVIe siècle).
Vitrail : Saint Vincent de Paul
Vitrail : Saint Vincent de Paul.
La voûte de la nef
La voûte quadripartite de la nef.
Piéta
Piéta du XVIe siècle.
Inscription du nom des fidèles sur les bancs
Inscriptions du nom des fidèles sur les bancs.
Inscription du nom des fidèles sur les bancs
Vitrail : La Nativité
Vitrail : La Nativité.
Vitrail La Vierge avec deux anges
Vitrail : La Vierge avec deux anges.
Vitrail : Saint Laurent, détail
Vitrail : Saint Laurent, détail.
La nef, le chœur et le bas-côté sud
La nef, le chœur et le bas-côté sud.
LE CHŒUR DE L'ÉGLISE SAINT-LAURENT
Le chœur et les absidioles vus depuis le bas-côté sud
Le chœur et les absidioles vus depuis le bas-côté sud.

Le transept passe devant les deux autels qui terminent les bas-côtés. Fait peu courant dans la région : il est très marqué (le niveau de l'arcade dépasse nettement celui des voûtes des bas-côtés) et très lumineux. Quatre vitraux l'éclairent, disposés sur trois côtés.

Autel de l'absidiole nord
Autel de l'absidiole nord.
La Mort de saint François–Xavier dans le soubassement de l'autel de l'absidiole sud
La Mort de saint François-Xavier
dans le soubassement de l'autel de l'absidiole sud.
Le chœur et ses cinq baies (dont trois sont visibles de face)
Le chœur et ses cinq baies (dont trois sont visibles de face).
Porte et sculptures néogothiques dans le chœur
Porte et sculptures néogothiques dans le chœur.
Le chœur et les pans de côté
Cette vue du chœur, de biais, met en relief les pans de côté.
L'orgue du chœur date de l'an 2000
L'orgue du chœur date de l'an 2000.
La Dormition dans le soubassement de l'autel de l'absidiole nord La Dormition dans le soubassement de l'autel de l'absidiole nord (œuvre du XIXe siècle).

La Dormition. C'est le dernier épisode de la vie terrestre de la Vierge. Comme le lui a annoncé un ange, la Vierge meurt dans son sommeil. Les apôtres placent son corps dans un cercueil. Après l'Assomption (qui a lieu immédiatement après), ils rouvrent le cercueil et n'y trouvent plus que des fleurs. On pourra voir une très belle Dormition dans un vitrail de 1619, peint par Louis Pinaigrier, à la cathédrale Saint-Étienne de Bourges et une version plus récente créée par l'atelier Claudius Lavergne au XIXe siècle à l'église Notre-Dame de Combourg.

Vitrail du chœur : La Cène, détail
Vitrail du chœur : la Cène, détail.

Porte gothique surmontée d'un arc en accolade.
Vitrail du chœur : la Multiplication des pains, détail
Saint Roch et son chien
Saint Roch et son chien (XVIe siècle).
Vitrail du chœur
Vitrail du chœur.
«««--- À GAUCHE
La Multiplication des pains (détail)
dans un vitrail du chœur.
Le chœur en étoile de l'église Saint-Laurent
Le chœur en étoile de l'église Saint-Laurent.
Les clés de voûte sont enrichies de petites étoiles aux rayons bien marqués.
Élévations dans la nef et bas-côté sud
Élévations dans la nef et bas-côté sud.
La nef vue du chœur
La nef vue du chœur.

Documentation : Lorraine gothique de Marie-Claire Burnand, édition Picard
+ note affichée dans l'église.
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