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En Lorraine, Châtel-sur-Moselle
est une petite ville, au nord d'Épinal,
très riche en Histoire. Les ruines de son ancien et impressionnant
château
occupent une partie non négligeable de la superficie de la
ville. Depuis 1972, des chantiers de fouilles s'y activent. Au niveau
religieux, ce château a très tôt possédé
une chapelle castrale - qui sera d'ailleurs détruite à
l'explosif, avec l'ensemble de la forteresse, sur ordre de Louis
XIV durant l'hiver 1670-1671.
La ville, qui était, à l'image du château, protégée
par une enceinte scandée de tours (voir la tapisserie de
1580 plus bas),
possédait une église dès la seconde moitié
du XVe siècle. Sa construction date du règne de Thiébaut
IX, comte de Neufchâtel dont le dynamisme sut enrichir la
cité. Elle est peut-être due aux largesses du fils
de Thiébaut, Antoine, qui était évêque
de Toul. Si l'on en croit l'historienne Marie-Claire Burnand dans
son ouvrage Lorraine gothique, elle faisait à l'époque
office de chapelle castrale ; elle est devenue depuis église
paroissiale. On a peu d'informations sur cet édifice religieux.
On sait seulement que ses vitraux ont été soufflés
lors de bombardements en 1940 et 1944. À présent,
il est embelli de vitraux contemporains.
L'architecture de l'église est du style gothique flamboyant
de type lorrain. À ce titre, Saint-Laurent fait partie du
groupe très riche des églises flamboyantes des Vosges.
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La nef et le chur de l'église Saint-Laurent. |
Vue d'ensemble extérieure. |
Le portail de l'église. |
L'abside. |
L'hélice des piliers du porche. |
La façade.
Elle possède un porche assez original. Après
avoir monté seize marches, on arrive devant deux portes
jumelées, en arc surbaissé. Chacune est surmontée
d'un grand arc en accolade garni de fleurons. Le plus curieux
est l'étrange hélice qui tient lieu de pilier
au centre et sur les côtés (photo en gros plan
ci-dessus). Ces piliers sont surmontés d'un pinacle.
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Le château.
Le premier, à la fin du XIe siècle, n'est qu'une
construction modeste, bâtie sur un rocher, avec donjon
et bâtiments annexes. Il est en la possession d'une
branche cadette de la maison de Lorraine, les comtes de
Vaudémont. Les fouilles l'ont mis en évidence
dès 1979. Il s'étend aux XIIIe et XIVe siècles
avec une nouvelle enceinte vers l'est et le sud, une salle
de garde et une galerie des Archers. C'est aussi l'époque
où Châtel passe aux mains de la puissante famille
des Neufchâtel-Bourgogne et connaît une
prospérité considérable : la ville contrôle
la vallée de la Moselle et le passage vers les salines
de la Seille. Elle possède huilerie, moulin, fonderie,
teintureries, tanneries et une fabrique de verre à
vitrail. Le château domine la ville ; son enceinte est
flanquée de douze tours et dotée de deux porteries.
Une seconde enceinte (sauf au sud) vient encore le fortifier
contre l'artillerie. Châtel sortira vainqueur des deux
sièges établis par son ennemi intime, le duc
de Lorraine et de Bar. Allié à la Bourgogne,
le château servira de base pour les campagnes de Charles
le Téméraire dans les années 1460-1470.
Il passe dans les mains du duc de Lorraine en 1544. Les armées
du roi de France l'assiégeront neuf fois entre 1634
et 1670, année où il sera pris et détruit
à l'explosif.
Source : Lorraine gothique de
Marie-Claire Burnand, édition Picard.
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Maquette de l'ancien château.
Il est présenté ici dans son extension maximale.
(Maquette présentée dans la salle d'accueil du chantier
archéologique.) |
Le clocher de Saint-Laurent
et le chantier archéologique au premier plan.
Les fouilles ont dégagé les soubassements de murs. |
Une vue du chantier archéologique. |
Maquette de l'ancien château.
Toute cette partie a été rasée à l'explosif
durant l'hiver 1670-1671. |
Vue ancienne du château sur une tapisserie de 1580.
Il ne faut pas confondre l'église Saint-Laurent, située
dans la ville,
avec l'ancienne chapelle castrale située dans l'enceinte du
château.. |
Les ruines de la tour de la Chapelle vues depuis le quai Jean Jaurès. |
Les ruines
actuelles. Le château ayant été
rasé, sur l'ordre de Louis XIV, durant l'hiver 1670-1671,
il ne reste d'appréciable que le soubassement de quelques
tours, comme la tour de la Chapelle ci-dessus. Tout le reste
a été remblayé par les habitants - toujours
sur ordre - afin de faire disparaître les vestiges.
À présent, pour essayer de faire revivre le
passé, il faut tout déblayer. Depuis 1972, des
chantiers bénévoles internationaux se sont mis
au travail. C'est une tâche colossale tant la forteresse
est vaste et possède de parties en sous-sol. L'association
du Vieux Châtel s'efforce de dynamiser les fouilles
en organisant des ateliers et des stages de formation ainsi
qu'en accueillant des classes de patrimoine. La fête
des Médiévales en Lorraine se présente
comme le point culminant de cette dynamique.
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LA NEF DE L'ÉGLISE
SAINT-LAURENT |
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La nef et le bas-côté nord. |
Plan de l'église Saint-Laurent. |
Christ en croix dans la nef. |
Le visage de la Vierge dans la Piéta. |
Vitrail : Sainte Thérèse de Lisieux. |
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Architecture
interne. Avec trois travées et un
transept non saillant, l'église Saint-Laurent
de Châtel-sur-Moselle possède un style
très homogène. Sa longueur hors-tout est
de 34 mètres. L'élévation est à
deux niveaux avec une rangée de petites fenêtres
au second niveau qui reçoivent des vitraux à
figures géométriques. Dès son entrée,
l'observateur remarque qu'il n'y a pas de corniche pour
séparer les deux parties de l'élévation,
ce qui accroît visuellement la hauteur de la nef.
On se reportera à l'église Saints-Calixte-et-Julien
de la petite ville voisine de Nomexy pour voir un édifice
assez semblable, mais avec une corniche qui coupe en
deux l'élévation.
La voûte quadripartite de Saint-Laurent retombe
en pénétration dans les piles, selon un
mouvement très élégant et à
peine perceptible. Il faut vraiment être devant
(cf la photo ci-dessus au premier plan) pour voir l'engagement
discret des piles de la nef dans l'élévation.
Il n'y a aucun chapiteau, la pénétration
en palmier est partout de rigueur, dans la nef et les
bas-côtés. L'intrados des arcades reste
simple, contrairement à celui de l'église
de Nomexy qui est riche de plusieurs rouleaux.
Dans l'avant-nef, on remarque la présence de
quatre grosses piles, nécessaires pour soutenir
le poids du clocher. L'architecte de l'époque
a pris soin de les faire déborder sur la nef
afin de respecter l'alignement des bas-côtés.
Le chur
de Saint-Laurent est à cinq pans. Il est éclairé
par cinq baies embellies de vitraux et séparées
par des faisceaux de colonnettes. La voûte du
chur, en étoile, est remarquable. À
son sujet, on lit dans une note affichée dans
l'église : «C'est l'étoile des Rois
Mages, évocation de l'Abbaye de Lieu Croissant
ou des Trois Rois, près de l'Isle sur le Doubs,
sépulture des sires de Neufchastel.»
Source : 1) Lorraine gothique
de Marie-Claire Burnand, édition Picard ; 2)
note affichée dans l'église.
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Vitrail : La Sainte Famille, détail. |
Statue de sainte Anne (XVIe siècle). |
Vitrail : Saint Vincent de Paul. |
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La voûte quadripartite de la nef. |
Piéta du XVIe siècle. |
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Inscriptions
du nom des fidèles sur les bancs. |
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Vitrail : La Nativité. |
Vitrail : La Vierge avec deux anges. |
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Vitrail : Saint Laurent, détail. |
La nef, le chur et le bas-côté sud. |
LE CHUR
DE L'ÉGLISE SAINT-LAURENT |
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Le chur et les absidioles vus depuis le bas-côté
sud. |
Le transept passe devant
les deux autels qui terminent les bas-côtés.
Fait peu courant dans la région : il est très
marqué (le niveau de l'arcade dépasse nettement
celui des voûtes des bas-côtés) et très
lumineux. Quatre vitraux l'éclairent, disposés
sur trois côtés.
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Autel de l'absidiole nord. |
La Mort de saint François-Xavier
dans le soubassement de l'autel de l'absidiole sud. |
Le chur et ses cinq baies (dont trois sont visibles de
face). |
Porte et sculptures néogothiques dans le chur. |
Cette vue du chur, de biais, met en relief les pans de
côté. |
L'orgue du chœur date de l'an 2000. |
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La nef vue du chur. |
Documentation : Lorraine gothique de Marie-Claire
Burnand, édition Picard
+ note affichée dans l'église. |
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