|
|
|
La construction de la basilique Notre-Dame
de Dole a commencé en 1509. L'édifice, qui a été
une collégiale jusqu'en 1951, a pris la succession d'une
autre église, toute proche, bâtie au début du
XIIIe siècle et déjà consacrée à
Notre-Dame. À la fin du XVe siècle, cette première
collégiale est trop petite pour une population en hausse.
Dole, capitale de la Comté, se doit d'honorer son rang. Dijon
et ses églises servent d'émulation. De plus, la lutte
entre Louis XI et Charles le Téméraire s'est soldée
par une invasion en règle de la Bourgogne par l'armée
royale. La soldatesque met au pas toutes les villes rebelles à
l'autorité du roi de France. Dole est mise à sac en
1479. La collégiale est gravement endommagée.
Avant de se lancer dans une nouvelle construction, quatre maîtres
maçons sont envoyés à Dijon
par la Fabrique pour y voir les églises et, en particulier,
Saint-Michel,
alors en travaux. Le style choisi pour la collégiale doloise
sera le gothique flamboyant finissant. Aux alentours de 1530, chur
et chapelles du chur sont terminés. La nef et les bas-côtés
sont à leur tour achevés vers 1572. Cependant le style
architectural évolue très vite : si le portail nord
est en gothique flamboyant, le portail occidental, dont le dessin
est plus vieux de quatre ans, est déjà de style Renaissance.
Quant au clocher élevé au-dessus de la tour, il a
connu bien des malheurs. Le premier, érigé par Hugues
Sambin et Hughes Le Rupt en 1577, est détruit
par l'artillerie française lors du douloureux siège
de 1636. Il est reconstruit avec vingt mètres de moins
en hauteur quelques années plus tard. Notons encore que,
au début du XVIIe siècle, la Fabrique réussit
à obtenir l'une des deux hosties du miracle
de Faverney. Pour l'abriter, la chapelle sud, à côté
du chur, sera transformée : elle deviendra la «chapelle
du Saint-Sacrement de Miracle», que l'on peut voir aujourd'hui
sous le nom de Sainte-Chapelle.
La collégiale Notre-Dame de Dole, devenue basilique en 1951,
demeure, jusqu'aux conquêtes de Louis XIV, l'église
de la capitale du Comté de Bourgogne - avec les richesses
inhérentes à son statut. Pillée à la
Révolution, elle verra ses chapelles latérales entièrement
restaurées et remeublées entre 1840 et 1919. À
l'heure actuelle, l'édifice renferme quelques uvres
d'art notables : statues du XVe siècle bourguignon, chapelles
néogothiques, tableaux
de Laurent Pécheux (XVIIIe siècle) et de belles
verrières des XIXe et XXe siècles (Gsell-Laurent,
Gruber, Le Chevallier).
La collégiale a bénéficié d'une restauration
complète entre 2006 et 2009 (à l'exception de la Sainte-Chapelle
restaurée en 1991). Si vous passez à Dole, une visite
de ce lieu chargé d'histoire est indispensable.
|
|
Vue d'ensemble de la nef de la basilique Notre-Dame à Dole.
Les piles rondes et massives qui montent sans interruption jusqu'à
la voûte
sont une caractéristique du gothique finissant (Est de la France
et Flandres). |
Le clocher-porche, milieu du XVIe siècle, culmine à
73 mètres.
C'est le plus haut de Franche-Comté. Qu'il puisse servir
de guet fut l'un des arguments-clés de sa construction. |
Le portail nord est en gothique flamboyant (achevé en
1554). |
La Vierge et l'Enfant trônent au-dessus de la porte nord.
uvre d'Antoine le Rupt (milieu du XVIe siècle). |
Un singe dévorant des raisins (gothique flamboyant).
Culot d'une statue disparue sous le clocher-porche. |
Architecture.
La basilique Notre-Dame est de style gothique flamboyant,
tel qu'on le pratiquait dans les dernières décennies
du Moyen Âge dans l'est de la France et les Flandres
avant la grande période du style Renaissance
: les piles rondes et massives ne sont coupées
par aucun chapiteau et les nervures des voûtes
y naissent comme des palmiers. Les bas-côtés
sont séparés de la nef par de grandes
arcades en tiers-point à moulures prismatiques.
Les constructeurs n'ont pas cherché à
fignoler.
Les historiens de la basilique insistent cependant sur
l'influence que l'église Saint-Michel
de Dijon
a laissée sur les maîtres maçons
dolois. On sait que la Fabrique, avant de se lancer
dans la construction de la collégiale, en avait
envoyé quatre d'entre eux dans la capitale du
duché de Bourgogne pour s'instruire de ce qu'on
y bâtissait. Ainsi piles et voûte s'inspirent
de Saint-Michel,
qui était alors en construction. S'en inspire
également l'ouverture circulaire pour le passage
des cordes au milieu du transept (voir photo de la voûte
plus bas).
Comme le précise Jean-Pierre Jacquemart, dans
l'ouvrage Notre-Dame de Dole, de la collégiale
à la basilique (éditions DMODMO),
on sait que «de façon certaine, à
Dole, les premiers plans prévoyaient un clocher
au centre de l'édifice».
La basilique permet aux visiteurs d'admirer sans entraves
ces beautés architecturales. En effet, comme
le montrent les photos de cette page, elle se singularise
par une extrême clarté due aux grandes
verrières en verre blanc du second niveau.
|
|
|
Le côté nord et son style gothique flamboyant.
Une fenêtre des chapelles a été obstruée
par un monument du
XIXe siècle, une fontaine dite de «La Liberté» |
L'espace autour du chevet est occupé par
des chapelles construites à la la suite de la
transformation de la chapelle sud en Sainte-Chapelle. |
|
Statue de la Vierge et l'Enfant
au-dessus du portail occidental. |
Le
portail nord. Une comparaison avec
le porche de l'église Notre-Dame
d'Auxonne, réalisé au XVIe siècle
par Antoine le Rupt, a conduit Jean-Pierre
Jacquemart, dans l'ouvrage Notre-Dame de Dole,
de la collégiale à la basilique
(éditions DMODMO), à attribuer
la construction des portails nord et sud de la
basilique à ce maître maçon.
On y retrouve la même griffe, le même
savoir-faire.
|
|
Le clocher de la basilique au sommet de la tour occidentale.
|
Le premier
clocher a été détruit
par l'artillerie française en 1636, lors
du siège par les troupes du prince de Condé.
Le second, que l'on voit ici, est moins haut,
mais reprend la base de l'ancien, notamment les
quatre clochetons du pourtour.
|
|
|
Le portail occidental de style Renaissance. |
Le
portail occidental possède la
particularité d'être de style Renaissance
sous un porche entièrement en style gothique.
Signalons que la structure de ce portail rappelle
de très près celle du buffet d'orgues
dans la nef. Les deux uvres ont dû
être réalisées dans le même
temps.
Source : La Collégiale
Notre-Dame de Dole
par Gustave Duhem, Congrès archéolog.
de France, Franche-Comté, 1960.
|
|
La fontaine de «La Liberté», sur le
côté nord, a conduit
à obstruer une fenêtre de chapelle (XIXe
siècle). |
|
La nef et l'élévation nord. |
Architecture.
La nef expose une impressionnante série de grandes
toiles de Laurent Pécheux réalisées
au XVIIIe siècle, comme le montre la photo ci-dessus.
L'archéologue Gustave Duhem, dans son analyse
de l'église Notre-Dame (Congrès archéologique
de France, Franche-Comté, 1960), soulève
un point intéressant. Il écrit : «On
peut s'étonner de l'importance exagérée
qu'a le mur entre l'extrados des arcades et les fenêtres
hautes [là où sont les grandes toiles].
La seule explication valable est que ce mur très
nu avait été prévu pour recevoir
des tapisseries qui n'ont jamais été exécutées.»
Voir le commentaire sur les toiles de Laurent Pécheux
plus
bas.
|
|
|
Ornement d'architecture gothique flamboyant sur une tribune du transept. |
Sculptures en gothique flamboyant
sur une tribune du transept. |
Culot sculpté en style gothique flamboyant :
deux personnages soutiennent un écusson.
|
Croix de consécration
sur un pilier de la nef.
«««--- À GAUCHE
Ornement d'architecture
en gothique flamboyant dans la nef. |
|
LES CHAPELLES
LATÉRALES NORD ET SUD |
|
Le bas-côté nord, ici vu depuis l'avant-nef, aboutit
au baptistère (retable doré dans le fond). |
Piéta du XVe siècle, détail : la Vierge
Chapelle Sainte Philomène. |
Piéta du XVe siècle dans la chapelle Sainte Philomène.
Cette uvre vient du couvent des Ursulines de Dole. |
Chapelle des victimes de la première guerre mondiale.
Elle est dédiée aux Dolois morts pendant le conflit. |
«Pie IX définit le dogme de l'Immaculée-Conception»
Vitrail de la chapelle de l'Immaculée Conception.
Atelier parisien de Gsell, fin du XIXe siècle. |
Chapelle Saint-Joseph, aménagée à la fin
du XIXe siècle. |
Chapelle du Rosaire
L'autel est en pierre de Quilly et la statue,
due à Victor Huguenin, en pierre de Tonnerre. |
|
Peinture murale de Joseph Aubert (1849-1924)
Chapelle des victimes de la première guerre mondiale.
|
|
Peinture murale de Joseph Aubert (1849-1924)
Chapelle des victimes de la première guerre mondiale.
|
Chapelle de l'Immaculée Conception, aménagée
au XIXe siècle
La statue de Notre-Dame de Lourdes, au-dessus de l'autel,
est en marbre blanc (fin XIXe siècle). |
Les peuples se prosternent devant saint Joseph tenant l'Enfant
(ateliers parisiens Gsell, 1888).
Au centre, en bas : la mort de la Vierge
Vitrail de la chapelle Saint-Joseph. |
Le
financement de la construction (1/2. Il n'est
pas fréquent de disposer d'une information précise
sur le financement des édifices religieux construits
au Moyen Âge ou à la Renaissance. Celui
de la cathédrale
d'Amiens est assez bien documenté, et par
chance, pour la collégiale Notre-Dame de Dole,
bien des documents d'époque nous sont restés.
Quand les historiens s'en emparent pour en faire profiter
les passionnés d'Histoire, c'est encore mieux.
Ainsi, cet encart doit beaucoup au chapitre Maternité
de Jacky Theurot dans l'ouvrage collectif Notre-Dame
de Dole, de la collégiale à la basilique
(éditions DMODMO).
On se doute que la construction d'un bâtiment
comme la basilique de Dole (une nef de 58 mètres
de long, un transept de 33 mètres de large et
une hauteur sous voûte de 28 mètres) coûtait
très cher. La Fabrique devait chercher des donateurs
dans tous les azimuts. Pour remuer les curs, il
fallait d'abord informer. Les mieux placés pour
cette tâche, ce sont les moines Cordeliers de
Dole (de l'ordre des Franciscains) qui assurent les
prêches dans les églises. Leur éloquence
peut conduire les bourses à s'ouvrir. On compte
donc sur eux pour les dons et les aumônes, et
on les chérit à coups de cadeaux en nourriture
(!) On n'oublie pas non plus les prélats plus
éminents : archevêque, archidiacre, aumônier
de la comtesse...
La grande affaire consiste ensuite à vendre
l'espace dans l'église, alors que la première
pierre n'a pas été posée. Les promoteurs
immobiliers qui vendent des appartements sur plan n'ont
rien inventé. Les âmes pieuses peuvent
acheter une chapelle dite «à construire»,
encore appelée «chapelle d'enceinte»,
ou une chapelle «de pilier» située
dans la nef devant un pilier. Rappelons qu'il n'y a
ni chaise ni banc dans les nefs à cette époque
et que l'espace y est vide. Évidemment, les chapelles
«à construire» seront bâties
et meublées aux frais du possesseur de l'espace.
Idem pour les chapelles de pilier qui sont, en général,
constituées d'un retable accroché sur
le pilier, enrichi d'un petit autel. On donne ci-dessous
un extrait d'une toile du peintre hollandais Hendrick
II van Steenwyck (vers 1580-1649), exposée au
musée
des Beaux-Arts de Cambrai, qui montre l'intérieur
d'une église de la Renaissance. Sur la gauche,
on voit une chapelle d'enceinte (ou chapelle latérale).
Au centre, une femme agenouillée prie devant
une chapelle de pilier dont l'autel est surmonté
d'un triptyque. D'autres chapelles de pilier sont visibles
à l'arrière-plan. ---»»»
Suite
2/2.
|
|
|
«Intérieur d'église» de Hendrick II van
Steenwyck (vers 1580-1649).
Huile sur toile, 1613 (vue partielle et inspirée de la cathédrale
d'Anvers)
MUSÉE
DES BEAUX-ARTS DE CAMBRAI
Au centre de l'image, une femme pieuse (ou une religieuse) prie devant
une chapelle de pilier. |
«La Présentation de Jésus au Temple» de
Joseph Aubert
Chapelle du Rosaire (1849-1924). |
---»»»
Le financement de la construction (2/2).
Qui achète? Ce sont en priorité les notables,
les ecclésiastiques et les marchands aisés
car le prix n'est pas donné : pour les grandes
chapelles, 100 francs payés sur dix ans (!) Le
premier versement étant payable immédiatement,
la fabrique s'assure un fond de roulement avant le démarrage
des travaux. D'après les sources, on comprend
aussi qu'elle tient une comptabilité assez stricte
: les propriétaires sont rappelés à
l'ordre quand ils oublient la date d'échéance
du prochain versement. Les fabriciens ne distribuent
pas l'espace au hasard. L'analyse des dédicaces
des chapelles à laquelle se livre l'historien
Jacky Theurot (chapitre Maternité de l'ouvrage
sur la collégiale de Dole cité en source),
montre que l'environnement urbain était pris
en compte. (Mais le pourquoi de cette répartition
n'est pas toujours aisé à comprendre.)
Le plan de l'église était-il tracé
sur un document? La logique répond par l'affirmative,
et ceci dès la conception du projet. Jacky Theurot
cite l'historien archéologue Alain Erlande-Brandenburg
qui s'est toujours élevé contre la croyance,
assez répandue, selon laquelle on n'utilisait
pas de dessins au Moyen Âge pour les constructions.
Contre-vérité : on traçait bel
et bien les dessins sur des peaux de parchemin cousues
ensemble, comme à la cathédrale de Strasbourg,
ainsi que nous l'apprend Alain Erlande-Bandenburg. C'est
bien sûr le langage du bon sens. Sinon comment
être sûr des attributions des chapelles?
comment faire preuve de la rigueur nécessaire
alors qu'il va être question de gros sous et que
les querelleurs iront jusqu'au procès s'ils s'estiment
trompés? Ajoutons que, au fur et à mesure
de la construction, les propriétaires de chapelles
d'enceinte sont invités à «suivre
le rythme» et à faire bâtir sans
retard l'espace qu'ils ont acheté et qui doit
s'insérer dans l'ensemble de l'édifice.
Autres sources de financement de la collégiale
Notre-Dame : les quêtes, les troncs
d'églises, les dons dans les testaments,
les legs volontaires, sans oublier les dons
en nature immédiatement utilisables pour
la construction, comme le bois, et les prêts
de matériel de transport. On donne aussi des
objet de valeur, parfois en or, que la fabrique revend.
Pour ces dons et aumônes, les donateurs se situent
dans toute l'échelle sociale : de l'écolier
jusqu'au souverain en passant par les notables, les
dignitaires de l'Église, les marchands, les paysans.
La fabrique perçoit aussi des amendes pour violation
des obligations du Carême, notamment par ceux
qui ont mangé du beurre. D'où parfois
l'appellation de «tour de beurre» à
l'une des tours d'une église, comme à
la cathédrale
de Bourges, car bâtie avec les droits payés
par les gens qui veulent continuer à manger du
beurre pendant le Carême.
Près du quart du financement est assuré
par une redevance sur le sel. Les Dolois utilisent
le sel de Salins et paient une taxe lors de son achat
et de sa distribution. Cette taxe allait dans la poche
du souverain, mais la fabrique en obtint la concession
pour bâtir la collégiale. Cette concession
était temporaire, souvent pour dix ans. À
l'échéance, les fabriciens devaient demander
son prolongement au souverain (Charles Quint, Philippe
II, etc.) . En cas de refus, le financement des travaux
ou de l'entretien était mis en péril.
Le pape Jules II, sur le trône de saint
Pierre de 1503 à 1513 et grand mécène,
fournit une aide exceptionnelle par la vente d'indulgences
dans la contrée. Il institua un jubilé
et pardon général durant quinze ans
en échange d'aumônes pour la construction
de la collégiale Notre-Dame. Furent ainsi mis
à contribution les gens de Gray, de Salins et
de Lons-le-Saunier. Les ressources dues aux indulgences
seront équivalentes à celles provenant
du sel de Salins.
En 1520, une autre source de financement tomba du ciel
: un montant de cinq cents livres (une année
de financement) pris sur une amende de deux mille
livres infligée par la souveraine Marguerite
d'Autriche à Perrenot Droz de Jussey. On ne connaît
malheureusement pas le motif de cette amende.
Source : Notre-Dame
de Dole, de la collégiale à la basilique,
ouvrage collectif aux éditions DMODMO.
|
|
Scènes de la vie de Marie (chapelle Sainte-Anne) :
L'Éducation de la Vierge.
Vitrail des ateliers parisiens Gsell-Laurent, fin du XIXe siècle. |
|
Vitrail du Rosaire : la Vierge remet le Rosaire à saint
Dominique en présence
de sainte Catherine de Sienne, saint Pie V et sainte Rose de
Lima.
Ateliers parisiens de Gsell-Laurent, fin du XIXe siècle.
Chapelle du Rosaire |
Le bas-côté sud et ses chapelles latérales
vus depuis l'avant-nef. |
|
Chapelle du Sacré-Cur, réaménagée
en 1897-1898.
Toile marouflée représentant le Sacré-Cur
par Xavier Bourges (vers 1840). |
Vitrail de la Sainte Famille et de saint François de Sales.
Ateliers Laurent-Charles Maréchal à Metz, 1857
Chapelle du Sacré-Cur |
«««---
À GAUCHE
Sont visibles : la chapelle Notre-Dame-des-Victoires (à
droite),
puis la chapelle des Âmes du purgatoire. |
|
|
La chapelle du Rosaire
et la peinture murale de Joseph Aubert (1849-1924).
Chapelle restaurée en 1897-1898. |
Chapelle Saint-François-Xavier, restaurée en 1885
La statue de saint François-Xavier est en terre
cuite peinte. |
|
Marie Madeleine en prière
Détail d'un tableau de la nef, peintre inconnu. |
Statue de Notre-Dame de Parisot (XVIe siècle)
dans la chapelle d'accueil. |
Les
Âmes du purgatoire. Les chapelles
dédiées au Âmes du purgatoire
montrent souvent un vitrail ou une toile avec
des pénitents qui gémissent dans
les flammes. À ce titre, on pourra se reporter
à un tableau des âmes du purgatoire
implorant la Vierge à la cathédrale
Saint-Pierre de Saintes
ou encore à une toile de Pierre-Nicolas
Brisset à l'église de la Sainte-Trinité
à Paris, 9e.
L'inverse se produit aussi et la sortie des âmes
pénitentes hors du purgatoire peut donner
lieu à quelque chef-d'uvre. La toile
«Le passage des âmes du purgatoire au ciel»
de Gabriel Briard (1725-1777) à l'église
Sainte-Marguerite
à Paris, 11e doit être connue par
tous ceux que ce thème eschatologique chrétien
intéresse.
|
|
|
Vestige médiéval du tombeau de la famille de Longwy
dans la chapelle des Saints-Anges. |
Le
Grand Siège de Dole de 1636. La France
de Louis XIII rentre dans la guerre de Trente Ans (1618-1648)
en 1634. Elle est alliée à la Suède
et aux troupes du duc de Saxe-Weimar. Le but de Richelieu
: renforcer les défenses naturelles du royaume
en incorporant les provinces de l'Est, notamment la
Franche-Comté. Le prétexte de l'intervention
est tout trouvé : Gaston d'Orléans, frère
de Louis XIII, qui ne cesse d'intriguer contre le roi,
a demandé et obtenu l'asile de la Comté.
De même pour le duc de Lorraine. Fin mai 1636,
les troupes du prince de Condé encerclent Dole.
Une partie s'emploie au creusement des tranchées
autour de la ville, l'autre dévaste les villages
environnants. Dole résiste, mais l'artillerie
française va faire des ravages.
Condé dispose de canons modernes et de mortiers
de gros calibre. Le clocher de la collégiale
Notre-Dame, construit par Hugues Sambin au-dessus de
la plate-forme, et qui a servi évidemment de
tour de guet, est la première cible. Les Français
tirent de redoutables boulets creux incendiaires en
fer. Une pluie redoublée de gros projectiles
sape la solidité des piliers du monument et ébranle
le clocher dont les débris s'amoncellent sur
la plate-forme. Juin et juillet 1636 sont deux mois
terribles. Puis, le 8 août, survient une violente
tempête. Le vent achève la destruction
: tout le clocher s'écroule. Les malheurs prennent
fin le 14 août : une armée de secours conduite
par le duc de Lorraine force Condé à lever
le siège. Les Français quittent la place
le 15. Richelieu ne peut pas faire plus : déjà
engagé en Picardie, il n'a pas de renfort disponible
et la résistance des Dolois a fait impression.
En tout, près de dix mille boulets et cinq cents
bombes sont tombés sur la ville : les murailles,
les toitures des bâtiments et bien sûr la
collégiale ont souffert du siège.
Toutes les voûtes de la collégiale sont
endommagées, évidemment celles situées
près du clocher porche, mais aussi celles proches
du chevet et du chur. Six chapelles latérales
sont démolies et, à part quelques panneaux,
l'ensemble de la verrière a été
brisée. Quant au clocher d'Hugues Sambin, il
n'est plus qu'un souvenir dans les dessins des artistes
dolois...
Les Français partis, c'est une épidémie
de peste qui prend le relais jusqu'en novembre 1636.
La peste revient chacune des trois années suivantes,
avec moins d'intensité toutefois.
Sources : Notre-Dame
de Dole, de la collégiale à la basilique,
ouvrage collectif aux éditions DMODMO... &
Histoire de Dole d'Annie Gay et Jacky Theurot
aux éditions Privat.
|
|
Suite de chapelles dans le bas-côté sud :
De droite à gauche : Saint-François-Xavier, Les Âmes
du purgatoire et les Saints-Anges. |
|
«Les Anges» par Xavier Bourges
Chapelle des Saints-Anges. |
Vitrail «Les Âmes du purgatoire»
Atelier du Carmel du Mans, vers 1864
Chapelle des Âmes du purgatoire. |
Tombeau d'Henri de Longwy. |
Statue colonne de sainte Clotilde.
Chapelle des Âmes du purgatoire. |
Statue de saint Claude
en terre cuite peinte, XIXe siècle.
Chapelle Saint-François-Xavier. |
L'Ange gardien (XIXe siècle)
Statue en pierre de Tonnerre
Chapelle des Saints Anges. |
|
Saint Vernier (XVIIe siècle)
Patron des Vignerons
Chapelle Saint-Vernier. |
|
Chapelle Notre-Dame-des-Victoires
L'ornementation date du XIXe siècle.
|
Vierge à l'Enfant en bois doré, XVIIe siècle
Chapelle Notre-Dame-des-Victoires. |
|
Banc en bois sculpté orné de médaillons
relatant la vie de saint Jean-Baptiste.
Chapelle Notre-Dame-des-Victoires.
«««--- Saint Bonaventure dans son cabinet
de travail
par Xavier Bourges (1797-1879), 1847, détail. |
|
|
Vitrail représentant les grandes figures franciscaines du XIIIe
siècle :
saint François à gauche, saint Bonaventure et sainte
Claire au centre (devant saint
Louis et sainte Élisabeth de Hongrie), et à droite la
stigmatisation de saint François.
Atelier Gsell, fin du XIXe siècle, chapelle Saint-Bonaventure. |
Les trois archanges Michel, Gabriel et Raphaël.
Atelier de Gsell-Laurent, fin du XIXe siècle
Chapelle des Saints-Anges. |
Suite de chapelles latérales à côté
du chur.
De gauche à droite : chapelle du Sacré-Cur,
chapelle du Rosaire
et chapelle Notre-Dame-du-Sacré-Cur. |
|
Médaillon du banc en bois sculpté : La Visitation.
Chapelle Notre-Dame-des-Victoires. |
Vitrail des scènes relatives à la vie de Marie
dans la chapelle Sainte-Anne :
La Rencontre à la Porte dorée, Présentation
de Marie au Temple, l'Éducation de la Vierge.
Vitrail des ateliers parisiens Gsell-Laurent, fin du XIXe siècle. |
|
LA NEF, LE TRANSEPT
ET LES TABLEAUX DE LAURENT PÉCHEUX (1729-1821) |
|
Élévations dans la nef avec la voûte et l'orifice
pour le passage
des cordes des cloches à la croisée du transept. |
«La Résurrection de Lazare»
par Laurent Pécheux (1729-1821), huile sur toile, 1779.
Copie d'un tableau de Salvatore Rosa (1615-1673). |
Chemin de croix, 4e station
«Jésus rencontre sa Mère», 1882. |
Dessin sur un pilier de la nef. |
|
Laurent
Pécheux (1729-1821) est un peintre français
né à Lyon et formé à Paris. Dès
1753, il se fixe à Rome et fera toute sa carrière
dans la péninsule italienne. Reconnu comme portraitiste
et peintre d'histoire, il est sollicité par les grandes
familles aristocratiques européennes et les têtes
couronnées. Pécheux participe à la décoration
du palais Borghèse, du palais Barberini et de l'église
Sainte-Catherine de Sienne. En 1777, il s'installe à
Turin et se met au service de la famille de Savoie. Il occupera
les fonctions de directeur de l'Académie des Beaux-Arts
et de peintre officiel du roi Victor-Amédée
III.
C'est à Rome, vers 1762-1763 que Laurent Pécheux
reçoit commande, en plusieurs étapes, de douze
grands tableaux sur la vie de Jésus pour la collégiale
de Dole. La première toile commandée est la
Crucifixion, une toile originale qui vaudra à
son auteur la reconnaissance du milieu artistique romain :
on y voit sainte Marie-Madeleine essayant de s'opposer à
la lance de Longin qui, comme dans la toile de Rubens, est
à cheval. Il est aisé de connaître la
succession des toiles réalisées pour la nef
et le chur de l'église car le peintre indique
clairement la date d'achèvement au bas de chacune d'entre
elles. Les deux dernières toiles, Jésus parmi
les docteurs et la Descente de croix, seront installées
en 1781. En 1794, pendant la vague de déchristianisation,
toutes les toiles seront décrochées des murs
et déposées à même le sol dans
une salle de l'ancien collège des Jésuites.
|
Malheureusement l'humidité
les dégradera. Sous le Directoire, l'église
sera rouverte au culte et les toiles retrouveront leur place
initiale en 1796. Ces douze toiles constituent l'un des rares
ensembles de peinture religieuse du XVIIIe siècle encore
in situ. Ces toiles ont toutes été restaurées
entre 2006 et 2009.
Gustave Duhem, dans son article sur la collégiale Notre-Dame
(Congrès archéologique de France, Franche-Comté,
1960) se montre très critique envers ces uvres
qui, à ses yeux, ne sont pas toutes de grande valeur.
La plupart ne sont que des copies de grands-maîtres
italiens comme la Transfiguration, copiée de
Raphaël, la Descente de croix, copiée de
Daniele da Voltera ou la Résurrection de Lazare,
copiée de Salvatore Rosa. L'histoire ne dit pas
si c'était une exigence du donneur d'ordre... Quoi
qu'il en soit, comme le souligne notre auteur, elles «s'insèrent
très logiquement entre les grandes arcades et les départs
des fenêtres (...)». Rappelons, comme précisé
plus haut, que pour Duhem, cette large hauteur de mur dans
la nef avait vraisemblablement été prévue
pour accueillir des tapisseries qui n'ont jamais été
exécutées. Mais, sur ce point, les sources venant
des historiens locaux sont muettes.
Sources : 1)
Notre-Dame de Dole, de la
collégiale à la basilique,
ouvrage collectif aux éditions DMODMO ; 2) La collégiale
Notre-Dame de Dole par Gustave Duhem Congrès archéologique
de France, Franche-Comté, 1960.
|
|
La Descente de croix, 1781
par Laurent Pécheux, huile sur toile.
Copie d'un tableau de Daniele da Volterra (1509-1566). |
La Transfiguration, 1779
par Laurent Pécheux (1729-1821).
Copie du célèbre tableau de Raphaël. |
Le transept sud et les toiles de Laurent Pécheux (1729-1821).
Les grandes fenêtres en verre blanc du second niveau et
celles du transept
apportent à l'intérieur de l'église une
grande luminosité. |
|
Chaire à prêcher en bois doré du XVIIIe
siècle. |
Un apôtre sur la cuve
de la chaire à prêcher du XVIIIe siècle.
|
Le Christ en croix de Séraphin Besson
dans le transept sud date de 1823. |
|
Chaire à prêcher en marbre de Sampans (XVIe
siècle).
Saint François de Sales aurait prêché
depuis cette chaire en 1609.
Les statues en bois sculptées par Séraphin
Besson
ont été installées dans les niches
avant 1821. |
Statue du bon Pasteur de Séraphin Besson (avant
1821)
sur la cuve de la chaire en pierre de Sampans. |
La voûte de la collégiale
avec les tableaux de Laurent Pécheux (1729-1821).
À la croisée du transept, l'orifice devait
servir au
passage des cordes des cloches. Car, à l'origine,
un clocher avait été prévu au-dessus
du transept. |
|
La Descente de croix, 1781
par Laurent Pécheux, huile sur toile.
Copie d'un tableau de Daniele da Volterra (1509-1566).
Détail : Marie perd connaissance. |
|
La Pentecôte, 1774
par Laurent Pécheux (1729-1821). |
Vue d'ensemble de la verrière du transept sud. |
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
La Nativité, partiel
par Laurent Pécheux (1729-1821) . |
«««--- À GAUCHE
La verrière dans le bandeau du bas relate des scènes
de
la Vie de la Vierge auxquelles s'ajoute un Arbre de Jessé.
Atelier Gruber, 1933. Voir le bandeau plus
bas. |
|
La Crucifixion, 1763
par Laurent Pécheux (1729-1821).
C'est la première toile du cycle des scènes de
la vie de Jésus qui a été
commandée au peintre lyonnais, alors à Rome, pour
la collégiale de Dole. |
À
propos de la tribune du transept, on lira
avec intérêt cette remarque de Gustave
Duhem : «Le transept de l'église de Dole
présente une particularité assez rare :
chaque bras comporte sur la moitié de sa largeur
une petite tribune avec balustrades flamboyantes ; de
même une galerie de circulation, difficilement
visible d'ailleurs, relie les bras du transept à
la première partie du chur.»
Source : La Collégiale
Notre-Dame de Dole
par Gustave Duhem, in Congrès archéologique
de France, Franche-Comté, 1960.
|
|
|
Extrait du vitrail du transept nord
Vitrail de Jacques Le Chevallier, XXe siècle. |
Vue de la chaire à prêcher en pierre de Sampans,
de la chapelle Saint-François-Xavier
et de la tribune du transept derrière trois grosses piles
de la nef.
Sur la pile centrale, on aperçoit la trace d'une chapelle
de pilier
mise en évidence lors de la restauration de 2006-2009. |
|
Le vitrail de Jacques Gruber dans le transept sud (1933).
Rencontre à la Porte dorée, Naissance de Vierge et Visitation.
Un Arbre de Jessé divisé en deux est intercalé
(panneaux 2 et 5). |
LE CHUR
ET LES BAS-CÔTÉS DU CHUR |
|
Chapelles latérales nord et baptistère (à
droite). |
Pierres tombales dans la chapelle du Sacré-Cur
XVIe siècle. |
VITRAIL
DANS L'ABSIDE ---»»»
L'extrait du vitrail de l'abside présenté
à droite illustre quelques grandes figures de
l'Ancien Testament et de l'histoire de la Chrétienté
(atelier parisien Gsell-Laurent, 1870).
|
|
|
Le Baptistère du XVIIIe siècle dans le bas-côté
nord. |
La Vierge présentant l'Enfant (XVIIIe siècle)
Statue au-dessus du baptistère. |
«La Baptême du Christ», XVIIIe siècle
Tableau dans le retable du baptistère. |
Vitrail dans l'abside (1870). |
|
|
Vue d'ensemble du sanctuaire de la basilique Notre-Dame.
Les six piliers massifs qui l'entourent dégagent une
impression de robustesse et de grandeur. |
Vitrail central de l'abside.
En haut : grandes figures de l'Ancien Testament et
de l'histoire de la Chrétienté, atelier Gsell-Laurent,
1870.
En bas : La Crucifixion de Jacques Le Chevallier (1957). |
Bas-relief du maître-autel (XIXe siècle)
Le pélican nourrit ses petits. |
La Présentation de Jésus au Temple dans
l'abside
Atelier Gsell-Laurent, 1870. |
|
|
Les vitraux de l'abside sont de 1870 (atelier Gsell-Laurent)
et de 1957 (Jacques Le Chevallier). |
La Visitation dans l'abside
Atelier Gsell-Laurent, 1870. |
|
Le chur de la basilique Notre-Dame de Dole.
Il a été restauré et remeublé après
la Révolution. La restauration intégrale des années
2006-2009 lui a redonné un bel aspect, illuminé par
ses larges verrières. |
Bas-relief du maître-autel (XIXe siècle).
Têtes d'angelots autour du nom de Jésus. |
Statue de Saint André
dans le chur. |
Statue d'un apôtre
dans le chur. |
Les
transformations de la collégiale avant la Révolution.
Les sources consultées nous informent
de deux modifications intéressantes survenues
dans l'église dans le dernier quart du XVIIIe
siècle. Une pratique médiévale
consistait à acheter le droit d'être enterré
dans l'église de sa paroisse : dans une chapelle
latérale quand on en avait financé la
construction, ou plus simplement dans la nef. Mais les
pierres tombales de la nef, en se multipliant, rendaient
le sol inégal. D'où le risque, en marchant,
de buter contre un coin de pierre sortant de la surface
du sol et de se blesser en tombant. Pour sécuriser
le sol, le Parlement de Besançon, en 1776, défend
d'inhumer les corps dans l'église de Dole. Il
parle d'un abus qu'il faut réprimer. Le Conseil
de la ville est lent à réagir : ce n'est
qu'en 1787 qu'il décidera de faire poser un nouveau
pavé. Conséquence malheureuse pour l'historien
: la plupart des dalles funéraires de la collégiale
vont disparaître, dont certaines possédaient
des effigies et des armoiries sculptées.
Une deuxième modification va suivre : le pavé
neuf, une fois mis en place, fait ressortir la saleté
noirâtre des piliers de la nef ! Au début
de 1788, on décide de les blanchir à coups
de badigeons. Le Conseil de la ville ordonne donc aux
propriétaires des chapelles de pilier d'enlever
«sous huitaine» tous les objets qui les
composent. Deuxième conséquence fâcheuse
: ces objets qui avaient conduit à la création
de vrais petits oratoires ont été dispersés
ou ont disparu.
Après le nettoyage du chur en 1786, les
changements s'additionnent, tant il est vrai que le
début de la Révolution passe inaperçu
à Dole : on place un autel à la romaine
(c'est-à-dire au centre du chur) ; on change
les stalles (qui dataient du premier tiers du XVIe siècle)
par les stalles actuelles ; le tombeau de Jean Carondelet
est transféré au fond de l'abside, on
enlève des gisants et, plus grave, on supprime
la grande grille qui fermait le chur. Exécutée
par le maître serrurier Nicolas Chappuis, cette
uvre d'art avait été installée
en 1708. Elle a depuis disparu sans laisser de traces,
mais on en conserve le dessin.
Source : Notre-Dame
de Dole, de la collégiale à la basilique,
ouvrage collectif aux éditions DMODMO.
|
|
|
Cette belle Vierge à l'Enfant est attribuée
à l'atelier du sculpteur espagnol Jean de la Huerta.
Sculpture en pierre du XVe siècle. |
La Nativité, vitrail dans l'abside
Atelier Gsell-Laurent, 1870. |
Le lutrin de Nicolas Nicolle date de 1765.
Nicolle (1702-1784) est un architecte bisontin. |
La voûte du chur.
Après les deux travées, le dessin de liernes et
de tiercerons
de la voûte de l'abside est remarquable. |
La Nativité de la Vierge par Gindertalen, 1668 (détail). |
|
Le chur de la basilique avec ses aménagements du XIXe
siècle.
Au fond de l'abside, le mausolée de Jean Carondelet a été
transformé en portail de la sacristie vers 1790. |
Vierge à l'Enfant (détail)
Atelier de Jean de la Huerta
Sculpture en pierre du XVe siècle. |
L'ORGUE DE TRIBUNE
DE LA BASILIQUE NOTRE-DAME |
|
Le magnifique orgue de tribune, construit de 1750 à 1754,
est l'uvre du facteur allemand Karl-Joseph Riepp.
Le buffet est attribué à Michel Devosge (1711-1800).
L'orgue comprend 3500 tuyaux. |
Anges musiciens sur les tourelles de l'orgue (XVIIIe siècle). |
Ange souffleur sur une tourelle. |
Ange souffleur sur une tourelle. |
L'orgue
de tribune. La collégiale Notre-Dame possédait,
dans le transept sud, un premier orgue installé au
XVIe siècle. Vers 1750, le Conseil de la Ville passa
commande d'un nouvel orgue à Karl-Joseph Riepp (1710-1775),
installé à Dijon, et qui avait construit les
orgues de la cathédrale
Saint-Bénigne dix ans plus tôt. Contre la
façade occidentale de la collégiale se trouvait
une chapelle dite «du Jubé» au-dessus d'une
belle tribune Renaissance due à Denis le Rupt. Les
propriétaires de la chapelle récupérèrent
tous leurs meubles (tableau, stalles et statues) afin que
place soit faite au nouvel instrument et à son buffet.
La tradition attribue ce buffet à Michel Devosge (1711-1800),
mais aucun document ne vient le confirmer.
Source : Notre-Dame de Dole,
de la collégiale à la basilique,
éditions DMODMO.
|
|
Détails Renaissance de la tribune de Denis le Rupt (XVIIe siècle)
soutenant l'ancienne chapelle du Jubé.
Cette chapelle a été supprimée au milieu du XVIIIe
siècle pour accueillir le grand orgue de Riepp. |
La tribune de Denis le Rupt (XVIIe siècle) soutenant l'ancienne
chapelle du Jubé. |
Un atlante soutenant l'orgue de tribune.
|
Sculptures Renaissance
sur la tribune de Denis le Rupt (XVIIe siècle). |
Angelots sur les tourelles du grand orgue. |
Un atlante soutenant l'orgue de tribune. |
LA SAINTE-CHAPELLE
DE LA BASILIQUE NOTRE-DAME |
|
La porte de la Sainte-Chapelle. |
La Sainte Famille au-dessus de la porte
Statues en bois doré. |
La Sainte
Chapelle. La construction de cette superbe chapelle
part d'un fait divers. En 1608, dans la nuit qui suit la Pentecôte,
un incendie embrase l'église des Bénédictins
à Faverney (un petit village à une centaine
de kilomètres au nord de Dole). Le reliquaire ostensoir
en sort miraculeusement indemne. Il contenait deux hosties
consacrées, et les Dolois parviennent à s'en
faire attribuer une. Pour lui servir d'écrin, le Conseil
de la ville décide de faire construire une chapelle
à la place des anciennes sacristies, à droite
du chur. Une nouvelle sacristie sera construite sur
la gauche. Pour le financement, les avocats mettent à
la poche. Ils verseront une cotisation individuelle et - plus
croustillant - l'argent utilisé pour offrir le repas
traditionnel le jour de la Saint-Yves (patron des magistrats)
par les bâtonniers à leurs confrères sera
versé pour la chapelle. Enfin, une loterie complétera
le tout.
Les maîtres maçons Hugues le Rupt et Claude
Mougin sont chargés de la construction. Par sa
beauté et sa taille, la chapelle sera une église
en réduction avec nef et bas-côtés. Le
clou en sera une magnifique voûte
à caissons décorés de roses, avec
une clé pendante au-dessus de l'autel. Une première
en Franche-Comté.
Pour abriter l'hostie, la générosité
des archiducs Albert et Isabelle d'Autriche permit de confectionner
un ostensoir couvert de pierreries et de joyaux... qui passa
sans dommage le cap de la Révolution. En 1806, pour
financer la restauration et l'entretien de l'édifice,
la Fabrique le vendit à un orfèvre qui le démonta
pour en réutiliser les joyaux dans d'autres pièces.
Source : Notre-Dame de Dole,
de la collégiale à la basilique,
éditions DMODMO.
|
|
L'autel de la Sainte-Chapelle et le vitrail du miracle de l'hostie
de Faverney par l'atelier Gsell-Laurent (vers 1875).
Pendant la Révolution, la chapelle fut utilisée comme
atelier de sculpture par Claude-François Attiret. Elle a été
entièrement restaurée en 1859. |
La superbe voûte à caissons fait de
la Sainte-Chapelle le joyau de l'église. |
Statue de saint Yves, patron des avocats
Pierre, 1581. |
Vue d'ensemble de la Sainte-Chapelle réaménagée
en 1859.
Elle a été construite vers 1608-1610 comme une
église dans l'église avec nef et bas-côtés. |
Statue d'un évangéliste
en bois doré. |
Louis XIV et la cour en adoration devant la sainte hostie,
détail.
Atelier Louis Rossigneux, vitrail placé en 1867. |
|
La ville de Dole et Louis XIV (2/2).
---»» représentants espagnols
tantôt inflexibles, tantôt compréhensifs.
La résistance n'aura guère le temps de
se muscler car la guerre de Hollande éclate en
1672. Les Hollandais, rapidement envahis par les Français,
s'allient à l'Espagne et aux Impériaux.
La question, chère à la France, de la
frontière naturelle ressurgit. Avec la Franche-Comté
en première ligne. Dès le début
de 1674, l'armée royale, commandée par
le duc de Navailles, s'empare de Gray,
de Besançon
et se rapproche de Dole par l'est. Le 27 mai, Louis
XIV est devant la ville. Les remparts, restés
inachevés, sont insuffisants pour repousser l'attaque.
Et Vauban est de la partie... Le siège s'installe
avec ses escarmouches et sa tactique des mines et des
contre-mines. Forte de trois mille hommes, la garnison
doloise ne peut rien face à la puissante armée
de Louis XIV. La ville capitule le 7 juin 1674. Pour
calmer les Dolois, le roi rétablit le parlement
le 17 juin, mais, contrairement à 1668, il n'entre
pas dans la ville.
Le vitrail du Dolois Louis Rossigneux, verrier
et receveur des Finances à Paris, montrant Louis
XIV et sa cour adorant la sainte hostie dans la chapelle
le 9 juin 1674 est un fait imaginaire.
Notons un fait divers rapporté dans l'ouvrage
Notre-Dame de Dole, de la collégiale à
la basilique : Rossigneux fit le vu d'offrir
un vitrail coloré à la Sainte-Chapelle
s'il sortait indemne des journées révolutionnaires
parisiennes de juin 1848...
Privilégiant Besançon
et sa situation géographique, Louis XIV va y
transférer le Parlement dès 1676, ainsi
que l'hôtel des Monnaies. Les Dolois recevront
une compensation de cent mille écus d'or payés
par les Bisontins qui voyaient leur ville devenir capitale
de province à part entière. Dole, définitivement
intégrée à la France, disait adieu
à son époque de grandeur, mais au moins
la paix était assurée.
Sources : 1) Histoire
de Dole d'Annie Gay
et Jacky Theurot aux éditions Privat ; 2) Notre-Dame
de Dole, de la collégiale à la basilique,
ouvrage collectif aux éditions DMODMO.
|
|
|
Louis XIV et sa cour en adoration
devant la sainte hostie dans l'église de Dole le 9 juin
1674.
Atelier Louis Rossigneux, vitrail placé en 1867. |
La
ville de Dole et Louis XIV (1/2).
Le grand roi a le même objectif que son père
: sécuriser les frontières du royaume.
Pour s'emparer de la Comté, sa tâche sera
facilitée par l'affaiblissement de l'Espagne,
la rivalité entre Dole et Besançon et
sa part d'héritage à la suite de son mariage
avec l'infante Marie-Thérèse. La dernière
cause va conduire à la guerre de Dévolution
: Louis XIV veut tout simplement incorporer la Comté
à la France. Dole en est la capitale et, en théorie,
c'est elle qui devrait présenter le plus de résistance.
Mais un phénomène démographique
va jouer pour Louis XIV. En 1636, les Dolois, population
homogène et fière de ses racines, avaient
choisi de résister aux troupes de Richelieu et
subi un siège de deux mois sous les canons de
Condé, il en allait tout autrement en 1668. Les
morts de la guerre et les pestes avaient entraîné
un repeuplement de la ville, notamment par des Savoyards...
qui ne connaissaient rien à l'histoire de Dole
et à sa rivalité avec Besançon.
Faire des Dolois un bloc compact pour résister
comme en 1636 était impossible. De plus, le Grand
Condé, qui conduisait l'armée royale,
avait eu vent d'un point faible dans les remparts de
la ville.
Le 3 février 1668, un trompette de Louis XIV
annonce la guerre à la porte d'Arans, à
Dole. Pesmes, Rochefort, Marnay et Poligny
sont prises rapidement. Dole est assiégée
le 9. La résistance est symbolique et l'Espagne,
qui devrait secourir la cité, a renoncé.
Après avoir pris quelques assurances sur le maintien
des privilèges - car Besançon
veut devenir capitale de la province -, le Parlement
décide d'offrir les clés de la ville aux
assaillants français. Dole capitule le 14 février.
Le soir même, le roi et toute sa suite font leur
entrée dans la ville devant une population qui
ne les acclame guère.
Stupéfaction : le 2 mai, le traité d'Aix-la-Chapelle
restitue la Franche-Comté à l'Espagne
! Dès le mois suivant, tous les Français
sont partis. Les habitants, fort troublés, se
retrouvent devant un vide administratif. Les étendards
de la Bourgogne surgissent aux fenêtres et la
révolte gronde. Les parlementaires qui, aux yeux
du peuple, ont reculé un peu trop vite devant
la France, sont agressés, leurs maisons mises
à sac. Fin juin, un nouveau maire est élu
et l'ordre revient peu à peu. Mais le pouvoir
espagnol réagit : Dole est jugée traîtresse,
indigne d'abriter le Parlement qui est suspendu par
l'envoyé du roi. Une chambre de justice est créée
à... Besançon.
Cependait l'essentiel du problème reste financier
: il faut renforcer les remparts et payer une garnison.
Les Dolois, furieux d'être mis à contribution,
organisent la résistance face à des
---»» Suite 2/2 à gauche.
|
|
Le miracle de Faverney : le feu qui ravage l'autel va épargner
l'ostensoir (détail).
Atelier Gsell-Laurent, vitrail posé en 1875-1876. |
|
Le vitrail de l'abside de la Sainte-Chapelle illustre le miracle de
Faverney : l'ostensoir est épargné par les flammes.
Atelier Gsell-Laurent, vitrail posé en 1875-1876. |
Statue d'un évangéliste
en bois doré
près de l'autel. |
Vitrail illustrant la procession solennelle amenant la sainte hostie
à Dole en décembre 1608.
Atelier Gsell-Laurent, vitrail posé en 1875-1876. |
Le bas-côté nord de la Sainte-Chapelle.
Les vitraux du côté sud sont ici remplacés par
les peintures murales de Charles Chauvin,
représentant des symboles christiques et eucharistiques (1859). |
Le miracle de Faverney, atelier Gsell-Laurent (détail). |
La nef et l'orgue de tribune vus du chur.
À droite, on voit très bien la trace d'un ancien retable
sur un pilier.
Toutes les chapelles de pilier ont dû être démontées
en 1788 pour permettre le badigeonnage
des piliers à la peinture blanche. Ces chapelles n'ont jamais
été remontées. |
Documentation : Notre-Dame de Dole, de la
collégiale à la basilique, ouvrage collectif aux
éditions DMODMO...
+ Histoire de Dole d'Annie Gay et Jacky Theurot aux éditions
Privat
+ La Collégiale Notre-Dame de Dole par Gustave Duhem,
in Congrès archéologique de France, Franche-Comté,
1960
+ panneaux d'information dans l'église. |
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|