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Avec l'église Saint-Rémi,
Saint-Nicolas de Troyes peut s'enorgueillir de compter parmi les
plus séduisantes églises de la ville. C'est véritablement
un musée des Beaux-Arts du Moyen Âge et du début
de la Renaissance.
Sa construction commença après l'incendie de 1524
et s'acheva vers 1590. Adossée au rempart, l'église
ne reçut de façade qu'au milieu du XIXe siècle,
quand le rempart qui entourait la ville fut détruit. Elle
compte quelques éléments de statuaire remarquables
ainsi qu'une série de vitraux du XVIe siècle en grisaille
rehaussée d'or, vitraux qui malheureusement ont subi l'outrage
du temps. La galerie
des vitraux permet néanmoins de les afficher en grand
format.
Même si elle ne possède pas de déambulatoire,
Saint-Nicolas affiche fièrement ses trois beaux autels à
son abside plate, tous trois mis en valeur par des vitraux refaits
vers 1900. Si on ajoute les vitraux latéraux voisins, on
aboutit à un espace qui se voue magnifiquement au recueillement
pieux et à la contemplation artistique. Cette page donne
plusieurs images de la nef en grand format pour vous permettre d'apprécier
pleinement l'atmosphère de cette église.
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Vue d'ensemble de la nef de Saint-Nicolas |
La façade (qui est l'entrée de l'église) et le
côté sud
Initialement la façade était accolée au rempart.
Quand celui-ci fut détruit en 1840, on construisit
l'entrée actuelle en style néo-Renaissance. |
David |
Isaïe |
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Portail méridional de style Renaissance
(vers 1550)
Deux statues de David et Isaïe entourent un Christ
en croix (qui a été retiré du portail).
À noter qu'une cuve baptismale remplace
la traditionnelle tête d'Adam. |
Historique.
À l'emplacement de l'église actuelle, une première
chapelle Saint-Nicolas a été détruite
dans le grand incendie de 1524. Les marchands décidèrent
alors de financer la construction d'une nouvelle église
Saint-Nicolas : accolée au rempart, on y entrerait
par une porte latérale. L'église est terminée
à la fin du XVIe siècle. Les deux chapelles
du Calvaire et du Sépulcre (bâties
au tout début du XVIe siècle) ont toujours été
l'objet d'une grande dévotion, qui se traduisait par
de nombreux pèlerinages. Après l'incendie, elles
furent restaurées rapidement (sans doute parce qu'elles
permettaient de récolter pas mal d'aumônes...).
Pour bien faire, en décembre 1524, le pape Clément
VII intervint en personne : les dons seraient attachés
à des indulgences de grande ampleur. La reconstruction
de ces deux chapelles commença en 1536 (Source
: Corpus Vitrearum).
Quand le rempart a été détruit en 1840
et l'avenue Victor-Hugo ouverte, la façade actuelle
a été rajoutée. Elle supporte la chapelle
du Calvaire, visible sur le devant avec ses deux grandes baies
vitrées.
Il est rare de trouver une église qui offre un si fort
contraste entre l'extérieur - presque une forteresse
- et l'intérieur qui resplendit de nombreuses beautés
artistiques dans une atmosphère «vieilles pierres»
très envoûtante.
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La nef vue du narthex. |
Sculpture «Présentation de Marie au temple»
(Époque Renaissance). |
Les
vitraux de Saint-Nicolas. L'église
compte dans la nef de magnifiques vitraux en grisaille
rehaussée d'or du XVIe siècle. Le plus
intéressant - car le moins abîmé
- est le vitrail de l'hostie.
Sur l'autre bas-côté se trouvent le vitrail
de l'histoire
de Tobie et celui de l'histoire
de saint Yves. Ces deux vitraux ont été
très endommagés par le temps. Les parties
restaurées ne permettent pas toujours de comprendre
la nature des scènes représentées.
On trouve aussi des vitraux colorés, d'un autre
style, bien que remontant à la même époque
: le vitrail des Béatitudes (extraits ci-contre)
et celui de la vie de saint Claude dans l'abside ; «Marie
en gloire entre les docteurs», la «Transfiguration»
et la «Résurrection»
au deuxième niveau de l'élévation.
On note aussi la présence de la partie supérieure
d'un Arbre
de Jessé de 1534. Originalité : il
allie la généalogie de la Vierge (évangile
de Matthieu) à celle de Joseph (évangile
de Luc).
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Vitrail des Béatitudes (1534), détail
(appelé aussi vitrail de Toussaint). |
Vitrail des Béatitudes (1534), détail
Le Martyre de sainte Agnès. |
Assomption de la Vierge
dans la nef (XVIe siècle) |
Haut-relief dans le narthex
«L'Adoration des mages» (Époque Renaissance) |
La nef vue depuis l'escalier monumental
Conformément au livret édité par le presbytère,
on peut comparer Saint-Nicolas à un musée de la statuaire
et du vitrail au XVIe siècle. |
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LE SÉPULCRE
C'est une reproduction du tombeau du Christ ramenée de
Jérusalem par un Croisé.
«««--- À GAUCHE
La cuve baptismale, à côté du Sépulcre,
est du XVIe siècle.
Un soldat romain montait la garde devant le sépulcre...
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Statue polychrome de saint Roch |
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Arbre de Jessé de 1534. Il conjugue la généalogie
de Marie (à gauche) et celle de Joseph à droite.
En haut, Joseph et Marie se rejoignent, dominés par le
Père Céleste (ce qui est une représentation
assez rare dans un Arbre de Jessé).
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Statue polychrome de la Vierge à l'Enfant
dans la chapelle de Lorette (au chevet) |
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La nef et le côté nord vus depuis l'escalier monumental
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Saintes femmes dans un vitrail illustrant la résurrection
des corps au jour du Jugement (XVIe siècle) |
Un roi de Juda (Manassé?) dans l'Arbre de Jessé
(1534) |
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Vitrail de TOBIE en grisaille rehaussée d'or, détail
(vers 1552) |
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CI-DESSUS
Statue polychrome de
sainte Marguerite
XVIe siècle |
«««---
À GAUCHE
Tableau dans le chur
«Saints Charles, Sébastien, Roch et Adrien»
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Vitrail de la SAINTE HOSTIE en grisaille rehaussée d'or
(1563)
Détail : le procès de l'usurier devant l'évêque
Cliquez sur le vitrail pour l'afficher en gros plan. |
L'escalier monumental (il est digne d'un château) mène
à la chapelle du Calvaire.
Il est embelli, sur sa gauche, du magnifique vitrail de Tobie (vers
1552) en grisaille rehaussée d'or.
Cliquez sur le vitrail pour l'afficher en gros plan. |
Statue du Christ Ressuscité (en style Renaissance) dans
la chapelle du Calvaire (uvre attribuée à Dominique
Florentin)
Curieusement, cette chapelle, qui est une sorte de
tribune, est perpendiculaire au plan de l'église. |
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Tableau dans la nef : «Le Martyre de saint Étienne»
(Époque Renaissance).
«««--- À GAUCHE
La voûte et ses séduisantes nervures (XVIe siècle).
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Vitrail de la SAINTE HOSTIE en grisaille rehaussée d'or (1563)
:
Lles marchands et la cliente
Cliquez sur le vitrail pour l'afficher en gros plan. |
Vitrail de LA VIE DE SAINT YVES en grisaille rehaussée
d'or (posé en 1550)
uvre du peintre verrier Jean II Maçon |
Le
vitrail de la sainte hostie. Ce vitrail met
en exergue une communauté juive avide de souiller
les symboles de l'Église (rappelons que cette
croyance était très répandue au
Moyen Âge). La cible en est un usurier du nom
de Jonathas. Dans le premier
panneau, une élégante propose d'offrir
sa robe et ses bijoux contre trente sols. Jonathas lui
répond qu'il les lui rendra contre rien si elle
peut apporter en échange l'hostie de sa communion
pascale. Les vitraux qui suivent illustrent la messe
et la communion sacrilège. L'hostie profanée
est recueillie par une voisine, puis portée à
l'évêque. Suivent ensuite la comparution
de Jonathas et de sa cliente devant l'évêque
; enfin le bûcher où brûle l'usurier
juif. Ce vitrail illustre les conflits qui opposent
Rome à la Réforme. Voir le vitrail
entier dans la galerie des vitraux.
Source : «Saint-Nicolas de Troyes»
édité par le presbytère de l'église.
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La chapelle du Calvaire (à la tribune), l'orgue et le Christ
Ressuscité de Dominique Florentin
Au-dessous de l'orgue, la chapelle du Sépulcre contenant la
reproduction du tombeau du Christ. |
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Vitrail de la Transfiguration (XVIe siècle - début
XVIIe siècle)
Partie centrale : le Christ entre Moïse et Élie
Cliquez sur l'image pour afficher le vitrail en entier dans
la galerie des vitraux.
«««--- À GAUCHE
Le Christ en croix sur la pile de la chapelle du Calvaire (Époque
Renaissance)
On ne peut qu'être surpris par l'attitude très
désinvolte de saint Jean : adossé à la
pile, reposant sur un pied, le bras
droit replié comme si sa main tenait une cigarette, il
a l'air d'assister à la scène en vrai «touriste»
! |
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La cuve de la chaire à prêcher (fin du XVIe siècle)
Les sculptures racontent l'histoire de saint Nicolas
«««--- À GAUCHE
Un chef d'uvre de la statuaire champenoise du XVIe siècle
:
Statue en pierre polychrome de sainte Agnès |
La chaire à prêcher
(fin du XVIe siècle) |
Vue d'ensemble du chur
Les vitraux de l'abside plate sont tous été refaits
vers 1900. |
Le chur et ses élévations droites
Les vitraux des parties hautes sont de la Renaissance.
En bas à droite, l'Arbre de Jessé. |
Vitrail dans les parties hautes : «La mort de la Vierge»
(détail)
Époque Renaissance
Cliquez sur l'image pour voir le vitrail en entier. |
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Statue de saint Nicolas |
Le sanctuaire et deux autels de l'abside (Saint-Joseph et maître-autel).
À gauche de l'autel de Saint-Joseph, le vitrail des Béatitudes
(aussi appelé verrière de Toussaint), 1534. |
Chapelle Saint-Joseph dans le chevet |
Vitrail de la Résurrection
Détail : les soldats romains
Époque Renaissance
Cliquez sur l'image pour
l'afficher en grand format. |
Chapelle de Lorette dans le chevet
On remarquera dans le panneau supérieur du vitrail un épisode
de la Santa
Casa |
L'abside et ses trois autels (Saint-Joseph,
maître-autel, Lorette). Les vitraux de ces autels sont de la
toute fin du XIXe siècle.
À l'extrême-droite, le vitrail de la vie de saint Claude |
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Vitrail dans la nef
«Marie en gloire entre les docteurs» (XVIe siècle
- début XVIIe siècle)
«««--- À GAUCHE
Vitrail de la Résurrection (XVIe siècle - début
XVIIe siècle)
Cliquez sur l'image. |
Triptyque des Sacrements (peinture sur bois; époque Renaissance)
À DROITE ---»»»
Vitrail : Scènes de la vie de saint Nicolas, (vers 1900). Cliquez
sur le vitrail. |
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On ne se lasse pas d'admirer les vieilles pierres de la nef et des
bas-côtés.
Ici, le côté nord avec les voûtes des chapelles
latérales. À droite, le vitrail de Tobie. |
Tableau «L'Annonciation» (époque Renaissance)
À DROITE ---»»»
Vitrail «Marie en gloire entre les docteurs»
Détail : Marie portant l'Enfant (XVIe siècle - début
XVIIe siècle) |
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La nef vue du chur
La chapelle du Calvaire remplace le traditionnel orgue de tribune. |
Documentation : «Troyes en Champagne»
de Didier Guy et Patrick Dupré, ISBN 2-913052-24-6 et brochure
«Saint-Nicolas de Troyes» disponible dans l'église
«Le vitrail à Troyes : le chantier et les hommes»
de Danielle Minois (Corpus Vitrearum) + «Les vitraux de Troyes,
XIIe-XVIIe siècle» de Danielle Minois (Guides Acanthe) |
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