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Page créée en mars 2011
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«Apparition de la Vierge à sainte Thérèse», détail

L'église actuelle est la suite d'une chapelle édifiée au XVIIe siècle, déjà consacrée à Notre-Dame de Lorette, et détruite à la Révolution. Une ordonnance royale de 1822 décide la construction d'une nouvelle église dans un quartier naissant de Paris, «la nouvelle Athènes». L'endroit devient rapidement à la mode : les écrivains (G. Sand, A. Dumas) y résident ; les artistes (Delacroix, Renoir) y installent leur atelier ; les bourgeois y font construire leurs demeures cossues. Bientôt, les demi-mondaines qui habitent le quartier seront surnommées «lorettes». L'église est consacrée en 1836.
Notre-Dame-de-Lorette, conçue par l'architecte Louis-Hippolyte Le Bas (1782-1867), s'inspire des basiliques romaines : portique à quatre colonnes corinthiennes à l'extérieur ; rangées de colonnes à chapiteaux ioniques à l'intérieur.
Mais son côté le plus séduisant est sans aucun doute sa décoration interne, recherchée et omniprésente. De nombreux artistes et peintres ont été conviés à son embellissement, lui conférant un style assez éclectique, mais très agréable à l'œil. Les contemporains la trouvèrent trop décorée, trop mondaine, sans grande spiritualité. Il n'empêche. Les peintures murales qui couvrent l'édifice, ses frises, sa coupole dans le chœur, son arc triomphal séparant la nef de l'avant-chœur, sans oublier son magnifique plafond à caissons bleu et or, aux formes géométriques variées, font assurément de Notre-Dame-de-Lorette, avec Saint-François-Xavier et la Sainte-Trinité, l'une des plus belles églises de Paris.
Cette page présente de grandes images de la nef et du chœur pour donner une idée plus précise de sa beauté artistique, ainsi qu'un nombre important de photographies de peintures, la plupart consacrées au culte marial.

Vue d'ensemble de l'église Notre-Dame-de-Lorette
La nef et le chœur de Notre-Dame-de-Lorette.
La façade de l'église
La façade de Notre-Dame-de-Lorette face à la rue Lafitte.
L'entablement est dominé par les trois statues représentant les
vertus théologales : la Foi, la Charité et l'Espérance.
 «La Charité»
Statue représentant «La Charité»
de Charles-René Laitié (1782-1862)
sur l'entablement.
La Vierge à l'Enfant dans le tympan
La Vierge à l'Enfant au centre du tympan.
Œuvre de Charles-François Lebœuf-Nanteuil.
Le tympan de la façade
Le tympan de la façade est un «Hommage à la Vierge»
Œuvre de Charles-François Lebœuf-Nanteuil (1792-1865) : six anges en adoration devant la Vierge et l'Enfant
Bas-côté droit
Le bas-côté droit avec ses colonnes à chapiteaux ioniques et sa suite de chapelles latérales.
L'église possède quatre très belles chapelles d'angle et six chapelles latérales (ici celle de saint Hyacinthe)
La chapelle du Mariage ou des Litanies
Chapelle du Mariage ou des Litanies (chapelle d'angle).
La peinture symbolique de cette chapelle est due à Victor Orsel (mort en 1850)
qui y consacra les dix-sept dernières années de sa vie.

Sous la Monarchie de Juillet et le Second Empire, le nom de «lorette» désigne des jeunes femmes du demi-monde, souvent aux mœurs légères. Il a été employé pour la première fois par le journaliste Nestor Roqueplan, vers 1840. Cette appellation tire bien sûr sa source du nom de l'église Notre-Dame-de-Lorette. En effet, ces jeunes femmes louaient les nouveaux appartements du quartier avec des baux précaires «en attendant que les plâtres sèchent». On retrouve les «lorettes» dans bien des œuvres littéraires et de chansons de l'époque. Jusqu'au ministre Persigny lui-même. Mécontent du mariage de Napoléon III avec la comtesse Eugénie de Téba (il aurait préféré une jeune femme issue d'une grande famille royale européenne), il eut ce reproche fameux à l'adresse de l'empereur : «Ce n'était pas la peine de risquer le coup d'État pour épouser une lorette».

Aspect de la nef et du bas-côté droit
Aspect de la nef et du bas-côté droit.
Les peintures murales dédiées à la vie de Marie scandent le deuxième niveau de l'élévation,
le tout sous un superbe plafond à caissons dorés. Un arc triomphal sépare la nef du chœur.
La chapelle du Baptême
Chapelle du Baptême (chapelle d'angle).
Elle est ornée de peintures au style très original
d'Adolphe Roger (1800-1880)
Les fonts baptismaux
Les fonts baptismaux en bronze sont surmontés
d'une statue de saint Jean-Baptiste
due à Francisque-Joseph Duret (1804-1865).
«Extase de sainte Thérèse» par Jérôme-Marie Langlois
«Extase de sainte Thérèse» par Jérôme-Marie Langlois, 1836.
On notera l'expression très réussie de l'ange qui soutient sainte Thérèse. L'une des plus belles peintures de ND-de-Lorette.
Cliquez sur l'image.
La chapelle de la Communion
Chapelle de la Communion.
Elle est due à Adophe Perrin. La statue du Christ est l'œuvre
d'Antoine Desbœufs (1793-1862).
«Apparition de la Vierge à sainte Thérèse» par Langlois
«Apparition de la Vierge à sainte Thérèse» par Langlois, 1836.
Cette peinture est marquée par un magnifique équilibre. À nouveau, l'une des plus belles œuvres de l'église. Cliquez sur l'image.
Le bas-côté droit vu depuis la chapelle du Mariage
Le bas-côté droit vu depuis la chapelle du Mariage.
Il possède lui aussi un plafond à caissons.
Le chœur de Notre-Dame-de-Lorette
Le chœur richement décoré de Notre-Dame-de-Lorette.

La coupole avec sa peinture «Le Triomphe de la Vierge»
La coupole avec sa peinture «Le Triomphe de la Vierge» ou
«La Translation de la maison de Lorette» par Pierre-François Delorme (1783-1859).
Cliquez sur l'image pour l'afficher en gros plan.

La chapelle du Mariage
La chapelle du Mariage vue depuis l'allée - au premier plan -
qui sépare le chœur de la nef. (ND-de-Lorette n'a pas de transept.)
On retrouve partout ces peintures symboliques sur les surfaces planes de l'église.

L'histoire de «la Translation de la Santa Casa» a été écrite par le moine Teramano entre 1465 et 1472. À l'origine, la Santa Casa se trouve bien sûr à Nazareth, lieu de l'enfance de Jésus, mais aussi lieu de l'Incarnation. Quand les Mameluks musulmans envahissent la Palestine en 1291, des anges prennent la maison et la transportent en Dalmatie (l'actuelle Croatie). Trois ans plus tard, à nouveau devant l'invasion musulmane, l'opération recommence. Cette fois, les anges transportent la Santa Casa en Italie, près d'Ancône, et, pour lui éviter tout dommage, la cachent dans un bois de lauriers. D'où le nom de «lorette» pour laurier. Mais il était écrit que la Maison réapparaîtrait au grand jour. En 1295, les anges la transportent sur le haut de la colline qui surplombait la cachette, à Loreto. Le village devient aussitôt un lieu de pèlerinage important. Des églises lui sont consacrées dans le monde entier sous cette appellation.

D'une manière plus pratique - et plus véridique aussi -, la translation de la Santa Casa ne doit rien aux anges, mais tout au déménagement des biens d'une famille italienne. Les archives du Vatican et les fouilles archéologiques sous la basilique actuelle de Loreto confirment les faits suivants : Au XIIIe siècle, les Angelis, qui sont une branche de la famille impériale de Constantinople, décident de faire revenir en Italie les nombreux biens qu'ils possèdent en Palestine - à cause de la menace musulmane. La Casa en fait partie. Elle est démontée pierre par pierre et reconstruite selon les plans d'origine dans leurs terres d'Ancône, à Loreto.
Nota : La Santa Casa apparaît dans la partie basse de la peinture de la coupole.
Source : «Notre-Dame de Lorette», fascicule sur l'église édité par la paroisse de Notre-Dame-de-Lorette à Paris.

«La Présentation de Jésus au  temple» par Heim
«La Présentation de Jésus au Temple» de François-Joseph Heim (1787-1865).
Peinture murale à la cire dans le chœur.
En levant les yeux dans l'avant-chœur...
Ce que l'on voit en levant les yeux dans l'avant-chœur...
«L'Annonciation» par François Dubois
«L'Annonciation» par François Dubois (1833).
Peinture dans la nef.
Vitrail de l'Assomption dans l'Oratoire
Vitrail de l'Assomption dans l'Oratoire.

Le vitrail de l'Assomption.
C'est le seul vitrail historié de l'église Notre-Dame-de-Lorette. Tous les autres sont en verre blanc. Il a été dessiné par Jérôme-Marie Delorme et réalisé par la Manufacture de porcelaine de Sèvres. Il est «caché» dans l'Oratoire, une petite salle fermée à l'extrémité du bas-côté gauche. Il faut s'adresser à l'accueil de l'église pour pouvoir y accéder. Cliquez sur le vitrail pour l'afficher en gros plan.

Le plafond à caissons
Le plafond de bois doré à caissons cruciformes est dû à Hubert-Nicolas Lamontagne.
De chaque côté du plafond, les peintures illustrent la vie de Marie.
Statue de la Vierge à l'Enfant
Statue en chêne de la Vierge à l'Enfant
par Jean-Jacques Elshoëcht (1797-1856)
Le plafond à caissons
Le plafond à caissons a été réalisé par Hubert-Nicolas Lamontagne.
Il est décoré du monogramme de Marie, de la colombe du Saint Esprit et de rosaces.
En théologie, Marie est aussi appelée la «Rose mystique».
«La Présentation de la Vierge» par Auguste Vinchon
«La Présentation de la Vierge» par Auguste Vinchon (1833), détail.
On en donne ici la partie centrale.
Peinture murale dans la nef.
«Saint Étienne visite une malade» par Champmartin
«Saint Étienne visite une malade» par Champmartin (1836).
Chapelle latérale Saint-Étienne.
La chaire à prêcher
La chaire à prêcher est en chêne. Elle a été créée par Elshoëcht.
Deux grands séraphins soutiennent l'abat-voix.
Un séraphin sur la chaire à prêcher
Un séraphin soutenant l'abat-voix de la chaire à prêcher.
Sculpture de Jean-Jacques Elshoëcht (1797-1856).
Le chœur vu de biais depuis la nef
Le chœur de Notre-Dame-de-Lorette.
En dépit d'un assemblage éclectique, il n'est pas exagéré de dire que les peintures murales, les décorations des piliers, les frises,
l'arc triomphal et la coupole font du chœur de Notre-Dame-de-Lorette l'un des plus beaux de Paris.
Bénitier
«La Vierge de Foligno» d'après Raphaël par Marie-Victoire Jacquotot, 1827.
Actuellement au musée de la Céramique à Sèvres

De la porcelaine de Sèvres à Notre-Dame-de-Lorette.
Les contemporains ont été surpris par la richesse de la décoration de l'église, qui souleva quelques polémiques dans les salons parisiens. Marie-Victoire Jacquotot, l'un des meilleurs peintres sur porcelaine de l'époque, rapporte dans une lettre à un correspondant (qu'elle ne nomme pas) qu'elle verrait bien son «tableau de Vierge d'après Raphaël» orner le grand maître-autel de Notre-Dame-de-Lorette, un maître-autel «susceptible d'ornements de luxe et d'ajustements précieux».
Elle suggère à son correspondant d'en parler au préfet qui pourrait alors le proposer à l'architecte Le Bas. Qu'est-il arrivé ensuite? Mystère. Toujours est-il que le projet n'aboutit pas.
On ne sait pas exactement quelle était cette «Vierge d'après Raphaël». En 1827, l'artiste avait réalisé une plaque de porcelaine : «La Vierge de Foligno» d'après Raphaël (reproduite à gauche). Était-ce cette œuvre que l'on aurait pu voir au centre des décorations du maître-autel ci-contre?
Source : «Marie-Victoire Jacquotot, 1772-1855, peintre sur porcelaine» d'Anne Lajoix (Société de l'Histoire de l'Art français), page 39.

Bénitier
Le maître-autel de Notre-Dame-de-Lorette.
L'orgue de tribune
L'orgue de tribune réalisé en 1838 par Aristide Cavaillé-Coll.
Ce dernier a 28 ans et, avec l'aide de son père et de son frère Vincent, il réalise là son premier instrument.
L'étroitesse du buffet d'orgue ne l'a assurément pas aidé...
«La Visitation» par Amable-Paul Coutan
«La Visitation» par Amable-Paul Coutan.
Peinture murale dans la nef.
«L'Adoration des bergers» de Nicolas-Auguste Hesse
«L'Adoration des bergers» de Nicolas-Auguste Hesse.
Peinture murale dans la nef.
Vitrail de l'Assomption dans l'Oratoire
Vitrail de l'Assomption dans l'Oratoire, détail :
le visage de la Vierge dessiné par Jérôme-Marie Delorme
«Le baptême de saint Hippolyte» par Nicolas-Auguste Hesse
«Le baptême de saint Hippolyte»
par Nicolas-Auguste Hesse (1836).
Peinture dans la chapelle latérale Saint-Hippolyte.
«L'Adoration des Mages» de Jean-Pierre Granger
«L'Adoration des Mages»
par Jean-Pierre Granger (1833).
Peinture murale dans la nef.
«Le Mariage de la Vierge» par Jérôme Langlois
«Le Mariage de la Vierge»
par Jérôme Langlois (1833).
Peinture murale dans la nef.
«Jésus parmi les Docteurs de la Loi»
«Jésus parmi les Docteurs de la Loi»
par Michel-Martin Drölling (1786-1851), partie centrale.
Bénitier
Sainte Thérèse de l'Enfant Jésus
Sainte Thérèse de l'Enfant Jésus.
Statue moderne.

Les bénitiers de l'église sont des valves de tridacne géant. ---»»»

La nef de Notre-Dame-de-Lorette vue du chœur
La nef de Notre-Dame-de-Lorette vue du chœur.

Documentation : «Paris d'église en église», Massin éditeur
+ «Notre-Dame de Lorette», fascicule sur l'église édité par la paroisse de Notre-Dame-de-Lorette à Paris
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