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Vézelise est l'ancienne capitale
du comté de Vaudémont, un comté qui sera rattaché
au duché de Lorraine en 1473. L'église qui précède
l'édifice actuel, construite au XIVe siècle, a été
ruinée par une guerre intestine, quand Antoine, comte de
Vaudémont, voulut accaparer la succession du duché
aux dépends de René Ier d'Anjou, gendre du duc Charles
II qui venait de s'éteindre. La guerre de Succession de Lorraine
prit fin avec le traité de Reims en 1441 : Antoine renonçait
à son ambition. Entre-temps, la ville de Vézelise
avait été plusieurs fois assiégée et
occupée par la soldatesque.
La première pierre de la nouvelle église fut posée
en 1458 par Ferry II, comte de Vaudémont. Des finances insuffisantes
et des guerres interrompirent le chantier qui ne reprit qu'en 1486
avec l'appui de René II, duc de Lorraine. La construction
fut menée sous la vigilance du clerc Nicolas Basin, titulaire
de la cure de Vézelise pendant une trentaine d'années.
En 1514, le pape Léon X édicta une bulle d'indulgences
perpétuelles pour l'achèvement et l'ameublement de
l'église. L'édifice fut achevé en 1520 ; l'église,
consacrée par le cardinal Jean de Lorraine en 1521. Mais
l'ameublement et la décoration n'étaient pas complets.
En 1523, le duc Antoine (1489-1544) fit un don important pour les
verrières
de l'église et, en 1541, un autre pour le retable du maître-autel.
La chronologie des restaurations montre que les habitants de Vézelise
ont toujours pris soin de leur église, notamment pour deux
des secteurs les plus fragiles : la toiture et les vitraux.
En 1726, la flèche est abattue par la foudre. Elle sera reconstruite
en 1867. À la Révolution, le maire de la ville achète
l'orgue de l'abbaye lorraine de Beaupré qui est condamnée
à disparaître. En 1881, le clocher est réparé.
En 1885, les tuiles de la toiture sont remplacées par des
ardoises, plus légères. En 1893, la sacristie est
agrandie. Enfin, en 1907, l'église Saint-Côme et Saint-Damien
est classée Monument historique. L'entretien continue avec
la restauration générale des toitures et des maçonneries
en 1922-1932. En 1939, les verrières
Renaissance sont mises à l'abri près de Bordeaux.
En 1940, les bombardements du 18 juin provoquent quelques dégâts
légers. Néanmoins, il faut réparer la couverture
sur le côté nord. La repose des vitraux a lieu dès
1947. Enfin, la flèche est remise en état à
deux reprises : 1953 et 1961-1962.
L'église Saint-Côme-et-Saint-Damien est un témoin
du gothique flamboyant lorrain, un style qui est resté
assez frustre. Néanmoins, le visiteur pourra admirer, sur
la façade sud-est un beau portail
conçu dans les années 1510 et, surtout, une magnifique
verrière
Renaissance dans l'abside et le transept. Cette verrière,
qui s'étale actuellement sur sept baies, a connu une histoire
chaotique. C'est l'une des plus belles verrières Renaissance
de la Lorraine. Cette page en donne un très large aperçu.
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Vue générale de l'église de Vézelise.
Les vitraux du chur constituent la principale richesse artistique
de l'église. |
Façade sud-est avec le grand portail Renaissance et le
clocher. |
Le chevet de l'église.
La robustesse de la construction s'y dégage tout entière.
On remarquera la succession de larmiers sur les contreforts. |
Terminaison d'un contrefort
au chevet : trois pans coupés
surmontés d'une collerette.
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Mouluration au départ de la toiture
sur le côté sud-est. |
Mouluration au départ de la toiture
sur le chevet. |
Le grand portail et sa décoration Renaissance. |
Les vantaux du grand portail.
Ils sont en chêne et illustrent l'art de la Renaissance
du XVIe siècle. |
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Façade sud-est avec le grand portail.
Les contreforts sont striés de larmiers afin de casser
la monotonie de l'élévation. |
Architecture
externe. L'aspect général de
l'édifice paraît assez pauvre, mais ainsi
le veut le gothique flamboyant lorrain. Il n'en
paraît pas moins robuste. Dans son article pour
le Congrès archéologique de France
tenu à Nancy
en 2006, l'historien Sylvain Bertoldi fait remarquer
qu'il n'y a aucune ligne diagonale et que les horizontales
et les verticales sont rigoureusement marquées.
«La Lorraine n'a pas été gagnée
par la mode champenoise des tracés triangulaires
: ni le porche, ni le transept n'ont de pignons»,
précise-t-il. La construction est en moellons,
sauf le porche sud-est qui est en pierre.
L'édifice n'a pas d'arcs-boutants pour contrecarrer
les poussées de la toiture : de simples contreforts
soutiennent les murs gouttereaux. C'est une «formule
économique suivie par la plupart des églises
des petites villes de la Lorraine du XVIe siècle,
y compris pour les structures de type basilical»
[Bertoldi]. Ces contreforts sont néanmoins intéressants
et montrent le soin apporté à la construction.
En effet, ils sont striés de larmiers, ce qui
atténue la monotonie de l'élévation,
surtout au chevet (photo ci-dessous à gauche)
où celle-ci est rectiligne. Ces contreforts au
chevet se terminent, de manière originale, par
trois pans coupés, surmontés d'un chaperon
constitué de trois accolades superposées.
Cette petite structure rappelle élégamment
le dessin d'une collerette qui serait posée en
saillie sur le nu du contrefort (voir photo ci-dessous
à gauche).
Le soin apporté à la mouluration au départ
de la toiture ne doit pas non plus être négligé.
On donne ci-dessous
à gauche deux exemples de la richesse de ce décor,
trop souvent passé sous silence.
L'église n'a pas réellement de façade.
La base du clocher, enserrée entre les habitations,
ne permet pas d'en construire une qui puisse jouir du
recul nécessaire. C'est le portail sud-est qui
assure ce rôle.
Le clocher culmine à 66 mètres. Il est
simplement formé de six masses cubiques disposées
en légers retraits successifs. Sa belle flèche
torse a été plusieurs fois incendiée
par la foudre.
Sources : 1) Nancy et
Lorraine méridionale, Congrès Archéologique
de France, 2006, article sur l'église de Vézelise
par Sylvain Bertoldi ; 2) L'église Saint-Côme
et Saint-Damien, brochure éditée par
l'Association des Amis de l'Orgue et l'Association du
Grenier des Halles de Vézelise, 2011.
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Le porche et le grand portail de style Renaissance.
L'ensemble est situé au sud-est et sert d'entrée
principale.
C'est le seul élément artistique de l'architecture
externe.
Ce grand portail est daté immédiatement
après 1511. |
Figures mi-humaines mi-végétales stylisées
sur les vantaux du grand portail. |
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L'une des deux portes du clocher.
La base du clocher (voir plan ci-dessous) est inaccessible. |
Plan de l'église de Vézelise |
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Le
portail. Avec le porche qui l'habille, ce
portail est le principal élément artistique
de l'extérieur de l'église. Dans son article
pour le Congrès archéologique de France
tenu à Nancy
en 2006, l'historien Sylvain Bertoldi se livre à
une comparaison rigoureuse de ce portail avec ceux -
assez semblables - des églises lorraines de Tonnoy
et de Laneuville-devant-Nancy. ll en conclut qu'il faut
dater celui de Vézelise immédiatement
après 1511.
Le temps a passablement dégradé le portail.
Les huit statues qui l'ornaient à l'origine ont
disparu, remplacées par quatre autres. Par son
magnifique jeu de lignes et l'agencement de ses détails,
ce portail illustre à merveille l'art du gothique
flamboyant. Sylvain Bertoldi en analyse les grandes
lignes : «Les bases dont on a pris soin de varier
la grosseur et l'emplacement sont disposées dans
un savant enchevêtrement ; les supports rectangulaires
à moulure centrale triangulaire disparaissent
derrière les tores en spirale qui évitent
à l'ensemble de paraître trop grêle.
Le maître d'uvre a imaginé d'amortir
les supports et les tores des mêmes flacons prismatiques
qu'à leur base, créant ainsi une sorte
de chapiteau, lui-même couronné d'une bague
moulurée en larmier. Cela donne lieu à
de nouvelles imbrications produisant un repos dans le
mouvement ascensionnel des supports, tandis que le mouvement
divergent des spirales procure à l'il un
effet agréable.» Ajoutons que le porche
possède une belle voûte à nervures
curvilignes (non donné ici) qui réitère
le mouvement des supports torses du portail.
Les deux statues principales du porche représentent
saint Pierre et sainte Marguerite. Ces statues proviennent
du maître-autel primitif détruit en 1757.
On note encore un ange portant les instruments de la
Passion et provenant d'une Mise au tombeau du XVIe siècle.
La quatrième statue est une sainte non identifiée.
Les vantaux en chêne du portail sont remarquables
et rares en Lorraine. La partie supérieure représente
les deux médecins qu'étaient Côme
et Damien tenant à la main les attributs
de leur profession tels qu'on les voyait à la
Renaissance : l'urinal (petit pot permettant d'uriner
en position allongée) et le pot à onguents.
Le reste des vantaux est riche de huit bas-reliefs illustrant
des figures mi-humaines, mi-animales ou mi-florales.
Cette décoration typique de l'art Renaissance
est partitionnée, de manière très
heureuse, par des pilastres qui s'affinent dans leur
partie supérieure et s'enrichissent de candélabres.
Sources : 1) Nancy et
Lorraine méridionale, Congrès Archéologique
de France, 2006, article sur l'église de Vézelise
par Sylvain Bertoldi ; 2) L'église Saint-Côme
et Saint-Damien, brochure éditée par
l'Association des Amis de l'Orgue et l'Association du
Grenier des Halles de Vézelise, 2011.
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Les deux saints médecins saint Côme et saint Damien
occupent les deux bas-reliefs de la partie
supérieure des vantaux du grand portail au milieu d'un
décor de têtes d'angelots et d'une esquisse de
paysage.
Côme et Damien portent un urinal et un pot à onguents,
attributs habituels de leur profession à cette époque.
On remarquera, au centre et sur les côtés, les
fines colonnes engagées portant candelabres. |
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Statue de sainte Marguerite dans le grand portail.
Elle est représentée ici sortant du dragon
qui vient de la dévorer. |
Le style gothique flamboyant du portail et les statues de saint Pierre
et de sainte Marguerite. |
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Élévation droite de la nef avec le Christ en croix
du XVIe siècle. |
La voûte de la nef. |
Le bas-côté droit, voûté d'ogives. |
Culot à thème floral dans le transept. |
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Architecture
interne. Elle est simple, mais robuste
d'aspect. On y retrouve les grands traits des
constructions contemporaines en Lorraine du sud.
Quatre travées, une élévation
de la nef à 15,30 mètres, une voûte
d'ogive, des bas-côtés qui ont servi
jadis de chapelles latérales, un transept
non saillant : le plan originel a connu peu de
transformations. Seules deux chapelles ont été
ajoutées au sud-est entre les contreforts,
dont la chapelle du Saint-Sépulcre (voir
plan).
L'élévation suit une tradition lorraine
: les piles cylindriques massives (1,10 m de diamètre)
soutiennent les grandes arcades en tiers-point
du premier niveau ; une rangée de petites
baies sous la voûte constituent le second
niveau. Entre les deux : une large portion de
mur nu où s'élève la face
antérieure des piles. La jonction avec
les retombées d'ogives se fait par simple
pénétration. Il n'y a aucun chapiteau.
À propos de l'abside, l'historien Sylvain
Bertoldi écrit : «L'abside est ajourée
de trois hautes baies dans la tradition des chevets
toulois. Espace privilégié, le sanctuaire
est décoré d'une voûte
en étoile dessinée par des liernes
et des tiercerons et dépourvue de diagonaux.»
Erreur : il n'y a ni lierne, ni tierceron.
Hormis ses magnifiques vitraux
Renaissance, les clés
de voûte des bas-côtés
présentent un intérêt historique
indubitable. Elles témoignent de l'activité
commerçante de Vézelise au XVIe
siècle. Sylvain Bertoldi précise
: «Les corporations de métier ont
pris ici une grande part dans la construction.
On leur doit la plupart des travées de
bas-côtés qui leur servaient de chapelles,
comme l'indiquent les clefs de voûte parlantes.»
On trouve ainsi les blasons des bouchers, des
huiliers, des bonnetiers, des charpentiers et
maçons, des cordonniers, etc. Les blasons
de ces corporations figurent aussi dans les vitraux
modernes de la nef (les anciens ont été
soufflés par les bombardements de juin
1940).
Le visiteur pourra s'arrêter aussi sur deux
autres points remarquables : les bancs
et les dalles funéraires.
Fait rare, l'église a conservé ses
bancs
à dossiers et piétements qui remontent
à 1868. Ils ont été réalisés
par les fonderies de Tusey à Vaucouleurs,
dans la Meuse. Quant aux dalles funéraires
au sol, elles sont omniprésentes. On peut
voir celles de l'allée centrale (photo
à droite), mais celles situées sous
les bancs sont protégées par un
plancher, et donc cachées. Pendant des
siècles, on a inhumé des défunts
dans l'église, surtout dans le chur.
Au cours des modifications qu'on lui apportait,
on transportait les dalles funéraires dans
la nef. Deux dalles
apposées contre un mur gouttereau ornent
le bas-côté gauche : l'une est celle
d'Antoinette de Tiacourt (morte en 1597), l'autre,
celle d'un riche bourgeois anonyme du XVe siècle.
Sources : 1) Nancy
et Lorraine méridionale, Congrès
Archéologique de France, 2006, article
sur l'église de Vézelise par Sylvain
Bertoldi ; 2) L'église Saint-Côme
et Saint-Damien, brochure éditée
par l'Association des Amis de l'Orgue et l'Association
du Grenier des Halles de Vézelise, 2011.
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Dalle funéraire dans l'allée centrale. |
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Christ en croix du 1er quart du XVIe siècle (bois). |
Élévation droite de la nef. |
Les dalles funéraires de l'allée centrale. |
«««---
Bancs d'église en fonte.
Ils ont été réalisés en 1868
par les Fonderies
de Tusey à Vaucouleurs (Meuse). |
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Bancs d'église en fonte.
Réalisés en 1868 par la Fonderie de Tusey
à Vaucouleurs (Meuse). |
Blasons de Vézelise
et du duché de Lorraine
(Atelier G. Gross,
Nancy, 1955) |
À DROITE
---»»»
Blasons de Vaudémont
et du baillage de Vézelise
(Atelier G. Gross, Nancy, 1955) |
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Les
vitraux (1/3). L'église de Vézelise
est célèbre en Lorraine pour ses vitraux
Renaissance. Jadis il y en avait plus qu'aujourd'hui,
mais bien des panneaux ont été dégradés
ou ruinés par les tempêtes, la Révolution
et le vandalisme. Les vitraux du XVIe siècle
qu'il nous reste sont rassemblés dans le chur
et au-dessus des deux autels du transept. En 1939, ils
ont été déposés et mis à
l'abri près de Bordeaux, puis remontés
dès 1947.
Les vitraux de la nef, certainement d'une bien moindre
valeur, sont restés en place et ont été
soufflés par les bombardements de juin 1940.
L'atelier G. Gross de Nancy,
sollicité pour les remplacer, a mis en place
les nouvelles verrières en 1955. La photo ci-contre
donne une bonne idée de leur aspect général
: deux lancettes striées de petits losanges faiblement
colorés, ornées à mi-hauteur de
blasons ou d'écussons créés pour
la circonstance. Ils évoquent le statut politique
de Vézelise, les congrégations religieuses
qui s'y sont installées et, surtout, les corporations
de la ville qui ont contribué par leurs dons
à la construction de l'église et à
son embellissement. On donne dans cette page de nombreuses
photos de ces blasons.
La verrière Renaissance de l'église
est considérée comme l'une des plus belles
de toute la Lorraine. Elle a été posée
de la fin du XVe siècle à 1525. On en
connaît de nombreux donateurs. Citons, parmi eux,
le premier curé de l'église, Thomas Philippe
(fin du XVe siècle) et les deux plus prestigieux :
le duc Antoine et son épouse, Renée de
Bourbon (en 1523). On trouve aussi des officiers de
la cour ducale et de petits notables locaux.
Jusqu'à 1575, des vitraux de moindre importance
artistique ont embelli les baies de la nef. Certains
d'entre eux ont été déposés
au musée historique lorrain de Nancy
en 1893, mails sont aujourd'hui perdus. Suite --»
2/3
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Le bas-côté gauche et l'autel Saint-Joseph dans le transept.
Les stations du Chemin de croix ont été réalisées
par Charles Floupail (2e moitié du XIXe siècle). |
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Chemin de croix, station III :
«Jésus tombe pour la première
fois».
Les stations du Chemin de croix ont toutes été
réalisées par Charles Floupail, de
Vézelise.
Celui-ci eut le malheur d'être tué
au siège de Toul en 1870. |
Chemin de croix : culot sculpté. |
Corporation des serruriers et des tanneurs
(vitrail de 1955). |
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Blasons de Vézelise et du duché de
Lorraine (1955). |
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Statue en pierre de saint Sébastien.
Fin du XVe siècle - début du XVIe. |
Statue de saint Sébastien (détail). |
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Le bas-côté droit et la nef. |
La chaire à prêcher date de 1730. |
La cuve de la chaire à prêcher avec saint
Luc et saint Marc. |
«««---
Bas-relief de saint Jean sur la cuve de la chaire. |
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«Saint Antoine de Padoue ressuscitant un mort»
Tableau anonyme (d'après une uvre d'André
Sacchi). |
Statue de saint Blaise, début du XVIe siècle. |
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Le Christ en son Ascension
sur le dosseret de la chaire à prêcher. |
Bas-relief de saint Matthieu
sur la cuve de la chaire à prêcher. |
Armoiries d'Antoine de Vaudémont
et de sa femme Marie d'Harcourt.
Médaillon sculpté (posé dans l'église en 1931) |
Blason des Capucins (Atelier Gross, 1955) |
Corporation des chirurgiens
(Atelier Gross, 1955). |
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Armoiries d'Antoine de Vaudémont
et de sa femme Marie d'Harcourt.
Médaillon sculpté (posé dans l'église
en 1931). |
«««---
À GAUCHE
«La Mort de saint Paul l'Ermite»
Tableau de Tony Johannot (1803-1852).
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Pierre tombale d'Antoinette de Tiacourt (morte en 1597). |
Pierre tombale d'un riche bourgeois anonyme du XVe siècle. |
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LA CHAPELLE DU
SAINT-SÉPULCRE |
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Soupirail de la chapelle du Saint-Sépulcre.
La nef vue de derrière l'autel de messe ---»»» |
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Le don de Charles IV.
Verrière de la chapelle du Saint-Sépulcre, début XXe
s. |
La chapelle
du Saint-Sépulcre était à
l'origine une chapelle de sépulture. On y descend par
trois marches depuis le bas-côté droit. Malheureusement
elle est en général fermée. Il est néanmoins
possible, par un soupirail, d'apercevoir les fragments d'un
groupe sculpté en albâtre du XVIe siècle
représentant les saints Côme et Damien. On peut
aussi voir sans grand problème les deux petites verrières
qui ouvrent la chapelle au sud-est. Datées du début
du XXe siècle, elles illustrent, pour l'une, saint
Louis rapportant la couronne d'épines à Paris,
pour l'autre, le don de Charles IV de Lorraine.
La chapelle possédait autrefois une belle Mise au tombeau
du XVIe siècle. Mais les statues ont été
transférées au cimetière de la ville
à la fin du XVIIIe siècle, puis six d'entre
elles ont été offertes au musée d'Épinal.
C'est dans cette chapelle qu'avait été entreposé
au XIXe siècle le reliquaire en bronze de la Sainte
Épine. Celle-ci avait été offerte en
1339 à la collégiale de Saint-Georges à
Nancy.
Cette relique a été volée en 1976.
Source : L'église Saint-Côme
et Saint-Damien, brochure éditée par l'Association
des Amis de l'Orgue et l'Association du Grenier des Halles
de Vézelise, 2011.
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Saint Louis apporte la couronne d'épines à Paris.
Verrière de la chapelle du Saint-Sépulcre, début XXe
s. |
LE CHUR
ET SES CHAPELLES |
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Le chœur et l'autel de la Vierge dans le croisillon droit du transept. |
Statue moderne de la Vierge
et tableau anonyme de l'Assomption. |
L'autel Saint-Joseph
avec un tableau anonyme de la Visitation. |
--»»
Les vitraux (2/3)
Les vitraux du chur et du transept ne dégagent
aucun programme iconographique particulier car leur
assemblage primitif est perdu depuis longtemps. En 1757,
la réfection de l'abside entraîne des modifications
dans la disposition des verrières. De plus, la
construction de la sacristie et celle de maisonnettes
adossées à l'édifice conduisent
à la disparition des parties inférieures
de plusieurs verrières (baies n°3,
n°4
et n°5).
Au début du XIXe siècle, les vitraux sont
en mauvais état et souffrent de nombreuses lacunes.
En 1837-1839, un travail de regroupement est effectué
par un vitrier de Vézelise, Gaspard Solard :
les vitraux de couleurs provenant de dix-huit baies
sont rapatriés vers les cinq baies de l'abside
et les deux du transept. Malheureusement, ce vitrier
a la fâcheuse idée de remplacer les vitreries
blanches (qui comblaient les manques des vitreries anciennes)
par des bouche-trous. Il composa même des panneaux
de fragments (composition dite «en macédoine»).
Le panneau de saint
Hubert, dans la baie n°2
donne une idée du genre de résultat
--»»
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L'autel de la Vierge et le bas-côté droit. |
La Crucifixion
Tableau anonyme du XIXe siècle. |
Un ange en prière dans le chur
(Ronde-bosse de Victor Huel, 1888). |
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La voûte en étoile du chur.
Elle ne comprend ni liernes, ni tiercerons. |
Le chur et sa verrière Renaissance.
On voit ici les trois baies 1, 0 et 2. |
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Un ange en prière dans le chur (Victor Huel, 1888). |
--»»
Les vitraux (3/3)
peu amène que l'on obtient.
Nouvelle restauration importante en 1909-1910 : l'atelier
parisien de Charles Champigneulle redistribue l'ensemble
des panneaux de couleurs (on en ignore la raison), mais,
autant que faire se peut, supprime les bouche-trous
et les remplace par des créations-restitutions
qui seront jugées d'excellente facture par les
spécialistes. Avec l'ensemble de l'édifice,
les vitraux de Vézelise sont classés Monument
historique en 1907.
La Lorraine au XVIe siècle était riche
en maîtres-verriers. Ils avaient souvent une origine
rhénane ou alsacienne. Et Vézelise, capitale
du comté de Vaudémont, abritait plusieurs
ateliers. On ne sait rien de l'identité des artistes
qui ont créé les verrières de l'église.
Le seul indice (qui reste sans suite) est la présence
de la signature IL répétée
trois fois dans l'architrave du fronton du panneau de
sainte Marie-Madeleine dans la baie n°6.
«Une étude stylistique permet d'attribuer
à ce maître, non identifié, une
grande partie des vitraux de Vézelise»,
écrit Marie-Claire Burnand, en 1989, dans Lorraine
gothique aux éditions Picard. Michel Hérold,
pour le Congrès archéologique de France
tenu à Nancy
en 2006, est moins catégorique. Il écrit
: «Le style de certains vitraux a permis des rapprochements
avec des verrières de la basilique de Saint-Nicolas-de-Port
ou de la cathédrale
de Toul, attribués au maître Jacquot
de Toul. Par ailleurs, le monogramme I.L. figurant sur
plusieurs panneaux d'une des baies est sans doute celui
d'un maître, non encore identifié.»
Sources : 1) Nancy et
Lorraine méridionale, Congrès Archéologique
de France, 2006, article sur les vitraux de l'église
de Vézelise par Michel Hérold ; 2) L'église
Saint-Côme et Saint-Damien, brochure éditée
par l'Association des Amis de l'Orgue et l'Association
du Grenier des Halles de Vézelise, 2011 ; 3)
Lorraine gothique de Marie-Claire Burnand, éditions
Picard, 1989 ; 4) Les vitraux de Lorraine et d'Alsace,
Corpus Vitrearum, 1994.
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Le chur et sa verrière Renaissance. |
VERRIÈRE
: LA BAIE AXIALE (n°0) - vers 1520-1523 |
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La baie n°0. |
Baie n°0 : le duc Antoine (détail).
Le Calvaire est peint sur l'Hostie |
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Baie
n°0. Comme l'ensemble des verrières
Renaissance de l'église, la baie axiale
se compose de deux lancettes et d'un tympan comprenant
lui-même un soufflet et deux mouchettes
(voir l'ensemble du vitrail ci-contre à
gauche). Les grandes verrières du chur
(8,80 mètres de haut sur 1,80 mètre
de large) suivent le modèle toulois : elles
s'étalent sur toute la hauteur de l'abside.
À l'exception des bordures, la baie axiale
n'a guère subi de restaurations, mais elle
a été entièrement recomposée
en 1837-1839 et, à nouveau, en 1909-1910.
C'est elle qui rend hommage au principal donateur
de la vitrerie : le duc Antoine de Lorraine
que l'on voit agenouillé au registre du
bas et tenant dans ses mains jointes un calice
surmonté de l'Hostie. Un gros plan ci-dessous
met en évidence le Calvaire qui y est peint.
Dans une mouchette du tympan on peut lire la devise
du duc tirée du Magnificat : Fecit potentiam
in bracchio suo (Déployant la force
de son bras). Dans la mouchette opposée
se trouve celle de son épouse, Renée
de Bourbon, duchesse de Lorraine : Ung pour
iamais, une devise choisie par la duchesse
à l'occasion de son mariage avec le duc
Antoine.
Les panneaux de cette baie représentent
le Christ de la flagellation, ainsi que des saints
et des saintes à chaque fois accompagnés
de donateurs et de donatrices agenouillés.
Deux panneaux cependant n'obéissent pas
à cette règle : la Nativité
au registre 2 et la Décollation
de sainte Barbe au registre 3.
Quelques visages sont peints à la grisaille
et méritent d'être vus de près,
notamment celui de sainte Marguerite d'Antioche
(ci-contre). Sources : Corpus
Vitrearum et brochure L'église Saint-Côme
et Saint-Damien.
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Baie n°0 : sainte Marguerite d'Antioche.
Par un signe de croix, elle sort du dragon diabolique
qui l'a avalée. |
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Baie n° 0 : la Messe de saint Grégoire. |
La
Messe de saint Grégoire. La
messe est célébrée par saint
Grégoire Ier, mais une assistante met en
doute la présence réelle du Christ.
Alors Celui-ci apparaît sur le retable de
l'autel, sa plaie au côté.
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Baie n°0 : deux donatrices
avec sainte Marguerite d'Antioche. |
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Baie n°0 : sainte Marguerite d'Antioche (détail). |
Baie n°0 : la Décollation de sainte Barbe. |
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Baie n°0 : sainte Catherine d'Alexandrie (?) et saint Claude (?)
avec deux donatrices.
Près des pieds de Catherine, on voit un fragment de la roue
dentellée conçue
pour lui arracher la peau, mais qui se brisa en fonctionnant. |
Baie n°0 : saint Gengoult (?) avec un donateur. |
VERRIÈRE
: LA BAIE n°1 - vers 1515-1525 |
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Baie
n°1. Datée vers 1515-1525, c'est
une verrière composite dont les deux registres
supérieurs présentent des compositions
plus grandes que les trois registres inférieurs.
Saint Côme et saint Damien occupent le bas du
vitrail. Le panneau le plus intéressant est celui
donné ci-contre où les deux saints vaquent
à leurs occupations de médecin. L'un tient
un pot à onguents et une spatule, l'autre élève
un urinal pour examiner les urines.
Le registre n°2
les montre, à gauche, vêtus comme des docteurs
de la Sorbonne avec les mêmes attributs (pot à
onguents et urinal) et, à droite, présentés
par la Vierge et saint Luc, sans doute à leur
entrée au paradis.
Au-dessus du registre montrant deux anges portant un
phylactère, on trouve quatre compositions plus
grandes dont un beau saint Nicolas (ci-dessous), un
saint choisi par les ducs de Lorraine comme patron du
duché dès 1120. À droite, le Christ
au manteau est une composition très restaurée
(têtes, costumes et sol). Les compositions de
sainte
Barbe et de saint
Roch n'ont pas subi de restaurations. Sources
: Corpus Vitrearum et brochure
L'église Saint-Côme et Saint-Damien.
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Baie n°1: Saint Côme et saint Damien.
Les deux médecins sont occupés à leurs
occupations professionnelles. |
Baie n°1 : le visage de saint Damien dans le vitrail ci-dessus. |
La baie n°1 ---»»» |
«««---
Baie n°1 : saint Nicolas bénissant les trois
enfants qu'il vient de sauver. |
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Baie n°1 : À gauche, Côme et Damien en tenue de docteurs
de la Sorbonne,
À droite, ils sont présentés par la Vierge et
saint Luc. |
Baie n°1 : le visage de la Vierge présentant Côme
et Damien. |
Baie n°1 : sainte Barbe et saint Roch.
Saint Roch montre son bubon pesteux à la cuisse. À droite;
son chien tient un pain dans sa gueule. |
Baie n°1 : saint François d'Assise recevant les stigmates.
Il est accompagné du donateur François Louis dit Bertin,
seigneur de Champigneulles, annobli en 1494 par le duc de Lorraine,
René II. |
VERRIÈRE
: LA BAIE n°2 - vers 1515-1523 |
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La baie n°2. |
Baie
n°2 (suite et fin)
--»» dits «en macédoine»,
sans grand intérêt. Celui de gauche ale
seul mérite d'afficher, en son centre, une saynète
de saint Hubert devant l'apparition miraculeuse de la
croix entre les bois du cerf.
Notons pour finir que le tympan contient à nouveau
les emblèmes et la devise du duc Antoine et de
son épouse, Renée de Bourbon.
Source : Corpus Vitrearum
et brochure L'église Saint-Côme et Saint-Damien.
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Baie
n°2. Elle accuse la même taille
que les verrières n°0
et n°1
(8,80 m de haut sur 1,80 m de large) et elle est, elle
aussi, composite. Aux trois principaux registres relatifs
à la Vie de la Vierge (Nativité, Adoration
des mages, Présentation au Temple) sont ajoutés
les quatre petits panneaux du bas de la baie (le Christ
au Jardin des Oliviers, Piéta et deux panneaux
en macédoine).
La scène de la Nativité (ci-contre)
a subi de nombreuses restaurations dont les costumes
de la Vierge et de Joseph ainsi que le décor
architectural). Néanmoins une saynète
à la grisaille, à droite de Joseph, est
intéressante. Elle montre l'appel des bergers
par un ange (donnée ci-dessous). À noter
que cette Nativité est surmontée de deux
énormes coquilles Renaissance qui n'appartiennent
pas à la scène.
L'Adoration des mages (qui est en verres gravés)
n'a pas subi de restauration. À nouveau, le dessin
propose une saynète
sur la droite : une troupe de soldats montés
portant leurs oriflammes (voir plus
bas). On notera le très beau visage en camaïeu
bleu d'un observateur sur la gauche.
La scène de la Circoncision et de la Purification
est inspirée d'une gravure d'Albrecht Dürer.
La tête de Joseph est une restauration. On donne,
plus
bas, en gros plan le beau visage (en grisaille)
de la Vierge.
Le Christ au jardin des Oliviers est également
inspiré d'une gravure de Dürer (voir
plus
bas).
Le premier registre contient deux panneaux
--»»
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Baie n°2 : la Nativité. |
Baie n°2 : Joseph dans la Nativité avec l'appel aux bergers
(saynète en grisaille sur la droite). |
Baie n°2 : l'Adoration des Mages, saynète avec des soldats
et des cavaliers.
Très beau visage en camaïeu bleu d'un homme sur
la gauche. |
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Baie n°2 : l'Adoration des Mages. |
Baie n°2 : saint Hubert (panneau dit «en macédoine»). |
Baie n°2 : Le Christ
au jardin des Oliviers (d'après Dürer) ---»»»
Seuls les apôtres endormis sont inspirés
de Dürer. Le fond végétal est une composition
libre du maître verrier. |
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Baie n°2 : la Circoncision, détail.
Scène d'après une gravure d'Albrecht Dürer. |
Baie n°2 : Le visage de la Vierge dans la Circoncision.
Scène d'après une gravure de Dürer. |
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Vue d'ensemble du chur (baies 1, 0, 2, 4) et la verrière
n°6 au-dessus de l'autel de la Vierge sur la droite.
La verrière à l'extrême-droite, datée de
1876, est due au maître-verrier Höner de Nancy. Elle a
été restaurée en 1945. |
VERRIÈRE
: LA BAIE n°3 - vers 1515-1525 |
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La baie n°3. |
Baie n°3 : Joseph
et la saynète du Miracle des blés
(vitrail de la Fuite en Égypte). ---»»» |
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Baie n°3.
À l'origine, cette baie était de la même
taille que les baies 0, 1 et 2 (8,80 m de haut sur 1,80 m
de large). Elle a été réduite à
5,50 m en hauteur en 1760 par la construction de la sacristie,
puis entièrement recomposée à deux reprises
: en 1837-1839 et en 1909-1910.
La principale scène est une très belle Fuite
en Égypte réalisée d'après
un dessin d'Albrecht Dürer. La scène comprend
en outre une petite miniature relative au miracle des blés
(voir l'encadré ci-dessous).
Le couronnement d'architecture qui la surmonte n'a pas de
rapport avec la scène principale.
Le registre du bas contient une sainte Barbe avec sa
tour et un Baptême du Christ, les deux scènes
étant nichées dans une architecture gothique.
Selon le Corpus Vitrearum, il n'y a, dans ces trois
scènes, quasiment pas de restaurations, à part
les bordures de complément des deux panneaux inférieurs
qui ont été exécutées en 1909-1910.
Sources : Corpus Vitrearum et
brochure L'église Saint-Côme et Saint-Damien.
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Baie n°3 : le Baptême
du Christ ---»»» |
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Baie n°4 : la Fuite en Égypte (vers 1510-1515).
Carton réalisé d'après une scène similaire
d'Albrecht Dürer vers 1503-1504. |
Le Miracle
des blés. Ce miracle est tiré des
évangiles apocryphes (c'est-à-dire déclarés
non canoniques par l'Église). La Sainte Famille est
poursuivie par les soldats d'Hérode. En arrivant près
d'un champ où le blé a poussé instantanément
et où s'activent des moissonneurs, ils s'entendent
répondre : «Ils sont passés quand nous
semions ce blé.» Sous-entendant que la Sainte
Famille est passée il y a longtemps. On pourra voir
d'autres représentations de cette légende à
l'église de Saint-Julien-du-Sault,
à l'église Saint-Joseph
à Angers
et dans une grisaille du XVe siècle de la cathédrale
de Rouen.
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Baie n°3 : sainte Barbe. |
VERRIÈRE
: LA BAIE n°4 - fin du XVe siècle - 1er quart du
XVIe siècle |
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Baie n°4 : la Décollation de saint Jean-Baptiste.
La moitié inférieure est une restitution de 1909-1910. |
Baie n°4 (suite et fin)
---»» Vézelise, ces deux panneaux
pourraient être les plus anciens de toute la verrière
(aux alentours de 1490-1500).
Au registre du bas, le saint Christophe faisant traverser
le Christ (donné ci-dessous à droite)
est un panneau incomplet : il a perdu ses parties inférieure
et supérieure. Enfin, à côté,
un panneau en mode «macédoine» affiche
malgré tout un rondel intéressant avec
le personnage de saint Paul et les armoiries de Pierre
Thelod, donateur du vitrail de la baie 6.
Sources : Corpus Vitrearum
et brochure L'église Saint-Côme et Saint-Damien.
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Baie
n°4. Comme la baie n°3,
elle a été réduite au XVIIIe siècle,
puis entièrement recomposée en 1837-1839,
et à nouveau recomposée en 1909-1910.
Elle affiche une hauteur de 5 mètres pour une
largeur d'1,80 mètre.
Les deux grandes figures sont celles de saint Jean-Baptiste
à gauche et de saint Jacques le Majeur
à droite, représentés sur fond
damassé. Le panneau du bas chez les deux saints
est une restitution de 1909-1910.
Au-dessous, le Christ à la colonne (fin
du XVe siècle?) manque un peu de piquant à
cause du verre blanc laissé sur le visage et
les bras du Christ. La Décollation de saint
Jean-Baptiste (donnée en gros plan à
gauche) - peut-être elle aussi de la fin du XVe
siècle - possède une moitié inférieure
restituée en 1909-1910. Les riches bordures Renaissance
sont en partie en mode «macédoine».
Pour la brochure sur l'église éditée
par les deux associations locales de ---»»
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Baie n°4 : saint Paul. |
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La baie n°4 . |
Baie n°4 : saint Jean-Baptiste et saint Jacques le Majeur. |
Baie n°4 : saint Christophe.
Ce panneau n'est pas complet : les parties inférieure et supérieure
ont été perdues. |
«««---
Les deux panneaux du bas sont des restitutions de 1909-1910. |
VERRIÈRE
: LA BAIE n°5 - 1519 |
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La baie n°5.
Elle comprend une partie en scènes colorées et
une partie en grisaille : c'est le seul vitrail ainsi
conçu que l'on connaisse encore en Lorraine.
Au milieu, le monogramme du Christ : IHS.
En bas, armoiries non identifiées. |
Baie n°5 : le donateur, Étienne Thouvenin, présenté
par saint Étienne. |
Baie n°5 : le donateur, Liénard Thouvenin, fils d'Étienne,
présenté par saint Léonard de Noblat libérant
un prisonnier. |
|
Baie
n°5. Cette baie se trouve dans le transept
gauche, au-dessus de l'autel Saint-Joseph. Comme la
baie n°3,
elle a été réduite lors de la construction
de la sacristie en 1760. Elle accueille une verrière
mixte (voir à gauche) : scènes colorées
en haut et vitrerie blanche avec blasons dans la partie
basse. C'est pratiquement la disposition d'origine.
Des sept baies exposées dans cette page, c'est
en fait la seule qui l'ait conservée. La brochure
sur l'église indique que c'est le seul vitrail
conçu de la sorte (scènes colorées
et grisaille) encore connu en Lorraine.
Cette verrière a été offerte en
1519 par Étienne Thouvenin, barbier-juré
à Vézelise (1519) et par son fils
Liénard Thouvenin, les deux sont d'ailleurs représentés
dans les registres 4 et 5 (en gros plan ci-contre).
Liénard est présenté par saint
Léonard de Noblat qui libère un captif.
En effet, Léonard (VIe siècle) obtint
du roi de France la faveur de libérer tout prisonnier
qu'il visitait. Ainsi un prisonnier qui invoque son
nom serait libéré de ses chaînes.
Au-dessus, la Trinité céleste (Dieu
le Père soutenant son fils accompagné
de la colombe du Saint-Esprit) fait face à la
Trinité terrestre, encore appelée
sainte Anne Trinitaire : Anne, sa fille Marie
et le Christ. On remarquera les angelots dans le couronnement
d'architecture Renaissance.
Enfin, le tympan affiche en son centre les armoiries
des bouchers de Vézelise.
Sources : Corpus Vitrearum
et brochure L'église Saint-Côme et Saint-Damien.
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Baie n°5 : Le Christ dans la Trinité Céleste. |
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VERRIÈRE
: LA BAIE n°6 - vers 1521 |
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La baie n°6.
À DROITE ---»»»
Baie n°6 : La Lactation de saint Bernard de Clairvaux
(détail).
Saint Bernard demande à la Vierge de montrer
qu'elle est mère. Celle-ci presse son sein et le filet
de lait qui en sort se pose sur les lèvres du saint. |
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Baie
n°6. Cette baie se situe au-dessus de
l'autel de la Vierge, dans le transept droit. Elle accuse
6 mètres de haut pour 1,80 mètre de large.
Le Corpus Vitrearum la présente comme
la verrière de la Vie de la Vierge et du Christ,
dont elle relate cinq scènes. Elle a été
offerte d'une part par Pierre Thelod, dit Pélegrin,
qui était valet de chambre du duc René
II, mais aussi châtelain de Vézelise, et,
d'autre part, par Madeleine Symier, son épouse.
Le style étant le même sur la plupart des
panneaux, on attribue cette verrière au maître
au monogramme IL, visible dans un dais d'architecture
du registre du haut et dans l'architrave du fronton
couronnant la scène
de Marie-Madeleine dans le deuxième registre.
Pour le moment, les historiens ne savent pas qui se
cache derrière ce monogramme.
Si le registre du bas (n°1) n'offre que deux panneaux
«en macédoine» avec une inscription
relative à un donateur, le registre
2 est plus intéressant : on y voit, à
gauche, le donateur Pierre Thelod et saint Pierre tenant
une énorme clé ; à droite, la donatrice
Madeleine Symier avec sainte Marie-Madeleine.
Parmi les scènes illustrant la Vie de la Vierge
et du Christ, on trouve la Visitation (donnée
ci-contre), l'Annonciation,
la Crucifixion
(d'après une gravure de Dürer) et
la Présentation
de la Vierge au Temple. La scène de la Lactation
de saint Bernard (moins connue et donnée
ci-dessous) mérite une explication. La brochure
sur l'église nous apprend que saint Bernard de
Clairvaux (XIIe siècle) demande à Marie
de montrer qu'elle est mère : Monstra te esse
matrem. La Vierge presse son sein et le filet de
lait qui en jaillit atterrit sur les lèvres de
saint Bernard. Le panneau est d'un réalisme déconcertant
!
Sources : Corpus Vitrearum
et brochure L'église Saint-Côme et Saint-Damien.
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Baie n°6 : la Visitation. |
Monogramme IL dans l'architrave du fronton du registre
2, panneau de droite.
Les spécialistes du vitrail ne savent pas qui est
derrière ce monogramme. |
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Baie n°6 : la Crucifixion et la Présentation de la Vierge
au Temple. |
Baie n°6 : l'Annonciation. |
Baie n°6 : saint Pierre et le donateur Pierre Thelod.
L'architecture a été restaurée. |
Baie n°6 : sainte Marie-Madeleine et la donatrice Madeleine Symier,
épouse de Pierre Thelod.
L'architrave du fronton comprend trois fois le monogramme IL. |
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L'orgue de tribune.
Avant la Révolution, le cartouche de la tourelle centrale contenait
les armes du prince de Salm.
Saccagé par les révolutionnaires, il contient maintenant
une croix de Lorraine. |
Violon sur une tourelle. |
Harpe de David sur une tourelle. |
Tête d'atlante sous une tourelle.
LE TRÈS BEAU BUFFET EST
DE STYLE LOUIS XV.
Il est orné de paniers de fleurs, d'angelots
musiciens, d'instruments de musique et de têtes
d'atlante sous les tourelles de côté. |
L'orgue
de tribune. L'église de Vézelise
possède un orgue commandé en 1772 au facteur
nancéien Georges Küttinger pour l'abbaye
cistercienne de Beaupré, proche de Lunéville.
À la Révolution, l'abbaye est achetée
; l'orgue est vendu aux enchères en juin 1792.
L'acheteur n'est autre que le maire de Vézelise,
Jean-François Salle.
Constatant que l'instrument est trop large pour la tribune
de l'église, il se rend à Beaupré
en octobre pour acheter la tribune et les quatre colonnes.
En 1816 et 1840, des facteurs interviennent pour l'entretien
et des modifications mineures. En 1880 et 1890, le facteur
Jean Blési met l'instrument au goût du
jour. On note deux autres interventions en 1935 et 1936.
En 2004, les orgues sont entièrement démontées
pour être restaurées - et réinstallées
en 2007.
L'instrument a gardé la quasi-totalité
de sa tuyauterie d'origine. Il est classé Monument
historique en 1980.
Source : brochure sur l'église
éditée par l'Association des Amis de l'Orgue
et l'Association du Grenier des Halles de Vézelise,
2011.
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Le haut du positif est orné de paniers de fleurs et d'un angelot. |
Chérubin jouant de la flûte
sur une tourelle. |
La nef et l'orgue de tribune vus du transept. |
Documentation : «Lorraine gothique»
de Marie-Claire Burnand, éditions Picard, 1989
+ «Nancy et Lorraine méridionale», Congrès
Archéologique de France, 2006, article sur l'église
de Vézelise par Sylvain Bertoldi
+«L'église Saint-Côme et Saint-Damien», brochure
éditée par l'Association des Amis de l'Orgue et l'Association
du Grenier des Halles de Vézelise, 2011
+ «Le vitrail en Lorraine du XIIe au XXe siècle»,
éditions Serpenoise, Centre culturel des Prémontrés,
1983
+ «Les vitraux de Lorraine et d'Alsace», Corpus Vitrearum,
CNRS Éditions, 1994. |
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