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La basilique Saint-Epvre est au cur
de la Ville-Vieille de Nancy.
On sait peu de choses sur la première église, déjà
dédiée à saint
Epvre, qui a dû être bâtie au même endroit
au XIVe siècle. L'édifice suivant, achevé en
1451 quand René Ier était duc de Lorraine, est mieux
connu. C'était la paroisse de la cour ducale. Un dessin en
est donné plus
bas.
Au XVIIIe siècle, le duc Stanislas pensa la faire reconstruire,
mais l'opposition des paroissiens le fit renoncer. À la Révolution,
Saint-Epvre fut saccagée et, une fois rendue au culte, elle
se révéla vite trop petite pour une paroisse dont
la population s'était accrue. Néanmoins, l'édifice
subsista jusqu'en 1857. Cette année-là, les doutes
sur la fragilité de sa structure conduisirent à son
abandon pur et simple. Le culte fut alors transféré
à l'église
des Cordeliers.
Il était clair qu'il fallait la reconstruire entièrement.
En accord avec l'administration des Beaux-Arts, on opta pour le
style gothique. Parmi les neuf projets présentés,
c'est celui de l'architecte de la ville, Prosper Morey, qui
fut choisi à l'unanimité en avril 1863 par le Conseil
municipal. L'ancienne église une fois démolie, on
posa la première pierre du nouvel édifice le 29 mai
1864. La cérémonie fut placée sous la présidence
de Mgr Charles de Lavigerie, évêque de Nancy
et qui fut, plus tard, archevêque d'Alger et fondateur des
Pères Blancs.
L'abbé Simon, qui occupait la cure au démarrage des
travaux, s'éteignit en janvier 1865. L'évêque
proposa alors l'abbé Joseph Trouillet (1809-1887)
qui tenait la cure de l'église Saint-Maur à Lunéville
et qui jouissait déjà d'une flatteuse réputation
de curé bâtisseur. Une fois nommé, le nouvel
abbé eut à cur de trouver les financements nécessaires.
Comme le fera plus tard le père Léon Loevenbruck pour
l'église Notre-Dame
de Lourdes dans les quartiers sud de Nancy,
il s'en alla frapper à toutes les portes, notamment à
celles des descendants des familles de Lorraine. Parmi celles-ci,
la maison d'Autriche était la plus prestigieuse. François-Joseph,
empereur d'Autriche, puis à partir de 1867, d'Autriche-Hongrie,
sera l'un des principaux donateurs de Saint-Epvre. L'Histoire retiendra
d'ailleurs son rôle de mécène pour de nombreux
bâtiments. Quant à l'architecte Prosper Morey, il refusa
de se faire payer. De fait, lors des trois premières années
de la construction, la ville de Nancy
et la Fabrique n'eurent point de part dans le financement des travaux.
Le gros uvre fut terminé en septembre 1870. La guerre
contre la Prusse et l'occupation de la ville qui s'en suivit n'arrêtèrent
pas le chantier. Le 20 mars 1871, l'église était bénie
par Mgr Joseph-Alfred Foulon et ouverte au culte. Cinq mois plus
tard, la flèche au-dessus du transept était montée.
Enfin, le 7 juillet 1875, saint-Epvre était consacrée
de manière toute solennelle. Elle était déjà
basilique mineure depuis une bulle du pape Pie IX en novembre 1874.
Joseph Trouillet sera récompensé de son zèle
de curé bâtisseur en 1879 : il fut nommé Prélat
d'honneur par le pape Léon XIII avec le titre de Monseigneur.
Saint-Epvre, orientée nord-sud, brille de ses dizaines de
vitraux réalisés
par l'atelier autrichien Carl Geyling à Vienne. Au
sein d'une architecture néogothique très conventionnelle,
le visiteur pourra y trouver de magnifiques autels de la fin du
XIXe siècle, notamment celui dédié à
Notre-Dame du Perpétuel
Secours et offert par l'empereur François-Joseph et l'impératrice
Élisabeth. La basilique Saint-Epvre, classée monument
historique en 1999, est dirigée par la congrégation
de l'Oratoire Saint-Philippe de Néri.
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Vue d'ensemble de la nef en entrant dans la basilique.
L'édifice est orienté nord-sud. L'ouest est à
droite, l'est à gauche. |
La basilique avec la façade nord et le clocher. |
Les anges souffleurs sur le campanile à huit pans de
la flèche.
uvre des frères Dehin de Liège. |
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Les toits, le clocher et la flèche. |
Cette vue affichée dans la nef montre la basilique actuelle. |
La croix sur le clocher. |
Architecture
externe. L'architecte Prosper Morey
a construit, dans son aspect extérieur, un édifice
néogothique très réussi. Avec sa
flèche et son clocher de 84 mètres, la
basilique domine tout le quartier. Par son ampleur,
la façade nord et l'ornementation de ses trois
portails (photo ci-dessous) attirent l'attention du
visiteur. Cette façade rappelle de loin les grandes
cathédrales gothiques du XIIIe siècle.
Chaque portail est entouré d'embrasements accueillant
des statues-colonnes. Il est surmonté d'un tympan
niché dans une archivolte coiffée d'un
gâble. C'est le décor typique des grands
édifices gothiques. Voir par exemple celui de
la cathédrale
de Bourges.
La même richesse ornementale se retrouve dans
les éléments sculptés : les apôtres
dans les statues-colonnes, les personnages de l'Ancien
Testament dans les voussures, les quatre
évangélistes dans la galerie au-dessus
de la rose centrale. Tympans et trumeau ne sont pas
en reste : la Vierge
sépare les deux vantaux en bois de la porte centrale
où sont sculptés des saints de Lorraine,
tandis que le tympan accueille une grande illustration
de la Sainte
Trinité de l'Apocalypse. À droite,
le tympan du portail Saint-Epvre montre Mgr Foulon,
évêque de Nancy lors de la construction
de la basilique, et Joseph Trouillet, l'énergique
et infatigable curé bâtisseur.
Si vous disposez d'une paire de jumelles, essayez d'observer
la belle croix de cinq mètres de haut qui surplombe
le clocher. Située à 84 mètres
de haut, elle a été dessinée par
Prosper Morey.
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Les trois portails de la façade nord : portail de la Vierge,
portail central et portail Saint-Epvre.
De manière très originale, le parvis est scandé
de quatre courtes colonnes surmontées des symboles des évangélistes.
Le construction du parvis a été financée par
l'empereur d'Autriche, François-Joseph.
L'aigle de saint Jean, sur la droite, a failli provoquer une émeute
en 1878 (voir plus
bas) |
Saint Marc et saint Luc dans la galerie des évangélistes
au-dessus de la rose. |
La Trinité dans le tympan du portail central.
Elle est entourée des symboles des quatre évangélistes. |
Les voussures de l'archivolte du portail central. |
Les vantaux de la porte centrale avec la Vierge sur le trumeau. |
Un
début d'émeute. Le livret de
la basilique, aux éditions du Signe, signale
un événement peu banal survenu en 1878
devant la façade.
Les frères Dehin de Liège avaient
conçu et réalisé des statues de
cuivre et de bronze illustrant les symboles des évangélistes
: l'aigle de Jean, le lion de Marc, le taureau de Luc
et l'homme de Matthieu. Ces statues devaient se dresser
sur le parvis (et elles y sont toujours).
Lors de l'inauguration, en mai 1878, on retira les voiles
qui les cachaient au regard. L'aigle provoqua aussitôt
un mouvement de foule et des cris de colère :
des spectateurs s'imaginèrent qu'il s'agissait
de l'aigle napoléonien, de l'emblème de
l'empereur vaincu à Sedan et responsable de la
perte de l'Alsace-Moselle ! Dans la foulée,
on accusa le curé Trouillet d'être un bonapartiste
et de vouloir rétablir l'Empire ! La rumeur
commençait à se répandre dans Nancy.
L'attroupement devant Saint-Epvre se faisait menaçant
et la police dut intervenir. Les esprits une fois calmés,
elle fit un constat officiel de la présence d'un
aigle sur le parvis. Encore fallait-il savoir si cette
statue poussait à la rébellion contre
la République ou pas. En regardant de près,
on découvrit une inscription gravée dans
le cuivre, mais en latin ! Donc impossible à
comprendre. On y lisait : «More volans aquilae
verbo petit astra Joannes» (Hardie comme le vol
de l'aigle, la parole de Jean s'élève
jusqu'aux astres). Un latiniste dûment convoqué
put rassurer tout le monde... Mais quelques esprits
forts refusèrent de croire à la version
évangélique et quittèrent le parvis,
persuadés que le curé Trouillet, l'apôtre
Jean ainsi que son aigle étaient d'affreux bonapartistes
qui menaçaient la République !
Source : Nancy, la basilique
Saint-Epvre, Éditions du Signe.
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TROIS PERSONNAGES DANS LES VOUSSURES |
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Les apôtres dans les statues-colonnes du portail central. |
St Nicolas (vantail de la porte centrale) |
La Vierge sur le trumeau
du portail central, détail. |
Saint Sigisbert,
patron de la ville de Nancy
dans le vantail de la porte centrale. |
Le bienheureux Pierre Fourier
dans le vantail de la porte est. |
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Les anges sonneurs de trompette dans la partie haute de l'archivolte
du portail central. |
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Le tympan et l'archivolte du portail est de la façade. |
Saint-Epvre de 1436 à 1860
Dessin affiché dans la nef de la basilique. |
À cause du dénivelé du terrain, il
faut un escalier
pour accéder au portail du côté Est. |
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Les vantaux de la porte Est de la façade. |
Gargouille sur le portail Est. |
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Le tympan du portail Est de la façade est dédié
à la Vierge. |
««--- Quatre
saints lorrains ornent en bas-relief le vantail de la
porte est de la façade :
Saint Vincent de Lérins, saint Salaberge, le bienheureux
Pierre Fourier et saint Maur. |
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Statues colonnes dans l'ébrasement du portail Est.
«««---
Gargouille sur un côté de la basilique. |
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Façade nord : Le tympan de la porte ouest.
Aux pieds de saint Epvre sont agenouillés :
1) à gauche, Mgr Foulon, évêque de Nancy
lors de la construction ;
2) à droite, Joseph Trouillet, curé bâtisseur
qui offre l'églse à son saint patron. |
Portail Est : le tympan est dédié à l'Immaculée
Conception. |
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Dans le portail ouest, le tympan llustre la Résurrection.
Les scènes du soubassement accueillent une Nativité
et une Présentation au temple.
Entre les deux : Jésus au milieu des docteurs de la Loi.
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LA NEF DE LA BASILIQUE
SAINT-EPVRE |
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Les trois niveaux de l'élévation. Ici, le côté
ouest. |
Plan de la basilique.
Neuf travées, transept et chur avec déambulatoire. |
Architecture
interne. Les plans de l'architecte
Prosper Morey rejoignent ceux du trio d'architectes
qui a construit, à la même époque,
l'église Saint-Pierre
de Nancy.
Les grandes lignes de l'architecture néogothique
y sont appliquées à la lettre. D'ailleurs,
Eugène Viollet-le-Duc regardait l'édifice
comme l'un des plus beaux du néogothique
français.
L'élévation est à trois niveaux.
Le premier est constitué de hautes arcades
en tiers-point et aux piles fasciculées.
Des petits chapiteaux discrets marquent le début
de la courbure du tiers-point, mais l'ensemble
est enrichi de peintures d'anges dans les écoinçons.
Le second niveau est constitué d'un triforium
qui est ici une suite de petites arcatures trilobées
regroupées par quatre. Enfin, le dernier
niveau est celui des grandes fenêtres avec
leurs vitraux archéologiques très
colorés. Aucune surface intermédiaire
ne sépare le triforium des fenêtres
hautes, comme si rien ne devait s'opposer à
la surface vitrée. Ce choix architectural
rend le triforium assez discret malgré
les chapiteaux qui le surplombent et qui essaient
de souligner la retombée des voûtes.
Prosper Morey appartenait à l'école
classique et ne maîtrisait pas vraiment
les règles du néogothique. Il en
est résulté un certain nombre de
désagréments que d'importants travaux
de restauration essaient de pallier depuis l'année
2005. Un panneau affiché à côté
du chantier informe les visiteurs : mauvais système
de recueillement et d'évacuation des eaux
pluviales, ce qui favorise la prolifération
des mousses ; dans les baies, des colonnettes
sous-dimensionnées qui se fracturent et
qui fragilisent l'ensemble ; excès de goujons
et de tirants en fer dans la maçonnerie,
ce qui fait éclater la pierre sous l'effet
de la dilatation due aux intempéries ;
enfin, des bancs de pierre de médiocre
qualité et qui proviendraient de carrières
voisines de celles d'Euville.
Source : panneau extérieur
affiché lors des travaux.
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Le baptistère.
L'ensemble est de l'atelier Margraff de Munich. |
Ronde-bosse de saint Jean baptisant Jésus
(Fonds baptismaux). |
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Vitrail : saint Paul et sainte Hélène.
Atelier Geyling, Vienne (Autriche) |
Chemin de croix, station
VI ---»»»
Véronique essuie le visage de Jésus.
Le chemin de croix est l'uvre de l'ébéniste
Margraff de Munich.
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Priant de Monseigneur Trouillet, le curé-bâtisseur
de l'église.
Cette sculpture en marbre blanc est l'uvre d'Ernest
Bussière.
Elle lui vaudra d'obtenir une mention honorable
à l'Exposition de 1889. |
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Vitraux 2/2. Malheureusement pour les amateurs
de vitraux, l'architecte Prosper Morey ne maîtrisait
pas suffisamment l'art du néogothique. Les colonnettes,
souvent trop étroites, qui séparent les
lancettes laissent sévir les tensions dues à
la pierre. Résultat : il faut appliquer des étais
de bois dans bien des verrières pour assurer
leur solidité. La beauté de l'ensemble
en est gravement atteinte. Voir, par exemple, plus
bas le vitrail offert par l'empereur Napoléon
III et l'impératrice Eugénie.
Durant la guerre de 1870, la pose des vitraux fut ralentie.
Et le 26 décembre 1914, un bombardement allemand
endommagea une partie de la vitrerie. Après la
guerre, la restauration fut confiée à
l'atelier du maître verrier lorrain Jacques
Gruber. Le hasard voulut que le fameux vitrail,
et premier de la liste, offert par l'empereur François-Joseph
en 1866 soit totalement détruit par les obus
allemands. On en conserve néanmoins une photo
en noir et blanc, donnée dans l'ouvrage Le
vitrail en Lorraine (voir sources). Le poids de
la guerre et le rejet de l'agresseur vaincu s'opposèrent
à la recréation de cette uvre détruite.
Pour la remplacer, Jacques Gruber réalisa une
verrière dédiée à la Victoire
: saint Nicolas accompagnait sainte Odile (les saints
patrons de la Lorraine et de l'Alsace), dans le respect
du dessin artistique global de la vitrerie. Ce nouveau
vitrail fut offert par Mgr de la Celle, évêque
de Nancy
et de Toul.
De même, une lancette représentant saint
Henri, empereur d'Allemagne, endommagée par le
souffle des obus, ne fut pas restaurée. C'est
saint Epvre, le patron de la paroisse, fut choisi pour
le remplacer.
Sources : 1) Le vitrail en
Lorraine du XIIe au XXe siècle, Éditions
Serpenoise, Centre culturel des Prémontrés
; 2) informations sur les travaux des années
2010 affichées devant l'église ; 3) Nancy,
la basilique Saint-Epvre, Éditions du Signe.
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Vitrail : saint Ferdinand et sainte Madeleine dans le bas-côté
ouest.
Atelier Carl Geyling, Vienne (Autriche) |
Vitraux
1/2. C'est par l'ampleur de ses surfaces
vitrées (2300 mètres carrés) que
la basilique Saint-Epvre devient une véritable
féérie de couleurs.
L'ensemble primitif contenait 84 verrières posées
entre 1867 et 1877. Elles venaient toutes de l'important
atelier viennois de Carl Geyling, à l'exception
de deux d'entre elles, réalisées par le
maître verrier lorrain Maréchal de Metz.
Avoir passé une commande aussi importante à
un atelier autrichien s'explique par les liens étroits
qui existaient entre le curé bâtisseur
Joseph Trouillet et l'empereur d'Autriche François-Joseph,
grand mécène dans le domaine des arts
plastiques.
Tout commença en 1866 par la commande d'une première
verrière, celle de saint François d'Assise
et de sainte Élisabeth de Hongrie, les saints
patrons des souverains autrichiens. Le succès
de cette verrière à l'Exposition universelle
de Paris en 1867 jouera de tout son poids pour la signature
de la commande finale.
À part quelques rares scènes historiées,
les verrières affichent des saints et des saintes
de divers horizons, campés debout, souvent avec
leur attribut habituel, chacun dans une lancette terminée
par un haut dais. Quand il y a un seul personnage, deux
lancettes à thème géométrique
enserrent la lancette centrale. Idem pour deux personnages.
Dans l'abside et le transept ont été montées
des baies à trois ou quatre personnages et qui
n'ont pas de lancette à décor géométrique.
Les tympans et les soubassements accueillent souvent
les armoiries des donateurs. Toute cette variété
de vitraux est illustrée abondamment dans cette
page.
Il est certain que les artistes de l'atelier de Carl
Geyling ont fait preuve d'une imagination débordante
pour créer les lancettes décoratives à
thème géométrique. On assiste dans
toute la basilique à une féérie
de couleurs et de formes qui ravit l'il du visiteur
à quelque endroit qu'il se trouve. ---»»
suite
2/2
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Vitrail : sainte Marguerite et sainte Sophie.
Atelier Carl Geyling, Vienne (Autriche) |
Le dragon de sainte Marguerite, détail du vitrail ci-dessus. |
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Chemin de croix, station VII (Jésus tombe pour la deuxième
fois)
et station VIII (Jésus console les filles de Jérusalem).
Atelier Margraf de Munich. |
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TYMPANS DE VITRAUX AVEC ARMOIRIES |
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Vitrail : saint Louis, roi de France et saint Eugénie.
Atelier Carl Geyling, Vienne (Autriche).
Dans le tympan : l'aigle impérial.
Verrière offerte par Napoléon III et l'impératrice
Eugénie. |
La chaire à prêcher.
uvre des frères Klem ( Colmar). |
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Saint Matthieu |
Saint Jean |
Saint Marc |
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TROIS ÉVANGÉLISTES
SUR LA CUVE DE LA CHAIRE À PRÊCHER |
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Élévations du côté est. |
L'élévation.
Habituellement, le troisième niveau des grandes
églises du XIXe siècle reçoit plutôt
du verre blanc, parfois ponctué de quelques dessins
géométriques. Mais la basilique Saint-Epre
se distingue : c'est le même style de vitrail
archéologique qui se retrouve dans les premier
et troisième niveaux, ce qui inonde l'édifice
de reflets colorés.
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La cuve de la chaire à prêcher. Ci-dessous, vue
de l'arrière. |
La
chaire à prêcher est une magnifique
création des frères Klem de Colmar
sur des plans de l'architecte de la basilique, Prosper
Morey.
La décoration de l'intrados de l'abat-son est
remarquable si bien que la chaire semble plus belle
vue de l'arrière que de l'avant ! (Voir la photo
ci-dessous.) De manière classique, on trouve
sur la cuve les quatre évangélistes sculptés
en ronde-bosse. Trois d'entre eux sont donnés
plus
bas.
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Le bas-côté ouest vu depuis l'avant-nef. |
Piéta du XVe siècle dans le bas-côté
ouest.
Un doute subsiste sur le siècle d'origine de cette Piéta.
En effet, les documents disponibles dans l'église
(affiche, pancarte et livret) indiquent trois siècles
différents : le XIVe, le XVe et le XVIe ! |
Vitrail : saint Thaddée et saint Simon.
Atelier Geyling, Vienne (Autriche).
Armoiries «de Sucy
d'Auteuil», donateur ---»»»
Atelier Geyling, Vienne (Autriche) |
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Armoiries dans le soubassement d'un vitrail. |
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Le bas-côté Est et ses verrières renforcées
par des étais de bois. |
Élévations ouest dans la nef.
Les innombrables vitraux colorés assombrissent
la nef. Les lampes sont indispensables. |
Armoiries dans le soubassement d'un vitrail. |
Le dragon au pied de sainte Marguerite.
Atelier Maréchal de Metz.. |
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Vitrail : saint Hubert et sainte Anne.
Atelier Carl Geyling, Vienne (Autriche) |
Tympan avec armoiries dans un vitrail. |
Piéta du XVe siècle (?) |
Vitrail : sainte Berthe et sainte Clotilde.
Atelier Geyling, Vienne (Autriche) |
Vitrail : sainte Marguerite et saint Édouard.
Atelier Maréchal de Metz. |
Vitrail : saint Eugène et sainte Marthe. |
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LE TRANSEPT ET
SES CHAPELLES |
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Saint Sigisbert,
patron de Nancy.
Retable d'un autel du transept.
«««--- Les dernières travées
de la nef et la croisée. |
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Le
transept. Conformément à la
tradition néogothique, le transept rassemble
tout ce qu'on trouver comme ornements dans une grande
église du XIXe siècle : autels, priants,
peintures, pierres sculptées, boiseries sans
oublier les grandes roses et les galeries de saints
sur les façades. Il n'y a que les tableaux qui
sont manquants, mais ils sont avantageusement remplacés
par de belles peintures murales dont l'auteur n'est
pas connu.
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Les peintures murales dans le bras Est du transept. |
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Statue de saint Epvre
dans l'autel du même nom. |
«««---
À GAUCHE
L'autel Saint-Epvre
et son vitrail. |
À DROITE
---»»»
La Rose Est dans le transept.
Atelier Geyling, Vienne (Autriche)
La présence d'étais en croix nuit
gravement à sa beauté
d'ensemble. |
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La Rose Est dans le transept, détail.
Atelier Carl Geyling, Vienne (Autriche) |
Saint
Epvre. Né, selon les sources, près
de Troyes
ou à Trèves, il vit à la charnière
de l'an 500. Son nom vient du latin Aper qui
signifie sanglier. D'abord homme de loi, il décide
de devenir prêtre. C'est quand il officie dans
l'évêché de Troyes,
dont l'évêque est saint Loup, que la population
de Toul
le réclame pour prendre la suite de saint Ursus
qui vient de s'éteindre. Élu comme nouvel
évêque, son épiscopat va durer sept
ans (de 500 à 507 environ). On raconte qu'il
aurait distribué ses biens aux pauvres. Il vécut
simplement, dans une piété sincère,
vénéré par ses fidèles en
luttant contre le paganisme des campagnes (tâche
fréquente à cette époque).
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Vitrail : saint Epvre délivrant des prisonniers.
Ce vitrail est situé au-dessus de l'autel Saint-Epvre
et a été réalisé
par l'atelier Maréchal de Metz entre 1867 et 1877.
La scène est inspirée d'un tableau de Jacques
Durand (1696-1778), peintre du duc Léopold. |
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Le retable de l'autel Saint-Epvre, détail.
Les statuettes dans les niches représentent quatre saints évêques
de Toul : Mansuy (le 1er évêque), Ursus (le 6e), Albaud
(le 8e) et Auspice (le 5e).
La statuette de droite est manquante. |
Les peintures murales du bras ouest du transept avec les huit
Béatitudes à droite et à gauche.
La scène dans le tympan au-dessus de la porte est donnée
en gros plan plus
bas. |
Vitrail : saint Epvre délivrant des prisonniers, détail.
Atelier Maréchal de Metz. |
Peinture murale de quatre Béatitudes. |
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Autel de la Congrégation de Notre-Dame du Perpétuel
Secours (bras Est).
Autel offert par l'empereur François-Joseph et l'impératrice
Élisabeth. |
Vitrail : René II de Lorraine dépose ses armes
devant la Vierge, détail.
Atelier Geyling, Vienne (Autriche) |
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Peinture murale dans le bras ouest.
Dans ces deux peintures murales du transept (ci-dessus et au-dessous),
le Christ est entouré d'un saint et d'une sainte. |
Peinture murale dans le bras est. |
La rose ouest dans le transept.
Atelier Geyling, Vienne (Autriche)
Comme sur la rose opposée, les étais de bois viennent
dégrader la beauté de la rosace ouest. |
À DROITE ---»»»
Vitrail : sainte Thérèse et sainte Élisabeth,
détail.
Atelier Carl Geyling, Vienne (Autriche) |
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Galerie de saints et de saintes sous la rose est, détail.
Atelier Geyling, Vienne (Autriche). |
Saint Dominique. |
Vitrail : Saints Alexandre, Henri, Mathias et Gabriel.
Atelier Geyling, Vienne (Autriche) |
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Le bras ouest du transept et les élévations de la nef. |
LE CHUR
DE LA BASILIQUE SAINT-EPVRE |
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Le chur et ses stalles avec le maître-autel au deuxième
plan. L'autel de messe est au premier plan.
Il faut lever les yeux pour apercevoir le Christ ressuscité,
en tunique blanche, tout en haut du retable. |
Le transept et le chur : parties hautes.
On remarque que le triforium fait le tour complet du transept
et du chur. |
Le retable du chur avec ses statues entourant la Crucifixion
:
saint Epvre, saint Pierre, saint Paul et saint Sigisbert. |
La Crucifixion dans le retable du chur. |
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Le
chur et le maître-autel.
En arrivant dans le sanctuaire, le visiteur est amené
à contempler un bien bel ensemble néogothique
logé dans une circonférence d'arcades
en tiers point : majestueux retable du maître-autel
avec sa crucifixion entourée de quatre statues
et dominée par un Christ ressuscité qui,
malheureusement, passe presque inaperçu ; autel
de messe au premier plan ; stalles
très travaillées auxquelles il ne manque
qu'une myriade de statuettes pour ressembler à
celle de la cathédrale
d'Amiens ; au-dessus, triforium avec garde-corps
ajouré, enfin, au niveau supérieur, vitraux
archéologiques à trois ou quatre lancettes
et contenant deux ou trois personnages.
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Vitrail : saint Colomban, saint Patrick et saint Mansuetus.
Atelier Geyling, Vienne (Autriche) |
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Le chur et ses élévations. |
Saint Sigisbert,
roi d'Austrasie
au VIIe siècle et
patron de la ville de Nancy
(retable du maître-autel) |
Vitrail : saint Gabriel Archange et sainte Jeanne de Chantal,
détail.
Atelier Geyling, Vienne (Autriche) |
Vitrail : saint François de Sales et saint Charles
Borromée.
Atelier Geyling, Vienne (Autriche) |
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Les stalles néogothiques. |
Vitrail : saint Louis, saint Michel et saint Hyacinthe, détail.
Atelier Geyling, Vienne (Autriche). |
Vitrail : saint François de Sales et saint Charles Borromée,
détail. |
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LES CHAPELLES
DU DÉAMBULATOIRE |
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Vue du déambulatoire avec, à droite, la chapelle
axiale. |
Vitrail : sainte Marie, sainte Mère admirable
et Sacré-Cur de Marie.
Atelier Geyling, Vienne (Autriche) |
Bas-relief des pèlerins d'Emmaüs
dans le retable de la chapelle axiale. |
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Chapelle rayonnante Saint-Philippe de Néri. |
Hauts-reliefs : Annonciation, Visitation, Nativité
(soubassement de l'autel Saint-Philippe de Néri). |
Vitrail du Cur Immaculé de Marie.
(Sainte Marie, sainte Mère admirable et Sacré-Cur
de Marie).
Atelier Geyling, Vienne (Autriche) |
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Les
chapelles du déambulatoire.
De par les teintes multicolores des nombreux
vitraux de ses chapelles rayonnantes, le déambulatoire
de la basilique Saint-Epvre dégage une atmosphère
de beauté néogothique assez féérique.
La richesse de l'ornementation des autels, notamment
dans les peintures des retables, mérite que le
visiteur s'attarde quelques minutes dans cet endroit
envoûtant. Les vitraux proposent deux scènes
en tableau : une mort de Joseph et une
Annonciation.
Coup de chance pour les amateurs de vitraux, le poids
des voûtes des chapelles rayonnantes est insuffisant
pour menacer la solidité de la vitrerie. Aucun
étai de bois n'est installé pour soutenir
les colonnettes qui séparent les lancettes...
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Vitrail : saint Prosper
Chapelle rayonnante de la bienheureuse
Marguerite de Lorraine-Vaudémont.
Atelier Geyling, Vienne (Autriche). |
Vitrail : Sainte Jeanne d'Arc (atelier Geyling). |
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Vitrail : l'Annonciation dans la chapelle rayonnante Saint-Philippe
de Néri, détail.
Atelier Carl Geyling, Vienne (Autriche).
Vue du déambulatoire ---»»» |
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Le retable de la chapelle axiale est dédié au Sacré-Cur.
On remarque que la basilique a dérogé à la règle
(établie sous le règne de Louis XIII) qui
veut que la chapelle axiale soit dédiée à la
Vierge quand l'édifice ne l'est pas.
La chapelle axiale ---»»» |
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Vitrail : saint Georges, saint Louis et saint Martial.
Atelier Geyling, Vienne (Autriche) |
Bas-relief des vendanges
dans le retable de la chapelle axiale. |
Statue de Marguerite de Lorraine-Vaudémont, détail. |
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Chapelle rayonnante des Âmes du purgatoire.
Elle est dédiée à la bienheureuse Marguerite
de Lorraine-Vaudémont. |
Bienheureuse
Marguerite de Lorraine-Vaudémont (1463-1521).
Marguerite est une descendante de saint Louis et d'Henri
de Vaudémont, duc de Lorraine. Elle est aussi
la sur du duc René II qui fut vainqueur
de Charles le Téméraire à la bataille
de Nancy en 1477. Elle se marie en 1488 à René,
duc d'Alençon. En 1492, à la mort de son
époux, elle se consacre à la gestion de
sa maison et à l'éducation de ses trois
enfants, tâche qu'elle entreprend avec une piété
permanente sans jamais oublier les uvres de pénitence.
Elle fonde le monastère des Clarisses à
Alençon. À la majorité de son dernier
enfant, elle s'y retire et prononce ses vux en
1520. Elle s'éteint en novembre 1521, riche de
sa seule réputation de sainteté. L'hagiographie
rapporte plusieurs miracles dus à son intercession.
Marguerite de Lorraine-Vaudémont est béatifiée
par le pape Benoît XV en mars 1921.
Source : panneau dans la chapelle.
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Sainte Geneviève dans la chapelle
Marguerite de Lorraine-Vaudémont. |
Vitrail central de la chapelle axiale : saint Georges, saint
Louis et saint Martial.
Atelier Geyling, Vienne (Autriche) |
Chapelle rayonnante Saint-Joseph.
Dans la verrière : la Mort de Joseph (atelier Geyling),
vitrail non donné dans cette page. |
Vitrail : saint Joseph d'Arimathie. |
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Vitrail : sainte Jeanne d'Arc, détail.
Atelier Geyling, Vienne (Autriche) |
Vitrail : saint Philippe de Gonzague, détail
Atelier Geyling, Vienne (Autriche) |
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L'ORGUE DE TRIBUNE
ET L'AVANT-NEF |
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L'orgue de tribune est un Merklin inauguré en 1869 par le compositeur
et organiste Anton Bruckner.
Cet orgue a été primé à l'Exposition
universelle de 1867.
Le buffet a été réalisé selon les
plans de l'architecte de la basilique, Prosper Morey. |
Élévations de la première travée
avec les peintures murales des vertus théologales.
L'Espérance en prière (vertu théologale)
---»»»
Au-dessous, le vice opposé est le Désespoir. |
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Vitrail : l'Annonciation, détail. |
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Les
peintures de l'avant-nef. La conception artistique
de la basilique intègre de nombreuses peintures
murales regroupées essentiellement dans l'avant-nef
et le transept.
Sur les piliers de l'avant-nef, l'artiste (qui reste
inconnu) a représenté les vertus (Charité,
Justice, Munificence, Miséricorde, Foi, Espérance)
et les vices opposés (Haine, Injustice, Avarice,
Dureté, Incrédulité, Désespoir).
La Vertu est peinte sous la forme d'un grand personnage,
tandis que le Vice est illustré, au-dessous,
par une saynète moralisatrice.
On donne, à droite, l'Espérance
(vertu en prière avec les mains jointes et la
bouche entrouverte) opposée à Judas, qui
incarne le Désespoir. La saynète
au-dessous le montre fuyant le Temple, abandonnant ses
trente deniers, et, honteux de sa trahison, courant
pour aller se pendre. La scène est associée
au proverbe biblique : «Non potestis Deo servire
et mammonae» (On ne peut à la fois servir
Dieu et Mammon).
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Peinture murale de saint Michel et ses anges terrassant les
démons. |
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L'intrados à caissons de la tribune d'orgue. |
Peinture murale d'anges musiciens dans les écoinçons
des arcades de la nef. |
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La nef et l'orgue de tribune vus de la croisée du transept. |
Documentation : «Nancy, la basilique Saint-Epvre»,
Éditions du Signe
+ «Le vitrail en Lorraine du XIIe au XXe siècle»,
Éditions Serpenoise, Centre culturel des Prémontrés
+ «La représentation des évêques de Toul
dans les églises de Nancy entre 1850 et 1930», article
des Études Touloises, année 2018, n° 164
+ panneaux affichés dans la nef + dépliant sur la basilique
disponible dans la nef. |
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