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La basilique Notre-Dame de Lourdes, achevée
en 1931, est, par son équilibre, la pureté de ses
lignes et sa richesse ornementale (statues, peintures
murales, chapiteaux
et vitraux),
l'un des plus beaux édifices religieux de Nancy.
Sa construction est étroitement liée à son
premier curé, le père Léon Loevenbruck
(1870-1934). Il fut le «curé bâtisseur»,
mais aussi le «curé mendiant» tant il conserve
encore aujourd'hui l'image d'un homme qui harcelait ses paroissiens
pour qu'ils ouvrent leur porte-monnaie et donnent pour la construction
de leur église...
Tout commence en 1908 quand Mgr Turinaz, évêque de
Nancy
et de Toul,
décide par ordonnance la création d'une quatorzième
paroisse dans Nancy.
Elle sera dédiée à Notre-Dame de Lourdes :
le monde catholique fête en effet le cinquantenaire des apparitions
mariales de la grotte. Se pose la question du style. Voilà
plus d'un siècle que l'architecture religieuse pratique le
pastiche. Néo-roman, néogothique, romano-byzantin,
que choisir ? L'époque connaît un tournant technique
et artistique. Les maîtres d'uvre disposent désormais
de ciment et de béton armé, des matériaux liés
bien sûr à des procédés d'exécution
nouveaux. De la sorte, l'architecte Jules Criqui optera pour
une synthèse harmonieuse des styles roman et gothique. L'ossature
de la basilique est en béton, le tout est recouvert de moellons
et de pierres appareillés.
La première pierre fut bénie le 25 octobre 1908, mais
la construction allait pâtir des malheurs du conflit qui éclate
en 1914. L'Alsace-Moselle est allemande depuis 1871 et Nancy n'est
qu'à 25 km du front... et des obusiers ennemis.
Le terrain est en pente : une salle de théâtre et de
réception sera bâtie à l'est pour rendre la
base horizontale. La partie orientale s'élève (chur
et absidioles),
puis le transept.
En juillet 1912, l'église est consacrée et livrée
au culte.
Quand la guerre éclate, les murs gouttereaux de la nef s'élèvent
jusqu'à l'appui des fenêtres. Le chantier en restera
là jusqu'en 1919. Néanmoins les artistes s'activent
: statues de saints pour les Huel père et fils ; peintures
de l'Assomption,
de l'Annonciation
et de la vie de Jeanne d'Arc pour Jules Schneider. En juillet
et octobre 1917, les obus allemands cassent les vitres blanches.
En février 1918, les vitraux de couleur sont démontés
; on se réfugie sous le chur, transformé en
chapelle provisoire. En 1919, le chantier reprend timidement. Le
curé Loewenbruck se démène pour trouver des
fonds et tend la main... Enfin, au début de 1924, les voûtes
de la nef et des bas-côtés sont achevées.
En juin 1925, Notre-Dame de Lourdes est érigée en
basilique mineure par le pape Pie XI. Cependant, le clocher n'est
pas achevé : il ne s'élève qu'à vingt
mètres. Sa construction sera terminée en 1929 avec
la pose, à son sommet, d'une croix de huit mètres
dessinée par Jules Criqui. En 1931, huit cloches sont installées
dans le beffroi. Enfin, l'année suivante, on bénit
la première pierre du narthex. En décembre 1936, ce
sera le tour, sur la façade, de l'étonnante statue
de Notre-Dame, tout en céramique, offerte par les ateliers
Léon Elchinger à Soufflenheim.
La plupart des commentaires de cette page viennent du fascicule
sur la basilique édité par la paroisse Notre-Dame.
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Vue d'ensemble de la nef et du chur en entrant dans la basilique.
Les yeux du visiteur sont immédiatement frappés par
la luxuriance des chapiteaux au sommet des piles (uvre de Victor
Huel père). |
La basilique Notre-Dame de Lourdes et son clocher de 90 mètres.
L'imposant narthex a été bâti en 1932, à
la toute fin de la construction. |
Architecture
externe. Avec son clocher de plus de 90 mètres
de haut, la basilique Notre-Dame de Lourdes domine tout
le quartier et même toute la Lorraine puisque
son clocher est le plus élevé de la région
! Les aléas du premier conflit mondial ont nettement
coupé en deux les étapes de la construction,
si bien que le clocher et sa flèche datent des
années 1925-29.
Il faut attendre 1931 pour que huit cloches soient installées
dans le beffroi.
La croix de fer, dessinée par Jules Criqui, au
sommet du clocher, accuse huit mètres de hauteur
et comporte une couronne dorée à sa base.
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Le portail de la façade. |
Oculus vitré sur la voûte du narthex. |
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Statue de la Vierge en céramique.
(Ateliers Léon Elchinger à Soufflenheim) |
Vue d'ensemble du narthex. |
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LA NEF DE LA BASILIQUE
NOTRE-DAME DE LOURDES |
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La nef et le bas-côté sud vus de l'avant-nef. |
Le bas-côté nord débouche sur la chapelle absidiale
du Sacré-Cur. |
Architecture
interne. Une fois passée la surprise du
visiteur sur l'élégance des chapiteaux
dans les piles de la nef et les murs gouttereaux, celui-ci
ne peut qu'admirer le bel équilibre architectural de
la basilique : un vaisseau central bordé de deux bas-côtés
enrichis de très beaux vitraux
historiés des années 1920 (atelier Benoit
et atelier Janin) et d'un généreux Chemin de croix
des ateliers Elchinger posé en 1938.
Le style de la basilique, dessinée par Jules Criqui,
mêle adroitement le néogothique et le néo-roman.
Les piles cylindriques qui scandent la nef réservent
leur attrait pour les chapiteaux
historiés tandis qu'une série d'arcades en plein
cintre les sépare. On touche là au néo-roman.
Les grandes fenêtres des bas-côtés et du
chur appartiennent évidemment au néogothique.
Le deuxième niveau n'est qu'une suite d'ouvertures
géminées aveugles, faisant croire à l'existence
d'un triforium. Enfin, le troisième niveau, garni de
grandes fenêtres au verre cathédral assure une
luminosité satisfaisante.
Pour une longueur intérieure de 62 mètres, la
largeur totale de la nef est de 21 mètres. Ayant opté
pour un large vaisseau central, l'architecte put interrompre,
par deux fois, l'élévation avec des corniches
peu saillantes, sans craindre d'oppresser les fidèles
par une désagréable sensation d'écrasement.
La basilique Notre-Dame de Lourdes est d'un agencement très
classique pour un édifice religieux qui veut s'imprégner
des ordres architecturaux du Moyen Âge (comme l'église
Saint-Pierre).
Néanmoins, l'ensemble se révèle très
harmonieux et, de plus, rehaussé par une ornementation
colorée remarquable.
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À DROITE ---»»»
Sainte Marguerite d'Antioche dans la baie 36.
Elle terrasse le dragon. Voir l'histoire de sainte Marguerite
dans un retable médiéval au musée
des Beaux-Arts de Dijon. |
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Plan de la basilique Notre-Dame de Lourdes.
76 mètres de long, 21 de large et 22,5 de hauteur sous
voûte. |
Les
vitraux. Après les chapiteaux,
ils sont la deuxième ornementation importante
de la basilique.
La plupart sont du début du XXe siècle
et sortent de deux ateliers nancéiens : celui
de Joseph Benoit et celui de Georges Janin.
Ces deux maîtres verriers ont travaillé
ensemble de 1911 à 1922 au sein de l'atelier
Janin. Puis chacun a géré son atelier
personnel, intervenant toutefois sur les mêmes
chantiers comme à Notre-Dame de Lourdes et à
l'église du Sacré-Cur. Certains
vitraux de la basilique portent la signature de l'atelier
et la date d'achèvement.
Dans les bas-côtés de la nef, la partie
inférieure des vitraux comprend une scène
peinte sur deux lancettes, ce qui fait ranger ces uvres
dans la catégorie des vitraux-tableaux. Au tympan,
les ateliers ont représenté les armoiries
de villes de Lorraine ou d'institutions. Dans le chur,
les vitraux, qui sont de plus haute taille, sont enrichis
de grands personnages.
Les scènes illustrées sont avant tout
liés à l'histoire de la Lorraine (Jeanne
d'Arc, saint
François de Sales, un
pèlerinage après la bataille de Nancy,
etc.). On y trouve aussi quelques illustrations de martyres
parmi les plus connues (saint
Étienne, sainte
Blandine, sainte
Catherine d'Alexandrie). Les bras du transept offrent
deux magnifiques verrières de cinq personnages
en 3D. Foin du néogothique et du pastiche du
XVe siècle avec de hauts dais architecturaux
! On est ici dans le cadre d'une magnifique composition
alliant un réel talent de dessinateur aux techniques
modernes de création de vitraux. Et le résultat
est superbe. Voir la suite des cinq saintes plus
bas.
On notera la présence d'un vitrail du XVIe siècle
(d'origine inconnue) : une Crucifixion dans la baie
37 (voir ci-contre) offerte par un paroissien.
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Chapiteau : La Manne dans le désert. |
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Saint Antoine de Padoue apaisant la tempête (baie 18)
Signé «G. Janin 1920».
Le vitrail est surmonté des armoiries de la ville de
Toul. |
Autel Saint-François de Sales. |
L'autel
Saint-François de Sales.
Réalisé en pierre rose de
Prémeaux en Dauphiné, il est l'uvre
de la maison Étienne à Nancy.
La statue du saint vaudra à son auteur le prix
de l'Exposition des Beaux Arts à Paris (1913
ou 1914).
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Le faux triforium et les grandes fenêtres. |
Saint Antoine de Padoue apaisant la tempête, détail
(baie 18).
Le bateau est orné des armoiries de «la noble famille
d'Antoine alliée à Godefroy de Bouillon,
duc de Lorraine, roi de Jérusalem, et aux princes des
Asturies»
(extrait du Bulletin paroissial paru lors de la pose du vitrail
en 1926). |
Chapiteau : La Présentation de la Vierge au Temple (sur
la partie gauche) ;
des vieillards et des prêtres devisant (sur la partie
droite). |
Baie
17, vitrail de sainte Monique et de saint Augustin.
Ce thème, inspiré d'un tableau d'Ary Scheffer,
est un grand classique. À Ostie, Augustin et
sa mère Monique philosophent sur le ciel et les
anges en contemplant les étoiles. La scène
a été rapportée par saint Augustin
lui-même dans ses Confessions. On pourra
voir un vitrail illustrant les deux personnages dans
la même attitude à l'église Saint-Clodoald
de Saint-Cloud,
près de Paris ou à l'église Saint-Martin
de Saint-Martin-de-Ré.
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Chapiteau : La Nativité. |
La chaire à prêcher. |
Sainte Cécile, détail (baie 33). |
La
chaire à prêcher est issue
d'un projet de l'architecte Jules Criqui. Elle
est en pierre rose de Prémeaux en Dauphiné.
L'abat-son repose sur la cuve par quatre colonnettes
de marbre. La chaire s'insère très
harmonieusement entre les piles en pierre qui
terminent la nef, près du chur. Voir
la dernière photo
de cette page qui donne une vue de la nef depuis
la croisée.
La présence de cette chaire à prêcher
laisse perplexe : dans les années 1910,
on connaissait l'électricité et
les hauts parleurs. La chaire a-t-elle vraiment
servi ? N'est-elle là que pour parachever
l'aspect néogothique de l'ensemble ?
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Les
chapiteaux historiés. C'est l'ornementation
de la basilique qui frappe le plus le visiteur tant
elle est partout dans l'édifice.
Tout droit inspirée de l'art roman, cette série
de chapiteaux qui parcourt la nef, le transept et le
chur, illustre quelques-unes des scènes
les plus connues de l'Ancien et du Nouveau Testament.
La Vie de Jésus y est à l'honneur, mais
on y trouve aussi la
Manne dans le désert, le sacrifice d'Abraham
et celui de Melchisédec, tout comme des épisodes
de la vie de saint Léon Ier, de saint Clément
ou encore de saint Mansuy. Comme dans la série
des vitraux, le thème du Bon samaritain n'y figure
pas.
Ces chapiteaux, qui sont tous l'uvre de Victor
Huel père (1844-1923), ne sont pas en pierre
de taille. En effet, en mars 1909, dans le cadre général
de la construction de la basilique, on décida
«d'utiliser de la pierre de ciment, c'est-à-dire
du ciment moulé, pour la plupart des motifs qui
seraient ordinairement sculptés en pierre de
taille, comme les colonnettes, chapiteaux, corniches
ornées, etc.» [plaquette de présentation
de la basilique].
Cette page offre une dizaine de photos de chapiteaux,
essentiellement sur les Vies de Jésus et de Marie.
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Chapiteau : La Sainte Famille. |
Chapiteau : Les Pèlerins d'Emmaüs. |
Saint Augustin et sa mère, sainte Monique (baie 17).
Scène inspirée d'un tableau d'Ary Scheffer. |
Chapiteau : Jésus et la Samaritaine. |
L'abat-son de la chaire à prêcher. |
La cuve de la chaire à prêcher. |
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Chapiteau : Les Noces de Cana. |
Le Martyre de saint Étienne (baie 27). |
Chapiteau : L'Annonciation. |
Vitrail
du martyre de saint Étienne dans la baie 27 (1/2)
Voilà une bien curieuse scène !
Sans s'arrêter sur les vêtements anachroniques
d'Étienne, que vient faire ici le procurateur
romain Ponce Pilate en spectateur de ce massacre ?
On sait que, au sein de la jeune Église, le diacre
Étienne tenait ouvertement un discours radical
: il condamnait le Temple de Jérusalem regardé
comme une demeure d'idolâtrie, contraire à
la vraie Loi de Moïse. Ses provocations lui valurent
d'être lapidé. Mais, selon certains historiens,
si les Juifs offensés par ses propos ont pu passer
à l'action, c'est justement parce que le procurateur
était absent de Jérusalem à ce
moment-là ! Car seule Rome avait le droit
de condamner à mort et seule Rome avait le droit
d'exécuter la sentence. La présence du
gouverneur romain dans le vitrail n'est-elle là
que pour symboliser le rôle de Rome dans les persécutions
qui n'arriveront que bien plus tard ? L'excuse
semble un peu courte. D'autant plus que, s'il fallait
rajouter un spectateur passif, le choix aurait dû
se porter sur le futur apôtre Paul. On sait qu'il
était présent lors de la lapidation de
celui que l'Histoire retiendra comme le proto-martyr
et qu'il s'est contenté d'observer la mise à
mort.
Le carton de ce vitrail a été créé
à Nancy en 1925 (ateliers J. Benoit). Il est
étonnant qu'un clerc n'ait pas éclairé
le dessinateur sur le sujet.
Revenons sur le supplice. La Torah prévoit la
mort par lapidation pour le blasphémateur. Dans
son ouvrage Enquête sur le début du
christianisme, l'essayiste américain Robert
J. Hutchinson précise que, pendant la période
du Second Temple (530 avt J.-C. à 70 apr. J.-C.),
la lapidation prenait usuellement la forme suivante
: on jetait le condamné d'une hauteur qui faisait
le double de la taille d'un adulte ; s'il survivait
(ce qui devait arriver souvent), l'accusateur principal
lâchait une énorme pierre sur la poitrine
du supplicié ; si celui-ci n'en mourait pas sur
le coup, les personnes présentes se livraient
alors à la lapidation proprement dite.
Le martyre d'Étienne est situé habituellement,
certes sans certitude absolue, entre six mois et deux
ans après la Crucifixion du Christ. Pilate, qui
fut préfet de la Judée de 26 à
36 après J.-C., était donc toujours en
poste. Hutchinson rappelle que ce supplice, tel qu'il
est rapporté dans les Actes des apôtres,
a interloqué les historiens. Il pose clairement
la question : «Où sont les Romains lors
de ces événements?» Suite
--»»
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Sainte Blandine et les martyrs de Lyon (baie 20). |
Le Martyre de sainte Catherine d'Alexandrie (baie 21). |
Le Miracle de saint François de Sales et de sainte Jeanne
de Chantal (baie 23)
Atelier J. Benoit Nancy, 1924. |
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Le bas-côté sud et les scènes du Chemin
de croix.
Posées en 1938, elles sont l'uvre de l'atelier
Léon Elchinger à Soufflenheim. |
Chapiteau : La Visitation. |
Chapiteau : La Fuite en Égypte. |
Le Martyre de saint Étienne, détail (baie
27). |
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Saint Christophe (baie 31) |
Sainte Hélène, détail (baie 35). |
Saint Dominique (baie 11). |
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Vitrail
du martyre de saint Étienne dans la baie 27 (2/2)
Et il ajoute : «Si le Sanhédrin
peut donner l'ordre d'exécution d'Étienne
pour blasphème, pourquoi n'en a-t-il pas été
de même pour Jésus? Pourquoi la comédie
du procès devant Pilate?» D'où la
conclusion partagée par maints spécialistes
: Pilate était absent de Jérusalem ce
jour-là et le Sanhédrin en a profité.
Quant à l'idée d'une lapidation vite expédiée,
au coin d'une rue, par quelques fanatiques surexcités,
il ne faut pas trop y croire : les fanatiques juifs
étaient plutôt portés à respecter
à la lettre la Loi et l'autorité du Sanhédrin.
Il est une autre lapidation qui doit retenir l'attention,
c'est celle de Jacques, «frère» de
Jésus. Hutchinson la cite dans son dernier chapitre.
Cette lapidation, qui a eu lieu vers 62 apr. J.-C.,
est rapportée par l'historien juif Flavius Josèphe,
contemporain de l'événement, dans son
ouvrage Antiquités judaïques. Le
procurateur romain Porcius Festus était mort
et la Judée attendait l'arrivée de son
successeur, un dénommé Lucceius Albinus.
Josèphe écrit que le grand prêtre
Hanan, fils de Hanan, voulait se débarrasser
de Jacques et de ses compagnons : tout ce petit monde
continuait à faire du prosélytisme malgré
les nombreuses mises en garde des autorités juives.
Hanan profita de la vacance du siège du préfet
pour convoquer le Sanhédrin et faire condamner
Jacques ainsi que certains des agitateurs. Josèphe
ajoute que beaucoup de Juifs et de disciples de Jésus
en furent scandalisés. Aussi Hanan fut-il dénoncé
au nouveau préfet Albinus qui en informa le roi
Agrippa. Le grand prêtre fut immédiatement
démis de son grand-pontificat, qu'il exerçait
depuis trois mois, et remplacé par Jésus,
fils de Damnaios.
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Le bas-côté sud et la nef vus depuis le transept. |
La Conversion de saint Paul (baie 22). |
Le Baptême de Clovis par saint Rémi
(Baie 25). |
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Jésus
chez Marthe et Marie (vitrail ci-dessous).
La scène associant le Christ avec les deux surs
Marthe et Marie, dans leur demeure de Béthanie,
est très courante dans l'iconographie chrétienne.
Il est moins fréquent d'y voir associé
leur frère Lazare. Il se tient ici accoudé
à la rampe de l'escalier de pierre.
Cette scène, ici très colorée et
riche en détails, est à la base de la
sentence christique bien connue : «Une seule chose
est nécessaire» (c'est-à-dire le
service de Dieu). Jésus donne raison à
Marie (qui écoute ce qu'il lui enseigne) et renvoie
prestement Marthe qui vient chercher sa sur pour
qu'elle aide aux cuisines. C'est ainsi que les orantes
prirent le pas sur les laborantes.
Sur le même thème, on pourra apprécier
une Marthe plus énergique dans le tableau du
XVIIe siècle peint par Jacques de Létin
à l'église Sainte-Madeleine
à Troyes,
ainsi que dans une toile anonyme d'une chapelle de l'église
Sainte-Élisabeth
à Paris, 3e.
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Jésus à Béthanie (baie 28). |
Saint François d'Assise
(Baie 9). |
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Le
miracle de saint François de Sales et de sainte Jeanne
de Chantal. C'est un miracle peu connu. Saint
François de Sales est mort en décembre
1622 à Lyon. D'après l'abbé Godescard
(auteur d'une Vie des saints de multiples fois
publiée à la fin du XIXe siècle),
son cur fut déposé dans l'église
de la Visitation de Belle-Cour à Lyon et son
corps transporté au premier monastère
des Visitandines d'Annecy. En août 1632, on décida
d'ouvrir la châsse. Était-elle à
toujours à Annecy ? On ne sait. On découvrit
un corps entier, sans corruption.
Jeanne de Chantal, qui était présente,
s'agenouilla au côté du corps et posa la
main du mort sur sa tête. On raconte que les moniales
qui assistaient à la scène virent la main
se mouvoir et les doigts du mort serrer la tête
de la Mère Chantal.
La scène du vitrail est conforme - au moins pour
ces deux personnages - à cette relation.
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Le Sacre de Charles VII (baie 19). |
Chapiteau : La Déposition de croix. |
Les Armoiries de Thionville (baie 17). |
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LE TRANSEPT DE
LA BASILIQUE |
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Élévations du côté sud vues depuis la croisée. |
Le bras sud du transept.
La suite des cinq saintes et bienheureuses est surmontée
d'une rose.
En son centre figure le visage
de Marie. |
Les
peintures du transept. L'artiste nancéien
Jules Schneider (1884-1920) a réalisé
les grandes compositions de l'Annonciation (voir à
droite) et de l'Assomption.
La peinture translucide des êtres célestes,
comme l'archange Gabriel ci-contre, y est remarquable.
Jules Schneider a déclaré qu'il avait
deux façons d'appréhender les couleurs
de ses toiles : d'une manière classique, mais
sans pouvoir atteindre l'intensité de couleur
des vitraux, ou bien en cherchant des tons nouveaux
qui gagneraient à être éclairés
par la coloration translucide des verrières.
C'est pour ce dernier parti qu'il a opté.
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Le bas-côté sud et le bras sud du transept.
La statue du curé d'Ars, devant la toile, est de Victor
Huel père. |
Chapiteau du bras sud du transept : Jésus parmi les docteurs
de la Loi. |
Peinture murale de l'Annonciation dans le bras sud du transept
par Jules Schneider (peinture terminée en 1918).
L'aspect translucide de l'archange Gabriel est remarquable. |
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Bienheureuse Marguerite de Vaudémont, sainte Libraire, sainte Jeanne
d'Arc, sainte Aprone et sainte Odile.
(Vitrail de la baie 16 dans le bras sud du transept.) |
Le bras nord du transept avec sa peinture murale de l'Assomption
réalisée par Jules Scheider en 1918.. |
Le visage du Christ dans la rose nord (baie 15). |
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Peinture murale de l'Assomption dans le bras nord du transept.
uvre de Jules Schneider terminée en 1915.
L'artiste a donné un aspect translucide aux êtres
célestes. |
Chapiteau dans le bras nord du transept : La Pentecôte. |
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Les évêques de Toul saint Gérard, saint Mansuy,
saint Léon IX, saint Epvre et saint Gauzelin.
(Vitrail d la baie 15 dans le bras nord du transept.) |
Le visage de la Vierge dans la rose sud.
(Baie 16 dans le bras sud du transept) |
Détail de la rose avec ses têtes d'angelots.
Vitrail de la baie 15 dans le bras nord du transept. |
LE CHUR
ET LES DEUX CHAPELLES ABSIDIALES |
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Vue d'ensemble du chur. |
Le
chur. Qui pourrait douter de la beauté
du chur de la basilique Notre-Dame de Lourdes ?
Visiblement, il a été mis au point sur
le papier en pesant et soupesant la moindre arcade,
le moindre chapiteau, la moindre corniche. Dégageant
un équilibre certain, il est bien rempli, mais
ne fait aucunement surchargé.
Au premier niveau, une série d'arcatures néo-romanes
entremêlées, en plein cintre, accueille
quelques peintures discrètes de l'artiste Jules
Schneider, puis vient une corniche peu saillante
relevée de modestes modillons parallélépipédiques.
Le deuxième niveau est une suite d'ouvertures
à trois baies, elles aussi en plein cintre, séparées
par des colonnettes surmontées de chapiteaux
à thème floral. Ce niveau est enrichi
d'une vitrerie où les anges présentent
les symboles des litanies de la Vierge (voir plus
bas). Enfin le troisième niveau fait la part
belle aux vitraux historiés et à personnages.
La scène de l'Apparition
mariale à Bernadette Soubirous dans la grotte
de Lourdes occupe l'axe central.
La magie du chur tient dans le fait que les colonnes
cylindriques, qui s'élèvent jusqu'à
la retombée des voûtes, se fondent avec
discrétion dans l'ensemble. Les chapiteaux qui
marquent la séparation élévation-retombée
viennent équilibrer avec bonheur la masse architecturale
de l'ornementation des deux premiers niveaux. Une belle
réussite.
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Le chur et son élévation vitrée. |
Vitrail dans le chur : un ange présente les symboles
des litanies de la Vierge. |
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Autel Saint-Charles Borromée
dans l'absidiale sud. |
L'Apparition de la Vierge à Bernadette Soubirous.
(Baie axiale) |
Armoiries de Nancy
(Baie 3) |
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Saint Charles Borromée
(Baie 1). |
Saint Joseph
(Baie 1) |
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Chapiteaux et vitraux dans le chur au troisième niveau
de l'élévation.
Chapiteau au centre : le Serpent d'airain ; chapiteau à droite,
le Pélican. |
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Le maître-autel, réalisation des ateliers de la Maison
Étienne à Nancy.
La Vierge est accompagnée, dans les niches, de saint Bernard
et de sainte Thérèse d'Avila.
«««---
Pèlerinage à Notre-Dame de Bonsecours après
la
bataille de Nancy en 1477 (Baie 3 dans le chur).
Rappelons que, lors de cette bataille, la Lorraine
fut l'adversaire de la Bourgogne vaincue. |
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Sainte Marcelle
(Baie 2 dans le chur) |
Procession du Saint-Sacrement à Lourdes
(Baie 1 dans le chur) |
Chapelle du Sacré-Cur (absidiale nord).
Le Sacre-Cur est accompagné de sainte Gertrude
et de sainte Marguerite-Marie.
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Pèlerinage à Notre-Dame de Benoîte-Vaux
pendant la guerre de Trente Ans (1618-1648).
(Baie 4 dans le chur) |
Notre-Dame au Pied d'Argent
(Baie 6) |
Sainte Thérèse de l'Enfant Jésus
et le pape Léon XIII (baie 31).
Au Vatican, la future sainte brise le protocole et vient
implorer à genoux le pape pour avoir le droit d'entrer
au Carmel de Lisieux malgré ses quinze ans.
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Autel Saint-Charles Borromée dans l'absidiale sud.
Au centre, la statue de Charles Borromée est de Victor
Huel père.
Celles de saint Pierre Fourier (à gauche) et de saint
Nicolas (à droite)
sont l'uvre des Huel père et fils et datent de
1918. |
««---
Vitrail de Notre-Dame au Pied d'Argent.
Le vitrail de gauche mêle deux scènes de
priants devant la statuette d'une Vierge assise. Les
scènes sont à Toul. La Vierge est nichée
au sommet d'une petite colonne, de façon semblable
aux vieux calvaires dressés le long des routes
de Lorraine. Dans la lancette droite, un couple de paysans
vient implorer Marie de donner vie à leur enfant
mort-né. Dans la lancette gauche, une Touloise
prie la Vierge pour la sécurité de sa
ville. En avançant son pied d'argent, Marie l'avertit
de la présence des ennemis qui attaquent les
remparts de la ville (on les voit à l'arrière-plan
se lançant à l'assaut). En «réalité»,
le miracle de Notre-Dame au Pied d'Argent a eu lieu
dans la cathédrale
de Toul.
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Notre-Dame au Pied d'Argent (baie 6), détail. La scène
est à Toul.
À droite, un couple de paysans implore la Vierge de donner
la vie à leur enfant mort-né.
À gauche, une paysanne prie pour sa ville alors que l'ennemi
attaque les remparts. |
Vue d'ensemble du chur.
La statue de la Vierge, en marbre de Carrare, est une reproduction
de la Vierge couronnée de Lourdes.
Dans les niches de l'autel : saint Bernard et sainte Thérèse
d'Avila. |
Saint Charles Borromée et la peste de Milan.
Vitrail surmonté des armoiries de Pie XII.
Baie 14, Atelier Benoit Nancy, 1959. |
Saint Charles Borromée bâtisseur.
Vitrail surmonté des armoiries de Jean XXIII.
Baie 14, Atelier Benoit Nancy, 1959.
On lit dans l'écusson en bas à droite : «Ce
vitrail est dédié
au cinquantenaire de la construction de la basilique
Notre-Dame de Lourdes de Nancy». |
Le
cardinal Mathieu. François-Désiré
Mathieu (Einville-au-Jard 1839, Londres 1908) a mené
en parallèle une carrière ecclésiastique
et une carrière d'historien. Curé doyen
de l'église Saint-Martin
à Pont-à-Mousson
en 1890, il est nommé évêque d'Angers
en 1893, puis archevêque de Toulouse en 1896,
et enfin cardinal de la Curie romaine en 1899. Il était
également titulaire de l'église Sainte-Sabine
de Rome. En tant qu'historien, il a soutenu une thèse
en 1878 sur l’Ancien régime dans la province de Lorraine
et de Barrois. On lui doit plusieurs ouvrages sur la
Lorraine et l’histoire religieuse. Il est élu
à l'Académie française en 1906.
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Vitrail en l'honneur du cardinal Mathieu (baie 13)
1) La Charité de saint Martin surmontée des armes de
Pont-Mousson.
2) L'Institution du Rosaire d'après le tableau de Sassoferrato
(église
Sainte-Sabine de Rome), surmontée des armes d'Einville-au-Jard
(54).
Au-dessus : les armoiries du cardinal Mathieu.
Elles reprennent la devise de saint Ambroise, également reprise
par saint Pierre Fourier : «Nemini obesse prodesse omnibus»
(Ne nuire à personne, être utile à tous). |
Peinture murale : La Cène.
L'orgue de tribune a été béni le 30 novembre
1924, lors de la fête de sainte Cécile ---»» |
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La nef et l'orgue de tribune vus depuis la croisée. |
Documentation : «La basilique Notre-Dame
de Lourdes de Nancy», éditée par la paroisse
+ «La représentation des évêques de Toul
dans les églises de Nancy entre 1850 et 1930» par Michel
Marchand, Études Touloises, numéro 164.
+ «Enquête sur le début du christianisme»
par Robert J. Hutchinson, éditions Salvator, 2018. |
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