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Page créée en sept. 2020
Chapiteau : les Noces de Cana (partiel)

La basilique Notre-Dame de Lourdes, achevée en 1931, est, par son équilibre, la pureté de ses lignes et sa richesse ornementale (statues, peintures murales, chapiteaux et vitraux), l'un des plus beaux édifices religieux de Nancy. Sa construction est étroitement liée à son premier curé, le père Léon Loevenbruck (1870-1934). Il fut le «curé bâtisseur», mais aussi le «curé mendiant» tant il conserve encore aujourd'hui l'image d'un homme qui harcelait ses paroissiens pour qu'ils ouvrent leur porte-monnaie et donnent pour la construction de leur église...
Tout commence en 1908 quand Mgr Turinaz, évêque de Nancy et de Toul, décide par ordonnance la création d'une quatorzième paroisse dans Nancy. Elle sera dédiée à Notre-Dame de Lourdes : le monde catholique fête en effet le cinquantenaire des apparitions mariales de la grotte. Se pose la question du style. Voilà plus d'un siècle que l'architecture religieuse pratique le pastiche. Néo-roman, néogothique, romano-byzantin, que choisir ? L'époque connaît un tournant technique et artistique. Les maîtres d'œuvre disposent désormais de ciment et de béton armé, des matériaux liés bien sûr à des procédés d'exécution nouveaux. De la sorte, l'architecte Jules Criqui optera pour une synthèse harmonieuse des styles roman et gothique. L'ossature de la basilique est en béton, le tout est recouvert de moellons et de pierres appareillés.
La première pierre fut bénie le 25 octobre 1908, mais la construction allait pâtir des malheurs du conflit qui éclate en 1914. L'Alsace-Moselle est allemande depuis 1871 et Nancy n'est qu'à 25 km du front... et des obusiers ennemis.
Le terrain est en pente : une salle de théâtre et de réception sera bâtie à l'est pour rendre la base horizontale. La partie orientale s'élève (chœur et absidioles), puis le transept. En juillet 1912, l'église est consacrée et livrée au culte.
Quand la guerre éclate, les murs gouttereaux de la nef s'élèvent jusqu'à l'appui des fenêtres. Le chantier en restera là jusqu'en 1919. Néanmoins les artistes s'activent : statues de saints pour les Huel père et fils ; peintures de l'Assomption, de l'Annonciation et de la vie de Jeanne d'Arc pour Jules Schneider. En juillet et octobre 1917, les obus allemands cassent les vitres blanches. En février 1918, les vitraux de couleur sont démontés ; on se réfugie sous le chœur, transformé en chapelle provisoire. En 1919, le chantier reprend timidement. Le curé Loewenbruck se démène pour trouver des fonds et tend la main... Enfin, au début de 1924, les voûtes de la nef et des bas-côtés sont achevées.
En juin 1925, Notre-Dame de Lourdes est érigée en basilique mineure par le pape Pie XI. Cependant, le clocher n'est pas achevé : il ne s'élève qu'à vingt mètres. Sa construction sera terminée en 1929 avec la pose, à son sommet, d'une croix de huit mètres dessinée par Jules Criqui. En 1931, huit cloches sont installées dans le beffroi. Enfin, l'année suivante, on bénit la première pierre du narthex. En décembre 1936, ce sera le tour, sur la façade, de l'étonnante statue de Notre-Dame, tout en céramique, offerte par les ateliers Léon Elchinger à Soufflenheim.
La plupart des commentaires de cette page viennent du fascicule sur la basilique édité par la paroisse Notre-Dame.

Peinture murale d'un ange dans le transept (Jules Schneider)
Vue d'ensemble de la nef et du chœur en entrant dans la basilique
Vue d'ensemble de la nef et du chœur en entrant dans la basilique.
Les yeux du visiteur sont immédiatement frappés par la luxuriance des chapiteaux au sommet des piles (œuvre de Victor Huel père).
La basilique Notre-Dame de Lourdes
La basilique Notre-Dame de Lourdes et son clocher de 90 mètres.
L'imposant narthex a été bâti en 1932, à la toute fin de la construction.

Architecture externe. Avec son clocher de plus de 90 mètres de haut, la basilique Notre-Dame de Lourdes domine tout le quartier et même toute la Lorraine puisque son clocher est le plus élevé de la région ! Les aléas du premier conflit mondial ont nettement coupé en deux les étapes de la construction, si bien que le clocher et sa flèche datent des années 1925-29.
Il faut attendre 1931 pour que huit cloches soient installées dans le beffroi.
La croix de fer, dessinée par Jules Criqui, au sommet du clocher, accuse huit mètres de hauteur et comporte une couronne dorée à sa base.

Le portail de la façade
Le portail de la façade.
Oculus vitré sur la voûte du narthex
Oculus vitré sur la voûte du narthex.
Statue de la Vierge en céramique
Statue de la Vierge en céramique.
(Ateliers Léon Elchinger à Soufflenheim)
Vue d'ensemble du narthex
Vue d'ensemble du narthex.
LA NEF DE LA BASILIQUE NOTRE-DAME DE LOURDES
La nef et le bas-côté sud vus de l'avant-nef
La nef et le bas-côté sud vus de l'avant-nef.
Le bas-côté nord avec la chapelle absidiale du Sacré-Cœur
Le bas-côté nord débouche sur la chapelle absidiale du Sacré-Cœur.

Architecture interne. Une fois passée la surprise du visiteur sur l'élégance des chapiteaux dans les piles de la nef et les murs gouttereaux, celui-ci ne peut qu'admirer le bel équilibre architectural de la basilique : un vaisseau central bordé de deux bas-côtés enrichis de très beaux vitraux historiés des années 1920 (atelier Benoit et atelier Janin) et d'un généreux Chemin de croix des ateliers Elchinger posé en 1938.
Le style de la basilique, dessinée par Jules Criqui, mêle adroitement le néogothique et le néo-roman. Les piles cylindriques qui scandent la nef réservent leur attrait pour les chapiteaux historiés tandis qu'une série d'arcades en plein cintre les sépare. On touche là au néo-roman. Les grandes fenêtres des bas-côtés et du chœur appartiennent évidemment au néogothique.
Le deuxième niveau n'est qu'une suite d'ouvertures géminées aveugles, faisant croire à l'existence d'un triforium. Enfin, le troisième niveau, garni de grandes fenêtres au verre cathédral assure une luminosité satisfaisante.
Pour une longueur intérieure de 62 mètres, la largeur totale de la nef est de 21 mètres. Ayant opté pour un large vaisseau central, l'architecte put interrompre, par deux fois, l'élévation avec des corniches peu saillantes, sans craindre d'oppresser les fidèles par une désagréable sensation d'écrasement.
La basilique Notre-Dame de Lourdes est d'un agencement très classique pour un édifice religieux qui veut s'imprégner des ordres architecturaux du Moyen Âge (comme l'église Saint-Pierre). Néanmoins, l'ensemble se révèle très harmonieux et, de plus, rehaussé par une ornementation colorée remarquable.

Vitrail de la baie 36 : Sainte Marguerite d'Antioche
À DROITE ---»»»
Sainte Marguerite d'Antioche dans la baie 36.
Elle terrasse le dragon. Voir l'histoire de sainte Marguerite
dans un retable médiéval au musée des Beaux-Arts de Dijon.
Plan de l'église
Plan de la basilique Notre-Dame de Lourdes.
76 mètres de long, 21 de large et 22,5 de hauteur sous voûte.

Les vitraux. Après les chapiteaux, ils sont la deuxième ornementation importante de la basilique.
La plupart sont du début du XXe siècle et sortent de deux ateliers nancéiens : celui de Joseph Benoit et celui de Georges Janin. Ces deux maîtres verriers ont travaillé ensemble de 1911 à 1922 au sein de l'atelier Janin. Puis chacun a géré son atelier personnel, intervenant toutefois sur les mêmes chantiers comme à Notre-Dame de Lourdes et à l'église du Sacré-Cœur. Certains vitraux de la basilique portent la signature de l'atelier et la date d'achèvement.
Dans les bas-côtés de la nef, la partie inférieure des vitraux comprend une scène peinte sur deux lancettes, ce qui fait ranger ces œuvres dans la catégorie des vitraux-tableaux. Au tympan, les ateliers ont représenté les armoiries de villes de Lorraine ou d'institutions. Dans le chœur, les vitraux, qui sont de plus haute taille, sont enrichis de grands personnages.
Les scènes illustrées sont avant tout liés à l'histoire de la Lorraine (Jeanne d'Arc, saint François de Sales, un pèlerinage après la bataille de Nancy, etc.). On y trouve aussi quelques illustrations de martyres parmi les plus connues (saint Étienne, sainte Blandine, sainte Catherine d'Alexandrie). Les bras du transept offrent deux magnifiques verrières de cinq personnages en 3D. Foin du néogothique et du pastiche du XVe siècle avec de hauts dais architecturaux ! On est ici dans le cadre d'une magnifique composition alliant un réel talent de dessinateur aux techniques modernes de création de vitraux. Et le résultat est superbe. Voir la suite des cinq saintes plus bas.
On notera la présence d'un vitrail du XVIe siècle (d'origine inconnue) : une Crucifixion dans la baie 37 (voir ci-contre) offerte par un paroissien.

Chapiteau : La Manne dans le désert
Chapiteau : La Manne dans le désert.
Chemin de croix : station I, Jésus est condamné à mort
Chemin de croix, station I : Jésus est condamné à mort.

Le Chemin de croix, posé en 1938, a été créé par les ateliers Léon Elchinger à Soufflenheim. La brochure actuelle réalisée sur l'église souligne que ce Chemin de croix a dû choquer quelques paroissiens à l'époque. En effet, un bulletin paroissial de 1938 a cru sage de demander aux fidèles de mettre en avant le réalisme de l'œuvre en cherchant surtout à comprendre la pensée de l'auteur...

Chemin de croix : station VI, Véronique essuie le visage de Jésus
Chemin de croix, station VI : Véronique essuie le visage de Jésus.
Vitrail de la baie 37 : La Crucifixion
Vitrail de la baie 37 : La Crucifixion
Unique vitrail du XVIe siècle dans la basilique (offert par un paroissien).
Statue de saint François de Sales, détail
Statue de saint François de Sales, détail.
Vitrail de la baie 18 : Saint Antoine de Padoue apaisant la tempête
Saint Antoine de Padoue apaisant la tempête (baie 18)
Signé «G. Janin 1920».
Le vitrail est surmonté des armoiries de la ville de Toul.
Autel Saint-François de Sales
Autel Saint-François de Sales.

L'autel Saint-François de Sales.
Réalisé en pierre rose de Prémeaux en Dauphiné, il est l'œuvre de la maison Étienne à Nancy. La statue du saint vaudra à son auteur le prix de l'Exposition des Beaux Arts à Paris (1913 ou 1914).

Le faux triforium et les grandes fenêtres
Le faux triforium et les grandes fenêtres.
Vitrail de la baie 18 : Saint Antoine de Padoue apaisant la tempête
Saint Antoine de Padoue apaisant la tempête, détail (baie 18).
Le bateau est orné des armoiries de «la noble famille d'Antoine alliée à Godefroy de Bouillon,
duc de Lorraine, roi de Jérusalem, et aux princes des Asturies»
(extrait du Bulletin paroissial paru lors de la pose du vitrail en 1926).
Chapiteau : La Présentation de la Vierge au Temple & Vieillards et prêtres devisant
Chapiteau : La Présentation de la Vierge au Temple (sur la partie gauche) ;
des vieillards et des prêtres devisant (sur la partie droite).

Baie 17, vitrail de sainte Monique et de saint Augustin. Ce thème, inspiré d'un tableau d'Ary Scheffer, est un grand classique. À Ostie, Augustin et sa mère Monique philosophent sur le ciel et les anges en contemplant les étoiles. La scène a été rapportée par saint Augustin lui-même dans ses Confessions. On pourra voir un vitrail illustrant les deux personnages dans la même attitude à l'église Saint-Clodoald de Saint-Cloud, près de Paris ou à l'église Saint-Martin de Saint-Martin-de-Ré.

Chapiteau : La Nativité
Chapiteau : La Nativité.
La chaire à prêcher
La chaire à prêcher.
Vitrail de la baie 33 : Sainte Cécile, détail
Sainte Cécile, détail (baie 33).

La chaire à prêcher est issue d'un projet de l'architecte Jules Criqui. Elle est en pierre rose de Prémeaux en Dauphiné. L'abat-son repose sur la cuve par quatre colonnettes de marbre. La chaire s'insère très harmonieusement entre les piles en pierre qui terminent la nef, près du chœur. Voir la dernière photo de cette page qui donne une vue de la nef depuis la croisée.
La présence de cette chaire à prêcher laisse perplexe : dans les années 1910, on connaissait l'électricité et les hauts parleurs. La chaire a-t-elle vraiment servi ? N'est-elle là que pour parachever l'aspect néogothique de l'ensemble ?

Les chapiteaux historiés. C'est l'ornementation de la basilique qui frappe le plus le visiteur tant elle est partout dans l'édifice.
Tout droit inspirée de l'art roman, cette série de chapiteaux qui parcourt la nef, le transept et le chœur, illustre quelques-unes des scènes les plus connues de l'Ancien et du Nouveau Testament. La Vie de Jésus y est à l'honneur, mais on y trouve aussi la Manne dans le désert, le sacrifice d'Abraham et celui de Melchisédec, tout comme des épisodes de la vie de saint Léon Ier, de saint Clément ou encore de saint Mansuy. Comme dans la série des vitraux, le thème du Bon samaritain n'y figure pas.
Ces chapiteaux, qui sont tous l'œuvre de Victor Huel père (1844-1923), ne sont pas en pierre de taille. En effet, en mars 1909, dans le cadre général de la construction de la basilique, on décida «d'utiliser de la pierre de ciment, c'est-à-dire du ciment moulé, pour la plupart des motifs qui seraient ordinairement sculptés en pierre de taille, comme les colonnettes, chapiteaux, corniches ornées, etc.» [plaquette de présentation de la basilique].
Cette page offre une dizaine de photos de chapiteaux, essentiellement sur les Vies de Jésus et de Marie.

Chapiteau : La Sainte Famille
Chapiteau : La Sainte Famille.
Chapiteau : Les Pèlerins d'Emmaüs
Chapiteau : Les Pèlerins d'Emmaüs.
Vitrail de la baie 17 : Saint Augustin et sa mère, sainte Monique
Saint Augustin et sa mère, sainte Monique (baie 17).
Scène inspirée d'un tableau d'Ary Scheffer.
Chapiteau : Jésus et la Samaritaine
Chapiteau : Jésus et la Samaritaine.
L'abat-son de la chaire à prêcher
L'abat-son de la chaire à prêcher.
La cuve de la chaire à prêcher
La cuve de la chaire à prêcher.
Chapiteau : Les Noces de Cana
Chapiteau : Les Noces de Cana.
Vitrail de la baie 27 : Le Martyre de saint Étienne
Le Martyre de saint Étienne (baie 27).
Chapiteau l'Annonciation
Chapiteau : L'Annonciation.

Vitrail du martyre de saint Étienne dans la baie 27 (1/2)
Voilà une bien curieuse scène ! Sans s'arrêter sur les vêtements anachroniques d'Étienne, que vient faire ici le procurateur romain Ponce Pilate en spectateur de ce massacre ? On sait que, au sein de la jeune Église, le diacre Étienne tenait ouvertement un discours radical : il condamnait le Temple de Jérusalem regardé comme une demeure d'idolâtrie, contraire à la vraie Loi de Moïse. Ses provocations lui valurent d'être lapidé. Mais, selon certains historiens, si les Juifs offensés par ses propos ont pu passer à l'action, c'est justement parce que le procurateur était absent de Jérusalem à ce moment-là ! Car seule Rome avait le droit de condamner à mort et seule Rome avait le droit d'exécuter la sentence. La présence du gouverneur romain dans le vitrail n'est-elle là que pour symboliser le rôle de Rome dans les persécutions qui n'arriveront que bien plus tard ? L'excuse semble un peu courte. D'autant plus que, s'il fallait rajouter un spectateur passif, le choix aurait dû se porter sur le futur apôtre Paul. On sait qu'il était présent lors de la lapidation de celui que l'Histoire retiendra comme le proto-martyr et qu'il s'est contenté d'observer la mise à mort.
Le carton de ce vitrail a été créé à Nancy en 1925 (ateliers J. Benoit). Il est étonnant qu'un clerc n'ait pas éclairé le dessinateur sur le sujet.
Revenons sur le supplice. La Torah prévoit la mort par lapidation pour le blasphémateur. Dans son ouvrage Enquête sur le début du christianisme, l'essayiste américain Robert J. Hutchinson précise que, pendant la période du Second Temple (530 avt J.-C. à 70 apr. J.-C.), la lapidation prenait usuellement la forme suivante : on jetait le condamné d'une hauteur qui faisait le double de la taille d'un adulte ; s'il survivait (ce qui devait arriver souvent), l'accusateur principal lâchait une énorme pierre sur la poitrine du supplicié ; si celui-ci n'en mourait pas sur le coup, les personnes présentes se livraient alors à la lapidation proprement dite.
Le martyre d'Étienne est situé habituellement, certes sans certitude absolue, entre six mois et deux ans après la Crucifixion du Christ. Pilate, qui fut préfet de la Judée de 26 à 36 après J.-C., était donc toujours en poste. Hutchinson rappelle que ce supplice, tel qu'il est rapporté dans les Actes des apôtres, a interloqué les historiens. Il pose clairement la question : «Où sont les Romains lors de ces événements?» Suite --»»

Vitrail de la baie 20 : Sainte Blandine et les martyrs de Lyon
Sainte Blandine et les martyrs de Lyon (baie 20).
Vitrail de la baie 21 : Le Martyre de sainte Catherine d'Alexandrie
Le Martyre de sainte Catherine d'Alexandrie (baie 21).
Vitrail de la baie 23 : Le Miracle de saint François de Sales et de sainte Jeanne de Chantal
Le Miracle de saint François de Sales et de sainte Jeanne de Chantal (baie 23)
Atelier J. Benoit Nancy, 1924.
Le bas-côté sud et les tableaux du Chemin de croix
Le bas-côté sud et les scènes du Chemin de croix.
Posées en 1938, elles sont l'œuvre de l'atelier Léon Elchinger à Soufflenheim.
Chapiteau : La Visitation
Chapiteau : La Visitation.
Chapiteau : La Fuite en Égypte
Chapiteau : La Fuite en Égypte.
Vitrail de la baie 27 : Le Martyre de saint Étienne,  détail
Le Martyre de saint Étienne, détail (baie 27).
Vitrail de la baie 31 : Saint Christophe
Saint Christophe (baie 31)
Vitrail de la baie 35 : Sainte Hélène, détail
Sainte Hélène, détail (baie 35).
Vitrail de la baie 11 : Saint Dominique
Saint Dominique (baie 11).

Vitrail du martyre de saint Étienne dans la baie 27 (2/2)
Et il ajoute : «Si le Sanhédrin peut donner l'ordre d'exécution d'Étienne pour blasphème, pourquoi n'en a-t-il pas été de même pour Jésus? Pourquoi la comédie du procès devant Pilate?» D'où la conclusion partagée par maints spécialistes : Pilate était absent de Jérusalem ce jour-là et le Sanhédrin en a profité. Quant à l'idée d'une lapidation vite expédiée, au coin d'une rue, par quelques fanatiques surexcités, il ne faut pas trop y croire : les fanatiques juifs étaient plutôt portés à respecter à la lettre la Loi et l'autorité du Sanhédrin.
Il est une autre lapidation qui doit retenir l'attention, c'est celle de Jacques, «frère» de Jésus. Hutchinson la cite dans son dernier chapitre. Cette lapidation, qui a eu lieu vers 62 apr. J.-C., est rapportée par l'historien juif Flavius Josèphe, contemporain de l'événement, dans son ouvrage Antiquités judaïques. Le procurateur romain Porcius Festus était mort et la Judée attendait l'arrivée de son successeur, un dénommé Lucceius Albinus. Josèphe écrit que le grand prêtre Hanan, fils de Hanan, voulait se débarrasser de Jacques et de ses compagnons : tout ce petit monde continuait à faire du prosélytisme malgré les nombreuses mises en garde des autorités juives. Hanan profita de la vacance du siège du préfet pour convoquer le Sanhédrin et faire condamner Jacques ainsi que certains des agitateurs. Josèphe ajoute que beaucoup de Juifs et de disciples de Jésus en furent scandalisés. Aussi Hanan fut-il dénoncé au nouveau préfet Albinus qui en informa le roi Agrippa. Le grand prêtre fut immédiatement démis de son grand-pontificat, qu'il exerçait depuis trois mois, et remplacé par Jésus, fils de Damnaios.

Le bas-côté sud et la nef vus depuis le transept
Le bas-côté sud et la nef vus depuis le transept.
Vitrail de la baie 22 : La Conversion de saint Paul
La Conversion de saint Paul (baie 22).
Vitrail de la baie 25 : Le Baptême de Clovis par saint Rémi
Le Baptême de Clovis par saint Rémi
(Baie 25).

Jésus chez Marthe et Marie (vitrail ci-dessous). La scène associant le Christ avec les deux sœurs Marthe et Marie, dans leur demeure de Béthanie, est très courante dans l'iconographie chrétienne. Il est moins fréquent d'y voir associé leur frère Lazare. Il se tient ici accoudé à la rampe de l'escalier de pierre.
Cette scène, ici très colorée et riche en détails, est à la base de la sentence christique bien connue : «Une seule chose est nécessaire» (c'est-à-dire le service de Dieu). Jésus donne raison à Marie (qui écoute ce qu'il lui enseigne) et renvoie prestement Marthe qui vient chercher sa sœur pour qu'elle aide aux cuisines. C'est ainsi que les orantes prirent le pas sur les laborantes.
Sur le même thème, on pourra apprécier une Marthe plus énergique dans le tableau du XVIIe siècle peint par Jacques de Létin à l'église Sainte-Madeleine à Troyes, ainsi que dans une toile anonyme d'une chapelle de l'église Sainte-Élisabeth à Paris, 3e.

Vitrail de la baie 28 : Jésus à Béthanie
Jésus à Béthanie (baie 28).
Vitrail de la baie 9 : Saint François d'Assise
Saint François d'Assise
(Baie 9).

Le miracle de saint François de Sales et de sainte Jeanne de Chantal. C'est un miracle peu connu. Saint François de Sales est mort en décembre 1622 à Lyon. D'après l'abbé Godescard (auteur d'une Vie des saints de multiples fois publiée à la fin du XIXe siècle), son cœur fut déposé dans l'église de la Visitation de Belle-Cour à Lyon et son corps transporté au premier monastère des Visitandines d'Annecy. En août 1632, on décida d'ouvrir la châsse. Était-elle à toujours à Annecy ? On ne sait. On découvrit un corps entier, sans corruption.
Jeanne de Chantal, qui était présente, s'agenouilla au côté du corps et posa la main du mort sur sa tête. On raconte que les moniales qui assistaient à la scène virent la main se mouvoir et les doigts du mort serrer la tête de la Mère Chantal.
La scène du vitrail est conforme - au moins pour ces deux personnages - à cette relation.

Vitrail de la baie 19 : Le Sacre de Charles VII
Le Sacre de Charles VII (baie 19).
Chapiteau : La Déposition de croix
Chapiteau : La Déposition de croix.
Vitrail de la baie 17 : Les Armoiries de Thionville
Les Armoiries de Thionville (baie 17).
LE TRANSEPT DE LA BASILIQUE
Élévations du côté sud vues depuis la croisée
Élévations du côté sud vues depuis la croisée.
Le bras sud du transept
Le bras sud du transept.
La suite des cinq saintes et bienheureuses est surmontée d'une rose.
En son centre figure le visage de Marie.

Les peintures du transept. L'artiste nancéien Jules Schneider (1884-1920) a réalisé les grandes compositions de l'Annonciation (voir à droite) et de l'Assomption. La peinture translucide des êtres célestes, comme l'archange Gabriel ci-contre, y est remarquable. Jules Schneider a déclaré qu'il avait deux façons d'appréhender les couleurs de ses toiles : d'une manière classique, mais sans pouvoir atteindre l'intensité de couleur des vitraux, ou bien en cherchant des tons nouveaux qui gagneraient à être éclairés par la coloration translucide des verrières. C'est pour ce dernier parti qu'il a opté.

Le bas-côté sud et le bras sud du transept
Le bas-côté sud et le bras sud du transept.
La statue du curé d'Ars, devant la toile, est de Victor Huel père.
Chapiteau du bras sud du transept : Jésus parmi les docteurs de la Loi
Chapiteau du bras sud du transept : Jésus parmi les docteurs de la Loi.
Peinture murale de l'Annonciation dans le bras sud du transept
Peinture murale de l'Annonciation dans le bras sud du transept
par Jules Schneider (peinture terminée en 1918).
L'aspect translucide de l'archange Gabriel est remarquable.
Vitrail de la baie 16 dans le bras sud du transept : Bienheureuse Marguerite de Vaudémont, sainte Libraire, sainte Jeanne d'Arc, sainte Aprone et sainte Odile
Bienheureuse Marguerite de Vaudémont, sainte Libraire, sainte Jeanne d'Arc, sainte Aprone et sainte Odile.
(Vitrail de la baie 16 dans le bras sud du transept.)
Le bras nord du transept avec sa peinture murale de l'Assomption
Le bras nord du transept avec sa peinture murale de l'Assomption
réalisée par Jules Scheider en 1918..
Vitrail de la baie 15 : Le chef du Christ dans la rose
Le visage du Christ dans la rose nord (baie 15).
Peinture murale de l'Assomption dans le bras nord du transept
Peinture murale de l'Assomption dans le bras nord du transept.
Œuvre de Jules Schneider terminée en 1915.
L'artiste a donné un aspect translucide aux êtres célestes.
Chapiteau dans le transept : La Pentecôte
Chapiteau dans le bras nord du transept : La Pentecôte.
Vitrail d la baie 15 dans le bras nord du transept : les évêques de Toul saint Gérard, saint Mansuy, saint Léon IX, saint Epvre et saint Gauželin
Les évêques de Toul saint Gérard, saint Mansuy, saint Léon IX, saint Epvre et saint Gauzelin.
(Vitrail d la baie 15 dans le bras nord du transept.)
Vitrail de la baie 16 dans le bras sud du transept : le chef de la Vierge dans la rose
Le visage de la Vierge dans la rose sud.
(Baie 16 dans le bras sud du transept)
Vitrail de la baie 15 dans le bras nord du transept : détail de la rose avec ses têtes d'angelots
Détail de la rose avec ses têtes d'angelots.
Vitrail de la baie 15 dans le bras nord du transept.
LE CHŒUR ET LES DEUX CHAPELLES ABSIDIALES
Vue d'ensemble du chœur
Vue d'ensemble du chœur.

Le chœur. Qui pourrait douter de la beauté du chœur de la basilique Notre-Dame de Lourdes ? Visiblement, il a été mis au point sur le papier en pesant et soupesant la moindre arcade, le moindre chapiteau, la moindre corniche. Dégageant un équilibre certain, il est bien rempli, mais ne fait aucunement surchargé.
Au premier niveau, une série d'arcatures néo-romanes entremêlées, en plein cintre, accueille quelques peintures discrètes de l'artiste Jules Schneider, puis vient une corniche peu saillante relevée de modestes modillons parallélépipédiques. Le deuxième niveau est une suite d'ouvertures à trois baies, elles aussi en plein cintre, séparées par des colonnettes surmontées de chapiteaux à thème floral. Ce niveau est enrichi d'une vitrerie où les anges présentent les symboles des litanies de la Vierge (voir plus bas). Enfin le troisième niveau fait la part belle aux vitraux historiés et à personnages. La scène de l'Apparition mariale à Bernadette Soubirous dans la grotte de Lourdes occupe l'axe central.
La magie du chœur tient dans le fait que les colonnes cylindriques, qui s'élèvent jusqu'à la retombée des voûtes, se fondent avec discrétion dans l'ensemble. Les chapiteaux qui marquent la séparation élévation-retombée viennent équilibrer avec bonheur la masse architecturale de l'ornementation des deux premiers niveaux. Une belle réussite.

Le chœur et son élévation vitrée
Le chœur et son élévation vitrée.
Vitrail dans le chœur : un ange présente les symboles des litanies de la Vierge
Vitrail dans le chœur : un ange présente les symboles des litanies de la Vierge.
Autel Saint-Charles Borromée (absidiale sud)
Autel Saint-Charles Borromée
dans l'absidiale sud.
Vitrail Baie 0 : L'Apparition de Notre-Dame à Bernadette
L'Apparition de la Vierge à Bernadette Soubirous.
(Baie axiale)
Vitrail de baie 3 : Armoiries de Nancy
Armoiries de Nancy
(Baie 3)
Vitrail de la baie 1 : Saint Charles Borromée
Saint Charles Borromée
(Baie 1).
Vitrail de la baie 1 : Saint Joseph
Saint Joseph
(Baie 1)
Chapiteaux et vitraux dans le chœur
Chapiteaux et vitraux dans le chœur au troisième niveau de l'élévation.
Chapiteau au centre : le Serpent d'airain ; chapiteau à droite, le Pélican.
Vitrail de la baie 3 : Pèlerinage à Notre–Dame de Bonsecours après la bataille de Nancy
Le maître–autel est l'œuvre des ateliers de la Maison Étienne à Nancy
Le maître-autel, réalisation des ateliers de la Maison Étienne à Nancy.
La Vierge est accompagnée, dans les niches, de saint Bernard
et de sainte Thérèse d'Avila.

«««--- Pèlerinage à Notre-Dame de Bonsecours après la
bataille de Nancy en 1477 (Baie 3 dans le chœur).
Rappelons que, lors de cette bataille, la Lorraine
fut l'adversaire de la Bourgogne vaincue.
Vitrail de la baie 2 : Sainte Marcelle
Sainte Marcelle
(Baie 2 dans le chœur)
Vitrail de la baie 1 : Procession du Saint-Sacrement à Lourdes
Procession du Saint-Sacrement à Lourdes
(Baie 1 dans le chœur)
Chapelle du Sacré-Cœur (absidiale nord)
Chapelle du Sacré-Cœur (absidiale nord).
Le Sacre-Cœur est accompagné de sainte Gertrude
et de sainte Marguerite-Marie.
Vitrail de la baie 4 : Pèlerinage à Notre–Dame de Benoîte–Vaux pendant la guerre de Trente Ans
Pèlerinage à Notre-Dame de Benoîte-Vaux
pendant la guerre de Trente Ans (1618-1648).
(Baie 4 dans le chœur)
Vitrail de la baie 6 : Notre-Dame au Pied d'Argent
Notre-Dame au Pied d'Argent
(Baie 6)
Vitrail de la baie 31 : Sainte Thérèse de l'Enfant Jésus et le pape Léon XIII
Sainte Thérèse de l'Enfant Jésus
et le pape Léon XIII (baie 31).
Au Vatican, la future sainte brise le protocole et vient
implorer à genoux le pape pour avoir le droit d'entrer
au Carmel de Lisieux malgré ses quinze ans.
Autel Saint-Charles Borromée dans l'absidiale sud
Autel Saint-Charles Borromée dans l'absidiale sud.
Au centre, la statue de Charles Borromée est de Victor Huel père.
Celles de saint Pierre Fourier (à gauche) et de saint Nicolas (à droite)
sont l'œuvre des Huel père et fils et datent de 1918.

««--- Vitrail de Notre-Dame au Pied d'Argent. Le vitrail de gauche mêle deux scènes de priants devant la statuette d'une Vierge assise. Les scènes sont à Toul. La Vierge est nichée au sommet d'une petite colonne, de façon semblable aux vieux calvaires dressés le long des routes de Lorraine. Dans la lancette droite, un couple de paysans vient implorer Marie de donner vie à leur enfant mort-né. Dans la lancette gauche, une Touloise prie la Vierge pour la sécurité de sa ville. En avançant son pied d'argent, Marie l'avertit de la présence des ennemis qui attaquent les remparts de la ville (on les voit à l'arrière-plan se lançant à l'assaut). En «réalité», le miracle de Notre-Dame au Pied d'Argent a eu lieu dans la cathédrale de Toul.

Vitrail de la baie 6 : Notre-Dame au Pied d'Argent, détail
Notre-Dame au Pied d'Argent (baie 6), détail. La scène est à Toul.
À droite, un couple de paysans implore la Vierge de donner la vie à leur enfant mort-né.
À gauche, une paysanne prie pour sa ville alors que l'ennemi attaque les remparts.
Vue d'ensemble du chœur
Vue d'ensemble du chœur.
La statue de la Vierge, en marbre de Carrare, est une reproduction de la Vierge couronnée de Lourdes.
Dans les niches de l'autel : saint Bernard et sainte Thérèse d'Avila.
Vitrail de la baie 14 : Saint Charles Borromée et la peste de Milan. Vitrail surmonté des armoiries de Pie XII
Saint Charles Borromée et la peste de Milan.
Vitrail surmonté des armoiries de Pie XII.
Baie 14, Atelier Benoit Nancy, 1959.
Vitrail de la baie 14 : Saint Charles Borromée bâtisseur. Vitrail surmonté des armoiries de Jean XXIII
Saint Charles Borromée bâtisseur.
Vitrail surmonté des armoiries de Jean XXIII.
Baie 14, Atelier Benoit Nancy, 1959.
On lit dans l'écusson en bas à droite : «Ce vitrail est dédié
au cinquantenaire de la construction de la basilique
Notre-Dame de Lourdes de Nancy».

Le cardinal Mathieu. François-Désiré Mathieu (Einville-au-Jard 1839, Londres 1908) a mené en parallèle une carrière ecclésiastique et une carrière d'historien. Curé doyen de l'église Saint-Martin à Pont-à-Mousson en 1890, il est nommé évêque d'Angers en 1893, puis archevêque de Toulouse en 1896, et enfin cardinal de la Curie romaine en 1899. Il était également titulaire de l'église Sainte-Sabine de Rome. En tant qu'historien, il a soutenu une thèse en 1878 sur l’Ancien régime dans la province de Lorraine et de Barrois. On lui doit plusieurs ouvrages sur la Lorraine et l’histoire religieuse. Il est élu à l'Académie française en 1906.

Vitrail de la baie 13 : En l'honneur du cardinal Mathieu
Vitrail en l'honneur du cardinal Mathieu (baie 13)
1) La Charité de saint Martin surmontée des armes de Pont-Mousson.
2) L'Institution du Rosaire d'après le tableau de Sassoferrato (église
Sainte-Sabine de Rome), surmontée des armes d'Einville-au-Jard (54).

Au-dessus : les armoiries du cardinal Mathieu.
Elles reprennent la devise de saint Ambroise, également reprise
par saint Pierre Fourier : «Nemini obesse prodesse omnibus»
(Ne nuire à personne, être utile à tous).
Peinture murale : La Cène
Peinture murale : La Cène.

L'orgue de tribune a été béni le 30 novembre 1924, lors de la fête de sainte Cécile ---»»
L'orgue de tribune
La nef et l'orgue de tribune vus depuis la croisée
La nef et l'orgue de tribune vus depuis la croisée.

Documentation : «La basilique Notre-Dame de Lourdes de Nancy», éditée par la paroisse
+ «La représentation des évêques de Toul dans les églises de Nancy entre 1850 et 1930» par Michel Marchand, Études Touloises, numéro 164.
+ «Enquête sur le début du christianisme» par Robert J. Hutchinson, éditions Salvator, 2018.
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