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La ville de Nancy
possède un très riche musée des Beaux-Arts
qui compte parmi les plus importants de France. On peut le comparer
sans hésitation aux musées de Rouen,
de Caen ou encore de Dijon.
Le bâtiment qui l'abrite, terminé en 1755, s'élève
sur la place Stanislas. Son aspect est somptueux, mais on pourrait
lui reprocher de ne pas avoir de «cachet interne» :
on n'y trouve aucune salle où le bâtiment impose vraiment
sa «griffe» comme au musée de Chaumont
(salle basse d'un château) ou à celui d'Arras
(cloître d'un ancien couvent).
À l'imitation de la photo ci-dessous, toutes les salles se
ressemblent, plus ou moins vastes. Le musée propose surtout
des toiles (et certaines sont très belles), mais très
peu de sculptures et pas de céramique (hormis l'espace Daum
non présenté ici). Néanmoins, après
le Louvre, c'est un des principaux musées des Beaux-Arts
de province.
Cette page présente quelques tableaux rangés par thème
(Histoire de
Nancy, Thèmes
historiques antiques, Ancien
Testament, Vie
de Jésus, etc.) et non pas par collections chronologiques
et styles artistiques.
Le musée possède quelques uvres d'Art nouveau,
mais l'essentiel de ces uvres, se trouve au musée
de l'École de Nancy qui reste rattaché au musée
des Beaux-Arts.
Pour l'historique du musée, on se reportera au long encadré
ci-dessous.
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Salle des grandes peintures du XVIIe siècle.
Sur le mur à droite : la Transfiguration
de Pierre-Paul Rubens (1577-1640). |
Le musée des Beaux-Arts sur la place Stanislas à Nancy.
Ce bâtiment, terminé en 1755, abritait autrefois l'ancien
Collège de Médecine. |
Historique
du musée (1/3).
La famille de Lorraine possédait des richesses
artistiques. Quand le duc François III partit à
Florence en 1735, puis à Vienne pour épouser
Marie-Thérèse de Habsbourg et devenir plus tard
Empereur du Saint Empire romain germanique, il emporta tous
les biens familiaux. Ceux accumulés à son tour
par le roi Stanislas ne survécurent pas à son
décès en 1766. Conséquence : les uvres
d'art étaient disséminées chez les particuliers,
dans les églises et les couvents.
La Révolution éclate. Dans toute la France,
les richesses artistiques, essentiellement les tableaux et
les sculptures, vont changer de mains et s'intégrer
dans un contexte culturel totalement nouveau. Les nobles émigrent
; leurs biens sont confisqués. Émerge alors
la volonté d'utiliser ces uvres pour l'instruction
publique. Les notions de patrimoine national et de sa protection
deviennent le cur de la politique culturelle.
En mai 1793, sous la Convention, le directoire départemental
de la Meurthe nomma deux commissaires (dont le peintre Joseph
Laurent) pour examiner les uvres confisquées
et faire un choix. La liste finale comprenait 79 tableaux
venant d'églises et de couvents, une douzaine de sculptures,
57 autres toiles venant de nobles exilés et une importante
série de gravures. Ainsi fut établi le premier
fonds du musée de Nancy.
Les uvres furent exposées dans la chapelle de
la Visitation (aujourd'hui chapelle du lycée Henri-Poincaré)
et présentées de manière très
didactique, notamment pour permettre aux artistes de les étudier
et de les copier.
En septembre 1801, le Premier Consul signait un décret
fondateur : la République créait un musée
dans quinze villes de province, dont Nancy.
La même année, la France et l'Autriche signaient
la paix à Lunéville
dans un château orné, pour l'occasion, de splendides
tableaux de maîtres. Une fois les cérémonies
terminées, le préfet de la Meurthe demanda que
l'État en rapatrie un certain nombre dans le musée
de Nancy.
Joséphine, que le hasard faisait passer dans la cité
ducale, appuya la requête. C'est ainsi que des chefs
d'uvre de XVIIIe siècle enrichirent le musée.
Lors de la paix d'Amiens en 1802, l'actuel musée de
Picardie bénéficia du même privilège.
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Historique
du musée (2/3).
--»» En 1803, un don de l'État français
accrut les collections des quinze musées de province.
Nancy reçut 42 tableaux où l'on notait Le Pérugin,
Champaigne, Rubens, Sogliani, etc. Ces toiles venaient des
rapines opérées lors des conquêtes napoléoniennes
et des biens confisqués au roi et aux émigrés.
Les collections s'étant multipliées, le musée
déménagea plusieurs fois au cours du XIXe siècle.
Notons que, de 1814 à 1828, il fut logé dans
le bâtiment qu'il occupe aujourd'hui sur la place Stanislas.
Sous la Restauration, la plupart des uvres prises dans
les églises furent rendues. Il n'en resta plus que
six (selon l'inventaire établi par Joseph Laurent).
Le musée ne conservait donc que des toiles venant des
confiscations auprès des émigrés et des
conquêtes européennes de Napoléon.
Après le Congrès de Vienne et les Cent jours,
la France reçut l'ordre en 1816 de rendre les objets
d'art saisis dans toute l'Europe. Pour Nancy,
une liste de onze tableaux fut dressée où figuraient
Le Pérugin, Rubens, Andrea del Sarto, etc. Mais rien
ne se passa et le musée garda tout.
Il faut souligner à cette occasion la francophilie
bienveillante d'Alexandre Ier, tsar de toutes les Russies,
qui entra à Paris en 1814 à la tête de
ses troupes. Et à nouveau en 1815 après Waterloo.
Dans son ouvrage Un tsar à Paris, l'historienne
Marie-Pierre Rey apporte des précisions utiles. En
1814, dès son passage à Bondy, dans le nord
de Paris, le tsar s'engagea à respecter les monuments
publics français. «Le 30 mai, dans les clauses
du traité de Paris autres que territoriales, écrit
Marie-Pierre Rey, c'est lui qui suggère et obtient
que les uvres d'art entrées dans les musées
parisiens en tant que trophées napoléoniens
y restent, au motif qu'elles y seront plus accessibles et
plus visibles que n'importe où ailleurs.» Les
Cent-Jours ne le feront pas changer d'avis. En septembre 1815,
quand le pape Pie VII lui demanda d'aider le Vatican à
récupérer les uvres volées, Sa
Sainteté essaya un refus.
Dans la brochure du musée des Beaux-Arts de Nancy
(éditions de 1989), Claude Pétry, conservateur
du musée, cite le commentaire écrit à
l'époque : «Cette spoliation [sic] n'a pas eu
lieu par suite de la conduite tenue dans cette circonstance
par les magistrats de la ville et par le conservateur du musée.»
Information laconique qui laisse le lecteur sur sa faim... ---»» 3/3
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Vestiges de la barbacane Saint-Nicolas. |
La Barbacane.
Cette fortification protégeait jadis la porte Saint-Nicolas,
entrée sud de la ville. Sa partie basse est datée
par les historiens des années 1480. Au XVIe siècle,
on modernisa le bastion en y ajoutant deux niveaux supérieurs.
La barbacane comprenait quatre «chambres de tir»
pour placer des canons. Sa résistance aux boulets était
assurée par des murs de six mètres d'épaisseur.
La hauteur totale de l'ouvrage atteignait sept mètres.
La barbacane fut mise au jour lors des fouilles de 1991. Son
existence était ignorée jusqu'alors. Source
: panneau dans le musée.
Rares sont les musées qui possèdent des vestiges
archéologiques dans leur sous-sol. C'est le cas aussi
au musée
des Beaux Arts de Sens où des fouilles récentes
ont mis au jour une salle des thermes du IVe siècle.
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«La Bataille de Nancy» (5 janvier 1477).
Eugène Delacroix (1798-1863), huile sur toile, 1829-1833.
Cette uvre est la première commande officielle faite
à Delacroix.
Le commanditaire en était le roi Charles X qui offrit la toile
au musée en souvenir de son séjour à Nancy en
1828. |
«Charles le Téméraire retrouvé mort après
la bataille de Nancy»
Auguste Feyen-Perrin (1826-1888), huile sur toile, 1865.
Historiquement, le corps du duc de Bourgogne fut retrouvé dénudé
après la bataille.
On l'identifia par son anneau et par les ongles longs de ses mains. |
Louis XI montre un visage impassible à la vue du corps de son
ennemi.
(Détail de la toile d'Auguste Feyen-Perrin). |
Historique
du musée (3/3).
--»» Par la suite, le musée déménagea
au premier étage de l'Hôtel de ville et, jusqu'en
1828, les collections ne connurent aucun enrichissement. Charles
X passa à Nancy en septembre de cette année-là
et commanda à Eugène Delacroix le grand tableau
de La Bataille
de Nancy du 5 janvier 1477. Viste et commande redonnèrent
vie à l'établissement : des uvres furent
offertes ; des legs furent rédigés. Parmi les
donateurs, David
d'Angers en 1839. Le legs Jankowitz, rassemblé
par la famille du sculpteur Falconet, se concrétisa
en 1866. L'État adressa encore vingt-deux uvres
à Nancy, dont la Piéta
du Tintoret.
Les dons vont alors se multiplier. Il faut souligner l'importante
donation Poirel de 1882 : cent trois uvres ; s'y ajoutèrent
treize autres en 1884, et dix encore en 1888. À l'Hôtel
de ville, l'espace d'exposition fut agrandi ; la salle Poirel
fut mise à profit pour exposer trois cents peintures
sorties des réserves. Dans la seconde moitié
du XIXe siècle, le musée mit en place une intelligente
politique d'acquisitions.
Au XXe siècle, ce sont surtout les donateurs locaux
qui enrichirent le musée.
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Notons le don de quarante-neuf
dessins de Léon Gérôme, originaire de
Vesoul,
offerts par ses filles, le legs Friant
en 1932 et l'acquisition par la ville de Nancy
de la collection Lieure en 1940, c'est-à-dire tout
l'uvre gravé de Jacques
Callot. Enfin, l'Art nouveau fit son apparition avec le
don de J.B. Corbin en 1935. Les uvres d''Art nouveau
sont aujourd'hui visibles au musée
de l'École de Nancy, qui reste rattaché
au musée des Beaux-Arts.
En 1936 a lieu le dernier déménagement : le
musée quitte l'Hôtel de ville pour s'installer
dans le bâtiment qu'il occupait déjà au
début du XIXe siècle : l'ancien Collège
de Médecine et de Chirurgie du roi Stanislas. Terminons
en ajoutant que, dans les années 1980, un véritable petit musée du Verre (avec
la collection Daum) fut progressivement mis en place à
l'intérieur même du musée des Beaux-Arts.
Source : «Le Musée
des Beaux-Arts de Nancy» édité par la
Ville de Nancy, Albin Michel et les Musées et Monuments
de France, 1989.
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«Vue de la ville et du port de Dieppe»
Eugène Isabey (1803-1886), huile sur toile, 1842.
Isabey peint un orage qui menace, fait frémir les vagues et
qui précipite le retour des lavandières. |
«Portrait de Mary Cathcart»
Marie-Anne Collot-Falconet (1748-1821)
Marbre, entre 1768 et 1772.
Le modèle est une jeune Anglaise, fille de
l'ambasseur d'Angleterre à Saint-Pertersbourg. |
«Portrait d'un architecte»
Jean II Restout (1692-1768), huile sur toile, 1734.
On a cru un moment que cet architecte était Germain Boffrand
(1667-1754), mais les traits du personnage
ne sont pas ceux de Boffrand. |
«Vue de la ville et du port de Dieppe»
Eugène Isabey (1803-1886), huile sur toile, 1842, détail.
Devant l'orage qui menace, les lavandières se dépêchent
de ramasser leur linge. |
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Vue d'une salle et de ses tableaux.
Quand les salles sont très vastes, il arrive que les musées
les meublent
avec des cloisons où les toiles sont exposées. Dans
ces-cas-là, le
visiteur peut manquer de recul pour admirer les uvres. |
«Portrait de la belle de Ludres»
Attribué à Pierre Mignard (1612-1695)
Huile sur toile, détail. |
«««--- «Portrait
du maréchal Duroc, duc de Frioul»
Antoine-Jean Gros (1771-1835)
Huile sur toile, après 1804.
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La Belle de Ludres (1642-1726)
fut une conquête de Louis XIV. ---»»»
La jeune femme se retira au couvent quand la marquise
de Montespan la remplaça dans le cur du roi. |
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«Les Glaneuses de la mer»
Jacques-Eugène Feyen (1815-1908), huile sur bois, 1871.
(La hauteur du ciel a été partiellement coupée
pour ne laisser que la partie vive de la toile.)
Le peintre allait souvent en Bretagne, à Cancale. Le tableau
fut exposé au Salon avec le commentaire : «Elles vendent
des huitres trouvées à marée basse.» |
«Jeune fille au chevreau»
Jean-Jules-César Laurent (1800-1877)
Marbre, 1839. |
«Promenade en barque»
Francesco Giuseppe Casanova (1727-1803). Huile sur toile, vers 1788.
Le peintre est le frère du célèbre Casanova.
Ce tableau a appartenu au futur Louis XVIII
et décorait la salle à manger de son château de
Brunoy, près de Paris. |
«La Misère»
Jules Desbois (1851-1935), bois, 1896.
uvre taillée dans deux poutres en chêne.
L'artiste, collaborateur d'Auguste Rodin,
est un des rares à cette époque à pratiquer la
technique de la taille directe (qui sera remise à
l'honneur au début du XXe siècle). |
«Scène de bataille près d'une forteresse»
Claude Gellée (1602/1604-1682) dit le Lorrain.
Huile sur toile, vers 1638. |
«Scène de bataille près d'une forteresse»
Claude Gellée (1602/1604-1682), détail. |
L'escalier ovale et sa ferronnerie du XVIIIe siècle.
Le garde-corps vient des ateliers Jean Lamour. |
«Fête de village flamand»
Attribué à Joss II de Momper (1564-1635). Huile sur
bois. |
THÈMES HISTORIQUES ANTIQUES |
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«L'Enlèvement d'Hélène»
Mathis Gerung (vers 1500-vers 1570). Huile sur bois, 1530-1531.
La sérénité du couple Pâris-Hélène
qui s'en va vers les bateaux s'oppose à l'activité trépidante
des combattants. |
«L'Enlèvement d'Hélène»
Mathis Gerung (vers 1500-vers 1570), détail. |
«L'Enlèvement d'Hélène»
Mathis Gerung (vers 1500-vers 1570), détail. |
«L'Enlèvement d'Hélène»
Mathis Gerung (vers 1500-vers 1570), détail : la flotte de
cogges.
Voir dans la partie Histoire navale de ce site, la page sur
le cogge. |
«L'Enlèvement des Sabines»
Claude Dérut (vers 1588 - ?). Huile sur toile, vers 1640-1650. |
«L'Enlèvement
des Sabines» En Lorraine, Claude Dérut
exerce surtout une activité de décorateur et
de portraitiste.
La scène du rapt bien connu des Sabines, en camaïeu
de bruns, se présente ici comme un prodigieux amoncellement
de corps humains et de chevaux. L'usage du camaïeu laisse
les historiens perplexes. On ne sait pas si la toile était
considérée par le peintre comme une uvre
achevée ou si elle n'est qu'une étude pour une
toile future. L'Alte Pinakotheck de Munich conserve en effet
une toile très similaire qui a été achetée
en 1650 par la ville de Nancy comme cadeau au gouverneur français
de Lorraine.
Source : panneau dans le musée.
Il est néanmoins vraisemblable que cette peinture de
Claude Dérut soit une uvre achevée car
les esquisses diverses que l'on peut voir dans les musées,
réalisées par les peintres à travers
les âges, sont très loin d'avoir un aspect aussi
travaillé.
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«La Continence de Scipion»
Ci-dessus : toile de François Lemoyne (1688-1737). Huile sur
toile, 1727.
À droite : toile attribuée à Cornlis de Vos (1585-1651).
Huile sur toile, vers 1630 ---»»» |
«La
Continence de Scipion» est un thème
artistique assez courant tiré de la deuxième
guerre punique. En 209 avant J.-C., Scipion l'Africain conquiert
Carthage et, selon la coutume, reçoit des trophées
et des esclaves. Parmi eux se trouve une très belle
jeune fille qu'il refuse et rend à son fiancé.
Source : panneau dans le musée.
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THÈMES MYTHOLOGIQUES GRÉCO-ROMAINS |
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«L'Ivresse de Silène»
Carle Van Loo (1705-1765). Huile sur toile, 1747.
Toile réalisée à l'occasion d'un concours
organisé en 1747 par le directeur
des Bâtiments du roi afin de réhabiliter la peinture
d'Histoire. |
Une salle des grandes peintures des XVIIe et XVIIIe siècles. |
«La Mort de Didon»
Anonyme France, milieu du XVIIIe siècle.
Huile sur toile, vers 1750-1760. |
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«La Sibylle de Tibur annonçant à Auguste
l'avènement du Christ»
Pierre de Cortone (1596-1669). Huile sur toile, vers 1660. |
«La
sibylle de Tibur» Les douze sibylles
constituent le seul élément commun entre
la mythologie gréco-romaine et la mythologie
chrétienne. Et ce thème de la sibylle
de Tibur se rencontre fréquemment dans les musées.
L'empereur Auguste, qui est monté sur le Capitole
en compagnie d'une sibylle, se demande s'il doit accepter
la proposition du sénat romain de le déifier.
Il pose la question à la sibylle : «Y aura-t-il
un souverain plus important que moi ?» Celle-ci
a une vision. Elle voit une femme, dans le ciel, qui
tient son enfant. Et elle répond à l'empereur
: «Ceci est l'autel du ciel» (Ara Cli).
Cette femme dans le ciel a été interprétée
par la suite comme étant la Vierge avec l'Enfant
Jésus. La sibylle de Tibur annonce la victoire
du christianisme sur le paganisme.
On pourra se reporter avec intérêt à
l'uvre du XVe siècle de Konrad Witz au
musée
des Beaux-Arts de Dijon. Le peintre y a choisi de
concevoir la vision en un simple symbole puisqu'elle
n'est pas apparente dans sa toile.
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«Persée délivrant Andromède»
Theodoor Van Thulden (1606-1669). Huile sur toile, 1646. |
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«La Destruction du palais d'Armide»
Charles Antoine Coypel (1694-1752). Huile sur toile, 1737. |
«La
Destruction du palais d'Armide». C'est une
uvre de très grand format (voir plus
haut la toile dans sa salle d'exposition). Son but était
de servir de modèle, en taille réelle, à
une tapisserie des Gobelins destinée aux appartements
de Marie Leszczynska, reine de France. L'histoire est tirée
d'un roman du Tasse publié en 1581, La Jérusalem
délivrée, et de l'adaptation que Quinault
et Lulli en ont fait dans l'opéra Armide de
1686. Armide est une magicienne sarrasine qui a séduit
le chevalier Renaud. Elle le retient dans son île enchantée.
Mais deux compagnons de Renaud réussissent à
le délivrer. Furieuse, la magicienne détruit
le palais aux merveilles qui a abrité leurs amours.
La toile la représente brandissant sa baguette magique
tandis que des créatures ailées concrétisent
son maléfice en faisant s'écrouler les colonnes
du palais.
Source : panneau dans le musée.
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«Persée et Andromède»
Paolo Pagani (1661-1716)
Huile sur toile, vers 1705-1710. |
«Aurore et Céphale»
François Boucher (1703-1770)
Huile sur toile, 1733. |
«Le Repos de Diane», détail.
Jean-François de Troy (1679-1752). |
«Fantaisie d'architecture en ruine avec l'enlèvement
des Sabines»
Gherardo Poli (1674-après 1739).
Huile sur toile, vers 1730. |
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«Fantaisie d'architecture en ruine avec la naissance de Vénus»
Gherardo Poli (1674-après 1739).
Huile sur toile, vers 1730-1735.
«Jeune femme couchée lisant
une lettre» --»»»
et «La Bacchante ivre» --»»»
Pierre-Joseph Michel (1737-après 1759). Terres cuites
, vers 1780.
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Les
Fantaisies d'architecture de Gherardo Poli (1674-après
1739). Le musée des Beaux-Arts de
Nancy
possède quatre toiles de ce peintre florentin
qui s'était fait une spécialité
des uvres divertissantes de la pittura giocosa.
Ce style léger envahit la Toscane au XVIIIe siècle
et regroupa des artistes comme Callot et Giovanni Domenico
Ferretti. Dans ses quatre toiles (trois sont données
ici), Poli s'amuse à représenter des personnages
minuscules au pied de ruines romaines gigantesques et
enrichies de statues monumentales. On y décèle
un mélange adroit de maniérisme et de
style rocaille. Ces toiles sont présentées
comme les chefs-d'uvre de Gherardo Poli.
Source : panneau dans le
musée.
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THÈMES DE L'ANCIEN TESTAMENT |
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«Tobie conduit par l'ange»
Attribué à Francesco Sogliani (1492-1544)
Huile sur bois, vers 1515. |
«Tobie conduit par l'ange», détail.
Attribué à Francesco Sogliani (1492-1544). |
«Tobie
conduit par l'ange». Pour aider son
père devenu aveugle, un jeune garçon doit
aller chercher au loin un poisson qui possède
un fiel guérisseur. Un inconnu, en fait l'archange
Raphaël, l'accompagne lors de ce long voyage. Les
historiens voient dans cette présence de Raphaël
l'une des premières manifestations de l'ange
gardien dans l'art.
Source : panneau dans le
musée.
On pourra se reporter à une toile du même
thème dans l'église Saint-Eustache
à Paris.
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«Le Songe de Jacob»
Lodovico Cigoli (1559-1623). Huile sur toile, 1593. |
«Le
Songe de Jacob». Ce thème classique
de l'art religieux montre une échelle appelée
échelle de Jacob. Des anges montent et
descendent entre la terre et les Cieux : ils assurent
la liaison entre Dieu et les hommes. C'est pourquoi,
dans la hiérarchie céleste du Pseudo-Denys,
les anges et les archanges occupent les rangs inférieurs,
loin derrière les séraphins et les chérubins
qui se consacrent au service de Dieu.
Avec la présence de Jacob, le mythe rappelle
la promesse divine, déjà faite à
Abraham et Isaac, que leurs descendants posséderont
leur propre terre.
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«Prédication de saint Jean-Baptiste»
Abraham Bloemaert (1564-1651)
Huile sur toile, vers 1620 |
«Le Déluge universel»
Attribué à Jean-François de Troy (1679-1752)
Huile sur toile, vers 1720. |
«Jonas jeté à la mer»
Pierre-Paul Rubens (1577-1640)
Huile sur bois, vers 1618. |
«Jonas
jeté à la mer».
Jonas dans le ventre de la baleine est un thème
connu. Rappelons que Jonas a reçu l'ordre de
Dieu de prêcher le repentir aux habitants de Ninive.
Effrayé par la tâche, il s'est enfui à
bord d'un bateau. Survient une forte tempête.
Pour alléger le navire, l'équipage jette
la cargaison à la mer. Sans effet. Tout le monde,
sauf Jonas, supplie alors son dieu de calmer les flots.
Mais Jonas a fait savoir, en embarquant, qu'il fuyait
le sien. Il se sait coupable et demande à l'équipage
de le jeter par-dessus bord. Ce qui est fait. Aussitôt
la tempête se calme. Jonas est ensuite avalé
par un gros poisson et passe trois jours dans son ventre
à faire pénitence. Sur ordre divin, le
poisson le rejette. Finalement, Jonas ira prêcher
la bonne parole dans la ville pécheresse.
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Salle avec décoration baroque.
Il reste quelques pièces dans le musée qui possèdent
encore les décorations du XVIIIe siècle. |
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«Vierge à l'Enfant, saint Jean et deux anges»
Le Pérugin (1446-1523)
Huile sur bois, vers 1505. |
«Vierge à l'Enfant»
Atelier d'Anton Van Dyck (1599-1641)
Huile sur toile, 1630-1632. |
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«Vierge à l'Enfant», détail.
Atelier d'Anton Van Dyck (1599-1641) |
La
Vierge de Taddeo di Bartolo Cette Vierge
à l'Enfant, assez statique, est de la fin
du Quatrocento. Elle s'inscrit totalement dans
le style byzantin, répandu depuis Venise
par l'empire grec, un style resté gravé
dans l'Histoire par ses innombrables icônes,
dites byzantines. Dans cette uvre de di
Bartolo, le fond d'or exprime la transcendance
de la divinité. Le panneau du musée
nous apprend que les feuilles d'or, obtenues à
partir de pièces de monnaie écrasées,
étaient appliquées à l'eau
et polies à la pierre dure. Le décor
était ensuite incisé au poinçon.
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«Vierge à l'Enfant»
Attribué à Taddeo di Bartolo (1363-1422)
Détrempe sur bois, vers 1396-1397. |
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«Vierge à l'Enfant, saint Jean et deux anges»,
détail.
Le Pérugin (1446-1523). |
«Vierge à l'Enfant accompagnée par deux
anges»
Francesco de'Tatti (1470 ou 1480 - avant 1532)
Huile sur bois, 1512. |
«La
Vierge à l'Enfant accompagnée par deux
anges» Le panneau de présentation
de ce tableau souligne le travail en perspective du
peintre : toutes les lignes obliques de la moitié
supérieure convergent vers le nud de la
ceinture de la Vierge, symbole de sa virginité.
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THÈMES DU NOUVEAU TESTAMENT - VIE DE LA
VIERGE ET VIE DE JÉSUS |
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«La Naissance de la Vierge»
Attribué à Noël Bellemare (vers 1490-1546)
Huile sur bois, fin XVe - début XVIe siècle. |
«La Naissance de la Vierge», détail.
Attribué à Noël Bellemare
(vers 1490-1546). |
«La Présentation de la Vierge au temple»
Attribué à Noël Bellemare (vers 1490-1546)
Huile sur bois. |
«La Visitation»
Attribué à Noël Bellemare (vers 1490-1546),
Huile sur bois. |
«Adoration des bergers»
Anonyme, Anvers, fin du XVIe siècle. |
«La Nativité»
Noël Coypel (1628-1707)
Huile sur toile, 1667-1668. |
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«La Transfiguration»
Pierre-Paul Rubens (1577-1640)
Huile sur toile, vers 1604-1605. |
«La Transfiguration», détail.
Pierre-Paul Rubens (1577-1640).
Détail ---»»»
On notera l'impressionnant travail du peintre sur les motifs
décoratifs du vêtement. |
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«La Transfiguration», détail.
Pierre-Paul Rubens (1577-1640). |
«La
Transfiguration». En opposition au
récit biblique, Rubens a choisi d'illustrer la
scène avec une nombreuse assistance. Cette toile,
destinée à la chapelle axiale de l'église
jésuite de Mantoue, est une de ses premières
commandes. Rubens s'inspire ici fortement de Raphaël.
La jeune femme au centre et au premier plan est la seule
à porter un costume du XVIIe siècle. Elle
symbolise l'actualité du message de la foi. Source
: panneau dans le musée.
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«Le Christ chassant les marchands du Temple»
Charles Dauphin (vers 1620-1677)
Huile sur toile, après 1640. |
«Jésus chassant les marchands du temple»
Jan Sanders Van Hemessen (vers 1500-vers 1565). Huile sur bois, 1556.
La scène, ici représentée dans une cathédrale,
est une parabole de la lutte du catholicisme contre le protestantisme. |
THÈMES TIRÉS DE LA PASSION |
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«Ecce Homo»
Wilhelm Stetter (1487-1552). Huile sur bois, 1521. |
«Marché avec l'Ecce Homo»
Joachim Beuckelaer (vers 1530-vers 1574). Huile sur bois, vers 1561.
Cette toile rassemble, en arrière-plan, trois scènes
de la Passion : l'Ecce Homo, la Flagellation et le Portement de Croix.
L'importance donnée à la scène de genre (le marché)
se veut un rappel des dangers qu'incarnent l'abondance et ses plaisirs. |
«La Passion du Christ»
Attribué à Lucas de Leyde (1494-1533). Huile sur
toile. |
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«Christ au roseau»
Attribué à Giampetrino (actif à Milan entre
1508 et 1549).
Huile sur bois. |
«La Mise au tombeau»
Wilhelm Stetter (1487-1552)
Huile sur bois, 1536. |
«««--- «La
Passion du Christ», détail.
Attribué à Lucas de Leyde (1494-1533).
Cette toile est la transposition en peinture d'un dessin
d'Albrecht Dürer de 1505, Le Grand Calvaire.
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«Le Calvaire»
Attribué à Frans I Francken (1542-1616)
Huile sur bois. |
«Ne me touche pas»
Jan II Brueghel dit le Jeune (1601-1678)
Huile sur toile, après 1625. |
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«Déploration du Christ»
Tintoret (1518-1594). Huile sur toile, vers 1580. |
«La conversion de Saint Paul»
Attribué à Luca Giordano (1634-1705)
Huile sur toile, vers 1685.
Cette toile est une uvre préparatoire pour le grand
tableau
qui se trouve aujourd'hui à la galerie Pallavicini à
Rome. |
«Ne
me touche pas». Ce thème très
connu de la vie de Jésus mêle ici personnages,
animaux et végétation. Brueghel II excellait
dans la représentation des végétaux
et des animaux. Pour les personnages, il est aidé
de Jacob Jordaens et, sans doute, de Lucas Van Uden
pour le paysage de l'arrière-plan.
Source : panneau dans le
musée.
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THÈMES POST- TESTAMENTAIRES - SAINTS &
SAINTES |
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«Le Jugement dernier»
Attribué à Hans Leonhard Schäuffelein (vers 1480-vers
1540)
Huile sur bois, 1535. |
«Le Jugement dernier», détail.
Attribué à Hans Leonhard Schäuffelein (vers 1480-vers
1540) |
«Sainte Catherine»
Attribué au Pseudo-Giovenone,
actif dans le Piémont.
Début du XVIe siècle.
«Le
Jugement dernier».
Le visage du Christ Juge est entouré d'un glaive au-dessus
des damnés dont les démons s'emparent, et d'un
lys au-dessus des élus qui sont accueillis au Paradis
par saint Pierre.
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«Le Martyre de saint Sébastien»
Jean Allemant (actif 1618-1630)
Huile sur toile, vers 1626-1631. |
«L'Assomption», détail.
Charles de la Fosse (1636-1716). |
«Madeleine
pénitente». L'auteur de ce tableau
n'est pas certain. Le style rappelle celui de Simon
Vouet, mais on note «une robustesse et une radicalisation
de la ligne» qui pourrait le faire attribuer à
Nicolas Chaperon, l'un de ses proches élèves.
Ce qui est d'ailleurs conforté par la représentation
particulière des mains, une façon de dessiner
que l'on trouve dans d'autres de ses toiles.
Ce tableau était vraisemblablement une commande
d'un amateur d'art pour sa dévotion privée.
Source : panneau dans le
musée.
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«L'Assomption»
Charles de la Fosse (1636-1716)
Huile sur toile, vers 1682-1686.
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«Madeleine pénitente»
Attribué à Nicolas Chaperon (1612-1654 ou 1655)
Huile sur toile, vers 1635. |
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«Sainte Catherine d'Alexandrie»
Bernardino Zenale (vers 1436 ou 1455 - 1526)
Vers 1500. |
«L'Assomption».
Ce tableau a été exécuté
pour la duchesse de Montpensier (la Grande Mademoiselle)
pour son château de Choisy-le-Roy. Il était
destiné au décor de la chapelle.
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«Sainte Lucie»
Attribué au Pseudo-Giovenone. Vers 1510. |
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PEINTURES DES XIXe & XXe SIÈCLES -
ART NOUVEAU |
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«Jeune fille et la Mort»
Henri-Léopold Lévy (1840-1904)
Huile sur toile, 1900. |
«Jeune
fille et la Mort». Cette toile est
une interprétation du mythe d'Orphée qui
va chercher Eurydice aux Enfers. C'est la reprise d'une
uvre de ce même artiste, Eurydice,
peinte en 1891. Dans la toile ci-dessus, Eurydice vient
d'être piquée par un serpent et l'Ange
de la Mort l'enlace pour l'emporter. Plus qu'Orphée
agenouillé à droite, c'est avec la Mort
qu'Eurydice semble constituer le véritable couple
du tableau. Ce thème, très romantique,
fut fréquemment repris par les artistes de la
fin du XIXe siècle. Source : panneau
dans le musée.
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«Devant la psyché»
Émile Friant (1863-1932)
Huile sur toile, 1912. |
«Devant
la psyché». Cette toile a été
présentée au Salon national des Beaux-Arts
de 1914. On peut donc considérer qu'elle est
terminée. Cette précision est importante
car l'arrière-plan pourrait faire penser le contraire.
Le beau nu féminin académique offre un
contraste saisissant avec cet arrière-plan de
style impressionniste. Au début du XXe siècle,
on retrouvait cette opposition dans de nombreuses toiles
naturalistes. Une psyché est le nom donné
à un miroir indépendant sur pied. Les
femmes qui s'admirent devant leur psyché est
un thème courant de la peinture dans les salons
de la Belle Époque, notamment vers 1912-1914.
Source : panneau dans
le musée.
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«La Douleur»
Émile Friant (1863-1932). Huile sur toile, 1898. |
«La
Douleur ». On ne sait de quel enterrement
il s'agit. Mais le côté amusant de cette
toile est que l'artiste s'est appliqué à
y faire entrer ses contemporains à l'arrière-plan
: le notaire Gustave Paul, le peintre Louis Guingot,
le botaniste Le Monnier, l'ébéniste Camille
Gauthier et le maire de Nancy,
Hippolyte Maringer ! Source : panneau
dans le musée.
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Scène de campagne, Art nouveau. |
«Clytie changée en tournesol»
Henri-Léopold Lévy (1840-1904)
Huile sur toile, 1876. |
«La Nymphe Nébula verse la pluie sur les fleurs»
Henri-Léopold Lévy (1840-1904)
Huile sur toile, 1876. |
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Henri-Léopold Lévy (1840-1904) : «Jeune
fille et la Mort», détail.
La toile a donné l'occasion au peintre d'exposer un nu
féminin très académique. |
«Le Potager»
Jules-Antoine Voirin (1833-1898)
Huile sur toile, avant 1898. |
«La Toussaint»
Émile Friant (1863-1932)
Huile sur toile, 1888. |
«La
Toussaint». Cette toile de 1888 obtint
un prix spécial au Salon de 1889. La même
année, Émile Friant était couronné
d'une médaille d'or à l'Exposition universelle
de Paris. Il n'avait que vingt-six ans. D'abord exposé
au musée du Luxembourg, la toile ci-dessus revint
au musée des Beaux-Arts de Nancy
à la mort de l'artiste. La scène illustre
l'entrée d'une famille bourgeoise au cimetière
de Préville à Nancy,
le jour de la Toussaint. Les visages ont vraisemblablement
été peints d'après photographies.
Source : panneau dans le
musée.
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«Dame de pique»
Charles René de Saint-Marceaux (1845-1915)
Bronze, entre 1894 et 1901. |
«Autoportrait»
Émile Friant (1863-1932)
Huile sur bois, 1887.
VOIR LA PAGE DÉDIÉE
AU MUSÉE D'ART NOUVEAU À NANCY
(Musée de l'École Nancy) |
Scène de campagne, Art nouveau. |
«La Joie des choses»
Armand Point (1860-1932)
Huile sur toile, 1884. |
«««--- Ces deux
panneaux décoratifs Art nouveau proviennent
de l'hôtel Chevallier, avenue de Messine à
Paris.
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Documentation : «Le Musée des Beaux-Arts
de Nancy» édité par la Ville de Nancy, Albin Michel
et les Musées et Monuments de France, 1989
+ «Un tsar à Paris» de Marie-Pierre Rey, éditions
Champs Histoire
+ Panneaux dans le musée. |
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