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Après la défaite française
de 1871 face à la Prusse, nombreux ont été
les Alsaciens et les Mosellans à refuser l'annexion. Les
Vosges virent donc grossir leur population. À Épinal,
des quartiers se développèrent, des paroisses furent
créées. Ce fut bientôt le cas pour l'église
Notre-Dame, près de la gare. En 1900, on pose la première
pierre et on la dédicace à Notre-Dame au Cierge, en
l'honneur d'une statue miraculeuse (voir plus
bas). En 1908, suite à la division en quatre de la paroisse
de la basilique Saint-Maurice, celle de Notre-Dame est officiellement
créée. Mais l'église n'est pas terminée.
Il faudra lancer des souscriptions et compter sur le dynamisme de
l'abbé Pierre-Fourier Évrard (1956).
En 1936, le chur néogothique est achevé et,
en 1939, on pose les tout derniers ornements : clôtures du
chur et ambons.
Malheureusement, la guerre éclate. En mai 1944, des bombardements
détruisent presque totalement le bâtiment et ses annexes.
Une église provisoire s'élève, dès 1947,
en face des ruines. Ce n'est qu'en novembre 1956 que sera posée
la première pierre de la nouvelle église Notre-Dame,
une pierre d'ailleurs prélevée dans les décombres
de la précédente. La consécration aura lieu
le 12 octobre 1958.
Le nouvel édifice, orienté nord-sud pour répondre
aux critères d'urbanisme de la reconstruction du quartier,
est en béton armé. Conçu par Jean Crouzillard
(1906-1983), architecte en chef de la reconstruction de la ville,
il se caractérise par des lignes d'une grande sobriété
et laisse une large place au vitrail. C'est le maître verrier
de Chartres Gabriel Loire qui sera sollicité pour
la conception des verrières, tandis que le sculpteur parisien
Léon Leyritz uvrera pour le portail,
le chemin de
croix et divers ornements d'autel. Cette page fait une large
place à la verrière de l'abside. Elle est d'un seul
tenant et c'est la plus grande de cette sorte (180 m2) que l'on
puisse voir en France.
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Vue d'ensemble de la nef de l'église Notre-Dame et de sa verrière
de 180 m2 (uvre de Gabriel Loire). |
La façade nord de l'église Notre-Dame. |
Les symboles des quatre évangélistes
sont représentés en émail
cloisonné sur les deux cloisons
coulissantes du portail.
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Les quatre symboles des évangélistes
ne sont rassemblés que lorsque le portail est fermé. |
Le portail
de l'église est en émail cloisonné
sur cuivre. uvre de Léon Leyritz, il représente
le Christ rayonnant sur le monde via les quatre évangélistes.
L'artiste a choisi de faire figurer leurs symboles respectifs
: l'homme, le taureau, l'aigle et le lion.
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Par beau temps, la nef offre un magnifique jeu de lumières.
Les volets des bas-côtés orientent les rayons lumineux
vers le chur de sorte que les fidèles ne voient pas ces
vitraux, mais uniquement la lumière. |
Le bas-côté «sud» et son vitrail.
C'est ce que voit le desservant depuis le chur. |
Les Fonts baptismaux.
Un mécanisme simple soulève le «chapeau». |
«Saint Joseph, charpentier» par Léon Leyritz.
Haut-relief en terre cuite peinte, 3e quart du XXe siècle. |
Les stations du chemin de croix, créées par Léon
Leyritz, ornent les bas-côtés. |
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«Présentation de Jésus au Temple»
Détail de la verrière de l'abside
Atelier Gabriel Loire. |
À DROITE ---»»»
Notre-Dame au Cierge, statue en bois datée du XVIIIe
siècle.
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«Sainte Thérèse de Lisieux» par Léon Leyritz,
Haut-relief en terre cuite peinte, 3e quart du XXe siècle. |
«L'Annonciation»
Détail de la verrière de l'abside
Atelier Gabriel Loire. |
Pour Gabriel Loire, la scène
de l'Annonciation (ci-contre) est l'une des plus belles
de son vitrail. L'archange Gabriel y apparaît
comme un oiseau de feu étendant ses ailes au-dessus
de la Vierge entourée de fleurs.
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Chemin de croix, station III.
Jésus tombe sous le poids de la croix. |
Chemin de croix, station V.
Simon de Cyrène aide Jésus à porter
sa croix. |
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Le
chemin de croix de l'église Notre-Dame
est remarquable. Comme bien des uvres d'art de
l'édifice, il est dû à Léon
Leyritz (1888-1976), qui était un ami de
Maurice Ravel. Les quatorze stations sont des bas-reliefs
en plomb. À noter que seules les première
et dernière stations montrent la personne du
Christ. Sur les douze autres, Il est figuré par
une croix, une couronne d'épines ou le fer avec
lequel on le dirigeait. La notice consacrée à
l'église et éditée par la Société
d'Émulation du Département des Vosges
indique que «le traitement plastique est indéniablement
emprunt d'un mysticisme issu des visions de la bienheureuse
Anne-Catherine Emmerich (1774-1824), rapportés
par le poète allemand Clemens Bretano (1778-1842).»
Sur les cinq photos reproduisant des stations du chemin
de croix proposées dans cette page, le Christ
n'apparaît que dans la station I («Jésus
est condamné à mort»), donnée
ci-contre.
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Le maître-autel trône au milieu d'un enchantement de couleurs. |
Dans la partie droite, la chaire à prêcher
a été transformée en autel eucharistique. |
«La Sainte Famille»
Détail de la verrière de Gabriel Loire.
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La
grande verrière du chur est
l'uvre du maître verrier chartrain Gabriel
Loire (1904-1996). Après s'être formé
dans l'atelier de Charles Lorin, il exerce diverses
activités artistiques, puis fonde son atelier
de verrier en 1946. En France, l'heure est à
la reconstruction et Gabriel Loire est sollicité
pour fournir des vitraux dans les églises des
régions les plus touchées par le conflit.
Il en réalise également pour l'Amérique
du sud, l'Afrique du nord et la Lorraine. Le thème
principal en est toujours la Vierge. À ce jour,
la verrière de l'église Notre-Dame est
le plus grand vitrail figuratif d'un seul tenant en
France. D'une superficie de 180 m2, cette verrière
est composée de 396 panneaux losangés
de 1,16m sur 0,78 m. Le vitrail épouse l'arrondi
de l'abside, mais, visuellement, cet arrondi ne saute
pas aux yeux.
La verrière illustre les scènes traditionnelles
de la vie de Marie, de la Présentation au Temple
jusqu'à son Couronnement. Elles sont enrichies
des représentations des litanies et de symboles
accentuant le sens des scènes : fleurs, lettres
de l'alphabet ou animaux (comme le chien, symbole de
fidélité, qui accompagne le Mariage de
la Vierge). On remarque aussi la présence des
principaux sites du culte marial en France : Lourdes,
Pontmain, la Salette et Ronchamp ainsi que des cathédrales
de Chartres et de Paris.
Dans la famille des grandes verrières, on pourra
se reporter à l'immense vitrail de 1046 m2, créé
par l'atelier de Max Ingrand à l'église
Saint-Pierre
d'Yvetot.
Mais ce vitrail, qui fait le tour de l'église
moderne d'Yvetot, n'est pas d'un seul tenant.
Source : L'église
Notre-Dame-au-Cierge, brochure éditée
par la Société d'Émulation du Département
des Vosges.
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L'histoire
de Notre-Dame au Cierge.
Fin octobre 1778, la Moselle était en crue et
inondait une partie de la ville d'Épinal. Parmi
les débris charriés par les eaux, on trouva,
dans une grange, la statue en bois d'une Vierge à
l'Enfant, dont le dos était creux. Malgré
quelques recherches, personne n'en trouva jamais l'origine.
Le propriétaire de la grange l'exposa dans une
niche au-dessus de la porte de sa maison. Forte de son
mystère, la statue devint objet de vénération
publique jusqu'en 1839, date de la reconstruction de
la maison.
Comme les fidèles lui offraient sans cesse des
cierges, on eut l'idée d'en placer un dans la
main gauche de la Vierge, sans doute pour remplacer
un sceptre disparu. De là vient l'origine de
l'appellation Notre-Dame au Cierge. Une fois
sa nouvelle demeure terminée, le propriétaire
ne l'exposa pas à la vue de tous. Il conserva
la statue dans son intérieur et l'honora d'un
culte familial. Enfin, en 1900, l'église qui
précédait l'édifice actuel, fut
bâtie et la statue de bois fut exposée
sur un autel. Pour cette raison, l'église fut
dédicacée à Notre-Dame au Cierge.
Source : panneau d'information
dans l'église.
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Chemin de croix, station I : Jésus est condamné
à mort.
Bas-relief en plomb de Léon Leyritz. |
Chemin de Croix, station VI : Véronique essuie le visage
de Jésus.
Bas-relief en plomb de Léon Leyritz. |
«Piéta»
Détail de la verrière de l'abside, atelier Gabriel
Loire. |
Chemin de Croix, station VII : Jésus tombe pour la deuxième
fois.
Bas-relief en plomb de Léon Leyritz. |
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La grande verrière de Gabriel Loire (180 m2) est consacrée
à la vie de la Vierge. Ici, la totalité. |
Vue partielle de la grande verrière de Gabriel Loire.
De gauche à droite : Présentation de la Vierge au Temple,
Le Mariage de la Vierge, la Visitation, la Fuite en Égypte,
la Vierge au Calvaire. |
La grande verrière de Gabriel Loire, détail. |
La nef et la façade nord (ouest liturgique).
Les haut piliers de béton qui délimitent les bas-côtés
se font très discrets au milieu des verrières. |
L'orgue de tribune date de 1960.
C'est un instrument à transmission électrique de 52
jeux répartis sur quatre claviers et pédalier.
Il a été conçu par la maison Curt Schwenkedel
de Strasbourg-Cronembourg. |
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La grande verrière de Gabriel
Loire, détail ---»»»
C'est la partie gauche du vitrail. On y voit la Naissance
de la Vierge (vers le milieu) ; au-dessus : la Vierge écrasant
le serpent ;
l'Éducation de la Vierge (en bas à droite).
Encore en bas : la Tour de David (litanie de la Vierge) et
les clés de saint Pierre.
En haut à droite, le grand prêtre accueille Marie
au Temple.
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«La Vierge au puits» |
«La Visitation» |
«La Fuite en Égypte» |
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Vitrail de la Vie de la Vierge, détail. |
La nef, l'orgue de tribune et la verrière de la façade
nord vus depuis le maître-autel. |
Documentation : «L'église Notre-Dame-au-Cierge»,
brochure éditée par la Société d'Émulation
du Département des Vosges
+ Panneaux d'information dans l'église. |
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