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Page créée en sept 2021
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Détail roman de la façade de la salle de l'Échiquier

Avec ses 5,5 hectares, la ville de Caen peut s'enorgueillir de posséder l'un des plus grands châteaux forts d'Europe. Créée vers 1060 par Guillaume le Bâtard, duc de Normandie et futur Guillaume le Conquérant, remaniée et agrandie par ses successeurs, renforcée par Philippe Auguste, amputée de son donjon massif en 1793, la forteresse se dresse sur un éperon rocheux au nord de la ville. Elle a été conçue comme lieu de résidence et symbole de pouvoir.
Hormis les remparts, peu d'éléments du XIIe siècle sont arrivés jusqu'à nous : on ne compte que la salle de l'Échiquier et l'église Saint-Georges. De style roman à l'origine, cette dernière est d'ailleurs passée au XVe siècle, en partie, au style gothique flamboyant.
Dans les années 1870, le château a été transformé en caserne et l'est resté jusqu'en 1940. Les bâtiments construits pour héberger la troupe furent alors rasés (voir plus bas le plan du château avant 1944). Les bombardements intensifs de 1944 n'ont pas trop endommagé les édifices qui y subsistaient.
Depuis les années 2010, la ville de Caen a souhaité faire de sa forteresse un grand centre historique et culturel : la visite du château par elle-même voit ainsi ses zones accessibles au public se multiplier. C'est de plus entre ses murs qu'ont été inaugurés les deux principaux musées caennais : le musée des Beaux Arts et le musée de Normandie.

Guillaume le Conquérant vogue vers l'Angleterre, détail d'un vitrail  contemporain
Vue d'ensemble du château ducal
Vue d'ensemble du château ducal.
Maquette du château de Caen avant 1944 (caserne Lefèvre)Cliquez ici pour afficher la page du musée de NormandieCliquez ici pour afficher la page du musée des Beaux Arts
Maquette du château de Caen avant 1944.
À cette époque, le château était la «caserne Lefèvre».

Le château ducal avant 1944.
Entre les années 1870 et 1940, le château était la caserne d'un régiment d'infanterie. Son nom officiel était la caserne Lefèvre. À l'arrière-plan de la maquette ci-contre, on voit que les fondations du donjon, rasé en 1793, avaient été recouvertes et aplanies : c'était la place d'armes qui bordait les deux bâtiments nord et ouest où logeait la troupe.
Inutile de préciser que pas un touriste ne pouvait pénétrer dans le château. Son rôle de grand témoin de l'histoire de la ville n'existait pas encore.
Après la seconde guerre mondiale, la municipalité décida de changer totalement le rôle de cette enceinte de plus de cinq hectares en privilégiant son aspect historique. Les deux bâtiments qui abritaient la troupe furent détruits, les fondations du donjon dégagées et mises en valeur, comme on peut le voir sur une photographie plus bas.
Aujourd'hui, outre quelques bâtiments qui nous viennent du XIIe siècle (église Saint-Georges et salle de l'Échiquier), le château est présenté par la ville de Caen comme une «enceinte des musées». Il abrite en effet le musée des Beaux Arts et le musée de Normandie. Depuis le début des années 2020, la municipalité souhaite encore y accroître les zones accessibles au public. Une initiative que l'on ne saurait blâmer.

LA SALLE DE L'ÉCHIQUIER (XIIe siècle)
La façade romane de la salle de l'Échiquier
La façade romane de la salle de l'Échiquier.
Le côté sud et ses contreforts
Le côté sud de la salle de l'Échiquier et ses contreforts.
La porte romane de la salle de l'Échiquier
La porte romane de la salle de l'Échiquier.

Vitrail moderne de la façade avec les lions des ducs de Normandie. ---»»»

La salle de l'Échiquier. Au début du XIIe siècle, Henri Ier Beauclerc, fils de Guillaume le Conquérant, modifia le château en faisant construire un redoutable donjon et la salle de l'Échiquier. Les remparts furent aussi renforcés et surélevés. «L'Échiquier» était le centre financier du duché. C'était là que les agents du duc contrôlaient les recettes fiscales et, vraisemblablement, les entreposaient. Au XIIe siècle, sous le long règne d'Henri II Plantagenêt, Caen devint un important centre administratif, financier et judiciaire.
La salle de l'Échiquier, restaurée après 1944, est une aula : une grande salle abritée dans un robuste bâtiment de style roman, riche d'ornementations intéressantes. C'est le principal édifice civil roman de la Normandie. Dans Architecture normande au Moyen Âge, paru aux Presses Universitaires de Caen en 1997, l'historien Joseph Decaëns nous apprend que cette salle de 30,70 m sur 11,02 m avec des murs épais de 0,92 m à 1,02m comportait deux niveaux : un rez-de-chaussée en terre battue où l'on trouvait la citerne, la cuisine et différents services de table, et un étage noble sur plancher.

Vitrail moderne avec les lions des ducs de Normandie Fenêtre romane et modillons
Fenêtre romane et modillons.
Vue d'ensemble de la salle de l'Échiquier
Vue d'ensemble de la salle de l'Échiquier.
Élévations sud de la salle de l'Échiquier avec sa série de petites fenêtres romanes
Élévations sud de la salle de l'Échiquier avec sa suite de petites fenêtres romanes
La salle de l'Échiquier vue depuis le rempart
La salle de l'Échiquier vue depuis le rempart.
Place devant la salle de l'Échiquier et les remparts ouest
Place devant la salle de l'Échiquier et le rempart ouest.
Vue des fossés et de la salle de l'Échiquier
Vue des fossés et de la salle de l'Échiquier.
Les vestiges du donjon
Les vestiges du donjon ont été mis en valeur après 1944.
L'ÉGLISE SAINT-GEORGES (XIIe siècle)
Le chevet de l'église Saint-Georges

L'église Saint-Georges sert actuellement de lieu d'accueil et d'information ainsi que de boutique. Elle fut église paroissiale jusqu'à la fin de l'Ancien Régime. Le bâtiment date du tout début du XIIe siècle même si les remplages flamboyants des fenêtres semblent indiquer une édification plus tardive. Cependant, comme on le voit ci-dessous, le chœur confirme cette ancienneté : il s'ouvre par un arc en plein cintre et arbore le décor architectural de cette époque. Au XVe siècle, après la fin de la guerre de Cent Ans, l'église prit un aspect gothique : on boucha les ouvertures romanes que l'on remplaça par des baies pas tout à fait de style gothique flamboyant. De son côté, la nef fut couverte d'une charpente. En revanche, les baies du chœur reçurent un remplage typiquement flamboyant.
Sous la Révolution, l'église fut désaffectée. Sa fonction fut ensuite modifiée selon le rôle joué par le château. Ce n'est que dans les années 2010 qu'elle devient centre d'accueil et d'information.

«««--- Le chevet de l'église Saint-Georges.
La porte d'entrée et son style gothique flamboyant
Le portail de l'église Saint-Georges
est de style gothique flamboyant.
Le chevet gothique de l'église Saint-Georges
Le chevet gothique de l'église Saint-Georges.
Trois saints, vitrail de Max Ingrand
Trois saints ( vitrail de Max Ingrand).
Saint Georges, saint Étienne et saint Michel.
Partie ouest de la chapelle avec charpente en berceau et vitrail
Partie ouest de l'église
avec charpente en berceau et vitrail.
Scènes diverses (Atelier Degusseau, Orléans 1970)
Diverses scènes
Atelier Degusseau, Orléans 1970.
Vitrail moderne des scènes de la vie de Guillaume le Conquérant Élévations est avec charpente en berceau et chevet
Élévations est
avec charpente en berceau et chevet.

«««--- Vitrail moderne
Scènes de la vie de Guillaume le Conquérant.
Atelier Degusseau, Orléans 1970.
Vitrail moderne des scènes de la Passion
Scènes de la Passion
Atelier Degusseau, Orléans 1970.
Saillie avec deux vitraux modernes Place avec accès aux salles des remparts
Place avec accès aux salles des remparts.

«««--- Saillie sur le bas-côté sud avec deux vitraux contemporains.
Le château ducal vu depuis l'est
Le château ducal vu depuis l'est.

Documentation : Feuillet de présentation du château de Caen
+ «Caen» par Xavier Barral i Alter, éditions Gisserot
+ Normandie romane tome 1, éditions Zodiaque, 1967
+ Architecture normande au Moyen Âge, Presses Universitaires de Caen, 1992
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