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Page créée en fév. 2023
Rennes
Basilique
Saint-Aubin
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Saint-Aubin
Le duc Jean IV pose la première pierre du couvent des Dominicains de Rennes

L'église Saint-Aubin est de style néogothique, construite en granit et pierre de taille. Elle date de la fin du XIXe siècle. Les plans sont de l'architecte de la ville, Jean-Baptiste Martenot. La première pierre a été posée le 6 mai 1884 ; l'inauguration a eu lieu en 1904, alors que l'édifice n'était pas achevé. Il ne l'est toujours pas : la façade sud avec ses deux tours et leurs flèches (inspirées de Saint-Nicolas à Nantes) n'a jamais été élevée (voir dessin plus bas). Saint-Aubin est devenue basilique mineure en 1916. C'est pourquoi on la désigne aussi sous l'appellation de basilique Saint-Aubin en Notre-Dame de Bonne-Nouvelle.
L'édifice se présentait comme l'élément majeur d'un vaste plan d'urbanisme, conçu en 1873, qui visait à refonder la place Sainte-Anne (située dans un quartier nord de Rennes). Si l'on suit l'analyse de l'historien Georges Provost dans le Dictionnaire du patrimoine rennais, l'ambition de la municipalité, en accord avec l'autorité religieuse, était de créer une «percée Saint-Aubin» [Provost] ouverte sur la façade de l'église et qui éventait «le lacis insalubre des maisons à pans de bois». De plus, la taille imposante de l'édifice donnait en quelque sorte à Rennes la cathédrale gothique qui lui manquait. Avec un double avantage : l'édifice rassemblait l'héritage de l'ancienne église paroissiale Saint-Aubin, devenue trop exiguë, et ramenait à lui le pèlerinage à la Vierge de Bonne-Nouvelle dans le sanctuaire du couvent des Dominicains.
La construction fut financée par tous les Rennais. Mais, à partir de 1905, les moyens se mirent à manquer pour ériger la façade. Comme les paroissiens de Saint-Aubin étaient les premiers sollicités, Georges Provost y voit la marque de la pauvreté du quartier qualifié de «populaire». On peut ajouter que la «spoliation du 16 février 1906», lors des inventaires, avait sûrement refroidi les générosités des habitants de la ville car Saint-Aubin était désormais propriété de l'État...
L'historien ajoute que les pèlerinages suscités par le couronnement de la Vierge en 1908 et l'érection en basilique mineure en 1916 auraient pu fournir des fonds, mais les mentalités avaient changé. La dévotion s'était affadie, déplaçant ailleurs les priorités. L'échec du grand plan d'urbanisme aura au moins permis de sauvegarder les ruelles qui conduisent à la place Sainte-Anne.
Au niveau historique, l'origine de l'appellation Bonne-Nouvelle viendrait de la victoire de Jean de Montfort à la bataille d'Auray le 29 septembre 1364. L'un de ses chevaliers lui aurait appris, à la fin de la bataille, que son adversaire Charles de Blois était mort en disant : «Bonne nouvelle, monseigneur, bonne nouvelle, vous êtes duc de Bretagne !» D'où la dédicace à Notre-Dame de Bonne-Nouvelle... C'est une légende colportée plus tard par les moines dominicains, sans doute soucieux de s'opposer aux franciscains rangés du côté de Charles de Blois.
Selon la Notice sur le sanctuaire de Bonne-Nouvelle écrite en 1896 par Paul Philouze, le couvent dominicain de Rennes a été fondé par un couple de bourgeois rennais en 1367, Pierre Rouxel dit Bellehère et Jeanne Rebillard, sa femme. Quatre mois plus tard, écrit Paul Philouze, Jean de Montfort, devenu le duc Jean IV de Bretagne, se réserva le droit de principal fondateur, mais sans faire la moindre donation et sans rappeler sa victoire d'Auray. En 1368 et 1421, le domaine s'agrandit à la suite de nouvelles donations de Rennais.
Un oratoire voisin, appelé Notre-Dame de Bonne-Nouvelle, abritait un tableau du XVe siècle, peint sur bois, représentant la Vierge tenant l'Enfant-Jésus, tableau qui suscitait une grande vénération. Sorti indemne des troubles révolutionnaires, il est exposé dans la chapelle axiale de Saint-Aubin. Selon Paul Philouze, l'appellation Notre-Dame de Bonne-Nouvelle ne s'étendit au couvent et à son église qu'à partir du XVIIe siècle.
De nombreux vitraux et médaillons de l'église rappellent ces faits historiques et ces légendes, notamment ceux de l'abside qui illustrent la bataille d'Auray. Les verrières de Saint-Aubin sont, en grande partie, de la première moitié du XXe siècle. Ce sont des créations de l'atelier rennais Rault et Lignel.
Dans les plans de refondation de la place Sainte-Anne, le nouvel édifice a été orienté nord-sud et non pas est-ouest comme le veut la règle liturgique traditionnelle qui érige l'abside face à l'orient. Dans cette page, les directions indiquées sont toujours celles des points cardinaux.

Un messager annonce la victoire d'Auray à Jeanne de Flandre, mère de Jean de Montfort
Vue d'ensemble de la basilique Saint-Aubin depuis la nef
Vue d'ensemble de la basilique Saint-Aubin depuis la nef.
À gauche, la chapelle Sainte-Anne dans le bras ouest du transept ; à droite la chapelle du Sacré-Cœur. dans le bras est.
Façade occidentale (nord liturgique)
Façade occidentale.
Cette façade se trouve à l'ouest géographique, mais au nord liturgique.
La façade sud
Au sud géographique, une façade provisoire a pris la place
de la façade prévue avec ses deux tours, mais jamais construite.
Notre-Dame de Bonne Nouvelle sur la façade sud
Notre-Dame de Bonne-Nouvelle sur la façade sud.
C'est la réplique du tableau du XVe siècle dans la chapelle axiale.
Amorces des arcades pour la façade au sud
Amorces des arcades pour la façade sud jamais construite.
La basilique avec la façade sud jamais construite
L'église Saint-Aubin avec la façade sud jamais construite.
Dessin extrait de la Notice de Paul Philouze écrite en 1896.

Architecture extérieure.
L'église suit les règles du néogothique le plus classique à la fin du XIXe siècle : élévation à deux niveaux ; baies à trois lancettes au premier, à quatre lancettes au second ; remplage en rosace identique partout ; absence de triforium ; chapelles latérales débordantes servant de contreforts ; transept saillant à deux travées.
Saint-Aubin est typique des grandes églises néogothiques construites en France dans les années 1880 et 1890.

Vue d'ensemble de la basilique depuis le nord-ouest
Vue d'ensemble de la basilique Saint-Aubin depuis le nord-ouest géographique.

L'architecte Jean-Baptiste Martenot a appliqué les règles du plus pur néogothique de la fin du XIXe siècle.

Appel aux dons. En 1896, la construction de l'église Saint-Aubin connaît une interruption. Dans sa Notice sur le sanctuaire de Bonne-Nouvelle, écrite la même année, Paul Philouze, ancien magistrat, lance avec énergie un appel aux dons. Après avoir rappelé la générosité des Rennais en 1632 à l'occasion du Vœu d'argent, il en appelle aux Rennais de 1896. Il écrit : «Les uns se porteront garants et souscriront pour mille francs et même davantage ; les autres, moins fortunés, voudront cependant donner un gage de leur foi et s'imposer quelques sacrifices. C'est pour ceux-ci que se trouve établie l'œuvre du sou de Notre-Dame de Bonne-Nouvelle.
Cinq centimes par semaine, beaucoup peuvent faire cette aumône.
Un chef de centaine est chargé de trouver dix chefs de dizaine, qui à leur tour recherchent dix souscripteurs.
Cinq centimes par semaine, cela paraît peu de chose ; cependant, si des milliers de chrétiens s'imposent avec persistance ce léger sacrifice, leur union deviendra d'une grande force.»
Il donne ensuite la courte liste des travaux exécutés en 1895 et 1896 grâce aux dons :
pose des triforiums sous les roses et taille ; construction et mise en place des roses du transept ; voûtes et maçonnerie au-dessus des roses, jusque sous la corniche. Le tout s'élève à 30 000 francs.
Dans sa conclusion, il rappelle qu'il s'agit de donner une église à l'une des plus anciennes paroisses de Rennes, mais aussi de rétablir un sanctuaire national vénéré par les Bretons pendant cinq siècles. On comprend la fureur des paroissiens dix ans plus tard quand l'État républicain, avec la loi de 1905, s'emparera de l'édifice.

LA NEF ET LE TRANSEPT DE LA BASILIQUE SAINT-AUBIN
L'autel de messe dans le chœur et la façade sud
L'autel de messe dans le chœur et la façade au sud avec l'orgue.
L'orgue de tribune est celui de l'ancienne église Saint-Aubin détruite en 1904.

Vie de saint Aubin († 550).
Les historiens ne sont pas sûrs de l'orthographe de son nom. Il peut s'agir aussi de saint Albin. Nous sommes au VIe siècle, une époque où la vie des saints revêt un côté légendaire, souvent amplifié par les hagiographes du XIXe qui cherchent avant tout à édifier leurs lecteurs.
Selon les sources, Aubin est né à Vannes vers 469, dans une famille noble. En 529, il est désigné par le peuple évêque d'Angers, une localité où il vivait sûrement déjà en tant que moine dans un monastère. Énergique et déterminé, sa tâche va être rude car l'Église de Gaule a besoin d'être organisée. Les conciles d'Orléans de 538 et 541 vont s'y atteler et Aubin y prend une part active. Par ailleurs, ce dernier lutte ardemment contre les mariages incestueux, fréquents dans les grandes familles.
Aubin ne participera pas au concile d'Orléans de 549. Fort âgé (il approche les quatre-vingts ans), il est vraisemblablement malade. Il s'éteint à Angers le 1er mars 550.
Dans ses Vies de saints, le poète Venance Fortunat (v. 530 - après 600) lui consacrera quelques pages et établira une liste de ses miracles. Ceux-ci vont faire d'Aubin un saint très populaire en France, en Allemagne, en Angleterre et en Pologne.
Bernard Rio précise que saint Aubin est invoqué pour guérir les maladies infantiles et la protection des cultures. Aubin est par ailleurs le saint patron des boulangers et des pâtissiers.
Sources : 1) Dictionnaire des saints et grands témoins du christianisme, CNRS Éditions, 2019 ; 2) Le livre des saints bretons de Bernard Rio, Éditions Ouest-France.

«Le Baptême du Christ»
«Le Baptême du Christ»
Tableau de Pineau Dupavillon, 1843 dans la chapelle du baptistère.

La basilique Saint-Aubin et la loi de 1905 (1/5).
La Séparation de l'Église de l'État, votée le 9 décembre 1905 par l'Assemblée, a souvent créé des remous dans les paroisses de l'Hexagone. L'État prenait possession de tous les éléments cultuels de France, mais surtout obligeait le clergé à soumettre chacune de ses églises à un inventaire du mobilier et de tous les objets utilisés pour la liturgie. Prélats et fidèles en furent scandalisés. Du jamais vu depuis deux mille ans ! Depuis que l'Église était l'Église ! Soucieux de leurs prérogatives, de l'honneur de la religion qui a fait la France, les ecclésiastiques prirent ces incursions et ces comptages pour une profanation inadmissible, une insulte à Dieu. Et les paroissiens leur emboîtèrent le pas : personne ne devait souiller le sol des églises pour se livrer à cette mascarade impie.
À Rennes, le préfet d'Ille-et-Vilaine, M. Rault, prévoyait des barrages devant les portes des édifices religieux. Il pensa d'abord mener les inventaires à une date précise pour chacun d'entre eux, puis se ravisa. C'était trop facile pour les paroissiens : si tous les Rennais opposés à la loi se regroupaient à chaque fois devant les portes de l'édifice concerné, son labeur allait se multiplier. Il décida donc de réaliser tous les inventaires en même temps : le vendredi 16 février 1906.   ---»» Suite 2/5 plus bas.

Architecture intérieure.
Comme à l'extérieur, les plans dessinés par l'architecte Jean-Baptiste Martenot présentent une grande uniformité. Dans la nef, le transept et le chœur, l'élévation, à deux niveaux, est identique : grandes arcades en tiers point et fenêtres hautes. La seule différence se voit dans le chœur : un ruban sculpté à thème floral (un extrait en est donné ci-dessous) sépare les deux niveaux de l'élévation et remplace la double moulure nue qui court dans la nef et le transept (photo ci-contre).
Excepté à l'abside, les fenêtres hautes reçoivent des verrières à décor géométrique. L'architecte a coupé ces fenêtres en deux parties inégales, créant ainsi un soubassement bien distinct. L'arcature qui définit le haut de ce soubassement apparaît à l'œil comme un long cordon irrégulier qui fait le tour de l'église et qui, en même temps, équilibre et enjolive le second niveau. Les chapiteaux néogothiques qui reçoivent les retombées des ogives sont placés légèrement au-dessus de ce cordon.
Rappelons que l'église est inachevée : l'avant-nef et la façade avec ses deux tours n'ont pas été construites.

Une frise néogothique de style floral sépare les deux niveaux d'élévation
Une frise néogothique de style floral sépare les deux niveaux d'élévation.
Cette frise ne se trouve que dans le chœur.
Le baptistère dans le bas-côté ouest de la nef
Le baptistère dans le bas-côté ouest de la nef.
Statue de saint Aubin
Statue de saint Aubin.
Plan du projet définitif
Plan du projet de l'architecte Jean-Baptiste Martenot.
Statue de Marcel Callo dans la croisée
Statue de Marcel Callo (1921-1945)
Membre des Jeunnesses Ouvrières Chrétiennes, il est mort à Mathausen.
Il a été béatifié en 1987.
Ensemble de chapiteaux
Ensemble de chapiteaux néogothiques
sur une arcade de la nef.
Un mur d'ex-voto ferme le bas-côté ouest
Un mur d'ex-voto en remerciement à Notre-Dame
de Bonne-Nouvelle ferme le bas-côté ouest.
Chemin de croix, station IV : Jésus rencontre sa mère
Chemin de croix, station IV : Jésus rencontre sa mère.
Peinture anonyme.
Chemin de croix, station XI : Jésus est cloué sur la croix
Chemin de croix, station XI : Jésus est cloué sur la croix.
Peinture anonyme.

Que va devenir l'église Saint-Aubin ?
En France, les petites églises construites au XIXe siècle font actuellement débat. Leur utilité est souvent réduite, le culte peu présent et leur entretien coûte cher aux communes. Que faire de ces édifices ? Bien d'entre eux ont été bâtis selon les normes standard établies par Eugène Viollet-le-Duc et Jean-Baptiste Lassus dans les années 1870. Pour faciliter l'implantation d'édifices cultuels dans les bourgs et les villages, les deux architectes avaient en effet proposé trois types de plans d'église, allant du simple au plus élaboré. Ce qui ôte d'ailleurs à ces édifices «de série» tout intérêt architectural...
Dominant la place Sainte-Anne, la basilique Saint-Aubin n'est pas une petite église. Pourtant le problème de sa conservation se pose aussi. À Rennes, des voix s'élèvent pour réaménager cette place, au nord de la ville, en créant une vaste esplanade, vierge de toute construction. «Les messes y sont rares, et d'autres lieux existent à proximité», écrit le Journal Ouest-France en 2013.
La municipalité le reconnaît : c'est au diocèse de décider de l'avenir du bâtiment. Construit de 1884 à 1904 avec les dons des Rennais, récupéré par l'État français en 1905, resté inachevé, lieu de dévotion à Notre-Dame de Bonne Nouvelle, il s'inscrit néanmoins dans l'histoire religieuse de Rennes. Même si le culte y est rare, il existe encore. De plus, Saint-Aubin abrite le mémorial du Bienheureux Marcel Callo envoyé en Allemagne dans le cadre du STO et mort dans le camp de concentration de Mathausen en 1945.
Quoi qu'il en soit, l'archevêché souhaite voir l'usage du bâtiment évoluer. Une solution proposée est d'en faire un lieu culturel à l'image du couvent des Jacobins de Rennes transformé en centre des Congrès.
En 2023, la démolition ne semble plus à l'ordre du jour. En effet, des travaux de consolidation ont eu lieu de 2015 à 2022 (voûtes, maçonnerie, vitraux) pour un demi-million d'euros. Et l'église est toujours affectée au culte catholique.
Sources : 1) Place Sainte-Anne, que deviendra l'église Saint-Aubin?, article de Ouest-France du lundi 27 mai 2013 ; 2) Début des travaux dans l'église Saint-Aubin, article de Ouest-France du 3 juin 2021.

Cuve de la chaire à prêcher : le Christ est entouré des quatre évangélistes.
Détail du vitrail de la façade au sud
Détail du vitrail de la façade au sud.
Chaire à prêcher
Chaire à prêcher.
«««--- Cuve de la chaire à prêcher :
le Christ est entouré des quatre évangélistes.

On reconnaît Luc et son taureau (?), Matthieu et l'ange.
Chapiteaux néogothiques dans la croisée
Chapiteaux néogothiques dans la croisée.
Tympan d'un vitrail : «Voluntas Tua Deus»
Tympan d'un vitrail : «Voluntas Tua Deus».
DIVERS ÉCUSSONS DANS LE TYMPAN DES VITRAUX
Écusson dans le tympan d'un vitrail
Écusson armorié au tympan d'un vitrail.
Écusson dans le tympan d'un vitrail
Armes du Cardinal Brossays Saint-Marc.
Au-dessus de l'autel du Sacré-Cœur (ou autel Saint-Aubin)
Écusson dans le tympan d'un vitrail
Armes du pape Pie IX.
Au-dessus de l'autel Sainte-Anne.
La voûte de la croisée et du chœur
La voûte de la croisée et du chœur.
Saint Louis-Marie Grignon de Montfort
Saint Louis-Marie Grignon de Montfort.
LES CHAPELLES DU TRANSEPT : CHAPELLE SAINTE-ANNE ET CHAPELLE DU SACRÉ-CŒUR
De gauche à droite : la chapelle absidiale Saint-Joseph et la chapelle du Sacré-Cœur dans le transept
De gauche à droite : la chapelle absidiale Saint-Joseph et l'autel Saint-Aubin (ou du Sacré-Cœur) dans le transept.
«La Crucifixion»
«La Crucifixion» (copie?)
Tableau anonyme.
Sainte Anne
Statue de sainte Anne
dans la chapelle Sainte-Anne.
Chapelle Sainte-Anne dans le bras ouest du transept
Chapelle Sainte-Anne dans le bras ouest du transept.
Copie d'un tableau de Raphaël
Copie d'un tableau de Raphaël.
Chapelle Sainte-Anne.

Le Vœu de 1632. En 1624, une pestilence cruelle, selon l'expression du Père Pinsard, contemporain des événements, se répand peu à peu dans Rennes, attaquant toutes les couches de la population. Pour contrer le mal, on invoque Dieu. L'évêque de Rennes, Pierre de Cornulier, ordonne prières et processions. Les reliques des saints qui reposent habituellement dans les églises de la ville sont portées solennellement dans les rues. En 1625, une procession générale rassemble le clergé et tous les moines des couvents de la ville. Elle part de la cathédrale Saint-Pierre, passe devant Saint-Melaine, puis va à la chapelle Brûlon dédiée à saint Roch (le saint que l'on invoque contre la peste). Au mois d'août de la même année, nouvelle procession à Notre-Dame de Brûlon. Mais rien n'y fait ; le mal persiste. Le Père Pinsard écrit : «Il ne restait plus qu'à demander à Dieu et attendre de lui qu'il révélât le moyen d'apaiser son ire.»
Ce ne fut pas avant 1632, alors que la peste ravageait toujours la ville, qu'un notable du clergé rennais eut l'idée d'un vœu à l'adresse de Marie. Le temps pressait ; l'idée fit l'unanimité. Il fut décidé que le Vœu serait un bas-relief en argent représentant la ville de Rennes ceinturée de ses murailles, avec ses vingt-quatre tours et ses principaux temples et bâtiments. La cité reposerait au pied de Notre-Dame tenant l'Enfant-Jésus dans ses bras. Celui-ci, la main levée, bénirait la ville (voir dessin ci-contre).
Le bas-relief fut exécuté par M. Delahaye, orfèvre parisien parmi les meilleurs. L'ouvrage arriva à Rennes en août 1634. Mais où l'exposer ? L'affaire était d'une telle importance que l'évêque sollicita l'avis du Parlement, mais les robins lui laissèrent la responsabilité du choix. Finalement, on décida que le Vœu serait exposé en l'église du couvent des Dominicains, dédiée à Notre-Dame de Bonne-Nouvelle. La Translation fut arrêtée au 8 septembre 1634. Elle prendra le nom de Rendition.
Dans le même temps furent décidés l'endroit précis de l'exposition, la nature de la table où le bas-relief serait posé, le brancard du trône d'honneur qui le soutiendrait et le drapeau qui l'accompagnerait.
Évidemment, les contemporains ont signalé que, la décision du Vœu une fois prise, la peste s'était arrêtée immédiatement, que tous les malades guérirent et que plus personne ne fut atteint. Pour Paul Philouze, auteur d'une Notice sur l'église en 1896, ce fait extraordinaire est relaté de nombreuses fois : par le père Pinsard, par l'évêque de Rennes et par Albert de Morlaix, un moine dominicain. On le trouve aussi dans les Archives municipales. Aujourd'hui, les épidémiologistes diraient simplement qu'après huit ans le mal s'est éteint de lui-même...
La Rendition, qui transféra le Vœu au couvent des dominicains, fut grandiose et marqua les esprits. On créa même une fondation afin que cette procession fût renouvelée chaque année, le 8 septembre. Des dons importants avaient permis de payer le matériau et le travail de l'orfèvre, mais il restait de l'argent avec lequel on érigea un autel du Vœu dans la cathédrale. La démolition de l'édifice en 1755 le fit disparaître.
En 1668, la peste sévissant en Normandie, la cérémonie du 8 septembre revêtit une ferveur particulière.
Le centenaire de la Rendition de 1634 eut lieu en 1740. Le Vœu fut porté à la cathédrale. De là, une procession aussi grandiose que celle de 1634 parcourut la ville et le ramena à Notre-Dame de Bonne-Nouvelle. 1768 fut aussi une année très solennelle pour la Rendition car la procession voulait conjurer une famine provoquée par des pluies et des orages continuels.
Arriva la Révolution. Paul Philouze relate que tout se passa bien tant que les Girondins furent au pouvoir. «(...) le gouvernement, écrit-il, ne refusa pas de donner à l'occasion des marques de respect pour les choses saintes, ni même de prendre part officiellement aux cérémonies du culte.» En 1793, l'atmosphère commença à se durcir ; un arrêté ferma au public l'oratoire de Bonne-Nouvelle. En septembre, le sinistre Carrier arriva à Rennes et ouvrit l'ère de la Terreur. Les églises furent profanées, les statues, brisées. Seul le tableau de la Vierge de Bonne-Nouvelle échappa à la destruction. Un jardinier nommé Garel commit ce que les historiens appellent un vol de précaution. Une nuit, il s'empara du tableau, le cacha et attendit des jours meilleurs pour le rendre à la paroisse.
Le Vœu n'eut pas cette chance. Le 15 floréal de l'an II (4 mai 1794), le Conseil Général de la commune de Rennes prit acte de «l'inutilité de conserver un objet qui ne sert qu'à laisser une trace du fanatisme» et jugea qu'il était «intéressant de l'anéantir pour le bonheur et la tranquillité publique». Le Vœu d'argent fut mis en vente, mais les orfèvres de la ville refusèrent de l'acheter ! Après deux mois d'attente, un nommé Autman, juif allemand de son état, l'acquit pour six mille francs et le brisa avant de le fondre.
Paul Philouze termine son historique du Vœu par ces mots affligeants : «Ce fait a été confirmé à M. le curé de Saint-Aubin par la fille Autman, morte à l'hôpital Saint-Melaine, où elle a dit "qu'elle se souvenait d'avoir joué dans son enfance avec les morceaux du Vœu".»
Source : Notice sur le sanctuaire de Bonne Nouvelle, Paul Philouze, Rennes, imprimerie Marie Simon, 1896 (disponible sur Gallica).

Procession du Vœu de Notre-Dame de Bonne Nouvelle
«Rendition» du Vœu de Notre-Dame de Bonne-Nouvelle en 1634.
Ce médaillon vient de l'ancienne église, détruite en 1904.
Paul Philouze écrit en 1896 que, dans la Rendition, il y avait «une troupe
composée de vingt-quatre beaux enfants vestus en forme d'anges.»
Le Vœu de 1623 dans un document ancien
Le Vœu de 1632.
Dessin extrait de la Notice de Paul Philouze écrite en 1896.
L'Enfant-Jésus, tenu dans les bras de Marie,
bénit la ville de Rennes qui s'étale à ses pieds
Rendition du vœur en 1861 dans le tympan d'un vitrail
Rendition du Vœu en 1861.
Ce médaillon vient de l'ancienne église Saint-Aubin, détruite en 1904.
Le Vœu d'argent a été vendu et fondu en 1794.
En 1861, une nouvelle maquette de la ville est créée en argent. La ville y est entourée de remparts... qui n'existent plus depuis longtemps.
La croisée et le bras est du transept (sud liturgique)
La croisée et le bras est du transept (sud liturgique).

CATHÉDRALE DE CHARTRES
Rose de la façade occidentale (XIIIe siècle).
La rose dans le bras ouest du transept
La rose dans le bras ouest du transept.
Elle s'inspire fortement de la grande rose occidentale
de la cathédrale Notre-Dame de Chartres (donnée ci-dessous à gauche).

Détail du dessin géométrique de la rose ouest du transept.
LE CHŒUR DE LA BASILIQUE SAINT-AUBIN
Le chœur de la basilique Sainte-Aubin : l'autel de messe, le maître-autel et le retable de la chapelle Notre-Dame de Bonne Nouvelle
Le chœur de la basilique Sainte-Aubin :
l'autel de messe, le maître-autel et le retable de la chapelle axiale dédiée à Notre-Dame de Bonne-Nouvelle.

Le dos du maître-autel affiche trois plaques commémoratives en marbre noir. Celle du centre, datée du 12 décembre 1875, contient un message du pape Pie IX aux pèlerins de Rennes. Le Souverain Pontife y recommande aux fidèles de prier la Sainte Vierge.
Les plaques de gauche et de droite sont complémentaires. Elles relatent l'événement du 25 mars 1908 : l'archevêque de Rennes, Dol et Saint-Malo a déposé sur le front de la Madone Notre-Dame de Bonne-Nouvelle une couronne offerte par la piété des fidèles. Il a proclamé la Madone duchesse de Bretagne. Le 4 octobre suivant, l'archevêque a couronné l'Enfant-Jésus.

Vue d'ensemble du chœur
Vue d'ensemble du chœur depuis le transept.
Partie arrière du maître-autel
Le dos du maître-autel et ses plaques commémoratives.
«Bonne nouvelle, Monseigneur»
«Bonne nouvelle, Monseigneur, vous êtes duc de Bretagne.»

Un chevalier vient trouver Jean de Montfort à la fin de
la bataille d'Auray pour lui dire que Charles de Blois,
son rival pour le duché de Bretagne, est mort.
Tympan d'un vitrail.
Jean IV pose la première pierre de l'église Notre-Dame de Bonne Nouvelle
Jean de Montfort, devenu le duc Jean IV de Bretagne
après sa victoire à la bataille d'Auray,
pose en 1368 la première pierre de l'église
Notre-Dame de Bonne Nouvelle.
Tympan d'un vitrail.

L'église Saint-Aubin et la loi de 1905 (2/5).
---»» La situation du Préfet était compliquée. En effet, devant la politique anticléricale du gouvernement, les villes avaient tendance à élire des maires catholiques et souvent pratiquants. C'était le cas à Rennes où Eugène Pinault, un riche tanneur, par ailleurs conseiller municipal et ancien député d'Ille-et-Vilaine, avait été élu à la mairie en 1900. Une responsabilité qu'il honorera jusqu'en 1908. L'historien Xavier Ferrieu l'écrit dans son Histoire de Rennes (Gisserot, 2001) : Pinault avait clairement annoncé qu'il refusait d'assurer le maintien de l'ordre lors des inventaires...
Même si le cardinal Labouré, archevêque de Rennes avait recommandé aux curés de laisser les églises ouvertes, le Préfet savait très bien que les Rennais allaient s'opposer à la «profanation» des églises par la fonction publique. Anticipant des échauffourées et en l'absence de la police, il lui fallait disposer d'une force armée suffisante.
Le témoin des événements décrit ainsi la journée du jeudi 15 février : «De tous les côtés, par tous les trains, arrivent les gendarmes. Tous ceux du département, ceux même des départements voisins, jusque de Lannion, ont été appelés pour la grande journée. Habitués à protéger l'ordre, et à poursuivre les coquins et les voleurs, ils se sentent bien un peu déconcertés de la triste besogne qu'on leur impose. Pauvres gens ! Ils n'avaient pas rêvé de devenir gendarmes pour assister au sac des églises, ou à la violation des propriétés.»
À 18 heures ce même jour, le calme règne dans Rennes . Les agents de l'État sont entrés dans les églises pour repérer les points faibles, nous dit ce témoin qui ajoute non sans malice : «Ils savent par où ils pourront tenter l'effraction.»
---»» Suite 3/5 plus bas.

Cardinal
Portrait d'Alexis-Armand Charost.
Il fut cardinal-archevêque de Rennes, Dol et Saint-Malo
de 1922 jusqu'à sa mort en 1930.
Le portrait a été obtenu par le procédé de photo impression.
Vitrail dans le chœur
Vitrail à thème géométrique dans le chœur.
Dans le tympan, un médaillon
avec le portrait du cardinal Charost.

Le cardinal Alexis Charost (1/2).
En 1926, le pape Pie XI condamne l'Action française, mais le cardinal, connu pour ses sympathies envers ce mouvement, refuse de s'aligner. En décembre 1926, le prélat fait paraître un texte où il demande aux chrétiens de considérer le bon grain que Charles Maurras a apporté en France, un pays «raviné par tant de "nuées" révolutionnaires ravageuses» et de regarder tout ce que l'Action française a apporté de positif à la France en étant notamment «le premier mouvement vaste et ordonné qui ait paru en France depuis l'Encyclopédie d'où sortit la Révolution avec ses destructions immenses». ---»» Suite à droite.


Les Rennais implorent Notre-Dame
de Bonne-Nouvelle contre la peste.
Ce médaillon vient de l'ancienne église St-Aubin, détruite en 1904.
«Monseigneur de Guérapin-de-Vauréal implorant la Vierge lors du grand incendie de 1732»
Un Cardinal en prière devant l'image
de Notre-Dame de Bonne-Nouvelle
Ce médaillon vient de l'ancienne église St-Aubin, détruite en 1904.

Le cardinal Alexis Charost (2/2).
---»» Cependant, en 1927, le cardinal va contresigner une lettre condamnant l'Action française. Les catholiques doivent alors choisir : l'Action française ou l'Église. Ce qui provoque une crise grave en Ille-et-Vilaine. Certains pratiquants refusent de se soumettre et sont alors exclus des sacrements.
Source : L'Ille-et-Vilaine, des origines à nos jours, Éditions Bordessoules, 1984.

LA CHAPELLE AXIALE DE LA BASILIQUE SAINT-AUBIN
Le retable XIXe siècle de la chapelle Notre-Dame de Bonne Nouvelle
Le retable XIXe siècle de la chapelle axiale Notre-Dame de Bonne-Nouvelle.
Baie 101 : «Le duc Jean IV pose la première pierre de Notre-Dame de Bonne Nouvelle», scène centrale
Baie 101 : En 1368, le duc Jean IV pose la première pierre de Notre-Dame de Bonne-Nouvelle.
Scène centrale, atelier Rault et Lignel, Rennes, XXe siècle.
En fait, le duc a posé la première pierre du couvent des Dominicains de Rennes.
Le couvent ne recevra la dédicace à Notre-Dame de Bonne-Nouvelle qu'au XVIIe siècle.
Baie 100 : «Bataille d'Auray gagnée par Jean de Montfort en l'année 1364», scène centrale
Baie 100 : «Bataille d'Auray remportée par Jean de Montfort en l'année 1364»
Charles de Blois gît mort à terre, tandis que Du Guesclin, à gauche, va être fait prisonnier.
Atelier Rault et Lignel, Rennes, XXe siècle.
Baie 102 : Armes de la ville de Rennes dans le tympan
Baie 102 : Armes de la ville de Rennes dans le tympan
Notre-Dame de Bonne Nouvelle
«Notre-Dame de Bonne-Nouvelle»
Peinture sur bois, XVe siècle, dans le retable de la chapelle axiale.
Une nuit de 1793, un jardinier s'est emparé du tableau et
l'a caché, évitant ainsi sa destruction.
Saint Dominique dans le retable
Saint Dominique
Retable de la chapelle axiale.
Baie 0 : Motifs géométriques du vitrail
Baie 0 : motifs géométriques du vitrail.
Baie 102 : «Un courrier du duc Jean annonce à Jeanne de Flandre la victoire d'Auray», ensemble du vitrail
Baie 102 : «Un courrier du duc Jean annonce
à Jeanne de Flandre la victoire d'Auray».
Ensemble du vitrail (tympan exclu).
Baie 0 : vitrail à motifs géométriques
Baie 0 : vitrail à motifs géométriques.
Détail du motif ci-contre à gauche.

Jeanne de Flandre.
Le vitrail de l'atelier Rault montre un messager remettant un rouleau de parchemin à Jeanne de Flandre, mère de Jean de Montfort. Ce parchemin annonce la victoire à Auray de son fils, lié au parti anglais, contre les troupes de Charles de Blois, lui-même lié au parti français. Cette victoire et la mort de son adversaire lors de la bataille font de Jean de Montfort le seul héritier du duché sous le nom de Jean IV.
En réalité, Jeanne de Flandre n'était pas à Rennes, mais en Angleterre, assignée à résidence par Édouard III. C'est aux moines dominicains que l'on doit cette légende, peut-être pour contrer l'influence des franciscains qui soutenaient Charles de Blois.
Quoi qu'il en soit, Jean IV rattacha toujours Notre-Dame de Bonne-Nouvelle au souvenir de sa victoire à Auray en 1364 et lui témoigna une dévotion particulière.
La bataille d'Auray a marqué la fin de la guerre de Succession de Bretagne (1341-1364). Source : 11 batailles qui ont fait la Bretagne, la bataille d'Auray par Laurence Moal, Éditions Skol Vreizh, 2015.

Baie 102 : «Un courrier du duc Jean annonce à Jeanne de Flandre la victoire d'Auray», scène centrale
Baie 102 : «Un courrier du duc Jean annonce à Jeanne de Flandre la victoire d'Auray»
Scène centrale
Atelier Rault et Lignel, Rennes, XXe siècle.
LES CHAPELLES ABSIDIALES : ST-MICHEL et ST-JOSEPH
Chapelle absidiale ouest Saint-Michel
Chapelle absidiale ouest Saint-Michel.
Le Martyre de saint Émile
Le Martyre de saint Émile.
Soubassement du retable de la chapelle absidiale Saint-Michel.
Saint Émile a subi le même supplice que saint Laurent :
être «cuit» vivant sur une grille chauffée par le feu.
L'archange Saint Michel terrassant le démon
L'archange Saint Michel terrassant ke démon.
Chapelle absidiale ouest.
Le second niveau du chœur et ses vitraux
Le second niveau du chœur et ses vitraux.
Une frise sépare les deux niveaux d'élévation, tandis qu'une suite d'arcatures
coupe agréablement les grandes verrières en deux parties inégales.
LES CHAPELLES ABSIDIALES SAINT-MICHEL et SAINT-JOSEPH
Baie 5 : «Voici la servante du Seigneur», «Par la Croix à la Gloire»
Baie 5 : lancette de gauche : «Voici la servante du Seigneur» ;
lancette de droite : «Par la Croix à la Gloire»
Atelier Rault et Lignel, Rennes, XXe siècle.
Chapelle absidiale Saint-Michel.
Baie 5 : saynètes de la Vie de la Vierge
Baie 5 : saynètes de la Vie de la Vierge.

De haut en bas :
- Chemin de croix
- Marie et saint Jean au pied de la croix
- Descente de croix
- Pentecôte
- Marie parmi les apôtres
- Assomption.
Baie 7 : «La Mort par Ève La Vie par Marie», «Elle te meurtrira à la tête», «Voici qu'une Vierge enfantera»
Baie 7 : trois lancettes intitulées «La Mort par Ève La Vie par Marie»,
«Elle te meurtrira à la tête» et «Voici qu'une Vierge enfantera».
Atelier Rault et Lignel, Rennes, XXe siècle.
Baie 8 : «De la Peste», «De la Guerre», «Du Feu»
Baie 8 : trois lancettes intitulées «De la Peste», «De la Guerre» et «Du Feu».

La basilique Saint-Aubin et la loi de 1905 (5/5).
---»» Le témoin accompagne son récit de la protestation du général de Saint-Germain, sénateur d'Ille-et-Vilaine, datée du 16 février 1906, c'est-à-dire du jour exact des inventaires à Rennes. Le général, qui s'adresse au préfet, met l'accent sur un point de la loi de 1905 que violent apparemment les inventaires.
«Comme sénateur représentant la population catholique d'Ille-et-Vilaine, écrit-il, il est de mon devoir de protester avec la plus grande énergie contre l'acte que vous avez la triste mission d'accomplir.
L'inventaire que vous devez dresser est la première opération de la spoliation projetée des biens de l'Église. Elle est contraire à l'esprit de la loi du 9 décembre 1905.
Il n'a été, en effet, ordonné qu'en vue de la dévolution de ces biens aux associations cultuelles qui doivent remplacer les fabriques. Or ces associations n'existent pas et rien, actuellement, ne peut indiquer quand et comment elles seront constituées, ni même s'il sera possible de les constituer, puisque le règlement d'administration publique qui doit régler leur fonctionnement, n'est pas encore décrété.
La mesure que vous avez l'ordre de prendre est donc arbitraire : elle blesse les consciences catholiques, elle est offensante pour nos prêtres et pour les membres du Conseil de fabrique, qu'elle suppose capables de détourner les objets du culte, qui sont dus, en grande partie, à la généreuse piété des fidèles.
Nous protestons contre cet outrage, et contre l'acte lui-même par lequel le Gouvernement veut s'assurer de la valeur des biens de l'Église, pour le jour prochain où il trouvera un prétexte soi-disant légal pour s'emparer de ces biens.»
Source : À l'assaut de nos églises, récit anonyme d'un témoin édité en 1906.
Dans le cours du siècle, il a établi par de nombreux historiens qu'Aristide Briand, rapporteur de la loi, n'a jamais eu à l'esprit de priver les églises de leurs biens, encore moins de les leur voler. Que ferait un État républicain d'une collection de calices et de patènes ? C'est justement pour qu'elles conservent leurs biens que Briand a proposé de créer des associations cultuelles. La position du général de Saint-Germain peut être vue comme un procès d'intention, d'ailleurs bien dans l'air du temps. Les fabriques ont attendu la décision du pape... qui a tout refusé avec dédain. Ce rejet a privé l'Église de France d'innombrables propriétés foncières et immobilières...

La basilique Saint-Aubin et la loi de 1905 (3/5).
---»» À 23 heures, les portes des églises sont gardées par des escouades. À minuit, la ville est en état de siège. Pour rentrer chez eux, les habitants dont les maisons sont proches des édifices cultuels doivent établir leur identité et se faire accompagner par un agent de police.
Le témoin poursuit : «Toute la garnison de Rennes a été mobilisée : les 14 compagnies du 41e de ligne, en tenue de campagne, avec deux paquets de cartouche dans chaque giberne, les artilleurs des 7e et 10e d'artillerie, - les gendarmes, 500, dit-on -, arrivés de partout. Tout cela pour enfoncer les portes de six églises, et inspirer une salutaire terreur à quiconque voudrait bouger.»
Arrive le matin du vendredi 16 février 1906.
Saint-Aubin, qui n'est pas achevée, est un peu la propriété de tous les Rennais. Le témoin ne décolère pas sur l'abus de pouvoir commis par la loi. Il écrit : «L'État a dit : Ce temple que vous venez de bâtir au prix de tant de sacrifices et de peines, ce temple est à moi !» Et il ajoute : «Tout un bataillon du 41e, plus 300 artilleurs, depuis 4 heures du matin, sous la pluie fine et froide, sont là pour le prouver.»
La place Sainte-Anne devient un véritable camp retranché. Toutes les rues qui y mènent sont barrées par une double haie de soldats. À 7 heures 30, le chanoine de la Villecomte, curé de l'église, ses vicaires et les fabriciens se présentent à un barrage. Le Préfet ayant interdit aux vicaires d'accompagner leur curé, ceux-ci font demi-tour. Comme font demi-tour des paysans venus en ville pour vendre leur lait et qui passaient par-là.
Arrive alors M. Emou, receveur des successions et responsable de l'inventaire, qui demande à entrer dans l'église. Il se heurte à un refus net.
Le curé donne alors lecture d'une longue protestation. En tant que «ministre de paix», opposé à toute violence et en l'absence d'instructions du Vatican, il ne peut que se soumettre à la loi, tout comme ses paroissiens. Mais il souligne que les «catholiques français de Rennes» jouissent d'une «absolue propriété relative à tous les biens ici renfermés.» Le curé rappelle ensuite le rôle de Notre-Dame de Bonne-Nouvelle dans l'Histoire. Elle a reçu les prières des Rennais contre la peste, les flammes, l'invasion allemande, contre tous les fléaux destructeurs et a toujours intercédé pour eux. Pour terminer, il en appelle au tribunal des hommes et exige que son texte soit inclus dans le procès-verbal.
---»» Suite 4/5 plus bas.

Baie 7 : saynètes dans la partie basse du vitrail
Baie 7 : saynètes dans la partie basse du vitrail.
«La Mort par Ève La Vie par Marie», «Elle te meurtrira à la tête», «Voici qu'une Vierge enfantera».

La basilique Saint-Aubin et la loi de 1905 (4/5).
---»» M. Desbois, représentant du Conseil de fabrique, prend à son tour la parole pour émettre une seconde protestation qui, elle, se révèle riche d'enseignements. En effet, l'inventaire, dit-il, n'est pas une simple formalité qui transférerait les biens des Fabriques aux associations cultuelles [dont la création a été proposée par Aristide Briand dans la loi de 1905]. Car que fera le pape ? Acceptera-t-il ces associations ? S'il les refuse, l'inventaire s'empare tout simplement des biens des fabriciens au bénéfice d'associations qui ne verront jamais le jour ! [On sait que le pape Pie X a refusé...] L'inventaire peut donc n'être qu'une confiscation sacrilège déguisée à laquelle les fabriciens n'apporteront aucune aide. M. Desbois invite donc le receveur des successions à se retirer car les portes de l'église Saint-Aubin resteront fermées et «ne s'ouvriront que par ruse ou par violence.»
M. Emou, qui voit son inventaire remis en question, se retire pour en référer au Préfet. Il est 7 heures 45. Vers 9 heures surgit le commissaire central Queutier avec un «ukase» signé : c'est l'ordre d'employer la force ! Sans attendre, les coups de hache tombent sur la porte principale, celle qui est au sud. Comme elle résiste, on s'attaque aux portes latérales. Enfin, une porte cède ; M. Emou pénètre dans l'église et gagne la sacristie. Là, en confondant bien des objets, il note tout ce qu'il trouve, sous les yeux passifs du curé et des fabriciens. Il attend ensuite que le commissaire Queutier le rejoigne. Puis, les deux sortent ensemble de l'édifice.
Le témoin anonyme qui a rédigé le récit ajoute : «Des fenêtres qui dominent la place Sainte-Anne, et des rues avoisinantes s'élevèrent des cris nourris de "Vive la liberté ! À bas les voleurs !"»
Et il termine sur une imprécation vengeresse : «Le peuple de Rennes, à la générosité duquel est dû le sanctuaire de Bonne-Nouvelle, contemplera longtemps la hideuse trace du cambriolage légal, et il saura se souvenir.» ---»» Suite 5/5 plus bas.

À l'est, le bas–côté du chœur conduit à l'autel Saint–Joseph
Le bas-côté est du chœur conduit à l'autel Saint-Joseph.
Chapelle absidiale est Saint-Joseph
Chapelle absidiale Saint-Joseph à la droite du chœur
CI-DESSOUS :
Gros plan sur les combattants de la bataille d'Auray.
Baie 8, lancette «De la Guerre», détail
Baie 8, lancette «De la Guerre», détail.
Ce vitrail ne peut avoir été fait
qu'après la seconde guerre mondiale...
Baie 6 : saynètes de la partie basse
Baie 6 : saynètes de la partie basse.
Du Guesclin

Documentation : «Patrimoine religieux de Bretagne», Éditions Le Télégramme, 2006
+ «Bretagne, dictionnaire guide du patrimoine», Éditions du patrimoine, 2002
+ «Dictionnaire du patrimoine rennais» sous la direction de Jean-Yves Veillard et Alain Croix, Éditions Apogée, 2004
+ «Dictionnaire d'histoire de Bretagne», Éditions Skol Vreizh, 2008
+ «À l'assaut de nos églises», récit anonyme d'un témoin, édité en 1906
+ «Place Sainte-Anne, que deviendra l'église Saint-Aubin», article de Ouest-France du lundi 27 mai 2013
+ «Notice sur le sanctuaire de Bonne Nouvelle» par Paul Philouze, 1896
+ 11 batailles qui ont fait la Bretagne, sous la direction de Dominique Le Page, Éditions Skol Vreizh, 2015
+ Pour les vitraux : http://www.infobretagne.com/rennes-eglise-saint-aubin.htm
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