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Page créée en juin 2023
Rennes
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Anges adorant le Coeur de Jésus par Léon Brune

Visiter la ville de Rennes sans voir sa cathédrale est une faute impardonnable. Le style néoclassique de ce grand édifice, avec sa suite de colonnes ioniques dans la nef, et la somptueuse voûte à caissons récemment restaurée lui confèrent une beauté rare au sein des cathédrales françaises. Ici, pas question de roman ni de gothique, la cathédrale Saint-Pierre affiche le néoclassicisme le plus pur.
Au XVIe siècle, la cathédrale qui a précédé le bâtiment actuel accumulait les dégradations et les dangers. La reconstruction commença vers 1540 par la façade. Les complications s'ajoutant aux retards, deux siècles furent nécessaires pour l'ériger. Quant à la nef, elle menaçait ruine : en février 1754, une grosse pierre et de lourds éléments de maçonnerie se détachèrent de la voûte en plein office, près des stalles des chanoines. Le temps pressait : elle fut détruite entre 1756 et 1768. L'église Notre-Dame en la paroisse saint-Melaine fit alors office de cathédrale.
Le choix des plans de la future nef prit plusieurs décennies. Les premiers furent refusés : ceux de Joseph Abeille en 1750 qui optaient pour une église en croix grecque ; ceux de Nicolas-Marie Potain, en 1765, pourtant grand-prix de Rome en 1738, auteur des plans de l'église de Saint-Germain-en-Laye, bras droit d'Ange-Jacques Gabriel, et soutenu par le marquis de Marigny ; ceux de l'ingénieur Jacques Piou en 1781, rejetés avec mépris par l'Académie, quasiment pour incompétence de l'architecte, mais en fait parce que les idées du concepteur étaient démodées.
Finalement, c'est le troisième projet d'un trentenaire nantais, ancien élève de l'Académie royale d'architecture, Mathurin Crucy (1749-1826) qui fut retenu en 1786 : un plan néoclassique en croix latine, clairement imitateur de l'antique et... à coûts réduits. Le choix intrigue : Crucy revenait tout juste de son séjour à l'Académie de France à Rome après avoir obtenu le grand prix en 1774 et n'avait aucune référence à présenter. Dans La cathédrale Saint-Pierre de Rennes (PUR, 2021), Alain Delaval émet une hypothèse : Crucy était un bon ami du secrétaire particulier du marquis d'Aubeterre, nommé commandant de la province en 1775 et ami de longue date de l'évêque de Rennes, Mgr Bareau de Girac.
La nouvelle nef s'éleva à partir de 1787. Le tiers de la hauteur était achevée quand la Révolution interrompit les travaux. La cathédrale n'étant pas retenue parmi les églises à garder dans le découpage des paroisses rennaises établi par l'Assemblée constituante, le bâtiment fut mis en vente au titre de bien national. Aucun acheteur ne se présenta.
Sans voûte convenable, se dégradant de plus en plus, il resta en déshérence jusqu'à l'Empire. En 1807, son sort parut scellé : un décret impérial autorisa la construction d'une halle aux blés sur l'emplacement de la cathédrale. Le décret fut contré avec succès par le chapitre qui se battit à la fois pour le terrain et le bâtiment. En fin de compte, les chanoines obtinrent gain de cause et les travaux purent reprendre en 1816 sous la direction du jeune architecte rennais Louis Richelot, lui-même supervisé de loin par Mathurin Crucy, pris par ses obligations nantaises.
En 1841 fut nommé évêque de Rennes un prélat de trente-huit ans, Grégory Brossays Saint-Marc. Avec l'aide de l'architecte Charles Langlois, ce prélat déterminé engagea un vaste chantier décoratif visant à donner à sa cathédrale un aspect de basilique romaine tel qu'on le voit actuellement. L'artiste guingampais Alphonse Le Hénaff fut sollicité pour peindre le cul-de-four du chœur et les cortèges des saints bretons dans son déambulatoire. Brossays Saint-Marc sera vicaire de la cathédrale de 1841 à 1878 et contribuera à créer la province ecclésiastique de Bretagne : en 1859, Rennes deviendra ville métropolitaine, siège de l'archevêché.
L'édifice subira quelques dégâts lors des bombardements de la seconde guerre mondiale. Le grand orgue, un Cavaillé-Coll de 1874, fut très restauré par le facteur Haerpfer-Erman en 1970.
La cathédrale Saint-Pierre, classée monument historique en 1906, malheureusement trop peu connue, est l'une des cathédrales françaises les plus récentes. Elle regorge d'œuvres d'art, quasiment toutes datées du XIXe siècle. À ce titre, le visiteur peut y admirer un intéressant panorama de la peinture religieuse française dans un siècle marqué par un regain de dévotion après la Révolution. Dans les années 2010, une restauration en profondeur, terminée en 2019, a redonné tout son éclat à l'un des plus beaux édifices religieux de Bretagne.
Depuis 2019, une partie du trésor est présenté aux visiteurs. Les pièces de liturgie, essentiellement du XIXe siècle, y côtoient un magnifique retable anversois daté de 1530 qui mérite le coup d'œil.

Extrait d'un vitrail du transept avec ses armoiries d'évêques de Rennes
  Page 1 : Extérieur, narthex, nef, vitraux et chapelles latérales ;
Page 2 : Croisée du transept, bras nord, bras sud, chœur et déambulatoire ;
Page 3 : Trésor et retable anversois.
Cathédrale Saint-Pierre de Rennes
Vue d'ensemble de la cathédrale depuis l'avant-nef.
Dès son entrée, le visiteur est frappé par le fort contraste entre la froideur romaine du stuc-marbre
des colonnes de la nef et la brillance de la voûte éclairée par ses dix lunettes.
LA FAÇADE DE LA CATHÉDRALE SAINT-PIERRE DE RENNES

Architecture extérieure.
L'intérêt de cette architecture réside exclusivement dans sa façade. La cathédrale actuelle a été construite par étapes et la façade, érigée avant le reste, est le résultat de deux siècles de réflexions et de projets d'architectes successifs. La façade fut décriée dès sa finition. Pourtant ses cinq niveaux s'élèvent avec élégance près des Portes Mordelaises.
La présence de quatre colonnes géminées à chaque étage lui confère une indiscutable impression de robustesse et de grandeur et donne à Saint-Pierre de Rennes un cachet particulier au sein des cathédrales de France.
La reconstruction en granit de cette façade est décidée dans les années 1530 ; la première pierre, posée en 1541. Cependant, la seconde moitié du XVIe siècle, avec ses guerres de Religion et ses troubles de la Ligue, va tout mettre à l'arrêt. Le chantier reprend, sous Louis XIII, dans les années 1630, avec Germain Gaultier comme architecte.
Les États de Bretagne, le clergé et les bourgeois rennais vont participer à son financement, non sans renâcler. Quelques dons, via des troncs dans les chapelles, s'ajouteront aux fonds disponibles. Au final, une fois l'analyse des sources terminée, c'est «la ville de Rennes qui supporta l'essentiel du poids financier du chantier de la façade», écrit l'historien Philippe Bonnet dans le maître-ouvrage La cathédrale Saint-Pierre de Rennes paru aux Presses Universitaires de Rennes en 2021
Les Rennais du Grand Siècle savent fort bien que le prestige de leur cité repose en partie sur l'élégance de cette façade car la cathédrale est l'église-mère de la ville. C'est le point de départ et d'arrivée des principales processions, notamment celle de la Fête-Dieu et celles que le clergé organise quand est sollicitée la clémence divine contre le malheur du temps. Point plus macabre rappelé par Georges Provost dans l'ouvrage cité plus haut : c'est devant les portes de Saint-Pierre que les condamnés à mort font amende honorable avant d'être conduits au gibet des Lices. Bref, les Rennais renâclent, mais savent bien que la dépense ne peut être évitée.
Un œil attentif sur la photo ci-contre fera remarquer la succession des ordres architecturaux sur les étages : toscan en bas, puis ionique, corinthien, composite, et enfin l'attique.
La façade a été érigée, pour l'essentiel, après 1650. Après l'intervention de l'architecte Tugal Caris dans les années 1640, le maître architecte Pierre Corbineau, éminent représentant d'une dynastie de retabliers lavallois, est appelé à la rescousse en 1654 pour sortir la construction de sa torpeur. Après sa mort en 1678, François Huguet prendra la relève et achèvera la façade. C'est à lui que l'on doit le bas-relief en tuffeau qui relie les massifs des tours au quatrième niveau.
Sur le plan esthétique, la façade se rattache au style du début du XVIIe siècle. Son ordonnancement rappelle celui de l'église parisienne de Saint-Gervais-Saint-Protais élevée à partir de 1616 par Salomon de Brosse.
Philippe Bonnet en fait le constat : «Elle apparaît clairement déphasée par rapport à l'évolution artistique de son temps, écrit-il, marquée par le triomphe des formules issues de la Contre-Réforme romaine, avec des frontispices à deux registres superposés de largeur inégale reliés par des ailerons, tandis que déclinait le parti d'origine médiévale de la façade harmonique à deux tours».
Pourtant cette mode désuète va connaître un regain de faveur dans la France du XVIIIe siècle, d'abord pour les rares cathédrales érigées à cette époque, mais surtout pour les monastères. Philippe Bonnet pose la question : Est-ce une réaction aux principes artistiques de la Contre-Réforme ? Faut-il y voir la marque du gallicanisme français, toujours désireux de s'écarter des modes ultramontaines ?
La façade ne fut réellement achevée qu'en 1703, année du paiement des dernières quittances.
Source : La cathédrale Saint-Pierre de Rennes, P.U.R, 2021.


Bas-relief au deuxième niveau de la façade :
Écusson de Monseigneur
H. de la Mothe-Houdancourt.

Bas-relief portant l'écusson de
C. de la Porte de Vesins, lieutenant
général au gouvernement de Bretagne.

La façade occidentale de la cathédrale Saint-Pierre.

Cette façade rappelle celle de l'église Saint-Gervais-Saint-Protais à Paris (dessinée par Salomon de Brosse et érigée de 1616 à 1621) et celle de Saint-Michel à Dijon (érigée dans le second tiers du XVIe siècle).

Prosper Mérimée et Hyppolyte Taine à Rennes.
Prosper Mérimée, inspecteur général des Monuments historiques, passe à Rennes en 1835. Il commence son rapport sur la ville par ces mots :
«Il n'existe pas, je crois, une seule ville en France qui ne soit plus riche en antiquités. En 1720, Rennes a été détruite en grande partie par un incendie, d'où est résultée la reconstruction presque totale de la ville, et aujourd'hui il n'y a guère de bâtiment considérable qui ne soit postérieur à cette catastrophe. La manière, le mauvais goût du dix-huitième siècle déparent presque tous les édifices publics, qui d'ailleurs, construits en granit, offre une teinte grise, uniforme, à laquelle mes yeux ont de la peine à s'habituer. Il faut cependant reconnaître dans quelques-uns un caractère de grandeur. L'intérieur de la cathédrale moderne, par exemple, mérite des éloges.» Rappelons que, en 1835, il n'y a pratiquement pas de décoration intérieure.
À l'opposé, Hippolyte Taine, qui voyage en France de 1863 à 1866, n'aime ni la ville ni sa cathédrale. Il écrit :
«Belles grandes rues monumentales au centre, pavés et trottoirs en granit ; mais rien pour le goût. La ville a été brûlée au XVIIIe siècle ; la cathédrale, à colonnes superposées en consoles, n'a rien d'intéressant au-dehors, et au-dedans elle est toute blanche et plate ; c'est le plus vilain édifice que j'aie vu.» Entre 1863 et 1866, la décoration intérieure était loin d'être achevée.
Sources : 1) Notes d'un voyage dans l'Ouest de la France par Prosper Mérimée, librairie Fournier, 1836 ; 2) Par nos villes et nos campagnes d'Hippolyte Taine, éditions Libretto, 2020.


Les troisième et quatrième niveaux de la façade.
Un bas-relief en tuffeau aux armes de France (œuvre de Jean-François Huguet) relie les tours au quatrième niveau.

Bas-relief nord du troisième niveau.
Armoiries du marquis Henri-Charles de Lavardin.

Bas-relief central du troisième niveau.
Armoiries du duc de Chaulnes, gouverneur de Bretagne.

Bas-relief sud du troisième niveau.
Armoiries de l'évêque Jean-Baptiste de Beaumanoir

Armoiries. L'écusson des armoiries des photos de gauche et de droite ci-dessus est le même. Tout simplement parce que le marquis de Lavardin (à gauche) et l'évêque de Beaumanoir (à droite) étaient de la même famille. Leur statut se lit dans les petites sculptures qui accompagnent l'écusson : une couronne de marquis pour le premier ; la mitre et la crosse pour le second.


Une porte latérale de la façade.

Ancienne console sur la façade.

La rue des Portes Mordelaises se trouve en face de la cathédrale.
L'élévation au second plan correspond
à l'arrière des Portes mordelaises.
Cathédrale Saint-Pierre de Rennes
Le chevet de la cathédrale.
La façade est vraiment la seule partie extérieure intéressante...

Dais d'une ancienne niche.

Bas-relief en tuffeau mis en place par l'architecte François Huguet en 1687.

Le bas-relief aux armes de France de François Huguet.
Sculpté dans le tuffeau, le bas-relief comprend, en son centre, un écusson circulaire aux armes de France, coiffé d'une couronne royale. Les colliers de l'Ordre de Saint-Michel et de l'Ordre du Saint-Esprit entourent l'écusson. Au-dessus, la figure du soleil avec la devise de Louis XIV : Nec Pluribus Impar. Au fronton : les clés de saint Pierre.
Ces insignes royaux n'ont pas été martelés à la Révolution. Il faut croire qu'ils étaient trop hauts pour être vus (ou que cette hauteur les faisait juger moins agressifs envers le peuple...) La même remarque s'applique aux lys du fronton (fort élevé) de l'église Toussaints à Rennes.
L'architecte François Huguet n'a pas fait figurer le blason de la ville de Rennes. C'est une absence notable car c'est elle qui a assuré la plus grosse part du financement de la façade.
Source : La cathédrale Saint-Pierre de Rennes, éditions des Presses Universitaires de Rennes, 2021.


Galerie du garde-corps au-dessus de la porte centrale.

Les Portes Mordelaises.
Les tours de la cathédrale sont visibles sur la gauche.

Les Portes Mordelaises. La cathédrale Saint-Pierre s'élève dans un quartier historique où se trouvent, toutes proches, les célèbres Portes Mordelaises. Au Moyen Âge, cette porte, ouverte par un pont-levis, permettait d'entrer dans Rennes par l'ouest.
C'est aussi un lieu symbolique. Dans l'Histoire des villes de France (Paris, 1864), l'historien Aristide Guilbert écrit : «Chaque duc, à son avènement, venait chercher à Rennes la consécration de son pouvoir ; son élévation, par droit de naissance ou de conquête, ne pouvait se passer de cette prise de possession. Le nouveau souverain faisait son entrée solenelle par la porte Mordelaise ; mais il n'en pouvait franchir le pont-levis qu'après avoir juré de maintenir la foi catholique et les libertés de l'église, des barons et du peuple de la Bretagne.» Il en fut ainsi lors de l'entrée de Geoffoy, fils d'Henri II Plantagenêt en 1169.
Ce qui valait pour le duc s'appliquait aussi à tout évêque fraîchement nommé. Guilbert écrit : «C'était aussi par la porte Mordelaise que l'évêque de Rennes faisait son entrée dans sa cité épiscopale ; mais, avant de lui livrer passage, la commune exigeait des garanties. Il devait prêter le serment de maintenir ses privilèges, et s'engager en outre à conférer les bénéfices de son diocèse aux enfants de la ville, de préférence à leurs concurrents étrangers.»
Source : Histoire des villes de France, sous la direction d'Aristide Guilbert, Paris, 1866.


Maison canoniale du XVIe siècle (maison à pans de bois près de la cathédrale), détail.
Le soldat à gauche est censé tenir un grand arc pour cribler le saint de ses flèches.
Le quartier de la cathédrale n'a pas été touché par l'incendie de 1720 : on y trouve des maisons à pans de bois.

Cariatide représentant saint Sébastien.

Cariatide représentant un homme
tenant un grand arc (disparu).
LE NARTHEX DE LA CATHÉDRALE SAINT-PIERRE

Vitrail dans le narthex
Max Ingand, 1960.

Le narthex de la cathédrale Saint-Pierre photographié en grand angle.

Le narthex de la cathédrale.
Il est de forme imposante. Jadis, il servait de première travée à la cathédrale gothique. Une immense fenêtre, creusée dans la façade ouest, éclairait la nef. Le cours des siècles a modifié cet espace qui est maintenant partiellement amputé : au XIXe siècle, la voûte a été subaissée pour installer le grand orgue.
C'est néanmoins dans le narthex que se voient les deux plus beaux vitraux de l'atelier Max Ingrand posés dans la cathédrale. Le vitrail à gauche présente les armoiries de Rennes, Dol et Saint-Malo ; celui de droite, un long phylactère portant la liste des premiers évêques du diocèse de Rennes.


Vitrail dans le narthex.
Max Ingand, 1960.
LA NEF, LA VOÛTE ET LES VITRAUX DE LA CATHÉDRALE SAINT-PIERRE

La nef de la cathédrale Saint-Pierre avec le bas-côté sud et l'entrée vers les chapelles latérales.

Plan de la cathédrale Saint-Pierre.

La chaire à prêcher.
La chaire actuelle date de 1886. Conçue par Louis-Marie Hérault et Julien Guadet, elle a pris la place d'une première chaire dessinée par l'architecte Louis Richelot qui datait des années 1830.
La chaire précédente, bien connue par les dessins qui nous sont restés, n'avait pas d'escaliers latéraux. Elle était plus large, plus haute et vraisemblablement devait en imposer davantage aux fidèles. Les années 1830-1840 furent celles des grands sermons. On se pressait dans les cathédrales pour écouter les prédicateurs de renom comme Henri Lacordaire à Notre-Dame de Paris en 1835 à l'occasion des prêches du Carême.


Le Bon Pasteur orne la cuve de la chaire à prêcher de 1886

Chemin de croix, station I : Jésus est condamné.
Bas-relief de Jean-Marie Valentin, 2nde moitié du XIXe siècle.

Le bas-côté nord avec ses larges entrées vers les chapelles latérales.
Elles sont surmontées des bas-reliefs du Chemin de croix de Jean-Marie Valentin.

Architecture intérieure.
Avec sa série de piles monocylindriques coiffées d'un chapiteau ionique, le tout surmonté d'un puissant entablement, la cathédrale Saint-Pierre suit les règles du néoclassicisme du XIXe siècle, un style qui remettait à la mode les monuments antiques. Cet aspect de basilique romaine fut renforcé par l'évêque Grégory Brossays Saint-Marc, nommé en 1841, qui imposa un décor en conséquence. Avant Rennes, d'autres grands édifices religieux furent élevés selon les règles néoclassiques. Les églises parisiennes Notre-Dame de Lorette et Saint-Philippe du Roule en sont des exemples.
Après la longue interruption de la Révolution, l'architecte Mathurin Crucy, né en 1849, désigné pour achever l'érection de Saint-Pierre, ne put honorer cette responsabilité : sa fonction d'architecte départemental à Nantes, depuis 1809, l'accaparait trop. Ce fut donc Louis Richelot, jeune architecte de trente ans, qui fut chargé d'en achever la construction sous la supervision du vieux maître.
En 1816, quand Richelot prend ses fonctions, «l'ensemble des murs s'élèvent à 7 m du sol», écrit Gwénaëlle de Carné dans La cathédrale Saint-Pierre de Rennes (PUR, 2021). Les tâches ne manquent pas : il faut s'accorder avec le préfet pour approvisionner le chantier (tuf de la région nantaise, pierre de Crazannes, près de Saintes) ; discuter des derniers plans produits par Mathurin Crucy ; et enfin suivre l'évolution des travaux qui, cette fois, vont avancer assez vite. En 1824, d'après les courriers échangés, la charpente était presque entièrement posée et la couverture suivait son cours.
Louis Richelot, alors frappé par le décès de son épouse, part en Italie accomplir un périple culturel que maints architectes ont fait avant lui. Le fils de Crucy le remplace. «La réception du gros œuvre a lieu le 15 octobre 1825, écrit Gwénaëlle de Carné. Sont alors achevés les quarante-quatre colonnes de la nef en pierre de Crazannes, leurs chapiteaux et l'entablement en tuf, les pendentifs de la coupole et des "deux bras de la croix", les voûtes des ouvertures en éventail.» Plus précisément : la maçonnerie s'élève jusqu'à la naissance des voûtes et les charpentes de la nef sont posées.
En 1826, Richelot revient d'Italie et reprend le chantier. En décembre, à la mort de Crucy, il en prend la responsabilité. Malheureusement, l'entreprise Boy et Binet fils, maître d'ouvrage, ne donne pas satisfaction et finit par être remerciée. Dans les années 1830, la réalisation de la décoration intérieure, peu ou prou sur les dessins de Crucy, traîne en longueur. Terminée ou pas, elle ne restera en place que quelques années car Brossays Saint-Marc imposera ses goûts après sa prise de fonction en 1841.
Source : La cathédrale Saint-Pierre de Rennes, PUR, 2021, article de Gwénaëlle de Carné.


La chaire à prêcher de la cathédrale date de 1886.

Le chemin de croix.
Il se présente sous la forme de bas-reliefs d'inspiration antique réalisés par le sculpteur Jean-Marie Valentin vers la fin du XIXe siècle. La localisation de ces bas-reliefs pose problème. Situés au-dessus des entrées des chapelles latérales (photo ci-dessous), ils sont peu visibles. Pis, leur moitié supérieure est toujours plongée dans la pénombre, que la lumière soit naturelle ou artificielle. Il est donc difficile de les photographier et un flash, même d'intensité modérée, ne donne pas de bons résultats sur la pierre.


Chemin de croix au-dessus d'une entrée de chapelle latérale.
Ici, la station XI : Jésus est cloué sur la croix.

La voûte de la nef, détail.
Dans la ligne centrale, le blason de Bretagne est accompagné de symboles évoquant les quatre diocèses de la province.

La voûte. C'est l'un des chefs-d'œuvre de la cathédrale. Le visiteur tirera profit à lever les yeux pour admirer, avec une paire de jumelles, les panneaux centraux. Quelques-uns sont reproduits ci-dessous.
Dans des caissons réguliers, au milieu de rinceaux et de lys d'or, la décoration des voûtes, réalisée par l'atelier Jobbé-Duval à partir de 1843, affiche des écussons aux armes de la Bretagne et aux armes des diocèses suffragants de l'archevêché de Rennes. Ces voûtes sont un élément essentiel dans la beauté générale de l'édifice.
Si l'on suit l'article de Gwénaëlle de Carné dans La cathédrale Saint-Pierre de Rennes (PUR, 2021), la voûte de la nef manqua de peu d'être un plafond à caissons comme à l'église parisienne Notre-Dame de Lorette, achevée quelques décennies auparavant. En effet, en 1820, l'architecte Mathurin Crucy dut produire des plans pour que la construction pût continuer. Le Conseil des bâtiments civils en discuta et finalement se félicita de voir que Crucy ne voulait plus voûter que la croisée de l'église et le cul-de-four, et qu'il voulait établir des plafonds au-dessus des nefs. De la sorte, la réalisation coûterait moins cher et serait menée plus vite...
Comme la photo ci-dessus le montre, seuls les bas-côtés (qu'on peut qualifier de «nefs latérales») ont reçu un plafond à caissons. Le vaisseau central, les bras du transept et le chœur, contrairement à ce que pensait le Conseil des bâtiments civils, ont été voûtés en plein cintre.


Caisson avec blason portant armoiries.

Caisson avec les armoiries des diocèses
de Rennes, Dol-de-Bretagne et Saint-Malo.

Statue de Jeanne d'Arc dans un bas-côté.

Caisson avec blason montrant un dextrochère
tenant la clé d'argent du Royaume terrestre.

Lunette de la voûte recevant une fenêtre
avec son ornementation à feuillage et à lys.

La cathédrale Saint-Pierre et la loi de 1905 (1/3).
La Séparation de l'Église de l'État, votée le 9 décembre 1905 par l'Assemblée, a souvent créé des remous dans les paroisses de l'Hexagone. L'État prenait possession de tous les éléments cultuels de France, mais surtout obligeait le clergé à soumettre chacune de ses églises à un inventaire du mobilier et de tous les objets utilisés pour la liturgie. Prélats et fidèles en furent scandalisés. Du jamais vu depuis deux mille ans ! Du jamais vu depuis que l'Église était l'Église ! Soucieux de leurs prérogatives, de l'honneur de la religion qui a fait la France, les ecclésiastiques prirent ces incursions et ces comptages pour une profanation inadmissible, une insulte à Dieu. Et les paroissiens leur emboîtèrent le pas : personne ne devait souiller le sol des églises pour se livrer à cette mascarade impie.
À Rennes, le préfet d'Ille-et-Vilaine, M. Rault, prévoyait des barrages devant les portes des édifices religieux. Il pensa d'abord mener les inventaires à une date précise pour chacun d'entre eux, puis se ravisa. C'était trop facile pour les paroissiens : si tous les Rennais opposés à la loi se regroupaient à chaque fois devant les portes de l'édifice concerné, son labeur allait se multiplier. Il décida donc de réaliser tous les inventaires en même temps : le vendredi 16 février 1906.
La situation du Préfet était compliquée. En effet, devant la politique anticléricale du gouvernement, les villes avaient tendance à élire des maires catholiques et souvent pratiquants. C'était le cas à Rennes où Eugène Pinault, un riche tanneur, par ailleurs conseiller municipal et ancien député d'Ille-et-Vilaine, avait été élu à la mairie en 1900. Une responsabilité qu'il honorera jusqu'en 1908. L'historien Xavier Ferrieu l'écrit dans son Histoire de Rennes (Gisserot, 2001) : Pinault avait clairement annoncé qu'il refusait d'assurer le maintien de l'ordre lors des inventaires...
Même si le cardinal Labouré, archevêque de Rennes avait recommandé aux curés de laisser les églises ouvertes, le Préfet savait très bien que les Rennais allaient s'opposer à la «profanation» des églises par la fonction publique. Anticipant des échauffourées et en l'absence de la police, il lui fallait disposer d'une force armée suffisante.
Le témoin des événements décrit ainsi la journée du jeudi 15 février : «De tous les côtés, par tous les trains, arrivent les gendarmes. Tous ceux du département, ceux même des départements voisins, jusque de Lannion, ont été appelés pour la grande journée. Habitués à protéger l'ordre, et à poursuivre les coquins et les voleurs, ils se sentent bien un peu déconcertés de la triste besogne qu'on leur impose. Pauvres gens ! Ils n'avaient pas rêvé de devenir gendarmes pour assister au sac des églises, ou à la violation des propriétés.» ---»» Suite 2/3 à gauche.

La cathédrale Saint-Pierre et la loi de 1905 (2/3).
---»» À 18 heures ce même jour, le calme règne dans Rennes. Les agents de l'État sont entrés dans les églises pour repérer les points faibles, nous dit ce témoin qui ajoute non sans malice : «Ils savent par où ils pourront tenter l'effraction.»
À 23 heures, les portes des églises sont gardées par des escouades. À minuit, la ville est en état de siège. Pour rentrer chez eux, les habitants dont les maisons sont proches des édifices cultuels doivent établir leur identité et se faire accompagner par un agent de police.
Le témoin poursuit : «Toute la garnison de Rennes a été mobilisée : les 14 compagnies du 41e de ligne, en tenue de campagne, avec deux paquets de cartouche dans chaque giberne, les artilleurs des 7e et 10e d'artillerie, - les gendarmes, 500, dit-on -, arrivés de partout. Tout cela pour enfoncer les portes de six églises, et inspirer une salutaire terreur à quiconque voudrait bouger.»
Arrive le matin du vendredi 16 février 1906.
La cathédrale Saint-Pierre ne suscite guère d'inquiétude auprès des autorités car elle n'est pas paroisse. Là, peu de baptêmes, pas de première communion ni de cérémonie marquant les étapes de la vie chrétienne. La cathédrale n'est pas une «patrie d'âmes», écrit le témoin. Les habitants du quartier sont rattachés à Saint-Étienne ou à Saint-Sauveur. Dans le maître-ouvrage La cathédrale Saint-Pierre de Rennes (PUR, 2021), l'historien Georges Provost précise : «Ses fonts baptismaux servent surtout lors du baptême d'enfants de naissance prestigieuse, tel le futur président de Crucé en 1590, ou de convertis à sensation comme ces trois musulmans venus de Tunisie et du Maroc en 1654 et 1656.»
Conclusion : en ce matin pluvieux du 16 février 1906, la troupe barre toutes les rues d'accès à la cathédrale, mais... il n'y a personne aux barrages.
L'inspecteur des Domaines, M. Raison, se présente à une petite porte donnant sur la rue de la Psallette. Là se tient le cardinal-archevêque Labouré, désireux de faire part en personne de son opposition à l'inventaire. Il est accompagné du chanoine Durusselle, vicaire général, et du chanoine Henry, secrétaire général de l'archevêché.
---»» Suite 3/3 à droite


Vitrail dans la nef.
En haut : Armoiries de Mgr Jean Ier Gicquel († 1250).
En bas : Armoiries d'un évêque mort en 1259.

Vitrail dans la nef.
En haut : Armoiries de Mgr Bertrand de Marillacl († 573).
En bas : Armoiries de Mgr Aymar Hennequin († 1596).

Caisson central de la voûte.
Le blason de Bretagne est entouré par
le collier de l'Ordre de Saint-Michel et le collier de l'Ordre du Saint-Esprit.
Ce caisson porte la signature de l'auteur du plafond : «A. Jobbé Duval, 1874».

La cathédrale Saint-Pierre et la loi de 1905 (3/3).
---»» Comme les curés de toutes les églises de Rennes, le cardinal lit une protestation officielle. Il commence élégamment par mettre hors de cause le chargé d'inventaire dont chacun connaît l'honorabilité, puis rappelle que sa mission, reçue du pape, est de garder et de gérer les biens de l'Église, puis de les transmettre à son successeur. C'est-à-dire les biens de la mense archiépiscopale, les biens du chapitre, ceux des séminaires et de la caisse de secours aux prêtres âgés ou infirmes. Seul le pape peut le relever de cette obligation. Comme il ne l'a pas fait, cet acte d'autorité est «irrégulier, prématuré et vexatoire».
Puis le cardinal Labouré rentre à l'Archevêché, refusant d'assister à l'inventaire. Le témoin écrit néanmoins que cette protestation officielle a produit la plus heureuse impression à Rennes. L'inventaire, conservé dans les archives, est rondement mené. On sait ainsi que le grand tableau de la Délivrance de saint Pierre était déjà à sa place actuelle dans le bras sud du transept. La grande sacristie est aussi libre d'accès. «Le commissaire nota dix portraits d'évêques et la croix de procession en argent doré et émaillé du XVIIe siècle», écrit Jean-Yves Andrieux dans La cathédrale Saint-Pierre de Rennes (PUR., 2021). Cette croix figurait sur la liste des objets mobiliers d'intérêt artistique, mais elle n'était pas encore classée.
Sources : 1) À l'assaut de nos églises, récit anonyme d'un témoin, publié en 1906 ; 2) La cathédrale Saint-Pierre de Rennes, PUR, 2021.

Cathédrale Saint-Pierre de Rennes, le bas-côté nord
Le bas-côté nord et ses piles monocylindriques couvertes de stuc-marbre et surmontées d'un chapiteau ionique.
On notera que les bas-reliefs du Chemin de croix sont à moitié dans la pénombre.

En haut : Armoiries de Mgr Pierre de Dinan († 1210)
En bas : Armoiries de Mgr Pierre de Fougères († 1222)

Les vitraux de la cathédrale Saint-Pierre (2/2).
---»» Notons que Max Ingrand a joui de plus de liberté pour le vitrail de la façade ouest (totalement caché par le grand orgue) et pour les deux vitraux du narthex. Le vitrail de la façade ouest est une composition de losanges en verre cathédral. Les vitraux du narthex, donnés plus haut, représentent, pour le premier, les armoiries des chapitres de Rennes, Dol et Saint-Malo ; pour le second, un long phylactère portant la liste des premiers évêques du diocèse de Rennes (et qui n'ont pas d'armoiries connues).
Est-ce s'avancer que de dire que les vitraux du narthex sont nettement plus beaux que ceux des chapelles latérales de ce même Max Ingrand ? Ces derniers ont néanmoins l'avantage d'apporter de la clarté.
Source : La cathédrale Saint-Pierre de Rennes, PUR, 2021, article de J.-Y. Andrieux. : Les verrières refaites par Raymond Cornon, architecte en chef, et Max Ingrand, maître-verrier (1955-1960).

Les vitraux de la cathédrale Saint-Pierre (1/2).
Comme dans les églises rennaises de Saint-Sauveur et de Saint-Germain, c'est le maître-verrier Max Ingrand qui fut sollicité, vers 1950, pour la remise en état des vitraux abîmés de la cathédrale. Comme dans ces deux églises, il lui fut aussi demandé de créer de nouvelles verrières en remplacement de celles détruites ou non conservées.
Le fil directeur établi en 1950 par l'architecte en chef Raymond Cornon fut de rester fidèle à la verrière du XIXe siècle qui s'y trouvait encore et à l'atmosphère dont elle irradiait l'édifice. Ces verrières représentaient des armoiries épiscopales. On continua donc dans la même voie et les armoiries des prélats qui s'étaient succédé à Rennes continueraient d'orner les baies.
Au premier niveau, dans les dix chapelles latérales de la nef, les vitraux, intacts ou pas, ne contenaient que de simples losanges. Ils furent remplacés. Max Ingrand conçut un dessin conforme à celui des vitraux à deux blasons du XIXe siècle. Seule différence : le maître verrier n'inclut, dans chaque verrière, qu'un seul blason, mais encadré par quatre anges vêtus de rouge. Voir un exemple plus bas.
Au second niveau, les fenêtres sous voûte recevaient de beaux vitraux en grisaille du XIXe siècle où trônaient deux blasons d'armoiries épiscopales, selon l'exemple donné ci-contre. Chaque blason était souligné d'un cartouche avec l'année de décès de l'évêque concerné. L'ensemble baignait dans un savant feuillage rehaussé de fleurs.
Au nord (que ce soit dans la nef, le transept et le chœur), les vitraux du XIXe siècle, tous jugés intacts, ne furent pas retouchés. Pour les autres, le cahier des charges imposé par Raymond Cornon à Max Ingrand fut drastique. L'atelier parisien du maître-verrier était tenu de refaire les vitraux à l'identique avec les techniques du passé. Idem pour les vitraux à réparer. L'atelier dut utiliser la technique de la peinture sur verre (et la réapprendre) et non celle des verres colorés dans la masse comme on le faisait dans les années 1950. Cette exigence artistique augmenta le coût et le temps du travail, mais donna aux coloris obtenus l'aspect des vitraux du XIXe siècle restés intacts.
Le travail a donné satisfaction : il n'est pas possible aux visiteurs actuels de la cathédrale d'observer des différences de teintes entre les vitraux du XIXe siècle et ceux du XXe.
---»» Suite 2/2 plus bas à gauche.


En haut : Armoiries de Mgr Étienne Célestin Enoch († 1819)
En bas : Armoiries de Mgr Charles Mannay († 1824).

En haut : Armoiries de Mgr C.L. de Lesquen († 1841)
En bas : Armoiries de Mgr G. Brossays Saint-Marc († 1878)
Déambulatoire nord.
LES CHAPELLES LATÉRALES

Les chapelles latérales offrent un bon panorama de la peinture religieuse au XIXe siècle. Tableaux et peintures murales exaltent la vie du Christ, de la Vierge et des saints de Bretagne à une époque où le renouveau religieux va être gagné par l'ultramontanisme.


Chapelle Saint-Jean-Baptiste.

Les fonts baptismaux du XXe siècle
dans la chapelle Saint-Jean-Baptiste.

La chapelle Saint-Jean-Baptiste.
Le tableau du Baptême du Christ mérite un regard appuyé. Peint en 1846 par Joseph-Nicolas Jouy (1809-1880), il a été présenté au Salon de cette même année, acheté par l'État et envoyé à Rennes pour meubler la cathédrale à sa réouverture.
Cécile Oulhen dans l'ouvrage La Cathédrale Saint-Pierre de Rennes (PUR, 2021) le rattache à l'art pompier si prisé dans la seconde moitié du XIXe siècle et dont Jean-Léon Gérôme fut un des plus illustres représentants.
Ses teintes sombres font ressortir son défaut de base : Jouy a utilisé du bitume pour réaliser la couche picturale et celle-ci s'obscurcit en vieillissant.
De plus, il est très souvent inondé par les reflets.


«Per Ipsam Cum Ipsa In Ipsa»
(Par elle-même, avec elle-même et en elle-même)
Vitrail de l'atelier Max Ingrand, années 1950.
Chapelle Saint-Jean-Baptiste.

Chapelle Saint-Amand.
Amand fut évêque de Rennes à la fin du Ve siècle et mourut vers 505.
Réalisée en 1852, la châsse qui renferme ses reliques est de style roman.

Chapelle latérale du Bienheureux-Marcel-Callo.
La toile, signée «B.F.», représente le «Christ du Sacré-Cœur».
Elle est rattachée à la seconde moitié du XIXe siècle.

Statue de Marie.

Marcel Callo. Scout, puis jociste, il part en Allemagne en 1943 pour le STO. Arrêté par la Gestapo, il meurt au camp de Mathausen en mars 1945 à l'âge de 24 ans. Jean-Paul II l'a béatifié comme martyr en 1987.


Le bas-côté sud et l'entrée de la chapelle Sainte-Anne.

Chapelle latérale Sainte-Anne.

Statue de sainte Jeanne Jugan ---»»»
Chapelle Sainte-Marguerite.
Voir la vie de Jeanne Jugan à l'église Toussaints de Rennes

«««--- «L'Éducation de Marie»
par Alexis Douillard (1835-1905)
Toile marouflée, 1891.
Vu la qualité de ses réalisations, ce peintre aurait pu terminer le cycle
des peintures d'histoire à la cathédrale. Malheureusement,
à la fin du XIXe siècle, ce projet n'intéressait plus personne.


L'Éducation de la Vierge, bois.
Chapelle Sainte-Anne.

Chapelle Sainte-Marguerite.

«Tua voluntas Deus»
Vitrail de l'atelier Max Ingrand
Chapelle Saint-Amand.

Tableau anonyme «Saint Yves»
dans la chapelle Saint-Yves.
Huile sur toile.
Œuvre rattachée au XVIIe ou au XVIIIe siècle.
Elle provient peut-être de l'ancien hôpital Saint-Yves,
proche de la cathédrale Saint-Pierre.

«La Mort de saint Joseph»
Copie d'après le tableau de Johann-Friedrich Overbeck (1789-1869)
réalisé en 1836 et qui se trouve au musée de Bâle.

Chapelle latérale Saint-Joseph.

Chapelle latérale Notre-Dame de la Cité.
La peinture murale «Notre-Dame de la Cité»
est du peintre rennais Antoine Chalot (1825-apr. 1880).

«Per Matrem ad Cor Filii»
Vitrail de l'atelier Max Ingrand.
Années 1950.

Chapelle latérale Saint-Melaine.

«La Vocation de saint Melaine» est un tableau d'André Briand (1847). Ce peintre rennais fut aussi professeur à l'école municipale de peinture, sculpture et dessin ainsi qu'au lycée impérial (aujourd'hui lycée Émile Zola). Melaine apprend qu'il a été choisi pour succéder à saint Amand comme évêque de Rennes. Briand l'a peint entouré de douze clercs, comme le Christ et ses douze apôtres.


«La Vocation de saint Melaine»
André Briand (1794-1863)
Huile sur toile, 1847.

«Anges adorant le Cœur de Jésus»
Léon Brune (1816-1862)
Huile sur toile, 1862.

Chapelle latérale Saint-Jean-Paul II.

«In Fine et Lenitate»
(Dans la foi et la bonté)
Devise du cardinal Roques,
évêque de Rennes de 1940 à 1964.
Vitrail de l'atelier Max Ingrand, détail.
Années 1950.

La nef et le bras nord du transept.
L'ORGUE DE TRIBUNE
Cathédrale Saint-Pierre de Rennes, le grand orgue
Le grand orgue de la cathédrale de Rennes s'insère magnifiquement dans la décoration néoclassique de l'édifice.

Une photo en grand angle permet de capter la voûte de la nef
sur ses cinq travées depuis le grand orgue jusqu'à la croisée du transept.


Le grand orgue : détail des tuyaux --»»»

Le sommet des tourelles du grand orgue.

Le grand orgue de la cathédrale a été mis en place en 1874. C'est un Cavaillé-Coll logé dans un magnifique buffet conçu par l'architecte parisien Alphonse Simil.
Auparavant, écrit Geoffroy Marshall dans La cathédrale Saint-Pierre de Rennes (PUR, 2021), une longue discussion avait eu lieu entre Simil et l'architecte de l'époque, Charles Langlois «sur le style ornemental qu'il conviendrait d'adopter et sur la nécessité d'avancer la tribune le moins possible dans la nef.» Au vu du résultat, la discussion ne fut pas stérile.
Après une modification réalisée par l'entreprise Gonzalez en 1939, l'instrument, qui a souffert des bombardements de la guerre, fut réparé et agrandi par la manufacture Haerpfer-Erman en 1970 dans un style néoclassique. Un positif fut ajouté.

Cathédrale Saint-Pierre de Rennes
Vue d'ensemble de la nef depuis la croisée.

Documentation : «La cathédrale Saint-Pierre de Rennes», éditions des Presses Universitaires de Rennes, 2021
+ «Histoire de Rennes», Édouard Privat éditeurs, 1972
+ «Histoire des diocèses de France, Rennes», éditions Beauchesne, 1979
+ «À l'assaut de nos églises», récit anonyme d'un témoin, publié en 1906
+ «Notes d'un voyage dans l'Ouest de la France» par Prosper Mérimée, librairie Fournier, 1836
+ «Par nos villes et nos campagnes» d'Hippolyte Taine, éditions Libretto, 2020
+ «The Wars of the Roses» de Michael Hicks, Osprey Publishing, 2003
+ «Henry VII» de S.B. Chrimes, Yale University Press

+ Panneaux affichés dans la cathédrale Saint-Pierre.
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