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Page créée en nov. 2012
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Vitrail «L'annonciation», détail l'Archange Gabriel

Le quartier de Montreuil à Versailles a son église : Saint-Symphorien, qui est en fait située dans «le Grand Montreuil». La partie qu'on appelle «le petit Montreuil» n'avait pas de lieu de culte au XVIIIe siècle, bien que ce quartier fût l'objet de toute l'attention de la sœur cadette du roi Louis XVI, madame Élisabeth. La princesse royale habitait au niveau de l'avenue de Paris actuelle, qui sépare le grand du petit Montreuil. Au XIXe siècle, le quartier bénéficia d'un legs de l'ancien aumônier de la princesse, morte sur l'échafaud pendant la Terreur. On put alors commencer la construction d'un édifice cultuel. Ce fut «Sainte-Élisabeth de Hongrie» en hommage à la princesse guillotinée.
Une chapelle fut construite en 1850 : simple bâtiment de 20 mètres sur huit. C'était en fait la nef de l'édifice actuel. On rajouta ensuite les deux bas-côtés ; la chapelle devint église paroissiale en 1863. Dès 1864, on agrandit le chœur en l'embellissant par une arcature ornée de rinceaux, le tout dominé du monogramme de sainte Élisabeth. En 1890, l'artiste Paul-Hippolyte Flandrin (1856-1921) en acheva la décoration en y peignant une grande toile décrivant le Miracle des roses.
Les travaux de restauration des années 2009-2010 ont redonné vie à tout un décor caché. À présent, avec sa ceinture de boiseries, son plafond à caissons bleu azur décorés de motifs dorés, avec son superbe chœur et sa verrière historiée dans les bas-côtés, l'église Sainte-Élisabeth possède un cachet artistique indéniable.

Vue d'ensemble de l'église Sainte-Élisabeth de Hongrie  à Versailles
Vue d'ensemble de l'église Sainte-Élisabeth de Hongrie à Versailles
La façade de l'église depuis la rue des Chantiers  avec son péristyle dorique
La façade de l'église depuis la rue des Chantiers avec son péristyle dorique
L'absidiole droite et la statue de la Vierge couronnée
Le fronton porte l'inscription tronquée :
Le fronton porte l'inscription tronquée :
«Sanctæ Elisabeth Hung(ariæ)»
Présentation de la Vierge au temple, Détail
Présentation de la Vierge au temple, Détail
Vitrail de la fin du XIXe siècle
Cliquez sur l'image pour afficher le vitrail en entier.
Vierge couronnée
Vierge couronnée
dans l'absidiole droite
«««--- À GAUCHE
L'absidiole droite et la statue de la Vierge couronnée
La nef bénéficie d'une grande luminosité.
La nef bénéficie d'une grande luminosité.
Le deuxième niveau de l'élévation est pourvu de vitraux à motifs géométriques ---»»»
qui laissent passer une grande quantité de lumière.
On remarquera les boiseries qui ceinturent le chœur et les bas-côtés.
Vitrail à à motifs géométriques dans la nef
L'Assomption
L'Assomption
Vitrail de la fin du XIXe siècle
L'absidiole gauche
La chapelle du Saint Sacrement dans le bas-côté gauche
Le bas-côté gauche est orné de quatre vitraux illustrant les scènes de la Passion.
«««--- Cliquez sur le vitrail pour afficher les quatre vitraux relatifs à la vie de Marie dans la Galerie des vitraux
L'Annonciation, détail central
L'Annonciation, détail central
Vitrail de la fin du XIXe siècle
Plafond à caissons bleu azur de la nef
Plafond à caissons bleu azur de la nef
(XIXe siècle)
Il a été remis en état lors de la restauration des années 2009-2010.
«««--- Cliquez sur les vitraux pour les afficher en gros plan ---»»»
Isabelle de France dans le vitrail de «Saint Louis»
Isabelle de France
dans le vitrail de «Saint Louis
et Isabelle de France» (sa sœur)
(Atelier Claudius et Georges Lavergne, 1904)
La chapelle du Curé d'Ars et ses vitraux de la fin du XIXe  siècle
La chapelle du Curé d'Ars et ses vitraux de la fin du XIXe siècle
Vitrail : l'Adoration des mages, détail central (fin du XIXe siècle)
Vitrail : l'Adoration des mages, détail central (fin du XIXe siècle)
Le chœur de Sainte-Élisabeth de Hongrie et sa magnifique  fresque de Paul-Hippolyte Flandrin (1856-1921)
Le chœur de Sainte-Élisabeth de Hongrie et sa magnifique fresque de Paul-Hippolyte Flandrin (1856-1921)
Les somptueuses décorations de l'arc triomphal ont été mises à jour et remises en état lors de la restauration des années 2009-2010.
Au sommet de l'arc triomphal, on aperçoit le monogramme doré dédié à sainte Élisabeth.
«La Rencontre à la Porte dorée»
«La Rencontre à la Porte dorée»
Tableau dans la nef
Fresque représentant le Sacré Cœur
Fresque représentant le Sacré Cœur
sur le dossier de la cathèdre dans le chœur (XIXe siècle)
Jésus au jardin des Oliviers
Jésus au jardin des Oliviers
Vitrail de la fin du XIXe siècle
Cliquez sur le vitrail pour l'afficher en gros plan.
La fresque de Paul-Hippolyte Flandrin (1856-1921) représente  le miracle des roses
La fresque de Paul-Hippolyte Flandrin (1856-1921) représente le miracle des roses.
Élisabeth porte en cachette des vivres aux pauvres (à droite). Surprise par son époux, les vivres se transforment en roses.

Avec sainte Élisabeth de Hongrie l'hagiographie chrétienne a construit un personnage d'une perfection rarement atteinte. Dans la Légende dorée de Jacques de Voragine, on lit que, «fille d'un illustre roi de Hongrie», elle avait été élevée dans la vénération de Dieu et dédaignait les jeux enfantins. «À cinq ans, elle avait tant de plaisir à prier dans l'église que ses compagnes ou ses servantes ne parvenaient pas à l'en faire sortir.» Lorsqu'elle jouait, on la voyait toujours courir à côté d'une chapelle pour être sûre d'y entrer plus facilement. De tout ce qu'on lui donnait, elle réservait la dixième partie aux pauvres. Diane de Selliers, l'éditeur de la Légende Dorée parue en 2009, prend quand même le soin de préciser que le premier chapitre de l'histoire d'Élisabeth (d'où sont tirés tous ces faits édifiants sur son enfance) n'est certainement pas de la main de Jacques de Voragine.
Arrivée à l'âge du mariage, elle épousa le landgrave de Thuringe. Qui fut assez bonne pâte, nous dit la Légende, pour tout supporter des manies de sa femme : dévotions incessantes, jeûnes, mortifications, offrandes de ses vêtements, préférant le pain sec aux mets somptueux de la table de son mari, etc. La Légende en rajoute encore dans l'altruisme : elle nourrissait les pauvres, habillait ceux qui allaient nus, ensevelissant elle-même les mendiants et les pèlerins, portait les enfants sur les fonts baptismaux, cousait leurs langes, filait la laine avec ses servantes, vendait ses ornements pour nourrir les pauvres quand le blé manquait ; elle fit construire une grande maison au pied du château pour y accueillir les malades, venant les visiter tous les jours, distribuant cadeaux, soins et paroles saintes. Tous l'appelaient la mère des pauvres... Dans quel but a-t-on pu inventer une histoire pareille? Peut-être pour donner des arguments aux abbesses quand il fallait remettre sur le droit chemin quelque jeune moniale du Moyen Âge, portée sur la bonne chère et sur l'indiscipline. Cette histoire «exemplaire» avait en effet de quoi donner à réfléchir à la plus turbulente!
Cependant, le landgrave de Thuringe partit en croisade et y mourut. Devenue veuve, Élisabeth fut chassée du château par les parents du défunt qui

l'accusaient d'être dissipatrice et prodigue. Après avoir erré, miséreuse, dans les campagnes, elle fut reçue par son oncle, l'évêque de Bamberg... qui désirait la remarier. Heurtée dans son vœu de rester veuve et abstinente, la jeune femme menaça de se couper le nez afin de ne plus susciter aucun désir chez les hommes. Elle n'en eut pas le temps : le corps de son défunt époux revint de Terre sainte et l'évêque dut la laisser partir. Élisabeth revêtit l'habit religieux, vécut comme une pauvresse, refusant même de revenir au château du roi de Hongrie. Sa vie d'humilité continua. Au service des pauvres. Elle reçut deux mille marcs en dot, en distribua une partie aux indigents et fit construire un grand hôpital à Marbourg avec le reste, consacrant toute son activité aux malades. Mais la fin approchait. L'hagiographe nous apprend qu'un doux parfum s'exhala de son corps mort tandis qu'une foule d'oiseaux inconnus vint chanter sur le toit de l'église le jour de ses obsèques...
La vie de sainte Élisabeth de Hongrie - dans son altruisme absolu - est l'une des plus incroyables qu'on ait jamais écrites. Toutefois Jacques de Voragine ne mentionne pas le Miracle des roses. Une autre légende raconte donc qu'Élisabeth était sortie du château de Marbourg (ou de la Wartburg), portant aux pauvres des vivres cachés contre son sein dans sa robe. Surprise par son époux très mécontent de la voir ainsi voler les victuailles du château, elle lui répondit qu'elle portait des roses pour s'en tresser une couronne. Quand son mari écarta ses vêtements, les victuailles s'étaient transformées en roses. Cette histoire n'est pas cohérente avec la Légende dorée qui rapporte que son mari, le landgrave de Thuringe, fermait les yeux sur toutes les (bonnes) actions de son épouse. C'est pourquoi, dans d'autres versions, l'homme qui la surprend est son beau-frère. Et l'épisode doit vraisemblablement être placé à l'époque du veuvage d'Élisabeth avant qu'elle ne soit chassée du château.
Voir aussi l'histoire de sainte Solange à l'église Saint-Pierre-le-Guillard à Bourges.
Source
: «La Légende dorée» de Jacques de Voragine. Éditions Diane de Selliers
On pourra voir une autre illustration du XIXe siècle du Miracle des roses dans un vitrail de l'église Saint-Vivien à Saintes et admirer le vitrail de l'archange Raphaël et d'Élisabeth de Hongrie à l'église Notre-Dame à Versailles.

Le Miracle des roses, fresque de Flandrin (1856-1921), partie centrale
Le Miracle des roses
La fresque de Flandrin (1856-1921), partie centrale
Vierge en gloire
Ce superbe dessin, exposé dans la nef de l'église, représente une Vierge de pitié
portant le linceul de son Fils au milieu des saints et des saintes.
À bien y regarder, on verra que le visage de la Vierge se rapproche du style des
bandes dessinées, et plus particulièrement de celui des mangas (!)


À DROITE ---»»»
L'orgue de tribune dû au facteur Abbey a été installé en 1901.
Vitrail : La Résurrection (fin du XIXe siècle)
Vitrail : La Résurrection (fin du XIXe siècle)
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Vitrail : la Déposition, partiel
Vitrail : la Déposition, partiel
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Le Christ en croix
Le Christ en croix
Autel du Saint Sacrement
Absidiole nord
Vitrail «Saint Louis et Isabelle de France»
Vitrail «Saint Louis et Isabelle de France, sœur de
saint Louis» (Claudius et Georges Lavergne, 1904)
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L'orgue de tribune dû au facteur Abbey a été installé en 1901
La nef et l'orgue de tribune vus depuis le chœur
La nef et l'orgue de tribune vus depuis le chœur.

Documentation : Site Web de la paroisse Sainte-Élisabeth de Hongrie + «La Légende dorée» de Jacques de Voragine, éditions Diane de Selliers
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