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Après la cathédrale Saint-Étienne,
Saint-Pierre-le-Guillard est la plus intéressante église
de Bourges sur un plan architectural. C'est aussi la plus ancienne
(voir l'origine du nom plus
bas). Sa construction démarre vers 1220. Le narthex et
tout le côté sud actuels sont de cette époque.
Le style de l'église est le gothique bourguignon, proche
du gothique champenois. Ce choix montre l'influence de Nevers, métropole
bourguignonne toute proche. Du XIIIe siècle, il reste aussi
une fort intéressante chapelle dédiée actuellement
à sainte Thérèse, dans le déambulatoire
(voir plus
bas). Au XVe siècle, d'importantes restaurations sont
entreprises sur le côté nord et sur la voûte
du vaisseau central (voir l'encadré sur le problème
non résolu de l'écroulement
du côté nord et du rôle probable du Grand
Incendie de 1487). La dissymétrie des élévations
nord et sud (bien visible sur la photo ci-dessous) date de cette
époque. Au XVe siècle toujours, Jacques Cur
finance une chapelle au nord du chur. À la même
époque, l'architecture de l'église s'enrichit au titre
d'un processus coutumier après la guerre de Cent Ans : les
riches bourgeois et les corporations de la ville financent la construction
de douze chapelles latérales entre les arcs-boutants. Le
style retenu est bien sûr le gothique flamboyant.
À la Révolution, l'église Saint-Pierre-le-Guillard,
désaffectée, est transformée en salpétrière.
Elle arrive cependant au Concordat de 1802 sans trop de dommages
et elle est rendue au culte. De 1826 à 1855, on assiste à
une nouvelle vague de restaurations pour consolider un ensemble
qui reste fragile (reprise de piliers, de contreforts et d'arcs-boutants).
Dans l'Entre-deux-guerres, l'état de l'église se délabre
fâcheusement. Les chapelles gothiques, bâties sans fondation,
s'affaissent, menaçant dangereusement les voûtes latérales,
et par suite celle du vaisseau central. Les eaux de pluie finissent
par s'inflitrer partout. Pis ! en 1951, le chanoine qui dessert
la messe de minuit meurt d'un sévère refroidissement.
En conséquence, l'édifice est fermé au culte.
Avec l'aide de la population, la mairie de Bourges lance un emprunt
et le bâtiment peut être sauvé de la ruine.
L'église possède quelques tableaux anciens et des
fresques des XIIIe et XVIe siècles (notamment dans la chapelle
Cujas). Enfin, une chapelle latérale, sur le côté
sud, garde quelques fragments de vitraux
Renaissance dans le tympan d'une verrière. Si vous êtes
de passage à Bourges,
ne manquez pas de compléter vos connaissances médiévales
en visitant cet édifice. Il est un peu à la cathédrale
Saint-Étienne
ce que, à Chartres, l'église Saint-Pierre
est à la cathédrale
Notre-Dame.
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Vue d'ensemble de la nef de l'église Saint-Pierre-le-Guillard.
La différence d'architecture entre le côté sud
et le côté nord saute aux yeux.
Le côté sud (à droite et le plus élaboré)
remonte, dans son entier (élévations et bas-côté),
au XIIIe siècle.
Le côté nord a été reconstruit au XVIe
siècle selon un appareillage architectural simplifié. |
La façade occidentale. |
Le côté sud remonte au XIIIe siècle.
Les chapelles latérales ont été ajoutées
entre les contreforts
au cours des XIVe et XVe siècles. |
Plan de l'église Saint-Pierre-le-Guillard.
Du XIIIe siècle au XXe siècle.
Longueur : 46,7 mètres ; Largeur : 23,2 mètres
; Hauteur : 14,5 mètres.
Cinq travées, une nef centrale et deux bas-côtés. |
À DROITE ---»»»
Narthex du XIIIe siècle.
Selon les documents affichés dans le narthex
sur l'historique de l'église, les arcades qui séparent
le narthex de la nef pourraient être du XIIe siècle. |
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Le chevet de l'église vu du nord. |
Architecture
extérieure. La partie la plus intéressante
de cette architecture est la façade occidentale
et son clocher. La façade, du XIIIe siècle,
possède trois portes, celle du milieu, avec trois
cintres, étant la plus large. Plus modestes,
les deux autres portes n'ont que deux cintres.
Le clocher est un édifice massif, quadrangulaire,
soutenu par des contreforts saillants placés
aux angles. Il a cependant pu être remanié
au XVe siècle. Autrefois, son sommet était
couronné d'une belle flèche pyramidale
que l'on voit encore dans les anciens plans de la ville.
Il est possible que cette flèche ait été
détruite lors du terrible incendie de 1487 qui
a mis à bas une partie de la ville de Bourges.
Aujourd'hui, le clocher se termine par un cône
très simple.
En 1854, le curé Rochereau se réjouit
du travail récent réalisé par la
municipalité, surtout pour la partie extérieure
: «Elle [l'église] était encaissée
dans des places d'un mètre, des terrasses de
deux mètres au-dessus de son aire, dont les terres
venaient presque battre les bases des chapelles latérales
et les arbres précipiter leurs racines sous les
murs et dans les caveaux. La ville, que la fabrique
ne saurait assez remercier, a déblayé,
en 1851, d'immenses terrains et démoli quelques
superfétations du XVIIe siècle. D'ignobles
constructions datant de 1626 étaient adossées
à la droite de la façade et formaient
d'humides sacristies au détriment de la régularité
de l'église tant à l'intérieur
qu'à l'extérieur, et surtout au détriment
d'un des piliers du clocher dont on avait complètement
bûché la base pour rendre la sacristie
plus spacieuse. Ce pilier vient d'être consolidé
; et maintenant au lieu de ces constructions à
fenêtres d'échoppe ; au lieu de rustiques
auvents, nous avons la grande porte primitive à
double cintre [en réalité triple] figurant
au plan de l'église, ainsi que celle de gauche
qui était obstruée par une tour enfermant
un escalier commencé sur une vaste échelle,
il est vrai, mais qui, par son inachèvement,
son toit plat et son prolongement avancé dans
la rue, était fort disgracieuse : ce qui donne
à la façade, percée de trois grandes
portes ouvrant sur les trois nefs, un air de sévérité
grave, de solennité même.»
Ajoutons que l'architecte (inconnu) de l'édifice
a retenu pour Saint-Pierre le système de contreforts
et d'arcs-boutants adopté pour les grandes églises.
À cette différence que ces deux éléments
n'ont à Saint-Pierre que l'aspect «soutien»,
alors qu'ils ont aussi, ailleurs, l'aspect «ornement».
D'ailleurs, le curé Rochereau n'apprécie
pas trop le côté frustre des arcs-boutants
de son église. Il précise, dans sa notice
de présentation, que la plupart des contreforts
et des arcs-boutants ont été réparés
de 1822 à 1828 sans qu'on cherche à les
embellir dans le respect du style de l'église.
Source : Notice sur l'église
Saint-Pierre-le-Guillard de Bourges
par H. Rochereau, curé de l'église, 1854.
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La Vierge et l'Enfant
Détail central d'un vitrail de la chapelle axiale
Atelier Lobin, Tours, vers 1870. |
L'église actuelle dans un rondel
Détail central d'un vitrail de la chapelle axiale
Atelier Lobin, Tours, vers 1870. |
Le
narthex est la partie la plus ancienne de
l'église Saint-Pierre-le-Guillard. Selon l'architecte
J. Barge (cité par Jean Vallery-Radot), au XIIIe
siècle, le narthex était certainement
ouvert sur la rue, ce qui lui vaudrait alors le simple
qualificatif de «porche». L'église
était fermée au niveau de la nef (portes
en bois dans l'image ci-dessous). C'est lors des grands
travaux du XVe siècle que le porche aurait été
fermé.
Le porche ne compte qu'une travée flanquée
de bas-côtés. Le tout est couvert de voûtes
d'ogives sans clé de voûte. L'image ci-dessous
montre clairement que les supports trapus, constitués
de faisceaux de colonnes et de colonnettes, reçoivent
à la fois la retombée des nervures des
voûtes et celle des arcs. Il faut reconnaître
que l'aspect de ce point de rencontre architectural
n'est pas d'une grande beauté.
Seule la travée médiane est surmontée
d'une tribune voûtée (voir remarque
plus bas) ouvrant sur la nef. Dans sa note de 1854,
le curé Rochereau ajoute qu'on peut voir dans
le narthex l'orifice d'un puits (chose commune au XIIIe
siècle) ainsi que l'ouverture d'un caveau. En
1854, il conservait les dépouilles de deux de
ses prédécesseurs.
Sources : 1) Congrès
archéologique de France, session tenue à
Bourges en 1931, article sur l'église Saint-Pierre
par Jean Vallery-Radot ; 2) Notice sur l'église
Saint-Pierre-le-Guillard de Bourges par le curé
de l'église, H. Rochereau, 1854.
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«Notre-Dame de Lourdes»
Vitrail de l'atelier Julien Fournier, dans le narthex
Années 1870 (?) |
On pourra juger, dans l'extrait
du vitrail donné à droite, de la maîtrise
des verriers de la seconde moitié du XIXe siècle.
Les progrès de la peinture sur verre autorisaient
cette perfection dans le rendu artistique.
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Suite de colonnettes avec chapiteaux à thème floral
dans le narthex.
Elles reçoivent la retombée des nervures des voûtes
et celles des arcs. |
Cul-de-lampe à thème floral
dans le narthex. |
Agneau pascal
dans une clé de voûte du narthex. |
«Notre-Dame de Lourdes», détail du vitrail. |
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«Le Miracle de la mule»
Huile sur toile par Germain Picard, peintre berruyer, seconde moitié
du XVIIe siècle. |
Le miracle
de la mule est lié à l'église
Saint-Pierre-le-Guillard, mais aussi à saint Antoine
de Padoue. La tradition rapporte que, à l'époque
où ce saint prêchait à Bourges (XIIIe
siècle), il y avait dans la ville un juif, nommé
Zacharie Guillard, qui ne cessait de blasphémer
contre le sacrement de l'Eucharistie. Et le pouvoir de persuasion
de saint Antoine butait sur son obstination. Le juif finit
par lancer cette boutade : si sa mule s'agenouillait devant
l'Eucharistie, alors il croirait que Dieu y était renfermé
! Le prédicateur le prit au mot. On fit jeûner
l'animal pendant trois jours, puis on lui présenta
un appétissant picotin d'avoine d'un côté,
et le Saint Sacrement de l'autre. Délaissant le premier,
la mule s'agenouilla devant l'objet sacré. À
la vue de ce miracle, le juif ne put faire autrement que de
se convertir. En reconnaissance pour la grâce reçue,
il fit bâtir l'église appelée aujourd'hui
Saint-Pierre-le-Guillard, tout près du lieu où
le prodige s'était opéré.
Dans sa notice de 1854, l'abbé Rochereau relate que
l'église existait déjà sous ce nom avant
la prédication de saint Antoine. Le saint est né
en 1195, a pris l'habit franciscain en 1221, et s'est éteint
en 1231. Or, déjà en 1164, le pape Alexandre
III inclut la paroisse de Saint-Pierre dans les possessions
du monastère Saint-Hyppolite à Bourges. De plus,
il existe un acte, daté de 1190, relatif à l'abbaye
de Noirlac, concernant un certain Geoffroy du Mont, chapelain
de Saint-Pierre le Jaliart. Mieux encore, en 1190 toujours,
«le chapitre de Bourges consacre à l'anniversaire
de Pierre de La Châtre un cens dans la paroisse de Saint-Pierre
du Jaillard (...) à gauche de la rue qui conduit aux
arènes» [Rochereau]. Et l'abbé Rochereau
conclut : «on ne peut guère douter que le surnom
de Jaliart, de Jaillard que l'église
portait dans l'origine, ne soit devenu le Guillard d'aujourd'hui.»
Pour terminer, ajoutons que, comme notre historien abbé
croit dur comme fer à cette histoire de mule agenouillée,
il émet l'idée que le juif, en ---»»»
|
|
---»»» reconnaissance
de la grâce reçue par le biais du miracle, aurait
fait reconstruire l'église. Il va même plus loin
et pose la question : pourquoi ne pas envisager que, s'appelant
jusque-là Zacharie tout court, il aurait reçu
de la voix publique, le surnom de l'église elle-même?
Dans son article sur l'église pour le Congrès
archéologique de France tenu à Bourges en
1931, Jean Vallery-Radot écrit que la bulle d'Alexandre
III, datée de 1164, et dont nous avons parlé
plus haut, «est certainement antérieure à
l'édifice
|
actuel, dont le début de
la construction peut se placer aux environs de 1220, date
qui serait celle de la consécration (...)» Il
y avait donc un édifice antérieur, du même
nom. Alors, le juif Zacharie aurait fait reconstruire
l'église?... Nous laissons le lecteur se faire son
opinion.
Sources : 1) Notice sur l'église
Saint-Pierre-le-Guillard de Bourges par le curé
de l'église, H. Rochereau, 1854 ; 2) Congrès
archéologique de France, session tenue à
Bourges en 1931, article sur l'église Saint-Pierre
par Jean Vallery-Radot.
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LA NEF ET SON
ARCHITECTURE |
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L'élévation sud remonte au deuxième quart du
XIIIe siècle.
Elle est typique du style gothique utilisé à l'époque
en Bourgogne et en Champagne, trahissant par-là des influences
étrangères certaines arrivées jusqu'en Berry.
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L'élévation nord, assez simple, remonte au XVe ou au
XVIe siècle.
Elle est marquée par de nombreuses irrégularités
dans la disposition des colonnettes et des baies. |
Architecture
interne. Le côté sud, non affecté
par l'écroulement,
remonte au XIIIe siècle. Son élévation
est à deux étages, nettement séparés
par un bandeau mouluré qui prend le pas sur toutes
les colonnettes qu'il rencontre. Les grandes arcades sont
en arc brisé (photo ci-dessus). Leur intrados n'est
qu'un simple bandeau plat dégagé par des boudins.
L'ensemble retombe sur des piles monocylindriques... que l'on
a du mal à se représenter car elles sont flanquées
de quatre colonnes, reprises en sous-uvre au XIXe siècle.
Ces piles sont les piles fortes recevant les retombées
de la voûte sexpartite. Il n'y a pas de piles faibles.
À la place, ne se trouve qu'une colonnette en délit
qui se termine par une console décorée d'un
masque.
Entre les piles fortes, les baies vont par deux. Elles sont
percées de profonds arcs couverts d'une voûte
en berceau brisé. Le point intéressant est le
passage de service, sorte d'étroit triforium ménagé
à hauteur du bandeau qui coupe l'élévation
dans le sens de la hauteur. Ce système d'ouverture
des baies et de coursière est typique du style utilisé
à l'époque gothique en Bourgogne et en Champagne,
voire aussi en Normandie, mais pas en Berry. L'architecture
de Saint-Pierre-le-Guillard est donc pénétrée
de traditions étrangères. Il ne faut pas en
chercher l'explication bien loin : Nevers et le style bourguignon
de sa cathédrale sont tout proches.
Le côté nord a été reconstruit
après son écroulement.
Les architectes ont opté pour un schéma plus
simple (photo ci-contre) : suppression du passage de service
et mise en place de supports puissants pour recevoir un mur
nu percé de fenêtres. Les grandes arcades brisées
sont sobres. Les piles fortes (renforcement des anciennes
piles) sont de vrais pans de mur. Lors de la restauration,
on a pu réutiliser les anciens supports de voûte
du XIIIe siècle. Ils sont souvent décalés
par rapport à leur vis-à-vis au sud. Cet effet
est très visible dans la photo ci-contre : le Christ
en croix est au centre du pan de mur, mais pas la colonnette
terminée par une console. Idem pour la retombée
des doubleaux intermédiaires : les consoles qui les
terminent ne sont pas situées au-dessus de la clé
des grandes arcades. Il en va de même des baies nord
qui ne sont pas exactement dans l'axe des travées.
On a ainsi la trace des hésitations et des repentirs
des restaurateurs du XVIe siècle.
Sources : Congrès archéologique
de France, session tenue
à Bourges en 1931, article sur l'église Saint-Pierre
par Jean Vallery-Radot.
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Suite des baies du côté sud (XIIIe siècle) et
de l'architecture des colonnettes à la retombée des
voûtes.
On remarquera l'étroit passage de service, sorte de triforium,
au-dessus du bandeau mouluré qui sépare l'élévation
en deux parties.
Console à l'une des
retombées de voûte dans la nef ---»»» |
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Console qui termine la colonnette
recevant la tombée du doubleau
intermédiaire de la voûte sexpartite.
dans l'élévation sud. |
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L'écroulement
du côté nord et sa reconstruction.
L'édifice actuel, dont la construction remonte aux
environs de 1220, a dû être assez rapidement bâti
si l'on en juge par son style typique du deuxième quart
du XIIIe siècle. Les chapelles latérales datent
de la fin du XIVe et du XVe siècle. Toute la partie
méridionale nous est parvenue presque intacte depuis
le XIIIe siècle (élévation et bas-côté).
Elle est donnée dans la photo plus
haut. En revanche, la partie nord (photo ci-dessus) est
une reconstruction partielle de la fin du XVe et du début
du XVIe.
Pourquoi cette reconstruction? Sur ce point, les sources divergent.
Dans sa notice rédigée en 1854, le curé,
H. Rochereau, parle de l'incendie de 1487 «qui réduisit
alors en cendres la moitié de la ville. Cet incendie,
ajoute-t-il, renversa la partie septentrionale de l'église
et «il a fallu soutenir en sous-uvre les arcades
de la moitié méridionale que le sinistre avait
grandement ébranlé.» Mais, dans son étude
pour l'église Saint-Pierre rédigée en
1931 pour la session du Congrès archéologique
de France, Jean Vallery-Radot ne fait nullement intervenir
l'incendie. Il écrit : «L'écroulement
des voûtes du vaisseau central et du bas-côté
nord, survenu à une époque que l'on ignore,
était dû vraisemblablement à une mauvaise
répartition des charges sur le rein des voûtes
des collatéraux (...).» Et notre historien de
citer un confrère, J. Barge, auteur d'une étude
sur Saint-Pierre, réalisée à l'issue
du Congrès : «Les arcs-boutants, mal placés,
n'ont pu remplir leur rôle de contrebutement et un renversement
général après rupture des voûtes
du bas-côté nord a entraîné la ruine
des voûtes hautes, du mur gouttereau nord et des voûtes
du bas-côté nord.» L'explication est donc
complètement différente. Mais, dans ce dernier
cas, on ne comprend pas pourquoi les arcs-boutants au nord
auraient été mal placés, et pas ceux
au sud. Il n'y avait donc pas de symétrie ?
Quoi qu'il en soit de l'origine de cet écroulement,
la reconstruction fut opérée en deux phases
(remarque faite par madame la Marquise de Maillé lors
du Congrès). Dans un premier temps : élévation
nord, bas-côté nord et sa voûte en pierre,
ainsi qu'une voûte en bois couvrant le vaisseau central.
Puis, au début du XVIe siècle, on bâtit
une voûte en pierre au-dessus de la nef centrale et
du chur, ce qui a pour effet de masquer la charpente
et de modifier la disposition des baies hautes du côté
nord de la nef.
Reprenons l'article de Jean Vallery-Radot. L'historien écrit
que l'on ignore l'époque de l'écroulement du
côté nord et il ajoute que la seconde phase de
la restauration (voûte en pierre au-dessus du vaisseau
central) date du début du XVIe siècle. On
|
sait que lorsqu'une catastrophe
frappait un édifice cultuel important, fragilisant
gravement l'ensemble et rendant le service du culte impossible,
les têtes couronnées, évidemment sollicitées,
avaient l'habitude d'ouvrir leur porte-monnaie : il fallait
lancer les travaux de restauration le plus vite possible.
Le chapitre de l'église n'avait pas le temps de se
livrer à des quêtes ou d'attendre d'éventuels
legs lors de décès. Si l'on compte bien, cela
donne une première phase de la reconstruction située
à la fin du XVe et au tout début du XVIe, de
façon à coller à la seconde phase, située
au début du XVIe siècle. Dans ce cas-là,
pourquoi ne pas retenir l'hypothèse de l'incendie de
1487 pour expliquer l'écroulement du côté
nord et de la voûte? De toute évidence, il se
trouvait des maisons et des échoppes en bois accolées
aux côtés nord et sud de l'église, aptes
à propager le feu.
Les documents sur l'historique de l'église, affichés
dans le narthex, donnent une version différente. On
lit en effet : «Au début du XVe siècle,
la voûte de pierre, en arcs doubleaux [on comprend donc
que la voûte est en berceau et non ogivale], qui n'était
pas soutenue par des arcs-boutants, s'écroula, entraînant
dans sa chute le haut du mur nord de la grande nef et la voûte
du collatéral nord.» Cette version est tout à
fait surprenante par ses incohérences. Au XIIIe siècle,
la voûte d'ogives était bien maîtrisée.
Pourquoi faire une voûte en berceau ? Le texte indique
que la voûte était en pierre. Y a-t-il erreur
et la voûte était-elle en bois? Généralement,
on se contentait d'une voûte en bois quand les moyens
de financement manquaient. Et, dans ce cas-là, les
arcs-boutants étaient inutiles car le poids de la charpente
était bien moindre que celui de la pierre. Le seul
risque était l'incendie, pas l'écroulement de
la voûte. D'autre part, comment peut-on avoir l'idée
saugrenue de faire une voûte en pierre sans arcs-boutants
quand on opte pour le style gothique? La faible épaisseur
des murs (par rapport à celle du style roman) et l'absence
de contreforts seraient totalement suicidaire pour la construction...
Une autre source rapporte aussi que la voûte de la nef,
au XIIIe siècle, était en bois et que c'est
elle qui a été consumée lors de l'incendie
de 1487... Bref, le lecteur aura compris que les historiens
butent sur un mystère : on ne sait pas exactement quand
et pourquoi le côté nord de l'église Saint-Pierre
s'est écroulé...
Sources : 1) Congrès archéologique
de France, session tenue à Bourges en 1931, article
sur l'église Saint-Pierre par Jean Vallery-Radot ;
2) Notice sur l'église Saint-Pierre-le-Guillard
de Bourges par le curé de l'église, H. Rochereau,
1854 ; 3) notes sur l'histoire de l'église affichées
dans le narthex.
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«Triforium» et colonnettes dans l'élévation
sud,
XIIIe siècle. |
Statue de saint Pierre
adossée à la tribune. |
Statue de saint Paul
adossée à la tribune. |
Chapelle Saint-Pierre et ses fragments de verrière du XVIe siècle |
Un ange
Tympan du vitrail de la chapelle Saint-Pierre, XVIe siècle.
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Les
vitraux XIXe viennent de l'atelier Lobin,
de l'atelier Fournier (tous deux à Tours)
et de l'atelier Charles Jurie. Ils sont des années
1870. On peut les voir dans les différentes chapelles.
Le Corpus Vitrearum signale qu'une verrière,
exécutée vers 1850 par Thévenot
et dédiée à sainte Jeanne de Valois,
a disparu.
Pour ce qui est des vitraux anciens, le Corpus
signale aussi que, au XIXe siècle, on pouvait
voir une «Pietà du XVe siècle»
et deux rondels montrant une Crucifixion et une Vierge
de Pitié. Ces vitraux ne sont plus dans l'église.
Des vitraux du XVIe siècle, il ne reste que
le tympan de la verrière de la chapelle Saint-Pierre,
dont de larges extraits sont donnés ici. À
son sommet, saint Pierre donne le baptême. Dans
les ajours, des disciples et des anges l'accompagnent.
On y décèle de nombreuses pièces
restaurées au XIXe et au XXe siècle.
Selon la notice sur l'église disponible dans
le narthex, les autres vitraux Renaissance ont dû
être détruits pendant les guerre de Religion.
Cependant, le curé Rochereau, dans sa notice
écrite en 1854, parle «des anciens vitraux
dont le vandalisme révolutionnaire a dépouillé
l'église tout entière.»
Sources : 1) Corpus Vitrearum,
Les vitraux du Centre et des pays de la Loire, Éditions
du CNRS ; 2) Notice sur l'église Saint-Pierre-le-Guillard
de Bourges par le curé de l'église,
H. Rochereau, 1854.
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Chapiteau avec armoiries dans l'élévation nord. |
Chapiteau avec deux anges tenant un écusson (élévation
nord). |
La tribune s'ouvre sur la nef par un grand arc brisé. |
La voûte, maladroitement construite, au-dessus de
l'orgue de tribune. |
La
voûte au-dessus de l'orgue. La
tribune s'ouvre sur la nef par un grand arc brisé
(photo ci-contre). Ses multiples voussures retombent
sur des supports engagés, couronnés
de chapiteaux à crochets. Jean Vallery-Radot
poursuit : «La voûte sexpartite, qui
couvre cette tribune, est une réfection
assez maladroite, paraissant dater de la fin du
XVe siècle (...). L'arc intermédiaire
est lancé si gauchement qu'il ne traverse
pas la clef» On le voit bien dans la photo
ci-dessus.
Source : Congrès
archéologique de France,
session tenue à Bourges en 1931, article
sur l'église Saint-Pierre par Jean Vallery-Radot.
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LES FRAGMENTS
DE VITRAUX DU XVIe SIÈCLE DANS LA CHAPELLE SAINT-PIERRE |
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Le tympan du vitrail de la chapelle Saint-Pierre abrite les
seuls fragments des vitraux du XVIe siècle de l'église. |
Les disciples de Pierre assistent au baptême.
Tympan du vitrail de la chapelle Saint-Pierre, XVIe s. |
Saint Pierre baptisant.
Tympan du vitrail de la chapelle Saint-Pierre, XVIe siècle. |
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Les disciples de Pierre assistent au baptême. La tête
«trop parfaite» au centre est évidemment
une recréation du XIXe siècle.
Tympan du vitrail de la chapelle Saint-Pierre, XVIe siècle.
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Le bas-côté sud de la nef remonte au XIIIe siècle. |
Saint François Xavier, détail
Vitrail de l'atelier Lobin, Tours, années 1870. |
Bas-relief de la Nativité, XVIe siècle, dans une
chapelle latérale.
Le donateur, agenouillé à gauche, est assisté
par l'apôtre Pierre.
Sa femme (?), agenouillée à droite, est assistée
par l'apôtre Paul. |
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Bas-relief d'un ange tenant un phylactère |
Tableau de saint Fulgent, XVIIIe siècle. |
Saint François d'Assise et la Vierge
Fresque de la fin du XIIIe siècle. |
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Statue d'un roi en robe à col d'hermine. |
Fresque de sainte Claire
Fin du XIIIe siècle. |
Christ en croix dans la nef
Époque non précisée. |
Statue de sainte Solange, patronne du Berry
par Jules Dumoutet, sculpteur berruyer,
auteur du maître-autel en 1854. |
Clé de voûte dans un bas-côté. |
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Le bas-côté nord avec la première chapelle.
Toute cette partie de l'église a été reconstruite
à la fin du XVe et au début du XVIe siècle. |
La reconstruction du côté nord au XVIe siècle
a laissé sa signature
sous la forme de cette porte Renaissance desservant la sacristie. |
«La Résurrection», tableau du premier
quart du XVIIe siècle
avec le donateur Pierre Fradet au premier plan. |
La voûte sexpartite du vaisseau central, XVIe siècle. |
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Vitrail de sainte Solange, vers 1870.
Atelier Charles Jurie enTouraine. |
Statue de sainte Solange, patronne du Berry
par Jules Dumoutet, détail. |
La
vie de sainte Solange. Solange, native
du Berry, est morte jeune et martyre. La brièveté
de sa vie en a fait un champ propice à
l'invention des hagiographes et à l'imagination
des éducateurs qui voulaient uvrer
à l'édification des jeunes filles.
Comme sainte
Élisabeth de Hongrie, Solange est une
jeune fille parée de toutes les grâces
et de toutes les vertus. On ne sait pas trop le
siècle où elle est née. Certains
récits annoncent le IXe siècle,
d'autres se contentent d'un vague «après
l'an 400».
Solange est donc une bergère du Berry,
née au lieu-dit Villemont, à trois
lieues de Bourges. Elle est bien sûr d'une
rare beauté. Beauté du visage (ce
qui va causer sa perte) et beauté morale.
Ses parents, chrétiens fervents, l'élèvent
dans la vertu, «lui imprimant dans l'esprit
une haine mortelle du péché et de
tout ce qui déplaît à Dieu»,
lit-on sous la plume d'un hagiographe anonyme
du XVIIIe siècle ou du début du
XIXe. Bien sûr, elle donne toute sa personne
à Jésus-Christ et veut rester vierge.
Elle prend l'habitude de mener son troupeau au
champ dit «de sainte Solange», mais
ne prend guère soin de ses bêtes,
passant son temps «en prières et
en entretien avec Dieu». Jésus-Christ
la récompense de plusieurs dons : elle
chasse le diable des corps possédés,
guérit les malades, détourne les
orages et apaise les tempêtes. «De
plus on a vu souvent une étoile marcher
devant elle jour et nuit, comme si celle qui était
toute céleste en sa conversation, devait
avoir en terre devant ses yeux une image du Ciel».
L'imagination des hagiographes est sans limite...
Attiré par sa beauté, le «fils
du Prince du pays», au cours d'une partie
de chasse, la trouve en prières. Il descend
de cheval, lui prodigue toute l'affection qu'il
peut et lui apprend qu'il la veut pour épouse,
lui faisant miroiter les richesses qui l'attendent.
Évidemment, c'est un refus sec : Solange
s'est consacrée à Dieu et a pris
Jésus-Christ pour époux. Le jeune
homme s'impatiente. Il veut user de violence,
ce qui fait fuir la jeune fille. Il la rattrape
et la met sur son cheval. Mais, à six cents
pas du lieu de leur rencontre, elle parvient à
se dégager de ses mains et se jette à
bas en passant un petit ruisseau. Alors, ce fils
de Prince ---»»
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change son amour en haine, tire son épée
et lui tranche la tête. L'hagiographie nous apprend
que, bien que la tête fût séparée
du corps, ses lèvres prononcèrent trois
fois le saint nom de Jésus. Puis la sainte prit
sa tête entre ses mains et la porta à l'église
de Saint-Martin-du-Cros où son corps fut inhumé.
S'ensuivent les miracles traditionnels sur son tombeau
: les aveugles voient, les sourds entendent, les boiteux
marchent, les malades sont guéris. «On
y a ouï les concerts mélodieux des anges»,
ajoute notre hagiographe anonyme. L'église Saint-Martin
fut rebaptisée Sainte-Solange, de même
que tout le bourg.
Le vitrail de sainte Solange, réalisé
par Charles Jurie (1840-1919), illustre deux épisodes
tragiques de la vie de la sainte : 1) le fils du Prince
l'aperçoit alors qu'elle est en prières
; 2) le fils du Prince, furieux de ses refus, se prépare
à la décapiter avec son épée.
Source : La Vie de sainte Solange,
patronne du Berry,
texte anonyme du XVIIIe ou du début du XIXe siècle
sur Gallica.bnf.fr.
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Le «fils du Prince du pays» découvre sainte Solange
en prières.
Vitrail de Charles Jurie, années 1870. |
Le «fils du Prince du pays», éconduit, s'apprête
à frapper sainte Solange.
Vitrail de Charles Jurie, années 1870. |
«La Cène», auteur inconnu
Tableau du premier quart du XVIIe siècle. |
Statue de saint Pierre
Époque inconnue. |
Un prophète dans une console
Chapelle nord Saint-Augustin. |
Bas-relief (très mutilé) illustrant le Massacre des
Innocents.
Époque Renaissance. |
«La Mort de saint Joseph»
Atelier Lobin, Tours, années 1870. |
LA CHAPELLE LATÉRALE
NORD CUJAS (fin XVe ou début XVIe siècle) ET SES
FRESQUES |
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La
chapelle Cujas. Avec son pendant, la chapelle
Saint-Pierre-Saint-Paul, la chapelle Cujas esquisse
la forme d'un vague transept.
Construite au XVe siècle (une époque où
les riches bourgeois et les corporations de la ville
mettent un point d'honneur à financer leur chapelle
personnelle), l'intérêt de la chapelle
Cujas est avant tout artistique. Hormis les trois prophètes
et le roi David dans les consoles à la retombée
des arêtes de la voûte, on y voit deux très
belles peintures murales dont la polychromie n'a pas
entièrement disparu.
La première est une Mise
au tombeau de la fin du XVe ou du début du
XVIe siècle. Cette scène, fréquente
en sculpture, est rare en peinture. On y retrouve les
personnages traditionnels de la Mise au tombeau.
La seconde, datée de la fin du XVIe siècle,
orne la voûte de la chapelle (photo ci-contre).
Chaque voûtain reçoit, sur un fond ocre,
l'ange ou un animal du Tétramorphe, associé
à un phylactère portant le nom de l'évangéliste.
Le nom est écrit en français et en caractères
gothiques. Voir plus bas, en gros plan, le taureau
de Luc.
Source : Document affiché
dans l'église.
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Vue d'ensemble des peintures murales (XVIe siècle)
de la chapelle Cujas. |
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Peinture murale d'une Mise au tombeau, fin XVe ou début XVIe
siècle (chapelle Cujas) |
Le taureau de Luc dans le Tétramorphe
peint sur la voûte de la chapelle Cujas. |
CLÉS DE
VOÛTE DANS LE VAISSEAU CENTRAL |
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TROIS CLÉS DE VOÛTE avec armoiries
dans le vaisseau central (XVIe siècle). |
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Clé de voûte à l'entrée du chur
(XVIe siècle). |
Clé de voûte dans le chur (XVIe siècle). |
Statue de sainte Radegonde.
XVIe siècle. |
La voûte du chur
Début du XVIe siècle.
Le Martyre de
saint Sébastien ---»»» |
Statue de sainte
Claire ---»»»--»»»
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Vitrail de saint Augustin
Atelier Lobin, Tours, années 1870. |
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LE CHUR
DE L'ÉGLISE SAINT-PIERRE-LE-GUILLARD |
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Le chur du XIIIe siècle possède une arcature très
fermée
qui retombe sur des piles monocylindriques.
Le passage de service, présent dans toute l'élévation
sud,
se poursuit dans l'abside. |
Le chur est embelli d'un maître-autel créé
par le sculpteur berruyer Jules Dumoutet en 1854. |
Architecture
du chur. L'ensemble du chur remonte
au XIIIe siècle. On voit parfaitement la continuation,
depuis l'élévation sud, du passage de service
au second niveau de l'abside. Le point le plus frappant, ce
sont les arcades «de tracé aigu et d'ouverture
étroite» [Vallery-Radot] du chevet à cinq
pans. Les belles piles monocylindriques, que l'on voyait autrefois
dans la nef, sont ici bien présentes. Les arcades retombent
sur ces piles «appareillées en tambours et couronnées
de chapiteaux à crochet d'un beau style» [Vallery-Radot].
Les tailloirs sont savamment découpés selon
la retombée des colonnettes. Ils surplombent des chapiteaux
enrichis, côté sanctuaire, de têtes d'homme
ou de femme qui émergent, pour certaines d'entre elles,
des feuillages de la corbeille (voir les deux photos ci-dessous).
Dans sa notice de 1854, le curé de l'époque,
H. Rochereau, se plaint amèrement de la présence
d'un horrible retable de plâtre, installé au
fond du chur et qui cache la vue sur les chapelles rayonnantes.
Ce retable, écrit-il, serait mieux à sa place
dans les jardins de Versailles
ou de Saint-Cloud.
Le curé nous indique néanmoins que la démolition
en a été signée à la mairie et
que tout le monde attend le financement. On notera la présence
d'un beau maître-autel de 1854, orné de bas-reliefs
à son soubassement.
Sources : 1) Congrès archéologique
de France, session tenue à Bourges en 1931, article
sur l'église Saint-Pierre par Jean Vallery-Radot ;
2) Notice sur l'église Saint-Pierre-le-Guillard
de Bourges par le curé de l'église, H. Rochereau,
1854.
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Détail du soubassement du maître-autel
Bas-relief représentant la crucifixion de saint Pierre
par le sculpteur Jules Dumontet, 1854. |
Cuve d'une ancienne chaire à prêcher du XIXe siècle
avec bas-reliefs illustrant la prédication de Jésus. |
Tête d'homme sous un tailloir du chur. |
Tête d'homme au sein d'un feuillage dans un tailloir. |
LE DÉAMBULATOIRE
ET LES CHAPELLES RAYONNANTES |
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Architecture
des chapelles. Le visiteur peut être un peu
déçu par les chapelles rayonnantes. Avec leur
aspect similaire, à cinq pans et trois baies vitrées,
elles semblent sorties tout droit du XIXe siècle. En
fait, trois chapelles suscitent un réel intérêt.
D'abord la première
chapelle sud, dédiée à sainte Thérèse
de l'Enfant-Jésus. Elle date du XIIIe siècle
et présente une disposition d'origine champenoise,
assez rare dans une chapelle rayonnante. Jean Vallery-Radot
explique pourquoi : «Elle communique, en effet, avec
le déambulatoire, non par une grande arcade selon la
règle habituelle, mais par deux petites arcades retombant
sur une pile intermédiaire. Cette pile minuscule, d'ailleurs
restituée, formée d'un massif cylindrique cantonné
de quatre colonnettes, reçoit en outre la retombée
des six nervures de la chapelle qui convergent vers elle,
et aussi la retombée d'une cinquième nervure
de la travée du déambulatoire.» On donne
en gros plan le réseau
des nervures de cette chapelle.
Le pendant de cette chapelle, au nord, est la chapelle
Saint-Paul. Son architecture est identique, mais elle
a été refaite au XIXe siècle.
Au nord toujours, se trouve la chapelle Notre-Dame de Fatima,
construite vers 1450 sur la cassette de Jacques Cur.
Elle possède une corniche ornée de feuilles
de chou frisées et une clé de voûte portant
les armoiries
de Jacques
Cur.
Source : Congrès archéologique
de France, session tenue
à Bourges en 1931, article sur l'église Saint-Pierre
par Jean Vallery-Radot.
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Le déambulatoire nord et le chur.
Au XIIIe siècle, toute la nef était scandée de
piliers monocylindriques, comme ceux qui entourent le sanctuaire ci-dessus. |
Chapelle rayonnante Saint-Antoine de Padoue,
Antoine de Padoue a été prédicateur à Bourges
de 1225 à 1230. |
Le déambulatoire remonte au XIIIe siècle. |
Chapelle axiale dédiée à Notre-Dame la Blanche. |
Le déambulatoire sud.
Au 1er plan, à gauche, la chapelle axiale dédiée
à Notre-Dame-la-Blanche
Au fond, la chapelle Saint-Antoine de Padoue, XIXe siècle. |
Chapelle rayonnante Sainte-Thérèse de l'Enfant Jésus,
XIIIe siècle.
Sa voûte à six nervures est de style champenois.
C'est la plus intéressante de toutes les chapelles rayonnantes. |
Clé de voûte avec armoiries de Jacques Cur dans
la
chapelle rayonnante Notre-Dame de Fatima, XVe siècle. |
Chemin de croix : Jésus devant Caïphe. |
Chapelle rayonnante Saint-Paul, patron des vignerons
(refaite au XIXe siècle). |
L'orgue de tribune est de 1872, remanié en 1889 et au
XXe siècle. |
L'orgue
de tribune. Dans sa notice de 1854, le curé
de l'église écrit que la tribune «est veuve de son grand
buffet d'orgues d'autrefois que l'on dit être aujourd'hui,
par on ne sait quel événement, dans la remarquable église
de la Charité-sur-Loire.»
Et il lance cette plainte : «Quand aurons-nous donc
à Saint-Pierre un orgue digne du monument?» Le grand
orgue de la Charité ne vient nullement de l'église
Saint-Pierre puisqu'il a été créé
en 1886. L'orgue que l'on voit sur le buffet ci-dessus
a été créé par un jeune
facteur berruyer de 22 ans en 1872, Jules Bruneau.
Il a été remaniée en 1889, 1923,
et à cinq reprises depuis 1985.
Sources : 1) Documents affichés
dans l'église ; 2) Notice sur l'église
Saint-Pierre-le-Guillard de Bourges par le curé
de l'église, H. Rochereau, 1854.
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La somptueuse voûte de la chapelle rayonnante Sainte-Thérèse
de l'Enfant Jésus.
Son réseau de nervures, de style champenois, est entièrement
du XIIIe siècle. |
La nef vue depuis le chur. |
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Documentation : Congrès archéologique
de France, session tenue à Bourges en 1931, article sur l'église
Saint-Pierre par Jean Vallery-Radot
+ «Notice sur l'église Saint-Pierre-le-Guillard de Bourges»
par le curé de l'église, H. Rochereau, 1854
+ Dictionnaire des églises de France, éditions Robert
Laffont, 1967
+ Note disponible dans l'église Saint-Pierre-le-Guillard
+ Corpus Vitrearum, Les vitraux du Centre et des Pays de la Loire,
Éditions du CNRS, 1981. |
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