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L'église Saint-Laurent actuelle
est une reconstruction étalée sur deux époques.
À son emplacement, une première église fut
bâtie en style gothique en 1235 et consacrée à
saint Laurent-le-Martyr. On ne sait rien de ce premier édifice,
sinon qu'il s'élevait dans la ville neuve, sur la rive gauche
de la Moselle. Entre 1490 et 1545, toute la partie est fut reconstruite
dans le style du gothique flamboyant : chur, transept et première
travée de la nef (voir plan).
En 1572, le destin de cette petite ville, créée par
les comtes de Bar au XIIIe siècle, bascula : à la
demande du duc Charles de Lorraine et de son cousin, l'archevêque
de Reims, le pape Grégoire XIII y créa une université,
confiée aux Jésuites.
Le renom de cette université s'étala bientôt
dans l'Europe entière. Au XVIIe siècle, elle compta
jusqu'à deux mille étudiants. L'église Saint-Laurent
en profita : c'était le lieu de culte des facultés
séculières de Droit et de Médecine. Fondations
et confréries s'y accumulèrent et la paroisse Saint-Laurent,
rattachée au diocèse de Toul, devint rapidement la
plus importante de la ville. Pont-à-Mousson, située
à la limite des terres d'Empire, peut être regardée
comme un bastion de la Contre-Réforme : elle comptait quatorze
couvents disséminés dans quatre paroisses.
En 1749, Jean-Nicolas Jenneson, architecte de l'église Saint-Sébastien
à Nancy,
se vit chargé de rebâtir la partie centrale de la façade
et le clocher.
En 1766, la Lorraine est rattachée à la France. L'Université
est transférée à Nancy
sur ordonnance de Louis XV. Pour Pont-à-Mousson, ce fut la
fin d'une époque brillante. La Révolution asséna
le second coup : les quatorze couvents disparurent ; les paroisses
furent regroupées en deux. Ne restèrent que Saint-Laurent
(rive gauche et diocèse de Toul) et Saint-Martin
(rive droite et diocèse de Metz). Saint-Laurent fut transformée
en temple de la Raison. En 1801, elle fut rendue au culte catholique.
À la fin du XIXe siècle, on entreprit la remise à
niveau des quatre premières travées qui remontaient
au XIIIe siècle : tout fut rebâti dans le style du
chur et du transept qui dataient du XVIe. L'église
y gagna une unité de style. À noter que chur
et transept possèdent de belles clés
de voûte de la Renaissance. Les côtés de
la façade et le lanternon
de la tour sont également du XIXe siècle.
Saint-Laurent possédait une intéressante collection
de vitraux créée en 1923 par l'atelier Jacques Grüber.
Elle a été en très grande partie détruite
par les bombardements de septembre 1944. Il ne reste dans l'église
que trois vitraux historiés : deux de Grüber
et un troisième de l'atelier Benoit
Frères de Nancy.
La majeure partie du mobilier de Saint-Laurent provient d'églises
et de monastères disparus à la Révolution.
On notera deux belles uvres d'art : un Portement
de croix du XVIe siècle et une piéta
du XVe. Son autre uvre majeure, un retable de la Passion du
XVe, était en restauration quand les photos de cette page
ont été prises.
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Vue d'ensemble de la nef et du chur de l'église Saint-Laurent. |
La partie centrale de la façade, de style baroque, est
due à Jean-Nicolas Jennesson (XVIIIe siècle).
Les parties latérales sont des aménagements baroques
ajoutés au XIXe siècle. |
L'abside et le côté sud
L'abside et la travée du chur datent du XVIe siècle
(voir plan).
La tour et son lanternon du XIX siècle. ---»»» |
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La porte centrale est ornée de l'inscription latine tirée
du Lévithique :
«Pavete Ad Sanctuarium Meum» (Vous révérerez
mon sanctuaire.) |
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La porte sud de la façade. Son ornementation
baroque a été ajoutée au XIXe siècle. |
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Le lanternon de la tour et ses ornements baroques datent du XIXe siècle.
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Le lanternon
avec la statue de saint Vincent de Paul. |
Le lanternon
comprend quatre statues. Ce sont les «saints de
Pont-à-Mousson» : Laurent, Guérin,
Vincent-de-Paul et Pierre Fourier. uvres de Bussière,
sculpteur lorrain de la fin du XIXe siècle.
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LA NEF ET SON
ARCHITECTURE |
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Élévations nord de la nef avec vue sur la double-chapelle
nord.
Comme souvent en Lorraine, la retombée des ogives de la voûte
se fait en pénétration dans les piles.
Il n'y a aucun chapiteau dans l'église Saint-Laurent. |
«Sainte Monique et saint Augustin à Ostie»
Vitrail de l'atelier Benoit Frères à Nancy. |
Plan de l'église. |
L'un des deux bénitiers en pierre datés de 1750. |
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Architecture
interne. Saint-Laurent est un édifice
assez simple : une nef à quatre travées,
deux bas-côtés, un transept non saillant
et un chur de deux travées. Ce chur
se termine par une abside centrale, épaulée
de deux absidioles. On note enfin la présence
de deux chapelles
latérales dans le bas-côté nord.
L'élévation de l'église n'a qu'un
niveau. Il n'y a pas de fenêtres hautes. Cependant
la plupart des vitraux historiés ayant disparu
en 1944, elle dispose, grâce au verre cathédrale,
d'une excellente luminosité. Saint-Laurent se
rapproche des églises-halles : la voûte
de la nef y est juste un peu plus élevée
que celles des bas-côtés. On retrouve cette
structure d'église-halle dans une église
lorraine, celle de Saint-Gorgon
à Varangéville, au sud de Nancy.
La nef dégage un bel effet d'élancement
grâce aux nervures des voûtes qui retombent
en pénétration directe dans les piles
cylindriques. Il n'y a aucun chapiteau. Les voûtes
de la nef méritent quelque attention : elles
sont en étoile et se succèdent jusqu'au
transept (photo ci-dessous). Là, au-dessus des
bas-côtés, les voûtes sont enrichies
d'une belle nervure en cercle (voir plus
bas). En revanche, les nervures des bas-côtés
sont simples.
Enfin, le chur et le transept sont ornés
de belles clés de voûte dont une importante
sélection est donnée plus
bas.
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La voûte de la nef vue depuis la tribune d'orgue. |
Saint Augustin ?
Tableau anonyme du XVIIIe siècle ? |
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Tableau anonyme : «Le Miracle de saint Nicolas»
XVIIIe siècle ? |
Le bas-côté sud débouche sur
la chapelle absidiale de la Vierge.
On remarquera la simplicité des nervures qui couvrent
le bas-côté. |
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«««--- Chemin
de croix, station I : Jésus est condamné.
Le Chemin de croix est composé de simples croix
de bois ornées
d'une scène de la Passion en cuivre repoussé.
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La voûte de la nef et du bas-côté sud. |
Chapelle absidiale sud de la Vierge.
Il faut jeter un il aux beaux dessins des voûtes. |
Chapelle latérale nord dite de Notre-Dame de Pitié.
Elle reçoit l'un des trois vitraux historiés
de l'église. |
Chapelle latérale nord. |
Piéta en pierre polychrome du début du XVe
siècle
sur son beau meuble sculpté du XIXe.
Cette piéta avait été créée
pour orner une chapelle
de l'église collégiale Sainte-Croix-sur-le-Pont.
Elle orne un bas-côté de l'église
Saint-Laurent
depuis la destruction de cette collégiale au XIXe
siècle. |
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La voûte dans le transept au niveau du bas-côté
sud.
Les liernes et tiercerons y dessinent une belle figure. |
La Vierge àl'Enfant du XVIIIe siècle
dans la chapelle absidiale sud, , détail.
Cette statue provient de l'abbaye des Prémontrés.
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Le Christ portant sa croix (XVIe siècle), détail. |
Statue de la Vierge
dans la chapelle latérale nord, détail. |
Saint Dominique recevant le Rosaire.
Vitrail de l'atelier Jacques Grüber et daté
de 1923
dans la chapelle latérale nord. |
Piéta
du début du XVe siècle, détail.
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LES CLÉS
DE VOÛTE DU CHUR ET DU TRANSEPT |
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Blason de Pont-à-Mousson. |
Apôtre tenant un phylactère. |
Blason avec trois oiseaux. |
Moïse tenant les tables de la Loi. |
Un ange tenant un écusson. |
Saint Luc et son taureau. |
Clé de voûte du chœur. |
«Sainte Jeanne de France, fondatrice des Annonciades»
Tableau anonyme.
L'ordre des Annonciades est installé à Pont-à-Mouson
depuis le XVIe siècle. |
La Crucifixion
Vitrail de Jacques Grüber, daté de 1923.
Il ne reste plus que deux vitraux de l'atelier Grüber dans l'église.
Tout le reste a été détruit lors des bombardements
de septembre 1944. |
Clé de voûte : Saint Matthieu. |
Un saint présentant les instruments de son supplice (?) |
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LE CHUR
DE L'ÉGLISE SAINT-LAURENT |
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Vue d'ensemble du chur avec ses boiseries du XVIIIe siècle
et ses hautes baies.
La maître-autel appartenait jadis à la collégiale
de Sainte-Croix-sur-le-Pont. |
Vitrail contemporain dans le chur. |
Les voûtes du transept et du chur. |
L'intrados de la tribune d'orgue. |
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Détail des boiseries du XVIIIe siècle dans le
chur. |
Le chur vu du milieu de la nef. |
L'orgue de tribune date du XIXe siècle.
Restauré en 1966, il comprend 44 jeux. |
«««---
Statues de saint Paul (avec son épée) et
de saint Pierre (avec la clé du Paradis)
sur les piliers de la première travée, au-dessous
de la tribune d'orgue. |
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La nef et l'orgue de tribune vus depuis le chur. |
Documentation : Pont-à-Mousson, Cur
de Lorraine, Église Saint-Laurent, dépliant de l'Office
de Tourisme
+ Lorraine gothique de Marie-Claire Burnand, éditions Picard,
1989
+ Dictionnaire des églises de France, éditions Robert
Laffont, 1971. |
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