|
|
L'église Saint-Pierre-de-Montmartre
est, comme Saint-Julien-le-Pauvre,
l'une des plus vieilles de Paris. La colline est marquée
par le souvenir des martyrs : saint Denis, saint Éleuthère
et saint Rustique y auraient été décapités.
En 1133, Louis VI le Gros et sa femme Adélaïde de Savoie
acquièrent le territoire de Montmartre. Ils y fondent l'abbaye
royale des moniales bénédictines. L'église
abbatiale est consacrée en 1147 : la partie orientale est
réservée aux moniales ; la partie ouest sert aux paroissiens.
En 1686, les religieuses abandonnent l'abbaye (dite «d'en
haut»), devenue trop vétuste.
À la Révolution, l'abbaye de Montmartre est détruite.
L'église, saccagée, est transformée en temple
de la Raison. En 1814, ce sont les troupes russes qui l'occupent.
Les soldats une fois partis, elle échappe à la démolition
malgré son délabrement. Restaurée entre 1899
et 1905 par l'architecte Sauvagot, elle est rendue au culte en 1908.
Saint-Pierre est le seul témoin de la puissance de l'ancienne
abbaye royale de Montmartre. Sur le plan architectural, ce lieu
chargé d'histoire fait la jonction entre l'art roman et le
gothique primitif. Depuis 1953, il est embelli par la verrière
de Max
Ingrand qui illustre, entre autres, les grandes étapes
de la vie de l'Apôtre Pierre.
|
|
Vue d'ensemble de la nef de Saint-Pierre-de-Montmartre |
Architecture.
L'église Saint-Pierre se présente selon le schéma
traditionnel des églises romanes : une nef avec des
bas-côtés nord et sud, un transept non saillant
et un chur bordé de deux chapelles absidiales.
Le chur est bien évidemment orienté vers
l'est. La nef, du XIIe siècle, possède des murs
massifs (ce qui n'est pas inutile pour étouffer le
bruit des orchestres et des saltimbanques de la place du Tertre
toute proche ou simplement l'animation de la rue du Mont-Cenis
devant le parvis...). Les arcades en arc brisé sont
surmontées de discrètes baies gémellées
qui font croire à un triforium.
|
L'élévation supérieure,
que rien ne sépare de celle des baies, est scandée
des très beaux vitraux abstraits de Max Ingrand. Les
points d'intersection des nervures des voûtes d'ogives
sont embellis de clés du XVe siècle à
base de roses. Il y en a même une avec un écusson
(donné plus
bas dans cette page). Les piliers sont élégamment
cantonnés d'une multitude de colonnettes et couronnés
d'intéressants chapiteaux romans et gothiques primitifs
à thèmes floraux ou historiés. Des exemples
de chapiteaux sont donnés
plus bas.
|
|
La façade vue depuis la rue du Mont-Cenis, avec les tours du
Sacré-Cur
en second plan |
Saint-Pierre vue du chevet |
La Porte centrale «Saint-Pierre»
Les trois portes de l'église ont été réalisées
en bronze par l'artiste italien
Tommaso Gismondi et posées en 1980. |
Détail de la porte Saint-Pierre
«Arrivée à Rome» |
Porte de la Résurrection
sur le parvis de l'église
Elle donne accès au cimetière du Calvaire
(ancien cimetière paroissial). |
Détail de la porte Saint-Pierre
«Le centurion Corneille, premier païen converti»
|
Élévations du côté sud et bas-côté
sud
Le chur de Saint-Pierre-de-Montmartre est orienté à
l'est. |
Statue de Notre-Dame-de-Montmartre dans le bas-côté sud
Elle est dite aussi Notre-Dame de Beauté,
patronne des artistes. |
Vitrail de Max Ingrand dans le bas-côté sud
«Le Reniement» (symbolisé par un coq)
Cliquez sur le vitrail pour l'afficher en gros plan. |
Aspect du bas-côté sud
avec vue sur la chapelle absidiale du baptistère |
La chaire à prêcher
Elle possède un style classique qui la ferait remonter au XVIIIe
ou XIXe siècle. |
Christ sculpté en chêne d'Henri Gréber. |
Christ sculpté en chêne d'Henri Gréber
Détail sur le visage très expressif du Christ. |
Vitrail de Max Ingrand dans le chur
«Saint Pierre»
Cliquez sur le vitrail. |
Chapelle absidiale des Fonts baptismaux.
Elle possède une atmosphère romane assez envoûtante.
La cuve baptismale date de 1537, elle est en pierre de liais ornée
de motifs Renaissance (rinceaux,
figures de génies, etc.) qui sont encore assez visibles malgré
l'usure du temps. |
Vitrail de Max Ingrand dans le chur
«Saint Denis»
Cliquez sur le vitrail. |
La cuve baptismale date de la Renaissance (1537)
C'est l'une des plus vieilles de Paris. |
Chapelle absidiale du Saint-Sacrement. |
Chapiteaux gothiques en forme de feuilles d'acanthe et de nénuphar. |
|
Tableau dans le transept :
«Sainte Geneviève gardant les moutons»
de Lucile Doux, XIXe siècle |
Clé de voûte en forme d'écusson
(fin du XVe siècle) |
|
Clé de voûte à thème floral
(fin du XVe siècle). |
Vitrail de Max Ingrand dans le bas-côté sud
«Tu es Pierre». |
|
«Le Reniement de saint Pierre»
de Giovanni-Francesco Barbieri dit Le Guerchin (1591-1666)
dans la chapelle du Saint-Sacrement. |
|
Chapiteau roman illustrant la luxure.
Un homme barbu à tête de porc monte un bouc à
l'envers.
Il part pour le sabbat en tenant la queue de l'animal.
|
Chapiteau roman
Deux têtes grimaçantes encadrent des enroulements
de tiges et de feuilles. |
Chapiteau roman
Tête de lion |
Le chur médiéval de Saint-Pierre-de-Montmartre.
|
À l'origine, l'abside était
voûtée en cul-de-four. Elle a été
transformée en abside pentagonale à la fin du
XIIe siècle, si bien que l'on peut voir actuellement
six branches d'ogives éclairées indirectement
par les superbes vitraux figuratifs de Max Ingrand. (Ils datent
de 1953.)
Le chur est séparé de l'abside par un
arc-doubleau (bien visible sur la photo ci-dessus) qui repose
sur deux colonnes antiques des IIe et IIIe siècles.
Ces colonnes sont coiffées de chapiteaux mérovingiens
en marbre (VIe et VIIe siècles) qui, malheureusement,
ont subi l'usure du temps.
|
Les vitraux de Max Ingrand
à Saint-Pierre-de-Montmartre ont déclenché
une polémique : des membres de l'épiscopat leur
reprochèrent de ne respecter en rien l'atmosphère
romane de l'édifice. Et de plus ils n'appréciaient
guère le style d'Ingrand (1908-1969).
Voir l'église Saint-Pierre
à Yvetot (Seine-Maritime) et son immense verrière
de Max Ingrand pour plus de détails.
Vous pouvez voir d'autres vitraux de cet artiste à
la cathédrale Saint-Maclou
de Pontoise, à l'église Saint-Sauveur
à Caen, à la cathédrale Saint-Pierre
de Beauvais ou encore à l'église Saint-Taurin
à Évreux.
|
|
L'autel, en cuivre émaillé, est l'uvre de Jean-Paul
Froidevaux (1977). |
Vitrail de Max Ingrand dans le chur
«La Crucifixion»
Les vitraux datent de 1953.
Cliquez sur le vitrail. |
«Le Christ au jardin des Oliviers»
de Joseph-François Parrocel (1704-1781)
dans le chur.
Ce tableau a été présenté au Salon de
1767.
Cliquez sur l'image pour l'afficher en gros plan. |
«Le Christ est dépouillé de ses vêtements»
Tableau dans le chur |
La croisée du transept et le chur
Ils présentent une très belle atmosphère romane
et gothique primitif. |
L'orgue de tribune est un Cavaillé-Coll de 1868
Le buffet date du XVIIIe siècle et provient de l'église
Saint-Pierre-des-Arcis (autrefois sur l'Île de la Cité). |
Le buffet d'orgue et sa somptueuse décoration
classique du XVIIIe siècle
|
|
Très attachante statue de saint Joseph
et de l'Enfant Jésus
dans le bas-côté sud
«««--- À GAUCHE
Vitrail de Max Ingrand
dans le croisillon nord du transept
«Sainte Geneviève». Cliquez sur le vitrail. |
Vitrail de Max Ingrand dans le bas-côté sud
«Vocation de Pierre». Cliquez sur le vitrail.
Elle est évoquée par un filet de pêche et
un navire. |
Pierre tombale de Dame Adélaïde de Savoie,
épouse de Louis VI le Gros
Bas-côté nord |
|
Vue d'ensemble de la nef depuis le chur. |
Documentation : «Paris d'église
en église» (Massin éditeur), ISBN :978-2-7072-0583-4
+ panneaux affichés dans l'église. |
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|