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L'église Saint-Jean-au-Marché
est constituée de deux parties bien différentes. La
nef et ses bas-côtés ont été construits
au XIIIe siècle en style gothique. La voûte
de la nef culmine à 14 mètres. Le chur, qui
culmine à 21 mètres, est du XVIe siècle
(le style des piliers y est différent, celui des nervures
des voûtes aussi). Saint-Jean s'insère totalement dans
l'histoire des foires de Champagne au Moyen Âge (d'où
son appellation «au Marché»). Dressée
au centre de la ville, l'église était enveloppée
d'un essaim de petites maisons qui servaient d'échoppes.
Pour l'agrandir, la fabrique dut faire preuve de patience et les
racheter une à une. Ce qui prit plusieurs décennies.
L'église, dans son ensemble, est dédiée à
saint Jean-Baptiste, mais quelques ornements rappellent saint Jean
l'évangéliste.
L'église Saint-Jean-au-Marché a bénéficié
d'une restauration récente (vers 2009). On découvre
maintenant un magnifique édifice tout blanc présentant
quelques chefs-d'uvre de la sculpture troyenne du XVIe siècle
(dont une Déploration)
et de très beaux vitraux Renaissance (les numéros
des baies indiqués dans cette page sont ceux du Corpus Vitrearum).
Saint-Jean-au-Marché est la seule église de Troyes
à posséder un
retable monumental. De style italien, il arbore deux belles
toiles du peintre troyen et natif de la paroisse Pierre Mignard,
un artiste qui fut très apprécié par Louis
XIV.
Rappelons enfin que c'est à Saint-Jean (qui ne comprenait
alors que la nef et ses bas-côtés) qu'eut lieu, en
juin 1420, le mariage du roi d'Angleterre Henri V avec Catherine
de France, fille de Charles VI et d'Isabeau de Bavière. Le
Traité de Troyes donnait le trône de France
au monarque anglais à la mort de Charles VI.
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Vue d'ensemble de la nef de l'église Saint-Jean-au-Marché
à Troyes. |
Vue de l'église et de sa façade occidentale. |
La façade occidentale. |
Sculpture gothique à thème floral
avec oiseaux qui picorent des fruits
(trumeau du portail nord).
«««--- À droite du portail, il y avait une
tour-clocher
qui abritait deux cloches. Elle est tombée en 1911. |
Le côté nord avec ses fenêtres gothiques, ses pilastres,
ses galbes et ses gargouilles (XVIe siècle). |
Décoration foisonnante sur le chur (XVIe siècle). |
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Gargouille. Ici, un animal monstrueux ailé. |
Le portail nord |
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Décoration sur le côté sud, un lion. |
Culot en gothique flamboyant sur le côté nord. |
L'agrandissement
de Saint-Jean-au-Marché. À l'époque
des foires, les maisons enserraient la nef. Pour agrandir
l'église, le chapitre dut, une à une, les racheter
à leur propriétaire. La complexité de
ces rachats est, à elle seule, un sujet d'études
pour les historiens. L'affaire n'est pas mince : les dates
de rachat conditionnent la période de construction
du chur. Si l'érudit L. Pigeotte a pu tabler,
en 1882, sur une construction du chur déjà
commencée en 1506, les travaux sur la topographie de
l'église menés par P. Piétresson en 1929
ont montré que la construction était en fait
plus tardive. En 1506, des maisons qui occupaient la place
du chur étaient encore louées ou n'avaient
pas été acquises par la fabrique. Le nouveau
chur n'a pas pu être bâti avant 1519-1520.
Source : «Le vitrail à
Troyes : le chantier et les hommes (1480-1560)», Danielle
Minois, Corpus Vitrearum
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La nef du XIIIe siècle
Les arcades en arc brisé reposent sur des chapiteaux gothiques.
Les colonnes engagées donnant sur la nef montent sans interruption
jusqu'à
la naissance des voûtes. L'effet d'élévation en
est accentué, ce qui n'est pas un mal compte tenu de l'étroitesse
de la nef. |
Statue de sainte Barbe
Calcaire polychromé, vers 1550 |
Bas-côté nord avec la peinture murale au fond |
Statue de saint Michel combattant le démon
(vers 1500) |
La chaire à prêcher sculptée en 1840 par Jeanson |
Chaire : saint Jean-Baptiste sur le dosseret (partiel) |
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Tableau : «Saint Jean de Matha délivrant les captifs»
par Pierre Thomas Le Clerc, 1783 |
Le Martyre de saint Sébastien (baie 14)
(XVIe siècle) |
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Saint Sébastien entouré de saint Claude
et saint Henri (baie 14)
(XVIe siècle) |
Peinture murale du Jugement dernier (fin du XVe siècle)
et statue de saint Michel combattant le démon (vers 1500). |
Peinture murale du Jugement dernier Le Père Céleste |
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La chaire à prêcher : Apôtres et vertus théologales
(ici, la Foi et l'Espérance) sur la cuve.
À DROITE ---»»»
Tableau : «Saint François de Sales» par Musgnier,
1660 |
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Marguerite
Bourgeoys. L'église Saint-Jean expose une
statue contemporaine d'une jeune femme dénommée
Marguerite Bourgeoys dont il est intéressant de connaître
la vie et l'uvre. Elle naît à Troyes en
1620 et elle est baptisée à l'église
Saint-Jean-au-Marché. Son père est maître-chandelier,
ce qui le place dans la petite bourgeoisie troyenne. À
la suite du décès de sa mère, à
dix-huit ans, elle doit s'occuper de ses treize frères
et surs. À vingt ans, elle se sent appelée
par la religion, ce qui la conduit à enseigner dans
les faubourgs de sa ville, sous l'égide des chanoinesses
de Saint-Augustin. En 1635, la France est entrée dans
la guerre de Trente Ans et Marguerite Bourgeoys se dévoue
au service des miséreux et des malades. Innovatrice,
elle essaie d'intégrer un cloître en prônant
un «mouvement religieux actif et concret» [Czmara,
cf source], mais les portes se ferment. Alors, bien conseillée,
elle construit son destin : elle optera pour «le service
du prochain dans une vie vagabonde» [Czmara, cf source].
Et ce sera en Amérique du Nord. Par son action va naître
la première congrégation non cloîtrée
de cette région du monde (les membres sont liés
à leur Ordre par des vux simples, et non solennels
comme pour les réguliers).
En 1641, Marguerite part au Canada. Le sieur de Maisonneuve,
avec qui elle embarque, écrit à un correspondant
: «J'amène une excellente fille qui sera d'un
puissant secours au Montréal. Au reste, c'est encore
un fruit de cette Champagne qui semble vouloir donner à
ce lieu plus que toutes les autres provinces réunies
ensemble» (cité par J.-C. Czmara, cf source).
Elle y fera trois séjours malgré des conditions
de vie très rudes : le froid, les vivres qui n'arrivent
pas, les Indiens Iroquois toujours menaçants. En 1653,
elle crée la première école française
dans la petite ville canadienne de Ville-Marie. Elle en est
la première institutrice. Son modèle pédagogique
est saint Pierre
Fourier, mort en 1640, et fondateur de la congrégation
Notre-Dame. Le principe de base est double : acquérir
le savoir fondamental (dont le calcul, même pour les
jeunes filles) et apprendre un métier pour pouvoir
gagner sa vie. L'école est gratuite, ouverte à
tous et à toutes, et la famille est impliquée
dans l'enseignement des enfants. Notions très innovantes
pour l'époque, surtout si l'on y ajoute l'émulation,
concrétisée par la présence du tableau
noir qui fait son apparition dans les salles de classe. Dans
son livre «Troyes de A à Z», Jean-Claude
Czmara le rappelle : le but suprême est d'inscrire l'amour
de Dieu dans les curs. Ce n'est pas tout : à
l'école va s'ajouter un l'hôpital. En 1657, Marguerite
fonde la chapelle Notre-Dame-du-Bon-Secours, toujours présente
dans le vieux Montréal.
En France, la politique de peuplement en Amérique du
Nord se précise : à partir de 1663, huit cents
jeunes filles orphelines, dotées par Louis XIV et appelées
«filles du Roy» embarquent pour le Canada (notamment
à partir de la Rochelle) pour fonder une famille. En
1672, Marguerite Bourgeoys revient en France et repart avec
des enseignantes. Enfin, en 1698, les surs, qui jusqu'ici
sont restées laïques, prononcent leurs premiers
vux. La congrégation Notre-Dame, créée
par Pierre Fourier, reçoit ainsi ses premières
femmes séculières. J.-C. Czmara ajoute : «Une
école pour les filles autochtones ainsi qu'une école
d'arts ménagers sont en place dans la "réserve
des Sulpiciens de la Montagne." Il faut également
se consacrer à la formation des adultes, les femmes
de colons notamment.» On remarquera à droite
la présence d'une petite iroquoise parmi les trois
enfants.
En janvier 1700, Marguerite Bourgeoys s'éteint à
Ville-Marie, à l'âge de soixante-dix-neuf ans.
Elle est béatifiée à Rome en 1950 et
canonisée par le pape Jean-Paul II en 1982. Elle est
la première sainte du Canada.
Source : «Troyes de A à
Z» de Jean-Claude Czmara, éditions Alan Sutton.
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Statue de Marguerite Bourgeoys avec un groupe d'enfants
réalisée par Geneviève Bourdet |
Les âmes du Purgatoire (baie 7)
Vitrail-tableau d'E. Babouot, 1879 |
Clé de voûte
Tête de saint Jean-Baptiste dans la nef |
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Le bas-côté sud avec ses cloches et vue vers le déambulatoire
Les deux cloches sont tombées en 1911, lors de l'effondrement
de la tour-clocher (à côté du portail occidental).
La plus grosse, Guillemette, date de 1524. La plus petite, Henriette,
possède de belles sculptures sur sa fonte. Elle date
de 1902. |
Gros plan sur les sculptures de la petite cloche, Henriette
(1902) |
Détail d'une frise Renaissance
sur un vitrail |
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Chapelle de Jean Vestier avec le groupe de la Visitation
et le vitrail de la «légende de sainte Agathe,
vierge et martyre» |
«Saint Augustin»
par Pierre Thomas Le Clerc, 1784
La plupart des tableaux de l'église Saint-
Jean-au-Marché sont classés au titre
des Monuments historiques. |
Dans son ouvrage du
Corpus Vitrearum, Danielle Minois nous
apprend que le vitrail
de saint Agathe, dans la chapelle Vestier,
a dû être posé entre 1528 et
1536, peu après la construction de ladite
chapelle, vraisemblablement financée par
la famille Vestier. Sans doute vers la seconde
moitié du XVIe siècle, le réseau
du remplage a été totalement modifié,
transformant l'ensemble du vitrail.
La légende de sainte Agathe est traitée
en grisaille et jaune d'argent sur verre blanc.
C'est là qu'on trouve le panneau, fort
répandu dans les ouvrages sur les vitraux,
d'une Agathe, seins nus, fouettée par deux
hommes (cf ci-dessous). Sur le plan de la logique,
on remarquera que la sainte a le dos contre un
large poteau auquel elle est attachée.
Si bien qu'on ne voit pas trop, à part
le poteau, ce que les bourreaux, placés
derrière elle, peuvent frapper !
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Le Martyre de sainte Agathe (baie 6), 1ère moitié
du XVIe siècle |
Groupe de la Visitation (vers 1525)
Détail : Élisabeth |
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Groupe de la Visitation (vers 1525)
Détail : Marie |
La voûte de la nef en vue perspective
avec son admirable variété dans la disposition
des liernes et tiercerons. |
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Le Martyre de sainte Agathe (baie 6) |
La
légende de sainte Agathe, vierge et martyre.
Agathe, de famille noble, est convoitée par le
consul Quintien, «débauché, avare
et idolâtre». Mais elle est chrétienne
et refuse de sacrifier aux dieux. Alors il la fait attacher
à un chevalet pour être torturée
et ordonne qu'on lui torde les seins, puis qu'on les
lui arrache. Et Agathe lui dit : «Tyran cruel
et impie, n'as-tu pas honte de couper, chez une femme,
ce que tu as toi-même sucé chez ta mère?
Mais sache que j'ai d'autres mamelles dans mon âme,
dont le lait me nourrit, et sur lesquelles tu es sans
pouvoir!» (La Légende dorée
de Jacques de Voragine, traduction de Theodor de Wyzewa)
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La nef et l'orgue vus depuis le chur. |
La légende de saint Sébastien (baie 10) : l'empereur Dioclétien
et sa cour. |
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Statue de saint Bernard
vers 1560 |
Tableau : «La Cène», anonyme, vue partielle (1618)
Cette «Cène» a la particularité de présenter
les apôtres allongés
sur un divan, à la manière romaine. |
La légende de saint Sébastien (baie 10)
La fratrie des donateurs |
Les Docteurs de l'Église (baie 106), XVIe siècle dans
les parties hautes du chur. |
Saint Augustin
dans la baie 106
XVIe siècle |
Registre du bas de la baie 102 : La Foi, l'Espérance,
la Charité et la Justice |
Les
verrières des baies hautes du chur
ne sont guère nombreuses. Sur le côté
nord, une tempête, survenue le 11 août
1691, les a toutes brisées. On sait seulement
qu'elles représentaient les Histoires
de saint Loup et d'Attila. On trouve actuellement,
au sud, une verrière des Docteurs de
l'Église encadrant le Baptême
du Christ. Date et donateur ne sont pas clairement
identifiés. En revanche, les vertus théologales
auxquelles il faut ajouter le Justice ont été
offertes en 1576 par le curé de Saint-Jean.
Dans la baie d'axe (100) on peut admirer une magnifique
crucifixion (voir plus bas) qui date du deuxième
tiers du XVIe siècle.
Source : «Le
vitrail à Troyes : le chantier et les hommes
(1480-1560)», Danielle Minois, Corpus Vitrearum.
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Pesée des âmes par l'archange saint Michel
Clé de voûte du XIIIe siècle |
Bas-côté sud vu depuis la nef avec trois verrières et la cloche
Henriette (1902) |
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L'expression triste, peinte sur le visage de la Vierge,
rappelle la «griffe» du maître de Chaource. |
Clé de voûte représentant une Vierge à l'Enfant (XIIIe
siècle)/ |
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La Déploration (vers 1515-1530) |
Le groupe de la Déploration
est une magnifique pièce sculptée en calcaire,
avec des traces de polychromie, datée de la période
1515-1530. Dans le Nouveau Testament, la Déploration
est un épisode qui intervient entre la Descente
de croix et la Mise au tombeau. Cet épisode est
en général synonyme de pleurs et de lamentations.
Ce groupe sculpté, taillé dans un seul
bloc de pierre et qui tient dans un parallélépipède
parfait peut être considéré comme
un chef d'uvre. Malheureusement, le nom de son
auteur n'est pas une chose sûre. Certains historiens
l'attribuent au sculpteur Jacques Bachot, d'autres
au maître de Chaource. Ne serait-ce d'ailleurs
pas le même artiste? Aucun document ne permet
de l'affirmer. La Vierge et Marie-Madeleine pleurent
Jésus tandis que saint Jean soutient Marie dans
sa douleur.
La caractéristique du maître de Chaource
est de sculpter des visages empreints d'une profonde
réflexion, parfois trahissant une grande tristesse,
et de communiquer cette concentration spirituelle à
tous ceux qui contemplent le visage de la statue. Voir
à ce sujet, dans l'église Sainte-Madeleine
à Troyes,
la sainte Marthe du maître de Chaource
et le commentaire joint. On retrouve cette caractéristique
sur le visage de saint Jean et, plus encore, dans l'expression
toute pensive de la Vierge qui se rapproche de celui
de la sainte Marthe.
Source : panneau dans l'église Saint-Jean
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Saint Jean dans la Déploration/ |
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Les Jugements de Salomon (baie 18)
La vraie mère a pris l'apparence d'une femme du peuple, sans
bijou et avec une capuche grossière sur les cheveux, tandis
que
la mauvaise mère est peinte parée de pierreries. |
Le roi Salomon dans le célèbre Jugement. |
Le vitrail des Jugements
de Salomon est l'un des plus connus de l'église
Saint-Jean-au-Marché. Il a été
offert avant la fin septembre 1511 par Jean Menisson,
négociant en sel et posé en 1512. On ne
sait pas qui en est l'auteur, mais Danielle Minois mentionne
que, à cette époque, Lyevin Varin,
qui travaillait avec son neveu Jean I Macadré,
était le verrier attitré de l'église.
En sont-ils les auteurs?
Le vitrail présente deux jugements du roi Salomon.
Dans les lancettes, on trouve le jugement légendaire
de l'enfant réclamé par les deux mères.
Dans la partie haute (soufflet et mouchettes), on assiste
à un jugement pour un vol de pommes qui pourrait
trouver son origine dans une tradition populaire troyenne.
Source : «Le vitrail
à Troyes : le chantier et les hommes (1480-1560)»,
Danielle Minois, Corpus Vitrearum.
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Les Jugements de Salomon : la mauvaise mère |
Les Jugements de Salomon : la vraie mère |
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Les Jugements de Salomon : la mauvaise mère et les courtisans. |
Le bas-côté sud et la grille du chur vus depuis le déambulatoire
sud. |
Nativité et Baptême du Christ (baie 22), vers 1540. |
Le Baptême du Christ (baie 22)
On remarque de nombreuses étoiles montées en chef-d'uvre. |
Vitrail de la vie de saint Jean-Baptiste, 1536 (baie 20). |
Salomé apporte la tête de Jean-Baptiste à Hérode
et Hérodiade.
Vie de saint Jean-Baptiste (1536) |
«Ecce Homo»
Calvaire polychromé (1530-1540) |
La Décollation de Jean-Baptiste
Vitrail de la vie de saint Jean-Baptiste |
«Saint François de Sales devant le pape Clément VIII»,
anonyme (XVIIe siècle) |
Détail d'une frise Renaissance |
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La verrière de la
vie de saint Jean-Baptiste
a été offerte en 1536. Elle est incomplète
; on ne connaît pas l'identité de son donateur,
qui apparaissait peut-être dans un registre tout
en bas qui a disparu. Le vitrail a été
restauré par le verrier Jean Soudain en 1560.
En grisaille et jaune d'argent sur du verre blanc, la
verrière présente quelques très
belles scènes de la vie de Jean-Baptiste décapité
sur l'ordre du roi Hérode Antipas. On pourra
admirer la belle grisaille sur le visage et le chapeau
de l'homme dans l'image au-dessous.
Source : «La vitrail à Troyes :
le chantier et les hommes (1480-1560)», Danielle
Minois, Corpus Vitrearum.
Voir l'histoire de la décollation de Jean-Baptiste
dans la page dédiée à l'église
Saint-Jean-Baptiste
de Saint-Jean-d'Angely.
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Dans la Légende dorée, le roi Hérode Antipas
redoute la réaction
du peuple, qui soutient Jean-Baptiste, s'il le fait tuer.
Vitrail de la Vie de saint Jean-Baptiste |
Beau travail à la grisaille pour peindre
cet homme et son couvre-chef
dans le vitrail de la Vie de saint Jean-Baptiste |
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Déambulatoire sud avec la chapelle de Jean Vestier à droite,
suivie de la chapelle Saint-Joseph
Au fond, la chapelle de la Vierge avec son autel du XIXe siècle |
Le Sacre de Louis le Bègue
par Charles Levêque, 1872 (baie 116) |
Le Sacre de Louis le Bègue
Détail de la lancette centrale |
Elévations sud, XIIIe siècle
La légende raconte que Louis
le Bègue aurait été sacré
roi par le pape Jean VIII, en l'an 878, dans l'église
Saint-Jean l'Évangéliste (qui a précédé
l'église Saint-Jean-au-Marché). En 1872, le
peintre verrier de Beauvais, Charles Levêque, a illustré
la scène dans un vitrail d'après les fragments
d'une verrière de 1549-1550, sur le même thème,
qui subsistait.
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La Crucifixion, vitrail Renaissance (baie 10bis) |
Ce vitrail Renaissance ne
figure pas dans le volume du Corpus Vitrearum de Danielle
Minois. Il est noté 10bis pour cette raison.
La verrière rassemble des éléments
composites du deuxième tiers du XVIe siècle.
Le thème en est l'enfance du Christ et sa Passion.
On y trouve une magnifique Crucifixion
parsemée d'étoiles montées en
chef d'uvre (verre incrusté dans le
verre principal sans que le plomb qui l'entoure soit
relié au réseau de plomb qui tient la
verrière).
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Le Christ dans la Crucifixion (baie 10bis) |
Saint Jean dans la Crucifixion (baie 10bis) |
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Les larrons dans la Crucifixion (baie 10bis) |
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Vue d'ensemble du retable du chur de l'église Saint-Jean
uvre de Michel Noblet réalisée de 1665 à
1667 et embellie de deux tableaux de Pierre Mignard, premier peintre
de Louis XIV. |
Le maître-autel de l'église Saint-Jean-au-Marché
Le tabernacle a été commandé au sculpteur
François Girardon en 1691. |
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Naissance de la Vierge (baie 4 )
XVIe siècle |
«««---
À GAUCHE, Partie haute du retable
«Le Père Céleste» par Pierre Mignard
Le tableau vient apporter l'élément foncé
indispensable pour
faire ressortir la blancheur du second étage du
retable. |
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Le maître-autel
s'est enrichi d'un tabernacle à la demande de
l'évêque, plus de vingt ans après
l'achèvement du retable. Il a été
commandé en 1691 à un artiste d'origine
troyenne, François Girardon. Le tabernacle
suit l'esprit versaillais qui avait cours à cette
époque : des marbres de couleur rose et bleu
soulignent habilement la dominante blanche de l'ensemble
et surtout les éléments en bronze doré
(plaques, médaillons et chapiteaux des colonnettes).
Source : «L'église Saint-Jean-au-Marché»,
Parcours du Patrimoine
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l'enfant Jésus tenant la croix
dans le tabernacle de François Girardon |
Saint Jean-Baptiste
dans le tabernacle de François Girardon |
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Tableau du retable : «Le Baptême du Christ» par Pierre Mignard |
Partie haute du retable avec l'abside |
Vitrail de la Crucifixion dans l'abside (baie 100)
Cet imposant vitrail, dans l'axe de la nef, remonte à l'an
1555. On en ignore l'auteur. |
Le retable
du chur a été dessiné
en 1663 par Michel Noblet. Il était architecte
des ouvrages publics de Paris ainsi que directeur et garde
des fontaines de la capitale. Le maçon et le sculpteur
retenus par Noblet commencèrent leurs travaux en 1665
et tout était terminé en mars 1667. Les deux
tableaux qui viennent embellir cette architecture sont des
uvres de Pierre Mignard, premier peintre du roi,
réalisées en 1666-1667.
On peut souligner le magnifique équilibre de ce retable
: le marbre noir (et la couleur noire) dominent le premier
niveau tandis que le second niveau, à forte dominante
blanche, se fond dans l'environnement architectural des baies
hautes de l'abside et dans la lumière qui en émane.
La sculpture centrale du fronton triangulaire est un pélican
et ses trois petits censés lui manger le ventre, symbole
du Christ qui donne sa chair pour sauver le monde.
Source : «L'église
Saint-Jean-au-Marché», Parcours du Patrimoine.
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Vitrail de l'Annonciation, 1522 (baie 2) |
Vitrail de l'Annonciation : un donateur présenté par saint Nicolas.
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Culot Renaissance dans le registre du bas
du vitrail de l'Annonciation (baie 2) |
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L'archange Gabriel dans le vitrail de l'Annonciation (baie 2)
Ce vitrail est moderne. |
Chapiteau sur le revers du retable du maître-autel. |
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L'orgue de tribune, dû à René Cochu, date de 1806. |
Retable près de la sacristie, dans le chevet. |
Tableau «Saint Jacques le Majeur»
Auteur inconnu |
Baie 1 dans le chevet : assemblage de verrières des 16e et 17e. |
Sainte Catherine
dans la baie 1 du chevet
XVIe-XVIIe siècle |
Chapelle Saint-Éloi dans le chevet avec le vitrail de la baie
1 (au centre). |
Statue du Bon Pasteur, bois peint, XVIIe siècle. |
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Statue d'une Vierge de Pitié
Calcaire avec restes de polychromie (1500-1510)
«««--- À GAUCHE
Baie 1 : La Crucifixion
Panneau central du vitrail
XVIe siècle |
Partie centrale de la Cène de Linard Gontier (?) dans le chevet.
Le Christ occupe un panneau à lui tout seul. Les postures des
apôtres indiquent qu'il vient d'annoncer que l'un d'entre eux
allait le trahir. |
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Chapelle du Saint-Ciboire et son retable du XVIIe siècle de
François Girardon
Le retable contient de magnifiques hauts-reliefs et bas-reliefs de
l'époque Renaissance.
Sous le fronton se trouvent trois haut-reliefs en albâtre datés
vers 1540-1550.
Au-dessus, des bas-reliefs en marbre de la même époque. |
Haut-relief du lavement des pieds (partiel), albâtre, 1540-1550
Autel du Saint-Ciboire |
Haut-relief de la Restitution des deniers, albâtre, 1540-1550
Autel du Saint-Ciboire |
Bas-relief du Portement de croix, marbre, 1540-1550
Autel du Saint-Ciboire |
Les hauts
et bas-reliefs de l'autel du Saint-Ciboire conçu
par Girardon sont de véritables chefs-d'uvre.
Toutes ces pièces sont datées des environs de
1540-1550. Les hauts-reliefs en albâtre, éléments
admirables de la sculpture troyenne, semblent avoir été
mis en place dès la création de ce retable car
ils figurent dans les descriptions d'avant la Révolution.
On y trouve la Cène, le Lavement des pieds
et la Restitution des deniers. On peut les rattacher
sans peine à l'influence italienne qui dominait alors
(bon rendu de la perspective, scènes animées,
visages expressifs, muscles saillants, etc.) Pour certains
spécialistes, leur auteur en est Jacques Juliot, excellent
sculpteur troyen du XVIe siècle. La Restitution
des deniers (donnée ci-dessus) trahit très
bien cette influence : Judas, déjà travaillé
par le remords, exprime son désespoir par un mouvement
presque endiablé devant un grand prêtre qui se
tord les doigts. Les quatre bas-reliefs, au milieu du retable,
sont en marbre et illustrent des scènes de la Passion
(voir le Portement de croix ci-contre). Ils ne figurent
pas dans les descriptions du retable d'avant la Révolution.
Sans doute ont-ils été rajoutés au XIXe
siècle. Source : «L'église
Saint-Jean-au-Marché», Parcours du Patrimoine.
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Haut-relief de la Cène (partiel), albâtre, 1540-1550
Autel du Saint-Ciboire |
La nef et l'orgue de tribune vus du chur. |
Documentation : «Troyes en Champagne»
de Didier Guy et Patrick Dupré, ISBN 2-913052-24-6 + «L'église
Saint-Jean-au-Marché de Troyes» Collections «Parcours
du Patrimoine»
+ «Le vitrail à Troyes : le chantier et les hommes»
de Danielle Minois (Corpus Vitrearum) + «Les vitraux de Troyes,
XIIe-XVIIe siècle» de Danielle Minois (Guides Acanthe)
+ «Troyes de A à Z» de Jean-Claude Czmara, éditions
Alan Sutton. |
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